Hard day after party. [Feat Joshua]

Il y a ces jours ou tout va bien, puis il y a ceux comme aujourd'hui où rien ne semble aller du tout. Le genre de jour que personnes n'affectionnent en fait. Vous savez, ceux où absolument tout va de travers ? Nous y sommes. Bon pour tout comprendre, il fallait remonter a la veille. Une grosse soirée bien arrosée, avec comme compagnon de fortune, pour la plupart des inconnus. Une soirée folle, du genre à la very bad trip, oui oui... Il y avait beaucoup de trous noirs, mais elle se souvenait de certaines choses, par bribes certes, mais c'était déjà ça. Elle se souvenait d'une fontaine à alcool, dans sa tête, il s'agissait de deux bouteilles d'alcool en glace, desquelles coulaient du gin. Tout le monde buvait, dansait, s'amusait, et ceux qui tentaient de boire, a la fontaine, s'en mettaient partout. Hazel aussi, mais le gin ne la réussissait pas. Ça la mettait dans un état second et lui faisait oublié pas mal de choses. Après s'être jeté dans la piscine, une bouteille a la main, du haut du toit de la terrasse, elle ne se rappelait de rien. Le néant total. Alors imaginez un peu sa surprise en se faisant réveiller par un léger rayon de soleil et la fraîcheur matinale. "Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?" Elle plissait et se cachait les yeux du soleil trop agressif, gueule de bois, bonjour. On pouvait l'entendre ronchonnait un peu, fallait dire qu'elle ne comprenait pas trop, comment elle avait pu atterrir ici... Assise, ou plutôt avachis sur un banc face à la rivière. Les gens matinaux qui passaient, la regardaient comme si la jeune femme était le plus étrange énergumène de la planète. Ce regard on ne lui lançait que bien trop souvent, pas seulement pour se réveiller on ne sait où ( c'était d'ailleurs la première fois que cela lui arrivait.) mais a force, les recevoir ne lui faisaient plus rien. Elle était comme ça, à prendre ou à laisser. Pour le reste, la rousse se débrouillait. Alors elle se remettait droite, se recoiffait et se levait, l'air de rien. " Vous voulez ma photo ?" Disait-elle d'un ton sarcastique. Une fois en route pour rentrer dans son bar, qu'elle ne fut pas sa surprise de voir qu'une de ses chaussures, avait le talon cassé. Soupirant Hazel baissait la tête et fixait le sol, exaspérée d'elle-même.

Heureusement que dans ses poches, se trouvait un peu de monnaie, au moins la jeune femme pourrait prendre un transport en commun, le chemin serait plus rapide ainsi. Puis a cette heure-ci, le bus était vide. Tant mieux, elle n'aimait pas les gens du bus, toujours sur leurs technologies. Pourtant, cette série de péripéties lui avait donné une poussée d'inspiration. Elle se mettait alors à pianoter dans le vide, fermant les yeux, il y avait en murmure, l'air de la 'peut-être' chanson. Depuis James, depuis son décès, plus rien n'était alors pareil, et le piano, plutôt que lui laisser un bon souvenir, ne faisait que lui révoquait le fait que son jumeau, reposait parmi les étoiles. Le pire de ces souvenirs. Néanmoins, ne pas jouer de l'instrument, ne l'avait pas empêchée d'écrire quelques musiques.

Une bosse sur le trajet, la réveillait de ses rêveries. Elle appuyait sur le bouton et le bus s'arrêtait quelques mètres plus loin. Ne voulant pas se faire remarquer, elle rentrait directement dans son appartement, au-dessus du bar. Elle se rafraîchissait et se changeait de tenue avant de descendre au bar, mais vu l'heure, il ne devrait pas y avoir grand monde... Cet endroit, c'était comme son petit bijou. Elle y avait mis tellement d'huile de coude, pour que l'on retrouve dans la décoration, le souffle des années folles. Le bar se trouvait face à une petite scène aux rideaux rouges, des tables hautes avec tabourets, et des divans pour s'asseoir, le tout, dans des couleurs plus ou moins sombres. Cependant, son endroit favori, c'était le petit coin plus tranquille, ou il y avait le piano et d'autres instruments, de cette pièce on avait une belle vu sur la mer. Elle s'allongeait souvent sur l'un des petits canapés. Comme a l'instant même, avec un verre de bloody-mary a la main, efficace contre la gueule de bois apparemment, c'est ce que disait le barman en tout cas. Combattre le mal, par le mal.

Ses yeux se fermaient et son esprit s'en allait loin dans ses pensées. Jusqu'à ce que ces notes de piano, ne lui parviennent aux oreilles. Hazel restait ainsi, à écouter le morceau. Une chose était sûre, la personne qui jouait, se retrouvait très douée. Cela l'intriguait instantanément. À la fin de la musique, elle balançait doucement sa tête en arrière de l'accoudoir, pour voir de qui il s'agissait. En remarquant que ce visage lui semblait inconnu, ses sourcils se fronçaient légèrement. " Si je puis me permettre, vous jouez drôlement bien. Un vrai plaisir . Murmurait elle plus dans sa barbe qu'autre chose. Était-ce une composition ?"   Disait-elle doucement en se redressant.

Il ne lui était pas difficile de percevoir dans cette mélodie, une certaine mélancolie. Ce qui allait parfaitement, vu l’état dans lequel elle se trouvait. Depuis la mort de James, c’était comme si son monde ne faisait qu’être rempli de noirceur et de chaos. Pourtant, ce n’était pas faute d’essayer d’avoir une vie normale. Il s'était brisé quelque chose à l'intérieur, bien avant que la paix traverse son esprit. La grâce avait été mise à part et laisser sa place à la haine, à la recherche de la liberté.

Sa force faisait pâle figure lorsqu'on la connaissait bien, le poids des secrets, de ses erreurs étant bien trop lourdes, souvent, ses épaules s'affaissaient. Forte depuis trop longtemps. Tannée. Pourquoi continuer à chercher alors qu'il suffirait simplement de tourner la page. Tout laisser, au passé et avancer, une chose peu facile.

Cependant, cette musique, que l’homme au piano jouait, lui permettait de s’évader un instant l’esprit. Elle l’en remerciait, intérieurement parlant du moins. Il lui disait en étirant un sourire malicieux, qu’il s’agissait de souvenirs. Vu le ton mélancolique de la musique, elle comprenait pourquoi il se retrouvait à neuf-heure du matin, dans un bar. « Je vois.» Disait-elle avec son éternel sourire en coin et un sourcil haussait. D’ailleurs, il ne lui avait pas échappé, qu’il possédait le même sourire malicieux.

« Je n'aime pas jouer du piano, mais j'suis ravi que ça vous ait plu. Vous jouez ? »

A cette question, la rousse buvait un coup de son Bloody Mary. Jouer du piano hein ? Cela faisait déjà quelques années que Hazel n’avait plus la force de jouer. Pourtant, c’était son instrument favori. Mais le temps, n’avait pas effacé cette douleur.  Elle s’appuyait contre un des poteaux. « Non, plus depuis longtemps. Je ne fais que composer.» Affirmait la demoiselle, en gardant un visage neutre. « Vous n’aimez pas jouer , mais vous avez néanmoins, un certain talent à jouer de cet instrument.» Il serait dommage de ne pas vouloir en faire profiter d’autres personnes... Mais il y avait bien une chose avec laquelle elle était bien d’accord, cette ville était foutue. Allez savoir pourquoi lèvent la menée ici.

« Oh non merci, je préfère écouter jouer. En revanche, vous avez raison, c’est bel et bien une foutue ville. Elle terminait le reste de son verre. Si vous êtes venue ici pour boire, je vous invite. Nous pourrons nous lamenter au sujet de cette dictature, si vous le souhaitez bien sûr.» Comme cette fichue puce que le ‘gouvernement’ souhaitaient infiltré, dans la peau de toute altération.

Dans la pièce de musique, il y avait un petit bar en fond de pièce, où il y avait tout ce qu’il fallait, ainsi que quelques tabourets. Ses yeux se plissaient légèrement, en regardant l’étagère pleine de bouteilles. Là, son envie s’arrêtait à un gin tonic. Alors Hazel se dirigeait vers le bar et sortait tout ce qu’il fallait, pour faire sa boisson. « Que désirez-vous boire ? » Demandait-elle en le regardant, n’omettant pas son sourire en coin.

Son esprit curieux voulait savoir pourquoi cet homme semblait déprimé. Surtout, pourquoi était-il en colère contre cette ville ?  
« Alors Monsieur le pianiste, puis-je vous demandez, ce qui vous mets dans un tel état ? »