La femme sera toujours le danger de tous les paradis

**Invité**

Heather et Colin l’accompagnent, de vrais morpions depuis les derniers événements. Sans cesse à craindre une attaque des Imperiums contre elle. Comme si elle n’avait pas déjà démontré qu’elle n’était pas sans défense, jamais. Quand il le faut, elle sait se battre, elle s’est même découverte des forces insoupçonnés depuis la révélation. Mais ce soir, elle se doute que les deux lycans sont davantages intéressés par le lieu où ils se rendent que par sa protection, même s’ils sont vigilants, leur regard les trahis, quand bien même ils paraissent décontractés, quoi que le regard d’Heather est bien plus agressif que son comparse. Faye ne s’en préoccupe pas, elle n’a pas envie de les gérer ce soir et a d’autres chats à fouetter. Tel son cousin, Kyle.

Ils arrivent devant l’entrée de l’Epsilon, ils sont à peine à la porte que le portier leur ouvre l’accès au Descensum. Ce n’est pas la première fois qu’ils viennent, et puisqu’ils connaissent le propriétaire temporaire des lieux, ils sont membres du Black Label. L’ambiance change du tout au tout, les narines de la louve s’emplissent des effluves pleines de sensualités et d’autres odeurs plus ou moins légaux, elle ferme les yeux. Envahie par des souvenirs des catacombes, tout ce qu’il a fallu faire pour survivre, la légalité n’y avait pas sa place là dessous. Quoi qu’il en soit, ça ne gêne aucunement ses compagnons qui disparaissent après un dernier signe de tête l’intimant à la prudence.

La louve s’imprègne de son nouvel environnement, assaillie par les sons, images et effluves entêtants. Elle aimerait que les choses soient si simple, profiter avec insouciance de la vie, comme elle le faisait avant, mais ce serait faux. Ils ne seront pas en paix tant que les extrémistes seront là. Faye rouvre les yeux et les dirige vers l’étage supérieur, le loft du propriétaire, ils ont rendez-vous, mais le connaissant il fera sans doute en sorte d’être en retard. Pour le simple plaisir de contrarier sa cousine. Etant d’humeur assez joviale, elle ne se donne pas la peine d’aller lui secouer les puces et s’autorise à commander un cocktail au bar.

Forcément, elle attire l’attention, la louve est belle, séduisante dans sa robe fourreau rouge. Sa couleur favorite. Depuis le putsch elle a retrouvé son confort et son quotidien somptueux, ne se cache plus et mène une vie fastueuse, mais plus que jamais, elle se sent seule. La dure réalité des responsabilités qui lui incombent désormais et il reste encore tellement de choses à faire. Peut-elle s’autoriser à sourire aux compliments, aux verres offerts, la compagnie masculine ? Non, ses lèvres restent résolument figés, sans sourire, ses lèvres sirotent son cocktail, sa tête démontre l’abnégation tandis que du regard elle parcourt les festivités de l’Epsilon.

La jeune femme n’est pas là pour se détendre et il n’est plus temps de le perdre, terminant son verre, elle s’extirpe du tabouret de bar pour emprunter l’accès privée. Tout au moins essayer, elle est arrêtée par un videur bien avant d’atteindre l’étage souhaité, sous prétexte que l’endroit est privé, elle soupire d’agacement. “Kyle. Je n’ai pas que ça à faire.” Susurre-t-elle, autoritaire. Elle a assez attendu et n’attendra pas davantage. Elle sait pertinemment qu’il l’entend, elle sait qu’il se trouve dans son bureau et elle ne donne pas cher de la peau de son employé s’il ne la laisse pas passer pour le retrouver.

There's nothin' holdin' you back

❝This is the time to attack, so baby, don't hurt yourself || feat Faye Marshall❞

Tue moi. Brise Moi. Déchire moi. Je ne serais jamais que celui que tu vois. Renie moi. Mens moi. Bafoue moi. Je serais toujours cette autre partie de toi. Mange. Prie. Aime. Je serais toujours le prix de ta haine. Vas. Vis. Oublie. Les ténèbres seront toujours les gardiennes secrètes de ce qui nous lie. Tu ne te déferas jamais de moi petit Lewis, je serais toujours cette pourriture qui profondément ancrée à tout ce qui t'emplit d'effroie, n'aura de cesse de gratter contre les parois de tout ce qui te noie pour mieux faire jaillir l'horreur qui te mettait autrefois si aisément aux aboies. Je demeurerais tout ce qu'il y a de plus abjecte en toi. Cette noirceur que nul autre qu'elle ne voit. Car après tout, c'est en son nom que je suis là. Alors vas-y oui, hurle et dévisage moi. Je resterais là, te rendant prisonnier de tout ce qui meurtrit tes saintes lois. Je me joue de toi, misérable cure dent que ma mâchoire, à chaque victime un peu plus en les profondeurs broie. Souris. Car je suis toi. Profanateur de roi, je me joue du néant en vos fausses joies. Alors vas, vis, oublie. Il aura toujours quelque chose ou quelqu'un qui me rappellera à toi. Tic, tac, tic, tac. Tic. Tac ! Qui sait si ce n'est peut-être déjà le cas ? Pauvre de toi, tu fais pitié, réduis à l'état de pion qui déchoit. Qui va aujourd'hui aboyer pour t'ordonner de donner cette patte que tu ne peux même plus de toi-même véritablement lever? Ton opposée? Ta cousine adorée? Cette couronne qui veut te voir toi et les tiens si aisément crever? Les amis que tu as délaissés? Ou tous ces autres qui n'ont jamais vraiment su compter? T'es foutu Lewis, foutu. Mais moi, je suis là. Le seul vraiment sur qui tu peux encore compter. C'est moi qui t'aie donné tout ce que ton regard peut jusqu'en ce jour contempler. Je suis tel qu'il a voulu te façonner. Comme quoi, il avait pt'être pas si tord que ça finalement le padre? Animal, animal, tu n'es qu'un animal que nul ne peut apprivoiser. Et au fond, tu sais que c'est pour ça que tu m'as autant laissé naviguer, en les eaux poisseuse de ta carcasse trop usée pour ton âge pas même encore assez avancé pour pouvoir de toutes ses articulations grincer. Et je le connais, ce plaisir que je t'ai insufflé et qui te fait aimer ce qu'hier tu jurais détester. Pas vrai ? Alors? Qui est-ce qu'on va désosser pour mieux sentir cette vie qui nous a si violemment baisé par le passé? Vas-y, pauvre con, tue moi. Brise moi. Renie moi. Tu seras toujours moi.

Et il s'encastre, mon poing contre ce miroir qui me plonge toujours à chaque fois un peu plus en le noir. Car il y a ce truc, qui n'existe plus. Cette foutue chose qui ne m'illumine plus. Va te faire foutre pauvre merde, je suis bien plus que ta misérable voix. Alors elle retombe la rage en mon orage, loin en les ténèbres toutefois s'enfoncent les menaçant nuages. Promesse pour moi, que tôt ou tard, tu reviendras. Mais pas ce soir, pas là. C'est donc l'air de rien que je continue à m'apprêter, parce qu'il faut bien que j'aille réceptionner notre si douce invitée. Tout de noir vêtu, du costume à la pochette impeccablement pliée qui l'habille et vient le rehausser de son graphique, j'ajuste ma cravate de soie noir. J'en porte rarement, préférant laisser mon col libre, sauf pour ce soir. Je suis tout à toi. Et je sais que si tu viens à moi, ce n'est pas pour le plaisir de me voir, mais bien pour faire s'obscurcir l'espoir. Alors vas-y mon ange, abreuve moi de tout ce mal qui te hante et chaque nuit un peu plus te dérange. Bouton de manchette en or blanc en place, je finis par jeter un dernier coup d'œil à la tablette qui me transmet cette image de toi. Tu me connais bien, et sais que je prends plaisir à te faire patienter comme un chien. Car ici, tu n'es maîtresse de rien. Adieu ton si précieux contrôle qui fout le camp d'entre tes mains. C'est toi ma proie, et je ne me dévoilerais que lorsque j'en aurais fait le choix. Je laisse alors mon molosse se jouer de toi. Te faire enrager juste pour mon bon plaisir à moi et rien qu'à moi. Parce qu'au fond, tu es aussi en quelque sorte à moi. Tu peux faire tes gros yeux, mon cerbère ne bougera pas. Malgré tout ton éclat dans cette robe en laquelle tu te consumes et en le cœur de tous ces autres que de tes incandescentes diaphane tu foudroies. Tu n'es rien hormis ce que je veux bien que tu sois.

Parfaitement apprêté, l'odeur boisée de mon parfum s'étant délicatement mêlée au ph de ma peau, attribuant aux effluves ces notes harmonieusement sucrées, je finis alors par décoller. Tu me sens arriver, tandis que j'arrive enfin en salon vip qui n'a été aménagé que pour nos plus précieux damnés. Je reconnais bien en ce nouveau cercle, au travers de l'ébène qui à l'or et l'ivoire somptueusement s'entremêle, le raffinement de la créatrice de notre si délicieux enfer. Je prends place en le fauteuil principal, laissant face à moi la table de verre qui nous séparera. Puis m'adresse en l'oreillette de Jeremiah qui t'invite finalement à pouvoir passer. Sourire insolent aux lèvres, je t'ouvre les bras en m'acclamant :

- Enfin, tu es là.

Tous les poisons les plus précieux à tes yeux trônent face à toi, il ne te reste qu'à choisir ce par quoi, la première entre mes bras tu pécheras. Je te murmure alors :

- Je t'avoue que j'ai un faible pour cette tequila, elle saurait parfaitement ravir une lady telle que toi.

Vas-y Alice, sers-toi, et murmure à l'oreille de ton chapelier toute l'horreur de tes nuits d'effroi, je suis là pour satisfaire ce que nul autre que moi ne peut faire, et rendre réel ce qu'aux yeux des autres jamais tu ne dois.

**Invité**

La femme sera toujours le danger de tous les paradis

@KYLE A. LEWIS & FAYE MARSHALL

Faye n’a pas pour habitude qu’on lui résiste, forcément, lorsque c’est le cas, elle ne se montre pas particulièrement souriante. Encore moins face à un employé de son cousin, un subordonné, aveugle à ce qui se trouve devant lui, pas n’importe qui. D’autant que son temps lui est compté désormais, toutes ses journées sont dédiées au Conseil du renouveau et à l’assemblée Superno, les soirs sont souvent propices aux dîners d’affaires ou encore les visioconférences pour relancer l’activité économique de ses entreprises qui ont souffert de ces années d’absentéisme, et de la ville qui a tout autant souffert depuis la révélation.

Petit à petit, elle retrouve ce pour quoi elle est vraiment faite, une femme d’affaire enragée. La jeune femme n’est pas beaucoup appréciée dans son milieu, mais qu’importe, ce monde là n’est pas fait pour s’y faire des amis. En plus de cela, elle doit s’occuper des siens. Les lycans. Leur offrir tout ce dont ils ont besoin pour retrouver une stabilité, un environnement sécurisant, afin de s’y épanouir et pour cela la louve avait investi dans une propriété dont les travaux se termineront bientôt. Faye n’a plus un moment pour elle depuis le renouveau.

Son cousin ne réalise pas, il s’en contrefiche, s’en amuse, elle en a parfaitement conscience. C’est un combat qu’elle a longtemps mené, qu’elle mène encore et mènera toujours. N’est-il pas Marshall dans le sang ? De vrais emmerdeurs. C’est de famille, même s’il reste illégitime, le même sang coule en eux. Donc c’est de bonne guerre entre eux, elle le lui rend bien, tout aussi naturellement. En attendant, l’employé reste sur ses positions et lui refuse l’accès. La louve commence à se dire qu’elle aurait plus vite fait de le mordre pour le transformer et le placer sous sa coupe, lorsqu’on lui donne l’autorisation de la laisse passer.

Pour être accueillie par le maître des lieux donc le comportement et la tenue semble vouloir lui rappeler, qu’ici, c’est son territoire. La jeune femme plisse des yeux. “Ne te lasses-tu jamais de tes petits jeux qui n’amusent que toi ?” Rétorque-t-elle en étudiant le salon privé où il daigne la recevoir. Décoré avec goût, elle y reconnaît bien les compétences de sa cousine en la matière. Son regard se pose de nouveau sur son hôte, a le voir ici, il a l’air d’aller bien, mais elle sait bien qu’il ne faut pas s’y fier.

L’homme l’invite à prendre place et lui présente les spiritueux. La Tequila sort grande gagnante du lot selon lui. Est-ce bien raisonnable ? Ce n’est pas pour une simple visite de courtoisie qu’elle est présente en ces lieux, la louve veut garder la tête froide, mais il risque d’être insistant. Un verre. La jeune femme prend place dans un fauteuil. A une époque, elle aurait simplement attendu qu’on la serve, mais depuis elle a appris qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même. Ses mains s’emparent d’un verre et d’une bouteille afin de servir la liqueur avant de s’enfoncer confortablement dans son fauteuil, son regard errant pensivement sur le liquide transparent.

“Ils ont recommencé.” Avec d’autres, elle aurait tourné autour du pot, joué subtilement, diplomate avant d’aborder le sujet qui fâche. Mais en famille, avec Kyle, elle a confiance, elle est directe. Faye ne pense pas se tromper. “Qu’on me crucifie si je reste les bras croisés pendant qu’ils s’attaquent aux innocents, après, ce sera Nous.” Le regard se détourne du verre pour se fixer sur son cousin, enragé. Elle l’est depuis la première attaque, elle ne tolère pas, les altérations, les aberrations ont gagné une bataille, mais la guerre n’est pas terminé.

There's nothin' holdin' you back

❝This is the time to attack, so baby, don't hurt yourself || feat Faye Marshall❞

- Jamais mon ange, surtout lorsque celle avec qui je joue c'est toi.

Que je te souris, verre à la main, mes lèvres titillant l'alcool que je brûle de pouvoir boire afin de moi aussi retourner à cet autre que jamais plus, je ne pourrais récupérer. Mais il me faut résister, ne pas flancher. Me contenter de sourire et t'étudier. Dévisager le moindre de tes traits qui me laissent présager le pire tandis que ta lumière s'amenuise et que l'orage s'élance en tes iris de nacre en lesquelles parfois, je me perds en cet espoir de ce qu'aurait pu être hier. Seulement, nous sommes aujourd'hui, et aucune de nos prières ne pourraient nous faire revenir en arrière ni absoudre les péchés de nos pères. Alors je me tempère, demeure de marbre face à cette petite bombe que tu me lances. Car au fond, tu le sais, elle me fait plaisir puisqu'elle veut aussi dire que je vais enfin pouvoir le faire sortir, cet animal que tu cherches inlassablement mais dont les méthodes radicales peuvent aussi te pousser à nous maudire. Je penche la tête, continue à t'écouter et à te détailler, comme si je me mettais à apprécier une nouvelle œuvre d'art que je n'avais pas encore eu l'occasion de décortiquer. Il y a quelque chose de changé en ta façon de te dévoiler, mais surtout, il y demeure quelque chose de cacher en ces maux que tu ne fais que pour le moment suggérer. Que recherches-tu véritablement? Quel commandement veux-tu bafouer? Quel ciel veux-tu souiller de cette marre de sang en laquelle tu es déjà en ton esprit en train de te baigner? J'hume ce foutu alcool que seule ma volonté m'empêche d'avaler avant de reposer l'objet de toutes les tentations sur la table et le faire glisser du bout des doigts un peu plus loin. Je te détaille quelque peu, puis plissant légèrement les yeux tout en m'accoudant davantage en le fauteuil je te demande sans détour :

- Qu'est-ce que tu veux très exactement?

Parce que je te connais, je sais qu'il y a autre chose, il y a forcément autre chose.

- Tu ne vas pas me faire croire que seul le sort de tous ces pauvres péquenauds t'intéresses et te tiens si farouchement à cœur. Ni même que ce "nous" auquel tu fais appel, est véritablement au bord de l'extinction.

Alors dis-moi... Qu'est-ce que tu me caches? Qu'est-ce que tu veux enterrer au point de vouloir toi-même te salir les mains s'il le fallait? Je me redresse, m'avance quelque peu avant d'ajouter, mes puits de ténèbres toujours aussi fermement ancrés en leurs jumelles teintées de cette pointe de jade qui les rends si particulières. Puis, comme si j'avais enfin eu ma révélation, d'un geste de la main, l'index se balançant tout en te désignant :

- Oui c'est ça, on dirait que c'est... Personnel, beaucoup plus... Personnel.

Je souris encore, satisfait de tes traits qui se défont :

- Pourquoi?

Je veux savoir ce qui te pousse à prendre des risques, toi qui te montres si frileuse en temps normal ou qui préfères laisser le sale boulot au menu fretin que tu peines, misérable, à véritablement considérer. À moins que tu ne sois véritablement certaine qu'une nouvelle guerre se prépare et que cette fois, tu aies envie de frapper la première. Mais ta haine, oui, ta haine me fait dire le contraire. Et il s'émiette, ce masque que tu as pris soin pour tous ces autres de construire mais qui face à moi, ne t'a jamais véritablement servi.

- Il y a comme une promesse de mort en tes si délicieuses diaphanes et quelque chose me dit que, la noblesse à l'orée de ton discours ou même ton désir de survie n'y sont pour rien.

Je me lève alors puis tout en marchant afin de lentement te contourner :

-Alors vas-y, explique et fais-moi vivre au travers de ce que tu t'interdis, toi qui à l'accoutumé se veut toujours si...

Et c'est alors qu'en ton dos, je me penche et te murmure de ce souffle chaud qui claque contre ta peau :

- Distinguée et maculée.

Je pourrais presque le sentir battre comme s'il était le mien, ce cœur qui en ta poitrine se soulève plus rapidement et se révolte de mes sinueux larcins. Pourtant, outre la vérité, je ne te quémande rien.

**Contenu sponsorisé**

» Comptes en danger & supprimés
» Comptes en danger et supprimés
» Cassandre - ex-Lycane / toujours aveugle
» Isaak Wyatts - Regardez toujours de l'autre côté du miroir
» Ethel Lydia Blackrain - "On peut toujours faire quelque chose de ce qu'on a fait de nous."