Sixte A. Balhian - Back to hell

Gentil et docile petit humain, j’étais un fils modèle, un étudiant exemplaire. Je n’avais jamais bu avant l’âge, je respectais les règles, les ordres et tout ce qu’on pouvait me demander de suivre. J’étais un gosse de riche aussi, mais j’avais l’intelligence sans doute de ne pas me plonger dans ce cliché. J’étais bien habillé, certes, mais j’avais une notion de l’argent à cette époque. J’étais un gentil gars, un peu trop énergique, mais aussi lunatique. Travailleur et acharné, je n’avais jamais redoublé une classe et ce malgré mon don. J’étais vraiment un gars bien, j’aidais les autres, mais j’avais peur de me rebeller et même si tout me dérangeait déjà dans ce monde, je n’avais jamais rien dit. Il me manquait peut-être juste une figure paternel à respecter, mais au fil du temps, j’avais fini par la trouver en la personne de Seth, mon opposé.

Seth m’avait aidé à ouvrir les yeux et il était là pour moi, comme je l’étais pour lui. Il était vraiment tout pour moi, mais ma mortalité allait finir par poser problème, ainsi donc j’avais accepté de me sacrifier pour lui, pour qu’il vive sainement et qu’il ne donne raison à personne. C’est là que le gentil petit Sixte disparu au profit de moi, une version bien moins agréable sans doute. Jamais l’immortalité me toucha, en revanche le coma oui. En soit ce n’était que quelques années gâchés qui auraient pu être rattrapé par un pacte de sang, mais… Non. Le monde que je découvris en ouvrant les yeux me dégouta à bien des égards et j’eus mes premiers excès de violence. Je n’avais jamais frappé quelqu’un et à vrai dire, j’avais une force équivalente à une mouche, mais je pus m’échapper et ma colère, ma haine et ma douleur grandir. J’en voulais au gouvernement, j’en voulais aussi en quelque sorte à Seth de ne toujours pas être revenu. Je m’étais mis à boire pour oublier, à coucher pour donner un sens à mon existence. Ça ne fonctionnait pas, mais l’idée de pouvoir un jour réussir à abattre ceux qui m’ont fait tomber avait un attrait particulier.

J’étais en colère, aveuglé même et je demeurais impuissant, quoi que j’en dise, quoi qu’il arrive. J’étais juste un homme ne pouvant prédire le futur et vivant dans les égouts. Je n’étais plus qu’une ombre acide et douloureuse. Une ombre créait par l’humanité elle-même. Cynique, arrogant, je ne tendrais plus jamais la main à qui que ce soit sans être certain qu’ils en veuillent la peine.
   

Mon histoire est des plus banale. Du moins, si l'on fait abstraction du fait que j'ai grandi dans une ville où le vampirisme et la lycanthropie était monnaie courante. Je suis donc né à Réversa, une ville un poil flippante non loin de Bristol, il y a 37 ans de cela. Deuxième fils d'une famille plus que fortuné, je n'ai jamais été dans le besoin, si ce n'est un manque affectif que mes parents tentèrent de combler avec leur argent. Mon enfance fut assez tranquille, j'étais moins exigeant que mon frère, et donc, loin d'être le centre d'intérêt de la famille. Sauf que lorsque ma conscience s'éveilla, j’ai commencé à développé quelque chose qui me rendit de suite plus intéressant. J'avais en effet cinq ans lorsque j'eus ma première absence. Inactivité qui alarma mes parents, me poussant alors dans les bras de tout les neurologue du coin. Mon cerveau fonctionnait presque deux fois plus que la moyenne, mais le reste de mon corps était comme figé. Ils constatèrent bien rapidement que mes petites absences survenaient plus facilement lorsque deux éléments entraient en contacte.

Je fus donc le parfait petit cobaye que maman surprotégé car elle voulait comprendre ce qui n'allait pas chez son fils. Elle qui était parfaite et qui avait épousé un mari parfait, pourquoi son petit dernier n'était-il pas parfait ? Et puis les années passèrent et rien ne s'améliora, ma mère refusant que ce soit psychologique cherchait des réponses. Et puis un jour, je pris l'initiative de sortir de cette salle d'examen et d'aller la voir. Ce jours là, je lui dis que j'allais bien, et que je n'étais pas malade, je voyais juste des choses. Et c'est à partir de ce moment là, que de petite chose fragile, je devins fierté familiale. Après tout, c'était un don, et qui disait don, disait obligatoirement pureté, perfection des générations. Sauf que moi je ne le voyais pas sous cet angle, pour moi il n'y avait rien de glorieux la dedans, vraiment rien. En quoi voir le passé, voir des choses qui ne sont plus est-il glorieux ? Pour ma part, c'est plus un jeu avec ma vie, un jeu avec le passé des autres.

Ma mère me couva jusqu'à mon lycée, m'empêchant de sortir, de bouger, de faire ce que je voulais. Elle ne voulait pas m'abimer. Sauf qu'à force d'étudier à la maison, je commençais à relever bien plus de choses sur mes parents que sur les murs et là c'était problématique. Alors elle accepta que j'étudie dans un vrai établissement. La libération, enfin. Je me découvris enfin, j'avais quinze ans et une forte envie de m'amuser. Ce que je fis sans hésitation. Mais lorsque vous habitez quinze ans dans la même maison et que vos sorties ce résume à l'hôpital… Le retour à la réalité est assez violent. Et pour cause premier jour de cours, un élève fait tomber sa trousse… Tellement de choc et de bruit que je crus que je n'allais jamais m'en sortir. Je retrouvai alors mes esprits à l'hôpital et je fus surpris de me sentir terriblement moi-même, terriblement entier. Levant les yeux vers l'infirmier qui était là. Je ne savais pas qui il était, ni ce qu'il fichait réellement, mais je savais juste que je me sentais bien à ses côtés. Je ne compris que bien plus tard les raisons d'une telle aisance. Prenant conscience que j'avais ignoré quelque chose d'essentiel à mon existence. Lui. Non non, je ne suis pas tomber fou amoureux, loin de là, c'est juste que sans lui, j'étais incomplet, vide. N'ayant jamais ressentie cela, je fis quelques recherches qui me menèrent à une réponse bien étrange. Nous étions opposé, nous nous ne pouvions vivre sans l'autre… Une chose de plus que j'aurais aimé éviter. Mais au moins, j'avais enfin une explication à toute ces pressentiments, toute ses émotions… J'étais moins fou.

Et puis arriva le jours ou Seth, mon opposé, déclencha involontairement une vision et là… Je fus comme … mal à l'aise. J'avais vu quelque chose que j'aurais préféré ne pas voir, j'avais vu un passé qui me terrifié… Il n'était pas humain, vraiment pas… Cette découverte me glaça le sang et bien que cela ne doivent m'indisposer, je préférais ne plus l'approcher de trop prêts. Mais les temps change et quittais le lycée pour la fac. Si j'avais plus ou moins réussi à me tenir loin de lui, je ne pus continuer à le faire avec la menace qui pesait sur sa tête. Les anges…

J’avais fini par quitter la maison, par avoir un logement étudiant et aller à la fac. Seth venait régulièrement, du moins jusqu’à ce que la situation ne se complique réellement et qu’un jour, l’on ne soit obligé de prendre vraiment nos précautions. J’avais grandis dans un monde complètement fou et à la fin de mes étude, il y eut ce sentiment amère de n’avoir peut-être pas choisi la bonne voie. J’aimais sincèrement ce que je faisais, l’architecture était une véritable passion, mais si j’avais choisi quelque chose de plus respectable - comme mes parents l’auraient voulu. - peut-être que j’aurais pu me faire l’avocat du diable. De toute façon la maladie allait me tuer avant la fin alors à quoi bon s’interroger à présent ? J’étais résigné dans un sens, mais j’aurais au moins un avenir avec Seth, du moins si notre lien d’opposition supporté le plan.

Il était un vampire, j’en serais un aussi, aussi simplement que ça. C’était pas un désire d’immortalité qui m’animait, simplement un désire de ne pas le perdre. Si je mourrais, lui aussi mourrait en quelque sorte et je ne croyais pas en un paradis pour nous deux. Je mourrais pour renaitre, ça serait le plan.

On m’avait laissé dire adieux à mon monde, j’avais fait la fête, j’avais mangé autant de truc que j’aimais et finalement, j’avais fermé mon bureau pour rejoindre Seth, sauf qu’en traversant l’immense pont en verre qui reliait les deux ailes du bureau je vis ma mère s’interposer, me demander de réfléchir, de ne pas faire de connerie. J’aurais voulu qu’elle revienne à moi plus vite, mais elle n’en avait rien fait et il était trop tard à présent. Voulant lui faire comprendre ça, j’avais pris le temps de lui expliquer jusqu’à ce que mes souvenirs se brouille. Il y avait eu un bruit, des souvenirs, une chute, la douleur et le vide.

J’étais mort ? Je n’en savais rien, le temps semblait étrange et lorsque finit enfin par revenir à moi, j’étais dans un hôpital, appareillé pour ne pas mourir visiblement. J’eus du mal à comprendre, à faire le lien. L’on vient me débrancher, me libérer de tout ces tubes et un homme en costard se présenta à moi, un portrait robot de Seth dans les mains. L’on m’interrogea sur lui, sur moi, sur ce que l’on avait prévu de faire, sur mes intentions. Je venais à peine de reprendre conscience et on me faisait ça. J’avais repoussé la feuille une fois, puis deux et finalement j’avais voulu me lever. Je en pouvais plus marcher, mes jambes refusaient de me porter, j’étais trop faible et chaque bruit faisaient se succéder des images dans ma tête, mais j’avais continué. Rampant quand je tombais. On m’avait arrêté et je m’étais encore débattu jusqu’à ce que la douleur ne se fasse sentir dans ma cuisse. On m’avait tiré dessus. On venait de me cribler de questions et je m’étais pris une balle. C’était une blague non ?

Dans tout les cas le choc m’avait de nouveau fait perdre connaissance et quand j’ouvris à nouveau les yeux, j’étais menotté à fauteuil roulant, un bandage sur ma cuisse et un long couloir sombre devant moi. On allait me buter ? J’avoue que l’idée me traversa l’esprit, mais à la place on m’arrêta devant un conduit pour la laverie et on me dit d’y aller. Cette personne, c’était une ancienne amie de Seth et elle savait qui j’étais.

Les premières semaines furent compliqué, j’avais du mal à suivre tout ce qui s’était passé, du fameux Ribcage ou Seth n’était pas à cette histoire de CODECS qui m’aurait de toute façon rejeté. Pire encore, on était à Bristol et la vérité avait réellement éclaté. C’était insensé, tellement illogique. Pourquoi avoir fait ça ? Pourquoi mener une telle guerre ? Lentement l’injustice fini par me gagner et lorsque je fus enfin en état de marcher seul, c’était la colère qui avait prit le dessus. On gardait enfermé tout les vampire refusant de passer le rituel comme si ils étaient dangereux ?! On pensait sincèrement que cela changerait quoi que ce soit ? C’était comme pour les hommes, il n’y avait que les dangereux à enfermer. Et là, il y avait une belle bande de pourriture qui mérité ce sort et il était hors de question que je reste là les bras croisés. Je réclamais une vengeance digne de cette merde qu’était devenu l’humanité et je me portais volontaire pour en punir chaque représentant.    .
 

Pseudo et âge: Kiwi. 27 ans.

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