Les blessures des coeurs peuvent-elles lier les âmes et des soldats ? [Jesse/Edana]

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chapitre 1

Je ne sais pas pourquoi je n'arrête pas de penser à lui. Je n'arrive pas à me débarrasser l'idée d'être près de cette personne. Je dois être près d'elle. Pourquoi le destin me joue-t-il un cruel tour ? Je me suis mariée à cette altération. Je devrais ressentir de l'amour. Et pourtant, je ne ressens rien. Il faut dire qu'il reste pourtant un étranger malgré les liens qui nous unissent. J'aurais pu changer d'avis mais le gouvernement ne pouvait pas me permettre de faire cela.

Sacrifiée au nom du gouvernement, et voilà que j'en paye le prix avec ma jambe blessée. Si je revois cette zombie, je la tuerais. Je me demande si ce n'est la fille que j'avais vu lors de ma mission avec Joshua. Non, ce ne doit pas être elle. Mon esprit s'égare, ce ne sont pas les Potentiels mais les Purificateurs qui ont de ces noces sanglantes.

Je comprends qu'il faut faire quelque chose contre les aberrations mais de tuer des personnes …Que fera le maire ? Rien. Il va mettre un pansement sur une blessure. Cette dernière est béante et menace d'éclater. Non, il est temps d'agir. Je devrais essayer de contacter les membres du codecs et les membres du caa. Dois-je demander à ceux qui sont blessés de venir dans cette petite réunion ? Je ne sais pas … Je ne les connais pas vraiment. Et puis, je ne suis pas sûre que le maire pourrait apprécier ma rébellion.

Qu'est-ce que je risque ? Une corde à mon cou ? Je l'ai déjà en me mariant avec Arthur. Serais-je heureuse avec cet homme que je ne connais pas ? Et puis, je suis happée par cet étranger que je vois souvent en salle de rééducation. Comme moi, il a été blessé lors de ce jour qui devait être heureux. Ce n'est pas le seul qui fait de la rééducation, il y a cette fille.

Je n'ose pas trop leur parler. Enfin, je leur dis bonjour mais je ne reste pas très longtemps avec eux. Après tout, quoi dire ? Nous sommes tous avec nos problèmes, nos boulets dans les épines de notre pieds.

Je m'avance dans la salle avec l'infirmier, je vois le visage de mon opposé. Le pauvre, il a une blessure à son abdomen. Je décide de m'avancer vers lui avec l'autre fille aidée par l'infirmier. Je tremble à l'idée de pouvoir leur parler. Et puis, que dire à des inconnus ?

_ Bonjour ! Comment allez-vous aujourd'hui ?

Bon c'est mauvais pour commencer. Qu'est-ce que je peux dire ? C'est difficile de parler de la pluie et du bon temps. Je respire. Je passe ma main dans mes cheveux et je regarde les deux êtres. Je reste calme durant quelques secondes.

abigail ❧ les blessures des coeurs peuvent-elles [...]

(c) ANAPHORE

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Les blessures des coeurs peuvent-elles lier les âmes et des soldats ?

Douleur, colère, incompréhension… Cela faisait un moment que tu étais reclus dans cet hôpital sans connaître qui que ce soit, mis à part l’infirmier qui s’occupait de toi et de tes rééducations. L’incertitude et le mépris ne faisait pas bon mélange et il arrivait que certains soirs, tu puisses piquer des colères, mais pour une fois avec un peu plus de self control. Comme si aura proche possédait la capacité à atténuer tes douleurs. Jamais tu n’avais ressentit cela auparavant et ça te faisait le plus grand bien vu les derniers événements. Utilisé et laissé pour mort par cette salope de Faith. T’en avais rencontré des merdes en taule, mais cette femme était bien la pire de tous. Depuis ton arrivée à l’hosto, t’avais contracté l’oublie pour celle qui se disait ton opposée. Auparavant, la sensation d’être sans cesse attiré par elle jusqu’à aller faire des trucs improbables comme buter un pauvre mec dont tu ne connaissais ni le nom, ni même la vie. Après cet événement passé, tu sentais cette noirceur revenir progressivement alors que les retrouvailles avec Eleanor avaient faire ressurgir le meilleur de toi. C’était sans compter Faith qui te manipulait dans l’ombre pour faire de toi son objet. Tu ne s’en savais rien, mais elle a peut-être fait des trucs avec toi dont tu n’as et n’auras jamais aucun souvenir…

Enfin bref, journée ordinaire dans cet hôpital dont tu commençais à connaître tous les recoins, les ragots et les histoires de cul. Les vieux parlent beaucoup par ici parce-que y a rien à faire d’autre et puis c’était souvent pour dire des conneries. Après tout, ça te faisait marrer de croire que le directeur se tapait toutes les p’tites vieilles presque tétraplégiques et c’était bien la seule chose qui animait ton quotidien. Bon, il arrivait aussi que tu penses à ta sœur, mais c’était assez évident puisque c’est comme ça depuis toujours. Seule chose que tu ne savais expliquer, l’attirance pour cette jeune femme tout aussi convalescente que toi. Pourtant, elle n’avait pas la gueule de Faith ni ses cheveux roux dégueulasses et encore moins trois morceaux de tissus sur le corps. De plus, l’effet était bien plus fort et intense, comme si t’avais besoin de voir sa silhouette pour te sentir mieux. Bizarre, tu ne l’expliquais pas. Pourtant tu ne l’as connaissait pas et physiquement elle était plutôt banale aux yeux du gros connard superficiel que tu étais parfois. Tu préférais admirer les yeux bleus de ta compagne de chambre et avec qui tu faisais ta rééducation pratiquement tous les jours. C’était sans doute le fait de se coltiner sa tronche au réveil, t’avais fini par t’y habituer.

Salle de rééducation, les deux jeunes femmes sont toutes les deux présentes. T’essayes de blaguer avec l’infirmier qui semblait bien triste depuis ce matin. Ne forçant pas plus, tu terminais tranquillement par laisser tomber et le lancer se concentrer sur ta partenaire de piaule. Tu tentais de courber l’échine pour t’asseoir convenablement, mais ça te faisait un mal de chien. Alors, tu forçais un peu parce-que t’en avais plus rien à foutre. Tu venais sans doute de perdre ta sœur à tout jamais. « B'jour. » Disais-tu sèchement alors que tu baissais encore la tête pour tenter de poser ton derrière sur une chaise aussi basse que le QI des potentiels. Ouais, pour toi c’était tous les mêmes. Tes prunelles se redressaient et tu apercevais lentement la jeune femme devant toi. Elle. La douleur et la colère passèrent d’un seul coup et c’était comme si t’étais drogué aux amphets. « T’as un don de guérisseuse ou quoi ? Tu veux pas me réparer la rate s’te’plait. » Lui demandais-tu vulgairement. Tu soupirais un bon coup, mais elle ne te dérangeait pas… Bien au contraire.

(c) AMIANTE

Les blessures des coeurs peuvent-elles lier les âmes et des soldats ?
ft Edana & Abigail & Jesse

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Tes yeux papillonnent quelques instants alors que tu émerges doucement de la sieste dans laquelle tu t'étais plongée quelques dizaines de minutes auparavant. Ici, le temps s'écoule à une lenteur ahurissante et tu as l'impression d'avoir échangé une prison pour une autre. Ce qui n'est pas faux, après tout. Le Ribcage est derrière toi, alors que le Maire t'a accordé un séjour prolongé dans cet hôpital aussi austère que désagréable. Tu es tout de même gardée comme si ton cas représentait un danger des plus importants, tes visites étant triées sur le volet, mais malgré tout... tu ne ressens plus autant de pression. À vrai dire, ces derniers jours, plus rien ne te touche vraiment, si ce n'est une mauvaise humeur persistante. Tes lèvres restent scellées la plupart du temps, tes yeux envoient des éclairs à quiconque t'adresse la parole et c'est à peine si tu touches à tes repas. Depuis ce fameux mariage où tu as été conviée, tu as perdu définitivement l'usage de ton bras. Le connard qui t'a blessée a fait bien trop de dégâts, et sa boucherie n'a pas permis aux meilleurs chirurgiens engagés par ton frère, de rattraper quoique ce soit. Ton membre mort, que tu fixes à longueur de journée dans l'espoir qu'il bouge ne serait-ce que d'un millimètre. Mais non. C'était peine perdue apparemment. Le seul avantage que cela aura eu, c'est d'avoir avancé ton procès et de t'avoir apporté une chance d'être graciée.

Ton visage porcelaine, plus translucide que jamais, se tourne vers ton compagnon de chambre. Tu lèves quelques secondes les yeux au ciel quand un infirmier rentre dans la chambre. Bientôt, ils viendront vous chercher en chaise roulante, avec des menottes à chaque bras, pour être surs que vous ne vous enfuyiez pas. Tu étires un maigre rictus à cette idée avant de repousser le drap qui te recouvrait encore et te redresse, passant ta main valide dans tes cheveux. Tu suis ensuite le membre du personnel et Jesse, toujours sans prononcer le moindre mot. C'est au-dessus de tes forces de sembler un minimum agréable aujourd'hui, de toute manière, donc autant garder le silence.

Vous entrez alors dans la salle de rééducation, et à nouveau, ce sentiment de lassitude te saisit. Ce n'est pas comme si cela allait changer grand chose de toute manière. Tu suis cependant du regard chaque personne présente dans la salle, notant mentalement tout ce qui peut te passer par la tête. Soudainement, tu crèves d'envie d'une cigarette, juste pour éloigner ce mal de crâne qui semble poindre et pour calmer tes petits nerfs bien trop éprouvés. Tu attends que le thérapeute daigne vous jeter un coup d'oeil et te colle au mur, non loin de ton colocataire improvisé. Votre collègue de torture vous rejoint alors, accompagnée d'un infirmier et tu ne peux pas empêcher ton regard de voguer sur elle. Menue, plutôt jolie, cachant plus de choses qu'elle ne pouvait le laisser penser, sans aucun doute. La mariée. Un peu de sa faute si tu te retrouves ici d'ailleurs. Enfin... disons que son mariage n'a rien arrangé à ton affaire. Tu la salues d'un signe de tête en haussant les épaules, avant de te faire entraîner par ton bourreau de la journée. Super. Tu retiens une grimace de douleur alors qu'il empoigne ton bras – s'il t'es impossible de le bouger, la douleur, elle reste bien présente – et le manipule vers l'arrière sans aucune délicatesse. Un grognement s'échappe du fond de ta gorge et tes yeux se plissent sous l'effort à parcourir. Une distraction, il te faut une distraction parce que tu sens que sinon, tu vas exploser dans tous les sens.

« Tout doux, Shelby, la demoiselle a juste posé une question, elle n'a pas essayé de te mordre. »

Le ton employé est cassé, sous l'effet du tiraillement que tu ressens. Bon sang, si au moins ce n'était pas douloureux. Mais non, à croire que tu as tiré la mauvaise main au poker et que tu vas le payer toute ta vie. Peut-être aurait-il mieux valu ne pas contrarier le bonhomme là-haut et mieux soigner ton karma aussi.

Tu aurais pu hausser les épaules, tu le ferais. Mais ce n'est pas le cas et ta bouche se tord à nouveau tandis que ton bras reprend une position normale.

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« Comme un charme, pour vous répondre. Rien de tel que d'être enfermés dans un hôpital toute une journée, torturée par une brute épaisse, avec de la nourriture immonde, et de même avoir ses cigarettes confisquées pour passer une excellente journée. J'en conclus que la vôtre doit être particulièrement agréable aussi. »

Spécialement avec deux abrutis comme ton colocataire forcé et toi. Tu lui lances une œillade appuyée et souffle bruyamment.

« Vous êtes coincée ici pour longtemps ? ».

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