Like A River || ft Edana

One kiss away from killing

❝Choke this love 'til the veins start to shiver || feat Edana J. May❞

Qu'il monte. Le volume. Qu'elles pleuvent les bombes de couleur qui aspergent coup de spray après coup de spray les murs vierges devenus toiles de fond sauvage à l'art en le plus brut de ses aspects. Qu'il se montre, ce visage boursouflé de haine. Qu'il révèle au travers du rouge, du noir et du blanc qui se mêlent, se goûtent et s'entremêlent cette colère qui toujours latente, autrefois abreuvait les gorges de tous ceux restés stupéfait face à ces fresques qui racontent ce que plus personne ne souhaite plus raconter, mais que tous connait, et pour qui, il suffirait d'une étincelle pour que des cendres du spectre des horreurs passé, en une nuée de sang et de larme, de nouveau vienne se raviver la terreur que tous pensent pouvoir oublier. Menteurs, dupes, faux créateurs de ce paradis artificiel qui tôt ou tard vous saignera à cœur. Qu'il se déverse, l'alcool qui s'agite en les coupes que l'on rempli encore et encore pour se donner un semblant de discussion, alors qu'on sait, au fond de nous, à quel point il peut faire noir dehors. Qu'elle chante toujours plus fort, cette musique qui rip switch, s’enchaîne et se déchaîne au rythme des effets visuels qui font passer le spectateur de l'ombre à la lumière, du paradis éternel à l'enfer perpétuel. Bande de braves idiots, vous ne m'êtes rien, mais j'ai déjà envie de vous crever entre mes mains. Alors je bois à mon tour, non pas de ce précieux champagne que tous souhaitez dévorer par peur d'en manquer une fois les lieux quitté, mais bel et bien de ce cocktail fait de fruit de la passion, de goyave, sucre de canne et mangue que je me suis moi-même préparé, pour éviter que des mains trop incompétentes ne viennent saboter mon palais autrefois habitué au rhum qui venait l'accompagner.

Et je jubile à toutes ces vilaines choses qui se dessinent parfois en un coin bien gardé de ma tête, m'interrogeant sur ce que cette expo' aurait pu être, si j'avais pu clouer un de ces enfoirés qui nous avait un jour persécuté sur l'un des murs taggé, que Baxter avait su si bien habiller de ces œuvres dénonciatrices. Et l'on slalome de planche en planche, fragments d'œuvres disséminés en plein milieu du parcours, laissant voir l'étendue du talent du jeune artiste qui n'hésite pas à mélanger différents styles à sa peinture tel que le collage, pour exulter l'ineffable vérité. Et voici qu’inconscient, vous plongez, en ce chaos exquis qui me nourrit à chaque instant, laissant entrevoir les espérances de tous ces autres couvert par l'égide d'une justice, qu'au fond, je maudis. Parce que oui, je ne me contenterais pas d'une simple peine, non, ce que je veux, c'est voir le sang s'échapper de leurs tendres veines. Alors je souris, toujours plus fort, révélant mes dents si diablement alignées qui habillent ces lèvres tentatrices qui murmurent ici et là, les mensonges d'apparat pour mieux nourrir l'étrange bonheur que je ressens, si bas, enfouis profondément à l'intérieur. Il est bon le bonheur, il est bon, et il sera encore meilleur lorsque j'aurais obtenu ce jais qui tapisse mon cœur. Provocatio. Mon nouveau bébé qui me fait autant bander que son frère aîné, dont la nuance, subtile, demeure tout aussi alléchante que les festivités qu'il m'évoque lorsque je vois danser les silhouettes face à cet enchevêtrement d'œuvres qu'ils continuent tous à dévisager, aussi perplexe que dérangé, tandis que les critiques d'art s'adonnent à ce qu'ils savent faire de mieux : la branlette intellectuelle. Et je te sens venir, si palpable que je pourrais presque te retenir. Mais joueur, je préfère m'en divertir, pivotant sur ma gauche pour t'apercevoir et esquisser ce sourire, qui tu le sais, laisse envisager le meilleur comme le pire. Mais tu le sens aux élans de mon cœur qui s'alignent sur le tiens, que ce soir, je suis bon, baignant mes sanglantes mains en l'eau salvatrice du divin. Et alors que les lumières repassent au noir, voilà qu'à leur retour je disparais. Maudis loup qui serpente pour mieux aussi bien traquer sa proie que l'appâter, il est grand temps d'à nouveau jouer toi et moi. Tous les coups sont permis. Alors épate moi.

Like A River
ft Kyle

Like A River || ft Edana NOBRizwh_o

Tu glisses une dernière fois ta main sur le chignon lâche, enroulant tes doigts autour d'une mèche de cheveux, avant de donner ton assentiment à la coiffeuse. Tu es désormais totalement incapable de te coiffer par toi-même, si ce n'est pour un brushing léger, et tu voulais, pour ce soir, être tout simplement parfaite. Ton maquillage terminé par la maquilleuse, tu lui adresses un sourire poli, tout en t'observant sous toutes les coutures. Tes pommettes saillent sans doute davantage qu'avant, même si tu n'es plus aussi creusée qu'à ta sortie du Ribcage. Ton corps cependant, continue de porter les vestiges de ton enfermement. Tu n'as jamais été fort épaisse et ton manque d'activité physique commençait à se voir. Déjà parce que tu avais perdu une taille de vêtement, mais surtout parce que l'ensemble de ton corps te semble beaucoup plus anguleux. La combinaison épouse parfaitement tes formes, mettant en exergue ta maigreur, mais se dégage toujours de toi ce port altier, cette élégance naturelle qui efface tous les défauts que ton corps peut afficher. Tu paies rapidement tes employées temporaires et les raccompagne à la sortie du Manoir, avant de souffler. Tu ne te sens pas mentalement prête à ce que tu t'apprêtes à faire, mais tu n'as pas le choix. La vie, normale, doit reprendre. Tu as l'opportunité de laisser ton passé derrière toi, de refaire ta vie, et c'est maintenant que ça commence. Show must go on, comme dirait ton si cher Freddie.

Ta bouche s'assèche tandis que tu esquisses un sourire poli sans écouter la moindre bribe de conversation que l'on tente de te faire. Un serveur passe avec un plateau de champagne et tu lui dérobes un verre sans la moindre retenue, avalant la moitié du contenu d'un long trait, la tête légèrement renversée en arrière. Tu sens, votre mental, ténu, prêt à flancher. Tu vous sens sur la corde, terriblement dangereux. Et ton sentiment de normalité s'envole quelques instants tandis que tu reportes ton regard sur une pièce qui t'évoque automatiquement votre première rencontre, placée à l'étage. C'est, à vrai dire, la première oeuvre que tu as sauvée, quand tu en as eu l'occasion. Un clin d'oeil à ce lien qui vous a aussitôt étreint dès que ton regard a croisé le sien. Parce que parfois le destin avait besoin d'un petit rappel.

Et comme si, en plus de ton âme, ton corps même était réglé sur le tien, tu le sens t'observer de loin, et te retourne dans sa direction, le voyant esquisser ce même sourire qui laisse tomber une pierre dans ton estomac. En cet instant, tu le sais que tu serais prête à te damner rien que pour l'éclat de folie que tu perçois dans ce rictus et dans ce sourire. Et instantanément, tu ressens le besoin de lui faire écho, de le perturber autant que lui. Parce que ce diable de Californien sait parfaitement l'état dans lequel il te met, cela ne fait aucun doute. Rien que parce que son amusement se fait un propre chemin dans le tien.

Tu réponds à son sourire par un jumeau d'autant plus diabolique, lui accordant un clin d'oeil avant de porter le verre à tes lèvres et de boire une nouvelle gorgée. Le jeu est lancé, tu le sais, et tu ne comptes pas perdre ce soir. La pièce sombre dans le noir et lorsqu'elles se rallument, tu sais déjà que tu l'as perdu de vue. Enfoiré. Tu perçois clairement qu'il s'éclate, l'enflure. Ta bouche esquisse un sourire démoniaque tandis que tu te diriges vers le bar improvisé dans le fond de la salle. Aussi docile qu'une horde d'oies, tu commandes un gin tonic avant de te tourner vers ton voisin de comptoir. Et si tu eu un instant de surprise, tes yeux s'écarquillant sous l'information, il fut bien vite remplacé par un sentiment de pure diablerie, en t'apercevant de la ressemblance des traits du jeune homme avec celui qui avait failli ravir la place de ton opposé, lors de votre toute première rencontre. Oh, il voulait jouer. Vous alliez jouer. Et tu le prendrais à son propre jeu. Parce que s'il y avait bien un être qui l'avait toujours mis dans tous ses états, c'était bien Cyrius.

« Bonsoir. »

Tu entames alors la conversation tout simplement, te tournant avec ton plus beau sourire dans sa direction. Oh, déjà ça, tu n'es pas persuadée qu'il adorerait. Tu t'installes avec aisance sur le tabouret, posant ta main non valide distraitement sur tes jambes croisées dans une attitude parfaitement étudiée, collant ton menton dans la paume de l'autre.

« Voyez-vous, avec mon... compagnon, nous avons décidé de nous lancer dans un petit jeu ce soir. Il faut savoir que je déteste perdre. Et que cet américain de mes deux, a décidé de jouer lourdement avec mes nerfs. Ce qui m'amuse autant que cela me fait perdre mes moyens, ce que je n'aime pas beaucoup. J'ai donc besoin de votre aide. Vous ressemblez très fortement à quelqu'un qu'il a en horreur et avec qui il détesterait me voir, je pense. Je vous propose que nous restions quelques secondes attablés ici, à parler de tout et de rien, avant de nous éclipser à l'étage. »

Tu détourne alors ton menton de ta main, pour la poser naturellement sur le bras du jeune homme qui te regarde, assez amusé. Cette ressemblance te bouscule malgré tout, fait remonter quelques sentiments nostalgiques que ton opposé se doit de sentir. Mais sur ton visage, rien ne se perçoit, comme à ton habitude. Maintenir le masque, en toute circonstance, voilà ton devoir.

Tu te lèves alors, la main du jeune homme dans la tienne, et monte vers cet étage qui vous est en toute logique, plus discret. Un nouveau noir se fait remarquer alors que tu atteins l'étage. Tu lui fais faire quelques pas en ta compagnie, avant de le congédier, un sourire amusé sur les lèvres, ton verre de Gin à la main.

« Je trouve que cette soirée manque de piquant Monsieur Lewis. C'est tout ce que vous avez à proposer ? »

La phrase te fait sourire, écho de votre première rencontre, tandis que tu t'arrêtes devant la photographie que tu observais auparavant. Tes lèvres se plongent dans ton cocktail tandis que tu ne daignes même pas lancer un regard dans sa direction, alors que tu ne le vois même pas dans ton champ de vision. Et d'une perfidie sans nom, tu te mets à prononcer les mots qu'il détesterait le plus sans aucun doute.

« Cette photographie serait mieux dans notre salon, chéri. Tu as remarqué combien cet homme ressemblait à Cyrius Wyatt. C'était impressionnant. »

Il y avait des années que tu ne l'avais plus appelé ainsi, surtout avec ce ton particulièrement ironique. Et ce changement de sujet qui ne manquerait pas de le titiller. Oui, effectivement, tu t'amusais, ce soir. Peut-être pour la première fois depuis un sacré long moment, d'ailleurs.

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