Careful, it's dark inside | Risa & Joshua

Careful, it’s dark inside

Risa & Joshua

A 22h06, deux hommes étaient morts, baignant dans une mare de sang. Le silencieux avait étouffé le bruit des balles qui avaient fusé et qui avaient transpercé les deux ennemis de Josh, l’un dans l’abdomen, l’autre dans la tête. Car oui, c’était lui, Joshua Clive Peterson, qui avait tiré. C’étaient ses yeux bleus qui les regardaient à présent sans aucun remord. Sa main ne tremblait pas, son souffle n’était même pas court, il ne clignait même pas les yeux. Il était juste un ange tout de noir vêtu et dont l’humanité semblait être partie. Un assassin sans scrupules, soulagé d’avoir enfin fait ce qu’il aurait dû faire il y a un moment et qui étirait un petit sourire en savourant sa revanche. Sauf qu’il y avait un souci. 

Les deux personnes qui n’auraient jamais dû assister à cela étaient là. 

Et son arme, il l’avait toujours en main, prête à tirer à nouveau. Comme s’il était né pour ça. L’ange de la mort.







Depuis des semaines, il faisait un effort presque surnaturel pour cacher son malaise. Le boulot, toujours le boulot… C'était l'excuse parfaite pour cacher la vraie raison de ses tourments et justifier sa nervosité. Cela faisait un moment que Joshua dormait à peine, qu’il riait nettement moins qu'avant et qu’il était toujours sur le qui-vive. Oh, il se cachait aussi derrière la froideur de son angélisme parfois, dès qu’il se rendait compte que son comportement pourrait paraître louche aux yeux de son opposée, bien entendu. Ce qui était primordial pour lui, c'était que Risa ne sache jamais ce qui se passait ; et si cela ne dépendait que de lui, elle ne le saurait jamais. Il y avait des secrets qui ne devaient jamais voir la lumière du jour, tout simplement. En tout cas, une chose était sûre : le journaliste était en ce moment un véritable volcan qui préparait silencieusement son éruption sans que personne ne puisse réellement deviner quand elle surviendrait… Eh bien, celle-ci n'allait plus tarder très longtemps. 

Mais pourquoi, me demanderez-vous ? C'est simple (enfin, en réalité, c’est compliqué aussi, vous allez voir)  : son passé, ses actes, ses choix égoïstes étaient revenus le hanter. Quelqu'un, parmi ses nombreux ennemis, avait décidé de fouiller dans son passé et apparemment, avait réussi à trouver des infos compromettantes sur lui, des infos qui pourraient foutre en l'air sa carrière politique, sa crédibilité en tant que journaliste et sa relation avec Risa et Kenneth. Ces dernières semaines, le Conseiller avait reçu des mots menaçants, des photocopies de documents, des photos, des preuves compromettantes qu'il s'était juré de garder secrètes. Et pour que ce soit encore plus imprévisible et angoissant, il n’en avait pas reçu régulièrement, loin de là. Parfois, il y avait même des intervalles assez conséquents entre les dates. Et le pire ? Il n’y avait aucune demande de la part des gens qui lui envoyaient tout cela. Aucune possibilité de les faire taire en payant un prix, aussi exorbitant fût-il. Il aurait préféré, franchement, il aurait préféré qu'on lui fasse du chantage pur et dur, car là au moins il aurait pu se concentrer sur la solution plutôt que sur le problème. Or là, il ne savait pas quoi faire.

Il avait demandé à des détectives privés d'enquêter pour lui partout à Bristol, et même des indics, qu'il avait grassement payés... mais rien. Il n'avait aucune preuve concrète sur l'identité de la personne ou groupe qui le menaçait depuis des mois, et cela le rendait fou. Cette mission secrète qu’il avait menée avec Abigail pour le CODECS dans le quartier des Potentiels... C’était peut-être pour ça ? Une vengeance de leur part, une façon de le torturer ? Ou étaient-ce des Elfes mécontents, qui n’avaient pas oublié le Grand Incendie ou ce qu’il avait fait plus tard ? Ou bien des Aberrations qu’il avait accusées sur son blog par le passé, ou... Enfin, il ne savait pas ! Ces documents qu'on avait sournoisement laissés parfois dans son bureau au Bristol Post, parfois dans celui du City Council ou encore dans la boîte à lettres de Risa, et qu'il avait réussi à intercepter par hasard, il ne saurait les lier à un ennemi en particulier. Et là, jour après jours, entre ses enquêtes et ses réunions avec le Maire, il craignait tout le temps que son opposée ne découvre bientôt d'autres preuves contre lui. Il y avait longuement songé, mais quitter la maison de la brune pour s'installer dans son nouvel appart sur Redcliffe ne lui semblait pas une bonne idée non plus – de un, ça pourrait réveiller les suspicions de la criminologue et de deux, il ne pourrait même plus garder un œil sur elle et sur ce qu'elle savait... Garder le peu de contrôle qu'il lui restait. Mais enfin, la vérité était que le trentenaire n'avait clairement plus le contrôle de la situation, ce n'était pas la peine de se leurrer.

Et plus que jamais, l'homme allait s'en rendre compte aujourd'hui. En cette fin d’après-midi, en sortant du Bristol Post, l’ange trouva une enveloppe dans sa voiture, avec des photos de lui à l’intérieur. Ce n’étaient pas les premières photos qu’on lui envoyait pour le narguer, mais celles-là étaient encore plus dangereuses, encore plus accablantes, on voyait clairement son visage. Derrière l’une des photos, une phrase écrite en rouge : tu n’aurais pas dû jouer avec le feu, une claire référence aux preuves que le Clan Elfe avait réunies contre les Anges en 2015 et qu’il avait brûlées, sans pour autant se salir les mains. Bordel, comment était-ce possible ? Sur les photos, il payait en cash aux gens qui étaient sur les photos de l’incendie. Si on le reliait à cet incendie, c’était lui qui allait trinquer, lui seul, alors qu’il faisait simplement, certes avec un certain plaisir, ce les Anges les plus influents voulaient de lui. La tête entre les mains, les larmes aux yeux, Joshua inspira profondément, essayant de se calmer rapidement. Mais c’était tout de même compliqué de le faire quand quelqu’un osait lui envoyer une photo de lui avec son fils au parc, avec ce message écrit derrière : il paiera pour les péchés de son père. Le brun posa une main tremblante sur sa bouche. Ils avaient changé de ton, et ils menaçaient ouvertement son fils pour la première fois. Soudain, son téléphone sonna. Un numéro inconnu. La ou les personnes derrière tout ça. Joshua serra les dents et prit l’appel. Une voix déformée prononça une adresse qu’il connaissait bien : son ancien appartement dans le quartier de Harbourside, qu’il avait quitté après l’annonce de la Trêve, et un horaire, 22h.

Il y serait.

Oh que oui.

Et il savait même déjà ce qu’il allait faire. Il était temps de leur montrer qu’il n’avait pas peur de se salir les mains de temps en temps.

made by black arrow

Careful, it’s dark inside

Risa & Joshua

Il l’avait fait. Il avait pressé la détente et avait froidement abattu ses ennemis, ou du moins, ceux qui le menaçaient sur le moment. Il n’avait même pas cillé. Sa main n’avait pas tremblé. Implacable. Ange. Parce qu’il savait. Il savait qu’on lui tendait une embuscade en le faisant venir ici, il savait que ces types étaient armés. Alors il avait fait ce qu’il avait à faire, sans états d’âme. Le brun ne pouvait pas se permettre de rester les bras croisés alors qu’on s’en prenait à lui, qu’on menaçait son fils. Non, hors de question. Et il ne pouvait pas non plus compter sur le soutien de qui que ce soit d’autre, puisque ses secrets devaient rester secrets, justement. Il fallait donc qu’il règle le problème tout seul, coûte que coûte. Il en avait trop bavé tout au long de ces dernières années pour qu’on vienne lui ruiner sa carrière et sa vie privée maintenant. Alors peu importe s’il devait tuer quelqu’un pour s’en sortir. D’autres anges l’avaient fait aussi, même Queysen, il en était sûr. Il aurait préféré ne pas avoir à le faire, mais il n’avait pas eu le choix.

Un bruit attira alors l’attention du trentenaire. Les sens aux aguets, le cœur s’emballant soudainement, Joshua pointa son arme sur une silhouette féminine qui était dans l’ancienne chambre de son fils. Qui était-ce, bordel ? Pourquoi avait-il la sensation que... Pourquoi il ressentait sa présence en écho, là ? Les lèvres de l’ange tremblèrent, trahissant sa panique grandissante. Risa était là. Avec Kenneth dans ses bras. Et elle avait assisté à tout. La respiration du Conseiller se fit plus saccadée, sa main tenait toujours l’arme assez fermement, mais moins qu’avant. Est-ce qu’il hallucinait ? Etait-ce le don d’une foutu altération membre des Potentiels, qui lui infligeait une telle vision pour qu’il ne tire pas ? Un don pareil, capable de lui provoquer des visions, pouvait le bloquer tout aussi efficacement que le canon d’une arme collé contre sa tempe ; n’était-ce pas un vrai coup de génie ?! Mais il n’allait pas se laisser faire. Il n’était pas stupide, lui. Il n’allait pas lâcher son arme.

Mais... Et si c’était vraiment eux ? Et si c’était vraiment Risa et Kenneth ? Son fils. Son fils qui pleurait, alors que Risa se mettait volontairement la tête en face du canon de son arme. La main du journaliste commença à trembler, malgré lui. Les larmes lui montèrent aux yeux. Il n’était pas en train de pointer son arme sur son propre fils. C’était une putain d’illusion, bordel de merde ! C’était une putain d’hallucination, et il n’allait pas tomber dans leur piège. Il refusait. Il n’était pas si bête. Il était un ange, un putain d’ange qui n’allait pas les laisser le détruire. Personne ne le ferait tomber, et surtout pas aussi bêtement. La silhouette qui ressemblait à Risa lui demandait de laisser Kenneth partir, lui jurant qu’il n’avait rien vu ou entendu.

« La ferme. » Dit-il d’une voix brisée. « Vous ne m’aurez pas. C’est pas réel, ça. C’est une putain d’illusion. »

Poursuivit-il en susurrant, haletant. Une partie de lui était terrifiée à l’idée que ce soit une illusion ; et l’autre, terrifiée à l’idée que ce n’en soit pas une, ce qui serait encore pire. Parce que jamais, jamais il n’aurait voulu pointer une arme sur eux. Jamais il ne ferait ça. Mais... Ce n’était pas eux. C’était impossible, ils étaient à la maison, sans se douter de ce qu’il était en train de faire en ce moment. Hein, ils n’étaient pas là. Pour ça qu’il ne pouvait pas baisser son arme. Pour ça qu’il ne bougea pas. L’homme grinça les dents tout en portant une main à la tête. Pourquoi on le torturait comme ça, putain ? Pourquoi on le faisait entendre la voix de Risa qui appelait son nom, qui le suppliait... Comme s’il était un monstre qui voulait les tuer ? Il ne voulait pas les tuer. Il voulait juste que tout ça s’arrête. Sauf que non, maintenant la silhouette de Risa, l’hallucination, s’était mise à bercer Kenneth, qui pleurait à chaudes larmes. Joshua ne put retenir les siennes.

« Arrêtez ! » Supplia-t-il à son tour, d’une voix rauque, baignant dans les larmes. « Je ne voulais tuer personne. Je ne veux tuer personne... »

L’ange délirant prit une profonde inspiration, histoire de retrouver sa froideur angélique et reprendre le contrôle de la situation. C’était dur, mais il ne pouvait se permettre de se montrer aussi faible, maintenant.

« ... Mais je ferai ce que j’ai à faire. Ne me poussez pas à bout. Je vous jure que je n’ai pas peur de vous, qui que vous soyez. Révélez votre vrai visage. Faîtes-le ! »

Il prononçait ces mots tout en priant silencieusement pour que ce ne soit pas Risa, mais bien une altération qui lui en voulait et qui créait ces hallucinations. Ça, ça aurait du sens ; pas le fait que son opposée soit là en ce moment, avec son fils. Pourtant, c’était ce que son lien le lui indiquait : qu’elle était bel et bien là. Il ne comprenait pas. C’était terrifiant.

« Ce n’est pas toi, Risa... Ça ne peut pas être toi. Pas... Kenneth. C’est impossible. C’est juste un foutu don qui me brise la cervelle, c’est ça ? C’est juste... une partie de cette torture qui dure depuis trop longtemps. »

Joshua se laissa tomber à genoux, avant de coller le canon de son arme contre sa tempe, désespéré.

« J’en peux plus, faut que ça s’arrête... je vous en supplie. »



PILE : Ce sont bel et bien les Potentiels qui ont rassemblé des preuves contre lui et qui le menacent secrètement depuis des mois, histoire de lui faire payer pour son affront (cf. rp avec Abigail). Il n'aurait jamais dû briser la Trêve pour suivre et pourchasser Barnes comme si le CODECS avaient encore son mot à dire dans le quartier de Southville. Maintenant, non seulement ils ont poussé Joshua à tuer deux innocents, mais ils ont aussi de photos toutes fraîches qui prouvent ce nouveau crime. L'ange est leur proie désormais, et ils se feront une joie de jouer avec ses nerfs tel un chat qui joue avec une pauvre souris. Bientôt, il recevra un coup de fil, si jamais il ne décide pas de se tuer avant, l'angelot torturé.

FACE : Un petit groupe d'Elfes a réussi, des anciens Résistants réversiens, a réussi à trouver toutes ces preuves contre Joshua, l'homme derrière l'incendie qui a brûlé les preuves que le Clan Elfe avait rassemblées en 2015 contre les Anges. Il n'avait pas fait partie du gouvernement angélique ? Eh bien, cela ne le rendait pas moins coupable que les autres : il fallait donc qu'il paye, leur décision était prise. Les Potentiels, sans trop se mouiller, avaient du coup laissé au groupe d'anciens résistants le plaisir de pousser Joshua à bout et de le torturer de la façon qu'ils préféraient : c'était une jolie revanche pour eux, l'ange l'avait bien cherchée. En tout cas, même si Josh avait tué les deux hommes qui l'attendaient dans son ancien appart' pour le tuer juste devant les yeux de sa copine et de son fils, cinq autres étaient sur le point d'arriver... Faut que Risa et Josh se dépêchent.

made by black arrow

Careful, it’s dark inside

Risa & Joshua

En l’espace de deux secondes, son arme lui avait été arrachée des mains. Joshua regarda Risa, interdit, les yeux écarquillés, le souffle court. Toujours agenouillé, l’ange tremblait, terrifié, complètement dépassé. La gifle s’abattit sur la joue, surprenante, douloureuse. Révélatrice. C’était Risa. C’était vraiment Risa, bordel. Ce n’était pas une quelconque hallucination, non, c’était bel et bien la réalité. Ses lèvres tremblèrent, les larmes lui montèrent aux yeux, coulèrent le long de ses joues. Qu’est-ce qu’il avait fait, putain ? Il avait merdé, il avait fait la pire connerie qu’il aurait pu faire. Et Kenneth... Kenneth... Bon Dieu, non... Joshua posa une main tremblant sur sa bouche, étouffant un sanglot. Il se rendait enfin compte de la gravité de ses actes ce soir. Et il s’en voulait terriblement. Complètement terrassé, l’homme osait à peine regarder son opposée. Il pouvait ressentir en écho son désespoir, sa tristesse, sa colère. Et il ne pouvait pas lui en vouloir pour ça. Non, elle avait raison. C’était lui qui avait merdé. Il était un père indigne. Si jusque-là il s’en doutait dans le fond, maintenant il en avait la confirmation.

Joshua déglutit difficilement, alors que Risa lui avouait qu’elle ne le reconnaissait plus, que l’homme qu’elle avait vu ce soir n’était pas celui avec qui elle avait passé ces dernières semaines, où ils avaient vécu comme une vraie famille, heureux et unis. Le trentenaire serra la mâchoire, tentant de tarir ses larmes. Il n’osait toujours pas la regarder. Il se contentait d’encaisser en silence. Il souffrait, il s’en voulait, et il avait peur, peur qu’elle le haïsse, qu’elle le dénonce. Qu’elle l’abandonne. Mais que pourrait-elle faire d’autre ? Ce qu’il venait de faire n’était pas acceptable. Pas pour quelqu’un de bien comme l’était la brune. Le Britannique essaya de parler, de lui dire qu’il était désolé, mais les mots ne sortaient pas. A la limite, il se remettrait juste à sangloter comme un idiot honteux. Elle ne le reconnaissait plus, et à vrai dire, lui non plus. Il se sentait juste perdu, dépassé. Le monde autour de lui semblait tourner à une vitesse irréelle, il n’osait même pas se redresser. Les paroles de son opposée parvenaient à ses oreilles, mais comme un écho lointain, comme s’il était en train de rêver. Ou plutôt, comme s’il était en train de nager en plein cauchemar. L’empathe allait rentrer avec Kenneth. Elle ne pouvait pas continuer comme ça. Elle ne le voulait pas auprès du petit garçon, car il était dangereux.

Elle le voyait enfin comme un monstre. Comme le monstre qu’il était. Ce qu’il redoutait était enfin en train de lui arriver.

Puis elle partit, avec son fils dans ses bras. Et la porte se referma. Après de longues secondes sans réaction, Joshua se laissa choir complètement par terre, pleurant de toutes ses forces, gémissant de douleur et de désespoir. Au bout de quelques minutes, le brun décida de se reprendre une bonne fois pour toute, comme si sa nature d’ange était en train de jouer le rôle de pilote automatique. L’homme se releva enfin, essuya ses joues et sortit son téléphone, composant rapidement un numéro. Il avait déjà perdu trop de temps, bêtement. Il fallait qu’il sorte d’ici au plus vite, avant que quelqu’un n’arrive. 

« Alô. J’ai besoin d’un service. Vite. »




Une heure et demie plus tard, la scène de crime avait déjà été nettoyée, les corps avaient disparu. Aucune preuve ne le relierait à ce meurtre, ou du moins le croyait-il. Il avait fait ce qu’il avait à faire, il avait tué ces types parce qu’il était certain qu’ils n’hésiteraient pas à le faire avant qu’il ne le fasse. On l’avait attiré dans un piège, et il le savait. C’était pour ça qu’il avait agi, pour ne pas se retrouver à la place de ces deux-là, mort. Sa seule véritable erreur ce soir, c’était d’avoir pointé son arme sur Risa et Kenneth. Il avait paniqué, il avait laissé son instinct de survie – ou son instinct d’ange, comme vous voulez – prendre le dessus. Il n’aurait pas dû, mais il l’avait fait. Maintenant qu’il était plus calme, qu’il avait repris contenance, il s’en rendait compte, et même s’il s’en voulait toujours, il comprenait. Est-ce que Risa pourrait-le faire elle aussi ? Peut-être. Il ne lui en voudrait pas si elle refusait de le voir. Maintenant qu’elle avait vu à qui elle avait affaire, cela ne le surprendrait pas. Il avait essayé de la prévenir, pourtant. Mais ils avaient décidé de croire que ce lien entre eux pouvait effacer toutes les différences qui les séparaient. Jusqu’à très récemment, lui-même y avait cru. Ce soir, il n’y croyait plus vraiment, malheureusement. 

L’ange s’engouffra dans la maison. Son regard chercha Risa, timidement. Il arborait un air clairement plus froid que quand elle était partie avec Kenneth, mais il était plus calme. Il s’était ressaisi, même si dans le fond, il était encore pas mal secoué. Finalement, ses prunelles trouvèrent celles de Risa. Il la regarda pendant de longues secondes, sans savoir quoi dire. C’était dur de savoir qu’il l’avait déçue. Pire, qu’il l’avait effrayée, qu’il l’avait mise en danger lui-même. Sans parler de son fils, ce petit garçon innocent. Oui, Joshua s’en voulait, il s’en voulait à mort. Le journaliste baissa son regard, avant de se racler la gorge. A peine s’il arrivait à parler. Malgré son calme apparent, il était une épave à l’intérieur, en plein naufrage. 

« Je sais que... ces mots n’y changeront rien, mais... Je suis désolé, Risa. Vraiment. J’suis désolé d’avoir pointé un flingue sur toi et Kenneth. J’suis désolé de t’avoir brisé le cœur. D’être une énième déception pour toi. Et j’suis désolé de t’avoir laissé croire que j’étais quelqu’un de bien. Car je ne le suis pas. »

Sa voix était douce, mais brisée. La sincérité était écrasante, elle pesait lourd dans sa gorge. Le brun finit par aller s’asseoir sur le canapé. Il s’était changé après avoir quitté son ancien appart, il avait même brûlé les vêtements qu’il portait avant. Il était clean, sans aucune trace de quoi que ce soit. Peut-être que ce serait la dernière fois qu’il s’assiérait sur ce canapé...  Mais avant de partir, avant de laisser ce rêve derrière lui pour de bon, il fallait qu’il s’explique. Il lui devait ça. Joshua lui tendit une boîte avec plein de photos, de documents, des mots avec des menaces, y compris celle concernant son fils. L’ange laissa son opposée découvrir son passé sombre, avant de reprendre.

« Si tu ne m’as pas reconnu ce soir... c’est juste parce que tu ne connais pas mon autre côté. Mon côté sombre. Mes sales secrets. Des secrets que quelqu’un a découvert, apparemment. Cela fait des semaines qu’ils m’en envoient des preuves, qu’ils jouent avec mes nerfs. En retour, ils ne demandent rien pourtant, même pas d’argent... Rien. Ils me montrent juste qu’ils sont au courant de tout ce que j’ai fait. Je ne suis pas un innocent, Risa. Je ne suis pas quelqu’un de bien... C’est moi qui ai fait mettre le feu aux preuves que le Clan Elfe avait réussi à trouver pendant des années contre le gouvernement angélique. C’était leur chance de punir enfin les Anges pour le Grand Incendie, et j’ai fait en sorte qu’il n’en reste que des cendres. J’ai aidé à ébruiter des infos sur le Surnaturel aussi, j’ai attiré des journalistes du monde entier à Réversa. La Révélation... c’est aussi à cause de moi. Si on est tous coincés dans cette ville, c’est aussi à cause de moi. »

Les larmes lui montèrent aux yeux, encore une fois. La culpabilité le rongeait, et s’ils étaient vraiment liés, elle le saurait. Il s’en voulait. Il s’en voulait surtout de la décevoir comme ça... Mais la vérité, pourtant, c’était que l’ange en lui ne regrettait pas tout ce qu’il avait fait. Il avait voulu monter en grade, gravir les échelons... Et il avait donc fait ce qu’il fallait pour, tout simplement. 

« Même avant... Je ne faisais pas partie du gouvernement des Anges, je n’étais qu’un simple porte-parole dans la presse, je n’étais qu’un jeune journaliste... Ou du moins, c’est ce que j’aimais me dire quand je doutais. Mais la vérité est que j’étais de leur côté. Je ne parlais pas de leurs crimes... je faisais comme s’ils n’avaient jamais existé. Pendant toutes ces années où je n’ai pas fait partie du gouvernement, je me suis toujours dit que je n’y étais pour rien, que j’étais clean. Ils avaient tué et torturé des gens, mais moi pas. Car je n’avais jamais eu mon rôle à jouer au sein du gouvernement. Au fait, je n’étais pas un vrai ange... je n’avais aucun poste important, je n’avais pas de pouvoir. C’est pour ça que j’ai décidé de prendre les devants à Bristol. Car j’en avais marre de n’être qu’un simple figurant. J’avais besoin de... Pouvoir. De donner un sens à ma vie. Car j’étais un raté. Alors, j’ai fait tout ce qu’il fallait pour y arriver, coûte que coûte, je l’ai fait sans rechigner... C’était la mission de ma vie. Et tout allait bien, jusqu’à ce que Kenneth, puis toi ensuite, ne débarquiez dans ma vie. Vous avez tout chamboulé. »

L’ange baissa son regard clair, avant de reprendre.

« Tu ne me comprendras jamais. Personne ne me comprendra jamais. C’est pour ça que... » Il soupira, angoissé. Il marqua une courte pause. Pourquoi lui parler de son passé, de son parcours ? Il fallait qu’ils parlent de ce qui s’était passé ce soir surtout. « J’ai tiré sur ces types pour me défendre, Risa. Crois-le ou non, mais je voulais juste nous protéger tous les trois. Je sais que tu me regarderas plus jamais de la même façon, et que tu ne me pardonnerais jamais, mais sache que je t’aime, et que j’aime mon fils. Et que jamais... Jamais je ne lui ferais... du mal. »

Les larmes coulèrent, lui nouèrent la gorge, plus fortes que lui. Elle avait vraiment cru qu’il lui ferait du mal... Cette simple idée neutralisait l’ange en lui et lui brisait son âme en mille morceaux.

« Je ne suis pas quelqu’un de bien... mais je ne suis pas un monstre. » 

Dit-il, avec toute la conviction dont il pouvait faire preuve. Peut-être que comme ça il y croirait vraiment. Le Britannique essuya ses larmes et respira un bon coup pour ne pas éclater à nouveau en sanglots. 

« Je peux disparaître de ta vie, si tu veux. Ou... on peut juste se voir une fois par mois, histoire de ne pas tomber malades à cause du lien. Et... tu peux garder Kenneth, car il mérite quelqu’un comme toi. Pas un père comme moi. Je haïssais ma mère, mais j’suis pire qu’elle. »

Même s’il le disait avec une certaine froideur, ce n’était pas ce qu’il voulait au fond de lui. Tout ce qu’il voulait, c’était qu’elle le pardonne. Mais le pourrait-elle ? 

[HJ : OMG, sorry pour la longueur XD]

made by black arrow

Careful, it’s dark inside

Risa & Joshua

Il lui devait des explications, c’était la moindre des choses après ce qu’il lui avait fait subir. Alors, même si c’était dur, même si la culpabilité lui nouait la gorge, Joshua décida de s’ouvrir enfin pour de bon. Lui expliquer pourquoi il avait agi de la sorte. Lui dire qui il était réellement. Lui raconter tout ce qu’il avait fait, ses sombres secrets, que quelqu’un menaçait désormais d’exposer au grand jour afin de le détruire. Risa, de son côté, restait silencieuse, l’écoutant parler, ce qui facilitait quand même un petit peu la tâche. Ce n’était pas facile pour l’ange d’ouvrir ainsi son cœur, surtout quand il avait si peur de la perdre. Qu’il le veuille ou pas, la jeune femme était sa moitié d’âme, et il l’aimait. Il avait trouvé le bonheur à ses côtés, un autre type de bonheur qui n’avait rien à voir avec le pouvoir, avec la politique. Et cela lui avait fait tellement de bien. Il s’était senti revivre tout au long de ces derniers mois... Même s’il restait toujours un ange, cela l’avait tout de même changé. L’idée de perdre Risa et Kenneth le terrifiait plus qu’il ne saurait le dire.

Finalement, son opposée réagit, lui montra son agacement face au fait qu’il n’ait pas été capable de lui faire confiance et de lui raconter tout cela avant. Joshua baissa son regard, qui se posa sur les photos éparpillées sur la table. Il aurait pu le lui dire, demander de l’aide, tenter de les protéger... Sauf que non. Il avait préféré garder ses secrets. Il avait été égoïste, il s’était comporté en putain d’ange égoïste et n’avait même pas été foutu de résoudre le problème par lui-même au moins. Le Britannique arrivait à peine à regarder la brune en ce moment. Il s’en voulait lui aussi. Ce n’était pas elle le problème, c’était lui. Le journaliste déglutit difficilement alors qu’elle lui disait ses quatre vérités. Puis il releva ses prunelles bleues vers la criminologue alors qu’elle parlait de son fils, ou plutôt de leur fils. Elle le voyait aussi en tant que tel, voire plus que lui... Il n’avait pas le moindre doute qu’elle ferait une excellente maman pour Kenneth. Elle méritait beaucoup plus que lui de le garder. Lui, il était un père indigne, qui ne pensait qu’à sa poire. En fait, il ressemblait à sa lycane de mère, il ne valait pas mieux qu’elle, ange ou pas. Le trentenaire passa une main sur ses paupières, fatigué et coupable. Il était en train de foutre en l’air leurs vies, il était en train de les traumatiser encore plus avec ses conneries, dont celles de ce soir, impensables.

« J’suis désolé. »
Murmura-t-il, avant de se relever pour s’éloigner un peu. Le souffle court, les larmes au bord des yeux, Joshua tenta de reprendre contenance. Il détestait toujours autant ces faiblesses, mais... Avec elle, il ne pouvait pas s’en empêcher, surtout quand sa déception, sa colère et sa tristesse le transperçaient – merci le lien qu’ils partageaient. Il se retourna finalement vers la jeune femme, encaissant ses reproches sans sourciller. Il avait tant de choses à lui dire, mais... Il n’en avait pas la force. Il était juste désolé. Il était désolé de ne pas avoir été à la hauteur, de ne pas avoir su se contenter de ce qu’il avait, d’être heureux avec elle et Kenny. Encore une fois, ce n’était pas elle, et encore moins son fils le problème. C’était lui, c’était l’ange en lui. Et pourtant, pour rien au monde il ne reviendrait en arrière... Il était un ange et fier de l’être. Ou non ? Dans le fond, il n’en savait plus rien. Joshua se sentait juste complètement perdu, sans savoir quoi faire ou dans quelle direction aller.

Laissant Risa s’exprimer à son tour, l’Anglais sentit son cœur vibrer lorsqu’elle dit que, malgré ses cachotteries et tous les problèmes que cela impliquait, et même malgré ce qu’il avait fait ce soir, elle était encore et toujours amoureuse de lui. Les yeux de l’ange se plongèrent dans ceux de la brune, comme si elle était la toute dernière lumière qui pourrait l’empêcher de sombrer pour de bon. En réalité, c’était peut-être vraiment le cas. Elle voyait du bon en lui, et elle l’aimait. Elle avait toujours été là pour le soutenir. Plus qu’il ne s’en était jamais rendu compte, probablement. Enfin... Apparemment, il ne s’était rendu compte de rien, rien du tout. S’emparant de l’enveloppe qu’elle lui jeta, l’ange regarda les photos d’une scène de crime. Sa respiration s’accéléra malgré lui lorsqu’elle lui expliquait de qui il s’agissait. Le Peterson releva son regard surpris vers son opposée.

« Risa... »

Elle avait franchi le pas et s’était enfin vengée de ses faux parents, qui lui avaient gâché son enfance. Elle les avait retrouvés et les avait fait abattre. Et elle n’hésiterait même pas une seconde si c’était à refaire. Pensif, Joshua posa l’enveloppe sur la table, juste à côté des photos qui prouvaient ses propres crimes. Il n’en revenait pas. Il ne s’était aperçu de rien, trop pris dans sa paranoïa et ses propres angoisses... Après de longues secondes sans réaction, où les révélations de Risa, puis sa déclaration d’amour l’avaient secoué dans tous les sens, Joshua finit par avancer de quelques pas, s’approchant de sa moitié d’âme. Il l’aimait aussi, il n’en avait pas le moindre doute en cet instant. Et le fait qu’elle ait fait tuer quelqu’un n’y changeait rien, au contraire ; ça les rapprochait même à ses yeux. Il la comprenait, et il espérait que, dans le fond, elle pourrait vraiment le comprendre un jour. Après tout, si elle ne pouvait pas le comprendre, qui d’autre pourrait le faire ? Arrivé à quelques centimètres de la Réversienne, l’ange prit doucement ses mains dans les siennes, tandis qu’il la regardait avec des yeux encore larmoyants, mais sincères.

« Je ferais tout pour toi. Je ferais tout. Je t’aime, Risa. J’avais... J’avais juste... peur. Peur de te perdre. J’aurais dû tout te dire, mais je n’ai fait que merder, tout ça parce que j’suis un putain de trouillard. J’suis tellement désolé. »

Sa main se posa sur la joue de la jeune femme, tendrement.

« T’es une femme exceptionnelle, et j’suis très fier de toi. Moi... j’suis juste un idiot d’ange qui a peur d’être heureux, qui ne sait pas trop comment faire... Qui se croit très fort, mais qui est juste paumé depuis qu’il se souvient d’exister. Pour moi, le synonyme du bonheur, c’était le pouvoir. Toi... tu m’as fait découvrir un autre type de bonheur. Et je le veux. Je veux être heureux à tes côtés. Toi et moi, contre le monde... si tu veux toujours de moi, avec mes qualités et mes défauts. Car moi, je te veux, je te veux toute entière. »

Joshua colla doucement ses lèvres aux siennes, avant de l’embrasser plus longuement. Il voulait se rattraper de toutes les manières possibles et imaginaires, à commencer dès ce soir.

« Je te veux comme si c’était la première fois. »

Et il l’embrassa à nouveau, passionnément, la serrant contre lui, humant son parfum, laissant la chaleur de leur étreinte et de leur lien l’envelopper. Ce lien le rendait fou, comme à chaque fois, et lui faisait oublier tout le reste, telle une potion magique.

made by black arrow

Careful, it’s dark inside

Risa & Joshua

Faire confiance aux autres n’était pas chose aisée pour quelqu’un comme Josh. Ce n’était déjà pas le cas quand il était encore un simple humain, alors imaginez en tant qu’ange. Ce n’était pas facile pour lui. Et pourtant, il aimait Risa et Kenneth, ça, il en était sûr et certain. En réalité, le problème ne venait pas d’eux, mais bel et bien de lui, de ses peurs et de ses doutes. Il ne répondit rien, se contentant de regarder brièvement son opposée. Il s’en voulait et pouvait à peine le cacher. Mais bon, il avait de quoi. Ce soir, il avait merdé au plus haut point, c’était indéniable. Mais pouvait-il encore sauver sa relation avec Risa, malgré tout ? Là était la question. Quand il y pensait, rationnellement, il en doutait... Mais quand ce lien qui les unissait s’emparait de lui, il n’en doutait même plus. Ce lien, c’était la seule certitude qu’il avait, ou l’une des seules. Sans presque s’en rendre compte, il s’était laissé emporter et il se retrouvait à présent collé contre le corps de la brune, ses lèvres cherchant celles de la criminologue. Elle était sa bouée de sauvetage, alors oui, sa vie en dépendait. Il ne voulait pas la perdre, c’était la dernière chose qu’il voulait. Et il le lui montra, du mieux qu’il pouvait en cet instant.

Vivant. Elle le faisait se sentir vivant, comme personne d’autre n’avait jamais su le faire, et d’une autre façon que celle propre à son angélisme. Et ça, ça n’avait pas de prix, c’était inexplicable et indescriptible. Le journaliste se laissa tomber sur le canapé, tandis que la brune prenait littéralement le dessus sur lui. Ses sens vibraient, son regard était inévitablement plongé dans le sien. L’ange en lui se demandait si elle ne faisait justement que jouer avec lui pour ensuite le larguer, mais il préférait ignorer cette voix perfide et la laisser faire. Il allait devoir être convaincant ? Ça alors... Un léger sourire en coin se dessina sur les lèvres du trentenaire. Ça, il savait le faire. Même s’il fallait avouer que là, la situation ce soir était loin d’être ordinaire.

« Plusieurs même. »

Murmura-t-il d’une voix rauque et chaude, tandis que ses lèvres cherchaient les siens. Pas habitué à être sexy, jouer et sentimental ? Peut-être bien, effectivement. Surtout sentimental, oui. La réponse à sa question, il ne l’avait pas, même s’il se la posait depuis longtemps. Comment allait-il se sortir de cette situation ? Comment pouvait-il s’y adapter ? Devait-il l’accepter, se résigner ? Se laisser aller, laisser son humanité s’exprimer en renonçant à ses principes angéliques ? Peut-être bien. Peut-être bien qu’il était temps d’y renoncer et de vivre comme un simple humain, du moins quand il était aux côtés de Risa. Lui faire confiance, comme elle lui demandait. S’appuyer sur elle pour surmonter la situation compliquée à laquelle il devait faire face. L’ange la regarda pendant quelques secondes, une certaine lueur de défi flottant dans ses prunelles bleues. Puis, quand il s’apprêtait à faire durer ce baiser, le Peterson entendit un bruit. Tournant la tête, le jeune père aperçut la petite silhouette de Kenneth, qui venait de se pointer dans le salon. L’ange redouta, le temps d’un instant, que son fils lui en veuille pour ce qui s’était passé ce soir, mais la réaction de son fils effaça rapidement ses doutes. Un sonore « papaaaaa» résonna dans la pièce, tandis que l’ange se redressait et qu’il étirait un sourire sincère. Eh bien, le petit venait de débarquer au mauvais moment, c’est vrai, mais le trentenaire était ravi et soulagé de voir son fils se jeter dans ses bras comme si rien n’avait changé.

« Qu’est-ce que tu fais là, Kenny ? Je pensais que tu dormais. »

Dit-il d’une voix rieuse, alors que ses bras entouraient le gamin. Apparemment, il avait entendu sa voix et avait décidé de venir voir son paternel. Le lien avec son fils, que l’ange avait longtemps cru impossible, était bel et bien là, réciproque et de plus en plus fort. Tout comme celui avec Risa. Ils étaient sa famille, il n’y avait plus aucun doute là-dessus. Désormais, c’était à lui d’arranger les choses... Et ça allait prendre du temps et beaucoup d’efforts. Mais il était prêt. C’était ça ou sombrer complètement.

made by black arrow