Walk Through The Fire ♣ feat Aidan

Les ténèbres s'abattent sur la ville, plongeant Bristol dans une semi-obscurité. Les ombres s'étirent et les créatures s'émoustillent. Vient enfin le moment propice pour aiguiser leurs crocs et flâner parmi les humains. Ces êtres au multiples facettes. Leurs sourires enjôleurs cachent bien souvent une âme perfide et entachée  par le goût du sang. Certains luttent contre leur nature véritable. C'est louable, vraiment, mais vain. La bête finit toujours par l'emporter. On ne peut contrer ses instincts véritables. Les rues se vident petit à petit, laissant une toute autre ambiance s'instaurer. Une ambiance que j'aime et affectionne tout particulièrement. Si d'ordinaire j'aime traîner parmi ces personnes noctambules, à la recherche de plaisir et d'adrénaline, ce soir il n'en est rien. Vidée de toute énergie, je prend sans détour le chemin de l'appartement. La journée fut longue et éprouvante. Un rituel n'est jamais simple, ni sans conséquence. Avant chaque rituel, la peur de l'échec ronge mes nerfs. Pendant le rituel... la concentration est telle que mon cerveau ressort k.o de cette expérience. Mon corps s'alarme et réclame sa dose de sommeil.  

Au détour d'une rue, je sens ma peau picoter. Une étrange énergie qui s'agrippe et s'enroule autour de mes membres, pareil à des fines tentacules électriques. La sensation reste légère, presque inexistante. Une aberration est passée par ici il y'a peu de temps. Instinctivement, je regarde aux alentours, ma main se glissant sous ma veste en cuir. Mes doigts effleurent la cross de mon arme mais je suspend aussitôt mon geste. Je n'ai aucune raison de dégainer dans l'immédiat. La trace n'est plus assez fraîche, l'aberration est probablement déjà loin. Mais par expérience, je sais que mon don me joue des tours en cas de grosse fatigue ou de consommation abusive d'alcool. Il se peut donc que le Nocturne soit plus proche qu'il n'y parait. Méfiante, je reprend ma route. L'adrénaline semblant aider un minimum, mon corps s'éveille. Juste assez pour que les picotements s'amplifient. Armée de fourmis foudroyante grouillant sous mon derme.

Une nouvelle fois, je regarde autour de moi. Plusieurs passants mais aucun n'attirent particulièrement mon attention. L'aberration peut être n'importe lequel de ces visages anonymes. Dans mon état, je ne suis pas fichue de localiser d'où vient l'emprunte du nocturne. Et soudain, cette silhouette au loin, proche de tourner à l'angle de la rue opposée. Elle n'éveille en rien mon don... mais cette silhouette... ce profil que j'ai pu apercevoir une demi seconde... Mon estomac se contracte et se tord. Est-ce possible que ce soit lui? Choix cornélien... poursuivre les traces d'une aberration ou rattraper un fantôme du passé? Dans mon état, la poursuite d'une aberration serait suicidaire. Rassemblant le peu d'énergie me restant encore, mes jambes s'activent et mes pieds foulent avec vélocité l’asphalte. Je parcours plusieurs mètres et tourne dans cette fameuse rue. Bien que je cesse de courir en reconnaissant la fameuse silhouette, j'avance à grandes enjambées.

— Aidan?! que j'interpelle, incertaine et pourtant emplie d'espoir.

N'étant pas certaine d'être entendue, je trottine jusqu'à la silhouette aperçue, un sourire radieux collé aux lèvres. Une fois à la hauteur de la silhouette, je pose une main ferme sur son épaule.

— Aidan? C'est bien toi?

Et les picotements reviennent. Plus forts que précédemment. Les tentacules électriques glissent le long de mon derme, déchirent ma chair et s'infiltrent en moi. Une aberration... proche... Si proche... Aidan...

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La vérité me glace sur place. Poupée de givre, je demeure statique. L'incrédulité fige mon visage. Prise entre deux rives, la joie et l'horreur se côtoient pour mieux se déchirer. Comment? Pourquoi?! Son sourire de poupin éclot sur ses lèvres et l'instant d'après, ses bras m'enlacent. Son odeur me frappe de plein fouet, éveillant en moi cette nostalgie de nos instants passés ensemble. C'est instantané, irréfléchie, à mon tour je l'enlace. J'aimerais, moi aussi, éprouver cette euphorie sincère, savourer nos retrouvailles sans cette boule à l'estomac. Mon cœur bataille  mais mon corps me rappelle sa véritable nature. Les picotements demeurent.

Notre étreinte prenant fin, je pose mes mains sur son visage opalin. Le contact de sa peau contre ma paume m'arrache un doux sourire. Il est là, bien en chair et vivant... Ou presque. Mon pouce, en une douce caresse, effleure le derme de sa joue immaculée. Pourquoi lui? Pourquoi je les vois un à un devenir ce que je pourchasse? L'émotion comprime ma poitrine, emprisonne mon palpitant. Mes yeux s'emplissent de cette bruine salée. Je l'espérais ailleurs. Loin de toute cette folie. Loin de cette apocalypse. Au lieu de ça, il est en plein dedans. Consciente que mon mutisme, associé à mon comportement, peut l'inquiéter, je me fais violence. Mon sourire s'élargie et je laisse mes bras retomber le long de mon corps.

— Moi aussi, ça me fait plaisir! Je suis juste... excuse-moi. Je suis juste tellement surprise! Je ne pensais plus te revoir!

De nombreuses questions me brûlent les lèvres. Depuis quand est-il devenue une aberration? Qu'est-il exactement? Vampire? Lycan? Comment est-ce arrivé? Compte t-il passer le rituel? A t-il déjà tuer des innocents? Comment vit-il sa nouvelle vie? Est-ce qu'il est bien caché? Bordel! Non! Je ne peux pas. Je ne peux pas penser à... à le protéger. Non. Mon rôle est de protéger les humains des créatures surnaturelles. Toutefois... il est... il était... non! Il est mon ami. Tout se bouscule dans ma tête.

— Il s'est passé tellement de choses depuis la dernière fois qu'on s'est vu. Où étais-tu passé? Du jour au lendemain, je me suis retrouvée sans ami à rejoindre pendant mes interventions à Bristol.

La culpabilité commence alors à me pointer du doigt. Oui, Aidan est mon ami mais je n'ai pas été entièrement honnête avec lui. J'intervenais de temps en temps à Bristol pour capturer des aberrations en fuite... toutefois, j'ai toujours prétendu travailler dans le domaine de l'informatique. Un domaine que je maîtrise assez pour savoir qu'il n'était pas impossible d'être amenée à se déplacer pour des installations de matériel.

— Tu as déménagé? Tu comptes revenir à Bristol ou t'es juste de passage? T'es de retour depuis longtemps ou t'es encore dans les cartons? Enfin en partant du principe qu'il y'a eu un déménagement!

Mon débit de parole est rapide. Beaucoup trop. Bien consciente que je viens de le bombarder de question, je lâche un petit rire gêné. En cet instant, ce n'est pas Ivy la traqueuse qui parle mais bien Ivy, son amie. Où était-il depuis tout ce temps? Où se cachait-il?

— Désolée. Je pose beaucoup trop de questions... mais tu me connais. Je suis curieuse.

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Trois longues années... autant dire une éternité. Trois ans sur l'échelle du Monde, ce n'est rien, une poussière éperdue sur un étendue désertique. Mais pour moi, ça représentait tout un monde. Tellement de choses ont changés. Tellement de choses se sont passées. Qu'on le veuille ou non, à présent, nous sommes deux étrangers. L'Aidan que j'ai connu n'est plus... et celle que j'étais n'est plus. Ces mensonges que l'on tisse. Ces mensonges qu'on alimente constamment ne font que nous éloigner... Et pourtant, quand je le regarde, je me souviens de nos moments passés. Eux, ils étaient véritable. Et dans le fond, a-t-on réellement besoin de connaître l'entière vérité pour connaître une personne?

— Pardon de t'avoir inquiétée. Et de t'avoir privé de ma superbe amitié unique au monde et si magique que tu ne peux pas t'en passer !

Par exemple, là, je sais. Je sais pertinemment que son enthousiasme est feint. Le malaise règne et malgré sa vaine tentative, il demeure. Toutefois, je rentre dans le jeu et affiche un sourire.

— En fait, je...je suis tombé malade. Je ne voulais inquiéter personne, je ne voulais pas qu'on me voie dans cet...état. C'était sans doute égoïste de ma part.

— Un peu mais je comprend.

Et je le pense sincèrement. Lycan ou vampire... il y'a toujours une phase d'adaptation. Je suppose que ces trois ans lui ont été bénéfique pour s'accepter et dompter la chose qu'il est devenu.

— Mais t'en fais pas ! Je vais bien maintenant ! Et je pense que je vais rester dans le coin pendant un petit moment. Alors si tu veux...on pourra se revoir plus souvent et prendre un petit verre ensemble, en souvenir du bon vieux temps. T'en penses quoi ?

— J'aimerais énormément.

Encore une fois... c'est vrai. J'en meurs d'envie. Cependant, à peine ai-je prononcé ces paroles que plusieurs nœuds se forment dans mon estomac. Si quelqu'un le dénonce comme étant une aberration et qu'on l'enferme... et si un collègue sait que j'ai été en contact avec lui... Alors ils sauront que je n'ai rien fait pour l'arrêter. Mon don ne me permet pas de passer à côté de ce genre de détails. Et surtout... si il se montre un peu trop, il pourrait se faire arrêter. Je m'inquiète pour lui, pour moi et ma carrière... mais également pour la population. Parce que merde, c'est une aberration. Aidan n'est pas un mauvais gars mais sa condition, l'obligera d'une manière ou d'une autre à commettre des actes répréhensibles. A supposer que ce n'est pas encore le cas.

— Je vis chez une amie maintenant. Elle est cool ! Et elle supporte mes petites lubies, alors c'est parfait ! Mais assez parlé de moi ! Et toi alors ? Tu deviens quoi ? Toujours dans la même boîte ? Ça se passe bien ?

L'air bête, je le fixe, la bouche à moitié ouverte. Ce que je deviens? Une traqueuse de créatures surnaturelles! Ni plus ni moins! Oh et au passage... je l'ai toujours été! Je peux, à mon tour, débiter un flot de mensonges. Oui... je peux... mais je peux également changer la donne. Je peux lui dire la vérité. Remettre notre amitié sur les rails comme il le faut... Ou je peux accomplir mon travail. Tic. Tac. Les secondes s'égrènent et un choix s'impose.

— Et bien... je travail toujours dans la même branche... et oui. Pour le moment ça se passe assez bien.

Désinvolte, j'hausse les épaules. Je ne mens qu'à moitié... Aidan me pense dans le domaine de l'informatique mais ce mensonge mis à part, je travail toujours dans la même branche, à savoir la traque de Nocturnes. Glissant une main à l'arrière de mon jean, effleurant le cross de mon arme. L'angoisse m'arrache de nombreux frissons et une putain de douleur abdominale. Aidan est mon ami. Aidan est une aberration. Et je suis une Spectre.

— La vérité c'est que je travail pour le CAA. Tu sais... le contrôle anti aberration.

Mes doigts enlacent la cross de mon arme et je prie pour ne pas avoir à la dégainer.

— Je suis désolée.

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La vérité blesse autant que nos mensonges. Les révélations ébranlent nos certitudes d'antan... et de tout cela, que nous reste t-il? Des souvenirs faussés, brouillés par les illusions du passé. Le choc s'avère aussi rude pour lui que pour moi... et rien. Il ne subsiste rien pour adoucir l'horreur qui se joue sous nos yeux. Les masques tombent et nos cœurs agonisent.

— Tu…Tout ce temps ?

A cette question, que répondre? Il n'y a rien à dire. Rien à faire. La Honte s'infiltre et flirte violemment avec la Culpabilité. Incapable de parler tant l'émotion me noue la gorge, je me contente d'hocher imperceptiblement la tête.

— Tu sais ?
— Je suis désolée.
— Désolée de m’avoir menti tout ce temps ou désolée parce que tu vas me tirer dessus ?

Clouée sur place, je lutte pour ravaler la peine qui me ravage de l'intérieur. Un ouragan se déploie, balayant tout sur son passage. Un véritable typhon emporte toute pensées lucides. Mes doigts demeurent sur la crosse de mon arme mais rien... aucune tentative pour la déloger de son nid douillet. Aucune envie de dégainer.  Il était mon ami... Il était vivant. Il était humain... Aujourd'hui, qui ai-je réellement en face de moi? Je tente de me convaincre, de me raisonner. Il n'est plus celui que j'ai connu... Il ne le sera plus jamais. Pourtant, quand je me plonge dans ses prunelles, quand je vois sa déception, les larmes me montent aussitôt.

— Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu aides ces…gens à commettre ces horreurs ?
— Je fais ce qui est doit être fait, Aidan. C'est tout.  

Les humains ont leurs propres lois, leur propre justice. Les humains sont faibles. Les humains sont peureux. Qui d'autres, à part les Spectres, peut s'ériger pour endiguer la menace que représente les Aberrations? Ils sont une menace. Ils le sont tous... il suffit simplement de leur donner le temps nécessaire. Aidan, malheureusement, n'échappe pas à cette règle immuable. Un jour ou l'autre, il blessera quelqu'un. Ou pire encore... Si ça n'est pas déjà fait.

— Tu étais sincère au moins, quand tu me disais que tu étais heureuse de me revoir ? Que tu voulais qu’on aille prendre un verre un de ces quatre ?

Ses doutes sont légitimes mais sont pareil à des lames de rasoir, ça transperce mon derme, ça me saigne et ça me fait hurler de l'intérieur. Je tente d'étirer mes lèvres pour un ultime sourire, en vain. Lutter contre l'envie de rendre les armes et de pleurer dans ses bras me demande déjà trop d'effort.

— Oui, je l'étais... avouais-je.

Oui. Heureuse,  je l'étais. Jusqu'à ce que la vérité me frappe de plein fouet. Pour autant, le désir d'être avec lui, mon ami, est bien réel. Un désir qui ne peut malheureusement être assouvi. Pas tant qu'il restera ainsi... un Nocturne.

— Je tiens à toi. Je ne veux pas te perdre une deuxième fois.
— Moi non plus...

Faible murmure noyé par les trémolos de ma voix.

— Mais quand je te vois... j'ai l'impression de t'avoir déjà perdu une nouvelle fois.

Et c'est en partie ça, le plus douloureux. Cette impression douloureuse de ne pas avoir été là à temps pour empêcher le pire. L'impression monstrueuse d'être en face d'une parfaite réplique. Il parle comme Aidan. Il pense comme Aidan... mais... ce n'est plus vraiment Aidan.

... Et la Raison s'effondre sous le poids du Coeur.

J'abandonne définitivement l'idée de dégainer mon arme. Mon bras se laissant tomber le long de mon corps, je regarde ce visage si familier. Ce visage qui m'a tant manqué.  

— Okay... que je souffle pour me redonner contenance.

J'inspire profondément, cherchant désespérant à chasser mes nœuds dans mon estomac et j'expire avec l'espoir fou de calmer l'émotion dans ma voix. Frottant mes mains moites contre mon pantalon, je regarde rapidement autour de nous, m'assurant qu'il n'y ai aucun de mes collègues dans les environs.

— On va faire un deal.

Fouillant dans les poches de ma veste, je m'approche d'Aidan. Dégainant non pas une arme mais un stylo, j'attrapa sa main qui me parait si froide et griffonne un numéro de téléphone dessus.

— Je ne t'arrête pas ce soir mais je veux qu'en échange, tu m'appelles au moindre soucis. Si tu sens que la situation t'échappes, que tu penses passer de l'autre côté, ou que tu penses avoir un agent de la CAA sur le dos, tu m'appelles à ce numéro. Et uniquement à ce numéro. Vu? Et surtout... personne ne doit savoir qu'on s'est vu, toi et moi.

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— Tu ne m’as pas perdu… Je suis toujours le même…Ivy…

Est-ce vrai? Subsiste t-il encore une part d'humanité à travers sa condition nouvelle? Je pense que oui. Je l'espère, en tout cas. Sauf que bien souvent, entre l'espoir et la réalité un gouffre sans fond se creuse. Que dois-je croire? En quoi puis-je me raccrocher? Et la Culpabilité qui se joue de la Raison et danse la valse des Remords.

— Je ne comprends toujours pas comment tu peux faire ça… Tu trouves ça juste ? Les Nocturnes ne sont pas tous une menace. Personne ne mérite un tel traitement…Et…il y a des Humains bien pires… 

Juste? Pas forcément. Juste nécessaire. Une précaution à prendre. Bien évidemment que certains humains sont bien pires mais ils existent des lois pour eux, une justice bien établie, même si souvent défaillante. Sauf que là, il ne s'agit ni de justice, ni de loi... il s'agit d'Aidan, mon ami. Mon défunt et précieux ami... Défunt et pourtant bien là, face à moi.

... Et la Raison s'effondre sous le poids du Cœur.

L'arrêter, je ne peux m'y résoudre. Le contraindre encore moins. Je ne peux rien... rien faire de plus que ce dont j'ai été incapable pendant ces trois dernières années : le protéger. Stylos en main, gorge nouée et yeux larmoyant, je m'approche d'Aidan pour y griffonner mon numéro et lui laisser des instructions.

—  Pourquoi ? Tu viendras me tuer en personne si je dégénère ?

Aïe... mais je ne l'ai pas volé, celle-là. Déglutissant difficilement, j'ose à peine relever mes yeux vers lui.

— Désolé…Je ne sais pas quoi penser de tout ça…
— Moi non plus, que j'avoue en reculant de quelques pas.

Ma mission est de capturer les aberrations, pas de les protéger. Pourtant c'est bien ce que je compte faire. Pour Aidan... En souvenir de notre amitié passée... de notre amitié en devenir? Pouvons nous seulement prétendre redevenir des amis? Le pire étant que je suis en grande partie responsable de cette déchéance. De part mon travail, de part mes mensonges et de part mon incapacité à l'avoir protégé... comme une véritable amie aurait du le faire.

— Mais je serais là pour toi, Aidan.

Inspirant profondément pour redonner une contenance à ma voix, j'attrape ses deux mains glacées, les entourant de mes doigts chaleureux.

— Je regrette, sincèrement, ce qui t'es arrivé, ces mensonges... Je mentirais une nouvelle fois en disant que j'agirais différemment car de toute façon, on ne peut changer le passé. En revanche, je peux te promettre qu'à l'avenir, je serais là pour te venir en aide. Si tu le veux bien, évidemment...

Sourire aux couleurs fanés qui s'esquisse sur mon visage éreinté. La Raison persiste à marteler ses convictions mais le Cœur étouffe ses revendications. Je peux décemment pas protéger une Aberration... Je ne peux m'attacher à un Nocturne... et pourtant, il existe des exceptions. Il existe toujours des exceptions... Aidan est l'une de mes exceptions.

— Maintenant tu dois y aller. Rentre te mettre à l'abris, Aidan. Les rues de cette ville sont beaucoup trop dangereuse pour les Nocturnes.

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