[EVENT] Judas

Un sourire amusé éclaira tes traits et tu ne pus t'empêcher de répondre d'un clin d'oeil à ton amie. Ton regard se dirigea ensuite vers l'énorme toile blanche et le contenu qu'elle diffusa. En toi, s'agita alors un mélange de rage et de soulagement – rage pour la manipulation dont faisait à nouveau preuve le Conseil et soulagement de savoir que ton opposé ne se trouvait plus dans cet enfer. Une pensée te traversa alors pour Loann et une inquiétude sourde te saisit les tripes, priant tout de même pour que ton cousin ne courre aucun risque.Une bagarre débute alors et tes yeux se portent sur  eux tandis qu'Anthea se débat déjà. Tu esquives toi-même plusieurs coup, avant que l'un d'entre eux ne t'atteigne et ne te fasse chanceler. Lorsque les premiers bruits de pétards se firent entendre, tu remontas ton écharpe vers ta bouche, à moitié assommée, afin de la couvrir au mieux et d'éviter une quelconque suffocation. Tu ne sus pas directement si tu fus touchée ou non, légèrement déconnectée par l'angoisse que t'avaient provoquée les images diffusées sur l'écran et la bagarre qui fait encore rage. Le début de la fin. Ça tape de tous les côtés et tu ne peux vraiment reculer tant l'ambiance s’appesantit partout. Tu vois cependant la fumée se dissiper et les forces de l'Ordre prendre captifs ceux qui osaient se défendre, tandis que le Ribcage se fait également contenir. Une catastrophe. La fin de tout espoir de liberté. Panne de courant générale, tandis que seuls les bruits de bagarre et les éclats de voix continuaient à se faire entendre. Tout autour de toi est beaucoup trop bruyant, trop déstabilisant pour que tu ne perdes pas le contrôle de ton don. Et pourtant tu tiens bon. Tu te retrouve bousculée, frappant de plein fouet quelqu'un dans le dos, enfonçant sans le vouloir, et sans le savoir, un couteau dans l'épaule d'une femme que tu ne connaîs absolument pas, qui venait de s'écrier que personne ne mourrait ce soir. Un cri s'échappe de tes lèvres et un mouvement de foule recommence, vous projetant au sol.

Continuant de tousser, Joshua essaya de repérer son opposée, sans succès. Pendant ce temps-là, une nouvelle vague de gens furieux déferla vers lui et d'autres Conseillers à ses côtés. Tant bien que mal, l'ange s'éloigna, se faufilant à travers la foule paniquée. Heureusement, les forces de l'ordre intervinrent assez rapidement, certains d'entre eux domptant peu à peu les émeutiers enragés, tandis que d'autres se chargeaient de mettre les membres du Conseil en sécurité. Il ne voulait pas forcément suivre ce type, mais il ne lui avait pas vraiment laissé le choix, c'était la chose à faire, c'étaient ses consignes. Contrarié de ne pas avoir réussi à trouver Risa, le journaliste finit par se laisser faire et le suivit. Puis soudain, une panne de courant les plongea tous dans le noir presque complet – merci les cierges qui apportaient encore une infime lueur. Les captifs, eux, continuaient de se débattre, et certains réussirent même à prendre le dessus sur les forces de l'ordre. Puis quelqu'un hurla un sonore "tuez-les" et tout se passa incroyablement vite.

Il reconnut la voix de Risa qui venait de s'élever, comme si elle pouvait réellement empêcher un massacre. Joshua se retourna instantanément, sa voix rauque à cause de la fumée prononçant nerveusement son nom. Pourquoi elle avait décidé d'intervenir, pourquoi ? Une sensation étrange, une douleur fantôme le traversa, teintée de panique, de rage. Sa respiration s'accéléra, son cœur s'emballa. Il se passait quelque chose. Elle était blessée. Elle était en danger et avait besoin de lui. Et il ne savait pas où elle était. « Risa ! » Il voulait hurler de toutes ses forces, mais il n'y arrivait même pas. Ses mains tremblaient, et son self-control parfait était mis à mal. Vulnérable. Et pourtant, la rage l'envahit, dompta la panique et le fit se libérer de cette protection dont il ne voulait pas. Pas quand elle avait besoin de lui. Courant au milieu des gens, en bousculant certains au passage, il suivit le lien, instinctivement. « Risa ! » Sans trop savoir pourquoi, il porta une main à son épaule. Les larmes lui montèrent aux yeux. Si on lui avait fait quoi que ce soit... Il ferait payer le coupable de la pire façon qui soit. Soudainement, il l'aperçut, Risa. Et tout près d'elle, si ses yeux et l'obscurité ambiante ne le trompaient pas... Edana May, l'aristocrate déchue, devenue fugitive. Sans déconner.