Logan Kristensen

Logan est détruit moralement. S’il parvenait à avoir des phases optimistes bien avant tout cela, c’en est fini. Son pessimisme règne en maître. Et en homme brisé, il a un tempérament autodestructeur. Déterminé à ce que la tragédie qu’il a subie ne se répète pas, il est décidé à traquer de l’aberration. Il lui arrive de se laisser aller à une colère noire plutôt qu’à des larmes assumées. Marqué à vie par le décès de sa fiancée, il considère qu’aucun lendemain heureux ne l’attend, hormis si ce lendemain est le jour de sa mort. Sa tendance à sombrer dans un alcoolisme grandissant ne l’interpelle guère. C’est à peine s’il se soucie de se nourrir à chaque repas, bien trop obsédé par sa traque perpétuelle. Pour lui, sa vie est une guerre qui ne cessera jamais. Et il peine à se souvenir de l’homme souriant qu’il était jadis, plein de projet donc celui de décrocher le prix Pulitzer pour ses articles de presse.

Décidé à ne pas se laisser abattre mais ne se considérant que comme étant en sursis sur cette terre, son tempérament s’est mué. Il est devenu plus combatif, s’est formé au tir, en plus des arts-martiaux qu’il pratiquait déjà, pour mettre à mal ses proies. Il considère que l’échiquier s’est retourné : les prédateurs ce ne sont plus ces infamies mais bel et bien des types comme lui. Il le sait et l’assume pleinement. S’il parvient à sourire encore aujourd’hui, ce n’est que pour jouer un rôle : celui de l’honnête citoyen qui veut gagner la confiance de son interlocuteur et obtenir des réponses en douceur. Cela fait-il de lui quelqu’un de faux et calculateur ? Sans doute. Même s’il peine de plus en plus à utiliser cette méthode et aimerait que le CAA le laisse opérer par la torture physique. Il n’a pas attendu leur consentement pour la torture mentale, usant de son pouvoir pour plonger ses cibles dans la peur la plus grande.

Il y a encore deux ans, c’était elle qui orchestrait mes rêves, me hantait dans le bon sens. Elle parvenait à me faire décrocher un sourire, même lorsque l’un de mes articles n’avançait pas. Je crois que si elle devait avoir un don, ce serait celui d’avoir égayé et illuminé ma vie.

Né à Bristol, je n’ai jamais songé à déménager, et ce malgré une adoption à mon plus jeune âge. J’étais bien trop souvent sur les routes pour un quelconque article. J’ai même été jusqu’à l’étranger plus d’une fois, dans des coins qui craignaient pas mal. J’étais passionné par mon emploi. Raconter les aventures de certaines personnes, décrire des accidents, chercher à comprendre, me plongeant parfois dans des archives de certaines villes pour relater de vieux faits… Et si ma passion pour mon métier et les arts-martiaux était importante, il n’en est rien à côté de celle que j’ai ressenti dés ma rencontre avec Lily.

Elle était si belle, Lily. Si douce. Elle a bien essayé de me fuir mais… Je crois qu’au fond ç’aurait plus dû être à moi de m’enfuir. Si j’avais su que sa présence me faisait prendre conscience de tout le bonheur qu’il peut exister sur cette terre, je n’aurai jamais pensé que son absence me l’arrache. On s’est rencontré en 2008. Je venais à peine de recevoir mon diplôme de journaliste et de rentrer à Bristol dans la maison familiale. Même si mes parents n’étaient pas mes géniteurs, je ne mettrai jamais en doute l’amour qu’ils m’ont portés. Couple ne pouvant pas avoir d’enfant, ils m’ont adopté sur le tard. Ce fût peut-être l’un de mes premiers grands regrets : les enterrer bien trop tôt, l’un emporté en 2011 d’une pneumonie, la seconde l’année suivant de son cancer cérébral.

Et si j’en ai pleuré, je savais que je me relèverai car Lily était déjà dans ma vie. Gardant la maison où j’ai grandi, fais mes premiers pas, perdu mes dents de lait et où j’ai passé mon temps à me questionner sur cette société durant l’adolescence, j’ai demandé à Lily de m’y rejoindre.

Je ne sais exactement quel secret elle me cachait. Je m’en fichais à vrai dire. Ça ne ternirait jamais l’amour que j’éprouverais pour elle. C’est ce que je pensais en tout cas.

J’aurai dû m’en rendre compte. Tout ça, c’était sous mon nez, mais j’étais bien trop affairé à enquêter en dehors de Bristol pour savoir ce qu’il se tramait à Reversa ou Bristol. Ce n’est qu’à la révélation que mon instinct s’est réveillé, annonçant des heures sombres à venir. Lily a voulu que l’on fui, qu’on aille se réfugier à l’autre bout du pays. J’aurai dû l’écouter. Au lieu de ça, en Janvier 2017, elle est l’une des premières victimes de ces aberrations.

Ce jour où ma vie entière a basculé dans l’horreur. La lumière s’est éteinte pour ne laisser qu’un vague reflet dans une bouteille de whisky et sur une page désormais blanche à jamais. Je regarde le liquide ambré danser au rythme du mouvement passé, pour finir par s’atténuer et devenir immobile. Et là encore, cette plénitude ne me convient plus. J’attrape un bord de la table de cette cuisine trop silencieuse et d’un crie de rage, je l’envoie voler, laissant la bouteille, mon verre et mon cendrier s’éclater au sol. La page blanche s’emplie du liquide ambré.

Tout s’est arrêté ce jour-là. Je l’ai retrouvé ici-même, dans cette cuisine, étripée, un filet de sang s’écoulant de ses lèvres pour rejoindre le sol. Seul une bête aurait pu faire ça dans mon ancien monde. Mais ce monde a évolué. Et je savais pertinemment à quoi j’avais à faire : un de ces monstres.

Les premières nuits, je ne pus faire face, ne trouvant la quiétude que dans le bar du coin, m’endormant sur le comptoir. Je crois que c’est là que ça a commencé, mais bien trop ivre pour m’en rendre compte, je pensais à un délire. Un simple cauchemar. Pourtant c’était tellement différent. Je me suis retrouvé dans un autre corps le temps d’un songe. Je n’étais plus moi-même, mais un autre protagoniste. Je faisais face à ses peurs. Elles m’effrayaient aussi. Pourtant, d’ordinaire, ce n’aurait pas été les miennes.

Réveillé par le patron du bar, j’ai rejoint ma maison, avisant la flaque de sang, incrustée dans le sol. Quelques nuits plus tard, j’ai fini par rejoindre cette chambre que je n’osais affronter sans elle. J’ai essayé de remettre de la stabilité dans ma vie… Quoique frustré de ne pas avoir bu ce que mon nouveau régime alimentaire m’imposait, j’aurai pensé que ç’aurait été plus facile de trouver le repos. Mais une nouvelle fois, je me trouvais dans un autre esprit sans le savoir. Des situations complétement inconnues, des hallucinations bien trop étrange.

Aurai-je dû le garder pour moi ? Aurai-je dû ne jamais en parler ? Pourtant, à mesure que les semaines passaient, ce type d’expériences se reproduisaient. J’ai évoqué ce sujet avec mon psychologue. Ce dernier semblait quelque peu contrarié de la nouvelle. Peu après, il m’a demandé de me rendre au CODECS. Une nouvelle agence gouvernementale. Je ne sais trop quel est leur domaine. Il a bafouillé les termes de confrères mais en restant plutôt vague. Ayant perdu mon emploi et n’ayant rien de mieux à faire, je m’y suis rendu. Une batterie de tests, quelques entrevues avec des inconnus. Je n’étais pas réellement concentré. Pas suffisamment pour leur mentir. Je songeais qu’à cette vengeance que je devais mener. Ils m’ont fourni des médicaments dont j’ignorais l’utilité.

Je ne sais ce qu’ils m’avaient filé au CODECS, mais plus jamais je n’ai fait de rêves étranges. Bien que j’aie régulièrement des rendez-vous avec eux pour qu’ils s’assurent de mon état, je ne comprenais pas réellement leur utilité. Je voulais retrouver les traces de ces choses qui s’en sont prises à ma fiancée. Et plus ça allait, plus tout semblait liait au CAA. Et plus je m’approchais du CAA, plus je remettais en question le CODECS.

J’ai profité d’un énième rendez-vous en pleine période électorale pour accéder à mon dossier. C’est alors que pour la première fois j’ai vu cette mention : humain à don. Canalisé grâce à des somnifère. Alors c’était ça, ce médicament ? J’ai cessé de les prendre et les rêves étranges revinrent. Ça ne renforçait que mon envie d’en savoir plus. Infiltrer leur réseau ? Connaître leurs secrets ? J’étais déterminé à gratter encore plus lors de ma prochaine visite.

Mon plan a foiré, sous-estimant leur sécurité. Je me suis retrouvé face à des individus plutôt étrange, beaucoup moins commode que ce pseudo psychologue à qui j’avais à faire. Je leur ai balancé ce que je savais sur mon compte. Pour la première fois, je leur ai parlé de la mort de Lily, de ce que je soupçonnais être derrière ce drame, de mon intention de les traquer pour les tuer ou leur faire payer d’une quelconque manière. Et ils me replacèrent dans le noir, dans une cellule de quarantaine.

Ils m’ont dit qu’ils pourraient peut-être m’aider à maîtriser ce don à l’unique condition que j’accepte de travailler pour une autre agence : le CAA. Comment refuser après qu’ils m’aient présentés l’intérêt commun ? J’ai passé des semaines à essayer de comprendre toute la subtilité de mon pouvoir, éveillé suite à un choc émotionnel ? Selon le CODECS, ce don serait dans mes gènes, un cadeau de mes parents biologiques. Ceux-là même qui m’ont abandonné à mon sort.

Je n’étais pas prêt. Ma formation n’était clairement pas achevée, mais la vague d’attaques des aberrations m’a envoyé sur le terrain bien plus vite que prévu. Mes talents d’investigateur dû à mon ancien emploi, mon don, et mes prédispositions m’ont permis de coffrer pas moins de quatre aberrations avant l’année 2018.

Bien que me laissant libre accès à mon pouvoir, le CAA a clairement refusé que je fouille l’esprit de victimes d’aberration dans le coma, pour celles qui avaient cette chance. Ça m’aurait pourtant grandement aidé lors de mes enquêtes. J’étais bien trop préoccupé par ma quête pour me pencher sur ce refus.

Et les semaines ont passées, les mois ont défilées, J’ai accepté sans broncher que l’on m’implante cette puce. Lorsque je voulais réellement me reposer, je prenais leur antisérum. C’est ainsi que je suis devenu non plus Logan le journaliste, mais bel et bien Logan le chasseur.

Pseudo et âge: Mortuus Rex, 27 ans

Comment as-tu connu le forum? Par une amie, Risa !

Qu'est-ce qui t'a convaincu de t'inscrire? Le forum HYPER BIEN fait et Risa. Suffisait qu’elle me dise qu’elle était là :p

Depuis combien de temps fais-tu du RP? Une dizaine d’années environs

Fréquence de connexion: Régulière (plusieurs fois par semaine)

Un commentaire? Merci au staff d’avoir répondu à mes demandes en tant qu’invité et à Risa