Le Deal du moment :
Display One Piece Card Game Japon OP-08 – Two ...
Voir le deal

Partagez

Whatever it takes ~ ft. ABEL

Aller en bas
Anonymous
Invité


Whatever it takes ~ ft. ABEL Empty
MessageSujet: Whatever it takes ~ ft. ABEL Whatever it takes ~ ft. ABEL EmptyJeu 30 Mai - 11:01

WHATEVER IT TAKES.
Une voiture noire s'approche du bâtiment reculé, sans aucune escorte et dans un calme presque angoissant. La brume tardive se lève peu à peu, laissant encore à la conductrice tout le loisir de découvrir la silhouette imposante du Ribcage se découpant sur un ciel gris sombre. Arrêtée au poste de garde, où elle dépose papiers d'identité ainsi qu'autorisation de visite délivrée par le Maire en personne, Dahlia frémit en levant les yeux vers l'imposante bâtisse qu'elle a toujours pris soin d'éviter en connaissant tout ce qu'elle renferme et en sachant Abel au milieu de tout ça.

- Madame ? La voix, insistante, du garde la ramène à la réalité. Tout est en ordre, vous pouvez passer.

Dahlia récupère les papiers ainsi qu'un badge qu'il lui tend par l'ouverture de son poste de sécurité, puis la barrière s'ouvre pour lui permettre d'entrer. Un parking réservé aux visiteurs se présente très vite à elle, lui offrant une place de choix près de la porte d'entrée. Il faut dire aussi qu'à une heure pareille, et dans une ambiance aussi mortifère, les places libres ne sont pas ce qui manque.
Les mains serrées sur le volant, la mère de famille prend une profonde inspiration et ferme les yeux quelques secondes, tentant de reprendre ses esprits et de faire abstraction de la présence de celui pour qui elle se bat chaque jour à l'intérieur de ces murs. Elle le sait non loin de là et prie à qui veut l'entendre pour ne pas croiser le chemin de l'aberration qui en a pris possession. Après un dernier coup d’œil à son aspect dans le miroir du pare-soleil, elle sort du véhicule et se présente à l'entrée du Ribcage, où un groupe de scientifiques l'attend afin de lui faire visiter l'établissement.

En les saluant, elle se demande encore ce qui lui a pris de s'embarquer là dedans, seule qui plus est. Bien sûr, il y a cette volonté de prouver à tous que le Ribcage est là pour la sécurité des populations et qu'il est géré de telle manière qu'on n'ait rien à en craindre, mais elle sait que les échanges qu'elle a pu avoir avec Jacob au sujet de ses visites régulières ont fini par avoir raison d'elle. Sans le savoir, ou peut-être était-ce l'idée qu'il avait toujours eue derrière la tête en lui parlant du Ribcage, l'ami d'Abel devenu un véritable soutien après que ce dernier ne leur ait été enlevé n'a fait que faire germer une curiosité toujours plus grandissante au sujet des conditions dans lesquelles son mari se trouve, et en ce jour, elle s'apprête à les découvrir de ses propres yeux.

- Madame Stevenson, par ici je vous prie.

Une jeune scientifique l'invite à la suivre le long d'un parcours qu'elle devine tout tracé pour les visiteurs. Tout est balisé, renseigné, et fait pour croiser le moins d'aberrations possible, la visite ne se passant qu'en périphérie du district et accompagnée de deux Spectres susceptibles de mettre à terre la première aberration venue. Si la communicante a l'air de s'en contenter au départ, elle finit bien vite par interrompre le laïus de sa guide.

- Vous m'avez l'air de bien connaître votre discours. Ironise-t-elle dans un sourire avant de porter son regard vers l'intérieur de la zone qui semble fermée à toute visite extérieure. Mais savez-vous au moins ce qui se passe quelques mètres plus loin ?
- Pardon ? La scientifique ne cache pas son étonnement. J'ai peur de ne pas vous comprendre où vous voulez en venir madame...
- Je me demande simplement comment vous parvenez à maintenir l'ordre chez ces aberrations sans mettre les pieds dans leur district.

L'interlocutrice suit le regard de Dahlia avant de poser le sien sur elle.

- C'est là le rôle de nos équipes de sécurité, je ne suis pas en mesure de vous accompagner plus loin que cette zone balisée.
Dahlia adresse un sourire amical à la jeune femme qu'elle sait soumise aux ordres de sa hiérarchie. Mais cela ne l'empêchera certainement pas d'en savoir plus.
- Écoutez, j'entends bien que vous deviez restreindre l'accès des visiteurs pour la sécurité de tous et je respecte votre professionnalisme. Mais comprenez ma position. Monsieur le Maire m'envoie ici afin d'établir une image nouvelle de cet établissement, et faire comprendre à tous ceux au dehors à quel point ce que vous faites ici sert la bonne cause. Pensez-vous vraiment que j'arriverai à convaincre qui que ce soit en ne racontant que ce que tout le monde sait déjà ?
La jeune scientifique fronce les sourcils à ces propos, et Dahlia sait qu'elle touche au but. Après quelques secondes de réflexion, elle lui répond :
- Je ne pourrai pas faire grand chose pour vous à mon niveau, mais je vais vous présenter au service de sécurité.

Les deux spectres présents échangent un regard à la fois entendu et mécontent, n'ayant sûrement pas envie de suivre les envies idiotes d'une visiteuse qu'ils ne voient là qu'en touriste.

Dahlia sourit, remercie chaleureusement la scientifique et les deux femmes rebroussent chemin, toujours aussi bien escortées, jusqu'à une salle sombre qu'éclairent des dizaines d'écrans reliés aux caméras braquées dans chaque recoin du district des aberrations. L'homme qui leur ouvre la porte dépasse à peine la quarantaine et sourit chaleureusement à la scientifique qu'il semble bien connaître.

- Emma ! En pause, déjà ?
- Pas vraiment. Danny, je te présente Dahlia Stevenson, elle est...
- Monsieur le Maire m'envoie voir à quel point vous faites du bon travail. Interrompt Dahlia en tendant la main vers l'homme qui la serre machinalement. Votre amie et moi espérions que vous pourriez me montrer un aspect un peu plus "intérieur" de ce que nous connaissons déjà tous de ce district.
Le dénommé Danny fait courir son regard sur Emma puis les deux spectres, tentant de bien comprendre la situation et espérant presque avoir mal entendu. Mais, à voir les regards presque exaspérés de ces deux derniers, il doit se rendre à l'évidence : cette femme ne doit pas avoir toute sa tête.
- Écoutez, ce serait avec plaisir que je vous laisserai jeter un oeil à quelques vidéos de surveillance, mais pénétrer dans le district ne me semble pas être...
- Vous remettez en cause les compétences de vos propres forces ? Ironise Dahlia en posant les yeux sur les deux spectres qui, semblent, eux, sûrs de leurs compétences mais pas spécialement envieux d'aller mettre les pieds plus loin "pour le plaisir". Écoutez, j'ai parfaitement confiance en vos dispositifs de sécurité et je sais que vos amis peu causants sauront veiller à ce que rien ne m'arrive. Et si nous voulons que l'opinion publique se rende compte de tout ce que vous faites pour elle, il va bien falloir que je leur donne un point de vue nouveau sur ce qu'ils pensent déjà connaître.
Danny passe une main sur sa barbe naissante, se donnant le temps de la réflexion, puis lève les yeux vers les deux spectres qui ne savent pas encore s'ils doivent se laisser convaincre.
- Bien... Pourquoi pas ? Dahlia lui adresse un large sourire. Mais vous n'irez pas plus loin que ce périmètre, pose-t-il comme condition en délimitant une zone, relativement restreinte autour de l'entrée. Dahlia hoche la tête, lui signifiant que c'est amplement suffisant pour elle. Nous devons pouvoir vous évacuer à la moindre menace. La présence des spectres devrait être suffisamment dissuasive, mais on n'est jamais trop prudents.
- Vous ne le regretterez pas, Danny. Dans un clin d'oeil, Dahlia s'échappe de la salle de vidéosurveillance, les deux spectres sur ses talons lui indiquant le chemin à suivre jusqu'à déboucher sur le sol du district des aberrations. Le ciel gris, presque menaçant, ne laisse passer aucun rayon de soleil et annonce une nuit approchant à grands pas. Mais Dahlia n'a aucun enfant à retrouver chez elle ce soir, et sa visite prendra le temps qu'il faudra. Sans montrer son appréhension, elle s'avance, priant pour que ces spectres qui l'accompagnent soient aussi compétents qu'on le dit et prêts à neutraliser la moindre menace.

- La distribution des dons de sang se fera d'ici quinze minutes. Ils devraient être déjà sur place. L'informe l'une de ses escortes, l'invitant à rejoindre le point de rassemblement fixé à cet effet. La gorge nouée, Dahlia se donne contenance en prenant toutes les notes qui lui passent par la tête et suit la direction qui lui a été indiquée pour y découvrir un groupement de militaires prêts à approvisionner les occupants du district. Quelques-uns sont déjà présents, surveillant la mise à disposition de leurs repas, certains regardant du coin de l'oeil vers cette femme trop propre sur elle pour être là, et Dahlia feint de les ignorer, rejoignant la troupe militaire qu'elle rejoint et interroge. Bientôt, l'heure sonne et les aberrations défilent tour à tour. Dahlia les observe, note et prie pour ne pas voir ce visage qui lui manque pourtant terriblement. Pourtant, quand il lui semble apercevoir cette silhouette trop familière s'éloigner derrière elle, elle perd toute capacité à réfléchir. Sans qu'elle ne s'en rende compte, ses pas suivent cette vision qui disparaît au coin d'une ruelle qu'elle trouve vide. Ce n'est qu'une fois qu'elle réalise s'être éloignée de son escorte, trop occupée à surveiller les allées et venues des aberrations affamées, qu'elle sent son sang se figer dans ses veines et l'inquiétude l'envahir. Doucement, elle se retourne. Doucement, elle reprend la direction du seul endroit dans tout ce fichu district où elle ne risque pas d'y passer.
   
@Abel Stevenson (c) AMIANTE

   
Anonymous
Invité


Whatever it takes ~ ft. ABEL Empty
MessageSujet: Re: Whatever it takes ~ ft. ABEL Whatever it takes ~ ft. ABEL EmptyDim 9 Juin - 18:50

Ton regard se pose sur ce type qui fait ses adieux. Grimaces. Pleurs. Mots de soutien. Le spectacle te donne envie de gerber. Appuyé contre le mur, les bras croisés, tu ne lui accordes aucun geste ni aucune parole. Ton silence est saturé par la jalousie, ton immobilisme cache l'aigreur qui se réveille en toi. Certains ont accouru pour le voir une dernière fois, toi tu aimerais qu'il se barre enfin. Au lieu de ça, il s'approche de toi, mais tu n'es pas d'humeur à déclamer ton hypocrisie sans nom. Un grognement s'échappe du fond de ta gorge, et il comprend que tu passes ton tour. Se morfondre pour quelqu'un qui passe le Rituel, non merci. C'est ton seul souhait, le passer. L'unique vœu qui pourrait aider à retrouver ton ancienne vie. Ça fait plus de deux ans que tu attends. A chaque fois que tu poses la question de sa date, on te répond la même foutue chose : il y a plus urgent. Tu as réessayé il y a plusieurs jours, puisque tu as remarqué que les Rituels s'enchaînaient. Deux putains d'années que ton nom figure sur la liste, il doit bien monter avec les séances que les Spectres font à tour de bras depuis janvier. Il ne peut pas gravir les places puisqu'ils l'ont mis de côté. On ne peut pas se permettre de perdre l'atout que tu représentes, ont-ils dit. T'es voué à la prison tant que t'es utile. T'aurais mieux fait de te montrer moins coopératif. Regarde cet enfoiré qui va récupérer son humanité comme s'il avançait dans le couloir de la mort. Qu'ils aillent se faire foutre, lui et sa sale gueule.

L'agitation l'emporte finalement et enjoins ta carcasse à sortir. T'en bouscules au passage, de ces monstres fiers de l'être. Le jeu de rôle est difficile en ce moment. Tu ne les supportes plus. Comme tu l'as fait dernièrement, t'as envie d'éclater leur tête jusqu'à ce qu'ils ne soient plus reconnaissables. Qu'ils arrêtent de se cacher derrière un visage humain. Alors tu t'éloignes avant de faire une connerie. Si tu te fichais des conséquences, c'est fini, tu ne veux plus crever maintenant que tu sais possible de revoir Dahlia et vos enfants. Les pavés tremblent sous tes pas sans discontinuer jusqu'à ce qu'une alarme retentisse. L'heure de la distribution des provisions approche.

Avant même de passer recevoir ta dose de sang, tu entres dans la salle d'approvisionnement et attrapes un bac de bières et une bouteille de mauvais alcool. Dans la file pour ce qui t'est vital, tu as beau te fermer au reste du monde, une présence inhabituelle t'interpelle.

Et tu la vois.

Une hallucination. Ça ne peut qu'être ça. Un pas sur le côté pour rester anonyme dans la masse de vampires affamés. Pour la fixer. Tu te forces à détourner le regard. Elle n'est pas là. Elle ne peut pas être là. C'est impossible. Tu te dépêches à prendre la poche que tu fourres dans la poche arrière de ton pantalon et tu fous le camp.

Tu deviens fou, te persuades-tu. Alors pourquoi l'entends-tu te suivre ? Comment les battements de son cœur te parviennent-ils ? Tu accélères. Tu tournes et passes la première porte que tu trouves. Accolé à celle-ci, tu écoutes. Une part de toi espère que Dahlia soit réellement à proximité. Une autre argue que c'est encore plus démentiel que d'halluciner. Tu ouvres la bouteille et t'enfiles une gorgée.

Tu sors de ta cachette et, discrètement, retournes sur tes pas. Pour une fois, tu ne prends même plus la peine d'imiter une respiration. Sa silhouette se détache dans la lumière des spots fixés au grillage du Ribcage. Tu la suis à distance sans un bruit. Ses talons claquent, son cœur bat un peu plus fort qu'avant. Tu sens encore le parfum qu'elle a laissé derrière elle. Tu n'es pas le seul. Certains se sont contentés de passer à côté d'elle, d'autres l'observent de loin. Elle n'est pas une vision. La menace de mort qui pèse sur eux sera-t-elle suffisante pour qu'ils ne tentent rien ? Non. La faim et l'enfermement multiplient leur instabilité. Sans la lâcher des yeux, tu vides à moitié le tord-boyaux qu'ils daignent mettre à disposition pour endiguer la Soif. Et tu avances... Non, elle ne peut pas te voir comme ça. Elle verra tout de suite l'horreur qui siège en toi. Elle verra à quel point tu es corrompu. Différent. Alors, même le Rituel ne pourra plus lui faire oublier. Tu ne peux pas la rejoindre.

Pourtant, tu te mets à courir. Rapidement tu arrives à moins de deux mètres d'elle. Dans le même élan, tu lèves le casier et le fracasses contre le vampire qui avait ta femme en ligne de mire. Ta main était crispée autour de la poignée, tu l'utilises une seconde fois pour t'assurer qu'il ait saisi le message.

« Dégage ! », craches-tu rageusement.

Tu lui offres un coup de pied pour le motiver à se bouger plus vite. Parce qu'elle est là. Sans elle, tu n'aurais pas su t'arrêter. Toi aussi, tu veux fuir, mais tu ne peux pas la laisser seule. Tu voudrais qu'elle fuit, mais tu sens encore sa présence alors que tu n'oses pas la regarder.

« Il faut que tu partes. », tu lui souffles.

Dahlia n'a pas pu ignorer l'altercation. Et te voilà une bouteille de liqueur dans une main, un casier de bières ensanglanté dans l'autre, pour la première image de toi depuis quatre ans.
Anonymous
Invité


Whatever it takes ~ ft. ABEL Empty
MessageSujet: Re: Whatever it takes ~ ft. ABEL Whatever it takes ~ ft. ABEL EmptyLun 10 Juin - 15:10

WHATEVER IT TAKES.

abel&dahlia
Le claquement sonore des talons résonne contre les murs dans un rythme soutenu, ne faisant qu'ajouter à l'ambiance pesante qui règne autour d'elle. Son cœur s'emballe sous l'angoisse et sa gorge se serre tandis qu'elle réalise s'être plus éloignée de son escorte que ce qu'elle le pensait. Pourtant, son esprit parvient encore à se remémorer cette apparition, et une pointe d'amertume lui perce la poitrine à l'idée que ça pouvait être lui, et qu'elle l'a manqué. Le désir de le revoir après ces quatre années paraît avoir supplanté la peur de rencontrer l'engeance qui en a pris possession et, même si sa raison tente de lui faire reprendre ses esprits en lui répétant que c'est sûrement mieux ainsi, son cœur est resté à cette intersection à espérer qu'il apparaitrait soudainement devant elle et lui proposerait qu'ils rentrent à la maison, chez eux, et reprendre là où ils s'étaient arrêtés.

Il lui semble que l'atmosphère pesante l'est encore plus d'une présence invisible, aux yeux pourtant braqués sur elle. Elle a beau jeter des coups d'oeil  à droite, à gauche, tâchant de garder son sang froid alors que son cœur bat à toute allure, elle ne voit rien. Les poings serrés, elle se rend compte que tous ces cours de défense qu'elle a suivis ces dernières années ne lui en donnent pas plus d'assurance pour autant dans ce domaine de prédateurs où elle n'est rien de plus qu'une proie. Un frisson lui parcourt l'échine, sa mâchoire se crispe et elle accélère le pas en s'appliquant à paraître aussi sereine que possible. Hors de question de laisser entrevoir sa peur à ce qui peut bien la suivre.

Soudain, un coup violent est porté derrière elle. Un courant d'air lui glace le sang et ses muscles se figent brusquement. Elle ne sait pas s'il vaut mieux qu'elle se retourne ou qu'elle courre à toute allure. Le second coup la fait sursauter et réprimer un cri de surprise. Puis cette voix. Elle est rauque et directive, intimant à sa victime de déguerpir. Elle est pleine d'une tourmente qu'elle ne peut ignorer et, pourtant, elle la reconnaîtrait entre mille. Lentement, elle se retourne, priant à la fois pour que ça soit lui, et pour que ça ne le soit pas.

- Abel ?

Il se tient là, devant elle, mais ne soutient pas son regard. Derrière lui, une silhouette tente de s'enfuir. En prononçant son nom d'une voix étranglée, elle ressent à la fois le soulagement de le revoir et la crainte que ce ne soit pas lui. Durant quatre ans, elle s'est contentée de son souvenir qu'elle prenait soin d'entretenir, notamment par ces lettres qui n'ont fait que s'entasser sans trouver destinataire.
Dahlia sent des larmes poindre aux coins de ses yeux, mais les retient. Elle sait qu'elle devrait lui obéir, mais son corps entier en décide autrement en restant là, figée face à lui, incapable de le quitter des yeux. Elle ne peut pas ignorer ce que contiennent ses mains, et sa gorge se serre à l'idée de ce qu'il a du subir durant tout ce temps pour rester en vie au milieu de ces engeances.

- Abel... Répète-t-elle, comme pour se persuader qu'elle ne rêve pas. Elle se retient de lui sauter au cou alors qu'elle n'attend que ça depuis sa disparition, l'idée qu'elle a peut être en face d'elle cette chose qui le lui a volé plutôt que son mari lui traversant l'esprit. Puis ses yeux reviennent se poser sur la caisse maculée de sang qui lui a sûrement épargné le rôle de repas quelques secondes plus tôt. ... C'est vraiment toi ? Inconsciemment, elle a déjà fait un pas vers lui. Ses mains tremblantes se lèvent comme pour l'atteindre, mais se ravisent pour se plaquer contre la bouche de Dahlia qui se retient plus que jamais de fondre en larmes. Ses jambes peinent à la soutenir sous le torrent d'émotion qui la submerge, faisant vibrer sa voix qui perce sous ses doigts, l'annulaire toujours orné de l'alliance qu'il y a glissé bien des années plus tôt. Pitié, dis-moi oui...
@Abel Stevenson (c) AMIANTE

Anonymous
Invité


Whatever it takes ~ ft. ABEL Empty
MessageSujet: Re: Whatever it takes ~ ft. ABEL Whatever it takes ~ ft. ABEL EmptyLun 10 Juin - 20:21

Il faut que tu partes. Des mots arrachés par la peur, que tes lèvres prononcent difficilement. Un torrent d'émotions noie tes repères, mais la crainte qui lui arrive malheur et l'angoisse de l'effrayer l'emportent. Tu te dégoûtes toi-même, comment pourrait-elle accepter ce qu'elle voit ? Ton regard prend soin d'éviter le sien, prétextant surveiller que la menace parte bel et bien et qu'aucune autre ne s'approche. Ton épouse ne représente ici qu'une source de nourriture, même pour le parasite qui s'est installé en toi. Heureusement le sang vient d'être donné, mais ce n'est pas suffisant. Rien ne vaut la ponction directement à la veine. Tu n'as pas encore bu ta dose. Tes muscles se figent lorsque tu entends sa voix. Qu'avait-elle dit la dernière fois que tu en as eu l'occasion ? Tu ne t'en souviens pas et ça t'emplit d'horreur. Tu reprends l'imitation d'une respiration, pour te rapprocher de l'homme qu'elle connaît. Ta cage thoracique se soulève d'abord peut-être trop, le temps que tu ajustes ce qui ne t'est plus naturel.

Un tel soulagement te traverse à son écoute que tes yeux se posent spontanément sur elle. Alors que tu la contemples, tes doigts se décrispent enfin et tu laisses tomber leurs charges. La bouteille explose au sol et asperge ta jambe de son contenu, ce qui détourne ton attention et te fait échapper un « Merde » dans ta barbe et faire un pas de côté. Un pas qui percute le casier, te fait perdre l'équilibre... Tu danses deux secondes pour retrouver ta stabilité, manquant presque de tomber. Dans d'autres circonstances, vous auriez pu en rire. Tu as l'air d'un homme paumé, quoique ce n'est pas qu'une impression. Tu es tiraillé par des volontés contradictoires, bien que tu ne puisses en réaliser aucune. Tu ne peux pas fuir comme tu ne peux pas la serrer dans tes bras. Tu ne peux pas la rassurer comme tu ne peux pas la terroriser. Tu es coincé dans un entre-deux qui n'éveille qu'anxiété et frustration.

« J'aimerais répondre un simple oui. »

Tu baisses les yeux tandis que la honte s'impose. Tu n'es pas toi, pas entièrement. Pas quand tu t'efforces d'articuler un minimum pour ne pas dévoiler tes canines. Pas quand tu perçois distinctement les battements de son organe vital, les moindres détails de sa physionomie malgré l'obscurité, des relents de peur à travers son parfum et que le tout te laisse imaginer le goût de son sang. Qu'il te donne envie de le sentir couler dans ta gorge.

« C'est pour ça que tu dois partir. »

Tu te résignes une nouvelle fois, péniblement, à l'inciter à partir. Tes prunelles retrouvent la beauté de son visage et, à sa vue, un double instinct te porte auprès d'elle. Homme et bête se rejoignent sur le désir de son contact. L'un pour aimer, l'autre pour tuer. Tu pourrais tendre la main et la toucher. Tu pourrais te pencher et la prendre dans tes bras. Tu pourrais l'embrasser. Sauf que ce ne serait qu'attiser ta soif alors que celle-ci s'éveille déjà. A défaut de t'autoriser ces élans, tu ne la quittes plus des yeux. Peut-être qu'à travers eux et les larmes qui s'y accumulent, Dahlia pourra lire toute la culpabilité que tu ressens. Pourvu qu'elle ne détecte pas l'appétence sous-jacente qu'elle provoque chez l'animal.

« Qu'est-ce que tu fais ici ? Comment on a pu te laisser entrer ? »

Une note de colère perce face à cette dernière constatation. Tu ne comprends pas une telle décision, à moins de vouloir délibérément la mettre en danger.

« Tu me manques. Toi et les enfants, vous me manquez. »

Ça sort subitement, comme un besoin irrépressible. Tu veux qu'elle sache que ce qu'on t'a fait n'a pas altéré l'amour que tu leur portes.
Anonymous
Invité


Whatever it takes ~ ft. ABEL Empty
MessageSujet: Re: Whatever it takes ~ ft. ABEL Whatever it takes ~ ft. ABEL EmptyMer 12 Juin - 16:10

WHATEVER IT TAKES.

abel&dahlia
Les sourcils froncés de Dahlia appuient son regard ne laissant que trop bien transparaître toutes ces émotions qui font tempête dans son esprit. Joie, inquiétude, amour et peur se battent pour l'emporter sur les autres. Elle sent ses doigts se glacer contre ses joues, et les y maintient pour en arrêter, vainement, le tremblement incessant, et pour les empêcher de se précipiter vers l'homme qu'elle rêve de toucher depuis quatre longues années. Elle se contente alors de ce regard qu'il pose enfin sur elle, et dans lequel elle plonge, oubliant tout autour d'eux, de cette menace omniprésente que sont les buveurs de sang à son escorte qui se rendra bien compte qu'elle a disparu.

Sa réponse laisse clairement entendre qu'il n'est plus totalement lui-même, et pourtant, Dahlia ne voit rien d'autre que son homme face à elle. Ces années ont eu un impact flagrant sur lui, ne faisant que décupler cette volonté en elle de le faire sortir de cet enfer, et cette seule idée parvient à la faire revenir un peu à elle. Ses mains glissent de son visage, essuyant au passage un semblant de larme qui est parvenu à s'y faufiler, et l'esquisse d'un sourire arrive à se faire voir sur ses lèvres pincées.

Tu es en vie, c'est tout ce qui compte.

Ses mains tombent enfin le long de son corps, de dépit, alors qu'il lui rappelle qu'elle ferait mieux de partir, ce qu'elle ne fait pourtant pas. Elle sait que c'est la meilleure chose à faire, pour lui comme pour elle, mais elle n'arrive pas à s'y résigner. Elle l'a retrouvé, enfin, malgré les circonstances, et son cœur se serre à la seule idée de le quitter.
C'est à son tour de baisser les yeux, comme pour se détacher de l'envoûtement qu'il a sur elle, et qu'il a toujours eu, qui l'attire à lui sans qu'elle ne puisse rien y faire. Et ce n'est pas faute de lutter. C'est déjà un miracle qu'elle ne soit pas pendue à lui, le visage enfoui dans son cou pour se rappeler son odeur.

Elle l'entend bouger, le sent avancer, jusqu'à voir ses chaussures devant elle et frissonne, non pas de peur. Non pas de lui, mais d'elle même. Il lui faut toute la force du monde pour relever la tête vers lui, distinguer mieux encore ses traits et cette flamme qu'elle reconnaît dans son regard et qui la réchauffe. Elle ne répond pas tout de suite lorsqu'il s'inquiète qu'on l'ait laissée entrer, puis se mord la lèvre pour s'empêcher de fondre en larme, à nouveau, à ses derniers mots, se forçant même à sourire pour ne pas se sentir craquer. Si il savait, si seulement il savait à quel point...

- Tu nous manques tellement toi aussi... Tout ce qu'elle lui a écrit durant son absence refait surface dans son esprit, tout ce qu'elle aurait aimé lui dire, tout ce qu'il a manqué. Tous les jours... Elle prend une longue inspiration, fermant un instant les yeux pour se ressaisir. Je travaille pour la CAA maintenant... Ses mots sortent sans aucune fierté, juste comme une évidence. Chaque jours ils me font un peu plus confiance. Si je pouvais arriver à... Dahlia s'interrompt et ses sourcils se froncent alors que son regard encore un peu perdu voit poindre une lueur de détermination. Je te mettrai tout en haut de cette foutue liste pour le Rituel.

C'est une promesse qu'elle lui fait. Cette fois, sa voix n'a pas tremblé. Ses épaules se sont redressées et ses poings se sont serrés, bien que son cœur s'emballe toujours devant celui à qui elle l'a donné. Elle hésite une fraction de seconde, puis sa main se lève jusqu'au visage de cet homme, son homme, pour qui elle ne cessera jamais de se battre. Ses doigts glacés n'ignorent pas la froideur de cette peau qu'elle frôle pour la première fois depuis leur séparation, mais cette chaleur qui l'emplit à ce contact retrouvé est sans égale.

Et tu pourras rentrer à la maison.

Le temps se fige alors qu'elle oublie ce risque qu'elle prend. Elle soutient toujours son regard, lui promettant sans un mot qu'elle ne l'abandonnera pas.
Soudain, son esprit se trouble, vrombit, la faisant brusquement reculer d'un pas pour plaquer ses mains sur son crâne sans comprendre ce qui lui arrive.

- Ah !

Aucune douleur, mais la sensation désagréable d'être habitée, bafouée, par cette voix qui surgit de nulle part.

- Madame Stevenson !

Elle lève les yeux vers Abel qui ne semble pas l'entendre, confirmant ainsi cette crainte qui la prend aux tripes : ce n'est qu'à elle que l'on s'adresse.

- Madame Stevenson, veuillez vous rendre immédiatement au point de distribution.
- Non non non non non...
- Madame Stevenson, si vous m'entendez, revenez tout de suite au point de...
- Taisez-vous !

Ses mains se crispent sur ses oreilles qu'elle bouche, tentant vainement de chasser cette voix assourdissante. Ses yeux restent rivés sur son seul repère dans cette tourmente que d'autres trouveraient bénigne tandis qu'elle y voit une violation pure et simple de son esprit. Elle semble le supplier de faire taire cette présence oppressante mais sait pertinemment que rien n'y ferait.

- Il est dans ma tête, Abel, il est rentré dans ma tête !
@Abel Stevenson (c) AMIANTE

Anonymous
Invité


Whatever it takes ~ ft. ABEL Empty
MessageSujet: Re: Whatever it takes ~ ft. ABEL Whatever it takes ~ ft. ABEL EmptyMer 31 Juil - 19:53

Tu es en vie. Un écho fébrile te parcourt l'échine. Un sursaut. Un changement. Jacob te l'avait promis, Dahlia te le confirme. Quelque part sous les braises, des ruines se reconstruisent. Le croire, le voir. Tu en as le faux souffle coupé. Silence. Le sel trace des sillons sur tes joues. Bien sûr que tu pleures. Bien sûr que cet événement t'arrache l'émotion accumulée. Tu avais tout perdu, tout détruit. Tu croyais avoir tout détruit. Votre fille a survécu. Et cette femme que tu aimes depuis deux décennies ne t'a pas dit adieu. Tu leurs manques. Au fond, tu avais peur qu'il t'ait menti. Sans plus réfléchir, tu t'es retrouvé en face d'elle, si proche. L'ombre de ton ancienne vie se dessine dans le sourire de Dahlia. Tu le sens, il y a une urgence qui tourmente l'air qui vous sépare, une nécessité qui presse ton corps dans un étau. Vous ne devriez pas vous retrouver, pas ici, pas dans ces conditions.

Pourtant tu restes immobile, ne la lâches pas des yeux. Ses traits réaniment ce que tu as été. Sa voix te promet un futur commun. Tu l'admires alors que tu te rappelles pourquoi tu es tombé amoureux. Ses larmes n'ont pas entaché sa force de vaincre, et son assurance rallume un peu plus la lueur de tes prunelles. Rien ne paraît jamais impossible pour elle. L'évocation de la CAA te trouble néanmoins. Subjugué, tu oublies de poser la question qui te tiraille tandis qu'elle lève une main à hauteur de ton visage. Une éternité que tu n'as pas bénéficié de son contact. Raviver. Soulager. A ton tour, tes lèvres s'étirent.

« Je pourrais rentrer à la maison. »

Mots simples qui t'exaltent. Tu les goûtes, les savoures. Jamais tu n'avais osé les aligner. Dahlia devait décider. Mais te voilà inspiré d'optimisme et, lentement, une de tes mains réduit la distance qui la sépare du cou de ton épouse. Ce faisant, ton regard s'égare instinctivement sur celui-ci. Carotide. Si proche. C'est alors que Dahlia s'extirpe de votre bulle. Elle recule, crie. Effrayé, tu fais un pas en arrière. En colère, persuadé de lui avoir fait peur. Qu'elle a vu ton insistance malsaine, dangereuse.

« Je suis désolé ! », tu te presses de l'implorer. « Je ne voulais pas... Je t'avais prévenu, on ne devrait pas se voir... C'est plus fort que moi. »

La panique enserre ton cœur. Tu le savais, elle ne devait pas voir ce que tu étais devenu. Incontrôlable prédateur. Au milieu de tes minables explications, elle répète : non non non... C'était une mauvaise idée. Ton appréhension se réalise... Et finalement, tu l'entends. « Taisez-vous » Est-ce sa façon de montrer qu'elle ne te reconnaît plus ? Que tu n'es, actuellement, pas son mari ? Pourtant, elle ne s'enfuit pas. A mesure que tu parlais, tu t'éloignais. Si elle ne le faisait pas, toi tu le ferais. Tu t'enfuirais à la recherche d'un gardien. Soudain tu te figes. Dans sa tête. Il. Enfin, tu comprends et tu abandonnes tes désirs de fuite.

« Qu'est-ce qu'il te fait ? Dahlia, qu'est-ce qu'il fait ? Qu'est-ce qu'il te dit ? »

Tu fais les cent pas, démuni face aux pouvoirs des Altérations. Tu cherches autour de vous quelqu'un qui la fixerait. Ce serait plus facile si cette saleté était dans les parages. Elles ne sont pas cibles de ta haine, mais tu ne les aimes pas non plus. Tu ne leur fais pas confiance. Sans la personne, tu ne peux rien faire. Tu as déjà subi des dons, tu ne sais toujours pas comment les contrer.

« J'le trouve pas ! », rugis-tu alors que tu fais des allers-retours à la recherche du coupable.

Faute d'être utile, tu perds toute volonté contre tes propres mises en garde. Tu finis par retourner auprès d'elle et, sans un arrêt, sans une hésitation, tu l'entoures de tes bras. Plaçant ton menton au-dessus de sa tête, tu te serres contre elle. Tu lui souffles une des promesses que vous vous êtes faites il y a des années :

« Calme-toi. Je veille sur toi. »

Mensonge ! Hurlement mental. Déchirement.

Contenu sponsorisé


Whatever it takes ~ ft. ABEL Empty
MessageSujet: Re: Whatever it takes ~ ft. ABEL Whatever it takes ~ ft. ABEL Empty

Whatever it takes ~ ft. ABEL
Revenir en haut
Page 1 sur 1
Sujets similaires
-
» Abel | RP's
» Abel | Back the f*ck up
» Wicked Ones | Abel & Sloane
» Abel | J'aime pas les questions
» Voeux et remerciements d'Abel/Perséphone

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Whispers of dawn :: Rp's-
Sauter vers: