Celui qui accepte le mal sans lutter contre lui coopère avec lui

Pour cette journée, l’elfe n’avait prévu que de rester le matin à son bureau. La floppée de mail et d’appels n’étaient pas hyper fun à traiter en ce moment. Elle avait besoin d’autres chose, notamment de se défouler. Sans le moindre remord, elle quitta son bureau, en prenant quand même soin de prévenir l’accueil de son absence pour le reste de la journée. D’un saut, l’elfe revêtit une tenue de sport et partit rejoindre despotes de la résistance afin de pouvoir se défouler. Thea ressentait le fort besoin de se mettre en action, de se défouler pour dépasser toute la frustration de ces derniers jours. Puis cela lui permettrait de revoir certains potes et de prendre des nouvelles. Depuis son siège au Conseil, l’elfe avait l’impression d’avoir moins de temps pour ses amis et d’être encore plus les mains liées face à la connerie de l’ennemi. C'était assez rageant. Oh elle ne restait pas toujours sagement assise en attendant que d’autres se bougent pour changer les choses. Elle participait toujours au Conseil des Supernos. Elle n’avait pas de poste à proprement parlé, mais c’était par choix. Elle ne voulait pas cumuler les sièges, de peur de pas avoir le temps et pour laisser à d’autres la possibilité de s’exprimer. Même si dans les faits, cela ne l’empêchait d’ouvrir sa gueule et de donner son avis. Mais elle était comme ça. Puis quand on est l’une des créatrices du mouvement de la Résistance de Reversa et qu’on a contribué à le maintenir actif et percutant, c’était dur de rester sans rien dire. Puis elle en retirait une certaine fierté de ce qu’ils avaient accomplie. Ils étaient essentiels de garder certains liens en temps de crise.  

Après un deux heures d’un mixte de course et de combat rapproché, l’elfe était essoufflée, couverte de sueur, elle avait surement gagné quelques bleus.  Mais elle se sentait bien, apaisée, c’était presque aussi bon que de s’envoyer en l’air. Ce moment lui avait fait du bien, pour sa sociabilité et sa forme. Elle décida de le prolonger en allant faire un tour au Glassboat. Elle y prit sa douche et se changea, délaissant legging, débardeur, baskets pour retrouver jupe, haut et bottes. Quelques mouvements de doigts pour tenter de discipliner ces cheveux courts ébouriffés par la serviette, mais elle ne s’attarda pas trop, préférant laisser cet effet naturel qui collait aussi avec le reste de son visage sur lequel elle n’avait mis aucun artifice. Elle aurait pu, mais Thea n’avait pas envie de s’apprêter plus en cet instant. La faim était plus forte que la coquetterie.  

L’elfe rejoignit le bar du Glassboat pour l’heure du tea time. Autant dire que les scones et cookies étaient très appréciés par l’estomac de la demoiselle. Chacun gardait en tête les difficultés de la situation actuelle, mais la déconnade était aussi au rendez-vous. Se reversant un mug tasse de thé l’elfe releva la tête quand elle entendit son prénom. Faye Marshall. Une aristo qui était devenue l’alpha. Les débuts avaient été chaotique entre elle. Thea la voyait comme une aristo coincée qui défendait ces propres intérêts. Bon il ne fallait pas se leurrer, la défense de ses intérêts était toujours d’actualité, mais ceux des lycans semblaient importants aussi pour elle. Puis elle l’avait vu se bouger le cul et se salir les mains pour défendre sa cause. Cela lui avait fait gagner des points auprès de l’elfe.  

“Salut Faye.” releva-t-elle alors qu’elle finissait de remplir son mug. “ Si tu veux.”  

Intriguée, elle l’était par cette demande. Thea ne savait pas trop ce que lui voulait Faye, mais elle n’avait aucune raison de refuser un entretien, à part celle de la faire râler. L’idée lui plut quelques minutes, mais elle la garda dans le coin de sa tête. “ Allons sur la terrasse, profiter des derniers rayons du soleil, sauf si c’est vraiment top secret.” Il était parfois dur de garder des infos confidentielles quand il y avait des aberrations qui trainaient dans le coin. “ Les scones et les cookies sont délicieux, je te les conseille.”  Thea notifia la louve en même temps qu'elle remit sa veste, prit son mug dans une main  et quelques scones dans l'autre. Elle était parée, saluant ses camarades, tout en continuant à s'interroger sur la raison de cette entrevue.