Dans le deuil, les liens familiaux sont les plus importants | Thea & Baxter

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Dans le deuil, les liens familiaux sont les plus importants

Anthea

Baxter

Ethel

Je suis en train de raccompagner un patient à la porte de mon bureau, notre séance est terminée et il connaît le chemin pour sortir du bâtiment. Je lui serre la main en lui souhaitant une bonne journée et le regarde partir. Une routine bien huilée qui n’a rien de très important en soi. Sauf qu’aujourd’hui, à peine la porte se ferme derrière moi que je ressens une étrange sensation dans la poitrine et ma tête se met à tourner. Je m’adosse contre la porte, histoire de reprendre mes esprits et faire passer cette impression d’oppression. Ma gorge se serre et ma respiration se coupe momentanément. Je ne sais pas ce qui m’arrive mais avant que je n’ai pu réellement identifier ma douleur, elle s’évapore pour laisser place à une autre sensation, indescriptible…

Je me retourne sur le lit et regarde le ciel par la fenêtre. Je n’arrive pas à penser à autre chose qu’à ce moment où j’ai su qu’il arrivait quelque chose à ma jumelle. Je serais incapable de l’expliquer et si je passais devant un confrère psy, peut-être me trouverait-il une quelconque déviance mentale… Quoi qu’il en soit, cela fait des jours que je ne fais plus rien, ou presque. Je passe le plus clair de mon temps dans sa chambre à serrer son oreiller contre ma poitrine et je pleure. Je prie n’importe quel dieu, sur terre comme en enfers pour qu’il me la ramène, pour revenir en arrière pour que ce moment n’arrive jamais. Je sais que je suis en plein processus de deuil, probablement entre dans la phase de négociation. Je devrais pouvoir mettre à profit les conseils que je donne à mes patients. Mais j’en suis totalement incapable. Je n’ai même pas réussi à ne pas passer par la case “colère”, en témoigne l’état de ma propre chambre et du salon.

« Tu n’as pas le droit de me laisser ! »
La lampe vole dans l’appartement pour aller s’écraser contre un mur. C’est l’énième objet qui traverse le salon sous l’effet de ma colère. Je lui en veux terriblement. Elle n’a pas le droit de me faire ça. On s’était promis de ne plus jamais se quitter. Elle n’a pas tenu sa promesse et elle m’a laissé !

Heureusement Anthea a eu le courage de ranger un peu. Un courage que je n’arrive pas à avoir. Ou que je ne veux pas. Je ne veux pas croire à sa disparition. Je veux croire qu’elle va passer la pas de la porte et venir s’allonger à mes côtés. Je veux que l’on parle encore pendant des heures, de tout et de rien. Je la veux dans ma vie, tout simplement. Comment est-on censé surmonté une telle épreuve ? Elle est ma jumelle, une partie de moi et je ne veux pas vivre sans elle. Comment le pourrais-je ?

J’entends des pas dans l’appartement. Il s’agit sûrement de Thea qui sort Nasty. Je n’ai même l’envie de le faire moi-même, j’en ai presque honte. Presque. Quelque part, je sais qu’il est entre de bonnes mains et ça me permet de rester cloîtrée chez nous… Chez moi. Je n’aime pas cette idée. Je me suis habituée à vivre avec elle. A la voir tous les jours, ou presque. A sentir son parfum dans l’appartement, à voir ses affaires.

Mon portable sonne de nouveau, je n’ai pas envie d’aller le chercher pour savoir de qui il s’agit. Je me fiche complètement de qui essaye de me joindre. Je sais que ce n’est pas Thea ou Baxter, ce n’est pas l’une de leur chanson attribuée. Alors qui que ça puisse être, je m’en fiche. Ca n’a aucune importance.

Je finis par m’assoir sur le lit, l’oreiller toujours contre moi, les jambes repliées et les bras autour d’elles. Je suis fatiguée. J’aimerai dormir un peu mais dès que je ferme réellement les yeux, je la vois. Son corps étendu à la morgue. Elle est si froide.

Je secoue la tête, je ne veux pas la revoir ainsi. Ce n’est pas ma soeur. Ce cadavre n’est pas elle. Et malgré les jours qui ont passé depuis ce jour, je n’arrive toujours pas à l’accepter. Du moins, pas comme il le faudrait.

J’entends la porte qui finit par s’ouvrir. Combien de temps suis-je restée dans le vague ? A ne penser à rien pour qu’elle rentre déjà ? Difficilement, je m’extrais du lit. C’est devenu une obligation. Si je ne veux pas qu’elle rentre dans sa chambre, alors je dois en sortir pour montrer que je suis toujours vivante, même si ma tête fait peur à voir. D’ailleurs, je ne veux plus voir un seul miroir pour le moment. Me voir n’est certainement pas la meilleure chose idée qui soit. Du moins si je veux garder mon calme. Pieds nus et en survêtement -qui me sert de pyjama-, je sors de la chambre pour me diriger dans le canapé. J’ai l’impression d’être un zombi. Je me déplace d’un endroit à un autre sans réel envie. Je sais juste pourquoi je le fais. Et dire que je ne suis même pas capable d’agir comme une grande soeur. J’en suis tout simplement incapable. C’est au dessus de mes forces. Je fini finalement par jeter un regard vers l’entrée et j’observe Thea. Je devrais être heureuse de la voir. Au fond, je le suis. Mais elle ne m’aide pas. J’ai envie d’aller la prendre dans mes bras et la serrer fort contre moi. Une attitude que je fais bien trop souvent ces derniers temps. Ne suis-je pas censée montrer l’exemple ? J’aimerais et pourtant, je n’arrive pas à trouver cette force. Je ne veux pas la trouver. J’esquisse alors un faux sourire, histoire d’essayer de leur montrer que je vais bien.

« Tu n’aurais pas fait trop de courses ? »

C’est grâce à elle que je mange -plus ou moins- tous les jours. Mais là, ça fait quand même pas mal de trucs. Et puis, partir sur ce genre de sujet ça peut éviter le sujet trop sensible à aborder.

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Ethel & Baxter

La nouvelle l’avait cloué sur place. La terrible annonce. Perséphone était morte. Le père Carlton avait appelé, pour une fois elle avait répondu. Il lui avait annoncé la nouvelle. C'était impensable. Elle ne pouvait pas mourir, pas elle, pas sa grande sœur. Malheureusement, la nouvelle avait été confirmé. A partir de cet instant, Anthea s’était inquiétée pour Ethel et elle s’était occupée d’elle. Lui offrant son aide et sa présence quand elle en avait besoin.

Pendant des années, Ethel avait été là pour elle, maintenant, c’était à elle de prendre soin de son aînée. Elle ne pouvait pas l’abandonner, pas alors qu’elle a besoin d’elle. Perdre sa jumelle devait être une horrible sensation. Remarque qu’elle ne connaissait pas non plus la sensation d’avoir une jumelle. Mais d’après ses observations, c’était quelque chose d’unique et de fort. Quand l’elfe se trouvait entre les jumelles, elle se sentait parfois de trop, à part du duo fraternel. Elle comprenait et l’acceptait tant bien que mal. Maintenant que Persephone n’était plus là, il fallait qu’elle soit là pour Ethel.

Parfois, Anthea avait l’impression de ne servir à rien, de ne pas pouvoir l’aider parce qu’elle n’était pas Elle. C’était dur. Mais elle le comprenait et l’accepter. Elle aussi avait son deuil à faire, mais elle ne pourrait pas tant qu’elle n’aurait pas coincé le coupable. La colère n’était-elle pas une étape du deuil ? Même si ce n’était pas l’amour fou entre Perséphone et elle, elle ne pouvait laisser vivre le meurtrier. Elle ressentait le besoin presque viscéral de le faire payer d’une manière ou d’une autre. Mais elle gardait son intention de mener l’enquête cacher à Ethel, pour ne pas qu’elle s’inquiète.

L’elfe promenait Natsy avec un grand plaisir, cela leur faisait du bien à tous les deux. Mais avant de rentrer, elle fit quelques courses pour la soirée et le reste de la semaine. C’était elle qui s’occupait de l’intendance ces derniers jours, du chien aussi, de tout en fait. Elle faisait son maximum pour que sa sœur n’ait rien d’autre à faire. Chargée par ses achats d’un côté et le chien de l’autre, Thea rentrait à l’appartement. Provisoirement, elle était venue s’installer chez elles. Enfin, cela n’avait rien d’officiel, mais elle dormait souvent dans leur appartement. L’elfe squattait le canapé, refusant d’occuper la chambre de la disparue. Parfois elle se glissait dans le lit d’Ethel pour l’apaiser quand elle l’entendait pleurer. Ce n’était pas simple pour elle, parce qu’elle ne savait pas comment réagir, comment l’aider au mieux. Mais elle essayait, faisant de son mieux pour être là, mais sans vouloir prendre la place de Persephone.

Entrant dans l’appartement, Thea posa le sac de course et détacha Natsy, avant d’enlever sa veste et ses chaussures. Le temps s’était rafraîchi sur Bristol, mais cela lui avait fait du bien de prendre l’air et de marcher. Déposant ses affaires et vidant ses poches, la réaction du chien lui indiquait qu’Ethel approchait. La brune se tournait pour lui sourire. Voir Ethel aussi triste et affligée, lui faisait mal au cœur.

“ Mais non. ” répondit-elle en observant les deux sacs de courses qu’elle avait ramené. D’ailleurs, elle commença à les ranger. “J’ai fait le plein en glace, en pâtes, pizza, j’ai pris de quoi faire des cookies ! Ainsi que de la tequila et de la vodka. ”

La base d’une alimentation réconfortante et basique. La cuisine n’était pas le domaine de compétence dans lequel Thea excellait mais elle avait assez de bases pour se nourrir simplement. Elle plia les sacs, puis ajouta.

“ Au fait, Bax’ doit passer ce soir, je l’ai invité à venir manger. J’me suis dit que ça nous ferait du bien. “

Puis Baxter faisait partie de la famille. C’était important de ressouder les liens familiaux.

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Ethel, Thea & Baxter

Salut, les amis ! Ça fait un bail, hein ? Eh oui, pas faux... Comment ça va, bien ? Cool. De mon côté, c’est pas vraiment la joie absolue, mais je fais de mon mieux. Je vous promets que je fais de mon mieux, même si mon mieux ne rime à rien parfois. Ces derniers temps ont été durs, très durs à vivre pour moi. Ce n’était pas une nouveauté en soi, mais la vie est vraiment une pét@sse cruelle et manipulatrice, plus que jamais je m’en suis rendu compte. J’ai le cœur brisé, l’âme en miettes. Je ris, mais je suis triste là-dedans. Je mange, mais rien n’a le même goût qu’avant. Je fais du Baxter, mais souvent c’est juste pour jouer la comédie. Comme si rien n’avait changé... Comme si je n’avais pas changé. Si j’ai changé ? Je reste le même qu’avant, mais effectivement, je ne suis plus la même personne. Ca sonne un peu absurde ? Ouais, je sais. Mais dans ma tête, cela a du sens, vraiment. Car c’est vrai.

Cela fait des semaines que je n’ai pas bien dormi la nuit. Je rêve souvent de Perséphone. Et, quand je suis réveillé, j’suis triste, ou en colère, ou les deux à la fois. Le boulot, ça aide, ça me change les idées, mais ce n’est pas facile tous les jours de faire semblant que je vais mieux. Je le sais, pourtant : je ne peux me permettre de perdre mon boulot au Blue Moon ; si je le perds, j’suis dans la merde. C’est ma bouée de sauvetage, une petite oasis où ma santé mentale est plus ou moins à l’abri. Là-bas, j’suis surveillé, protégé en quelque sorte. Là-bas, j’suis le Baxter rigolo, sans filtre, qui fait rire tout le monde. Néanmoins, loin de tous les regards, je ne ris pas. Je pleure, et je bois. Ou pire. Oui, j’ai craqué, cela fait un moment déjà. Mais en même temps, qu’est-ce que vous croyiez, que je n’allais jamais replonger ? Pff, bien sûr que j’allais replonger. C’était juste une question de temps. Dans le fond, je le savais déjà... Que je n’étais pas assez fort pour digérer ma peine comme le font les gens normaux – enfin, si seulement ça existe vraiment, les gens normaux. Non, je ne suis pas fort, moi. J’suis juste un elfe paumé, toujours le même elfe paumé que j’étais il y a presque dix ans, quand le Grand Incendie m’a enlevé mes parents et mes amis. Toujours le même elfe paumé que j’étais il y a cinq ans, quand j’ai fait cette putain d’overdose. Toujours le même elfe paumé que j’étais il y a quelques semaines encore, quand ma sœur aînée était encore en vie. Dans le fond, je reste toujours le même, vous voyez.

Est-ce que le temps pourra apaiser la douleur ? Est-ce que je serai capable de remonter la pente, d’y croire encore ? Bien que toujours paumé, je me sentais mieux ces derniers temps, j’avais trouvé un semblant d’équilibre. Les cicatrices du passé étaient toujours là, mais elles ne me faisaient plus souffrir. J’avais de l’espoir, un tout petit peu, pas beaucoup beaucoup, mais j’en avais. Aujourd’hui... Difficile de dire qu’il est là, l’espoir. Alors que je m’apprêtais à passer la soirée cloîtré chez moi en train de me bourrer la gueule, histoire de ne penser à rien, de ne ressentir rien, un message de Thea change mes plans. Le temps d’un instant, je me sens coupable. J’ai encore deux sœurs, et je devrais les épauler davantage. J’ai perdu Persé, mais je ne les ai pas perdues elles, du moins pour l’instant. On devrait passer plus de temps ensemble, se serrer les coudes. Même si j’avais déjà un peu trop bu, j’étais suffisamment lucide pour m’en rendre compte et, du coup, j’accepte l’invitation. Peut-être que ça me fera du bien d’être avec Ethel et Thea. Ou peut-être que la tête d’Ethel me rappellera juste que Persé n’est plus là, et qu’elle ne reviendra plus jamais. C’est injuste, mais c’est comme ça. Je sais que ce n’est pas sa faute si elle lui ressemble comme trait pour trait. D’ailleurs, je ne peux même pas imaginer ce que ça fait de perdre sa jumelle... Bref, il faut que j’y aille quand même.

J’enfile un t-shirt et ma veste en cuir, puis je quitte mon appart mieux. Quelques minutes en voiture plus tard, j’arrive dans le quartier où habitent mes deux sœurs. J’ai encore un peu la tête qui tourne, mais je me contente de passer une main sur mes paupières, puis je me dirige vers chez elles. Je toque finalement à la porte, faisant un effort pour leur adresser un sourire digne de ma personne lorsque l’on vient m’ouvrir.

« Votre Babax national est arrivé, baby ! »

Un rire moqueur s’échappe de ma bouche, avant que je n’aille déposer un baiser sur la joue de Thea, puis sur celle d’Ethel. J’essaie de garder le sourire et cet air désinvolte que tout le monde me connaît, mais... Bordel, la regarder... Ça fait bizarre. Et ça fait mal. Mon cœur se serre, et je me déteste pour ça. Je pose une main sur l’épaule d’Ethel, la caressant doucement. Je leur adresse un petit sourire en coin, le plus sincère possible.

« Vous m’avez manqué, vous deux ! Merci de m’avoir invité... c’est gentil. Par contre, j’suis sérieux : je crève la dalle, bordel ! Y’a de la bonne bouffe ce soir ou quoi ? »

Dis-je, avant d’aller direct m’affaler dans le canapé. Ah, le monde tangue un peu moins comme ça, cool !

Bah quoi ?

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Anthea

Baxter

Ethel

Je suis obligée de sourire face à la réponse de ma soeur, surtout lorsque j’observe les deux sacs, alors que nous ne mangeons pas forcément beaucoup ses derniers temps; notamment moi. Je m’approche d’elle, histoire de l’aider à ranger les quelques courses parce qu’elle ne devrait pas avoir à s’occuper autant de moi. J’en ai bien conscience et je me ferais pardonner. Je range les aliments qui vont dans le frigo et je me tourne vers elle lorsqu’elle me fait part de son dernier achat. Ce n’est décemment pas bien de tomber dans ce genre de vice et pourtant, qu’est-ce que cela peut faire du bien. Ca anesthésie tellement l’esprit que la douleur semble s’estomper et n’être plus qu’un murmure.

Quant à l’annonce de l’arrivée de Baxter, je me fige légèrement et je me jette un coup d’oeil. Je suis sûre que je fais peine à voir. Il y a des jours mieux, où je prends la peine de faire comme si de rien n’était, du moins, le temps de me lever et de m’apprêter. Ce doux moment de presque bien-être où la réalité n’est pas encore revenue à la charge… Bref. Je ne m’égare pas davantage et fais une petite moue.

« Je crois que tu as bien fait. » Je m’approche d’elle pour un petit câlin et lui souris plus sincèrement. « Merci Thea. »

Lorsque je la lâche, je décide de laisser de côté ma peine, ou du moins, de la masquer pour la soirée. Je lui dois bien ça. Alors je m’étire et ajoute.

« Je vais me prendre une douche et je fais les cookies ensuite. »

Je disparais dans ma chambre, le temps de prendre mes affaires, jean et pull bleu nuit et je file sous la douche. J’ignore toujours les miroirs présents dans l’appartement. Une chance que ma soeur et mon frère ne peuvent pas avoir. A moins qu’ils ne me mettent un sac sur la tête… Ma stupidité m’arrache un sourire alors que je me glisse sous l’eau. J’ai mal agit. Au lieu de me renfermer sur moi-même pour noyer mon chagrin, j’aurais dû être plus présente pour eux. Je suis la grande soeur après tout. A moins que me voir ne leur rappelle celle qu’ils ont également perdu. Je ne saurais le dire. Mais je vais essayer de faire de mon mieux, ça ne peut plus durer après tout. Des mots plus faciles à penser qu’à mettre en pratique…

Quelques instants plus tard, je sors prête, coiffée -du moins une queue de cheval rapidement attachée- et plus présentable qu’en rentrer dans la salle de bain. Je m’affaire ensuite dans la cuisine, attrapant les ingrédients nécessaire à l’élaboration des cookies, avec un peu de musique en fond, une radio probablement choisie par Anthea il y a quelque temps. Et le temps de la cuisson, que je fasse un peu de vaisselle, pour ensuite me poser un peu sur le canapé, on entend frapper à la porte.
Avant que je n’ai le temps de me lever, ma cadette est déjà en train d’ouvrir la porte. Je me lève malgré tout pour l’accueillir et souris à sa bonne humeur. Il semblerait qu’on ai décidé de ne pas -trop- montrer aux autres notre chagrin ce soir. Je lui rends son baiser tout en lui remettant une mèche de cheveux en place.

« Salut frangin. »

Son geste me réchauffe un peu et je lui rends un sourire. Si on commence à s’enlacer pour se réconforter, je crois qu’on ne va pas finir la soirée. Ou alors en pleure et ce n'est pas le but de notre soirée. Je jette un regard à ma soeur lorsque notre frère s’étale sur le canapé en réclamant de quoi manger.

« Je crois que tu as vu juste. Les pizzas vont y passer. Je vais aller allumer le four. Je te laisse le soin de nous servir à boire ? »

J'attends sa réponse pour ensuite aller dans la cuisine. Je fais ce que j’ai à y faire, voyant du coin de l’oeil mon berger allemand venir s’installer à côté de Baxter, sur le canapé et lui grimper à moitié dessus. Sa façon à lui de faire des câlins, bien qu’il soit un peu gros. Je souris malgré tout à cette vision et je reviens vers eux lorsque j’ai fini d’enfourner la pizza. Plus qu’à attendre pour manger quelque chose de chaud.

« Je te conseille de faire attention à ta bouffe après. Il est rapide. » Dis-je à Baxter pour le mettre en garde, bien qu’avec Anthea dans les parages, Nasty puisse se comporter sans faire de bétises. Quoi que, ce n’est pas une science exacte.

Je remercie d’ailleurs cette dernière lorsqu’elle me tend le verre et je me rends cruellement compte que je ne sais pas quoi dire. C’est fou et pourtant bien la réalité. Aucun de nous va poser la stupide question de savoir comment on va; on doit tous être au même stade de douleur.

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Ethel & Baxter

L’elfe était soulagée de voir sa sœur debout dans le salon, quand elle revint des courses. Par moment, elle ne la voyait pas de la journée, puisqu'elle préférait s’enfermer dans la chambre de Persephone. Elle ne pouvait pas la blâmer. Elle essayait de comprendre mais ce n’était pas forcément simple. Il était plus aisé pour elle de comprendre les animaux que sa propre sœur, enfin elle connaissait sa peine, mais elle n’avait pas de recette miracle pour la soulager. Anthea apprécie l’aide d’Ethel pour le rangement des courses.

La brune câlina Ethel, en lui souriant. Elle espérait vraiment que ce soit une bonne idée. Elles avaient besoin de penser à autre chose, de se sortir de ce cercle de tristesse et de peine.

“Chouette des cookies ! Bonne douche !” lui répondit elle. Au moins Ethel, lui faisait l’impression d’aller assez bien aujourd’hui. Thea n’en demandait pas plus.

L’elfe en profita pour ranger l’appartement en musique. C’était un peu le bordel, ici et là. Elle savait que Bax n’était pas du genre maniaque, mais un endroit propre et rangé ne leur ferait pas de mal. Elle prit quelques minutes pour brosser et câliner Natsy, qui ne se fit pas prier pour avoir des papouilles. Le chien sentait bien que l’ambiance n’était pas la même depuis quelques temps. A la fin de la séance brossage, elle était bonne pour se changer, elle avait des poils partout. Mais cela lui avait fait du bien.

Changée, elle finissait de mettre un peu d’ordre dans le salon, pendant qu’Ethel était en cuisine. Cela faisait longtemps. On toqua à la porte. Thea alla ouvrir.

“Hey Bax”

Elle lui fit la bise en ébouriffant ses cheveux comme toujours.

“ C’est normal. Et tu sais que tu peux venir quand tu veux, même sans invitation ?!”

Oui il était le bienvenue toujours, autant chez elle que chez ses.. Ethel. Elle se souvient encore de la fois où il lui avait annoncé que c’était son frère. Le choc de la nouvelle. Mais au final, elle était contente de l’avoir auprès d’elle.

“ Et Ethel a fait des cookies et j’ai prévu de la glace !”

Un bon repas plein de calories qui ferait du bien à tout le monde.

“ On a de la tequila, vodka, divers sirops, montre-nous tes talents ! Après tout, vu que tu bosses dans un bar, tu dois connaitre des cocktails ?”

Histoire de lui mettre une gentille pression. Le chien ne manqua de manifester sa présence auprès de Baxter, lui aussi avait le droit d’avoir des papouilles du frère de la famille.

“ C'est clair. Il ne sera jamais contre un bout de pizza ou de quoique ce soit pour agrémenter ses croquettes. D’ailleurs, je vais lui donner sa ration.”

Anthea se leva et remplit la gamelle de Natsy. Ce dernier ne se fit pas prier et se dirigea directement vers elle dès qu’il entendit les premières croquettes tombaient dans l’écuelle. Se lavant les mains, l’elfe en profita pour ramener des chips et cacahuètes en attendant que les pizzas soient prêtes.

“Alors comment ça se passe au Blue Moon ?”

Il fallait bien un sujet bateau pour briser la glace de la soirée.

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Ethel, Thea & Baxter

Me revoilà souriant, en bon petit frère espiègle qui aime toujours alléger l’ambiance avec sa bonne humeur. En me voyant, certains diraient que je vais parfaitement bien, que rien n’a changé, que mes jours sombres sont définitivement derrière moi. Laissons-les croire que c’est vrai alors, y compris les deux sœurs qu’il me reste – tiens, certains diraient aussi qu’il y a un an et des poussières je n’en avais aucune, pas à ma connaissance, donc je ne devrais pas me plaindre. Je laisse Thea m’ébouriffer les cheveux, avant qu’Ethel ne me remette une mèche en place – tiens, certains diraient également, puisqu’ils croient vraiment avoir leur mot à dire, qu’elles adorent mes cheveux, c’est peut-être parce que je les ai laissés pousser un peu. M’enfin, j’suis content d’être là, elles me manquaient, ce que j’avoue tout en les remerciant aussi de m’avoir invité. Et surtout, je leur avoue que j’ai la dalle. Bah quoi, c’est vrai, je vais pas dire que ce n’est pas le cas.

« Même sans invitation ? C’est bon alors, je vais commencer à venir manger chez vous à chaque fois que j’aurai pas envie de cuisiner. »

Dis-je avec un sourire espiègle. Quoique, l’idée me tente, hein. C’est pas que je sais pas cuisiner, ou même que je n’aime pas le faire, mais... souvent, je préfère manger des trucs pas vraiment bons pour la santé, juste parce que c’est plus simple. Quoi, il me faut bien quelque chose de simple dans ma vie. Surtout en ce moment où rien que le fait d’exister est vraiment pénible pour moi. Quoi que je dise, quoi que je montre, la vérité est que j’ai mal, je souffre énormément, et j’en suis épuisé. Pourquoi ne pouvais-je pas être heureux pendant un petit moment, ou avoir une chance de l’être ? A chaque fois que je pense que les choses iront mieux, il y a une putain de tragédie qui m’arrive à moi ou à mes proches. C’est épuisant, et ça fait peur, bordel. Heureusement, la présence de Thea et d’Ethel m’empêche de trop réfléchir, de trop ressentir ma peine. On parle bouffe plutôt. Pas étonnant que j’aime mes sœurs, hein.

En attendant que les pizzas soient prêtes, je me suis installé sur le canapé, avant que Nasty ne vienne me saluer chaleureusement. Je rigole bruyamment, avant de caresser le gros toutou tout beau tout chaud. On se ressemble lui et moi niveau caractère, je crois ; de vrais loups elfiques.

« Des cookies, de la glace ? Arrêtez, je bave encore plus que ce beau gosse là ! Ce beau goooooosse ! » Dis-je tout en lui faisant des papouilles, ce qui semble lui plaire. Je regarde Ethel, quand elle me dit de faire attention à ma bouffe après. Paraît que ce loup elfique est rapide. Je fronce les sourcils, théâtralement, alors que Thea confirme, avant d’aller remplir sa gamelle. « Oh, mais j’suis rapide aussi ! J’suis un loup elfique. »

Voilà, je l’ai dit à voix haute, et j’en suis fier. Thea me met ensuite au défi. Des cocktails... ce mot magique ! Par contre, je hausse un sourcil et je lève le doigt, comme si j’étais un prof snob. Enfin, je crois, c’est pas comme si j’étais snob et que je connaissais beaucoup de profs. Nasty est déjà parti manger ses croquettes, alors je me lève à mon tour et regarde mes deux sisters.

« Remarque, techniquement, le Blue Moon n’est pas un bar... mais un coffee shop. Ce qui veut dire, pas d’alcool. Ouais, je sais, c’est nul, mais c’est la politique de la maison. Mais à part ça, ça se passe plutôt bien. Malgré la Trêve et toute cette merde, on a encore pas mal de clients, et le fait d’avoir déménagé sur Redcliffe a sans doute aidé. Par contre, il y a trop de Conseillers coincés dans le coin, j’te jure !Parfois j’ai juste envie de leur foutre un balai dans le... »

Je tousse. Ouais, pile au bon moment, merci. Je me racle la gorge. Mieux vaut ne pas parler de Conseillers, d’Anges, de merdes dans ce genre-là. Ouais, parlons alcool. Amen !

« Donc voilà, je ne bosse pas dans un bar, maiiiiis, j’ai un long CV et oui, j’en connais des cocktails. » Dis-je, un brin frimeur, tout en adressant un clin d’œil taquin à Ethel. « Et je vais nous en préparer, des cocktails Babaxiens rien que pour vous, et pour moi, parce qu’on le mérite, et parce qu’on emmerde les emmerdes de la vie ! Voilà, c'est dit. »

Je réfléchis à des idées de cocktails. J’ai envie de laisser ma créativité s’exprimer, c’est vraiment thérapeutique pour moi, ça.

« Alors et vous deux, quoi de neuf ? Racontez-moi des trucs croustillants pendant que je m'occupe des cocktails ? »

Le silence serait juste insupportable, voilà tout.

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Anthea

Baxter

Ethel

Les avoir tous les deux dans cet espace si morne ces derniers temps est bien plus bénéfique que je n’aurais voulu me l’avouer. Quand je les regarde l’un après l’autre, je me rends compte combien j’ai été stupide et égoïste de m’enfermer dans ma douleur. Après tout, je ne suis pas la seule à avoir perdue un être cher. C’est triste de voir que pour une psy, je n’ai pas été capable de m’en rendre compte plus tôt. Peut-être n’étais-je tout simplement pas prête à le voir… J’acquiesce aux paroles de Thea avant de sourire à celles de notre frère. J’émets cependant une petite "réserve".

« On va prévoir des pizzas en plus, histoire de manger équilibré quand on se voit. » Je réfléchis quelques secondes avant de demander, en me rappelant de ces souvenirs lointain où je faisais à manger pour une Anthea toute jeune. « Après. Si ça vous dit, on peut essayer de se faire un bon repas par semaine ? Je cuisinerais ! En fonction de nos horaires, on devrait pouvoir se caler ça ? Vous en dites quoi ? »

Et on pourra peut-être même inviter notre père, pour que ce soit un réel repas de famille. Je ne pourrais jamais tout à fait lui pardonner mais dans le fond, je n’ai pas envie de le perdre non plus et c’est stupide de ma part de me priver de sa présence pour des choses qui sont aussi anciennes. Et de priver ma soeur et mon frère par la même occasion. Même si je ne doute pas qu’ils le voient de leur côté. Disons seulement que je suis disposée à faire un effort. Il vaut mieux tard que jamais, comme on dit.

Un loup elfique ? Cette appellation pour le moins sympathique est assez étonnante. Mais quand je les vois tous les deux, je me dis que c’est peut-être un peu vrai.

« En tout cas, il t’a adopté aussi. Y’a aucun doute ! »

Je regarde Thea aller donner à manger à ma boule de poil en me disant qu’il a vraiment bien choisi sa famille. Aucun de nous ne semble pouvoir lui résister. J’ai presque hâte de voir Baxter à l’oeuvre pour défendre sa part de pizza contre cette petite bouille. J’ai presque envie d’ouvrir des paris ! Arrivera-t-il à sauver sa part ?

Quant à la suite, mon petit frère me rappelle inconsciemment que nous n’avons pas la même vision des choses et que je suis maintenant seule face à eux deux. Un peu comme l’était Anthea face à nous… Je secoue discrètement la tête pour faire fuir ses pensées parasites, ce n’est vraiment pas le moment de penser à des sujets comme ça. Je veux avant tout profiter de ma famille.

« Cette politique est très bien, vos thés sont délicieux ! » Pour tous les avoir goûté et avoir mes préférences, je sais de quoi je parle ! Je pourrais presque avoir une carte de fidélité vu le nombre de fois que je passe dans une semaine…

Je lève mon verre encore vide à ces belles paroles. Effectivement, je ne l’aurai pas mieux dit. On est des survivants, chacun à notre façon, alors on va surmonter cette nouvelle épreuve et en ressortir plus fort.

« Ne lésigne pas sur les doses. Vous dormez à la maison ce soir. C'est non négociable ~ »

Même s’ils n’ont pas des heures de route pour rentrer chez eux, au moins, ça leur permet de ne pas se soucier des limites qu’ils pourraient se mettre pour pouvoir rentrer à bon port. Et je serais aussi plus rassurée ainsi. Je regarde donc notre frère en train de faire preuve de créativité. Je n’essaye même pas de voir les ingrédients qu’il utilise, ce sera la surprise au goût.

Par contre, en ce qui concerne les trucs croustillants, cela va être un peu plus compliqué. Je ne suis pas vraiment beaucoup sortie depuis… quelques temps et j’ai un peu coupé la plupart des communications avec le monde extérieur. Mais je me creuse la tête pour trouver quelque chose à dire…

« Hum… J’me suis dis que j’aimerais sûrement reprendre contact avec un ancien ami. Arthur. » Je regarde Anthea car même si elle ne l’a pas vu souvent, il était le seul ami que j’avais lorsque nous étions gamine, qui venait à la maison avant que nous soyons placées. Et même après, on se fréquentait toujours. « Je ne sais pas exactement ce qu’il devient mais bon… J’ai décidé d’arrêter d’hiberner. »

Et comme pour changer de sujet, je regarde Baxter et tends la main, j’ai terriblement envie de goûter à ce breuvage d’une belle couleur.

« Fais pas attendre ta grande soeur, ça semble délicieux de là. » Je lance, un sourire aux coins des lèvres.

Je suis la plus âgée, je dois goûter en premier non ? ~ D’accord, je vais les attendre pour que l’on puisse trinquer ensemble…

Dans le deuil, les liens familiaux sont les plus importants
Ethel & Baxter

“ Méfie-toi, nous aussi on pourrait débarquer chez toi quand on a pas envire de faire à bouffer.” D’ailleurs ce qu’elle avait déjà par le passé, quand elle allait mal ou qu’elle était trop bourrée et que l’appart du frangin était plus proche que le sien. Mais depuis quelques temps, elle ne le faisait plus. Oh purée les soirées où elle lâchait prise totalement lui manquer. Elle finissait dans des états pas possibles et parfois avec un parfait inconnu, mais c’était un moyen de décompresser. Faudrait peut-être qu’elle y songe. Elle avait un grand besoin d’évacuer suite aux événements.

Le menu du soir lui donnait faim. C’était bon signe. Sa mère adoptive n’arrêtait pas de dire : quand l’appétit va, tout va ! Et elle avait bien raison. Natsy s’entendit bien avec Baxter, cela ne l’étonnait pas. Il se ressemblait par certains points de leurs comportements. Ethel proposait des soirées régulières.

“ Je suis pour la soirée hebdomadaire, surtout si c’est toi qui cuisines. Mais on pourrait se relayer pour le dessert ! Soit fait maison ou achetés. T’inquiètes Bax, tu ne seras pas obligé de cuisiner !” répondit elle en taquinant son frère. Même si elle n’était pas la plus douée pour cuisiner, mais le sucré en général ça pouvait aller. “ Par contre, ça serait entre nous ou avec le paternel ?”

Non parce qu’avec lui, une fois par semaine risque de faire beaucoup. Les rapports avaient toujours été un peu tendus entre eux, même si elle avait compris son job. Mais cela n’avait jamais été simple entre eux. Puis il semblait plus sombre depuis la mort de Persephone. “ Avec lui, je pense qu’une fois par mois, suffirait...” finissait elle par dire. Mais elle ne voulait pas empêcher les autres de le voir, s’ils le souhaitaient. Mais elle avait un doute. Alexander n’avait pas mis les pieds ici depuis la mort de Perse.

“ Du coup, pas d’irish coffee dans un coffee shop. Mais quel manque cruel ! Oh je pense que les conseillers doivent déjà avoir le balai bien en place et depuis un moment...” ne put elle s’empêcher de rajouter. A vrai dire, elle n’était pas très cliente de ce coffee shop. “ Il faudrait que je vienne plus souvent alors pour faire augmenter la fréquentation des non coincés.”

Et aussi pour observer Baxter, face aux conseilleurs, cela pourrait être un spectacle qui vaut son pesant de cookies. En attendant, elle l’observait préparer les boissons. Pendant qu’Ethel leur proposait de dormir sur place.

“ Soirée pizza cocktail ! Je ne connais pas de meilleurs programmes pour oublier les emmerdes !”

Et c’était bien le but de cette soirée, tout oublier pour se recentrer sur le positif et s’amuser.

“ Ouh Arthuuuur, ça fait un bail que je ne l’ai pas croisé.” Thea s’en souvenait un peu, elle savait qu’ils avaient été proches tous les deux. “ Oh tu sais l’hibernation n’est pas toujours négative, ça permet de garder et chouchouter son énergie quand il faut.”

L’elfe ne voulait pas que sa sœur se précipite trop, au risque de foncer dans la mauvaise direction. Avant de boire, Thea voulait en profiter pour annoncer un truc.

“ Sinon, il faut que j’vous dise. J’ai démissionné. Même si j’adorais le job, et que les pensionnaires du Zoo vont me manquer. Je ne supporte plus l’ambiance délétère de Clifton. C’est malsain et ça risque de mal finir... surtout s’il découvre un jour que je ne suis pas normale.” Et parce qu’à un moment, elle risque de s’emporter et de se mettre à dos tous les foutus purificateurs. En soi, cela ne la dérangerait pas mais seulement dans un endroit neutre et avec un soutien potentiel dans le coin. Puis fréquenter trop souvent les purificateurs était mauvais pour ses nerfs.

“Je vais peut être intégrer une assos’ pour les animaux abandonnés ou maltraités. Ou sinon ouvrir mon cabinet, mais ça demande une paperasse de dingue ce truc...”

Oui pour l’instant, Thea n’était pas fixée sur son avenir professionnel, mais elle ne se faisait pas de souci. Elle rebondirait quoiqu’elle choisirait. L’elfe prends le cocktail que lui tends Bax’

“ Joli et en plus il a l’air bon ! On trinque à quoi ? À la vie ? À nous ?”

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Ethel, Thea & Baxter

« A vos risques et périls alors... Nan je rigole, vous êtes toujours les bienvenues chez moi, bien sûr. »

Réponds-je avec un sourire en coin lorsque Thea me dit qu’elles risquent de débarquer aussi chez moi quand elles auront pas envie de se faire à manger. Ceci dit, je ne mens pas, elles peuvent venir quand elles veulent, mais... elles risquent aussi de trouver un véritable bordel si elles ne me préviennent pas d’abord. Surtout en ce moment, où je m’adonne à tous les excès – mais ça, je préfère ne pas le dire. En tout cas, ça me dirait, effectivement, qu’on partage un bon repas par semaine, comme le propose Ethel. Je souris.

« Ah bah oui, si c’est toi qui cuisines en plus, je débarque direct ! Mais oh, je pourrais cuisiner une fois par mois quand même. Pour ne pas que vous disiez que je fous jamais rien. » Dis-je en regardant Thea avec un rire taquin. Une fois de temps en temps, je peux le faire, hein. « Et on pourrait se relayer pour le dessert, ouais ! Ah, et je m’occupe des cocktails, cela va sans dire. » L’idée de partager ces repas avec mes sœurs me plaît bien, je dois l’avouer. Par contre, mon sourire se rétrécit un peu quand Thea inclut notre paternel dans notre conversation. Autant j’suis parfaitement à l’aise avec mes sœurs, autant ce n’est pas tout à fait le même cas avec Alexander Carlton.

« Ouais, une fois par mois, ça suffirait... Je crois. »

Maintenant que j’y pense, cela fait un moment que je l’ai pas vu. Le pauvre, il a perdu Persé aussi... Il faudrait que je pense à aller le voir quand même. Après tout, c’est mon père. Même si pour moi, il restera toujours mon tonton Alex. Je me demande si un jour j’arriverai à l’appeler papa, car aujourd’hui... clairement, je n’y arrive toujours pas. Mais en tout cas, même si je lui en veux toujours pour m’avoir menti pendant toutes ces années, ça ne veut pas dire que j’suis content de le voir souffrir pour autant. La présence chaude et joyeuse de Nasty me tire finalement de mes idées. Il est beau ce chien, et entre loups elfiques, nous nous entendons particulièrement bien. Je ne peux m’empêcher d’étirer un sourire narquois lorsque Ethel dit que Nasty m’a adopté aussi.

« Tout le monde adore m’adopter. »

Dis-je en murmurant, avec un petit rictus. C’est le cas depuis toujours, j’ai envie de dire. Après tout, ça a déjà commencé avec l’homme qui restera toujours mon vrai père à mes yeux, Ethan Sherwood. C’est lui qui m’a élevé même si nous ne partagions pas le même sang, c’est lui qui a toujours été là pour moi dans les bons comme dans les mauvais moments. Est-ce qu’il était au courant pour l’aventure entre Alex et ma mère ? Est-ce qu’il savait que je n’étais pas son fils biologique ? Est-ce qu’il le savait et qu’il m’aimait quand même, ou pensait-il que j’étais simplement le fruit de cet amour entre ma mère et lui ? A moins que ce ne soit pas vraiment de l’amour, en fin de comptes ? Pff, qu’est-ce que j’en sais, hein. Et puis, ils ne sont plus là pour répondre à mes questions, alors ça ne sert à rien d’y penser... Nasty me quitte alors pour aller manger ses croquettes, tandis que la conversation se poursuit. On me propose de leur montrer mes talents en matière de cocktails, puisque je bosse au Blue Moon. Je leur explique cependant que ce n’est pas au Blue Moon que je peux les mettre en pratique, vu que c’est plus un coffee shop qu’un vrai bar.

« Ouais, tu t’rends compte, même pas d’irish coffee, oh misère ! Après, c’est vrai que nos thés sont très bons, mais... J’avoue, j’suis plutôt verre de vodka que tasse de thé. » Dis-je avec un sourire amusé. Sourire qui s’agrandit lorsque Thea évoque le fameux balai. Tient, bien vu, elle n’a pas tort. « Ouais, je crois bien que t’as raison ! Mais oui, viens rééquilibrer les forces, on a besoin de plus de gens comme toi ! Et je te ferai même un irish coffee vite fait sans que mon boss ne s’en aperçoive. »

Promets-je en lui faisant un clin d’œil espiègle. Puis je dis aux deux jeunes femmes que je vais faire des cocktails pour nous trois, puisque nous le méritons et que nous emmerdons les emmerdes de la vie. Ouais, on les emmerde tous, putain ! Je me relève enfin et me dirige donc vers la cuisine pour m’y mettre. Créativité, ramène tes fesses.

« Entendu big sister, je ne vais lésiner sur rien du tout. Et d’accord, je veux bien rester dormir ici ce soir. »

De toute façon, si je rentre chez moi, je risque de faire des conneries... Nan, autant en profiter de leur proposition. Pendant que je commence à réfléchir à des idées de cocktails, je demande à mes sœurs de me raconter des nouvelles plus ou moins croustillantes. Tout sauf parler de la nouvelle qui nous a tous brisé le cœur. Ethel nous annonce alors qu’elle aimerait reprendre contact avec un ancien ami, un certain Arthur. Elle a apparemment décidé d’arrêter d’hiberner et ça, c’est une bonne chose – après tout, elle n’est pas une ourse polaire elfique. Quant à ce fameux Arthur, il paraît que Thea sait de qui il s’agit, mais pas moi. J’étire un sourire taquin, tout en préparant les cocktails. Serait-il un ancien amoureux d’Ethel ? Mystère. Et puisqu’on parle d’Ethel, la blonde s’impatiente de plus en plus. Je relève mes prunelles vers la psy.

« Nan, tu vas attendre ! Je veux te voir baver d’abord ! »

Dis-je avant de me mordiller la langue, joueur. Bon allez, ça y est presque, elle n’aura pas à attendre trop longtemps. Pendant ce temps-là, Thea nous raconte qu’elle a démissionné. Ouais, le Zoo il est cool, mais je la comprends bien quand elle dit que l’ambiance à Clifton est malsaine. Les Purificateurs sont une bande de paranos enragés qui veulent buter les Surnaturels, évidemment que ça va mal finir à un moment ou un autre. Heureusement, la brune semble déjà avoir des idées pour sa reconversion.

« Oh, je te comprends tellement bien ! Les Purificateurs font chier. Ce sont des putains de tarés, tu fais bien de t’éloigner d’eux. Et c’est cool l’idée de l’association, ils auraient de la chance de t’avoir. Et puis, rien ne t’empêcherait aussi de monter ton projet à côté, petit à petit.»

Et voilà, les cocktails sont prêts ! J’suis un peu rouillé, mais les basiques, je sais encore faire. J’étire un sourire en coin, plutôt fier du résultat final.

« Et voilà deux Tequila Sunrise pour mes sœurs adorées ! En espérant que ça vous plaise. »

Je lève mon verre à moi, un simple Vodka Orange.

« A nous, et à ceux que nous aimons. Et... aux prochains cocktails que je vous ferai goûter, z’allez voir ! »

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[HJ : Navré du retard sisi

]

Bonjour!

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Le staff.

**Invité**

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Anthea

Baxter

Ethel

J’adore l’idée de ma petite soeur, qui consiste à venir squatter chez notre frère lorsqu’on aura la flemme de se faire à manger. Et nous connaissant, on serait très bien capable de s’envoyer un sms en mode “Hé on se rejoint chez Baxt ce soir ?” et se ramener comme des fleurs chez lui. C’est parfaitement plausible.

Je suis contente que mon idée de petite réunion en famille autour d’un bon repas semble plaire à Thea et Baxter. Et je ne peux m’empêcher de sourire lorsque Baxter propose même de cuisiner… Une fois par mois ! J’ai hâte. Et comme si elle lisait dans mes pensées, voilà que ma soeur aborde le sujet du paternel. Au ton de sa question, tout comme la réponse de notre frère, il semble que nous soyons sur la même longueur d’onde : moins on le voit et mieux on se porte. Non pas qu’on ne l’aime pas, il reste notre père (même si c’est un sujet qui peut amener à une longue discussion) mais chacun à notre façon, et pour des raisons qui nous sont propres, nous ne sommes pas réellement proche de lui. Intérieurement, je le plains presque. Il a perdu une fille et c’était sûrement celle qui était le plus proche de lui. Mais le passé étant ce qu’il est, il est difficile de passer outre certaines choses et de faire comme si de rien n’était.

« Je suis assez d’accord avec vous. Une fois par mois sera bien assez. »

Enfants indignes ? Je ne pense pas. Et c’est une psy qui l’affirme !

La suite, je me fait un peu discrète. L’idée de séparer les quartiers n’est pas si idiot à mon avis, ça devrait pouvoir limiter les agressions, même si ça ne les éliminera sûrement pas. Mais je garde ça pour moi. Je n’ai aucune envie que l’on se dispute à cause de nos idéaux quelque peu contraires.

Je suis ravie qu’ils acceptent de dormir ici. Dans le fond, je pense que ça me fera du bien aussi, de les savoir dans l’appartement. Et je suis obligée de sourire lorsqu’elle utilise le prénom d’Arthur, il y a comme un petit sous-entendu là dedans. Alors que pas du tout, j’ai simplement envie de revoir un ami qui a été très proche pour moi. En espérant que son style de vie nous permette de reprendre contact.

« J’adhère aussi à l’idée de l’association. Mais tu ne risques pas de craquer pour une petite bête à poil ? » Voir de la souffrance animale, en connaissant Anthea, je ne suis pas sûre qu’il puisse résister. Mais bon, je peux me tromper. « Si ce n’est qu’une question de paperasse, je peux m’en occuper si tu veux. Ca ne me dérange pas. » Et ce sera une petite aide pour qu’elle puisse atteindre son but.

Je fais une moue faussement déçue lorsque Baxter veut jouer avec moi et me faire patienter.

« Hé ! J’ai un peu de tenue quand même ! Je ne bave jamais. » Même pas quand je dors ! On y croit, n’est-ce pas ?

Mais finalement, il nous tend les verres et une fois tout le monde servis, nous pouvons trinquer.

« A nous bien sûr ! » … Une petite pause pour ajouter ensuite. « Et aux cocktails de Baxter ! »

La première gorgée passe comme une lettre à la poste et lorsque je redescends le verre, je me rends compte que la moitié et déjà partie. Oups.

Je me lève et me dirige vers la chaine Hifi pour mettre de la musique. Quelque chose pour danser sans penser à rien. Pour se lâcher et tout oublier. Je vide le reste de mon verre et tends la main vers eux.

« On ne juge pas les performances. Vous m’accompagnez ? »

En tout cas, il y en a un qui se ramène dans mes jambes et à sa manière il se met à danser aussi. Et je me souviens d’un passage de notre enfance, lorsque notre mère était encore vivante, entre Thea et moi, en train de s’amuser à danser sur une chanson de l’époque qui passait à la radio. La vie n’était pas facile tous les jours non plus mais nous étions ensemble et je crois que c’était le principal. Comme aujourd’hui, les voir présents me rend beaucoup plus légère.

[hrp : Encore une fois, désolée pour mon temps de réponse rougi

]

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Ethel & Baxter

L’elfe fut ravie de voir qu’ils étaient sur la même longueur d’ondes pour la présence de leur père. Une fois par mois, cela leur suffisait. Il ne fallait pas abuser, sous peine que les relations se détériorent encore plus que c’est le cas actuellement. Anthea prit note de venir plus souvent rendre visite à Baxter, pour amener une plus-value de gens cool dans le bar. Puis si c’était pour se faire servir par lui, il fallait en profiter.

Thea fut contente de leurs réactions quand elle leur parla de son projet d’association. Elle ne demandait pas leurs accords, mais savoir qu’ils avaient un avis positif dessus était une bonne nouvelle. Baxter avait les mêmes idées qu’elle concernant les Purificateurs, ouais ils faisaient chier avec leurs idées obtuses. Ils avaient rendu un quartier chouette en un espace délétère ou il fallait éviter d’attirer l’attention. Mais d’un côté, cela lui permettait de se lancer et de rejoindre cette association et de venir en aide à des animaux qui en ont besoin. Bien sûr, elle avait déjà pensé à l’adoption elle-même d’une bestiole.

“J’hésitais même à me mettre famille d’accueil pour redonner confiance aux animaux avant de les placer dans une famille qui conviendrait. Mais en fait, le souci c’est que je ne suis pas beaucoup chez moi. Et je refuse d’avoir un poilu surtout si c’est pour le laisser déprimer seul en permanence et n’être là que pour dormir. Ça serait trop triste pour eux. Même si certains s’en accommode bien et s’adapte bien. N’est-ce pas mon gros ?” Natsy était venu se frotter à elle, comme s'il avait saisi le sujet de la conversation.

“Sinon il faudrait que je déménage, me faudrait une baraque avec grand jardin. Ça vous dit pas un colocation avec pleins d’animaux ? Et toi Baxou tu ne veux pas d’une boule de poil dans ta vie ?”Ah ah l’elfe va maintenant devenir une militant de l’adoption, autant s’exercer sur ses proches. “Merci pour la paperasse, mais c’est aussi une question d’envie. Actuellement j’ai plus envie d’aider les bestioles maltraitées abandonnées, plutôt que les chats qui bouffent des ficus ou des chiens accumulant des conneries parce qu’ils s’emmerdent. Je continuerais à faire ça ponctuellement, pour l’instant."

Surtout si cela peut lui rapporter du cash, parce que clairement elle ne ferait pas fortune avec l’association, mais elle s’en fichait parce qu’elle ferait quelque chose qui lui plait et qui sera utile.

Thea prit le verre tendu par Bax’ pour trinquer avec les autres, et elle le gouta.

“Délicieux, quel talent Sherwood !“

Puis elle le finit d’un trait. Il ne fallait surtout pas que le cocktail se réchauffe entre ses doigts. De voir sa sœur plus légère, Thea était ravie. C’était toujours mieux que de la savoir cloîtrée dans la chambre de Persé. La vie devait continuer aussi dure soit elle.

“Bien sûr.” Thea accepta avec plaisir la proposition de danse. Elle ne se fit pas prier pour se déhancher au rythme de la musique. “Alleeeez Bax’, montre-nous ton déhanchement !”

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Ethel, Thea & Baxter

On n’est pas bien là tous les trois, en train de parler de tout et de rien ? J’ai bien fait de rejoindre mes deux sœurs ce soir, car force est de constater que j’suis de bien meilleure humeur maintenant que je ne suis pas seul. La vie est cruelle et n’épargne personne, mais si on l’affronte seuls, ça devient encore plus dur. Parfois, j’oublie cela et j’ai envie de replonger, de retrouver mes vieux démons. Retomber dans mes travers, j’ai l’impression que c’est un talent naturel que je possède. Et puisque je ne prends plus vraiment le temps de graffer – mon autre talent naturel – mon cerveau fait le con, voilà. Mais je sais que je ne peux pas replonger. Que je risquerais de ne pas m’en sortir cette fois-ci. Que je risquerais de faire une grosse connerie, ou plusieurs même. Non, il vaut mieux que je m’accroche à ce que j’ai encore et non pas à ce que j’ai perdu. Thea et Ethel sont toujours là. Pendant des années, nous avons vécu dans l’ignorance, sans savoir que nous partagions ce lien familial, un lien qui se renforce petit à petit grâce à notre amitié.

C’est pour ça que je souris en les regardant maintenant, pendant qu’elles parlent avenir et même adoption d’animaux. Bien entendu, avant d’accueillir des animaux chez soi, il faut bien peser le pour et le contre, et s’assurer que ce n’est pas qu’un caprice alors qu’on n’a pas vraiment le temps de prendre soin de l’animal, on est bien d’accord. Du coup, je ne peux qu’approuver le raisonnement d’Anthea. D’ailleurs, c’est une réflexion que j’ai eue moi-même quand j’ai songé à adopter un petit chien. Et je n’en ai toujours pas en ce moment, même si j’adore les chiens et qu’ils m’adorent aussi. Si on n’est pas en mesure d’être dispo pour en prendre soin comme ils méritent, autant ne pas en avoir. Puis, je vis dans un taudis miteux, vous vous en rappelez ? Ce ne serait pas l’idée du siècle.

« Bah, je voudrais bien, mais moi non plus je n’ai pas encore ma belle baraque avec grand jardin. J’ai juste un petit appart de merde qui sent le moisi et où je ne passe pas beaucoup de temps. Donc bon, ça devra attendre. »

Je hausse les épaules, puis je continue de préparer les cocktails que je leur ai promis et qui font déjà baver Ethel, au passage. Ou pas, mais je peux m’empêcher de taquiner la blonde. Quelque part, j’suis content de la voir rigoler, de la voir plus légère et souriante. Je sais qu’elle a mal, qu’elle est dévastée de l’intérieur, mais elle essaie de réagir, et ça, c’est le plus important en ce moment.

« Bien sûr qu’on y croit. Pas. »

Dis-je avec un sourire espiègle, un tantinet provocateur. Puis, une fois les cocktails terminés, je les tends à mes sœurs, histoires qu’elles goûtent enfin à mes fameux talents de barman. Des talents franchement sous-exploités au Blue Moon, mais bon, je fais d’autres choses et j’apprends d’autres trucs tous les jours, c’est déjà ça. Tout le monde servi, nous trinquons enfin, à nous, et à mes cocktails ! Apparemment, Thea et Ethel aiment bien les breuvages que je viens de leur confectionner et j’en suis ravi, bien entendu.

« Je vous avais dit que je m’y connaissais en cocktails, hein ! »

Dis-je avec un sourire satisfait. Et encore, elles ne viennent d’avoir qu’un petit aperçu de ce que je sais faire. Je vide mon vodka orange, avant de relever la tête alors qu’Ethel va mettre de la musique.

« Ah, ça c’est une bonne idée, tiens ! »

Et que ce soit moi ou Thea, on est bien partants pour l’accompagner, oh que oui ! Elles veulent voir mon déhanché ? Eh bien, elles vont être servies également, car ce soir, je suis d’humeur à faire l’étalage de mes talents secrets. Enfin, plus ou moins secrets, hein, car je n’ai jamais été du genre à faire mon timide en boîte de nuit – ou même ailleurs, vous savez. Je rejoins alors Ethel et Thea, commençant à bouger au rythme de la musique, comme si cette dernière courait dans mes veines. Je pousse un petit rire amusé, léger, sans penser à rien. Je caresse Nasty qui passe non loin de moi, ce beau loup elfique. Et je les regarde, avec une étincelle d’espoir dans mon regard. Une toute petite étincelle, mais bien réelle. Nous avons perdu Persé, mais tout n’est pas perdu. Et je suis sûr qu’elle serait contente de voir qu’on continue d’aller de l’avant malgré la peine qui nous brûle de l'intérieur. Et qu’on ne l’a pas oubliée pour autant. Non, impossible.

On ne l’oubliera jamais.

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[HJ : Désolé pour le retard -.-' Je pense qu'on peut clôturer là-dessus ? ^^]

**Invité**

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Anthea

Baxter

Ethel

Ce début de soirée va au delà de ce que j'espérais. Voir réunis Anthea et Baxter, le sourire aux lèvres, les moqueries et taquineries qui fusent entre nous... Des petits détails qui sont en train de me faire un bien fou. Je le savais, au fond de moi, que tout ne pouvait pas être terminé malgré la disparition de ma jumelle, mais le ressentir de nouveau ; c'est fortement agréable. Je m'ordonne de ne plus m’apitoyer sur mon sort et d'être de nouveau cette jeune elfe forte que je suis censée être. Aussi bien pour reprendre ma vie en main que pour eux. Cette famille qui me reste et que je ne veux pas perdre. Ce serait inconcevable de toute façon. Pas après Perséphone.

Voir Baxter nous rejoindre me fait grandement sourire et je les admire danser. C'est fou comme je les aime, ces deux là. Mais je le garde pour plus tard, pour le moment, il s'agit de s'amuser. De danser comme si nous étions les seuls sur Terre. Et c'est un peu le cas pour moi. A part ce qui est en train de se passer dans cette appartement, plus rien d'autre à d'importance. La fin du monde pourrait arriver, que je n'en aurais cure. Je serais avec les personnes qui me sont le plus chers au monde, en train de m'amuser.

La soirée se poursuit dans cette même ambiance. Nous dansons, mangeons et surtout nous buvons. Mais c'est de la faute de Baxter, Anthea et moi sommes catégoriques sur ce point : il est trop doué dans ses cocktails pour que nous puissions décemment refuser un de ces verres ! Aucune importance, de toute façon, tout le monde dort à la maison !

Une soirée comme j'aimerai qu'elle ne s'arrête jamais. Où la peine semble laisser place à la joie d'être bien entourée. Et même si ce n'est que temporaire, que nous savons que cette peine reviendra bien assez tôt, ce n'est rien. Il faut prendre le bonheur où il se trouve. Et en cette soirée, le voila ici. Dans cet appartement qui a vu beaucoup de larme couler ces derniers temps, en présence de trois elfes heureux d'être réunis.

[C'est bon pour moi aussi :3
Merci à tous les deux pour le rp ~ ]

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