❝I'd die to be where you are I tried to be where you are Musing through memories Losing my grip in the grey Numbing the senses I feel you slipping away Fighting to hold on Clinging to just one more day Love turns to ashes With all that I wish I could say Make me a promise that Time won't erase us That we were not lost from the start Every night, I dream you're still here The ghost by my side, so perfectly clear When I awake, you'll disappear Back to the shadows With all I hold dear I dream you're still here❞
L'air se comprime. Le temps se suspend et la rage et l'horreur qui opprime, à l'orée de nos rétines s'impriment, tandis que sonne minuit qui vient teinter de pourpre nos mains rongées par le crime. Tout va bien, tout va bien. Tu n'es juste plus là et je dois simplement apprendre à vivre sans toi. Tout va bien, tout va bien. Ce n'est pas ton visage que je vois au détour de cette rue, ni même à l'orée du miroir. Tout va bien, tout va bien, elles continuent à défiler les aiguilles sur la grande horloge. Tout va bien, tout va bien. C'est ce qu'on arrête pas de me répéter à longueur de journée. Comme si cela allait changer quelque chose et que j'allais enfin te retrouver. Un pas devant l'autre, je continue à avancer, sans même savoir en quel dédale poisseux je vais aller de nouveau m'embourber. Je ne me pose plus de question, je n'arrive pas à raisonner. Et il n'y a que cette phrase que je ne cesse inlassablement de me répéter : Tout va bien, tout va bien. Car elle demeure la seule chose à laquelle je puisse encore me rattacher, qu'elle est le seul lien qui m'empêche définitivement de vaciller. Alors à travers la nuit noire qui ne cesse de me border, je ne fais que la psalmodier, perdue en cette peine qui malgré les semaines ne parvient toujours pas à éclater. Je ne sens pas le froid qui vient mordre mon corps ankylosé par le poids de tous ces regrets que ma conscience ne parvient pas à déjouer. Tout va bien, tout va bien, je ne pouvais pas savoir ce qui allait arriver. Personne ne le pouvait. Ne te laisse pas tromper, ne te laisser pas consumer. Tout va bien, tout va bien. Mon souffle s'accélère à mesure que mes pas se pressent davantage, comme pour se mettre à l'abris de cette violence qui en mon âme fait rage. Je ne sais pas où aller, je ne sais pas quoi penser. Et soudainement, elle me revient, cette furieuse envie de tout bousiller, de détruire la première chose qui me passe sous la main et de tout arrêter. D'oublier jusqu'à celle que je suis et d'hurler. D'hurler à tous ces cons misérables qui eux peuvent encore se plaindre, chialer ou même baiser qu'ils ne savent pas la chance qu'ils ont d'être encore à même de respirer. Qu'ils ne méritent pas ce don qui t'a été arraché. Et elles recommencent à se bousculer, toutes ces putains de voix qui viennent me marteler la tête dans l'espoir de me faire oublier. Jamais, jamais personne ne pourra te remplacer.
C'est pourtant déjà trop tard, tu as été fissurée et te voilà déjà en train de t'effacer. La ferme! Tu ne sais pas ce qui s'est passé. Tout va bien, tout va bien. Bien sûr… ça ne peut que bien aller n'est-ce pas? Parce que toi, t'es encore là, bien tranquille à pouvoir respirer alors que c'est toi qui a merdé. Je ne contrôle plus mes jambes qui ne cessent de courir, martelant la cadence de ma fuite le long d'un bitume déjà éventré par la rudesse des années et des intempéries venues tout comme moi le balafrer. La nausée me monte aux lèvres et me déchirent les entrailles, mon esprit s'embrume et recommence à tanguer. Tout va bien aller, tout va bien aller. Et si t'arrêtais de mentir pour changer? Je bifurque en une ruelle, me stop un instant, les images de toi se bousculant en cette valse au carnage délirant. Et elle se balance comme un encensoir, ma vie que ton absence a subitement plongée en le noir. Dénuée de tout espoir, j'inspire et m'efforce de me souvenir ce que ça pouvait bien faire que de te ressentir. Ça va bien aller, tout va bien aller. Je sais que je peux te retrouver. Ma poitrine se lève et se soulève, au rythme de cet air gelé par la pluie passée et qui embrase mes poumons qui m'obligent à comprendre que je suis bien vivante et éveillée. J'ouvre les yeux, le souffle rapide et la gorge nouée, c'était là, c'était là, la première planque qu'on avait officiellement réalisé. Dans cette ruelle au néon autrefois crépitant et aujourd'hui mourant. J'essaye de m'imprégner de ce que j'avais pu ressentir lorsque je t'ai vu envoyer valdinguer ce vampire un peu trop zélé, de me souvenir de ta voix qui m'ordonnait de me bouger, ou encore de ton parfum devenu rapidement trop familier et qu'aujourd'hui je ne suis même plus foutue de distinguer. Je me rapproche de la porte à présent clôturée, des débris qui jonchent l'allée devenue abandonnée. Plus rien, il ne reste plus rien. Il n'y a plus rien à quoi je puisse me raccrocher, il n'y a plus rien qui te fera ressusciter. Et la voilà qu'elle se remet légèrement à tomber, cette foutue pluie que je pensais pouvoir éviter. J'encastre mon tibia dans la poubelle métallique qui roule sur quelques mètres avant d'hurler :
- Vous vous foutez de ma gueule !!!
Observant rageusement les cieux, comme si qui que ce soit allait me répondre de là-haut ou te ramener. C'est de ta faute, c'est toi qui as pas su la protéger. La voici rompue, la promesse que jusqu'en ton sang tu avais ce soir-là fait graver. Et je ne ressens rien, rien, hormis ce vide et cette âme étrangement disloquée. Une flaque d'eau vient me renvoyer l'image de ce visage que je ne parviens même plus à supporter et à travers de laquelle je saute, puis piétine dans l'unique but de le supprimer. D'en faire s'évaporer les traits odieux qui ne font que me rappeler que j'ai encore une fois échouée et que rien ne va jamais plus bien aller. Je me saisis d'une planche de bois qui traîne là et que je balance dans le vide avant d'à genoux, au sol m'effondrer. Les larmes perlant sur mes joues en leurs sillons salés, viennent se perdre sur mon derme anesthésié, à l'image de mon âme ravagée, et se mêlent à la pluie qui vient vainement effacer les traînées carmins de mon cœur mutilé.
- T'as pas pu partir, t'as pas pu t'en aller, je suis censée faire quoi moi, si t'es plus là pour exister? Je suis censée vivre comment sans air pour respirer ni jour pour m'éclairer?
J'écrase mon poing contre le sol froid et humide, déchirant ma chair qui n'est plus rien d'autre qu'un amas qui me faut d'une façon ou d'une autre défaire. Et elle se bloque à nouveau, cette douleur qu'à ton image je ne parviens pas à exorciser, et il demeure figé, mon thorax qui reste soulevé, comme incapable de faire sortir l'air qui souhaite de l'intérieur me faire étouffer. La gorge encore plus serrée, je cogne ma poitrine en ce geste répétitif et machinal, comme dans l'espoir de faire dégager cette chose que je ne parviens même pas à nommer. Je ne comprends pas ce que je ressens, tout est insidieusement mélangé en ce maelstrom trop plein de toi que je suis incapable d'affronter. Impossible de parler, je ne fais que me balancer d'avant en arrière dans l'espoir que la crise s'arrête et que les émotions se taisent tandis que ce vide que je ne saisis pas me tords de l'intérieur puis à l'orée de ton nouveau silence me broie.Retourne toi… Non chut, laisse-moi. Allez, retourne-toi!
- T'es pas là, t'es plus là, alors arrête, arrête de te jouer de moi comme ça. T'es… T'es juste plus là…
Main plaquée contre mon buste au niveau du chakra du cœur, j'étouffe la nouvelle vague de haine qui me happe, me frappe et me glace de terreur face à l'écho de ta voix qui, en mon esprit que ton souvenir gangrène, et à mes aliénantes limbes me ramène. On s'est jurée d'être toujours là l'une pour l'autre non? Alors qu'est-ce que t'attends? J'ai besoin de toi! Putain Éris bouge-toi !! Tout va bien, tout va bien… T'es juste plus l… Un bruit métallique dissipe ta main déposée sur mon épaule et fait taire les ombres engorgées en cette nuée de chimère venue pour m'achever. Un premier éclat de voix me fait comprendre que je suis bel et bien là, éveillée hors de ton étreinte appartenant à l'abîme. Je me relève doucement, titube un instant avant de m'avancer doucement et que les voix se fassent plus présente, me guidant à travers la nuit et l'averse qui se calme et l'instant d'après nous bouleverse.
- C'est tout? Tu vas me dire ce que tu sais vraiment j'ai pas le..
- Vas te faire foutre ! J'ai rien d'autre à dire, mais dis-moi qui nous prouve qu'on a bien eu la bonne hein? J'ai un nouveau deal à te proposer moi..
- C'est là que je suis censée avoir peur?
Tic toc, tic toc, elle se bouscule étrangement contre les barrières de ton psyché délirant, la grande horloge du temps qui ne te laisse aucun répit, ni hier, ni demain, ni maintenant. Tu la reconnais? C'est elle… Non, non, non… Si. Tout va bien, tout va bien. Je relève la tête et ose regarder droit devant. Le type avec qui tu traites se retourne :
- Qu'est-ce que tu veux toi? Dégage de là, ya rien à voir.
Mais je ne le considère pas, ne le vois pas, mes sentinelles de jades braquées intensément sur toi que je dévisage comme si je te trouvais pour la toute première fois. Incompréhension. Qu'est-ce que tu fais là? Mon estomac se tord de nouveau, comme anéantit de cette image que je pensais ne plus jamais revoir. Mon souffle se coupe avant de redevenir court, interdite, je n'ose dire un mot de peur de te voir encore une fois sous mes yeux t'effacer, de te perdre alors que je viens à peine de te retrouver. Tout va bien, tout va bien. Tu peux avancer. Mais ce vide, il se veut de plus en plus présent et chaque pas que je fais me rapproche un peu plus du néant. Pourquoi? Pourquoi je ressens toujours rien? Pourquoi est-ce que je vois ta lumière mais qu'elle ne m'éclaire plus?
- Aveugle je demeure en l'ombre de tes pleures...
Que je murmure ni ici ni ailleurs. - Quoi? Qu'est ce qu'elle nous raconte celle-là? Allez! Casse-toi j'ai dit !
Je ne le perçois toujours pas et reste interdite que par toi qui me tétanise et par ta simple présence me fait me mouvoir à la fois. Tout va bien. Tout va bien. Je suis là.
- Qu'est-ce que tu fais là? Pourquoi… Pourquoi tu…
Et je n'y arrive pas, les mots restent bloqués en ma gorge qui se noue et m'enterre une nouvelle fois. Le type qui t'empoigne alors le bras te bouscule avant de se ruer droit vers moi, de me saisir aux épaules et de commencer à me malmener. Il ne comprend pas que je ne suis qu'un automate, une poupée désarticulée que rien ne parviendra jamais plus à fixer. Je me contente alors de lui asséner un coup de tête dans le nez puis un coup de genou à l'estomac, froide et imperturbable comme ils ont toujours voulu que je sois, puis enchaînant sur une clef de bras afin de lui faire plier le genou au sol, de ma main gauche je maintiens la torsion de son bras en faisant pression sur le nerf adéquat, tandis que de la droite, je m'empare de mon Raging Bull que je lui colle dans la bouche :
- Il me semble avoir posée une question à cette personne, et, j'aimerais grandement que tu fermes ta putain de gueule d'indic' pouilleux pour que je puisse entendre sa réponse. C'est clair?
J'arme alors le chien de mon magnum avant de lui souffler, toujours aussi froide et détachée :
- J'ai la gâchette facile en ce moment, donc j'espère pour toi que t'auras pas la mauvaise idée d'essayer de me contrarier.
Le doigt sur la gâchette prête à dégainer dès que l'envie ou prochain coup de folie me l'aura sommé, je redépose mes gardiennes d'émeraude éreintées par le temps et les épreuves qu'on a pu endurer, attendant simplement que tu viennes me retrouver à défaut d'à nouveau voir ton image sous mes yeux en une nuée de cendre s'évaporer. Tout va bien, tout va bien, c'est ce que je n'ai de cesse de me répéter, mais mon cœur que ton image vient encore une fois écorcher ne fait que me hurler qu'il est de ces illusions dont il me faudra un jour me réveiller car, à travers la mort et depuis son obscure vallée, voilà qu'auprès de toi, ta voix ne fait qu'inlassablement me rappeler. Mais tout va bien, tout va bien, il nous suffit de rallumer la lumière en cette âme si noire afin que cesse de pleurer ton cœur devenu mon sinistre mouroir.
Invité
Sujet: Re: Still Here || ft Ethel Jeu 3 Oct - 0:35
Still Here
Eris
Ethel
Le ciel n’est pas plus bleu, l’air n’est pas plus respirable et l’envie de se battre à finalement remplacé celle de vivre, mais je ne suis plus l’ombre de moi-même. Je ne reste plus cloîtrée dans l’appartement à attendre je-ne-sais-quel-miracle qui pourrait la ramener. Non, j’ai décidé de me montrer forte. Il le faut. Et même si la douleur est toujours autant présente, même si l’idée de ne plus pouvoir la serrer contre moi ou sentir l’odeur de ses cheveux près de mon oreiller m’est toujours difficile, je ne peux plus rester sans rien faire. Ce n’est pas ce qu'elle aurait voulu. Ce n’est pas ce que je veux devenir lorsque je pense à toi. Non, je veux être forte. Plus forte que je ne le suis actuellement. Plus forte que je n’aurais espérer l’être. C’est une promesse que je te fais, à toi, ma défunte jumelle. Et je te promets également de les protéger tous les deux, Anthea et Baxter. Ils sont assez grands pour s’occuper d’eux mais tu es la preuve que cette ville n’est pas guérie.
Je me regarde une nouvelle fois dans le miroir, j’y parviens de nouveau sans avoir envie de le briser et je me dis qu’il est temps. Qu’il est bientôt l’heure de sortir. Je ne sais pas comment va se passer cette rencontre, ce n’est pas comme si j’en avais l’habitude mais une chose est sûre : je ne compte pas repartir sans rien. Il va devoir me donner des réponses, quel quelles soient. Je ne pourrais pas rentrer sans rien, sans une miette d’indice. Cette idée me donne presque la nausée. Je n’ai pas passé les semaines qui viennent de s’écouler à enquêter et fouiner pour rien. Je sors de la salle de bain, attrape ma veste en cuir noire et avant que je ne quitte l’appartement, mon fidèle ami me regarde avec attention. Peut-être sent-il quelque chose. Je ne saurais le dire, ce n’est pas moi l’experte des animaux. Mais je viens le caresser et l’embrasser, pour le rassurer. Bien sûr que je vais rentrer. Je peux juste en avoir pour un moment.
J’attrape mes clés de voiture pour pouvoir me rendre plus rapide au point de rendez-vous. Du moins, au point où il est censé se trouver. Dans l’une de mes bottes se trouve un couteau. L’une des armes que j’ai trouvé dans ses affaires. Je me sens presque en sécurité en l’ayant sur moi. Je me fais des idées et si l’un de mes patients me racontait ça, je lui dirais très certainement qu’il essaye de se masquer la vérité. Peut-être. Mais je m’en contre-fou. J’ai la stupide impression qu’elle peut continuer à veiller sur moi. Je secoue la tête en garant la voiture à quelques pâtés de maison. Je suis celle qui va manier cette arme, peut-être, il n’y a personne d’autres pour assurer mes arrières. Et c’est sûrement mieux ainsi.
Je marche d’un pas lent mais décidé. Je ne regarde pas l’heure, je sais que je suis dans les temps. Mieux, je lui ai laissé assez de temps pour qu’il puisse faire ses affaires avant que je n’arrive et si tout se passe bien, il ne devrait pas avoir de visite.
Au détour d’une ruelle, je le vois, adossé contre un mur humide et décrépi, à fumer une cigarette -ou un joint- d’un air absent. Mais pour ce genre d’individu, il est de notoriété publique que ce n’est qu’une façade, que tout ce qui se passe dans les environs ne lui échappe pas. C’est bien pour cette raison que je viens à lui aujourd’hui. Il a des réponses. Celles qui pourraient m’aider à trouver, si ce n’est le repos, au moins des cibles à éliminer. Ces pensées m’ont fait peur dans un premier temps, puis j’ai fini par les trouver normales et logiques. Après tout, ce n’est pas en étant une simple psychiatre que je vais pouvoir les protéger. J’aurais dû le comprendre bien plus tôt. C’est un regret amer avec lequel je vais devoir m’habituer à vivre.
Il me voit arriver, sans qu’il ne change pour autant de comportement. Cependant, je note tout de même quelques modifications dans sa façon de se tenir, il s’est tendu. Je ne suis pas une flic ou un agent de terrain mais je côtoie assez d’individu pour savoir identifier ce genre de chose. Il m’interpelle comme s’il me connaissait. Il ne fait aucun doute qu’il a déjà eu à faire à Perséphone. J’aurai pu essayer de jouer là dessus. Malheureusement, je ne pourrais jamais être comme elle. Alors je fais comme si de rien n’était. Je lui dis que je sais qui il est. Qu’il a certainement quelque infos pour moi. Et je lui parle de ce jour-là. Du cadavre que l’on a retrouvé. J’ai toutes les peines du monde à rester neutre en formulant mes mots et pourtant, je sais que cela peut avoir un impact si tout se passe bien. Et il le faut.
L’homme fait mine de réfléchir. Comme s’il cherchait vraiment à se souvenir de quelque chose. Et au bout de quelques instants, il secoue la tête, l’air désinvolte. « Non, j’sais rien. D’solé. »
Si seulement je n’avais pas passé des heures à faire mes recherches, en fouinant dans quelques dossiers, en demandant des petits coups de pouce à certaines personnes, peut-être que j’aurai pu le croire. Sauf que ce n’est pas le cas. Il doit savoir quelque chose. Au moins une identité. Alors j’insiste, plus froidement. Je ne suis pas certaine de me reconnaître mais ça n’a aucune espèce d’importance. Peut-être aurais-je dû prendre de l’argent pour le soudoyer… Sauf que c’est hors de question de payer ce genre de personne. Et puis, il est plus facile d’obtenir des informations en menaçant la liberté. Doucement, je plonge une main dans ma veste, je ne peux pas sortir d’arme, il n’y a pas assez de place pour ça. Non, il s’agit d’une photo. Celle d’une femme brune aux yeux verts, somme toute banale mais elle a le pouvoir de le faire réagir. « T’as eu ça où pétasse ? »
Je souris, satisfaite de ma démarche et de voir qu’apparemment je n’ai pas perdu mon temps.
« Il se trouve que j’ai moi aussi certaines informations. Je veux simplement qu’on fasse un échange. Auquel cas, il se pourrait que tu sois relier à cette Aberration. »
Aberration qui se trouve actuellement au Ribcage, en attente de passer le Rituel, chose visiblement qu’il ignore ? « Va chier. » Et il enchaîne en ciblant une nouvelle venue. Je jure intérieurement face à cette arrivée.
Je vois ses lèvres bouger mais je suis trop éloignée d’elle pour entendre et comprendre ce qu’elle dit. En tout cas, cette inconnue ne semble pas bien agressive. Un peu ailleurs je dirais. Et j’espère qu’elle passera rapidement son chemin. Sauf que cette idée s’évapore lorsque je remarque son regard insistant sur moi. Je ne la connais pourtant pas. J’ai une assez bonne mémoire des visages pour en être quasiment sûre. Perséphone ? Ca nous arrivait tellement souvent que je ne suis presque pas surprise. Et elle semble le confirmer en s’adressant à moi. Mais ce n’est pas le moment. Et je crois que l’indic l’a comprit également car il veut prendre les choses en main. Rapidement et violemment même. Dois-je essayer de jouer le jeu avec elle ? Dans l’espoir qu’elle me fournisse quelques informations ? Lorsque je la vois à l’oeuvre, mettant l’homme au respect en quelques instants, cette idée s’envole rapidement de mon esprit. Je ne fais pas le poids contre cette femme. Je suis loin d’être assez entraînée pour ça. Mais je grimace légèrement quand elle menace de tuer l’homme. Je ne peux pas la laisser faire. Pas encore en tout cas.
« J’aimerai que tu évites de le tuer. Il a des choses importantes à me dire. » Peut-être va-t-elle se moquer de ce que je lui dis et n’en faire qu’à sa tête. Il est difficile de faire des hypothèses face à des inconnus.
Dois-je lui dire qui je suis ? Est-ce que cela me servira ? Ou est-ce que ça ne va pas se retourner contre moi ? Après tout, elle sort son arme bien trop vite à mon goût. Mais si elle voulait s’en servir, cela serait sans doute déjà fait. Et si elle avait une dent contre ma soeur, je serais auprès d’elle maintenant.
Mais ce n’est pas un regard de haine ou de colère qui me semble voir chez elle. Sauf peut-être envers l’homme ?
« Tu l’as connue n’est-ce pas ? » Je souris faiblement et presque tristement avant de reprendre. « Cet homme peut avoir des informations sur sa mort. J’aimerais les obtenir. »
Et non, je ne donne pas mon prénom. Pas devant un type pareil -même si ça n’est pas un secret- ni à une inconnue qui a une arme de sorti, même si elle n’est pas pointée dans ma direction. Des années de psychanalyse et d’autres à fréquenter des criminologues et forces de l’ordre m’ont appris certaines choses.
Dernière édition par Ethel L. Blackrain le Ven 4 Oct - 9:40, édité 1 fois
Éris Livingstone
Avatar : Mila Kunis Autres Comptes : Kyle A(sshole) Lewis Missives : 425 Livres en banque : 4952
Sujet: Re: Still Here || ft Ethel Sam 5 Oct - 19:33
When I awake you'll disappear
❝I'd die to be where you are I tried to be where you are Musing through memories Losing my grip in the grey Numbing the senses I feel you slipping away Fighting to hold on Clinging to just one more day Love turns to ashes With all that I wish I could say Make me a promise that Time won't erase us That we were not lost from the start Every night, I dream you're still here The ghost by my side, so perfectly clear When I awake, you'll disappear Back to the shadows With all I hold dear I dream you're still here❞
Toi et moi, deux étoiles solitaires à la recherche de l'étincelle de vie en son contraire. Toi et moi, deux étincelles perdues en l'immensité silencieuse du morne Univers. Toi et moi, étoiles contraires rassemblées par les dieux pour embraser la terre. Et nous aurions pu être grandioses, plus adulées que les sept merveilles, plus redoutées que les volutes d'enfers. Et nous aurions pu briller, à mi-chemin suspendues entre les mains du père et les pleures de Lucifer, nous aurions pu défier la nuit et faire se déchirer la lumière afin que tout son éclat ravive la terre et dompte nos si monstrueuses chimères. Mais tu n'es que l'obscure regret d'hier et la plaie qui m'enchaînera à ce royaume devenu en un battement de cœur ruine de poussière. Toi et moi, oui toi et moi, nous ne serons jamais plus ni reine ni cette ultime fusion qui défie jusqu'à la plus sainte des lois. Et il cogne, ce cœur qui se meurt toujours de toi, il te voit et se refuse à comprendre que tu n'es plus là. J'observe cet autre qui se tient devant moi. Donne-moi du temps, je n'y crois pas. Ma main tremble, vacillante à l'éclat de sa voix qui m'ébranle et m'écorche à la fois. Toi et moi, toi et moi, nous ne nous tiendrons plus jamais là. Je secoue la tête, n'écoute qu'à moitié ce qu'elle dit de ce ton qui me parait en cet instant si bas. Main gauche menée à mon visage comme pour m'empêcher de voir ce que je n'accepte toujours pas.
- Non non, c'est pas ça… Ça se peut pas.
Respire, ne flanche pas.Tais-toi, tu n'as pas le droit! Tu n'as pas le droit de te tenir là et de me souffler en cet ailleurs ça. Et pourtant tu le vois bien que c'est une autre partie de moi. Toi et moi, à mi-chemin entre ombre et lumière, âme contre âme en collision sur le lit de nos chimères, plus brillantes que toutes les constellations millénaires, nous aurions pu traverser la longue nuit devenue à présent vaste silence aux effluves douce-amère. Ramène-moi à hier, il fait toujours meilleur là où tu es et que je ferme mes paupières. J'inspire, expire, l'air se bloquant et venant comme m'empêcher de vivre une nouvelle fois. Je refuse de continuer sans toi, tu le comprends ça ?! Et pourtant tu le dois, parce qu'au fond je suis toujours là. Et elle refait surface, la rage qui m'opprime et seconde après seconde de l'intérieure me terrasse, ma main gauche remonte légèrement à mes cheveux que j'empoigne légèrement, comme pour enserrer le cou de ces sanglots qui rougissent mes yeux et se refusent à se déverser contre mon derme abîmé par mes dernières nuits trop agitées. Et je l'entends rire, ce crétin qui pense pouvoir du désastre de ton absence se nourrir. Je souffle et expire, rassemblant mes esprits là où sa voix dissipe ton souvenir. Le canon toujours en sa bouche, mon regard meurtrier fond sur lui tandis que ma main aussitôt se raffermit. Je souris, l'air de rien, tout en retirant l'arme d'entre ses dents :
- Je te fais rire ?
Que je balance en souriant plus amplement, pouffant même légèrement et alors que je fais mine de lui donner raison. Ramenant l'arme le long de mon corps.
- C'est complètement con hein?
Et je mets alors à rire, n'écoutant que d'une oreille la diarrhée verbale qu'il peut bien tenter de me gerber. Je jette un coup d'œil alors à toi, cette autre que je vois mais ne reconnais pas. Tu le vois, tapis à l'orée de mes iris qui en l'infini de la nuit devenue chaude par ma haine qui louvoie, cet éclat de mort qui rutile en mes pupilles que ton absence a mis aux aboies. Je souris, mes sentinelles de jade toujours vrillées en leurs jumelles faites en cet implacable instant de givre et d'effroi car tu comprends, tu comprends que ce soir, tout se joue entre toi et moi. Sans sommation ni la moindre hésitation, je tire deux coups, l'un dans la cheville gauche de l'indicateur et l'autre en son genou droit.
- Bouge et hurle encore une fois et c'est dans ton crane que la troisième balle se logera.
Je ne lui adresse aucun égard, car toute mon attention est braquée sur toi et uniquement toi. Et elle hurle l'alliance d'autrefois et ce vœu qui jusqu'en mon sang y a fait graver son implacable loi. Ramène-moi à hier, tout était plus sûre lorsque tu étais là pour faire taire l'aliénante fièvre. Un, et je serais bientôt là. Deux, commande et au son de ta voix, aveugle soldat je n'obéirais qu'à toi. Trois, plus que quelques pas et je pourrais enfin savoir si tu es véritablement là. J'inspire, expire, l'air se libère car il n'est plus l'heure de mourir. Je te dévisage, interdite face à ces traits qui m'ont fait à la fois vivre puis périr, tandis qu'en ma poitrine, tambourine l'impérissable hurleur qui te réclame et me maudis de t'avoir laissé partir.
- Dis-moi... Dis-moi que c'est toi. Je t'en prie…
Et elle roule, la larme impie qui balafre mon visage de frêle poupée autrefois impitoyable furie. Je te tire alors à moi, agrippant le bas de ta veste en cuir avant de t'enserrer fébrilement, comme si la peur de te voir te briser entre mes bras retenait l'étreinte que je quémande depuis des semaines aux cieux sournois.
- Dis-moi que c'est toi, que je rêve pas une nouvelle fois, que t'es bel et bien là… Je t'en supplie, dis-moi. Dis-moi que c'est bien toi.
Et elle me déchire de l'intérieur, l'assourdissante et inéluctable douleur. Celle qui fait pâlir les saints et chanceler les cœurs. Toi et moi, dansant avec l'Univers, tandis que nos étoiles autrefois contraires s'alignent sous la voûte de nos cieux gémellaire devenu un face à ce lien que les dieux à l'aube des temps jusqu'en les astres martelèrent. Toi et moi, éblouissant la nuit et ravivant le jour jusqu'en les plus hautes sphères. Toi et moi, oui toi et moi, réminiscence vouée à devenir au fil du temps impérissable poussière. Rendez-moi hier, là où tu étais encore mon aveuglante lumière. Et doucement je sombre, glissant doucement jusqu'à tes genoux contre lesquels je trouve refuge et que j'enserre, car je comprends, que tu n'es que l'énième de mes chimères.
- Je suis désolée, je suis désolée… Je suis, tellement, tellement, tellement désolée…
Que je ne cesse de répéter en boucle, comme si ça allait te ramener, comme si ça allait exorciser le souvenir de ton départ prématuré, comme si ça allait effacer le poids de mes regrets ou même d'une quelconque manière te soulager. Comme si ça allait empêcher ce vide qui vient si brutalement de me disloquer et définitivement me broyer.
- Je ressens rien. Plus rien… T'es plus là, plus là, et je suis tellement, tellement désolée, si désolée.
Dis-moi ce que je dois faire pour t'aider. Dis-moi ce que je dois faire pour me racheter. Dis-moi ce que je dois faire pour que tu puisses un jour me pardonner de t'avoir ce soir-là malgré moi abandonnée. Parce que toi et moi, oui, toi et moi, on aurait pu tout embraser, même la nuit la plus noire et tourmentée si seulement t'avais pu rester à mes côtés... Toi et moi, oui toi et moi, ce n'est plus que du passé…
Invité
Sujet: Re: Still Here || ft Ethel Dim 6 Oct - 23:03
Still Here
Eris
Ethel
Je n’aime pas ce que je vois : cette main frêle qui se met à trembler. Celle-là même qui est en train de tenir l’arme, le canon dans la bouche de cet indic’ finalement pas très futé. Je me demande l’espace d’un instant si le coup va partir, s’il se rend seulement compte du danger. Moi, je le vois parce que je ne veux pas que sa tête explose et que sa cervelle se répande sur le sol humide. Il a encore des choses à me dire. C’est la seule piste que j’ai pu obtenir jusqu’à présent et je ne veux pas rentrer sans n’avoir rien obtenu de lui. Mais que faire ? M’approcher pour essayer de la dissuader de le tuer ? Je parle à des inconnus tous les jours, à un détail près : j’ai toujours lu leur dossier avant de m’entretenir avec eux. Avec cette inconnue, c’est différent. Je ne peux même pas être certaine du pourquoi elle agit ainsi. J’ai une petite idée, surtout dès que nos yeux se sont croisés mais je ne peux en être sûre. Et je ne veux pas risquer la vie de cet homme. Pas avant qu’il ne m’ait répondu.
J’ai l’impression de respirer un peu mieux lorsque je vois le canon sortir de la bouche de l’indic. Au moins a-t-il un semblant de sursis, je ne verrais pas une tête partir en éclat ce soir. C’est déjà une bonne chose. Mais ce qui l’est moins, c’est le rire qu’elle a maintenant. Mon regard se fige sur elle. Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle dans cette situation, ce qui me fait craindre le pire. Un rire sortit de nul part n’est pas souvent de bon augure, ce sont souvent les nerfs qui parlent. Et quand il y a une arme à feu de sorti, ça ne fait pas forcément bon ménage.
Je sursaute malgré moi en entendant ces deux coups de feu bien distincts et mon regard tombe sur l’homme, priant un instant pour qu’il soit toujours en vie. Non pas que je me préoccupe expressément de sa vie mais bien parce que mort, tout espoir de piste s’évapore. Je laisse échapper un petit soupir de soulagement lorsque je le vois se tordre de douleur sur le sol, jurant qu’il lui fera payer ça, un jour ou l’autre. Il est donc bien vivant. Et s’il continue de jurer tout en essayant de se tenir, à tour de rôle, le genou ou la cheville, probablement suivant les pics de douleur, il semble comprendre qu’elle ne plaisante pas quant à sa menace.
Mon coeur se serre lorsque je l’observe, que je lis sur son visage toute la peine qu’elle ressent. Elle me semble comme une enfant perdue et je me trouve désolée pour elle. Et malheureusement, ses mots me confirme le pire : Perséphone. Elle l’a également perdu. Je la regarde s’avancer vers moi, ne ressentant étrangement pas de peur. Je ne pense pas qu’elle veuille me faire du mal, elle n’en a pas l’air. Puis l’étreinte se passe, je sens toute la force qu’elle y met, comme si elle ne voulait pas que je parte. J’imagine que si j’avais pu croiser quelqu’un ressemblant trait-pour-trait à ma soeur, peut-être aurais-je également voulu un dernier câlin. Alors je passe mes bras autour d’elle sans être capable de dire un mot. Peut-être que sa peine pourra être tut pendant quelques instants ou du moins quelque peu apaisé, si elle pense pouvoir dire au revoir à Perséphone ainsi. Ce ne sont que des spéculations mais ça ne me coûte rien. Du moins, c’est ce que j’aime à me convaincre parce qu’être soumise à une telle douleur me renvoie à la mienne. Mais je dois la faire taire.
Je la laisse glisser, veillant malgré tout à faire attention à ce qu’elle ne tombe pas trop vite. Son leitmotiv est difficile à entendre et j’ai envie de la remonter de force pour lui demander pourquoi elle se trouve si désolée. A-t-elle un rapport avec sa mort ? A-t-elle faillit à un quelconque devoir envers ma soeur ? Une part de moi à envie d’agir ainsi, l’autre pose une main délicate dans les sombres cheveux de cette femme, comme un soutien. Ne m’en suis-je pas également voulu pour sa disparition ? Après tout, j’étais censée être la plus âgée, celle qui devait tous les protéger… Je secoue la tête, mes yeux tombant sur l’homme et son sang qui ne cesse de s’échapper de ses blessures.
Je m’accroupis alors, venant me retrouver face à elle. Ma main glisse en même temps de sa tête jusqu’à sa joue.
« Je ne suis pas Perséphone. » Je lui souffle faiblement, comme pour ne pas la brusquer. « On finit avec lui et ensuite, on ira parler toutes les deux autour d’un thé... Ou quelque chose de plus fort. » Car je crois bien qu’un thé ne suffira pas à supporter une conversation avec cette femme, qui qu’elle soit.
Je me relève et lui tends la main pour l’aider. Non pas parce que je la pense faible mais parce qu’il y a des moments où l’aide de quelqu’un peut se faire sentir, qu’importe si c’est pour une chose aussi insignifiante.
Je me dirige vers l’homme qui essaye d’utiliser son portable mais avec les doigts ensanglantés c’est un peu compliqué sur l’écran tactile. Je me penche pour le lui prendre et fermé l’écran.
« Es-tu plus disposé à me donner ce que je cherche ? Que sais-tu sur ce qui entoure sa mort ? »
Il essaye d’attraper minablement son portable et je crois que pendant un instant, il ne m’a pas entendu. Alors je lui demande un coup de pied dans le genou touché. Je sais, ça ne me ressemble pas. Sauf qu’avant, je n’avais pas perdu ma jumelle et je suis prête à pas mal de chose pour trouver celui -ou ceux- qui lui ont fait ça. Il couine de douleur avec de nouveaux jurons mais la nouvelle approche de mon pied vers lui, lui redonne la parole.
« J’sais pas grand chose ! » On entend dans sa voix la douleur qui le submerge et pourtant, je ne ressens rien pour lui. Pire, ça me plaît qu’il souffre ainsi. « Milers. J’crois qu’y a un type comme ça. C’est c’qui s’raconte. »
Je tourne mon regard vers la jeune femme, pour essayer d’obtenir une quelconque aide de sa part. Sait-elle quelque chose sur ce sujet ? Est-ce qu’il ne me prend pas pour une conne en me sortant un nom au hasard ? Si seulement je savais exactement dans quoi s’était embarquée ma soeur…
Éris Livingstone
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Sujet: Re: Still Here || ft Ethel Lun 30 Déc - 20:15
When I awake you'll disappear
❝I'd die to be where you are I tried to be where you are Musing through memories Losing my grip in the grey Numbing the senses I feel you slipping away Fighting to hold on Clinging to just one more day Love turns to ashes With all that I wish I could say Make me a promise that Time won't erase us That we were not lost from the start Every night, I dream you're still here The ghost by my side, so perfectly clear When I awake, you'll disappear Back to the shadows With all I hold dear I dream you're still here❞
Je l'entends, encore, toujours ce même bruit, qui me poursuit, me torpille puis me tue. J'en peux plus, fait le taire qu'il ne soit plus, que seul le silence règne en ce monde fait d'inconscience. Je ne veux plus tolérer ce que mes yeux ne savent plus supporter. Et il est toujours aussi constant, ce sifflement qui m'aliène en tout temps. Il me suit de jour et me frappe encore plus fort la nuit. Je l'entends, en ta voix, son râle agonisant, je le revois alors subitement, son visage encore plus sanglant.
- Putain qu'est-ce que j'ai fait, mais qu'est-ce que j'ai fait !?!!
Et j'aimerais que ce soit toi, ce corps auquel je m'agrippe mais qui ne me réchauffe pas. Je reste toujours aussi froide, telle la mort implacable qui me harcèle et me scande ses incessantes palabres. Peut-être que je rêve. C'est alors que ta main s'abat en ma chevelure. Chimère amère. Je glisse, tandis que le monde tout autour de moi s'écroule sous ta poigne protectrice. Et je te contemple, de ces deux perles de néant tristes et vagues qui te dévisagent à mesure que tu m'assènes cette vérité que j'ai envie d'instantanément oublier. Je me relève alors avec toi. Guide-moi. Parce que je l'entends, encore ce même bruit, qui me poursuit, me torpille puis me tue. J'en peux plus, fais le taire, je t'en supplie, qu'il ne soit plus. Et puis il résonne en ma tête et plus il me crève. Me dévore surement de cet intérieur aussi pourri que ma carcasse qui à vue d'œil se meurt. Blême, je suis, froide, je reste, noyée en cette marée de problème qui vit le jour lorsque tu t'en allas au ciel. Mon regard ne cesse de fixer l'obscurité béante, car je ne peux plus trouver le sommeil. Mortelle insomnie. Lente agonie. Fais le taire, ce maudit bruit, j'en peux plus, il me tue, je t'en supplie fait le taire, oui fais le taire, avant que je ne sois plus. Chut, silence! Profane la première offense. C'est ici que se révèle la primale quintessence. Elle est là, l'éternelle absence. Je m'approche, mes gardiennes de jade légèrement plissées, tu le comprends, oui, je suis plus qu'agacée.
- Répète. Milers t'as dit? Comme Andy Milers? - Ouais, lui! Si, c'est bien lui!!
- Mais tu te fous de ma gueule ?!!!!
Je m'élance jusqu'à l'autre loque humaine, m'accroupis, lui plante sans sommation mon couteau de chasse en sa main et en même temps lui bloque la bouche de ma main gauche :
- Tu sais de qui on parle là exactement? Si ce que tu dis est vrai, tu sais que d'une manière ou d'une autre, tu ne passeras pas demain.
Et je le vois inscrit en son regard, la douleur et la peur qui se mêle à l'insolente terreur. Je remue la lame du couteau entre ses os et la fait redescendre d'un cran :
- Métacarpe I et là, *la lame redescend encore un peu plus* os trapézoïde, si je continue et fais légèrement mais d'un coup sec et franc bouger ma lame, je te désolidarise une partie de ta main, et même le meilleur des kinés ne pourra rien pour t'en faire regagner la motricité. Alors on va jouer à un petit jeu toi et moi, tu vas d'un clignement d'yeux me confirmer qu'il s'agit bien d'Andy Milers, le guetteur de Morrow et ensuite, j'enlèverais ma main de sur ta bouche, et tu vas répondre à toutes ses questions si il lui en reste Okey? Si tu hurles, je te bute, si tu nous injures, je te bute, si tu lui réponds d'un ton qui m'agace, je te bute. On a compris les règles?
Un hochement de tête paniqué en guise de oui et un enchaînement de clignement d'yeux pour me donner la confirmation que j'attendais.
- Bien.
Je te fais sentir la lame pour que tu comprennes bien que je ne déconnes pas.
- Je vous l'ai dit, j'sais pas grand-chose, juste que Milers l'aurait vu le soir où elle a été buté, et qu'apparemment, Morrow aurait pas apprécié une crasse qu'elle lui aurait fait ou un truc du genre. Et-Et J-j'sais rien d'autre je te jure! C'est des putains de tombes chelou ces mecs là de toute manière, entre leurs codes à la con et tout le reste, toi-même tu le sais si tu connais leur nom !
Je me tourne alors vers toi, me redresse te laisse la place car il est tout à toi, quelque peu décontenancée, je reconstitue les pièces du puzzle en ma possession, le regard vague, l'esprit ailleurs. Je souffle, me crispe, j'ai peur car ici je la vois, l'ébauche à la sanglante horreur... Et toujours, ce même sifflement, tempête de rage et éternel châtiment, aide-moi. Je l'entends, encore, ce même bruit, promesse d'incessantes insomnies qui me torpille, puis me tue. C'est un cauchemar, qui me broie, toujours aussi souvent dès que chante le noir. Parce que je l'entends, encore ce même bruit, qui me poursuit, me torpille puis me tue. J'en peux plus, j'en peux plus, fais le taire, je t'en supplie, qu'il ne soit plus. Je l'entends, je l'entends, encore et encore, incessante insomnie qui torpille mon foutu sommeil, qui me crève même lorsque à la vie je m'éveille, fais le taire, fais le taire, qu'il s'arrête! Ce maudit bruit qui inlassablement me répète : mort, mort, mort, mort, mort, mort, à toi l'enfant de tempête, à ceux que tu aimes la mort, mort, mort, mort, mort, s'abat sur leur trop lourdes têtes. Et en un sursaut je me réveille, la vois, aussi maculée que le soir où on l'a retrouvé. Trop de sang, trop de sang pour pouvoir de nouveau rêver ou même oublier. Et je l'entends, encore, m'appeler, toujours, je peux rien y faire, rien, elle continue encore, à crier, hurler, je l'entends, la sens, la laisse, d'un sifflement me broyer. Il me suit de jour et me frappe encore plus fort la nuit. Ce visage, devenu bruit qui pour toujours en cette frénésie inlassablement depuis me poursuit.
Invité
Sujet: Re: Still Here || ft Ethel Sam 4 Jan - 12:18
Still Here
Eris
Ethel
Au moins ne reste-t-elle pas accroupi sur le sol pendant que ma seule piste est en train de se vider de son sang. En tant que médecin de formation, je devrais lui porter assistance, je devrais lui faire un garrot ou tout du moins une pression pour qu’il ne perde pas plus de ce liquide si vital. Pourtant, je n’en ressens pas l’envie. Il est mêlé, de près ou de loin, à la mort de ma soeur, alors s’il venait à crever, ça ne ferait sûrement de mal à personne. Mais pas tout de suite. Il doit d’abord répondre aux questions, me donner plus d’informations sur ce qui a pu se passer, sur les responsables de ce désastre.
J’apprécie la force de caractère de cette jeune femme. Elle se relève alors qu’il est clair qu’elle ne va pas bien psychologiquement. Nous aurons peut-être le temps de voir ça, plus tard. Dans tous les cas, je vais essayer de ne pas la laisser partir, pas alors qu’elle semble très affectée par sa mort. Elle pourrait en savoir plus. Peut-être même travaillaient-elles ensemble ? Vu comment elle a mis au respect l’indic, ça ne m’étonnerait guère. A moins qu’elle ne sache tout simplement très bien se battre ? Qu’importe, ce n’est pas le moment pour ce genre d’hypothèses.
Andy Milers ? Je crois avoir déjà entendu ce nom, d’un Spectre ou d’un agent. Je ne sais plus. Dans tous les cas, ma complice surprise semble en savoir plus que moi à ce sujet. Ce nom lui dit clairement quelque chose et je doute que ce soit positif. Pas avec cette réaction. Quelle mission a pu entraîner ma jumelle là-dedans ? Je ne supporte pas de ne pas pouvoir avoir accès à ces informations. Peut-être que Sören pourrait me les obtenir, en plus de ce qu’il a déjà fait ? Il va falloir que je lui parle.
J’observe la scène, enregistrant le plus possible d’informations sur ce qui se dit entre eux deux. J’admire presque la dextérité de la jeune femme à faire bouger le couteau et à se faire comprendre par notre homme. C’est une chose de le voir à la télé, dans une série, et de le voir en vrai. Morrow ? Une crasse ? Je devais m’y attendre, obtenir plus d’informations va m’amener encore plus d’interrogations. Qu’importe le temps que ça prendra, je veux connaitre toute la vérité et venger ma soeur.
Mon regard fait des aller-retour entre l’homme et la jeune femme une fois qu’elle s’en écarte. Il l’a regarde comme un animal apeuré qui s’attend à être bouffer à n’importe quel moment. C’est une prédatrice, ça ne fait aucun doute. Une belle et forte prédatrice.
Je m’approche alors de lui et m’accroupi pour pouvoir lui parler les yeux dans les yeux.
« Tu sais où je peux le trouver ? »
Il regarde aussitôt la femme derrière moi, se demandant sûrement s’il doit répondre et si son silence va lui valoir une nouvelle balle. Mais ses lèvres commencent à bouger et il répond qu’elle, elle doit le savoir. Mais il donne quand même une adresse. Rien de top-secret, juste un lieu de rassemblement visiblement. Mais c’est déjà ça.
Je me relève et la regarde. Dans ces circonstances, doit-on tuer l’homme ? Le laisser survivre avec un risque qu’il aille voir la police ? Non, ce type de gars ne peut pas prendre ce risque. Mais je ne suis pas certaine d’être prête pour aller jusqu’à tuer quelqu’un. Il parait que ça vous change une personne et même si j’ai décidé de changer, j’ai peur de cette étape. Ce n’est pas moi.
« Laissons-le là et j’aimerais bien qu’on aille boire un verre toutes les deux. »
Je sais qu’il n’y a aucune raison pour qu’elle m’écoute de le laisser vivre, je ne peux pas l’empêcher non plus. Tout comme ma proposition d’aller prendre un verre. Mais sur ce point, je pourrais être un peu plus insistante. Ou essayer de l’être.
Éris Livingstone
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Sujet: Re: Still Here || ft Ethel Mer 29 Jan - 16:11
When I awake you'll disappear
❝I'd die to be where you are I tried to be where you are Musing through memories Losing my grip in the grey Numbing the senses I feel you slipping away Fighting to hold on Clinging to just one more day Love turns to ashes With all that I wish I could say Make me a promise that Time won't erase us That we were not lost from the start Every night, I dream you're still here The ghost by my side, so perfectly clear When I awake, you'll disappear Back to the shadows With all I hold dear I dream you're still here❞
Si j'avais eu un flingue, j'aurais tiré et fait un trou en l'Univers et L'amour aurait brûlé toute entière cette ville pour toi. Si j'avais pu arrêter le temps, j'aurais stoppé la course du vaste monde et t'aurais fait mienne, nous laissant ainsi suspendue en la splendeur de cet instant éternel. Si j'avais pu te suffire, j'aurais empêché les larmes de rouler sur ton visage et aurais effacé la peine qui dévastait ce cœur qui n'est aujourd'hui que vague souvenir aux allures d'étranges mirages. Si j'avais pu te retenir, te confronter sans jamais te mentir, je t'aurais dis tout ce que j'avais bien pu ressentir et t'aurais montré qu'outre ma misérable survie, tu étais le seul élément de ma vie digne de resplendir. Si j'avais été à tes côtés, c'est avec un visage familier que tu t'en serais allée. Si j'avais pu, si j'avais su, des mots que je répète inlassablement et qui ne change rien à ce qui est puisque : tu n'es plus. Et c'est cette foutue vérité qui subitement me traverse pour la millième fois en cette chienne de journée qui vient me marteler sa clarté abject en mon crane déjà trop ravagé par la haine et la peine. Laissons-le là et allons boire un verre toutes les deux, invitation étrange qui presque me dérange. Elle est différente, ta sœur, me rappelant presque la mienne. Trop gentille, trop douce, trop frêle, sauf quand il s'agissait de défendre leur moitié déjà trop teinté par le sang, le drame et le fiel.
Si elle savait, si elle savait. Sans doute elle aussi nous maudirait. Mais si j'avais été un rêve, j'aurais été celui qui t'aurait gardé saine et sauve en le mont de tes merveilles. Si j'avais été un vœu, j'aurais été celui que ta gloire aux yeux de ce monde demeure à jamais éternelle. Si j'avais été un poème, j'aurais été myriade de mot ensorcelé chantant tes louanges jusqu'à ce qu'en rougisse le ciel et qu'en blêmisse les vastes contrées chtoniennes. Seulement, je ne suis que chair morcelée et pantin brisé attendant las l'instant où tout viendra enfin définitivement basculer. Et je l'observe, mes sentinelles de jade religieusement ancré en ces deux opales de givres qui continuellement semblent intérieurement m'interroger, elle ne sait pas encore sur quel pied je vais la faire danser. Elle me demande au lieu de m'ordonner, contrairement à toi que je suivais sans même me questionner, voici que c'est elle, qui s'en remet à moi pour te retrouver. Mais elle ne comprend pas, non, elle ne comprend pas, qu'elle est la seule et unique clef et que cette porte qu'elle pense pouvoir un jour pousser, sera celle qui la fera sombrer, la broyant en des ténèbres si indicibles qu'elles lui seront impossible à nommer. Elle finira comme nous, déchirée entre le saint et le maudit en nos poitrines habilement dissimulé. Putain de traîtresse, te rends-tu compte du cadeau empoisonné que tu viens d'à travers elle me laisser? Et pour la toute première fois, en la mort je viens à te détester, à t'envier ce silence que nul autre ne pourra t'arracher. Perséphone, espèce de garce qui m'a oublié, je suis censée faire quoi maintenant que tout semble tout autour de nous exploser?
Et plus je la contemple, et plus elle fout le camp, cette chienne de lucidité que j'ai de plus en plus de mal à tenir en laisse et à faire m'habiter. Je soupire longuement, place ma main en mon visage comme pour chasser les tumultueuses idées qui viennent me déchiqueter à mesure que les questions et autres murmures viennent me déranger de leurs sifflements incessant.
- Fais chier, fais chier et fais chier…
Un autre soupire qui vient trahir l'état de survie que j'aurais pu lui consentir, je détourne alors le regard vers la carcasse poisseuse qui gît à nos pieds et qui tente de quémander pour sa vie dont je n'ai absolument rien à cirer :
- Qui t'a dit de la ramener ou ne serait-ce que de supplier?
Blasée, il faut surtout que je tente de me calmer, j'extirpe ma flasque de tequila de la poche intérieure de ma veste, en bois quelques gorgées avant d'en répandre une bonne dose sur l'autre loque à peine humaine, puis la rangeant d'où je l'avais tiré, j'en profite pour taper dans mon paquet de cigarette puis, enflammant le bâton de mort à l'aide de mon zippo, me mets à inspirer à plein poumon la nicotine qui vient quasi instantanément embraser mes poumons encore trop sains pour me voir un jour crever de cette merde même pas foutu de me terminer. Mes gardiennes d'émeraude s'arrêtent à ses lèvres rosées, ne voulant pas rencontrer ce regard trop familier qui ne me renverrait qu'à mon état d'éternel étranger. Tu fais chier Persé, tu fais vraiment chier, non seulement tu viens pourrir ma vie mais en plus, même dans la mort tu continues à me hanter avec ta foutue jumelle qui ne fait que me tourmenter de par le simplement fait d'exister. Et j'ai subitement envie de vomir, la main droite tremblante et quelque peu ensanglantée à cause des dégâts que je lui ai moi-même infligée plus tôt, et de l'hémoglobine de l'autre minable en train de macérer en son propre bain sacré tel moby dick vilement assassiné par un chasseur trop zélé. Et c'est alors que je la revois, cette scène où je l'avais buté… Oui c'est ça, il est là, juste là, cloué à sa putain de chaise, la langue coupée tandis que je me mets à chantonner pour elle sa chanson préférée :
- If I had a gun, I'd shoot a hole into the sun…
Murmure obscure qui me ramène à des temps encore plus obscure, parce que si j'avais eu un flingue, oui, si j'avais eu un flingue… Et brutalement, voilà qu'ils disparaissent Owen Rhodes et Lily Livingstone, arrachés par ce râle rauque provenant de la larve gémissante qui agonise à mes pieds et qui se contorsionne après sa quinte de toux sanguinolente. J'observe ma main, sans me souvenir très bien des précédents gestes que j'ai pu faire après avoir embrasé ma cigarette, me contentant de voir le magnum qui pèse lourdement en celle-ci, ressentant le métal froid contre ma peau qui me fait comprendre que je suis de nouveau bien là. If I had a gun, If I had a gun… Oh mais attend… Un sourire brisé sur les lèvres, je me retourne alors vers l'indic', lui montrant l'éclat exceptionnel de mes dents :
- J'en ai un en fait.
Et c'est alors que se déchire l'espace et vient en nos tympan se fendre l'air en un coup de tonnerre significatif. L'odeur de poudre qui se répand délicieusement en l'atmosphère, tandis que nous éclabousse ses microparticules dont je ne me soucis guère et qu’apparaît un trou au beau milieu de son front. Je t'avais bien dis que je te collerais une balle dans la tête. Il faut toujours tenir parole dans la vie. Je prends alors un billet de vingt livre que j'allume de mon zippo, puis détaillant le papier qui se consume un instant, je finis par le lâcher au dessus du corps inerte en lâchant un désinvolte :
- God save the queen.
Je fais tranquillement demi tour, rangeant mon attirail tranquillement à sa place, puis avance sans m'arrêter sur toi tandis qu'un brasier commence à naître derrière nous :
- Si les bars du coin que je ne te recommande pas ne te plaisent pas, on peut toujours aller à l'Epsilon ou n'importe où ailleurs, tant que c'est pas ici.
Arrivant en bout de ruelle, je coupe sur ma droite et plaçant mes mains en les poches de ma veste de cuir, je fais un clin d’œil à la caméra située sur l'intersection, faisant comprendre à Jimmy qui était de veille ce soir d'assurer mes arrières. Ça avait du bon de faire copain copain avec les geek du boulot. Et en le silence je reprends doucement ma marche, fumant une nouvelle cigarette, ressassant inlassablement les mêmes pensées. Parce qu'aujourd'hui encore, si j'avais eu un flingue, j'aurais tiré et fait un trou en l'Univers et L'amour aurait brûlé toute entière cette foutue ville pour toi. Si j'avais pu te suffire, j'aurais su te retenir, te confronter sans jamais te mentir, te dire tout ce que tu n'as jamais pu que ressentir. Si j'avais eu un flingue, oui, si seulement j'avais eu un flingue, j'aurais braqué le temps jusqu'à te retrouver et enfin tout recommencer.