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Everyday Is Exactly the Same | Jacob

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MessageSujet: Everyday Is Exactly the Same | Jacob Everyday Is Exactly the Same | Jacob EmptyJeu 30 Aoû - 23:46


Pouvoir te bourrer la gueule aurait été bien pratique. En imaginant la possibilité, t'aurais sûrement succombé à cette facilité si le côté sangsue démoniaque ne risquait pas d'en profiter pour prendre le dessus. Et t'as le droit de qualifier cette part de « démoniaque », c'est les vampires eux-mêmes qui l'ont dit. C'est pas trop dans ton vocabulaire normalement, mais que ces abrutis te traitent comme un malheureux possédé par le démon t'a immanquablement marqué. Des vampires qui veulent te soigner parce que le mal te ronge... simplement parce que tu es l'un d'eux, rien de tel pour t'éclater. Ce genre de choses te divertit davantage que l'alcool que t'ingurgites comme du petit lait. Le seul intérêt, c'est que ça réduit ta maudite Soif. Si tu pouvais éviter de perdre le contrôle après la catastrophe de ta délivrance... Le goût aussi. Ta bière arrive encore à éveiller positivement tes papilles. Ca te fait du bien de les animer avec autre chose que du sang. Quand elle coule dans ta gorge, tu pourrais croire une seconde que rien a changé, que tu es toujours humain. La réalité te rattrape bien vite.

« Une visite, Stevenson. »

Concentré sur ta dégustation, t'as quand même entendu les nouveaux arrivants entrer. T'as senti le parfum d'humanité se propager dans la pièce comme un appel à ce qui est logé en toi. Un « Bonjour, nous sommes votre friandise » et tu sens une part de toi pourtant étrangère réagir. La meilleure façon de gâcher ta pseudo beuverie. Tu regardes la bouteille à peine entamée. Tu lances un regard à ton acolyte du soir. Puis tu te lèves pour les suivre, en embarquant celle que tu ressens indispensable. Les autres croiront à une visite banale de ton entourage, toi tu sais que c'est une entrevue pour la CAA. Ton entourage, tu l'as fait fuir. Même ta mère, ta pauvre vieille mère tu lui as fait peur pour qu'elle ne revienne plus. Mais tout ça, personne parmi tes camarades de quarantaine ne le sait. T'écoutes, sans jamais parler. Tu poses des questions, mais tu ne réponds à aucune. Tu n'es qu'une créature du Ribcage de plus.

Sur la route du centre, tu listes mentalement les informations que tu peux leur donner. T'as pas grand-chose sur l'Albanais qu'ils t'ont dernièrement demandé de surveiller. Ils t'ont pas laissé beaucoup de temps, faut dire. A moins que ce rapide rendez-vous leur sert à te donner de nouvelles instructions. Tu finis par boire une gorgée au goulot. Tu verras bien. Tu passes les barrages et les contrôles avec ton escorte armée. Tu restes silencieux, eux aussi. Arrivés dans le centre, ils te font passer devant la salle de visites et t'emmènent dans une pièce plus réduite. Ils te laissent entrer, te disent que l'agent Morrow arrive et sortent en fermant la porte à clé. Tu connais la chanson. Attends... T'as bien entendu Morrow ? Non seulement tu la connais celle-là, mais en plus t'en as marre de l'entendre. Le seul de ton entourage dont t'arrives pas à te débarrasser. Tu bois à nouveau avant de claquer la bouteille en verre sur la table. Il fait chier.

En l'attendant, puisque tu n'as pas le choix, tu tends tes jambes et poses tes talons sur la table. Dos coincé contre le dossier, tu lèves la tête et diriges ton regard vers le plafond. Une de tes mains commence par taper un rythme sur la chaise du bout des doigts tandis que tu fredonnes un morceau.  

I believe I can see the future
'Cause I repeat the same routine…


Tu ne veux pas penser. Tu ne veux pas te rappeler les raisons pour lesquelles le savoir arriver te met en colère. Tu ne veux pas avoir encore à lui dire. Tu ne veux pas voir une énième fois son regard. Tu ne veux pas le blesser. Pourtant, ça va arriver. Il fait chier.

La porte s'ouvre et tu ne prends pas la peine de retirer tes pieds de la table. Tout ce que tu fais, c'est te plier pour attraper ta bière. Encore une gorgée. Elle est bientôt vide, merde. Tu le regardes enfin, contrarié.

« Je t'ai dit que je voulais un autre contact. »

La seule phrase qui sort de ta saloperie de bouche.
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MessageSujet: Re: Everyday Is Exactly the Same | Jacob Everyday Is Exactly the Same | Jacob EmptyVen 31 Aoû - 11:25

Aujourd’hui : Mission Ribcage. Je dois analyser le comportement d’un lycan dans le cadre d’une affaire mettant en jeu la sécurité intérieure. Et surtout, vous l’aurez compris je vais en profiter pour passer voir un ami d’enfance qui nous donne également des informations sur les activités internes du Ribcage. Il a demandé à voir un autre agent car il me rejette pour une raison que j’ignore encore mais je ne lui laisserai pas cette joie. Il a changé certes mais ce n’est pas une raison pour l’abandonner. Lorsque nous étions petits, il me sauvait régulièrement de bandes de gosses sans éducation. A mon tour de lui apporter mon soutien. Car même si je suis assez neutre en ce qui concerne Aberrations et Altération, je ne cautionne pas vraiment le Ribcage, mais ça personne ne le sait. Tout simplement parce qu’il s’agit d’une sujet de conversation que je n’ai jamais abordé et que je n’aborderai jamais. Je suis pour une justice équitable pour tous et clairement, ici, elle ne l’est pas. Elle relève plus du racisme qu’autre chose.  Et il y a bien plus de gens que le gouvernement n’imagine qui pensent de la sorte. Ils sont juste trop effrayés pour le faire savoir.

Bref, l’interrogatoire du lycan fini et ses mouvements indiquant clairement qu’il est sous la menace de quelqu’un, je laisse mon collègue filer au bureau rapporter os conclusions et demande à voir Abel Stevenson.  Outre les renseignements qu’il aura à me fournir, j’ai une nouvelle importante à lui annoncer. La balle sera ensuite dans son camp, à lui de prendre la décision qui s’imposera. Mais j’aimerais vraiment retrouver le rare ami que j’ai pu me faire à cette époque et qui me connaît tel que je suis. Qui sait réellement la personne qui se cache derrière le masque froid que je porte chaque jour.

En marchant vers la salle des visites, je me demande une nouvelle fois comment ça va se passer l’entrevue. Jusqu’à présent, elles ne se sont jamais très bien passées. Mais contrairement aux autres fois, il y aura bien plus ici qu’un échange de quelques phrases froides, distantes et surtout douloureuses. Car même si je parviens à rester stoïque face à celui qui était mon ami d’enfance, il n’en reste pas moins que son comportement me blesse au fond.

Puis finalement, mes pensées ne vont pas plus loin car nous sommes déjà devant la porte. LA porte qui changera peut être les choses aujourd’hui. Je tourne la poignée et sans surprise, je trouve Abel au centre de la pièce déjà installé, les pieds sur la table une bière à la main. Tiens, ils ont droit à la bière tout de même ! C’est peut-être pas si mal…Mouais…bon, le couperet tombe directement. Je n’ai pas le temps de faire un pas que je me prends déjà une réplique cinglante. Mais je ne dis rien, muet, je ferme la porte derrière moi et je viens m’assoir pour lui faire face, pour qu’il affronte mon regard.

« Pour le moment, je te l’ai dit c’est moi et personne d’autre. Tu fais avec. » mon ton est également cinglant, s’il veut jouer à ça c’est pas un problème. Mais je vois dans son regard que les mots ne suivent pas les pensées profondes.

« Tu as quelque chose pour nous ? » je lui demande toujours sur le même ton, triturant en même temps ce que j’ai rapporté dans ma poche pour lui.  
J’attends qu’il me donne les informations qu’il a récoltées, le regard froid et surtout la tête ailleurs.

« Ecoutes, si tu arrêtes de faire ta tête de mule et de me repousser, j’ai pu négocier quelque chose avec mes patrons dans ton intérêt. » Et sur ce je sors le bracelet qu’il m’avait offert lorsque nous étions tout petits après qu’il m’ait sorti d’une bagarre qui aurait pu largement me laisser sur le carreau.
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MessageSujet: Re: Everyday Is Exactly the Same | Jacob Everyday Is Exactly the Same | Jacob EmptyDim 2 Sep - 14:51

T'as pas lâché l'ale, elle reste coincée dans tes mains. Sans elle, celles-ci se serreraient en des poings que t'as actuellement envie de balancer sur Jacob. T'en peux plus, de ses visites. Il t'emmerde royalement. T'as décidé que tu ne jouerais plus au diplomate. Tu ne veux pas le voir blessé, mais tu le verras. Tu le regarderas dans les yeux et, enfin, peut-être fera-t-il le deuil de l'ami qu'il a connu. Et enfin peut-être le soulagement te gagnera en prévision du répit obtenu. L'équilibre que tu as trouvé se fragilise en sa présence, tu es prêt à tout pour l'assurer. Tu sens la colère couler dans tes veines à mesure qu'il s'avance, à chaque mot qu'il prononce. Il s'en fout. Rien ne s'est passé. Il a un esprit d'analyse, pourtant il ne comprend rien. Tu te tais. Quand il te rappelle que tu n'as pas voix au chapitre, quand il demande les traditionnels renseignements. Son attitude d'autoritaire antipathique, t'en as rien à foutre. Tu te contentes de reprendre le rythme que t'as abandonné en tapotant sur le verre de ta boisson. Tu ne montres qu'un visage fermé, la mâchoire serrée, le regard sombre. Toi pas content et ça se voit.

C'est bien qu'il parle travail, ça ne réussit pas pour autant à distraire les pensées noires qui remontent. Sa présence suffit à te piéger, à chaque fois. T'as mis tant de temps à te recoller. A condamner certains morceaux. Et à chaque fois, il s'amuse à les déterrer. Tu ne sais pas comment t'as fait pour te retenir de péter un câble jusque là. Tu peux les remettre dans le caveau, mais tes nerfs s'usent. Aujourd'hui, tes limites sont franchies. Tu ne le regardais pas mais quand t'entends qu'il pose un truc sur la table, tes yeux se posent dessus par réflexe. Ce connard remue les cendres de ta vie partie en fumée. Délibérément. Brusquement, tu te lèves, la chaise tombant à la renverse, tu te mets face à lui alors que tu surplombes le bureau et tu le fixes d'un regard meurtrier.

« Dégage. »

La rage rend ta voix plus grave, alourdit les syllabes. Tu commences à tourner comme un lion en cage. T'as besoin de t'activer pour espérer te maîtriser. Malheureusement, ça n'empêche pas les souvenirs d'affluer. Tu te revois lui donner ce putain de bracelet. Tu le revois déposer dans ta main son pendentif. Tu revois celui-ci accroché à ton trousseau de clés. Toujours là quand tu rentres chez toi… Tu jettes la bouteille contre le mur. Elle explose, ses débris s'échouent au sol, le reste d'alcool dégouline.

« C'est fini ! », tu gueules. « Ton deal, tu te le mets bien profond. Je veux plus rien de toi. Je te donnerai plus rien. »

Tu peux plus supporter sa présence. Tu peux plus supporter le passé qu'il ramène avec lui. Tu peux plus accepter qu'il te brise à chaque séance un peu plus. Jacob a été ton frère. Te le rappeler quand ça lui chante te fait plus de mal que de bien. Tu as détruit, broyé, égorgé ce que tu avais. T'as signé ta fin en enfonçant tes canines dans son cou. T'es mort en la tuant.

Jacob, à force de foncer dedans, a cassé les barrières qui te tiennent éloigné de ton enfer personnel. Ses flammes se ravivent, te brûlent de l'intérieur. La douleur te fait voir rouge. Extérieurement, tu n'es qu'une bête enragée. Au point où tu ne sais plus clairement ce que tu fais : tu lui balances une droite.

« Faut que je te tue pour que tu comprennes ? »

L'indésirable en profite pour s'animer dans ta cervelle. T'entends les battements de cœur de Jacob. Tu sens son fumet humain – tu sens presque son sang sur ta langue. Un nouveau besoin de violence s'éveille : t'as envie d'arracher cette carotide. Te nourrir enfin à la source. Ca fait si longtemps. L'instinct prédateur s'accentue, progressivement.

Poings serrés, tu l'observes encaisser le choc. Tes yeux bloquent sur sa gorge alors que tu combats la pulsion qui te presse d'y planter tes crocs. T'es plus qu'un monstre. Enfin il va le comprendre.  
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MessageSujet: Re: Everyday Is Exactly the Same | Jacob Everyday Is Exactly the Same | Jacob EmptyDim 2 Sep - 23:00

Je lui rappelle ce qu’il a perdu. Ce point, je l’ai saisi depuis un long moment. Mais il ne réalise pas qu’actuellement je suis absolument son seul ami, la seule personne qui ne le trahirait pas.  Et il doit se raccrocher à sa famille également. Il est tout ce qu’il a en ce moment de plus important alors il n’a pas le droit de les lâcher. Elles ont besoin de lui, j’ai besoin de lui. Il a toujours été un pilier pour nous, le genre de type qui ferait tout pour les gens qu’il aime. Alors son petit jeu de gars rageur qui souhaite plus que tout me voir sortir de cette pièce, je n’y crois pas une seconde. Peut-être souhaite-t-il réellement que je parte, mais pas que je ne fasse plus partie de sa vie. J’en suis certain. Et encore moins de me faire du mal.

Néanmoins, j’essaye de laisser mon masque autoritaire quelques secondes pour lui offrir l’opportunité de se ressaisir et de prendre un nouveau départ au passage. Il n’en fait rien. Il s’énerve de plus belle. Comme si le travail ne comptait plus parce que c’est moi qui vient recueillir les informations. Se rend-il compte que ma patience a des limites ? Se rend-il compte que j’ai une arme avec des balles spéciales et que je pourrais viser son genou juste pour le faire souffrir ? Je pense que oui, il le sait parfaitement, tout comme il est également conscient que je ne le ferai pas.  C’est mon frère, comment pourrais-je lui faire du mal ? Même si quelque part, en déposant ce bracelet sur la able je sais que je vais raviver des souvenirs qu’il a voulu enfouir car il se croit impur désormais. Impur au point de ne pas mériter les bons moments de sa vie.

« Non » je réponds simplement sur le même ton froid que j’ai depuis que je suis entré dans cette pièce. Il peut me menacer, il peut être deux fois plus balèze que moi, il ne me fait pas peur. Enfin presque … Je tente une autre approche malgré ses éclats de voix, ses yeux assassins ou encore ses gestes violents. Je recule d’un pas après avoir évoqué un deal qu’il n’accepte pas à nouveau. Je le défi du regard.il ne comprend pas. Il n’essaye même pas d’utiliser mon statut pour que je l’aide ! Mon pauvre ami doit être plus brisé que je ne l’ai imaginé, évaluer. C’est peut-être là le problème, à vouloir trop m’écarter de mes sentiments pour lui, j’ai sous-estimé sa douleur en pensant qu’elle venait en partie de moi.

Son ultime injonction à mon égard abat alors le château de cartes déjà en équilibre depuis un moment. Mon regard s’assombrit alors que j’ouvre grand les bras après avoir jeté mon arme par terre. « Si tu n’es pas une femmelette en pleine ovulation vas-y tue moi Abel. Ma jugulaire est juste là… » j’ajoute alors en tendant le cou sur le côté pour faire ressortir ma carotide. « Mais avant regarde ce pourquoi j’estime que tu dois te battre » je lui lance, en déposant sur la table la photo de sa femme et de sa fille prise il y a quelques jours.  « Tu peux cracher sur moi autant que tu veux Abel, me menacer, me taper, me tuer, mais au fond si je suis là c’est pour toi et ta famille, pour ne pas que tu oublies ce qui t’attend dehors ! » Et voilà mon calme légendaire a cédé à la colère également.  Mon cœur se serre en le voyant autant soumis à ses pulsions meurtrières. Je sais qu’il les contrôle ou du moins qu’il fait tout pour, mais ce que j’aimerais c’est qu’il revienne à la raison. « Je peux faire en sortes que tu les retrouves rapidement ! Je peux faire en sorte que tout aille plus vite pour toi ici Abel ! » je lâche finalement.  Un coup de téléphone, et son Rituel est avancé à quelques jours au maximum quelques semaines.
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MessageSujet: Re: Everyday Is Exactly the Same | Jacob Everyday Is Exactly the Same | Jacob EmptyMer 12 Sep - 21:25

Faut que je te tue pour que tu comprennes ? Faut-il que tu en arrives là ? Faut-il que tu l'égorges pour qu'il se rende compte de ce que tu es devenu ? Pour qu'il accepte le dégoût que tu t'inspires ? Le fait que tu n'es plus le même ? Peut-être faut-il en être témoin, ou le vivre, pour saisir l'impact de ta transformation. Tu ne peux pas croire qu'il pense que sa compagnie va te réjouir ou suffire à relativiser ta culpabilité. Par contre, c'est largement suffisant pour éveiller ton versant sanguinaire. Pile ou face, Jacob a joué. Et a perdu.

La perte de tes moyens mêlée à une rage inconditionnelle brouille ton esprit si bien que, pour une fois, cette envie d'égorger, tu n'es pas certain qu'elle ne vienne que de ton intrus d'hôte. Le poing a volé sur sa mâchoire, sans que tu ne te poses aucune question. Le voir encaisser le choc ne te procure que satisfaction. Il te brise psychologiquement, tu le casses physiquement. Chacun son domaine. Mais tu veux plus. Tu veux son sang, oui, mais tu veux aussi sa peur. Tu veux que l'image passée qu'il a de toi explose pour qu'il te voit enfin tel que tu es dorénavant. Qu'il te condamne, qu'il te haïsse. Qu'enfin, il te juge et te méprise.

Alors qu'il te montre sa jugulaire, ton cœur à moitié mort subit un sursaut. Tu fais un pas et tu te forces à t'arrêter aussitôt comme il t'interpelle à nouveau. Sûrement grâce à l'alcool que t'as ingurgité toute la soirée, parce que te contrôler… n'est plus vraiment dans tes cordes. Pourtant, cette maîtrise s'effrite rapidement à mesure qu'il prononce chacun de ses mots provocateurs. Même en cet instant, ton soi-disant ami te balance des poignards en plein dans le mille. Rien ne t'attend dehors. Tu n'as plus de famille. Te battre ? C'est ce que tu faisais très bien avant qu'il n'ouvre les portes de ton enfer. Tu n'oublies certainement pas que ton avenir avec elle s'est nécrosé, que tout ce que tu peux encore faire pour elle, c'est aider à exterminer ce qui peut la menacer, de loin. Quel connard de faire comme si tu pouvais retrouver ta famille. D'un geste vif, tu lui assènes un coup de poing dans les côtes pour qu'il se taise. Tu n'as pas pris la peine de regarder ce qu'il avait déposé, tu ne te laisseras plus piéger.

« Ta gueule ! Arrête ça ! »

Ton autre poing atteint sa cage thoracique. Tu l'attrapes par la gorge, le ramènes à toi pour enfin planter tes crocs dans de la chair fraîche. Tu n'es plus vraiment toi-même, subjugué par les palpitations de ton adversaire. L'instinct prédateur a envie d'assouvir sa soif directement à une proie qui se débat sous son emprise. Et toi, tu veux qu'il te voit tel que tu es dorénavant. Tu veux sentir son effroi et sa panique. Tu veux percevoir, au moins une seconde, sa conviction de mourir. Qu'enfin, il te juge et te méprise. Te haïsse.

Pile ou face, Jacob a joué. Et a perdu. Sa peau se déchire, prêt à libérer son précieux sérum… Soudainement, tu le lâches pourtant et c'est toi qui le regardes horrifié. Tes membres tremblent à cause de ton combat pour ne pas terminer ce que tu as commencé. A peine une gorgée, mais une gorgée de trop. T'as son goût sur les papilles et la bête en toi veut en savourer davantage. Toi, t'as la nausée et tu te plies subitement pour vomir. Rien de très consistant vu ton régime alimentaire composé de liquides. Puis tu t'éloignes, tu tapes sur la porte, tu cries après un médecin, et tu t'éloignes encore, dans le coin opposé de la pièce. Tu t'accroupis, dos au mur, les mains sur le visage. Tu ne le vois peut-être plus, mais tu l'entends, tu le sens. Ses battements de cœur comme l'odeur ferreuse t'attirent. Tu résistes comme jamais tu ne l'as fait, pour ne pas avoir sa mort à lui en plus sur la conscience. C'est en toi, c'est inscrit : tu le protèges. Censé le protéger comme Hazel, ta fille. Tu te croyais prêt à tout pour ne plus lui faire face, mais tu ne peux pas. Tu as échoué une fois. Cette fois, tu dois réussir. Pour éviter son cou, tes crocs s'enfoncent dans ta main. Silencieuses, des larmes courent sur tes joues quand tu finis par implorer :

« Tue-moi. S'il-te-plaît. »
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MessageSujet: Re: Everyday Is Exactly the Same | Jacob Everyday Is Exactly the Same | Jacob EmptySam 15 Sep - 13:10

Cette entrevue va mal tourner, je le sais, mais je ne compte pas laisser mon ami d’enfance se morfondre et espérer perdre la vie. Il est trop poussé par sa culpabilité pour avoir les idées claires. Je sais que ma présence n’arrange rien. J’imagine que c’est parce que je lui rappelle sa vie d’avance. Sauf qu’aujourd’hui je peux l’aider à retrouver cette vie. Seulement, il ne m’écoute pas, il reste têtu, ancré dans ses sombres pensées. Alors je le provoque. Si j’en sors vivant je me féliciterai. Je sais que je peux être parfois téméraire mais là je suis carrément suicidaire. Je n’imagine pas une seconde l’abandonner sous prétexte qu’il est devenu une créature de la nuit contre son gré. Et il a le droit de savoir, de se rappeler du passé, ce passé où il était heureux avec sa femme et sa fille. J’étais à son mariage bordel ! Je ne peux pas oublier ce passé non plus !

Je suis mort de trouille, c’est un fait. Mais je tiens bon. Il me frappe violemment dans la mâchoire qui craque. Ma volonté tiens, pour lui, pour cet Abel que j’ai connu alors que nous étions si petits et qui me protégeait. Ce bracelet en était le symbole d’ailleurs. Alors je le provoque un peu plus lui montrant ma jugulaire. Mais ça n’a pas l’effet escompté. Il serait bien capable de me tuer réellement même s’il se contente d’un autre coup dans les côtes cette fois-ci. Je me plie alors en deux. La douleur me donne la nausée. Abel doit faire deux têtes de plus que moi et niveau carrure je ne fais clairement pas le poids. D’autant qu’il ne retient absolument pas sa force. Je suis cuit. Préparez les frites et le ketchup !

Mais ma colère m’aide à tenir la distance. Je récupère cette photo qu’il ne veut pas regarder mais je me prends un autre coup avant d’avoir pu la lui mettre sous le nez l’obliger à regarder. A-t-il perdu à ce point tout espoir ? Le Rituel est ce qui peut le sauver mais il semble avoir déjà perdu d’avance. Je ne le reconnais pas. Et depuis quand est-il si en colère contre moi ? Plus que de la colère il s’agit même rage, ses crocs pénétrant ma chair en étant le témoin. Ma main libre sert son bras. J’étouffe, je suffoque et cette douleur provoqué par le déchirement de ma peau… Vais-je mourir ?

Puis il me lâche et cri pour appeler un médecin. J’ai mal terriblement mal, et je perds pas mal de sang. Dans un automatisme militaire j’appuie sur la plaie pour arrêter l’hémorragie. Le médecin pénètre dans la pièce accompagné de deux gardes. Il me demande ce qu’il s’est passé et veut me faire sortir. Je refuse. Abel est mon ami et nous n’avons pas terminé. J’explique que je suis fautif car je l’ai provoqué peu importe les conséquences. Après qu’il se soit occupé de moi, je lui demande d’en faire de même avec le colosse replié sur lui-même contre le mur. Les gardes me sortent de la pièce contre mon gré. Et voilà le moment où je sors ma plaque et leur rappelle que JE décide de ce qui doit être fait. Je leur demande de ne pas rester très loin et de m’accorder encore du temps avec le vampire. Une fois l’entretien fini ... ils le mettront en isolement avec l’ordre de lui ôter tout ce qui pourrait lui servir d’arme contre lui-même.

J’ai ignoré sa supplique et après que les gardes m’aient donné une poche de sang et soient sortis de la pièce avec le médecin je m’approche à nouveau d’Abel. Je suis en piteux état ça c’est certain ; il m’a brisé physiquement.  Je me mets alors à sa hauteur et lui tend la poche de sang. « Tiens, bois… » je l’observe un instant et me rend compte que mon ami a perdu ses espoirs d’une vie meilleur. Il a perdu le goût à la vie. Comment lui en vouloir ? « S’il te plaît Abel, regardes cette photo. » et pour être sûr qu’il n’y échappe pas, je prends sont menton dans ma main et l’oblige à le lever vers moi, ses yeux en même temps. « Ta femme et ta fille t’attendent. J’ai demandé à ce que tu puisses passer le Rituel d’ici une semaine. Dans une semaine tu pourrais être à nouveau chez toi Abel… » je fais une pause pour grimacer de douleur mais lui laisser accuser le coup. «  Mais pour ça, tu dois avoir un comportement irréprochable. » Je finis parme laisser tomber au sol. Ma tête tourne et ma vision se voile mais je me force à rester concentrer. « Je ne te tuerai pas mon ami…. »
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MessageSujet: Re: Everyday Is Exactly the Same | Jacob Everyday Is Exactly the Same | Jacob EmptyDim 30 Sep - 0:12

Première fois que tu prononces cette supplique à voix haute. Que tu la formules même aussi clairement. Ton être entier aspire à la mort depuis que tu as pris conscience de tes actes. Tes gestes provocateurs la cherchent quand ton âme refuse d'y céder. Ton esprit ne peut abandonner alors même qu'un espoir morbide t'étreint à chaque menace. Tu n'es que contradictions. Pourtant, face à Jacob, l'emprise de la dépression a repris le dessus. Les souvenirs, l'avenir, et la répétition de ta malédiction. Tu es définitivement soumis à cette soif avide de souffrance et de compétition gagnée d'avance. A son tour, tu as manqué de tuer ton meilleur ami. Perfide nature, tu le voulais. Tu voulais qu'il te craigne enfin, tant pis si c'était son dernier sentiment. Tant mieux. Du moment qu'il admette se voiler la face. La limite entre ton esprit et la faucheuse parasite s'est estompée. Un instant, tu es devenu la créature que tu serais si tu embrassais ta condition. Un fait qui t'effraye. Un fait qui t'incite à cette requête : tu ne veux pas risquer que ça arrive. Tu ne peux pas la laisser te gangréner entièrement tandis que tu as promis que tu protégerais de loin. Il ne te reste que cette promesse.

Jacob n'est pas ton ennemi, quoi qu'il ait fait. Ton odorat indique cependant qu'il s'agit d'une proie. T'enfonces un peu plus tes dents dans ta main tandis que la porte s'ouvre sur une équipe d'intervention. Tu es soulagé, le blessé va être pris en charge rapidement. Tes sens s'agitent aussi davantage : plus de veines vibrantes à portée. Tant qu'ils sont présents, tu n'entends que ça, leur pouls. L'odeur d'hémoglobine t'enivre et ta langue anticipe le goût. Tu te cloues au sol. Tu répugnes à te laisser submerger. A l'intérieur du Ribcage aux côtés de tes acolytes monstrueux, tu te fous des conséquences. Tu hais cette sensation, mais la rage alimente ce désir de chasser tes congénères. Un cercle vicieux qui coince dans ce cas de figure.

Enfin ils partent. Enfin la pression diminue. Mais ne s'arrête pas puisqu'il est encore là. Il faut que ça s'arrête. Autrement qu'en cédant à tes pulsions sanguinaires. Lorsqu'il s'approche, tu discernes du sang qui n'est pas le sien, sans cœur battant pour l'accompagner. Tu ouvres alors les yeux. Tu libères ta main mordue et, tel un drogué, t'arraches la poche des mains de Jacob pour la vider immédiatement. Tu grognes d'ailleurs quand il détourne ton visage pour avoir ton attention. Tu résistes, bois encore un peu puis te laisses faire. La soif s'est calmée, bien qu'avec frustration. Tu regardes alors, enfin, ce qu'il te montre. Ta femme. Ta fille. Ton cerveau se noie dans l'incompréhension. Et Jacob de confirmer : ta fille est en vie. Tu es incapable d'assimiler le reste des informations qu'il te donne. Tu ne comprends pas. Tu peines à y croire. Impossible.

Impossible. Le souvenir tourne en boucle à travers tes yeux brouillés. Tu as attrapés de petites épaules, tu les as serrées, soulevées et tu t'es baissé pour mieux atteindre la jonction de son cou. T'as entendu le cri affolé d'un enfant. Si sur l'instant, la soif te fermait à ces détails, tu l'as entendu par la suite, quand tu revivais l'événement dans ta cellule, ce cri et le « Papa ».

Sous le choc, t'articules difficilement :

« Elle est en vie ? Hazel est en vie ? » L'effroi se lit dans tes yeux quand tu ajoutes : « C'est Zac' que j'ai attaqué ? J'ai tué Zac'... »

T'as même pas pu reconnaître l'enfant que tu égorgeais. Tu prends la photo des mains de l'agent, et tu la fixes. Ca fait trois ans que tu n'as pas vu leurs traits. Hazel a tellement grandi, changé. Tu la croyais sous terre, et tu la vois devenue une adolescente. L'absence de Zachariah te persuade de ton erreur.

« Regarde ce que je suis devenu. » Tu lèves la poche aux trois quarts vide. « Je suis un drogué au sang et à la violence. Je perds le contrôle et mon esprit. Putain, Jacob, je savais même pas lequel de mes propres enfants j'avais tué ! Je l'ai attaqué sans réfléchir et j'ai recommencé aujourd'hui avec toi. Je suis déjà mort. Une balle pour qu'on m'enterre enfin, c'est tout ce que je te demande. »


Dernière édition par Abel Stevenson le Mar 20 Nov - 18:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Everyday Is Exactly the Same | Jacob Everyday Is Exactly the Same | Jacob EmptyDim 21 Oct - 18:57

Abel est un ami proche, l'un des rares. Nous nous connaissons depuis que nous sommes gosses et il n’en a peut-être pas conscience mais je ne l’abandonnerai jamais tout comme il a toujours été là pour moi. Plus encore, à son insu et au miens, je veille sur lui par un autre biais : mes prémonitions. Nous sommes proches, il est donc évident que malgré moi des épisodes de sa vie me sont apparues parfois clairement d’autres fois avec plus d’ombres. Jamais je ne le lui ai dit car j’ai très vite compris que proposer un avenir possible à quelqu’un n’est jamais une bonne chose. Je ne sais pas vraiment l’expliquer mais j’ai la sensation qu’en sachant un pan de sa vie on fera tout pour y arriver ou pour l’éviter… et arrêter de vivre notre vie simplement comme nous le ferions sans avoir connaissance de cette bride de futur.

Bref, quoi qu’il en soit, je l’ai vu sortir d’ici et retrouver sa famille alors cet espoir je l’ai. Il est ancré profondément en moi-même s’il ne le comprend pas. Et j’ai alors  cherché un moyen de l’insuffler à mon ami sans me vendre, en vain. Peu importe, je passe régulièrement pour le surveiller. Honnêtement, je ne sais pas s’il se doute de quelque chose ou non et je ne m’en formalise pas. En revanche, le voir si désespéré au point de me demander de mettre fin à ses jours me brise littéralement le cœur. A cet instant, je ne reconnais pas le petit garçon fort qui n’avait peur de rien et qui me défendait lorsque nous étions petits. Je ne reconnais pas le mari qui a juré de protéger sa femme quoi qu’il arrive pour le meilleur et pour le pire jusqu’à ce que la mort les sépare. Pour lui, cette transformation était une mort, mais elle était aussi réversible et il avait du mal à le concevoir. C’est pourquoi je suis là aujourd’hui, prêt à prendre tous les coups nécessaires pour qu’il voie la lumière au bout du tunnel.

Le médecin s’occupe de moi pendant que les gardes acculent presque Caleb pour ne pas qu’il repasse à l’acte. Cette scène me fend le cœur. Je crois que personne ne peut imaginer la douleur que l’on ressent lorsque son plus cher ami est au plus mal et qu’il est considéré comme un animal enragé.  Mais finalement, tout se passe assez rapidement et malgré le danger je congédie tout le monde et me retrouve à nouveau face à mon ami. Je lui donne une poche de sang. Ca l’aidera à se calmer.

Je lui montre à nouveau la photo qu’il a refusé de voir au début de notre entretien et ajoute au geste quelques mots pour qu’il comprenne. Il s’est tellement focalisé sur sa fille que je ne parle pas de son fils, n’imaginant pas qu’il imaginerait l’avoir tué lui. Je l’arrête d’un geste de la main et m’assoie face à lui.

« Abel, calme toi et regarde-moi s’il te plaît. Ecoute bien ce que je vais te dire. » je lui montre à nouveau la photo sur laquelle on voit la date et l’heure à laquelle elle a été prise. « Regardes la date. Cela répond à ta première question. Cette photo est récente. Donc respire… » Mais il fait tout l’inverse et il enchaîne. Je suis obligé de le gifler pour qu’il se ressaisisse. «  ABEL ! Bon sang ! Ecoutes moi bordel ! » je lance alors avec un ton plus élevé. « C’est Hazel que tu as attaqué mais tune l’as pas tué. Elle a grandi, on lui a expliqué les choses et elle va bien. Et Zac aussi ! Il t’en veut, je ne vais pas te mentir, mais il vaut mieux deux enfant et une femme bien en vie avec un qui t’en veux qu’un enfant dans les limbes n’est-ce pas ? Alors maintenant, tu vas lever ton cul de ce sol miteux et tu vas te tenir à carreaux. Dans une semaine tu passes le rituel, tu sors et tu retrouves ta famille. Tu prendras bien le temps de te faire pardonner et de rattraper le temps perdu et après j’te botterai les fesses pour ton comportement de gros con aujourd’hui ! D’accord ? »

Je crois que c’est la première fois que je m’énerve vraiment contre Abel, et encore c’est juste de l’agacement pour le faire réagir et le sortir de sa noirceur.
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MessageSujet: Re: Everyday Is Exactly the Same | Jacob Everyday Is Exactly the Same | Jacob EmptyJeu 22 Nov - 17:26

Elle est en vie. Ta fille a survécu. L'information s'immisce difficilement dans les méandres de ton esprit brisé. Pour l'accepter, il ne trouve qu'une explication : pendant tout ce temps, tu t'es trompé d'enfant. Trois ans que tu fais le deuil d'Hazel alors que c'est ton petit garçon qui git sous terre. L'émotion te submerge. Des larmes commencent à brouiller ta vue, ton corps reste cependant immobile – à l'exception de ton poing serrant la poche de sang à la faire éclater. Au premier abord, on t'a toujours pris pour le cliché du mâle viril, stéréotype du gars détaché de sa famille compris. Tu n'étais pas du genre à n'être passionné que par celle-ci, mais elle restait une part importante de ton épanouissement. La détruire t'a détruit. Jacob a enfin constaté l'ampleur de tes ruines – mais a-t-il saisi l'essence des flammes qui t'ont consumé ? Il te gifle. Sur le coup, tu le fusilles du regard. Seul l'ébranlement de tes certitudes lui épargne le réflexe qui aurait normalement dû lui rendre la pareille.

Ton expression se transforme aussitôt qu'il prononce les mots suivants. Non seulement tu as su reconnaître ton enfant, mais elle a survécu à l'attaque. Avant même qu'il ait terminé sa diatribe, tu lui arraches la photo des mains, délaissant ce sur quoi tu t'étais jeté deux minutes plus tôt. De nouveau, tu admires les deux femmes et les examines. Dahlia a maigri. Tu remarques immédiatement le souci dans son regard, comme sa détermination à ne pas se laisser dévorer. Elle est toujours aussi belle. Tes yeux s'apesantissent sur Hazel, à la recherche de séquelles. Tu n'en aperçois aucune. Elle a survécu. Elle va bien. Et elle a grandi. Et elle est magnifique, ta fille. Elle dégage ce même air de défi que sa mère. Tu souris.

Sans lever les yeux de l'image, tu réponds enfin, calmement. Ta voix posée, teintée de tristesse, laisse magré tout transparaître le bonheur que t'inspire la révélation de ton ami.

« Non. Je veux passer le Rituel le plus vite possible. Être débarrassé de cette nature, j'attends que ça. Mais tu crois vraiment que je serais encore le bienvenu ? Tu crois que je peux encore être un père pour Hazel, après ce que j'ai fait ? Que Dahlia peut me pardonner et reprendre sa vie avec celui qui a manqué de tuer sa fille ? Je comprends que Zac' m'en veuille. Ca ne sert à rien de croire que je peux retrouver ma place auprès d'eux. Je ne veux pas m'accrocher à ce faux espoir. »

Ce n'est pas aussi simple. Tu ne veux surtout pas te faire d'illusions et tu ne te permettrais pas d'exiger d'eux qu'ils oublient. Tu relèves la tête vers Jacob et tu ajoutes :

« Le plus important est qu'elle soit en vie. Qu'ils le soient tous. Je ferais tout pour eux, même de loin. »

Elle est en vie. Elle va bien, t'a-t-il dit. Ses mots résonnent inlassablement en toi. Tu es soulagé et cela t'aidera à t'apaiser. Néanmoins, ils n'allègent pas le poids de tes actions. Elle t'a vu comme une bête assoiffée de sang, elle t'a vu ne pas la reconnaître, la blesser et ne t'arrêter qu'en étant toi-même attaqué. Quel souvenir peut-elle avoir de toi ?

La révélation ne te relève pas d'entre les morts. Mais tu te fous d'être trépassé tant qu'elle ne l'est pas. Elle est en vie. Elle a un avenir.

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MessageSujet: Re: Everyday Is Exactly the Same | Jacob Everyday Is Exactly the Same | Jacob EmptyLun 3 Déc - 23:03

J’ai toujours su qu’Abel avait un grand cœur. De plus, sa famille a toujours été tout pour lui ! Qu’il le veuille ou non je le sais, sa femme le sait et ses enfants en sont convaincus, même si son garçon, à cet instant, lui en veut toujours terriblement pour ce qu’il a fait. Mais je suis un soutien pour cette famille que j’ai toujours portée dans mon cœur notamment parce qu’Abel et moi c’est une histoire d’amitié qui dure depuis notre plus tendre enfance. Il a été le frère que j’avais perdu, même si jamais il n’aurait pu le remplacer, mais en revanche, il a toujours su jouer ce rôle protecteur qu’avait Judd à mon égard déjà enfant.

Je force donc mon ami à prendre conscience de ce qu’il a sous les yeux et son regard m’indique simplement qu’il s’est plongé dans un autre délire. Si ce n’est pas elle, c’est lui. Mais quand verras-tu la vérité en face Abel ? Je continue alors de le rassurer en essayant d’être le plus doux possible mais avec toujours cette fermeté que je mets dans mon travail. Le but de la manœuvre est tout de même de le réveiller de lui faire prendre conscience que dehors des gens l’attendent ! Certes il y a le détail de son état, mais lorsqu'il sera dehors, il aura passé le rituel et son état vampirique ne sera plus qu'un souvenir. Alors je passe ce détail. Je n'ai pas envie d'abattre tous mes efforts pour un détail qui au fond ne compte que très peu.
« Abel, regardes moi » dis-je alors en m’asseyant à ses côtés. Il n’a plus rien d’effrayant. C’est soulageant. «  Regarde cette photo, regarde la détermination de ta femme et de ta fille. Tu crois qu’elle est là pour quoi ? Pour toi idiot ! Dalhia, m’a demandé conseil plus d’une fois, sur la manière d’agir, pour savoir si elle pouvait venir ou non. Je me suis chargé de tout pour lui épargner les horreurs que l’on voit ici et surtout pour être sûr qu’elle ne soit pas fichée. De même que ta fille.  Il va y avoir des choses à réparer, c’est certain, et plus avec  Zac encore, mais tu es un père et un mari qui est attendu dehors. » Je soupire un instant, n’imaginant même pas ce que tous ont pu vivre car n’étant moi-même pas encore père, mais espérant tout de même que mon ami fera les choses comme il le faut. « Ecoute, tu pourras y aller progressivement. Si tu veux en sortant d’ici, tu pourras venir à la maison quelques temps. Et quand tu te sentiras prêt, je pourrai faire venir Dalhia et les enfants.  Il faudra juste que vous acceptiez, chacun de votre côté, les erreurs et les pardons. Mais tu seras alors humain et il n'y aura plus qu'à réparer le passé pour construire un avenir. »

Je me redresse alors et tend la main à Abel. « J’ai beau être un connard ou tous les noms dont tu m’as affublé bro’ je serai toujours là pour toi et ta famille. Je n’ai peut-être pas le contrôle de cet endroit, mais j’ai tout fait pour que tu puisses passer rapidement ce Rituel et sortir d’ici. Alors tu vas me faire le plaisir de te ressaisir et d’assimiler tout ce que je viens de te dire et d’être totalement opération pour le jour ! D’accord ! Je vais demander à mon frère s’il peut s’occuper de toi. J’ai confiance en lui. »

J’essaye d’esquisser un sourire avant de regarder par-dessus mon épaule les gardes en alerte…
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MessageSujet: Re: Everyday Is Exactly the Same | Jacob Everyday Is Exactly the Same | Jacob EmptyMer 2 Jan - 20:48

Tu le regardes lorsqu'il te le demande et l'observes s'asseoir à côté de toi. Si ce n'était le sujet de la conversation, tu aurais presque l'impression que tout est revenu à la normale. Sans tensions. Sans condition qui t'impose de garder tes distances. Tes sens se sont apaisés grâce au sang que t'as ingurgité. Normalement, tu pourras garder le contrôle de tes gestes, la soif ne pouvant plus te guider. Normalement. Tu restes malgré tout sur tes gardes tandis que tu écoutes Jacob t'expliquer que ta famille t'attend. Il a l'air si sûr de lui, de ce qu'il avance. Tout paraît plus simple dans sa bouche. Si évident. Sous l'effet de ses paroles, ton visage se transforme, se teinte d'un espoir que tu t'interdisais jusque là. Tes yeux s'illuminent d'un rêve que jamais tu n'avais osé faire.

« Je serai humain... », répètes-tu dans ta barbe.

Un jour, tu redeviendras humain et les retrouvailles avec Dahlia et les enfants seront alors possibles. Bientôt, tu ne seras plus le monstre qui les effraye et les met en danger. Tu pourras les voir sans entendre leur pouls, sans sentir leur sang, sans que ton instinct les perçoive avant tout comme un repas. Et eux n'auront plus à craindre pour leur vie. Tu pourras leur expliquer que ce n'était pas toi. Ils te manquent tellement. En cet instant, l'espoir mortel est éclipsé par les retrouvailles promises. Sans plus réfléchir, tu attrapes la main de Jacob et te relèves. Parfaite image de ce qui est en train de se passer. Sans réfléchir, tu l'étreins.

« Merci mon frère. »

Tu t'éloignes néanmoins assez rapidement de lui, surtout lorsque tu entends les gardes soudainement crispés s'animer. Ton regard s'attarde sur sa gorge blessée. Tu ne comptes pas provoquer un nouvel accident. Tu n'as plus la colère irraisonnée pour te motiver à tuer l'une des personnes qui t'est le plus proche, ni la soif pour t'encourager. Pourtant, ces actes extrêmes t'ont permis d'écouter Jacob. Ils ont percé le mur que tu avais construit et que tu t'interdisais de détruire pour ta santé mentale. C'était une nécessité. Pas sûr que Jacob soit du même avis. C'est la première fois que tu t'en prends à lui aussi violemment. Le frapper ne te serait avant jamais venu seulement à l'esprit. Mais rien qui ne franchirait tes lèvres ne pourrait rattraper ton comportement, alors tu te tais à ce sujet.

L'un des militaires surveillant votre entretien s'avance finalement jusqu'à l'agent Morrow. Il s'adresse à lui à voix basse, tu ne fais pas d'efforts pour écouter ce qu'il dit mais tu entends quand même qu'il suggère la fin de la rencontre pour éviter d'aggraver la blessure du membre du CODECS.

« Il a raison », déclares-tu. « J'en ai assez fait, il faut que tu te soignes sérieusement. »

La photo encore dans ta main, tu la lèves pour lui demander :

« Je peux la garder ? »

La raison lui revient finalement et Jacob te renvoie à ta prison. Tu suis docilement les militaires qui t'emmènent, tes pensées bien loin de cet endroit et de leur compagnie. Ta part agonisante s'est définitivement réveillée. Sur le chemin, tu te décides à cacher le cliché dans ta poche avant ; tu sais que dans celle-ci elle va s'abîmer mais tu crains trop la perdre. Mieux vaut pouvoir les revoir éraflés que pas du tout. Parce que maintenant, tout a changé. Ils sont en vie. Ils vont bien. Et ils te gardent un futur à leurs côtés.

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