Des voix qui s’élèvent ; des mains qui agrippent brusquement mes bras ; des flammes qui crépitent ; de la fumée, aveuglante, étouffante. Je me réveille en sursaut, confus, dans un état second, comme si je nageais en plein cauchemar. Je ne comprends pas tout de suite qu’il s’agit bel et bien de la réalité et non pas d’un étrange rêve particulièrement réaliste. Ceci est vraiment en train d’arriver... Je cligne les yeux, plusieurs fois, comme pour tenter de me réveiller, mais je ne peux que constater que ça ne marche pas, qu’il n’y a pas d’éveil possible. Ni de retour en arrière… Deux ou trois types qui viennent d’entrer dans ma chambre me disent quelque chose, d’une voix ferme et pressée. Des pompiers, vu leurs tenues. Bordel, sans déconner. J’entrouvre la bouche, sans rien répondre, tandis que ma gorge me rappelle que la fumée qui envahit inexorablement mon appart est on ne peut plus réelle.
Je n’ai d’autre choix que de m’exécuter, n’ayant le temps que d’attraper mon portable posé sur ma table de chevet, et une veste en cuir qui traînait par là, celle que j’ai portée hier soir et où j’ai heureusement laissé mon portefeuille. À part ça, même pas le temps de me rhabiller, puisqu’un bruit affreux, comme si l’enfer lui-même était en train d’engloutir ce bâtiment, résonne d’une façon terrifiante. L’un des pompiers m’entraîne avec lui, m’extirpant de ma chambre, alors que j’essaie de comprendre ce qui se passe.
Les voix continuent de hurler, la fumée se fait de plus en plus intense, l’air devient irrespirable. Le gris des cendres qui flottent autour de moi se mélange avec les ombres rougeâtres des flammes qui lèchent les murs, qui dévorent les objets. Je me sens complètement dépassé. La panique s’installe au fond de moi, insidieuse, autoritaire. Je sursaute lorsqu’un morceau du plafond s’effondre. Je serre les dents, les larmes me montent aux yeux. Haletant, je n’ai plus aucune notion de l’espace ou du temps. Si je pleure, c’est parce que je ne suis plus là, mais bien dix ans en arrière, dans la forêt en flammes, devant la maison de mes parents qui s’effondre avec eux toujours coincés à l’intérieur. Quelqu’un me pousse à accélérer le pas, à dévaler les escaliers pour sortir dans la rue, mais je n’entends plus rien.
Puis, quand je comprends que ma voisine de palier âgée de 85 ans, Mrs. Gallagher, une véritable grand-mère gentille et attentionnée pour moi depuis que j’habite là-bas, est encore coincée chez elle lorsque le bâtiment s’effondre tel un château de cartes, je m’écroule à mon tour, revivant le même choc qu’il y a dix ans. Une fois, paraît que ça suffit pas, putain.
~~~
J’ai le corps lourd, la sensation d’avoir dormi pendant deux jours. Une sensation désagréable m’assaillit alors que prends une profonde inspiration. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ? J’enlève rageusement le masque à oxygène, qui me gêne plus qu’autre chose, avant de tenter de me relever. Bordel, j’ai la tête qui tourne. Je regarde autour de moi, tentant d’y comprendre quelque chose. Merde. J’suis dans une ambulance, apparemment. Et presque à poil. J’ai juste un boxer blanc recouvert de cendres et… Ma veste en cuir, posée à côté de moi. Cool, car il ne fait pas franchement chaud. Pour le style, on repassera. Putain, j’ai failli mourir ce soir. Dans un putain incendie, encore. Un juron s’échappe de ma bouche, tandis que je me lève et que je sors de l’ambulance. Il fait nuit, 4 ou 5 heures du mat’, probablement. Il y a pourtant pas mal de monde dans la rue en train d’assister au spectacle. Voisins, pompiers, flics. Curiosité de merde, qu’est-ce qu’ils regardent ? Ça y est, le vieux bâtiment n’a pas résisté, Mrs. Gallagher non plus. Ça leur suffit pas ?! J’ai envie de tous leur péter la gueule. Je passe une main sur mes yeux. Je vais pas rester là à les observer, putain. Ils me dégoûtent tous. Je vais dégager.
« Eh, vous, attendez ! »
Je me retourne. Un flic. Qui veut me poser des questions. Et des ambulanciers qui veulent savoir comme je me sens. Et… Thea ? C’est bien elle ?
« Thea ! Thea ! »
« Monsieur, calmez-vous ! Il faut que… »
« Faut rien, putain ! Je tiens debout, vous voyez pas !? Mon appart a cramé et la pauvre Mrs. Gallagher, vous avez pas été foutus de la sauver, bordel de merde ! »
Je regarde l’inspecteur de police, puis je pousse un soupir las.
« J’suis rentré chez moi vers 22 heures, j’ai mangé une pizza, maté une série et j’suis allé me coucher. Ensuite, au milieu de la nuit, des pompiers sont venus me tirer de mon lit, c’est tout ce que je sais. Voilà, c’est la vérité, vous pouvez le mettre sur votre putain de rapport à la con et me foutre la paix, oui ? Putain ! »
Dis-je, le souffle court, me retournant pour les laisser apprécier mon style sado-ridicule, avant d’aller vers ma sœur et de la prendre dans mes bras. Je ne sais pas qui l’a appelée, mais j’suis content qu’elle soit là. D’une voix tremblante, je prends la parole.
« J’veux pas rester là. S’il te plaît. »
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Anthea Blackrain
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La sonnerie et le vibreur de son téléphone sortirent Anthea de sa rêverie. Attablée avec des nocturnes pour une réunion du Conseil, son cerveau avait décroché depuis quelques secondes, voire peut être plusieurs minutes. Peut-être que les autres s’en étaient aperçus, elle esquissa un sourire avant de se saisir de son cellulaire. Avec une journée dans les pattes, il ne fallait pas s’étonner qu’elle ne soit plus aussi vive au milieu de la nuit. Ce n’était qu’une elfe et ce rythme allait finir par l’avoir à l’usure. Mais elle résisterait comme toujours. 4h30 Bordel, en voyant l’heure à l’écran, la fatigue s’expliquait bien.
Pourtant le message qui s’était affiché, la fit bondir de sa chaise. Un de ces contacts au central d’appel des pompiers, lui indiquait que l’immeuble de son frère était la proie des flammes. Bordel. À la lecture de ces mots, une dose de stress était montée en elle, faisant fi de la fatigue. Elle devait y aller, prenant au passage sa veste.
“ Je dois y aller. A plus tard.”
À peine les excuses dites, qu’elle sortit de la pièce pour dévaler les escaliers, sans se soucier des réactions des autres intervenants. Certains seraient surement étonnés de ce départ cavalier, ceux qui ne la connaisse pas vraiment, mais ses amis expliqueront aux autres, qu’elle ne s’embarrasse rarement de paroles inutiles.
Avant de rejoindre la voiture, elle essaya de joindre Baxter. Rien. Sans perdre de temps, elle démarra et fonça sur les lieux. Les camions de pompiers étaient en action, ainsi que les flics et une nuée de badauds. Quel était l’intérêt d’un tel spectacle ? Elle s’était toujours posé la question. Elle se gara, prenant soin de ne pas bloquer le passage pour les ambulances. Sortant de la voiture, la boule au ventre, n’ayant pas plus d’informations et ne sachant pas si son frère était blessé ou pire. Dans un espoir fou, elle espérait qu’il n’était pas chez lui cette nuit. Dans ce cas, il avait intérêt d’avoir une bonne explication pour ne pas répondre quand elle l’appelait.
Quand elle l’entendit appeler, son cœur marqua un battement de soulagement. Il était vivant. Elle tentait de se faufiler jusqu’à lui. Mais les flics ne l’entendaient pas de cette manière.
“Laissez-moi passer, je suis sa sœur !” le ton était glacial et son regard fustigeait les agents. Elle était fatiguée et n’avait clairement pas envie de discuter des plombes. Ils finirent par la laisser passer. Elle put se rapprocher et ouvrir les bras pour serrer son frère contre elle. L’elfe n’aurait pas supporté de perdre une autre personne de sa famille, surtout celle avec qui elle s’entendait le mieux.
Que c’était bon de le sentir contre elle et de savoir qu’il était intact, au moins d’apparence.
“ Bien sûr, on va y aller.”
Elle ne pouvait répondre autrement, elle l’emmènerait loin d’ici pour veiller sur lui. Mais avant, elle devait quand même se rassurer sur une chose.
“ Tu as été examiné ? Il peut partir ?” demanda t’elle en interpellant l’ambulancier, tout en tenant Bax contre elle.
“Oui. Il a avalé un peu de fumée, mais rien de grave à priori, mais ça serait bien qu’il ne reste pas seul ces prochaines 24h et s’il y a la moindre gêne respiratoire, consultez. .”
“ D’accord, merci. Je veillerais lui. ”
C’était tout ce qu’elle voulait savoir. Avant de partir, elle dut donner ces coordonnées au flic, si jamais ils avaient d’autres questions à poser à Baxter. Elle ne fit pas d’histoire, afin de partir au plus vite.
“On y va ?” Soutenant Baxter, elle les dirigeait vers la voiture. Elle la déverrouilla, puis ouvrir le coffre et prit la couverture qui s'y trouvait. Sans un mot, elle démarra et manœuvra pour quitter cet endroit. Elle hésita à demander s'il n'avait rien à récupérer, mais vu l'immeuble en ruine, elle se doutait de la réponse. Puis demain il fera jour. Quelques rues après, elle se gara dans sa rue. Cela sera l'occasion pour Baxter de découvrir son nouvel appart, son ancien ayant était détruit suite à une explosion. Décidément.
Anthea ouvrit et laissa rentrer son frère, dans son salon bordélique.
“ Ouais c'est le bordel. J'ai pas eu le temps de vider tous les cartons. Mais le lit et le canapé sont confortables.”
Natsy, le chien d'Ethel vint à leur rencontre tout content de voir des humains.
Baxter E. Sherwood
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L’étreinte de ma sœur me fait du bien. Elle est là, je ne suis plus seul. Je suis toujours en vie, malgré tout. Un peu perdu et sous le choc, mais vivant. Je veux juste m’en aller d’ici, m’éloigner de cette vision d’horreur, de ces décombres d’où s’élèvent des flammes et des nuages de fumée. Observer ce triste spectacle ne fait que remuer le couteau dans la plaie, cette plaie que j’ai au fond de moi depuis une décennie et qui ne s’est jamais vraiment refermée : la perte de mes parents dans le Grand Incendie. J’entends à peine la voix de l’ambulancier, je ne suis plus vraiment là. Je ne saurais vous dire où je suis réellement, comme si mon corps était devenu une coquille vide. Heureusement, Thea est là pour me soutenir, littéralement. Que ferais-je sans Ethel et elle ? Sans parents, sans maison, sans rien d’autre que mes propres démons… Non, vraiment, heureusement qu’elle est là ce soir.
Je m’accroche à l’ancienne résistante, me dirigeant avec elle vers sa voiture, tremblant de froid, de peur et de tristesse. J’suis tellement fatigué, bon sang. Je ne m’endors pas durant le trajet jusque chez la jeune femme, mais je ne montre pas très réveillé non plus, perdu dans mes pensées. De toute façon, je ne suis pas sûr d’avoir envie de parler. Ou peut-être que si, va savoir. Je me sens tellement dépassé, bordel. Fermant les yeux, je ne m’aperçois même pas que nous sommes arrivés à destination. D’abord surpris, je me rappelle aussitôt qu’elle aussi a dû déménager à cause de cette explosion, il y a quelques temps. Bah dîtes donc, on dirait que c’est un truc de famille, décidément. Quoi qu’il en soit, ça commence à en faire un peu trop à mon goût, hein.
Fatigué, abattu, je fais un effort pour sortir de la voiture et accompagner l’elfe. Allez, je peux le faire. Et puis, ce sera l’occasion de découvrir son nouveau chez elle, tiens. J’étire un léger sourire en coin lorsque la brune évoque le bordel ambiant.
« Nan, t’inquiète. J’suis beaucoup plus bordélique que toi, crois-moi. »
Et voilà, une simple phrase et je repense déjà à tout ce que j’ai perdu dans ce foutu incendie. Sans parler de la si gentille Mrs. Gallagher. Un soupire s’échappe de ma bouche, avant que Nasty ne vienne m’empêcher de sombrer à nouveau dans mes idées noires. Je m’accroupis et caresse ce beau chien que j’adore, puis je relève les yeux vers ma demi-sœur.
« Merci, Thea. Vraiment. Ca fait du bien de savoir que je ne suis pas seul. »
Eh oui. Et ça me fait encore bizarre, d’ailleurs… Car même si j’ai toujours été quelqu’un d’assez sociable, ça ne m’a pas empêché de me sentir souvent complètement seul et désemparé. Mais là, pour une fois, ça a changé. Je peux réellement compter sur elle et sur Ethel, et ça change tout.
« Je crois que je vais avoir le temps de t’aider avec tes cartons, d’ailleurs … J’ai nulle part d’autre où aller désormais. »
Je finis par aller m’asseoir sur le canapé, mon regard posé sur les cartons.
« J’aurais pu mourir. Encore dans un putain d’incendie. L’ironie de ma vie est parfaite. »
Je passe une main sur mes yeux fatigués.
« Je vais devoir rebondir encore une fois. Reprendre ma vie en main. Me trouver un nouveau boulot au plus vite… ou faire du graff’ mon avenir, plutôt qu’un simple hobby. Je ne sais pas. Je ne savais déjà pas, avant tout ça. »
Peut-être que ce « renouveau » à Bristol, comme certains l’appellent, pourra me permettre de trouver ma voie. Mais franchement, je me sens plus déboussolé que jamais.
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Anthea Blackrain
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Anthea était ravie d’accueillir Baxter chez elle. C'était le bordel, il y avait des cartons non défaits, certains étaient vides mais toujours là. Des papiers et des fringues trainaient un peu çà et là, le tout accompagné de poils de chien et chat. Mais rien d’exceptionnel quand on connaissait la demoiselle. Même si elle assumait totalement son côté bordélique et que ça ne se dérangeait pas son frère, elle ramassa ce qui traînaient le plus et libéra le canapé de tout objet. Natsy en profitait pour se faire câliner, il n’allait pas s’en plaindre le petit. Enfin, elle posa sa veste et quitta ses chaussures.
La jeune femme fut touchée par la remarque de son demi-frère. Elle comprenait tellement. Parfois on avait besoin de savoir qu’on comptait pour des gens, qu’on n’était pas seul au monde.
"Compte sur moi pour ne pas te lâcher d’une semelle, si nécessaire. On forme une famille. J’essayerai d’être toujours là pour toi. Surtout que toi, t’es pas contre moi..."
Elle n’avait pu s’empêcher de glisser cette remarque. Elle n’avait pas de très bonne relation avec le reste de la famille. Avec Alexander, qui fait des recherches génétiques sur les aberrations et qui détestaient les lycans. Et Ethel qui avait disparu depuis des mois, sans donner de nouvelles... Elle allait bichonner Baxter pour pas le faire fuir à son tour. C’était impensable qu’elle ne puisse pas l’accueillir chez elle.
“Ma casa es tu casa. Tu peux rester, aussi longtemps que tu veux. Je ne vais pas dire non, à de la main d’œuvre gratuite. Le temps me manque un peu en ce moment.”
Le rangement était fini, ce n’était pas nickel mais le canapé et la table basse étaient libres. Elle extirpa un plaid d’un carton et le lança à son frère. Agrippant au passage un paquet des chocolats au caramel, elle vint s’asseoir près de lui. L'elfe avait de la peine pour lui, elle ne pouvait qu’imaginer ce qu’il ressentait.
“ Mais heureusement tu as survécu. Tu vas réussir à rebondir, j’en suis sûre. Laisse-toi du temps de digérer tout ça. C'est encore frais. Et tu es sous le choc. Mais ça peut te permettre un nouveau départ ou la découverte d’une nouvelle passion.”
Elle passa un bras sur les épaules de Baxter pour le réconforter. Elle sera là pour lui, et l’accompagnerais si besoin.
“ Tu sais, on pourrait être coloc’. C'est pas le bordel qui te fait peur. Tu t’entends bien avec Natsy. Ah faut voir avec Nox, c’est un chat noir borgne et boiteux que j’ai récupéré. Mais je pense qu’il t’aimera bien, une fois qu’il aura osé s’approcher.”
Le félin n’avait pas daigné sortir de sa cachette, trop peureux pour le moment.
“ Tu peux prendre la chambre d’ami, faut juste à acheter un lit. Je dois avoir deux trois fringues de mec dans un carton. Ça pourrait te dépanner un peu. Sauf si tu veux te lancer dans le naturisme. ”
L’elfe essayait de détendre l’atmosphère, alors qu’elle piochait dans le paquet de sucrerie en proposant à l’homme au passage. En lui désignant, les bouteilles sur le comptoir, elle lui proposa.
“ Tu veux boire un truc ? ”
Baxter E. Sherwood
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Sujet: Re: Ashes | Thea & Baxter Mar 12 Mai - 13:03
Ashes
Anthea & Baxter
Quand on souffre, quand on souffre réellement, je crois qu'on est tous un peu seuls dans cette souffrance. Et même si on a quelqu'un pour nous soutenir, quelqu'un qui nous aime, ça n'y change pas grand-chose à cette souffrance-là. Par contre, c'est quand on arrive à sortir la tête de ces eaux troubles et qu'on regarde autour de nous et que l'on voit qu'on n'est pas seuls, c'est à ce moment-là que ça fait la différence. La souffrance est toujours là, on nage toujours dedans, mais à un moment donné on peut voir qu'il y a quelqu'un qui nous soutient, qui est là pour nous... Et ça fait un bien fou. Oui, ça fait un bien fou de savoir que Thea est là pour me soutenir dans cette période compliquée. Je ne dis rien, me contentant simplement de hocher la tête. Je n'ai franchement pas envie de commencer à chialer, là. Qu'est-ce que l'avenir me réserve encore ? Je ne sais pas. Personne ne le sait. Mais étant donné toutes les mauvaises surprises que j'ai déjà eues, ça ne me laisse pas espérer de grandes choses. Des déceptions, des pertes et des coups durs, plutôt. Pessimiste, moi ? Pff, vous avez encore rien vu. Ou alors, c'est juste que j'suis encore sous le choc, voilà tout.
« Merci, vraiment. »
Je veux bien être sa nouvelle main d'oeuvre gratuite si ça me permet d'avoir un endroit où crécher ces prochaines semaines. Je vais avoir besoin d'un peu de temps pour réorganiser ma vie, qui était déjà bien assez bordélique avant ce foutue incendie, c'est sûr et certain. Un brin apathique, je regarde Thea faire un rangement rapide, avant d'enrouler le plaid qu'elle me lance autour de mon corps tremblant. Je ferme les yeux deux secondes ; ça fait du bien de ressentir cette chaleur agréable sur ma peau. Ça, et les mots optimistes de sa soeur. Peut-être, ouais... Peut-être que j'aurai l'occasion de me découvrir une nouvelle passion ou d'avoir un nouveau départ. Ou pas. Mais je hoche la tête avec un maigre sourire, tentant de répondre positivement à cet encouragement. Tête que je finis par poser sur l'épaule de l'elfe, qui avait passé un bras autour des miennes. Avant de la regarder avec un air intrigué, mais plus enthousiasmé. Colocs, elle et moi ? Voilà une idée intéressante... Quoique, je me demande si c'est vraiment une bonne idée. Entre mes horaires décalés, mes mauvaises habitudes,... J'ai pas envie de devenir un poids pour elle.
« Je n'ai rien contre le naturisme, tu sais ! » Dis-je avec un sourire moqueur, avant de poursuivre, plus sérieux. « Bah... Je ne sais pas si tu serais vraiment capable de me supporter plus d'une semaine ou deux. Je peux être pénible... Genre, pénible. Mais... On peut essayer. »
De toute façon, en m'accueillant chez elle pour un moment, c'est comme si on était déjà coloc's, en quelque sorte. J'attrappe le paquet de chocolats et en sors un, que je porte à ma bouche avec une satisfaction non dissimulée. Bordel, j'avais faim et je ne m'en étais même pas rendu compte.
« Ouais, je veux bien boire un truc. De préférence, un truc fort. »
N'empêche que je me sens déjà un peu mieux. Comme quoi, une bonne compagnie, ça fait toujours du bien.
« Faudra juste que tu me préviennes quand tu veux que je te laisse seule avec quelqu'un. Pas que je sois contre les trucs à trois, au contraire, mais avec ma soeur, je préfère éviter quand même. »
Bah quoi ?
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Dernière édition par Baxter E. Sherwood le Ven 22 Mai - 0:50, édité 1 fois
Anthea Blackrain
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Sujet: Re: Ashes | Thea & Baxter Jeu 21 Mai - 23:35
Ashes
ft. Baxter
L’elfe se devait d’être là, de soutenir ce frère qu’elle avait découvert il y a peu. Un être qui faisait partie de son cercle restreint de proche. Ceux pour qui elle pourrait faire tout ou presque pour les sortir du gouffre dans lequel ils peuvent tomber. Ceux pour lesquelles elle prendrait des risques considérables si nécessaire. En l’occurrence, là il lui suffisait juste d’accueillir son demi-frère dans son appartement. Ce n’était rien d’insurmontable. Puis cela lui ferait plaisir d’avoir de la compagnie. Elle ne se sentait pas seule, elle savait s’entourer. Mais en ce moment, elle restait le besoin d’être en famille. Sauf que les membres de ladite famille n’étaient pas vraiment disponibles, en ce moment. Heureusement que Junior était là.
Voilà qu’elle lui proposait une colocation, c’était audacieux, cela pourrait être destructeur aussi pour leur lien. Mais il fallait savoir prendre des risques. Puis vu qu’il n’avait pas d’appartement, c’était l’occasion d’essayer.
“ On peut essayer. Si on ne se supporte pas, on trouvera une solution. Puis je peux demander à des potes, s’ils ont un bon plan. J’ai aussi des côtés chiants, donc bon à voir si nos pénibilités respectives vont s’accorder. As-tu des talents de cuisiniers ?”
Parce que cela pourrait être très utile, vu ces piètres talents à elle dans ce domaine. D’ailleurs elle avait une autre question qui lui trottait en tête depuis quelques minutes.
“Au fait, tu as des nouvelles de ‘Thel ?”
Thea se releva pour aller attraper une bouteille de vodka, avec deux shoots et un paquet de chips et un paquet de cookies. Très équilibré comme régime alimentaire, mais elle avait la flemme de faire cuire des pâtes et son estomac réclamait son dû. Elle balance les paquets à son frère, avant de revenir s’installer avec les boissons.
" Et une Vodka pour Mister Sherrwood."
Elle servit les deux shoots, elle n’allait pas le laisser boire seule quand même. Elle se devait de l’accompagner dans cette épreuve. Puis elle ouvrit le paquet de chips. Elle pouffa en entendant la dernière remarque de son frère, avant de rire pour de bon.
" Non mais tu viens de perdre ton appart, je viens de t’accueillir et tu penses déjà à ne pas perturber mes rencards. Je sais pas trop comment le prendre... Tu me penses si active de ce côté ? J’apprécie l’attention et ça me rassure que l’inceste ne fasse pas partie de tes plans. Des miens n’ont plus je t’avoue. On est déjà une famille spéciale, évitons la case encore plus bizarre.”
Ouais non, ils n’allaient quand même pas finir comme les Lannister. Beuurk rien qu’à cette idée, elle eut un frisson.
“ Mais on trouvera bien un moyen pour se prévenir mutuellement. Surtout si toi aussi tu ramènes des conquêtes. Au fait, comment ça se passe les amours ? On en parle pas souvent...”
Mais maintenant, qu’il était sur son canapé et que la vodka était à coté, c’était l’occasion.
Baxter E. Sherwood
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Sujet: Re: Ashes | Thea & Baxter Mar 2 Juin - 11:56
Ashes
Anthea & Baxter
Malgré tout ce qui s’est passé ce soir, le choc, la tristesse de savoir Mrs. Gallagher morte dans l’incendie, je me sens mieux à présence. La présence de Thea me fait du bien, et le fait d’avoir de pouvoir compter sur elle me rassure. Cela me fait réaliser que je n’ai pas tout perdu, qu’il y a encore de l’espoir. Ça ne veut pas dire que ça va être facile pour autant, mais c’est déjà mieux que rien. Cette proposition de colocation m’a pris un peu de court, mais je finis par accepter. Bah, pourquoi pas, après tout ? Thea est ma sœur, mais nous n’avons jamais vécu sous le même toit. A part ce lien familial et ce passé commun dans la Résistance, qui nous a permis de devenir amis, nous n’avons pas grandi ensemble. Nous n’avons pas partagé les choses que les familles normales partagent. Pas de Noël ensemble, pas de Pentecôte, ni même de Fête des Mères. Rien. Qui sait, si cela avait été le cas, peut-être qu’on ne pourrait plus se voir en peinture aujourd’hui ! Sauf qu’on ne sait pas. Il faut tester pour voir ce que ça donne. Et comme elle dit, si on ne se supporte pas, on trouve une autre solution, voilà tout. J’étire un petit sourire en coin lorsque la brune me demande si j’ai des talents de cuisinier.
« Je me débrouille, ouais. J’ai pas mal appris au Blue Moon. Mais ma spécialité, ça reste l’alcool, hein. »
Enfin, comme si personne ne le savait déjà. Un léger soupir s’échappe de ma bouche lorsque l’elfe me demande si j’ai des nouvelles d’Ethel. Voilà un sujet qui m’énerve, tiens. Ethel, pourquoi a-t-elle décidé de partir, bordel ? Je sais que la mort de Perséphone lui a brisé le cœur, que ce n’est pas facile pour elle d’aller de l’avant… Mais nous sommes là, Thea et moi. Et nous avons besoin d’elle. Il ne reste plus que nous trois, et papaton (sisi, ce mix épique papa/tonton) Alex. Alors voilà, ce serait cool si on restait soudés. Ou pas. Car après tout, chacun fait ce qu’il veut.
« Nope. A croire qu’elle est trop occupée là où est, en train de faire on ne sait quoi. Mais bon, si c’est ce dont elle a besoin pour avancer… »
Regardez-moi ça, cette ouverture d’esprit, cette sagesse ! Baxter Sherwood fait des progrès, les amis ! Puis bon, dans le fond, je sais que je n’ai pas le droit d’être égoïste ; à la place d’Ethel, j’aurais peut-être fait pareil. Ou pas. Je hausse les épaules, tout en resserrant la couverture qui les entoure, tandis que ma sœur va nous chercher une bouteille de vodka, et aussi des chips et des cookies. Voilà une bonne idée, c’est tout ce qu’il nous faut en ce moment. J’attrape les paquets qu’elle me lance, mais j’attends surtout la boisson alcoolisée.
« A ce rythme, on va très bien s’entendre, sœurette ! »
Dis-je en levant mon shoot avant de le boire cul-sec. Puis je reprends la parole, lui disant qu’il faudra qu’elle me prévienne quand elle voudra ramener des conquêtes chez elle. Car… Quand même. Enfin, pas que j’suis du genre prude ou contre les plans à trois, mais pas dans ce cas, non. Je pousse un rire amusé à mon tour, face à la réaction d’Anthea.
« Ce serait pire si je pensais à les perturber plutôt, nan ? Et puis j’sais pas… on sait tous que le charme elfique fait des ravages aussi ! » Nouvel éclat de rire lorsque la brune lui confirme que l’inceste ne fait pas partie de ses plans. « Ça me rassure, Cersei. »
Je me mordille la langue, taquin, avant de prendre quelques chips du paquet à mon tour. Bon sang, j’ai la dalle. C’est bon signe ça, non ? Par contre, on dirait que la jeune femme a aussi faim de potins sur ma vie amoureuse. Je me pince les lèvres, amusé.
« Bah… J’suis libre comme l’air, et je m’amuse bien. Avec pas mal de monde, car j’suis du genre sociable, moi. » Dis-je avec un air toujours aussi mutin. « J’suis libre et je n’ai pas de contraintes, ça me va. La liberté me convient. »
Ou le libertinage, diraient les mauvaises langues. Mais je ne les contredirais même pas. En tout cas, le romantisme, les histoires d’amour… ça fait un bail que je n’y crois plus vraiment. Un elfe désabusé, ouais. Peut-être que la dernière fois, c’était bel et bien la première, quand je vivais encore avec ma famille dans la forêt. Mais le Grand Incendie a réduit en cendres, littéralement, ce premier amour. La mort me l’a arrachée, sans aucune pitié. Et si je n’ai pas de cicatrices visibles sur mon corps, mon cœur, lui, en a. Puis par la suite, je ne peux dire que j’ai eu de bonnes expériences non plus – mes conneries y ont contribué aussi, sans doute. Autant dire que je préfère rester libre et sans contraintes, et m’éviter de nouvelles déceptions. La vie est déjà bien assez pénible comme ça, sans que je ne me prenne la tête davantage avec une relation.
« Et toi, de ton côté ? T'attends quoi, je veux des neveux et des nièces au plus vite, oh ! »
Dis-je pour la taquiner. Quoique, ça pourrait être marrant, n’empêche.
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Anthea Blackrain
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Cette nuit avait été riche en émotion. Après avoir bossé une bonne partie de la soirée, elle avait eu peur pour son demi-frère. Elle aurait pu le perdre ou le retrouver blessé. Finalement, elle l’avait retrouvé indemne mais sans domicile. Au moins il était sauf, c’était le principal. Puis elle pourrait très bien l’héberger un moment, le temps qu’il retombe sur ces pattes. Ce n’était pas un chat, mais il avait parfois le caractère d’un félin taquin. Avec lui, elle se sentirait moins seule dans cet appart’ et elle pourrait avoir des cocktails gratos. Tout bénef’ pour elle, et ça ferait une nounou pour les animaux.
Sirotant de la vodka en sa compagnie, Thea interrogeait Bax sur Ethel. Lui non plus, n’avait pas de nouvelles. D'un côté, cela la rassurait parce qu’elle n’était pas la seule sans avoir d’info’ mais de l’autre, cela l’inquiétait quand même. Pourquoi elle avait coupé les ponts avec eux ? Certes le deuil d’une jumelle devait être lourd à porter, mais ils auraient pu l’aider. Sauf que là, ils devaient juste attendre qu’elle refasse surface quand elle se sera décidée. La patience n’était pas le fort de la jeune femme. Pourtant il n’y avait pas d’autres choix que d’attendre.
Thea rit que Bax pense déjà à un moyen pour ne pas perturber ces parties de jambes en l’air, alors qu’il venait tout juste de perdre son appart, il pensait déjà à ça.
“ Ouais, clair que ça aurait plutôt louche si tu voulais les empêcher et pas très sympa ! “
Puisqu'ils avaient évoqué le sujet de coucherie, l’elfe en profita pour poser des questions sur la vie amoureuse de Baxter. Après tout, ce n’était pas un sujet souvent évoqué entre les deux. Elle grignotait des cookies, après avoir bu sa vodka.
La réponse de Baxter la fit sourire.
“ Baxou le charmeur de ces dames... Et nous ne sommes pas de la même famille pour rien. Nous avons un point commun aussi sur ce sujet-là. J’aime ma liberté, je ne recherche pas forcément une relation de couple stable avec tout le tralala qui va avec. Après si parfois ça matche c’est cool, le temps que ça dure... les histoires courtes c’est bien aussi."
A plusieurs reprises, Thea avait tenté des relations longues, des histoires avec une certaine intensité ; mais cela avait toujours fini par capoter pour plusieurs raisons. Finalement, elle aimait sa liberté. Elle savait s’amuser sans prise de tête. Puis s’entourer aussi de personne avec qui elle pouvait tout partager ou presque, sans forcément se mettre dans la case des couples. Puis la perspective de vivre avec la même personne pendant des années, c’était un peu flippant quand même. Alors autant dire que l’idée d’enfanter n’était pas dans ces projets.
“ Si tu veux jouer au tonton, ne compte pas sur moi. Si jamais un jour je suis enceinte, déjà il faudrait que le bidule ait survécu aux épreuves de la contraception ! Et à partir de là, qu’il survive à ma vie, qui est loin d’être un long fleuve tranquille... ouais ne compte pas sur moi.”
Donc le maternage ce n’était pas prévu pour tout de suite, même pas du tout à l’ordre du jour.
“D’ailleurs, clairement notre société ne me donne absolument pas envie de vouloir rajouter une vie innocente dans l’équation. Parfois j’me dis qu’on devrait s’arrêter de procréer tant que le monde déconne toujours autant. Pour les personnes en mal d’enfant, eh bien il y’a un tas d’orphelins, de malheureux qui espère un foyer, donc hop adoption. Et voilà tout le monde serait content. Et une fois, que tout se serait calmé, paf une pluie de bébé...après tout on régule bien la population des chats ou chiens errants, on pourrait aussi l’envisager pour les humains... Non ?”
Tout à fait, Anthea pensait sincèrement ce qu’elle disait. Bon même si la vodka embrouillait un peu ses neurones.
“ Je sais que ça n’arrivera jamais, parce que trop extrême. Mais parfois je suis fatiguée de voir qu’on doit se battre pour des choses élémentaires...”
Elle soupira. D'un coup, la fatigue de ces derniers jours lui tomba dessus.
“ En vrai, j’aimerais bien avoir une nièce ou neveu, j'espérais qu’Ethel se jette à l’eau. C’était peut-être le seul espoir pour faire perdurer notre famille... mais j’pense que c’est mort. Sauf si elle revient avec un gnome sous les bras... Mais c’est tellement cool de pouvoir profiter d’un petit sans avoir à tout gérer.”
Thea pensait à sa filleule qu’elle n’avait pas vu depuis un bail. Elle lui manquait. Son verre à la main, elle le tendit à Bax.
"Encore un verre mon cher, avant que je m’endorme sur place. C'est affreux je tiens plus la durée...”
Bon la charge de travail, le cumul des nuits blanches et autres préoccupations en tout genre ne l'aidait pas à être plus endurante.
Baxter E. Sherwood
Avatar : Jack O'Connell Missives : 1802 Livres en banque : 6601 Localisation : Bristol
La vie était bizarre parfois ; tout pouvait changer d’un moment à l’autre. La preuve, en quelques heures à peine, j’ai à peu près tout perdu. Heureusement, Anthea est là pour m’aider maintenant, comme ça je n’ai pas à dormir dans la rue… Mieux, j’ai droit à un soutien moral qui me fait vraiment beaucoup de bien. Nous parlons de tout et de rien sans aucun problème, et on en vient même à parler de nos vies amoureuses respectives. Bah… si on va vivre sous le même toit les prochaines semaines, mieux vaut qu’on parle de ce genre de trucs, histoire qu’on sache à quoi s’attendre, n’est-ce pas ? Au moins, ça nous permettra d’éviter les mauvaises surprises. Dans la bonne humeur, nous parlons tout en sirotant de la vodka et en grignotant des cookies. Franchement, je ne pouvais pas demander mieux après tout ce qui s’est passé. Un sourire amusé se dessine sur mes lèvres lorsque Anthea dit qu’on n’est pas de la même famille pour rien. Eh oui, nous aimons tous les deux notre liberté et ne tenons pas à devenir prisonniers d’une vie de couple. La vie est déjà bien compliquée comme ça à Bristol, hein, sur ce point aussi on est d’accord là-dessus.
Je pousse un rire amusé lorsque la brune dit que ce ne serait pas une mauvaise idée de contrôler la reproduction des humains comme ça peut être le cas pour les chats ou les chiens.
« Wow, t’y vas pas de main morte, toi ! Quoique, d’un côté, ce ne serait pas complètement insensé… surtout quand on voit certains cas… En gros, plus de vodka, moins de gens, ce n’est pas si bête comme idée. Mais t’as raison, c’est trop extrême… Je doute que ça arrive, du moins dans les prochains temps. »
A moins qu’un avenir dystopique qu’on peut voir dans certains films n’arrive plus tôt que prévu pour tous nous emmerder encore plus. Je pousse un nouveau ricanement, preuve que l’alcool commence à me monter à la tête. Tonton Baxter va devoir attendre, parce que les sœurettes ne semblent pas vouloir d’enfants pour le moment. A moins que vous ne vouliez m’appeler tonton Baxter malgré mon manque de neveux ou nièces. Ça ferait un nouveau tonton atypique dans ma famille, après tonton Alex, qui n’en était pas un non plus.
« Ouais, merde… moi aussi je comptais davantage sur Ethel pour ça. Avant qu’elle n’ait décidé de se la jouer fugueuse tout d’un coup. » Dis-je avec une pointe d’agacement. Dans le fond, je lui en veux moi aussi d’être partie de la sorte, inévitablement. « Mais bon, nous sommes des Elfes, donc. si tout se passe bien, on a plus de temps devant nous que les humains… Alors qui sait ? Les choses peuvent changer, nous et nos choix aussi. La vie est pleine de surprises, on a déjà pu le constater plein de fois. »
Est-ce que j’aimerais avoir des gosses, moi ? Pff, qu’est-ce que j’en sais ? Quelque part oui, mais comme dit Thea, le plus cool chez les enfants, c’est quand ils ne sont pas à nous et qu’on peut juste passer du temps avec sans trop de responsabilités. Autrement, c’est moins tentant. Autant dire que pour le moment, je n’ai pas non plus envie d’en avoir. Mais dans 10, 15 ou 20 ans, qui sait ? En même temps, à peine si j’arrive à gérer ma petite vie là, alors imaginez un gosse ! Je passe une main sur mes yeux fatigués.
« Ouais, un dernier verre avant dodo, car moi aussi je suis épuisé. Et puis bon sang, cette vodka a réveillé le philosophe en moi. À ce rythme-là, je vais écrire une dissertation sur les avantages et les inconvénients d’avoir des gosses à Bristol. »
Un sourire narquois orne mes lèvres, alors que mes paupières deviennent de plus en plus lourdes. J’suis fatigué, oui, mais pas totalement désespéré quand même, malgré tout ce qui s’est passé. J’arrive encore à sourire et à penser à l’avenir. L’espoir fait vivre, hein ? Eh bien, faut croire qu’il me reste encore un peu, et Thea y est pour beaucoup.
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Lun 13 Avr - 17:06
