Wild Fire || ft Gabriel

Cendres sur tes lèvres, traînée de poudre sur ton cœur que ma haine soulève, j'incendie tes rêves et brise toutes ébauches de trêve. Je suis la tempête qui t'appelle et la fureur en tes veines devenue ton exquise fièvre.

Alors viens, suis-moi. Laisse-toi guider et ne résistes pas. Du chasseur tu es devenu ma proie. Je jette un coup d'œil sur toi, soupire un instant et te laisse croire en ces mots que je ne prononce pas. Je ne prends qu'à moitié en considération le blabla insignifiant de l'autre gros tas qui se dresse à côté de moi et débite à tout va, telle une machine à comprimer le verbe pour le façonner en mixture acerbe qui à chaque son me file la gerbe. Il ne m'intéresse pas, non car celui que je veux, c'est toi. J'hausse les épaules, lui adresse un regard en diagonale, aussi blasé que ma façon de lui répondre peu encline à collaborer. Il me plaque un tas de papier tout juste bon à brûler sur le buste avant de se tirer. Je me contente de reposer mes sentinelles de jades en tes jardins d'hiver suintant le souffre et autres volutes d'enfer, hausse des sourcils l'air de te dire : qu'est-ce que t'as simplet ? t'as une envie subite de jouer à King Kong ? Avant de balancer le tas de papier sur mon bureau et d'aller au centre de visionnage récupérer une séquence clef d'un enregistrement ayant eu lieu lors d'une de mes missions sur Unity Street.

- T'as ce que jt'ai demandé?

- Ouais et en qualité UHD ! Si c'est pas beau ça ! On a eu du pot que le test avec la caméra IP NRV se soit révélé bonne.

- Ouais tu m'en diras tant, je dirais même que c'est magique.

- Non mais tu te rends pas compte! Avec cette qualité on pourra même - Oh okey ou, bah… On en reparle la prochaine…fois. hum.

Talons de tournés, porte grand ouverte de laissée, je ne suis déjà plus là et me contente de continuer à jouer mon rôle de petite effrontée non contente de partager le jouet que papa lui a prêté. Calpin noir glissé en la poche arrière de mon jean de la même couleur, je le laisse à peine en évidence et me remets à circuler entre les différents bureaux de l'open space jusqu'à revenir au mien où je fais rapidement le tri en l'amas de feuille que je rêve de tout simplement balancer en la corbeille située juste sur ma droite. Je télécharge un autre fichier que je place sur la clef usb qui m'a été précédemment confié par Rory, mon super geek de la surveillance avant de rafler mon travel mug empli de chai latte revisité par mes soins. Soupire afin de sublimer mon air renfrogné, la mort dans l'âme, je finis alors part avancer jusqu'à toi, t'observant droit en les yeux de ces dagues pers qui de part et d'autre te transcendent et te traversent. Appuyant légèrement mon divin fessier de reine des damnés sur le bord de ton bureau afin d'avoir un minimum d'assise, le bras gauche soutenant mon bras droit à demi tendu et brandissant un dossier impeccablement structuré, je lâche en attendant que tu daigne t'en emparer sans même davantage te considérer :

- C'est ce qu'on m'a demandé de te refiler. Parait que tu serais en mesure d'identifier l'une des cibles que j'ai filé. Jenny Richardson, altération présumée de 24 ans, elle aiderait un groupe d'aberration à passer au travers les mails du filets et à déjouer nos contrôles de sécurité grâce à ses merveilleuses "capacités".

Ironique, je poursuis la mise en situation :

- Ouais. Pendant que tu jouais au billard avec pour démanteler ton réseau de clando' sur la rive est, Candy s'est bien foutue de ta gueule. Puis, un peu aussi de la mienne au passage vu que lors de ma descente, je l'avais catégorisé bibliothécaire paumée.

Je laisse tomber la clef usb sur un coin de ton bureau avant de passer derrière toi, de laisser glisser mes mains sur tes épaules que j'enserre puis de te murmurer à l'oreille :

- Souris mon chou, on va devoir collaborer. Youha…

Je me redresse alors, avale quelques gorgées de mon chai latté en attendant que mon roi du silence se mette en mouvance. Ce que je ne te dis pas, c'est que je serais la pire épine que l'on aura planté en ton pas car maintenant que j'ai toute ton attention, je serais le miel sur l'âpre de tes dissensions.