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un massacre, une suspicion (PV Jarod)

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MessageSujet: un massacre, une suspicion (PV Jarod) un massacre, une suspicion (PV Jarod) EmptySam 23 Déc - 22:12

14 décembre.

Voilà une période que Joren redoutait tant. Les fêtes de Noël …

Il aurait pu se réjouir à l’idée de revoir sa sœur, mais rien que l’idée de se retrouver sous les griffes acérées de ses parents lui donnait la nausée. Mais il fallait faire ce petit effort, au moins une fois par an. Après tout, ils habitaient dans la même ville et il ne pouvait pas se contenter d’ignorer les nombreuses invitations de sa mère. Ces festins gargantuesques, ces cadeaux hors de prix, cette décorations vous plongeant au pays des merveilles, ces retrouvailles obligatoires et hypocrites, ces faux semblants, ces sourires absurdes, ces paillettes et ce pognon qui puait la magouille et le pouvoir … voilà ce que c’était Noël. Un ramassis de conneries.

Pourtant, il aimait décorer la devanture de son bar-restaurant. Il aimait l’ambiance chaleureuse qu’il rendait à cet endroit, alors que les flocons s’écrasaient mollement sur le sol, finissant par laisser un lourd tapis de poudre blanche. Bertrand l’aidait à décorer le sapin de Noel et le bar. Jarod quant à lui … bah n’était pas là. Il fallait croire que depuis qu’Aidan avait intégré l’équipe, les choses n’étaient plus pareilles entre eux. Et ça Joren l’avait bien compris. Mais bon, il ne pouvait pas vraiment lui en vouloir.

Le téléphone sonna, mais Joren était bien trop occupé à clouer les guirlandes lumineuses sur les poutres apparentes. Bertrand se rapprocha d’un air penaud, le combiné en main.

« C’est ta mère … »

Joren leva les yeux au ciel avant de prendre le téléphone avec une certaine appréhension.

« Oui Maman … Je t’ai déjà dit que je venais. Oui je n’ai pas oublié que l’oncle Owen et la tante Frida seront là le 23. Oui j’ai pensé à ma sœur. Non je n’ai pas appelé grand-mère. Maman … Maman, écoute … non, écoute ça ne sert à rien. J’ai pas besoin de ton aide. Oui. Je me débrouille tout seul. Non, je ne vis pas dans la misère … je vis comme la plupart des gens normaux dans ce monde et je m’en porte très bien. Salut. »

Bon sang … ce qu’il pouvait détester l’avoir au téléphone. Super, elle avait réussi à le foutre de mauvaise humeur. Bon, la décoration intérieure tenait la route. Il laisserait Bertrand s’occuper du reste avec Aidan demain. D’ailleurs où était-il passé encore celui-là ? Il espérait vraiment qu’il ne ferait pas de bêtises. Du moins, pas ce mois-ci avec tous les touristes présents en ville. Il fallait qu’il s’aère l’esprit un instant. Ca tombait bien, il avait encore les sapins à l’extérieur et la devanture à décorer. Emmitouflé dans un épais pull en laine, il sortit dans l’air froid de la ville. La neige avait accompli son chef-d’œuvre. La rue était immaculée d’un blanc froid et pourtant réconfortant. Les arbres semblaient figés dans une ambiance hors du temps. Les manteaux noirs des gens ressemblaient à de petites taches d’encre sur un papier vierge. Des enfants s’empressaient déjà d’amasser de la neige sur les voitures stationnées pour commencer des batailles de boules de neige. Joren ne pu s’empêcher de se plonger dans de bons souvenirs d’enfance avec sa sœur. Puis, il monta sur l’échelle pour accrocher les guirlandes de lumières, quand enfin Jarod daigna pointer le bout de son nez. Joren jeta un coup d’œil sur sa montra et tapota de ses deux doigts sur le cadran d’un air sévère.

« Une heure de retard Jarod. A croire que tu le fais exprès. »

Mais ce dernier semblait en avoir rien à faire de sa remarque. Il s’empressa de passer devant Joren et de pousser la porte d’entrée du bar quand soudain … un cri épouvantable fendit l’air en deux. Suivi d’un deuxième, puis d’un troisième. Joren tendit le cou et remarqua un couple qui s’enfuyait vers la grande place, paniqué par ce qu’il venait de voir. Un léger frisson lui parcourut l’échine. Que venait-il de se passer ?

Happé par la curiosité, le barman se dirigea prestement vers la provenance du cri. Jarod suivait ses pas. De nombreuses personnes s’étaient regroupées au milieu de la rue. En marchant dans leur direction, Joren remarqua que la couleur du sol virait au rouge carmin. Un accident ? Non … bien pire.

Il se fraya un chemin entre les gens, du jouer des coudes et découvrit avec effrois une scène macabre.

« C’est horrible ! »
« Comment peut-on laisser ça au beau milieu de la rue ? Il faut appeler une ambulance ! »
« Mais vous voyez bien qu’il est mort ! C’est la police qu’il faut appeler ! »
« C’est … mais c’est une aberration. Un vampire … regardez ses dents ont été arrachées ! »


Un vampire … merde. Aidan ! Joren fit volte face puis couru en direction du bar. Il s’inquiétait pour Aidan. Les mecs qui avaient fait ça en voulaient clairement aux aberrations. C’était évident. Il ne pouvait pas laisser son ami tout seul.

« Aidan ! Aidan ! » hurla-t-il tout en claquant la porte derrière lui.
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MessageSujet: Re: un massacre, une suspicion (PV Jarod) un massacre, une suspicion (PV Jarod) EmptyDim 24 Déc - 15:00

L’effervescence des fêtes... S’il y avait bien une chose que je ne supportais pas dans l’année et pour lesquelles je ne faisais absolument aucun effort, c’était les fêtes. Non pas que je fasse particulièrement beaucoup d’effort quand ça n’en valait pas la peine. Alors cette effervescence combinée au fait que Joren commençait à réellement me taper sur les nerfs, j’étais fatalement en retard. Pas que j’avais quelque chose de particulier à faire et qui ne pouvait pas attendre. Non, j’avais juste envie de lui rappeler qui avait besoin de l’autre. Du boulot, je n’en manquerais jamais, qu’on se le dise. J’étais parfaitement conscient de ce dont j’étais capable et sans me vanter, j’étais aussi bon faussaire, que coursier, que barman. Je m’étais fait viré de mon ancien job de barman parce que j’avais cogné un client, pas parce que je faisais mal mon boulot. Si Joren voulait risquer son affaire pour son pote, chacun sa merde mais je n’allais pas le laisser m’emmerder longtemps. Bertrand pouvait encaisser autant qu’il veut, je n’avais rien d’un putain de paillasson ni d’un passe nerf et il allait bien falloir que mon cher patron se rentre ça dans le crâne, à moins que je ne m’en charge, ce qu’il n’apprécierait pas. Quoi qu’il en soit, j’étais quand même intrigué par cette espèce de protection crasse dont bénéficiait Aidan et j’allais y mettre mon nez tôt ou tard, surtout que la situation ne s’arrangeait pas.

Me pointant donc au travail avec une bonne heure de retard, je fais mine de n’avoir pas entendu les paroles de Joren. Je salue Bertrand et prépare mon coin comme je le fais toujours. J’ai mon organisation et il faut faire avec. C’est comme ça. J’avais à peine fini de m’organiser qu’un cri se faisait entendre. Qu’est-ce que c’était que cette merde ? Sans me soucier du fait que j’étais en train de jouer les voyeurs, je suis Joren jusqu’à l’origine du remue ménage. Le visage neutre, indifférent, je regarde ce qui se passe. C’est moche, c’est clairement tout sauf agréable à regarder mais honnêtement, je m’en cogne, c’est pas moi qui suit étendu là et c’est tout ce qui compte à mes yeux. Déjà désintéressé, j’allais retourner derrière mon comptoir jusqu’à ce que je vois Joren repartir dans l’autre sens en courant. De nouveau intrigué, je le suis en pressant le pas jusqu’à l’entendre beugler le nom de son précieux pote. Je hausse un sourcil avant de plisser les yeux et puis d’avoir un petit sourire en coin qui ne signifie rien de bon. Est-ce qu’il est conscient qu’il vient de me fournir le parfait prétexte pour fourrer mon nez où il ne faut pas ? Me plantant derrière mon bar, je croise les bras et à mon tour, j’élève la voix mais la mienne n’a rien de paniqué ou d’inquiet.

« Joren ! Tu vas arrêter de beugler nom de Dieu ! » Heureusement qu’il y a vraiment peu de gens à portée d’oreilles. Moi, je m’en moque mais lui... c’est son business après tout. « Tu te donnes en spectacle. On peut savoir pourquoi tu cries après la seule personne qui ne bosse pas à cette heure-ci ? Tu t’es enfin rendu compte que tu ne hurlais pas sur les bonnes personnes ? »

Ma remarque est tout sauf innocente. J’en ai ras le bol depuis un moment, qu’il s’estime heureux que je ne lui ai pas encore fait payer, et j’ai le prétexte parfait pour le lui foutre sur le nez aujourd’hui. Je ne vais certainement pas m’en priver.

« Inquiet pour ton petit protégé, quelque chose que je devrais savoir ? »


Je ne sais pas ce qui se passe mais je suis intelligent, sans me vanter, et il y a sans doute une raison à la réaction absolument absurde de mon cher patron. Qu’il fasse très attention à ce qu’il compte me répondre car... tout ce qu’il pourra dire pourra et sera retenu contre lui, qu’on se le dise. La phrase n’est peut-être pas en vigueur sur cette bonne vieille terre anglaise mais je ne vais pas le louper.
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MessageSujet: Re: un massacre, une suspicion (PV Jarod) un massacre, une suspicion (PV Jarod) EmptyMar 26 Déc - 21:19

L’angoisse le prenait de toutes parts. Joren s’inquiétait pour Aidan. Ce qu’il venait de voir quelques minutes plus tôt, l’avait submergé d’effrois. Comment pouvait-on se montrer aussi cruel ? D’accord, il s’agissait d’un vampire, mais Joren avait appris à les connaître. Il savait qu’ils n’étaient pas tous mauvais dans le fond. Il suffisait de voir Aidan. Il ne ferait de mal à une mouche. Bon, même si parfois il doutait toujours de lui. Après tout, un vampire restait un vampire. Aidan lui avait expliqué que les plussions de faim étaient parfois trop fortes et qu’il devenait difficile de se contrôle. Voire impossible, vu que Joren avait déjà assisté au festin de son ami.

Les habitants de Bristol commençaient à montrer leur véritable nature. Qui étaient les monstres dans l’histoire ? Joren n’en revenait toujours pas. Dès qu’il fermait les yeux, il revoyait l’image de cet homme étendu dans la neige. Tout ce sang … ce visage complètement pétrifié par la douleur et ces membres arrachés. C’était un acte innommable qui venait d’être commis. Allait-on chercher les coupables, ou simplement laisser l’affaire s’estomper ? Là, Joren pourrait juger de la véritable justice que la Mairie mettrait en place. S’il existait une justice bien sûr …

Bref, pas le temps de tergiverser. Le jeune barman traversa la pièce principale, passa derrière le comptoir du bar, puis ouvrit la porte de la cuisine. Aidan n’était pas là. Pincement au cœur. Joren espérait simplement que son ami ne traine pas dans les rues. Le crime commis semblait être tout frais. Les meurtriers devaient probablement rôder dans le coin. Lorsqu’il pivota sur ses talons pour retourner en salle, Joren fit face à Jarod. Un Jarod qui ne semblait pas du tout de bonne humeur. D’ailleurs, il ne semblait plus l’être depuis un moment déjà.

Joren fit mine de ne pas entendre ses remarques cinglantes, puis le poussa d’une nonchalance désobligeante pour rejoindre la bée vitrée du bar qui donnait sur la rue. Le patron du bar demanda aux quelques clients de quitter les lieux, puis il s’empressa de jeter un coup d’œil sur son téléphone. Pas de réponse. L’inquiétude était à son comble. Joren regrettait tout ce qu’il avait pu dire sur Aidan, sur les Aberrations, sur les vampires. Il se sentait mal, stupide, et aurait voulu retourner en arrière pour tout corriger. Il espérait simplement qu’Aidan n’ait rien.

Puis Jarod revint à la charge. « Petit protégé » venait de résonner dans ses oreilles d’une manière dérangeante. Bon, pour qui se prenait-il ? Il n’était pas le patron, il avait plus d’une heure de retard, n’avait visiblement pas commencé ses tâches quotidiennes et paraissait clairement en vouloir à Joren.

« Non. Tu n’as rien à savoir. Fais plutôt ton travail au lieu d’être sarcastique. »

Joren se retourna vers la rue, puis jeta un coup d’œil à droite, puis à gauche. Les ambulances commençaient à retentir dans les rues adjacentes. Des gens couraient, puis glissaient dans la rue. Cet horrible événement allait prendre de sacrées ampleurs. Il le sentait. Bizarrement, Joren repensait à Perséphone, cette étrange femme qui lui avait dévoilé les terribles secrets de Réversa et de la manière dont ils avaient géré la ville. Est-ce que Bristol allait devenir le nouveau berceau de la paranoïa et des événements surnaturels étranges et morbides ? Brrr … un frisson désagréable lui parcourut l’échine. Il se retourna et vit que Jarod n’avait pas bougé d’un pouce. Bon, visiblement il fallait lui mettre les points sur les i.

« Qu’est-ce que tu veux Jarod ? Bon sang, t’es payé à faire ton boulot, c’est à dire mettre la salle en place, pas à rester là planté sans rien faire ! Et ce qui se passe entre Aidan et moi ne te regarde strictement pas. »

Joren n’arrivait visiblement pas à être très convainquant. Et il craignait malheureusement que Jarod soit insistant …
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MessageSujet: Re: un massacre, une suspicion (PV Jarod) un massacre, une suspicion (PV Jarod) EmptySam 30 Déc - 12:47

S’il y a bien une chose que je comprenais, c’était la fascination malsaine des gens envers les drames. Dans la foule, j’avais aperçu de nombreuses réactions et aucune ne m’étonnait franchement. Il y avait les choqués, avec tout le panel qui allait avec. Les satisfaits, qu’ils tentent de le cacher ou bien qu’ils l’affichent. Les indécis. Les effrayés, quelles que soient leur raison. Et j’en passais. Non, il n’y avait rien de surprenant dans ces réactions-là. Elles étaient attendues, banales. La plupart des gens se nourrissaient du drame, qu’ils l’admettent ou non. Les accidents font ralentir. Les tueurs en série fascinent. Les drames sont des feuilletons. Il suffit de l’admettre et on vit mieux après ça. Je n’étais pas différent, j’admettais juste que comme tout le monde, j’avais la curiosité malsaine.

La réaction que je ne m’attendais pas à voir, c’était celle de Joren. Elle était disproportionnée, décalée. Est-ce qu’il se rendait seulement compte qu’il s’affichait suspect en agissant comme ça ? Qu’il rendait Aidan suspect ? Avec un ami comme ça, pas besoin d’ennemi. J’espérais pour lui qu’il n’y avait aucun spectre dans le coin sinon, il pouvait être sûr de se prendre une enquête. Brillant Joren. Vraiment brillant. De toute façon, si c’était le cas. Je le saurais très vite, avec la laisse que je me payais autour du cou, je serais le premier à passer sur le grill. Intérieurement, je grognais de frustration et j’espérais franchement que personne ne relèverait l’attitude inattendue de mon patron. Imbécile.

Planté derrière le zinc, j’attendais que Joren ait terminé de courir comme un poulet auquel on aurait coupé la tête. Le voir virer les clients n’avaient rien de surprenant. On n’était plus à une réaction étrange près. Sauf qu’évidemment, il fallait qu’il esquive. Inutile de dire que le sourire en coin qui se mit à fleurir sur mes lèvres n’était pas de bonne augure.

« Mon travail, je le fais, ou plutôt, je le faisais sans rechigner et correctement jusqu’à ce que tu te mettes à me mettre sur la gueule des problèmes dont je ne suis pas responsable. Entre nous soit dit, si ces erreurs étaient bien de mon fait, tu m’aurais déjà foutu à la porte, aussi bon que je sois. Alors arrête deux secondes de me prendre pour un con tu veux. On s’en sortira beaucoup mieux. »

Il choisit de se taire, de laisser le son des ambulances passer avant de dire la plus grosse énormité qui soit. Ça ne me regardait pas hein ? Minute mon grand. J’allais te faire redescendre sur terre.

« Je suis payé. Ô diantre, quelle générosité. » Le code du travail sinon ? Evidemment que j’étais payé. Joren avait-il oublié que ce genre de remarques faisait ressortir tout le sarcasme dont j’étais capable de la pire des manières ? « Soit dit en passant, vu que tu as foutu les clients dehors, je n’ai plus grand-chose à faire pour le moment à part astiquer des verres. Et si, ce qui se passe entre Aidan et toi me regarde quand j’paie les pots cassés avec Bertrand. » Pas que je me souciais du cuisinier. Désolé vieux. « C’est d’autant plus mon problème quand tu te mets à agir comme un putain de suspect. Tu sais ce que je suis nom de Dieu. Tu sais que les gens comme moi, on leur fout pas la paix. Et toi, au milieu d’une rue, tu beugles après un des gars de ton personnel après qu’un vampire se soit fait charcuter. Tu veux que j’poursuive ou tu visualises le tableau ? »

Je ne nie pas que je pense surtout à ma gueule sur ce coup-là. C’est mon principe de vie. C’est comme ça que je m’en suis sorti. Joren ne connait rien de mon histoire et je ne compte pas la lui raconter à moins d’y être obligé. Mais il sait ce que je suis parce que je n’ai pas le choix que de le dire. Je suis une putain d’altération, c’est comme ça. De fait, j’ai une bonne raison de l’apostropher comme je le fais même si je suis aussi curieux de sa réaction concernant Aidan. Je n’ai pas de preuve, je n’ai que des suspicions mais ça changera.
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MessageSujet: Re: un massacre, une suspicion (PV Jarod) un massacre, une suspicion (PV Jarod) EmptyDim 31 Déc - 14:26

Qu'est-ce qui lui prenait tout à coup ? Ah voilà, Jarod balançait enfin tout ce qu'il avait sur le coeur. Joren n'avait pas compris le changement d'attitude de son employé, plutôt soudain, et comprenait à présent. Il en avait marre que Joren lui fasse des reproches ? Et s'il se comportait de façon plus respectable, peut-être qu'il ne lui gueulerait pas dessus à longueur de temps. Mais Joren en convenait. Il se défoulait plus sur Jarod que sur Aidan. En même temps, il ne voulait pas déstabiliser son ami, ni le dégouter du métier. Après tout, il lui rendait un service en l'employant et savait qu'Aidan n'était pas forcément fait pour ce métier. Alors des erreurs, oui il en faisait pas mal, certes, mais Joren ne pouvait pas l'engueuler dès qu'il ralentissait le service. Ça le stressait. Toute cette situation le stressait. Chaque jour, il mettait en péril son bar, ses employés et sa vie. Il ne savait pas exactement ce qui se passait au Ribcage et ne souhaitait certainement pas être arrêté pour avoir aidé des Aberrations à retrouver un semblant de vie normale.

Joren fronça les sourcils. Jarod le prenait vraiment pour un imbécile, surmonté d'un incapable. Punaise, c'était dur de rester de marbre et de ne pas le foutre à la porte. Mais il ne voulait pas ressembler à son père et son instinct lui disait de garder Jarod sous le coude. Il savait que sa situation n'était pas facile, après tout il était une Altération. Peut-être qu'il ne vivait pas la même galère qu'Aidan, après il n'était pas un fugitif, lui. Jarod était sorti du Ribcage sous autorisation militaire et pouvait trouver un emploi, un logement, sans avoir de compte à rendre. Aidan quant à lui, vivait au jour le jour. Leur situation n'était pas semblable ... mais peut-être que Joren se trompait complètement dans son jugement.

L'attitude arrogante de Jarod le dérangeait. Il aurait voulu l'envoyer bouler, lui dire qu'il n'avait en aucun cas besoin de se justifier, mais finalement, il prit une grande inspiration et plongea son regard dans celui de son employé.

- Bon premièrement tu vas te calmer. Deuxièmement, je n'ai rien à voir dans cette histoire. Si tu veux tout savoir, Aidan est une Aberration, OK ? Donc il risque bien plus gros que toi. Il s'est enfui du Ribcage et doit maintenant vivre comme un fugitif. Personne n'est au courant de sa véritable nature, à part moi ... et maintenant toi.

Joren se sentait terriblement con d'avoir balancé une telle information à un type comme Jarod. Il ne lui faisait pas confiance. Bordel, il ne pouvait plus faire retour en arrière maintenant. Venait-il d'empirer la situation d'Aidan ? Il espérait que non. A l'intérieur, il se sentait terriblement coupable et s'en mordait les doigts. Pourvu qu'il n'arrive rien à son ami vampire. Joren se rapprocha prestement de Jarod et lui attrapa le col par les deux mains. La colère se lisait clairement dans ses yeux sombres.

- Si tu répètes cette information à qui que ce soit, je te jure que je te casse les dents ... Je m'inquiète pour Aidan, parce que après ce que je viens de voir, je pense qu'il n'est pas en sécurité. Et le fait qu'il ne soit pas là, ne me rassure pas. Les habitants de la ville commencent à s'en prendre physiquement aux Nocturnes. Alors tes petits problèmes d'Altération qui te stressent pour un rien, tu peux te les garder pour toi. Et on ne pointe pas du doigt quelqu'un en le disant suspect sans connaitre l'histoire qu'il y a derrière.

Il le relâcha brusquement, puis se retourna vers la bée vitrée. Il tendit le cou pour regarder comment la situation évoluait dans la rue. Bon sang, qu'est-ce qu'il avait pu l'énerver. Et pourtant, il en fallait beaucoup pour mettre Joren O'Donnell hors de lui. Etrangement, il ne demanda pas à Jarod de partir. Au fond, il voyait bien qu'il stressait et que cette situation le m'était dans l'embarras. Qu'avait-il à cacher ? Sans se retourner, il demanda :

- C'est plutôt à moi de te demander pourquoi ce cadavre et mon inquiétude pour Aidan, seraient ton problème ? Une Altération en dehors du Ribcage ne devrait rien se reprocher. T'es bien sorti de là sous autorisation, n'est-ce pas ?

Pitié, qu'il ne lui dise pas qu'il était aussi en cavale ...
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MessageSujet: Re: un massacre, une suspicion (PV Jarod) un massacre, une suspicion (PV Jarod) EmptyDim 31 Déc - 15:04

Joren ne comprenait pas, il ne semblait pas comprendre que son attitude pouvait le faire paraître suspect. Que même le peu de client qu’il avait mis dehors, qui qu’ils soient pouvaient connaître la mauvaise personne et que pour peu qu’il y ait quelque chose à dissimuler, j’étais dans la merde. Je n’avais jamais vraiment été parano mais il fallait admettre que je craignais de perdre ma liberté. Ma liberté, c’était tout ce que j’avais et je trouvais que j’avais bien le droit de vivre ma vie après qu’on me l’ait pourrie pendant des années. On me la pourrissait encore d’ailleurs. Sauf que je n’étais plus un gamin, plus un ado. Maintenant, j’avais certaines armes en main et je ne me privais pas pour m’en servir. J’attendais juste l’occasion. Ce moment où je pourrais me venger de cet affront qu’on m’avait fait en me collant une putain de laisse autour du cou. Alors d’accord, Joren ne savait pas ça, il ne savait pas non plus ce que j’avais vécu et bordel, j’avais aucune envie de lui déballer ma vie. Mais il ne devait rien supposer.

Quand j’entends ce que je craignais bien d’entendre, mon sang ne fait qu’un tour et je deviens blême. Je sais que j’deviens blême parce que le frisson qui me traverse là, c’est celui de l’angoisse pure. C’est un rire sans joie qui passe mes lèvres quand il m’annonce qu’Aidan risque plus que moi. C’était vrai. Seulement dans un sens. J’étais complice par association alors que j’étais en sursis. Parfait. Juste brillant. Ah ça, j’étais retombé d’un coup, calmé net par la révélation. Jusqu’à ce que Joren me chope par le col. Toute ma volonté y passa pour que je m’empêche de le frapper. En revanche, je le repoussais avec vigueur en serrant les poings dès qu’il me l^ache après sa petite tirade.

« Tu viens exactement de faire ce que tu me demandes de ne pas faire, tu trouves pas ça hypocrite ? Supposer sans connaître l’histoire... Tu supposes que je n’ai que de petits problèmes d’altération ? Ô pauvre de moi... Ma vie est si facile. Tellement facile. » Encore un rire sans joie et le venin dans ma voix est évident. Et enfin... enfin !, il pose la bonne question. « J’suis sorti sous autorisation mais je suis surveillé. Voilà mon problème. C’est pas mon supposé don qui les emmerdes, c’est moi. Moi et mes connaissances très humaines. Moi et mon passé. Je suis une putain d’altération avec un collier étrangleur autour du cou parce que je suis, j’étais faussaire. Tu crois qu’on laisse quelqu’un comme moi en liberté sans sourciller dans le contexte actuel ? Si j’suis dehors, c’est parce que j’ai accepté un deal avec le diable. Et maintenant, j’suis complice par association de la dissimulation d’une aberration. »

Oui, tout ça les foutait tous joyeusement dans la merde. J’en avais assez chié dans la vie, j’avais suffisamment été balloté, contrôlé, enfermé et j’en passe. J’allais être franc avec Joren, que ça lui plaise ou non, que ça le stresse ou non. Il n’était pas le seul à risquer quelque chose dans cette histoire.

« T’as vraiment une putain de chance que je déteste le gouvernement et les autorités plus que tout. J’balancerai pas ton pote mais t’attends pas à ce que j’ferme ma gueule si mon cul est sur la sellette... Y aura qu’une chose qui comptera pour moi, ma liberté. »

Et là, Joren en savait assez. Il en savait déjà trop. Fallait bien que ça sorte un jour mais putain, je tenais particulièrement à avoir la paix, à ne pas devoir m’en faire. Hors, en sachant ça, ça allait être impossible. J’inspirais et je tentais de me calmer ce qui n’était pas évident, alors je fis ce que je faisais de mieux à par des faux et mentir. Je me servais un verre que j’avalais cul sec.

« Le jour où j’te dis que j’ai une urgence à gérer en sortant d’ici comme si j’avais la mort aux trousses et qu’Aidan est là, tu me le fais dégagé dans la seconde ! Je sais qui me surveille et quand, en grande partie en tout cas. C’est pas garanti mais t’as déjà eu du bol une fois ou deux, je peux te le garantir. Va falloir que t’apprenne à rester de marbre mon vieux. Sinon on est tous cuit. »

Sur ses mots, je m’en ressers un petit. J’avais besoin d’une clope, du paquet entier même. Moi même, je n’étais pas vraiment rester de marbre dans le resto mais il avait fait dégager tout le monde avant que je me permettre de définitivement mettre les pieds dans le plat. C’était déjà pas mal quand on savait à quel point je pouvais être bien pire que ça en matière réactionnelle.
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MessageSujet: Re: un massacre, une suspicion (PV Jarod) un massacre, une suspicion (PV Jarod) EmptyDim 31 Déc - 16:33

Non ... mais le sort s’acharnait sur lui ? Peut-être bien. Depuis la grande révélation, Joren ne savait plus où donner de la tête. Ses amis se transformaient petit à petit en monstres, on l’embrigadait dans des histoires dont il ne comprenait pas le moindre sens et voilà que son employé lui annonçait être un ancien hors la loi. Un faussaire ... bordel, c'est bien les types qui fabriquent les faux papiers ? Mince, Réversa devait être une mine à merdes, c'est pas possible. Joren passa une main rapide dans ses cheveux. Il avait embauché Jarod car il connaissait le métier, mais pas seulement. Il l'avait embauché car il était une Altération et qu'il souhaitait donner une chance à toutes ces personnes sortant du Ribcage. Au final, il aurait mieux fait de ne rien faire. De ne pas se lever de son lit ce matin là. Ne pas rencontrer Perséphone, ne pas répondre à l'appel d'Aidan, ni même celui de Prim ... Non, il aurait du rester chez lui et continuer à geeker. Les jeux vidéos, c'est bien plus tranquille au final.

Qu'allait-il bien pouvoir faire maintenant qu'il savait ça ? Jarod venait de lui avouer qu'il était sous surveillance. Ca voulait dire clairement qu'on surveillait également ce bar, les activités qui s'y déroulaient. Mais alors ... Joren pouvait être dans une merde absolue. Pourquoi ne lui avait-il rien dit ? Dès le début ? Pourquoi avoir tout gardé pour lui ? Merde ... et Aidan qui se pointait tous les jours dans les cuisines. Aidan qui avait fini par craquer en plantant ses crocs sur un pauvre individu qui passait dans la rue à l'arrière du bar. Un noeud se formait dans les entrailles du barman. Merde, merde, merde. La panique l'envahissait. Cette révélation le mettait bien plus mal à l'aise que ce corps démembré qu'il avait vu quelques minutes plus tôt.

Ok, Aidan ou Jarod étaient dans une merde sans nom. Mais leur situation commençait doucement à envahir l'espace vital de Joren. Il n'avait rien demandé de tout ça. Il voulait simplement aider, être sympa. Punaise ... pourquoi Réversa avait ouvert ses portes ? Pourquoi ces étrangers avaient eu l'audace d'envahir Bristol ? Une part de Joren aurait voulu hurler. Dire au premier flic qui passe qu'une Altération et une Aberration se trouvaient dans son bar. Il aurait pu dire qu'il s'était fait manipuler. On aurait évidemment donné raison à l'humain plutôt qu'aux monstres. En soit, Joren pouvait s'en sortir sans trop de dommages. Mais il n'était pas un salaud.

Il serra les poings, puis considéra Jarod sans dire un mot. Ce mec l'énervait. Pourquoi riait-il ? Se foutait-il de sa tronche ? Et il imposait ses conditions dans son propre bar ? Joren ne savait pas bien s'il hallucinait ou si c'était bien réel. Mais oui, Jarod lui clamait clairement qu'il le dénoncerait sans le moindre remord. Sérieusement ? S'il jouait ce jeu là, Joren savait très bien comment s'en sortir. Et il s'en sortirait mieux qu'un mec hors la loi, qui plus est, une altération.

- Parle moi sur un autre ton ... je reste ton patron, mince ! J'ai l'impression que la notion de respect te passe par dessus la tête, lui lança Joren d'un air blasé.

Il retroussa ses manches avant de faire les cents pas. Il n'allait pas mettre Jarod dans la merde pour une petite prise de tête. Il n'avait rien fait de grave, il stressait et c'était compréhensible. Mais quelque chose le bouffait de l'intérieur. Aidan. Il n'était pas là et bien sûr, il était injoignable. Avec ce cadavre dehors, la police allait surement passer dans le coin ou commencer une patrouille. Bien sûr, la victime était un Nocturne, mais ça n'empêchait pas une traque contre les Aberrations. Après tout, une Aberration pouvait très bien en tuer une autre pour faire croire que les Humains n'étaient pas aussi innocents qu'ils le prétendaient, dans toute cette affaire. Joren s'arrêta, puis retourna son attention vers Jarod.

- Tu dis être surveillé ... mais par qui ? Le gouvernement ? Ils te surveillent depuis ta sortie ? Tu sais à quoi ils ressemblent ? Merde ... et moi qui ai proposé à Aidan de bosser ici en le pensant en sécurité. Si ça se trouve, ils l'ont coincé. T'aurais du me le dire Jarod ...

Bon en même temps il allait pas balancer dès leur premier entretien "Ho fait, je suis surveillé par les flics. Tu m'embauches quand même ?" Ils auraient du se parler mutuellement. Bien plus tôt. Mais le mal était fait. Joren s'en voudrait terriblement s'il arrivait malheur à Aidan.

- J'espère qu'Aidan va bien ... dit-il dans un murmure presque inaudible.
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MessageSujet: Re: un massacre, une suspicion (PV Jarod) un massacre, une suspicion (PV Jarod) EmptyLun 1 Jan - 14:19

Je le voyais qui cogitais, je le voyais qui paniquais et tout ce que ça m’évoquait, c’était que cette conversation commençait à me taper sur les nerfs. Je n’avais eu aucune envie de parler de ça, de ma condition, de ce que je faisais avant, de ce que j’avais en partie vécu. Je n’étais pas du genre à dire la vérité sur moi et rien que de l’avoir fait ici m’agaçait. J’me ramollissais, aucun doute là-dessus. J’avais intérêt à faire attention ou bientôt les emmerdes me tomberaient dessus plus rapidement que je ne pourrais m’en dépêtrer. J’étais doué pour me sortir de la merde mais il y avait des limites à ce que je pouvais faire.

Face à sa réflexion sur le respect, je renifle de dédain. Sérieusement ? Est-ce qu’il n’avait toujours pas compris que le respect est une notion qui m’est inconnue ? Oh bordel Joren, c’que t’étais lent pour certaines choses par moment.

« Tu viens seulement de t’en rendre compte ? Tu me déçois Joren. »

En temps normal, j’aurais peut-être arrondi les angles, joué les beaux parleurs. Je l’aurais entortillé autour de mon petit doigt mais j’avais vraiment pas envie de perdre mon temps. Si j’devais trouver des excuses, je les trouverai le moment venu. Le but du mensonge, c’était qu’il fallait l’utiliser au bon moment, comme le bagou. Mieux c’était utilisé et mieux ça passait crème. De cette façon, personne ne pouvait soupçonner être mené en bateau et je n’allais pas épargné Joren sous prétexte qu’il m’avait donné une chance, qu’il était mon patron ou autre connerie du même style. Ma peau avant celle des autres. Quoi qu’il arrive.

Sa question, à laquelle il répondait lui-même, me fit lever les yeux au ciel. Mais dans quel monde il vivait le Joren ? Je me passe une main blasée sur le visage en le regardant la tête penchée avec un sourcil haussé. Là, j’avais vraiment la tronche du mec qui se demandait quoi faire avec la personne qu’il avait devant lui. Comme si j’allais dire que j’étais surveillé. Sans déconner.

« Évidemment le gouvernement. Le CODECS, ça te parle pas ? Le CAA ? Tu sais, les branches du gouvernement qui traquent et dépistent les gens comme Aidan et moi ? Tu vis sur quelle planète ? » Je soupire, exaspéré par la tournure de la conversation. « Ah parce que tu me vois te raconter ma vie et mes problèmes ? Si t’as mes coordonnées et que tu connais ma condition, c’est uniquement parce que je suis obligé aux yeux de la loi sans me retrouver illico la gueule au Rib. »

J’avais toujours donné des boîtes postales après l’arrestation de Cochrane et je ne parle même pas des faux noms et des fausses informations et documents en tout genre. Ce qui était presque mignon, c’était que le CODECS était sûr et certain d’avoir gelé tous mes avoirs, d’avoir réussi à avoir un œil sur mes quelques petits investissements immobiliers et mes contacts. Ils me prenaient pour une bille. Pour autant, j’étais prudent avec ce que j’avais réussi à planquer. Manquerait plus qu’ils tombent là-dessus et là, j’étais mal. On ne devient pas un faussaire avec ma renommée sans avoir des plans C pour les plans B dont certains ont même des plans D. J’avais vécu dans le système si longtemps que je savais là où ça merdait et à quel point ça pouvait merder. La seule chose que j’avais jamais pu tirer du système, c’était ma véritable identité ni même celle de ces gens qui m’avait abandonné hors de Réversa.

« Tu te répètes et à moins qu’il te contacte, t’es pas prêt de le savoir. T’es en train de te ronger les sangs pour un truc sur lequel t’as aucun contrôle. À part attendre, tu peux rien faire. »

Oui, j’avais une capacité émotionnelle qui frôlait presque la sociopathie parfois mais j’avais des excuses, de très bonnes même. Cela dit, personne n’en saurait jamais rien et même ce foutu système ne savait pas le quart de la moitié de ce que j’avais vécu dans mes familles d’accueil ni même ma famille adoptive. Inutile de dire que je ne serai pas celui qui en parlerait. C’était mon histoire, ma merde et personne n’avait besoin de savoir.
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MessageSujet: Re: un massacre, une suspicion (PV Jarod) un massacre, une suspicion (PV Jarod) EmptySam 6 Jan - 22:41

Jarod avait raison. Cette situation lui échappait. Joren ne savait plus où donner de la tête. Ainsi le CODECS et la CAA faisaient parti de la même identité. Chris lui avait parlé de Leigh, chasseuse pour la CAA. Qu’ils soient Aberrations ou Altérations, apparemment ils subissaient le même traitement. Mais que faisait le gouvernement de ces personnes traquées ? Etaient-elles ramenées au Ribcage ? Que ce passait-il là bas ? Quel traitement leur donnait-on ? Joren passa une main rapide dans ses cheveux. Si Jarod avait dit juste, alors le bar était surveillé. Si cet homme était en surveillance permanente, alors Aidan risquait gros. Et l’idée même d’avoir mis son ami dans de sales draps, rendait le barman malade. Que pouvait-il faire à présent ? Rien. A part attendre, il ne pouvait strictement rien faire. Joren détestait ce sentiment. Il s’était toujours rendu utile pour les autres et voilà qu’il était l’auteur même de la plus grosse galère du monde.

Il poussa un long soupire avant de se rediriger vers la bée vitrée qui donnait sur la rue. L’ambulance repartait dans la direction opposée, tandis que les voitures de police commençaient doucement à envahir la rue. Les gens se dispersaient petit à petit. Ce meurtre ne présageait rien de bon. Tout était possible. Il pouvait s’agir d’un acte rebelle de la part des citoyens de Bristol ou tout simplement un camouflage de la part des Nocturnes. Sacrifier l’un de sien pour créer le chaos. Pour prouver que les humains avaient également leur part de cruauté, de danger. Joren finit par prendre place à l’une des tables. Il aurait voulu crier, tout envoyer valser et quitter la ville le plus vite possible. Laissant derrière lui tous ses problèmes. Mais il ne pouvait pas. Bristol était sous quarantaine, bien trop contrôlé pour valider cette possibilité. Les poings serrés, la tête basse, Joren se maudissait intérieurement d’avoir été aussi bienveillant avec son entourage. Il aurait du tourner le dos à Aidan, ne jamais engager Jarod, ne pas prendre de nouvelles de Prim. Non, il aurait simplement du se contenter de faire son boulot, de vivre sa vie de bon citoyen et d’éviter toutes ces histoires … qui finiraient par avoir sa peau.

Finalement il releva son regard, doucement, vers Jarod.

« Tu dis qu’on ne peut rien faire pour lui ? Je pense que tu as tort. On peut déjà faire en sorte que ce bar ne soit plus sous surveillance. Ainsi toi et Aidan, vous serrez plus tranquille. Il suffit de faire quelques travaux … j’ai ma petite idée en tête. Ca permettra de perturber les hommes qui vous surveille et nous de les prendre à leur propre jeu. Poser quelques caméras cachées par-ci par-là me permettra de voir les clients qui ont des comportements suspects. Etant patron des lieux, je pourrais toujours leur interdire l’accès du bar. Enfin bref, on peut trouver un moyen. Il y a toujours un moyen pour dévier le système. Il n’est pas infaillible ! »
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MessageSujet: Re: un massacre, une suspicion (PV Jarod) un massacre, une suspicion (PV Jarod) EmptyMer 10 Jan - 21:31

Je voyais bien que Joren retournait tout ça dans sa tête. Il ferait mieux de songer à autre chose ou alors il allait se laisser bouffer. Il se laissait déjà bouffer d’ailleurs. Je ne disais pas que je m’en foutais. C’était ma vie, cette merde était récurrente et si je me mettais à y penser sans cesse et bien je ne vivrais plus. Je n’allais quand même pas leur donner une satisfaction pareille en plus du reste. Quelle blague. Et puis je la vois enfin, la résignation. Voilà, ça avançait. Quoi que, la résignation ne semblait pas l’avoir calmé alors j’avais des doutes. Le temps qu’il se décide sur ses questions existentielles, je me serais bien resservi un verre mais Joren finirait par me les faire payer à force. Ah ! La colère. Les poings serrés, ça, ça me parle. Manque de bol, il a pas fini d’être optimiste. Je soupire et lève en partie les yeux au ciel. Si ça l’amuse d’en passer par-là... ma foi, il faisait ce qu’il voulait.

« Si tu veux taper ton fric dans un système de surveillance, c’est toi qui vois. Ça fera que repousser la merde et te foutre dedans. Tu vas te rendre suspect. Certes, tout ce qu’on pourra te reprocher, c’est de faire de l’obstruction mais être humain fait pas de toi quelqu’un de protégé, te leurre pas. Alors ouais, y a toujours moyen de baiser le système, c’est certainement pas moi qui vais te dire le contraire mais faut faire ça en finesse. »

Interdire l’accès à certaine personne n’était pas de la finesse, on en était même loin. Sans parler du fait qu’ils n’envoyaient probablement pas les mêmes personnes au même moment. J’en avais déjà repéré quelques unes, j’en avais même vu plusieurs fois. Oui. Mais s’il voulait jouer à ce jeu-là, il allait finir par s’en mordre les doigts. Il pouvait bien faire ce qu’il voulait, moi, j’avais de quoi faire pendant un moment si j’avais envie de savourer ma pauvre petite paix relative.

« En attendant, tu sais. Ou tu crois savoir dans quoi tu t’embarques. Réfléchis juste à une petite chose. On est le produit des conneries qu’ils ont faites et dans la foulée, ils ont créé d’autres monstres. En te mêlant de ça, tu entres dans la cour des grands. Tu te mets en ligne de mire, tu mets les tiens en ligne de mire. »

Si j’essayais de le protéger ? Oui. Et non. Je lui disais ça pour qu’il se rende bien compte qu’il se mettait en porte-à-faux et que donc, si je devais sauver mon cul, il sauterait avec. Ce que j’avais dit précédemment, ça n’avait rien de paroles en l’air. Je n’avais jamais fait confiance à personne et si Joren pensait que j’aurais pitié ou que le fait qu’il m’ait embauché joue en sa faveur, il se plantait. Les choses auraient peut-être été différentes si les circonstances avaient été réunies mais manque de bol pour lui ou pour Aidan, ils n’interpellaient pas mes rares cordes sensibles. Je me tairais tant quand je ne risquais rien parce que je méprisais le gouvernement plus que tout mais dès que le vent tournerait, j’agirai comme je l’avais toujours fait. Je me protègerai parce que personne ne le ferait à ma place. On m’avait appris ça, j’avais appris ça. Et puis il fallait admettre que je n’avais certainement pas loupé sa phrase : « Tu dis qu’on ne peut rien faire pour lui ? ». Cher, cher Joren. Je n’entrais dans ton joli plan que parce que tu avais peur pour ton ami, n’est-ce pas ? Par sécurité, j’allais reprendre en partie mes activités de coursier, j’avais eu du flair en acceptant quelques livraisons ce matin. Raison de mon retard. Je sentais que les liquidités allaient redevenir très utiles. J’étais décidemment doué pour flairer les emmerdes. Pas toujours pour m’en éloigner mais assez pour les sentir, c’était déjà ça.

« Alors Mère Teresa, tu comptes rouvrir aujourd’hui ou j’suis arrivé pour rien ? À moins que tu ne profites de ta petite fermeture pour faire le tour des lieux pour te préparer à jouer les James Bond de la restauration. »
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MessageSujet: Re: un massacre, une suspicion (PV Jarod) un massacre, une suspicion (PV Jarod) EmptyLun 15 Jan - 21:43

Il n’en revenait pas. Comment Jarod pouvait-il parler ainsi ? Joren se creusait la tête pour lui sauver la peau. Pour trouver une solution au problème des Nocturnes et des Aberrations. Comment pouvait-il se payer ouvertement de sa tête ? Arrivait-il au moins à approuver, ne serait-ce qu’un instant, ses idées ? Ou alors apporter quelque chose de concret, plutôt que de dénigrer constamment ce qu’il suggérait ? Joren était un mec calme, posé, qu’on disait patient. Mais sa patience avait certaines limites. Et étrangement, il commençait à sentir dans le circuit de son système sanguin, quelque chose bouillir. Il ne savait pas trop s’il s’agissait de colère ou de mépris, mais la présence de Jarod l’énervait. Bon sang, il aurait simplement préféré qu’il ne vienne pas aujourd’hui.

Il se rappelait encore du jour où Jarod avait pointé le bout de son nez suite à l’annonce postée dans les journaux. Un jeune homme ordinaire, à la chevelure blonde, qui présentait bien. Il n’avait pas l’air arrogant, encore moins désobligeant et son sourire en coin lui donnait même un air sympathique. Joren s’était complètement laissé avoir par la pression, le stresse de ne pas trouver quelqu’un de compétant. Son CV était alléchant et il savait qu’un type comme lui, il n’en trouverait pas à tous les coins de rue. Alors, il n’avait pas hésité un seul instant à l’embaucher. Même quand ce dernier lui avait avoué être une Alterration. Il n’avait pas eu le choix. La loi l’obligeait à le signaler. Bien entendu, jamais Joren n’aurait fait de recherches à son sujet. Il n’était pas curieux. La vie des gens ne l’intéressait pas. Il ne se penchait jamais sur le problème d’autrui, à part si ces problèmes le mettaient dans l’embarras.

A l’annonce de Jarod sur sa condition d’être exceptionnel, Joren n’avait émis aucune objection. Il s’était contenté de hausser les épaules et de lui tendre la main d’un geste chaleureux, pour lui souhaiter la bienvenue. Les premières semaines s’étaient passées sans encombres. Joren appréciait la compagnie du jeune homme et trouvait son travail efficace. Il n’avait rien à redire sur sa prestation. Puis vint Aidan. Et là, tout bascula. Oui, Joren s’emportait d’avantage sur Jarod que sur Aidan. D’accord, il avait abusé dans certaines situations. Mais le comportement que Jarod n’était pas non plus irréprochable. En y réfléchissant, Joren se sentait coupable de ce qu’il allait dire. Mais là, s’en était trop. Jarod ne pouvait pas se permettre une telle attitude envers son patron.

Joren se massa vigoureusement les paupières et souffla lourdement face au dernier pique de Jarod. Il fulminait de l’intérieur et essayait de se calmer. Mais malgré toute la bonne volonté du monde, il n’y arrivait pas. Il se retourna vers le serveur, puis le considéra d’un air sombre.

« Bon, tu sais quoi ? Tu as raison. Je ne vais installer aucun système de sécurité. Je ne vais rien faire du tout. Vous les Aberrations et Alterrations. Les « créatures infâmes » qui viennent de cette ville de malheur, Réversa, vous méritez ce qui vous arrive. J’ai été idiot de vouloir aider des Nocturnes ou des gens aux pouvoirs anormaux. J’ai été stupide d’essayer de vous rendre la vie plus facile, de vous redonner un brin d’espoir. De me montrer reconnaissant. J’ai été complètement naïf ! Vous aider ne fera qu’empirer les choses. Me plier en quatre pour des gens comme toi n’a aucun sens. Le gouvernement ferait mieux de vous enfermer au Ribcage, dans ce camp et de vous traiter comme vous le méritez. Vous êtes une menace pour les gens de cette ville. On n’a jamais rien demandé ! Depuis votre arrivée, tout a foutu le camp ! Donc ouais … t’as raison. Faut que j’arrête de me faire du mouron pour rien. Tu peux jeter ton tablier, passer cette porte et ne jamais revenir. Je ferai comme si tu n’avais jamais existé Jarod. Et ne compte pas sur moi pour t’aider, je pense que tu es assez arrogant et prétentieux pour penser te débrouiller tout seul. Mais sache que seul, il est rare qu’on arrive à subsister dans de tels évènements. Tu n’arrives pas à faire confiance aux autres, tu n’arrives pas à croire que les gens peuvent être bons ? Alors dans ce cas oui, tu ne risques pas d’être déçu, tu tomberas que sur des embuches. Des portes closes. »

Voilà. Il avait tout balancé. Il se sentait plus léger, même si son cœur battait la chamade, encore. Que le sang fusait dans ses veines et que ses poings se contractaient encore plus dans la paume de ses mains. Il tendit le bras, puis pointa la porte d’entrée.

« Tu connais la sortie je pense. Pas la peine de revenir … »

Au fond, ça lui faisait mal. Car il n’avait jamais jeté quelqu’un dehors, car il savait que tout ceci n’était qu’un gros malentendu, qu’il ne pensait pas la moitié de ce qu’il disait. Au fond, il appréciait Jarod pour son travail, sa personnalité. Il avait appris à l’apprécier malgré son côté agaçant. Il s’était fait à l’idée de l’avoir dans les pattes toute la journée. Mais là, il ne pouvait plus le voir en peinture. A cet instant présent, toute rationalité était impossible. Il n’arrivait pas à raisonner correctement et s’était laissé envahir par l’émotion du moment.

Alors qu’il pointait du doigt la sortie, Joren commençait déjà à culpabiliser de foutre quelqu’un dehors. Il mettait Jarod dans une situation précaire. Il était comme son père. Un patron médiocre qui vire sans aucune raison sérieuse. Il se détestait, s’en voulait et aurait voulu revenir en arrière. Rembobiner le temps jusqu’à la découverte du cadavre. Bordel ! Mais le mal était fait. Revenir sur sa décision aurait fait preuve d’une incroyable imbécillité. Il considérait Jarod tristement, tout en essayant de garder un air grave et sévère. Ca ne lui allait pas. Vraiment pas. Mais une fois qu’il aurait passé le seuil de la porte, il pourrait enfin souffler, lâcher du leste et s’effondrer sur une chaise pour pester contre sa stupidité.
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MessageSujet: Re: un massacre, une suspicion (PV Jarod) un massacre, une suspicion (PV Jarod) EmptyJeu 25 Jan - 18:50

Je savais pertinemment bien que j’étais très certainement en train d’aller trop loin. Je poussais Joren à bout. Je n’agissais pas par plaisir. Loin de là. Ma notion de l’amusement n’avait strictement rien à voir avec la discussion actuelle. Merci bien. Ce que je pouvais admettre à demi-mot, c’est que j’agissais de la sorte pour tester ses limites et quelque part, peut-être même me faire virer. Je n’avais pas besoin des emmerdes qui risquaient de me tomber dessus si Aidan se faisait voir ou avoir. Autrement dit, j’étais en train de trouver une solution à notre problème commun. N’étais-je pas altruiste ? D’accord, ça n’avait rien d’altruiste. J’étais tout simplement en train de sauter sur l’occasion qui se présentait pour me faire virer. Les démissions étaient toujours plus problématiques. D’une pierre deux coups comme on dit.

On y est, colère impulsive. Parfait. Toujours les meilleures parce que les mots dépassaient souvent la pensée et il était encore plus simple d’utiliser ce genre de situations pour tirer son épingle du jeu avec facilité. J’attendais juste de voir ce qui allait sortir de la bouche de Joren car si les mots dépassaient souvent la pensée, il y avait encore plus souvent un fond de vérité, une expression involontaire du ressenti. Tout ça avait un petit relent du discours de papa et maman, que de souvenirs. Quant à ma débrouillardise, mon cher Joren, j’ai toujours été seul, rien de neuf sous le soleil de Bristol.

« Oh mais ne t’en fais pas pour moi Joren. Je suis un grand garçon, je gère très bien ma vie tout seul et je n’ai jamais eu à compter sur personne. Je ne vais certainement pas me reposer sur toi. »

Juste une toute petite vérité qu’il est trop énervé pour entendre et même s’il l’entendait et comprenait, que ferait-il ? Jouer le sauveur de la veuve et de l’orphelin ? Il n’aurait pas le temps d’ouvrir la bouche.

« Avec plaisir. »

Petite révérence avec agitation de la main et sourire de connard fini sur les lèvres, je le dévisage avant de reprendre mes affaires. Seulement voilà, j’aime être clair quand j’ai obtenu ce que je cherchais et c’est bel et bien le cas. Je viens de m’épargner de probables emmerdes. Bosser avec un nocturne ne me gênait pas le moins du monde mais c’était juste risqué. Point. Rien de personnel en somme.

« Merci de m’avoir épargné les emmerdes. T’es un pote. »

Retourner le couteau dans la plaie. Ou plutôt l’extraire pour mieux le renfoncer. Le petit coup inutile mais qui me permettrait d’être tranquille pendant un moment. Je connaissais assez Joren pour savoir qu’il allait se sentir coupable à un moment ou un autre. À voir quand son orgueil cèderait face à sa culpabilité. Je n’étais pas sociopathe mais je devais admettre qu’avoir grandi dans un environnement nocif m’avait permis de composer et de ne pas faire face à ce genre de sentiments parasite. Je ne culpabilisais pas quand j’utilisais les gens. C’était pour mon bien et vu que j’étais le seul à m’occuper de moi-même, je faisais ce qu’il fallait. C’était enfantin à comprendre. La plupart des gens s’encombraient de bien trop de scrupules. Je les plaignais presque. Presque. J’allais pouvoir reprendre mes courses en attendant de retrouver un revenu stable. Me faire virer me permettait juste de profiter de cette liberté pour régler quelques petites choses. Mes plans de secours n’avaient pas forcément de plans de secours mais je savais y faire quand il s’agissait de retomber sur mes pieds.

Mon sac sur le dos, je laisse tout en plan et je largue mon tablier, comme il dit.

« Passe le bonjour à Bertrand et Aidan quand tu les verras. »

La porte m’attend, mon vélo aussi mais avant ça, une petite cigarette. Je me sens léger aujourd’hui. La journée n’est pas mauvaise.

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