Goodbye sisterhood [Anthea]

**Invité**

« Infos. Point de rdv, ce soir, 23h30. »

Le sms envoyé, Perséphone désactiva la carte sim pour basculer sur son numéro principal. En fait, cette seconde carte ne comprenait qu'un contact. Anonyme, elle ne comprenait aucun élément pouvant la relier à elle. Il le fallait puisqu'elle lui servait à correspondre avec un vampire fugitif. Carlton, la taupe de la CAA. A chaque fois, le même sentiment désagréable la traversait. Elle rangea ainsi bien vite son téléphone pour l'aider à chasser celui-ci. Aussitôt elle se mit debout presque dans un saut ; un mouvement qui prouvait qu'elle avait besoin d'action. Elle intercepta le premier collègue qu'elle croisa. Elle lui demanda s'il y avait de quoi se mettre sous la dent ce matin et il la dirigea vers la salle des standardistes.

La Spectre ne se fit pas prier. Ni une ni deux, elle la rejoignit à grandes enjambées. Malgré son retour au poste en juin, ses missions se restreignaient aux Rituels. Parfois un renfort par-ci par-là. Ca s'expliquait en partie par l'absence de sa coéquipière, mais ça n'enlevait pas son impression d'être laissée en arrière. Une rescapée qu'il fallait ménager pour qu'elle ne craque pas – physiquement ou psychologiquement. En effet, elle n'était pas au meilleur de sa forme. Elle en était déjà suffisamment frustrée pour que l'on lui rappelle à longueur de temps.

Pour l'heure, elle était déterminée à mettre ces considérations de côté et à obtenir un semblant de mission. Il lui semblait plus qu'urgent qu'on la laisse, elle comme d'autres, reprendre du service vu l'état actuel de la situation. La décision de loger lycans et vampires en ville suite à l'incendie du Ribcage ne l'avait franchement pas enchantée quand elle l'avait découvert. Maintenant, il fallait faire face à une hausse de fugitifs et de problèmes... Marrant, elle avait parié là-dessus. Intéressant aussi comme les autorités pouvaient faire avec les detracteurs quant à l'emprisonnement dans un quartier sécurisé mais se refusaient à isoler après un drame. Car oui, le feu, involontaire ou non, était un triste drame à ses yeux. Que ce fut précisément cet élément destructeur n'y était pas étranger ; elle en connaissait toute l'horreur. Seulement, reléguer la responsabilité des ribcagiens dans la vie privée des agents, voire à des civils, dans un espace difficilement contrôlable ne démontrait aucune cohérence avec la politique mise en place. C'était un peu comme dire : « Oui bon finalement, après tous ces mois à avoir dit le contraire, les Aberrations au milieu de la population, pas de quoi s'alarmer ». « Oh et puis profitez-en, on vous donne une chance de vous cacher. A défaut de nous montrer logique, on est joueur. On aime défaire le travail accompli. » Pas comme si c'était les décideurs qui s'échinaient sur le terrain. Il y avait presque tout à refaire mais on se payait le luxe d'écarter des agents. Ouais, Perséphone l'avait vraiment mauvaise.

Heureusement, on l'intégra sans rechigner à une équipe d'intervention. Quelqu'un venait d'appeler pour prévenir qu'il soupçonnait sa voisine d'aider des Aberrations à rester hors-la-loi. Sûrement une réversienne. A quatre, ils arrivèrent à l'adresse indiquée du quartier sud. L'église sonnait sept heures quand le responsable, accompagné de la Spectre, frappa à la porte. Les deux autres effectuaient le tour de la propriété pour repérer des éléments suspects. Elle se tenait légèrement en retrait, à sa droite, en position alerte et prompte à réagir. L'uniforme noir ne cachait pas la raison de leur visite : un visible « C.A.A. » barrait leur dos et leurs armes n'étaient pas masquées. Uniforme incommandant par la chaleur de cet été – grâce à l'heure matinale – puisqu'il couvrait le cou, comportait des manches longues et un pantalon, bref il était conçu pour parer dans la mesure du possible à l'opposition nocturne. Ils avaient effrayé des gens sortant déjà de chez eux pour se rendre sur leur lieu de travail. Si certains leur avaient adressé un regard jugeant, la plupart s'étaient révélés inquiets de la proximité d'Aberrations. On l'apprendrait bientôt.

Après avoir frappé à la porte, William s'exclama d'une voix forte et claire :

« CAA, ouvrez. »

Le soleil s'est levé, il est l'heure de l'imiteeeer, chantonna-t-elle intérieurement.

Bien sûr, c'était important de gagner du temps quand on avait des choses à cacher.

Goodbye sisterhood
Persephone & Anthea

« CAA, ouvrez. »

Grognement. Soupir.

Esprit embrumé, tête dans le coltard, les yeux qui s’ouvrirent difficilement. Avouez que ce n’était pas le style idéal de réveil, en tout cas certainement pas celui d’Anthea. Pendant un temps, elle pensa sérieusement à rester au lit et à se rendormir. Sauf que non, ces crétins à sa porte n’allaient pas partir par enchantement. Elle le savait pertinemment. Ils seraient capables de défoncer sa porte d’entrée. A regret, Thea se redressa dans son lit, grimaçant de douleur.

Sa dernière visite à l’armurerie avait mal tournée, à cause d’une manifestation anti-armes, qui avait foutu le bordel et elle s’était retrouvée sous une armoire sans rien comprendre. Par chance, l’affaire avait vite été réglé. Sauf qu’au final, elle avait gagné deux côtes cassées et une épaule démise qui avait fragilisé sa clavicule gauche. Rien de dramatique mais c’était très douloureux. Surtout qu’elle avait gagné quelques jours d’arrêt maladie pour ça. Et Thea détestait ça.
A la sortie de l’hôpital, elle était allée boire quelques shooters entre amis pour se remonter le moral et faire passer la douleur. Ce n’était pas une idée très pertinente, surtout que le mélange alcool et antidouleur avaient rendu son esprit brumeux. D’ailleurs il restait encore quelques traces de brumes dans son esprit.

L’elfe finit par s’extirper à regret de son lit douillet. Après avoir descendu trois marches, la voilà qui arpentait sa pièce principale, la cuisine était ouverte sur le séjour, donnant une pièce assez grande et lumineuse grâce à des grandes fenêtres et un mini balcon. Une bibliothèque, quelques étages et des fauteuils; rien d'imposant mais tout était confortable et cosy. Elle jeta un œil au ciel matinal de Bristol, les nuages recouvraient la ville. Une journée morose semblait s’annoncer. De nouveaux coups à la porte, une nouvelle injonction.

« CAA, ouvrez. »

« Une minute. » beugla l’elfe en retour.

Mais il s’imaginait quoi ? Que les gens à 7 h du mat’ était au taquet pour venir ouvrir leur porte. En tout cas, ce n’était pas son cas. Coup d’oeil dans la pièce, il y avait son bordel habituel, des affaires qui trainaient çà et là, le courrier qui attendait sur une pile sur la table. Son linge qui séchait. Rien de répréhensible à première vue, d’ailleurs, elle essayait de savoir si elle avait une connerie à cacher. Mais rien de vient dans l’esprit elfique. Elle avait pris soin de bien compartimenter sa vie. Elle se retint de justesse, de ne pas hausser les épaules, pour éviter de souffrir pour rien.

Avant d’ouvrir, Thea jeta un œil sur son reflet dans le miroir. Ses cheveux ébouriffés lui rappelèrent qu’elle s’était endormie à la sortie de sa douche, sa tignasse pointait dans tous les sens. Ses traits n’étaient pas trop tirés. Elle put observer l’énorme bleu sur son épaule gauche puis soulevant sa nuisette elle observa ses cotes. Aussi un hématome, les deux n’étaient pas beaux à voir. Elle fit redescendre sa nuisette et avisa sa tenue. Une nuisette tombant mi-cuisse, une tête ébouriffée, comme une personne venant se réveiller ! D’ailleurs, à mesure qu’elle se réveillait, la douleur aussi se réveillait. L’elfe hésita à prendre ses médocs et à mettre son atèle, avant d’ouvrir mais elle préférait de pas faire trop attendre le CAA. Elle tenait à sa porte d’entrée.

Déverrouillant ladite porte, Anthea l’entrouvrit enfin pour se retrouver face à un officier du CAA, surement celui qui avait beuglé ses injonctions à la noix. Elle devina un autre agent derrière lui, caché par l’homme qui s’adressa à elle.

« Officier William du CAA. Vous en avez mis du temps à ouvrir, nous devons inspecter votre appartement !»

Le ton et la phrase lui firent hérisser le poil. Inspecter son appart ? Et puis quoi encore, ils pouvaient toujours aller se faire foutre. Voilà ce que pensait Thea, sauf qu’elle se retient pour le moment.

« Y’a vraiment des gens qui ouvrent à la minute quand vous débarquez à 7h du mat’ ? Vous organisez des concours ?” répondit elle sarcastiquement, avant de demander: « Puis-je connaitre la raison de cette inspection ? Et si je refuse ?»

Il y en avait surement une raison à cette visite. Et elle doutait qu’elle puisse y louper. C’était pire que des sangsues ces types, ils ne lâchaient pas le morceau facilement. L’officier se décala un peu pour faire mine de rentrer. C’est alors qu’elle vit un visage connu. Celui de sa chère sœur membre du CAA.

« Ah bah c’est le pompon !» murmura t-elle.

**Invité**

Après quelques instants, on beugla depuis l'autre côté de la porte. Réveil difficile apparemment. Enfin ce n'était pas ce qui frappa le plus Perséphone. Elle connaissait cette voix – ou en avait la forte impression. Il s'agissait d'une voix qu'elle n'avait pas entendu depuis longtemps et qui, dans sa mauvaise humeur, entrait dans les derniers tons utilisés à son encontre. Dire que ça ne s'était pas bien passé représentait un bel euphémisme. Anthea. Lorsque l'association fut faite, l'aînée afficha une expression entre la surprise et l'exaspération. Qu'avait-elle fait ?

Quand elle ouvrit enfin la porte, la blonde se demanda si elle avait eu besoin de temps pour cacher quelque chose. Elle se composa un visage impassible tandis que son collègue entamait la prise de contact. Bien sûr, l'Elfe se montrait tout le contraire d'avenante. Si elle reniait sa propre soeur pour son travail, la vue de ses collègues lui filait probablement de l'urticaire. Cependant, une telle attitude ne ferait que lui nuire.

« Des témoins affirment que vous cachez des Aberrations. Nous devons vérifier votre logement. Dans le meilleur des cas, cela vous innocentera, mais vous n'avez pas le droit de refuser. Nous empêcher de faire notre travail serait retenu contre vous. »

William aimait les faits et ses réponses étaient ainsi toujours purement factuelles. Perséphone espérait qu'elle ne ferait pas d'histoires. Pitié, soeurette, ne fais pas de connerie. Bien sûr, il était peut-être déjà trop tard. Il y avait ces témoins après tout. Elle ne pouvait pas nier que ce serait le genre d'Anthea d'accueillir des Nocturnes. Elle commençait à regretter de participer à cette intervention. S'il fallait l'arrêter, leur relation ne risquait pas de s'arranger. William entrait et l'accusée la remarqua. Le pompon... Ouais, leur relation allait empirer. Bientôt, Perséphone aurait l'étiquette de traître dans tous les plans de sa vie. Mais jamais elle ne remettrait ses opinions en doute. Même pas pour Anthea.

« Bonjour, agent Carlton. Nous ferons au plus vite. »

Etant donné la manière dont elle l'avait traitée, Perséphone ne ressentait pas de scrupules à faire comme si elles ne se connaissaient pas. Expression neutre collée aux pommettes, elle tâchait de rester professionnelle et, surtout, qu'on n'apprenne pas leur lien de parenté. Le pompon, ce serait qu'on doute de sa loyauté parce qu'on avait trouvé des éléments compromettants chez sa cadette. Magistral. Elle s'introduit à la suite dans l'appartement et l'officier lui ordonna aussitôt de vérifier la chambre et la salle de bains.

« Avez-vous quelque chose à déclarer ? Votre coopération sera prise en compte. », demanda-t-il à Anthea tandis que l'autre fille d'Alexander se rendait dans une autre pièce.

Dans la chambre, le lit était défait. Preuve que l'interpellée avait été réveillée. Cela n'induisait pas qu'elle était forcément innocente, mais ça impliquait au moins que son temps de réaction devait avoir servi à sortir du sommeil plutôt qu'à brouiller des pistes. Elle s'assura tout d'abord que personne ne s'y cachait, puis regarda la vue qu'offrait la fenêtre. C'était très étrange de fouiller le logement de Thea après ces mois de froid. Si elle souhaitait sincèrement ne rien trouver de culpabilisant, elle ne bâclerait pas pour autant son travail. Elle ne lui pardonnerait pas d'aider des Aberrations à rester fugitives. Alors qu'elle passait en revue ses affaires, elle entendit du bruit depuis une autre pièce, et il n'avait rien à voir avec ceux de la rue. Repassant par la pièce principale qui n'en était de toute évidence pas la source, elle avisa une autre porte. Entre-temps, elle questionna William :

« Vous entendez ? »

Pas ça. Pas ça. Pas ça, se répétait-elle alors qu'elle ouvrait la porte qui donnait sur la salle de bains.

Pile : Un oiseau était entré par la fenêtre et faisait tomber des objets dans sa recherche de la sortie. (Parfois, les oiseaux sont quelque peu lents d'esprit.)

Face : Une Aberration était accrochée au bord de la fenêtre.

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'Coup de Pouce de Tat' :
Goodbye sisterhood [Anthea] D_face

Goodbye sisterhood
Persephone & Anthea

Tout juste réveillée, l’elfe devait prendre sur elle pour ne pas envoyer balader les agents du C.A.A. Cela ne serait pas constructif. Cerise sur le gâteau sa sœur faisait partie de ces agents. Dans un autre contexte, c’est à dire si elle n’était pas devant sa porte dans le but de fouiller son appartement, elle aurait pu être contente de la voir. Même si leur relation avait toujours tendance à être conflictuelle, dire que passer un temps, elle était tellement heureuse d’avoir une nouvelle sœur, moins peureuse qu’Ethel et qu’elle avait fait beaucoup d’effort pour lui plaire. Mais des années et des conflits étaient passées saupoudrer d’une grande divergence d’opinion. Au point que l’elfe doutait un jour pouvoir s’entendre avec Perséphone.

Son attention vient écouter les mots de l’agent William. Des aberrations chez elle... Bien, au moins dorénavant, elle savait qu’elle devrait se méfier de son voisinage. La délation semblait de mise dans le coin, c’était un élément important à savoir. Elle était quand même curieuse de savoir qui avait pu la dénoncer. Bien sûr, elle comprit qu’elle n’avait pas le choix, avant même d’ouvrir cette foutue porte, elle savait qu’elle devait les faire rentrer chez elle. Action au combien détestable, mais l’elfe soupira avant de s’effacer pour laisser passer les agents. Contenant son dégout de voir des membres du C.A.A fouillait son appartement, un refuge qui ne l’était plus vraiment dorénavant. Dommage elle l’aimait bien cet appartement.

Ses lèvres s’étirent légèrement quand Perséphone se présente très officiellement. Ce n’était pas d’aujourd’hui, qu’elles aillaient se sauter dans les bras pour une embrassade fraternelle. Merde maintenant, elle connaissait son adresse, pensa Thea sur le moment. Haussement des épaules, chaque problème à la fois, il fallait déjà se débarrasser des agents en espérant qu’ils ne découvrent rien.

En attendant et en observant, l’étude de son appartement, Anthea se dirigea vers sa machine à café, appuyant sur la machine, un café bien serré coula lentement dans la tasse qu’elle avait posé au préalable. Il lui fallait sa dose de caféine pour bien supporter ce réveil.

Coopérer avec les autorités ? L'elfe dut faire un effort pour par lui signifier d’aller se faire foutre et de débarrasser le plancher. Mais une grande inspiration et des lèvres bien serrées, lui permirent d’éviter l’incident pour le moment du moins.

« Non. Je ne comprends pas vraiment ces témoignages. Certes, il m’arrive de ramener des personnes chez moi, comme j’imagine n’importe quelle personne qui profite de la vie et aime faire des rencontres. Mais ce n'est pas délibérément des aberrations. Après, peut-être qu’elles en sont mais que je l'ignore ? En tout cas, si j’ai un doute, je préfère passer mon chemin. Comment peut-on facilement les reconnaître ? » , répondit elle le plus sincèrement possible.

Bon surement que sa sœur ne serait pas dupe, mais l’option de l’innocente jeune demoiselle était à tenter. Rester plus qu’à savoir si l’agent William mordrait à l’hameçon mais aussi si Marco avait pu se carapater. Elle ne l’avait pas vu à son réveil, donc il avait dû partir avant.

En principe, Anthea évitait de ramener des nocturnes chez elle, mais hier soir, elle était tellement dans le coltard, qu’elle avait accepté de l’héberger. Merdum, ses yeux vinrent se poser sur la veste de Marco sur un fauteuil. Puis elle ntendit un bruit étrange. Mais rapidement, elle préféra remettre son attelle pour son épaule, histoire de faire diversion.

« J’étais à l’armurerie, lors du mouvement de foule et une armoire m’est tombée dessus. »

Expliqua-t-elle à l’interrogation muette de l’agent William. Mais Persé venait aussi d’entendre ce bruit étrange. Sa mâchoire se serrait, alors qu’elle tenta de paraitre aussi sereine qu’avant.

“Il y a un type accroché sur le rebord de la fenêtre.”

Ce con de Marco avait intérêt à trouver un moyen de se carapater, sinon elle lui ferait elle-même la peau. Sauf si évidement le CAA le chopait avant. Mais dans ce cas-là, il serait tous les deux dans la mouise, déjà que la situation n’était pas brillante.

« C’est qui ? »

Thea se retenait de faire un haussement d’épaule pour éviter d’avoir mal.

« Je crois qu’il s’appelle Diego, si je me souviens il m’a raccompagné hier soir, je n’étais pas très en forme. Mais j’en sais pas plus. »

Puis avant qu’elle en dise plus et balance une aberration, il pouvait toujours courir. Elle risquait de passer pour une traîner, mais bon à choisir, c’était mieux qu’une traitre à la couronne. Il fallait choisir ses combats, et avoir une bonne réputation de sainte ne faisait par parti du sien.

Pile : L’aberration arrive à s’échapper.
Face : L’aberration se blesse et est rattrapée par le CAA.

Le membre 'Anthea Blackrain' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Coup de Pouce de Tat' :
Goodbye sisterhood [Anthea] D_pile

**Invité**

Les propos d'Anthea parvinrent à ses oreilles et lui arrachèrent un rire qu'elle garda silencieux. L'entendre déclarer la bouche en coeur qu'elle ne savait pas reconnaître les Aberrations et qu'elle préférait les éviter, c'était très amusant. Peut-être qu'elles en sont mais que je l'ignore ? Si la situation n'était pas aussi compliquée, ça aurait fait sa journée. Si seulement elle ne voulait plus entendre parler de Perséphone justement parce qu'elle voulait continuer à faire ami-ami avec les Aberrations sans conditions. Bien sûr, la Spectre ne comptait pas faire remarquer à son collègue qu'on le menait en bateau. Parce qu'elle ne voulait pas que leur lien de parenté se sache, et surtout parce qu'elle ne voulait pas attirer de problèmes à sa soeur. Si celle-ci devait en avoir, elle les récolterait d'elle-même.

Alors qu'elle inspectait la pièce, du bruit suspect attira son intention. Elle se dirigea vers la porte de la salle de bain, interpellant l'agent qui s'occupait de la pièce principale et d'interroger Anthea. Elle ne voulait pas à tout prix débusquer la preuve qui mettrait la brune dans le collimateur de la CAA, mais elle ne pouvait pas se permettre de l'ignorer. Si ce n'était pas elle, ce serait William qui vérifierait de toute façon. Elle préférait éviter se prendre une enquête sur le dos, surtout en ce moment où l'on pourrait trouver des traces de rapprochement avec des Aberrations dans le but de nuire au gouvernement. Bien que ses supérieurs soient au courant, certaines personnes pourraient sûrement décréter d'une ruse tordue pour cacher ses véritables penchants politiques. Aussi, elle voulait le voir par elle-même.

En plus de cacher des Aberrations, Thea cachait des crétins. Même si elle espérait trouver derrière cette porte une explication tout à fait innocente, elle ne se faisait plus trop d'illusions. Elle connaissait sa soeur. Elle la savait parfaitement capable. En plus, elle avait commencé à préparer sa défense... Pas ça, se répétait-elle pourtant en ouvrant la porte.

Evidemment, c'était ça. Un type tentait de se faire la malle par la fenêtre. La blonde courut pour l'intercepter tandis que William, qui s'était rapproché, demanda son identité à la maîtresse de maison. Elle n'entendit pas la réponse, mais s'en fichait : elle savait que ce serait un mensonge. Elle faillit attraper le t-shirt du fugitif ; trop tard, il sautait. Aussitôt, elle prévint les autres agents qui faisaient le tour de la propriété et leur donna sa description. Ceci fait, elle revint dans le séjour et proposa immédiatement au responsable de l'unité :

« Je peux rester avec elle. »

Il était en meilleure condition qu'elle et elle voulait se retrouver un peu seule à seule avec celle qui « profitait de la vie et aimait faire des rencontres ». Il hocha la tête et ajouta : « Attache-la » alors qu'il partait à pas vifs. La porte claqua, et les filles du docteur Carlton se retrouvèrent en tête-à-tête. L'agitation n'avait duré que très peu de temps, les actions rapides, l'urgence libérant l'adrénaline. Sans attendre, l'aînée détacha la paire de menottes accrochée à sa ceinture et s'avança vers la cadette.

« Tends tes bras. »

La sécheresse de son ton s'accordait avec son expression. Remarquant l'attelle à l'épaule, elle lui évitait les menottes dans le dos. Pourtant, ce n'était pas l'envie qui lui manquait. Quand elle le put, elle enferma les poignets d'Anthea dans le métal et lui désigna une de ses chaises afin qu'elle s'asseoit. Avoir conscience de la possibilité et le constater depuis les premières loges, c'était définitivement différent. Elle avait beau savoir que l'Elfe en était capable, en avoir la preuve sous les yeux l'écoeurait.

« Bravo, tu es une sacrée comédienne. Tu as des chances de t'en sortir. J'espère que ça suffira en tout cas. »

Non, ce n'était pas elle la traître. La trahison venait d'Anthea, d'elle seule.

Goodbye sisterhood
Persephone & Anthea

Les mensonges sortaient de sa bouche, sans la moindre honte. Les mots défilaient afin d’essayer de leurrer les malotrus qui avaient osé pénétrer chez elle. Cela la foutait en rogne, mais elle ne pouvait pas les foutre dehors, sans avoir plus de souci a franchise était plutôt dans ses habitudes, mais face aux membres de CAA, il fallait la jouer plus subtile.

Sa question restait sans réponse. Pfff à quoi bon se donner la peine de les titiller si personne ne répond ? L’elfe était déçue, elle aurait tellement aimé discuter avec cet agent. Mais ce plaisir lui fut enlever par le type qui s’échappait par sa fenêtre. Ne montrant rien, Anthea espérait fortement que ce type puisse leur échapper et ne pas rejoindre les condamnés du Ribcage, pour son bien à lui mais aussi pour lui éviter d’être trop dans la panade. Elle risquait gros sur ce coup-là. Même si sa sœur faisait partie des chasseurs, elle savait qu’elle n’avait rien à espérer d’elle.

D'ailleurs, la revoilà dans la même pièce qu’elle, elle la regarda quand cette dernière se proposa pour rester avec elle. Alors que les agents se mirent à la poursuite de l’aberration. Anthea retint à peine un soupir quand la porte de son appartement claqua, laissant Perséphone pour simple compagnie. Youpi un tête-à -tête improvisé avec sa sœur aînée, elle en rêvait, surtout au saut du lit.

« Les menottes, carrément ? »

Bon ce n’était pas aussi idiot, parce qu’elle avait bien songé à s’enfuir. Mais elle n’était pas en excellente forme et en plus, si elle pouvait éviter d’être catégorisée comme fugitive dès maintenant, cela l’arrangerait et lui permettrait d’être plus utile. Cela arrivera peut-être un jour, mais autant attendre un peu. De mauvaises grâces, elle tendit son bras droit, l’autre n’avait pas assez d’amplitude à cause de l’atèle.

Menottes aux poignets, Anthea se laissa choir sur la chaise à côté de celle désignée par sa sœur. L’esprit de contradiction n’était jamais loin. C'était sa manière de tenir tête à son aînée. Assise, elle en profita pour observer Perséphone. Les pensées de la blonde étaient tellement différentes des siennes. Comment pouvaient-elles être de la même famille ? Mais l’étaient-elles vraiment ? Parfois, Anthea se posait la question, à part le lien du sang, elle se demandait ce qui les lier. Cela avait été étrange et excitant de découvrir l’existence d’une sœur. Le gout merveilleux de la découverte de cette grande sœur qui laissait espérer une relation fraternelle nouvelle et changeante par rapport à celle déjà existante avec Ethel.. Mais finalement, la déception se fit lentement. Elles étaient tellement différentes et ne partageaient pas du tout les mêmes opinions. Elle ressemblait tellement à Ethel, pas seulement physiquement. Anthea se sentait bien seule dans sa famille.

« Que ça suffise à quoi ? Et pourquoi ?»

Ou plutôt pour qui espérait elle ? Pour sa carrière surement, après tout sa vie à elle ne comptait peut-être que si peu dans l’équation. Mais elle posait la question pour être fixée. L’elfe se cala contre le dossier de sa chaise.

« Et après il se passe quoi ?»

Va t’elle l’interroger ou chercher à lui tirer les vers du nez ? Comment allait-elle se comporter en tant qu’agent ou que sœur ?

**Invité**

Elle se souvenait de ce qu'elle avait pensé en voyant grandir Anthea et remarquant son tempérament de feu. Leur père n'engendrait que des femmes à fort caractère. Imaginer ce qu'aurait été leur vie si la famille était restée réunie lui arrachait un sourire comme lui pinçait le cœur. Mais cela aurait pu empêcher les tensions de naître et s'envenimer. Cela aurait pu leur éviter ce face-à-face. Perséphone détestait se retrouver dans cette situation avec un membre de sa famille, avec cette sœur qu'elle avait adoré apprendre à connaître. Elles n'étaient pas si différentes. Et c'était ce qui rendait leurs conflits aussi terribles. Il était inutile d'attendre que l'une ou l'autre accepte une concession ou puisse seulement comprendre la position adverse. Elles étaient prêtes à tout pour défendre leurs convictions.

Alors oui, la blonde ne fit pas d'exception pour épargner les menottes à sa cadette. Rien ne l'incitait à lui faire confiance. Elle ne se laisserait pas avoir par ses sentiments pour qu'Anthea puisse la lui faire à l'envers. Elle n'avait vraiment pas besoin qu'on la considère incapable de garder un suspect, encore moins qu'on la suspecte d'être une taupe en découvrant leur lien de parenté. Il suffisait d'une égoïste. Perséphone n'avait jamais compris comment elle pouvait les protéger alors qu'elle avait vu de ses propres yeux ce qu'ils provoquaient. Comment pouvait-on rester aussi insensible face à la détresse de sa propre sœur ? Une sœur qui l'avait presque élevée, avait tout fait pour rendre meilleur son début de vie. Énervée, la Spectre ne prit même pas la peine de répliquer, se contentant de l'attacher et la faire asseoir. Quand la brune s'installa délibérément sur la chaise d'à côté de celle désignée, elle leva les yeux au ciel. Même dans situation, elle continuait ses petites provocations ridicules. Elle ne devait pas se rendre compte des problèmes dans lesquels elle s'était enfoncée. Ni de ce qu'elle infligeait à sa famille. Mais peu importait, après tout, non ? Elle en avait une autre, avec qui elle avait vécu. Sans doute ne vivait-elle qu'à travers la contestation. Peu importait, pourvu qu'Anthea Blackrain puisse se rebeller contre quelque chose.

Quant à l'agent, elle restait debout près de la table, entre celle-ci et la porte d'entrée. Elle lâcha finalement quelques mots. Elle pensait vraiment que sa comédie l'aiderait à échapper aux poursuites. Apparemment, Thea ne se rendait vraiment pas compte de ce qu'elle risquait. Depuis plusieurs mois, les peines se durcissaient à l'encontre de ceux qui empêchaient le travail du gouvernement.

« A te sortir du merdier dans lequel tu t'es mise. Tu crois qu'il va se passer quoi quand on va confirmer que le type qui s'est enfui de chez toi est une Aberration ? Si ce n'en était pas une, il n'aurait pas sauté par la fenêtre. On va te suspecter d'aider les fugitifs. »

Comme depuis des années, les folles retrouvailles n'étaient pas au rendez-vous. La chaleur était absente de leurs échanges. Au vu du contexte et de la manière dont Anthea l'avait exclu de sa vie, Perséphone ne se trouvait pas vraiment heureuse de la revoir. Pourtant, bien qu'elle ne l'avouerait pas, elle ressentait un soulagement à la retrouver en un seul morceau. Bien sûr, elle avait peur pour elle. Peur qu'on l'appelle un jour pour prévenir de son entrée à l'hôpital, ou pire pour un dernier tête-à-tête à la morgue. A cause des agissements de sa petite sœur et de son entêtement, elle craignait une arrestation qui tournait mal et surtout que celle-ci se fasse attaquer par ceux qu'elle défendait. Ce n'était pas parce qu'elle faisait ami-ami avec eux qu'elle serait forcément épargnée. Malheureusement, les idéalistes comme elle l'oubliaient.

« Tu vas être emmenée aux bureaux et subir un interrogatoire. Une enquête va être ouverte pour évaluer ton implication auprès des Aberrations. Même si je sais que tu peux très bien me mentir, je te conseille de ne rien me dire de compromettant. Dis-moi plutôt, comment tu t'es blessée ? »

Si ce n'est pas trop entrer dans ta vie privée, évidemment, pensa-t-elle, sarcastique.

Goodbye sisterhood
Persephone & Anthea

La journée avait clairement mal commencé. Si elle avait su, elle aussi, aurait surement envisagé de se barrer par la fenêtre. Cela n’aurait pas arrangé ces affaires. Tout ça, à cause d’un foutu collabo dans son immeuble, si elle arrive à mettre la main sur le nom de la taupe, elle trouverait un moyen de lui faire payer.

Menottée à une chaise dans la cuisine, par son aînée, son mécontentement devait se voir comme le nez au milieu de la figure. Au moins, elle savait qu’elle n’avait pas à craindre d’abus physique de sa part. C’était toujours ça de pris. Perséphone semblait aussi froide qu’elle. Ce n’était guère étonnant.

Thea ne pouvait pas nier qu’elle n’était pas dans la merde. Elle s’en doutait dès que l’équipe avait frappé à sa porte. Encore une fois, elle était dans une situation difficile.

“ Parce que tu crois que seules les aberrations ont peur de vous ? Tu ne l’as peut-être pas remarqué, mais certaines personnes ont simplement peur face à des représentants de l’autorité, mais ils ont peur de se faire contrôler ou pire arrêter pour le restant de leurs jours, alors qu’ils n'ont rien à se reprocher ou qu’ils ont du retard pour le paiement d’une amende. Que ce soit le CAA, le Codec, la simple police, c’est presque instinctif chez eux."

Peut-on vraiment blâmer l’instinct des gens ? Elle n’en était pas sûre. Mais ce n’était guère le moment de débattre à ce sujet. D’autres aussi pouvaient fuir parce qu’effectivement ils avaient des choses à se reprocher ou qu’ils étaient recherchés.

“ Si vous êtes ici, ce n'est pas parce que vous me suspectez déjà d’aider des fugitifs ?”

Même si elle reconnaissait qu’elle était dans le pétrin. Elle espérait vivement que le type ne se fasse pas choper, sinon ça serait la merde. Déjà que l’interrogatoire, elle s’en passerait bien, comme tout contact prolongé avec un agent du CAA. À part le cas de sa sœur ; elle ne savait pas quoi penser. Elle eut un demi sourire quand Perséphone ne lui conseilla de rien lui dire de compromettant. Comme si c’était son genre de se confier sur ce sujet ? Elle avait compris depuis un moment qu’elles n’étaient pas du même avis. Alors elle évitait de l’évoquer entre elles, même si cela finissait toujours par revenir sur le tapis.

« En faisant du shopping. » répondit elle amusée. “ Je t'assure, j’étais dans l’armurerie qui a été saccagé lors de la manifestation des pacifistes. Un rayonnage m’est tombé dessus. Résultat une épaule démise et des bleus. Qui aurait cru qu’il fallait se méfier des pacifistes ?”

C'était un comble, si les pacifistes usaient de la violence. On allait droit dans le mur, ce qui était déjà le cas à son sens.

“Pourrais-je avoir un café ou un verre d’eau ?” Demanda t’elle poliment alors qu’elle était dans sa propre cuisine. Mais les menottes l’empêchaient de bouger. Sans savoir si Persé allait accéder à cette simple requête. “ Comment vas-tu ?” finit elle par questionner à la suite. Elle était curieuse de savoir. Anthea, bien qu’elle ne le montrât guère, ou ne faisait aucun geste en ce sens, s’inquiétait parfois pour ses sœurs. Quand les informations évoquées des victimes, une part d’elle avait toujours peur que sa famille soit touchée.

La radio de Perséphone grésillait. Ses collègues allaient ils l’informer de leur course poursuite. Une boule d’inquiétude se forma dans les entrailles de l’elfe. Allait-elle enfin savoir dans quel merdier elle se trouvait ?

Malchance L'aberration a été attrapé
Chance : L'aberration a réussi à leur échapper.

Le membre 'Anthea Blackrain' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Compromis (6 à 10)' :
Goodbye sisterhood [Anthea] UyZh4To4_o

**Invité**

Un bref rire sardonique s'échappa des lèvres de Perséphone lorsque Anthea argua que les raisons étaient multiples pour fuir et surtout pas forcément accablantes. Belle défense engagée mais vouée à l'échec face à des représentants de l'ordre. Elle n'y croyait pas, à cette peur sans fondement. Elle ne croyait pas qu'on sautait d'une fenêtre du deuxième étage par réflexe... Et un tel réflexe n'arrivait pas par hasard. La CAA n'envoyait pas quelqu'un devant le juge pour simple délit de faciès. Les tribunaux étaient suffisamment surchargés. Tous les secteurs publics bristoliens avaient franchement assez de travail pour s'en rajouter inutilement.

« Si c'est instinctif chez eux, c'est qu'ils ont l'habitude d'enfreindre les lois. »

La blonde n'en dit pas davantage, peu désireuse de se lancer dans un tel débat. Elle pourrait être ouverte au dialogue, écouter ce qu'on avait à lui dire au sujet des violences policières, mais pas dans ce cas-ci. Pas alors qu'elle savait pertinemment que sa sœur était en tort. Pas en sachant que c'était sa manière de justifier et blanchir ses actes. L'agent était déjà contrariée de se retrouver là, alors autant ne pas rajouter d'huile sur le feu.

« On est ici parce qu'on a reçu un appel. On vérifie l'information avant de suspecter. Des malentendus, des gens parano ou tellement angoissés que le moindre mouvement inhabituel les amène à ce type de conclusion, il y en a plus qu'on ne le croit. Dingue, non ? Les méchants flics n'arrêtent pas les gens sans motif. »

Bien sûr, quand le fuyard sera rattrapé et s'il s'agit bel et bien d'une Aberration, ou d'un humain à don en conflit avec le CODECS, les ennuis commenceront pour sa chère cadette. S'il n'est pas rattrapé non plus. Il faudra prouver que la situation n'avait rien d'illégale pour qu'elle se sorte de là. Mais si le type reste caché, difficile de prouver son innocence... Elle ne sera pas arrêtée tant qu'il n'y aura pas de preuves, cependant elle aura droit à une enquête. Elle sera sûrement surveillée, manière de vérifier si elle fricotait bien avec les fugitifs ou non. Après lui avoir expliqué ce qui l'attendait dans un futur proche, Perséphone changea de sujet pour demander d'où lui venait sa blessure à l'épaule. Inutile de s’appesantir dessus. Anthea ne lui dirait rien et elle, aussi furieuse qu'elle était, n'était pas encline à lui tirer les vers du nez.

La Spectre fut surprise de savoir la brune à l'armurerie. Enfin, elle ne devrait pas être étonnée. C'était plutôt du fait que celle-ci lui dise. Thea faisant ses courses dans un magasin d'armes, ça ne la rassurait pas. Perséphone nota cette information quelque part dans sa mémoire. « A analyser. »

« J'en ai entendu parler. Tu t'en sors bien vu l'endroit... Comme quoi, il faut se méfier de tout le monde. T'en as encore pour combien de temps ? »

Elle prononça ces mots avec un sous-entendu qui ne passerait pas inaperçu. Si on ne pouvait même pas faire confiance à des pacifistes pour éviter les dérapages, à qui pouvait-on faire confiance, n'est-ce pas ? A des êtres assoiffés de sang, peut-être ? A des prédateurs soumis à leurs émotions, sûrement ? Elle hésita face à la requête d'une boisson, voulant d'abord lui refuser pour lui faire les pieds. Puis céda finalement en se disant qu'elle n'allait pas avoir l'occasion de boire avant un moment et que, vu l'heure elle n'avait peut-être encore rien avalé.

« Où sont tes verres ? », questionna Perséphone tout en commençant à ouvrir les armoires potentielles. « Je vais très bien, comme tu vois. Quand on ne sert plus de réserve de sang à des brutasses vampiriques, la santé s'améliore étrangement. Merci de t'en inquiéter. »

Leur père l'avait-elle avertie de la disparition de son aînée ? Cette dernière n'en avait aucune idée puisque même son retour à l'hôpital n'avait pas été assez important pour que Anthea daigne la voir. Oui, le ton était quelque peu amer. Elle trouva finalement un verre et le remplit avec l'eau du robinet. Quand elle le lui déposa sur la table devant l'interpellée, sa radio émit un signal. Suspect arrêté.

« Si ce n'est pas une Aberration, ni une Altération fugitive, tu seras bientôt tranquille. », annonça-t-elle de manière sarcastique. « Dans tous les cas, ils vont revenir soit te libérer, soit t'emmener au poste. »

Goodbye sisterhood
Persephone & Anthea

L’elfe leva les yeux au ciel à la réponse de sa sœur ainée, se retenant de soupirer. Clairement elles n’arriveront pas à être d’accord sur ce sujet rien d’étonnant entre une résistante et un agent des forces de l’ordre. Elle garda le silence pour ne pas envenimer la situation déjà tendue.

La résistante fut ravie de savoir qu’on l’avait dénoncé. Un instant, elle pensait changer de quartier et de voisins. Mais la dénonciation était devenue monnaie courante dans cette ville. Donc il serait difficile de trouver un quartier sans risque de ce point de vue. Au moins de vivre dans la clandestinité, mais ce n’était pas encore à l’ordre du jour.

L’elfe se retint de lui retorquer que les flics pouvaient surtout être très cons et arrêtés sans chercher à aller plus loin. Ce n’était surement pas la majorité des effectifs et heureusement. Mais cela devait bien exister, elle en était sûre. Mais elle n’allait pas continuer le débat fraternel.

“Pour une à deux semaines si tout va bien, plus quelques séances de kiné.”

Sa blessure aurait pu être pire, elle le savait, mais cela la faisait suer quand même. L’obligeant à un repos, même si elle irait peut-être bosser quand même. Après tout, elle n’avait pas forcément besoin de ses bras pour analyser les bestioles.

Elle avait bien capté le sous-entendu de sa sœur. Tout le monde n’était pas figne de confiance, mais cela avait toujours été ainsi, indépendamment de la race des individus. Mais elle préféré s’économiser. La journée ne venait que de commencer, assez mal d’ailleurs. Elle avait comme l’intuition qu’elle n’était pas encore finie.

“ Le placard au-dessus de la machine à café.” lui indiquait elle l’endroit des verres. Allait elle pouvoir s’hydrater ? Il semblerait que oui. Le reste des paroles de son ainée, la surprit un tantinet. Elle ne s’attendait pas à cette révélation par cette simple question.

“ Quoi ? C'est quoi cette histoire ?” l’elfe ne cachait pas son étonnement. Mais elle voudrait bien plus de détails, enfin si on la jugeait digne d’avoir des informations. Peut-être qu’elle s’était un peu trop éloignée de sa famille au point qu’elle n’était pas tenue au courant de tout. Mais leurs relations étaient si tendues.

Thea attrapa son verre d’eau et manqua d’avaler de travers quand elle entendit qu’ils l’avaient arrêté. Et flûte. Bordel pourquoi il n’avait pas couru plus vite ou s’était mieux planqué ?

Elle finit quand même son verre d’eau, autant en profiter parce qu’elle ne savait pas à quand on voudrait lui en donner un autre. D'ailleurs à choisir, elle aurait préféré un café, mais elle n’allait pas chipoter.

Les agents débarquèrent à nouveau chez elle avec un magnifique et tonitruant.

“ On l’embarque.”

Là tout de suite, l’elfe aurait adoré pouvoir se téléporter ou remonter dans le temps. Mais malheureusement, elle n’en avait pas les capacités.

“ J'ai le temps d’enfiler un jogging ?” demanda –t-elle en regardant sa sœur. Si elle pouvait éviter de se balader et de passer la journée en nuisette ça l’arrangerait.

Puis elle fut embarquée pour être interroger dans les bureaux du CAA.

RP Terminé !

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