AZALEA ; welcome to my dark side

On m'a donné beaucoup de noms au fil des ans, selon le gouvernement en place, selon la nature des ennemis que je possédais. J'ai appris à ne plus m'en formaliser, à me concentrer sur ce que je désirais et pouvais obtenir. J'aime me comparer à Diana, princesse des Amazones. J'ai été modelée dans l'argile et Zeus m'a donnée vie, me créant forte, fière, assez ambitieuse pour me hisser aussi haut que mes bras le pourraient. J'aimerais me dire que je commence de rien, mais je sais que mes origines m'ont aidées. Tant pis : je ferai le reste à la sueur de mon front. Je n'ai pas peur du travail, et heureusement d'ailleurs, vu tout ce qui nous reste à accomplir... Ces aberrations doivent disparaître. Définitivement. Outre mon côté assez sauvage quant on vient me parler de Nocturne, je suis cultivée, bavarde, presque généreuse avec les gens que j'aime. Et j'aime inconditionnellement, quand on m'en laisse l'occasion. Mon égoïsme n'a de rival que mon courage et le sacrifice revêt une importance toute particulière à mon sens.

"Salope jalouse et manipulatrice", moui, mais non. Enfin oui, jalouse, je signe et re-signe, je l'avoue ! L'herbe semble toujours plus verte à côté, proverbe qui se concrétise à chaque fois que je regarde ailleurs. Manipulatrice par contre... Bon d'accord, peut-être aussi, surtout quand on considère mon don... Salope, par contre, je ne comprends pas ! Je n'aime pas la vulgarité. L'imagination permet beaucoup plus. Curieuse, entêtée, méthodique, j'aime les plans bien menés et qui ne manquent pas de créativité. C'est d'ailleurs pour ça que créer Arthémia a été un pur bonheur. A mon tour, ma progéniture naissait de rien, grossissait, grandissait, pour devenir un béhémoth qui me servirait de fer de lance. Quelle fierté.

En dehors de mes activités professionnelles, j'aime l'art. Le cinéma, la musique, l'opéra, les expositions. C'est ce qui me fait vibrer. Quand nous aurons enfin purifié ce monde, je pourrai me consacrer totalement à cette deuxième vie, à ce que je cache précautionneusement au regard de ma famille. Je n'ai pas le talent nécessaire pour devenir le nouveau LangLang au piano, alors je garde ça dans mon petit jardin secret, ces ténèbres qui ne regardent que moi et que personne ne pourra jamais percer. Carapace d'acier que je compte bien entretenir.  

Lylian. Parangon de beauté, de gentillesse, d’amour. Enfin ça, c’était dans les yeux de sa sœur. La pupille courait autour de son grand-frère, désirant devenir comme lui, lui ressembler, être son ombre. Il était beau et grand, c’était son frère et leur relation valait tout l’or du monde. En regardant en arrière, Az se demandait où est-ce que ses parents s’étaient plantés. A quel moment ils avaient fait une erreur, ils avaient perdu son amour, sa présence, ses câlins. Petite, elle aimait penser qu’il n’y avait qu’un élément déclencheur. Que l’on pouvait remonter dans le temps, trouver l’exact problème qui avait secoué leur famille. En grandissant, elle avait compris que la réalité était bien plus complexe. Que chaque décision, chaque petite incidence avait l’effet papillon. Ce n’était pas une réaction qui avait causé son départ. Tout, au cours de sa vie, avait mené à ça : à son départ. Et l’abandon de sa petite sœur alors qu’il s’énamourait d’un monstre. Lylian, la perle des Richards, le fils prodigue censé reprendre les rênes de l’entreprise se retrouvait loin dans le Ribcage, enfermé avec ces monstres car il en était devenu un. Aujourd’hui elle contemple sa demande d’un air dédaigneux. Revoir son frère qui l’a abandonnée ? Alors qu'il osait aimer quelqu'un d'autre plus qu'elle ? Il avait un opposé, maintenant, et Az voyait ça d'une manière définitive. Il avait une "moitié", maintenant, et c'était irrattrapable. Il n'aurait plus jamais assez de place pour elle. Elle ne voulait pas une moitié de coeur : elle voulait tout, tout de suite, pour toujours. On ne pouvait pas la reléguer au second plan et espérer obtenir ses faveurs ensuite. Il se retrouvait bien idiot, alors que son Opposé était très certainement enfermé avec lui — ou peut-être mort ? Maintenant qu’il n’avait plus personne il se rappelait d’elle, de son existence. C’était trop facile. On ne la jetait pas comme une vulgaire chaussette pour venir ensuite la retrouver quand on changeait de chaussures. Alors elle le ferait attendre. Longtemps.

Il fallait bien se reconstruire quand l’homme de sa vie décida de la trahir. Il fallait se trouver une autre idée, de quoi occuper son temps libre. Et quand elle voyait ce que les Aberrations avaient fait à son frère… Elle n’avait plus trop le choix : s’en débarrasser. Aider le monde à être purgé une bonne fois pour toute. Pour tous les grands-frères qu’ils avaient arraché à leur foyer. Alors elle grandit dans cette optique. Elle voulait une place dans un gouvernement qui serait contre ces monstruosités. Elle voulait être un acteur majeur, être vue, entendue, comme elle l’avait toujours été au sein de sa propre famille. Ses parents, fiers, l’avaient épaulée autant que possible. Ecole de commerce prestigieuse, formation en communication intégrée, stages dans les différentes strates du pouvoir. Montée en puissance auprès des plus grands, de quoi lui faire éclore les papillons dans le ventre — pas parce qu’elle était amoureuse, mais parce qu’elle touchait ses envies de pouvoir du bout des doigts. Elle y rencontra les relations, se forgea une figure publique. Azalea au cœur de glace. Elle ne pouvait rien ressentir, utiliser ses capacités stratégiques au mieux, ne pas se laisser abattre par les échecs.

Premier pas de géant dans sa vie professionnelle : obtenir une place de stagiaire auprès du ministre de la culture et de la communication. Beaucoup soupçonnèrent la jeune femme d’avoir utilisé d’autres facultés que ses capacités mentales pour obtenir ce poste. Tant pis. Elle savait la vérité et se moquait bien des qu’en dira-t-on. « Ceux qui ne t’aiment pas te jalousent et ceux qui t’adulent te comprennent, » lui avait dit sa mère. Elle haussait les épaules, simplement. Ils se retrouveraient face à leurs péchés plus tard, ce n’était pas à elle de faire la justice. Aujourd’hui elle avait ce stage et elle était bien contente. Apprendre, comprendre, tisser son réseau de relations pour enfin atteindre la pièce maîtresse du jeu, le roi sur le plateau : le maire. Vingt-trois ans, fin des études passées aux soirées mondaines à se faire bien voir, à répandre ses idées gargantuesques, à vouloir aider même à son échelle. Elle patienta, attendit que la Couronne termine par reprendre le pouvoir. Elle profita de ces quelques années pour travailler en tant qu’attachée de presse pour d’autres services moins « voyants ». Se fondre un peu dans la masse le temps que les gens avec un brin de jugeote ne se rende compte de la supercherie. Ne jamais se taire, toujours se faire voir, mais au moins trouver un travail moins problématique le temps que les choses se tassent. Le temps que mûrissent les premières pousses de son projet.

Elle continua de vivre chez ses parents tout ce temps. On ne la refaisait pas, hein. Elle aimait être dorlotée, choyée, comme une véritable princesse. Ça lui octroyait aussi une qualité de vie qu’elle ne voulait pas se refuser. Qu’on la traite de fille à papa s’ils voulaient : elle l’assumait totalement. Elle s’abreuvait de leur amour, dépourvue de celui de son frère. Dans l’ancienne chambre de Lylian, elle aménagea le lieu pour une immense bibliothèque, un piano, un home cinéma. Son exutoire, son petit coin de paradis même si on ne pouvait pas dire que le reste de sa vie soit un réel enfer. Ses parents s’étaient émerveillés quelques temps sur la musique qu’elle produisait mais l’avaient sagement galvanisée pour qu’elle se concentre sur ses études, sur son travail, sur sa position dans la société ; aujourd’hui elle cultivait ce petit jardin secret comme une réelle passion et ne désespérait pas d’en faire un jour un complément alimentaire. Oui, ce serait bien.

Lorsque la Couronne mit un terme à cette politique de tolérance ridicule, Az retrouva une place dans la politique. Elle devint évaluatrice psychologique pour le Conseil. Une place prestigieuse qui la ravissait. Pas encore le haut de l’échelle, mais un passage obligé pour le reste de sa carrière. Combien de temps y resterait-elle ? Elle ne savait pas encore, mais elle avait d’autres ambitions pour la suite. Secrètement, elle caressait l’idée de devenir un jour un Ange, un de ces personnages charismatiques qui ne manquaient pas d’être à la tête du gouvernement. Voyant que son heure n’était pas encore arrivée, elle se concentra corps et âme sur ce fameux projet de l’ombre : l’empire qu’elle devait créer.  Elle passa de longues nuits et de grosses journées à monter Arthémia. Son bébé. Son enfant. Son futur. L’entreprise de ses rêves, le monde merveilleux qui lui permettrait de devenir une femme accomplie. Arthémia. Vous aider à gérer vos problèmes avec les créatures surnaturelles. Vous aider à envisager le monde sans l’une d’entre elles dans votre vie. Vous aidez à vous en débarrasser, aussi. Vous aidez, oui, le mot d’ordre de cette dynastie.
Vous aider…

Côté cœur, Az resta secrète. Ne préférant pas s’épancher là-dessus. Les hommes. Les femmes. Ils virevoltaient autour d’elle comme un amas de chair décadent. Ne pas réfléchir, foncer tête baisser, ne pas s’ouvrir non plus aux autres, au risque de déchanter. Trahie une fois, pas deux, elle enferma son cœur bien précautionneusement sous un taffetas de tissu. Ne pas se laisser approcher. Ne pas donner les clés de son âme. A voir qui serait un jour capable de l’ouvrir.

Tout ça aurait pu être merveilleux. Magnifique. Parfait. Un tableau sans ombre, ce serait mirifique, n’est-ce pas ? Malheureusement, la jeune femme développa un don. Un don. Elle devenait un de ces monstres qu’elle voulait combattre. Elle cacha précieusement cette capacité à l’instar de ses sentiments, préférant reculer l’échéance. Elle ne pouvait pas faire face à ça. Elle ne pouvait pas croire qu’elle était différente, elle aussi.
Jusqu’à ce qu’elle se rende compte du bien-fondé du pouvoir. De ce qu’il pouvait lui apporter, dans sa vie personnelle comme pro. De toutes les portes que ça lui ouvrait, notamment au sein du Conseil. Elle n’était pas évaluatrice pour rien. Ses mirages plaisaient aux politiciens. Ses mirages plaisaient aux hommes de pouvoir, car elle pouvait débusquer les moindres informations. Les taupes ne lui résistaient pas. Mener habilement la cible là où elle voulait. Devenir indispensable pour l’homme majeur de cette ville : le Maire. Récolter les secrets, devenir indispensable, rester discrète pour ne pas attirer l’attention. Ne pas devenir le pion à abattre par la même occasion, mais le marionnettiste de l’ombre. Pour une fois dans sa vie, Az n’avait pas envie d’être sous le feu des projecteurs. Ce travail demandant discrétion lui plaisait.
Avec un peu d’arrogance, elle s’imaginait parfois comme une Bond Girl.
Elle espérait toutefois ne pas finir comme bon nombre d’entre elles.
Morte.

Pseudo et âge: spf & 21 ans

Comment as-tu connu le forum? Publicité sur un groupe Facebook me semble, et je l'ai revu passer sur PRD (ou Bazz ?) et j'ai craqué !

Qu'est-ce qui t'a convaincu de t'inscrire? Le fait de le voir passer plusieurs fois m'a fait craquer. Et vous avez des PVs super fournis, un très joli design et un monde intéressant. En espérant pouvoir m'intégrer..

Depuis combien de temps fais-tu du RP? 13 ans maintenant.

Fréquence de connexion: Tous les deux-trois jours, j'espère pouvoir tenir les 50 messages/mois c'est compliqué si on est pas intégré quoi.

Un commentaire? J'ai hâte de vous rencontrer et de jouer avec vous.