Ethel est une femme sérieuse, travailleuse et attentionnée. Elle a appris très jeune à s’occuper de sa petite soeur, ce qui n’a pas toujours été facile et accepté; mais au fil du temps, elle s’est aperçue que cela lui faisait du bien. Elle aime écouter les autres parler et surtout essayer de les comprendre. Elle apprend et prend sur elle pour côtoyer des Aberrations, pour les écouter et les comprendre. Pour le moment, il lui est impossible de comprendre leurs motivations et leurs envies de rester des monstres. Cela n’a aucun sens à ses yeux. C’est peut-être pour cette raison qu’elle travaille aujourd’hui au Ribcage, malgré toutes les difficultés qu’elle rencontre à aller bosser tous les jours ? Sa peur des Lycans ne la quitte jamais et il n’est pas rare qu’elle sursaute lorsqu’un bruit suspect se fait entendre ou qu’elle s’enferme dans son bureau sans raison apparente. Mais c’est une femme forte et il est hors de question que sa peur régule sa vie, qu’elle la dicte et la détruise. Elle n’est pas comme sa mère. C’est un leitmotiv qui résonne dans son esprit lorsqu’elle a l’impression de perdre pieds.
L’Elfe a d’ailleurs un certain caractère. Si généralement elle est agréable à vivre, souriante, avenante et douce; il arrive aussi qu’elle soit une véritable teigne. Notamment quand elle pense avoir raison sur un sujet. Combien de fois s’est-elle disputée avec Anthea sur le sujet des Aberrations ou Réversa ? La traitant parfois de femme stupide et naïve ? Alors qu’il est clair qu’au fond, elle ne l’est certainement pas. Ou alors, lorsqu’elle se dispute avec Arthur, lassée de le voir revenir après une emmerde de plus ?
Dans tous les cas, Ethel sait aussi s’excuser lorsqu’elle a eu des mots qui ont dépassé sa pensée, surtout avec les personnes auxquelles elle tient. Et elle sait reconnaître ses torts ; sauf en ce qui concerne les Vampires et les Lycans.
Concernant ces derniers, Ethel est toujours autant traumatisée que lorsqu’elle était jeune. Elle essaye de le cacher le plus possible, de prendre sur elle lorsqu’elle est entourée mais elle ne peut malheureusement pas faire taire sa phobie. Il lui arrive encore fréquemment de se réveiller en pleine nuit, en revivant le souvenir que sa mère a ancré en elle. Dans ces moments là, il n’est pas rarement qu’elle aille s’enfermer dans la salle de bain ou encore dans sa buanderie. Nasty la calme lorsque Perséphone n’est pas présente. Et bien évidemment, elle n’a jamais montré à personne ce souvenir. Elle le pourrait, sans doute avec une grande facilité, puisqu’il est si clair dans son esprit et qu’il ne se passe pas une semaine sans qu’elle ne le revive, pourtant, elle ne souhaite le faire vivre à personne. C’est le fardeau que sa mère lui a légué et elle compte bien être assez forte pour le supporter. Ce qui implique encore parfois de prendre la défense de sa défunte mère, bien qu’aujourd’hui, le côté rationnel lui montre qu’elle aurait dû être soignée pour éviter ces crises parfois excessives. Qu’elle serait peut-être encore de ce monde si elle avait été prise en charge.
C’est d’ailleurs ce qui l’a poussé vers son métier actuel, elle ne pouvait pas se résoudre à voir sa mère comme une femme folle, déconnectée de la réalité. Il devait y avoir une raison à son comportement. Alors Ethel a fait des études de médecine puis de psychiatrie et aujourd’hui, elle doit dire qu’elle adore ce qu’elle fait. Ce n’est pas tous les jours facile, mais elle sait que c’est pour amener vers une amélioration de son patient.
Un défaut ? Ethel en a un gros : elle est accro au thé, toutes sortes de thés. Il est rare de ne pas la voir avec une tasse fumante sur son bureau, soit du boulot soit de chez elle. Dès le saut du lit et jusqu’au moment où elle y retourne.
« Mam’ ? Et Persé ? Et Papa ? » La femme a les yeux grands ouverts, elle regarde plusieurs fois par dessus son épaule, comme pour s’assurer qu’il n’y a personne d’autre à la maison. Elle fait des valises, elle y met quelques affaires, toutes prises au hasard. La jeune enfant lui dit qu’elle n’aime pas ce pull vert, qu’il gratte et qu’il a un trou. Peine perdue. La mère n’écoute rien, continue de dire qu’il faut se dépêcher, que l’endroit n’est plus sûr, qu’il va venir la chercher. Alors bien sûr, la jeune Ethel se met à aider sa maman, elle va chercher sa peluche et celle de Perséphone. Elle les met toutes les deux à côté, sous pleins d’habits pour être sûre qu’ils ne tomberont pas. On ne sait jamais. Même si de toute façon, si l’une des sœurs n’a pas sa peluche, elle peut compter sur sa jumelle pour qu’elle lui prête la sienne.
« On n’a pas le temps. Dépêche-toi Ethel ! »La prise sur le bras frêle de l’enfant, qui oppose un peu de résistance à monter dans la voiture et partir sans sa sœur, finit par avoir raison d’elle. Ca fait mal. Ethel s’installe derrière, demandant encore une fois pourquoi elles ne vont pas chercher Perséphone et papa.
Pas le temps. Et pendant des années, ces trois mots vont hanter l’enfant de cinq ans.
Elles vont à Bristol. Apparemment, c’était assez loin pour être en sécurité. Ethel croit en ce que dit sa mère, de toute façon, elle n’a pas assez conscience des distances pour la contredire. Elles sont en sécurité alors même qu’elles n’ont pas de toit sur la tête pendant les premières semaines. Maison abandonnées abritant des drogués et vieilles bâtisses tout aussi insalubres sont leurs abris. Ethel se plaint très souvent d’avoir faim, froid mais surtout, de ne pas voir sa sœur. Elle veut Perséphone. Elle veut son père. Combien de fois sa mère lui a crié dessus parce qu’elle ne sait pas où sont les priorités ? Bien sûr qu’une enfant de cinq ans peut comprendre la crise paranoïaque de sa mère et ainsi oublier sa moitié…
Les choses s’arrangent lorsque le ventre de sa mère commence à s’arrondir; elles trouvent, grâce à cela, un petit appartement. Elles peuvent avoir un lit bien chaud, quoique bien vide sans la présence de Perséphone. Après tout, il n’était pas rare que l’une aille se glisser dans le lit de l’autre pour la nuit. Apprendre à dormir seule constamment est compliqué. La peluche de sa jumelle l’aide parfois à ne pas trop pleurer, à ne pas se faire entendre par sa maman, pour qu’elle ne lui crie pas dessus.
Entrer à l’école n’est pas facile pour Ethel. Ce nouveau monde, loin de la forêt, avec tous ces enfants étrangers est un véritable défi. Mais elle se dit que si elle se conduit bien, alors peut-être que sa mère sera fière et qu’elles pourront rentrer à la maison, à Réserva, dans le clan, avec Perséphone et papa.
Mais rien ne se passe comme l’avait espéré Ethel. Au lieu de revoir sa moitié, c’est une autre petite sœur qui entre dans sa vie.
« Elle est comme Perséphone. C’est ta sœur aussi. » … Ce n’est pas ce que pense la jeune elfe, qui ne comprend pas pourquoi elle doit avoir une autre sœur alors que la sienne est sûrement en train de l’attendre. Pendant les premiers mois, l’ainée ne veut pas s’approcher d’Anthea, ni même la voir. Elle veut Perséphone ! Sauf que même à son jeune âge, elle remarque les absences de sa mère et quand Anthea pleure toute seule, Ethel doit aller la prendre dans ses bras. Elle ne peut pas la laisser seule avec ses pleurs. Alors petit à petit, elle apprend à apprécier puis aimer sa nouvelle sœur, sans que jamais cette dernière ne remplace sa jumelle.
Parfois, sa mère rentre en panique; dans ces moments là, Ethel dépose sa petite sœur dans son berceau, fait attention à ce qu’elle soit bien mise et la laisse dans sa chambre. Maman ne doit pas l’approcher. C’est à la jeune enfant d’être là, d’être prise dans les bras et de recevoir ces flots d’images dévastatrices. Les premières fois, ses cris ont attiré les voisins qui sont venus frappés à la porte de l’appartement. Alors elle a appris à pleurer en silence. A trembler face à cet homme, face à ce monstre, sans rien dire. Elle a essayé d’en parler avec sa mère, de comprendre pourquoi elle voyait ces choses monstrueuses.
« C’est pour ton bien Ethel. Regarde ce qui t’attend si tu retournes à Réserva. » Mais Perséphone et papa
sont là-bas, il faut aller les chercher pour les sauver. La première gifle tombe. Il est impensable de retourner en arrière, d’aller vers cette ville maudite. Les pleurs et les suppliques de la jeune enfant n’y font rien. La mère est trop ancrée dans son délire paranoïaque pour ressentir une quelconque compassion ou même voir la souffrance de sa fille. Après tout, elle fait ça pour elle. Pour la protéger. Ici, pas de Lycan pour venir l’attaquer.
Ethel apprend à décrypter les comportements de sa mère. Du moins, elle sait quand elle doit demander à Thea d’aller dans la chambre préparer ses affaires pour le lendemain ou aller faire sa toilette, pendant qu’elle tient compagnie à sa mère. Parfois l’enfant essaye de lui faire entendre raison, de lui tenir tête car elle voit bien que tout ça n’est pas normal. Mais chaque fois, les mêmes images arrivent dans son esprit et lui coupent le souffle. Et si elle a le malheur de dire que papa pourrait les protéger, le coup part.
« Ton père n’est pas là ! Je suis celle qui vous protège Ethel ! Ne l’oublie pas. »Comment l’oublier lorsqu’on est enfant, que l’on voit ces choses horribles ? Maman doit avoir raison.
Malheureusement, son état s’aggrave avec le temps, la présence d’Arthur est très souvent bienfaitrice. Il arrive à faire rire les deux sœurs et Ethel se sent un peu moins seule. Elle n’a pas à s’occuper de Thea seule. Mais il assiste une fois à une crise de leur mère, déclencher par la présence de ce jeune inconnu. C’est bien trop dangereux, il a pu être envoyé par ce Lycan. Ils sont prêts à tout pour arriver à leurs fins ! Là dessus, Ethel n’est pas d’accord car Arthur est son ami mais elle se tait. Tenir tête à sa mère n'a jamais été bénéfique.
Les deux sœurs se retrouvent souvent enfermées dans leur chambre, volets clos, pour leur bien car le danger rôde. Alors il faut trouver des explications au retour à l’école. Feindre d’avoir été malade ou ce genre d’excuse qui ne passe qu’une ou deux fois.
C’est lorsqu’elles ont respectivement six et onze ans, que les services sociaux interviennent. Les deux jeunes filles sont restées plusieurs jours sans manger ni boire. Ethel a pourtant certifié à sa sœur que leur mère allait revenir, qu’elle revenait toujours. Mais pas cette fois. Pas assez rapidement. Alors elles sont placées dans une famille. Ethel ne veut pas y croire et pourtant, même elle doit se rendre à l’évidence : que ce serait-il passé s’ils n’étaient pas venus les chercher ?
C’est la famille Mulligan qui les accueille et elles ont la chance de rester ensemble. De toute façon, l’ainée n’aurait pas supporté de laisser sa petite sœur dans une famille d’inconnus sans elle. C’est elle qui s’occupe d’Anthea depuis… presque toujours. Alors même âgée d’une dizaine d’années, elle leur aurait montré qu’on ne sépare pas une famille. Pas une seconde fois.
Et dans un sens, heureusement que la plus jeune est présente. Elle semble s’acclimater à merveille dans ce nouveau environnant, loin des crises de leur mère ou de son absence de plusieurs jours. Fini les repas préparés par Ethel et qui parfois pouvaient être un peu loupés,
parfois seulement ! Elle voit Anthea plus souriante que jamais et elle doit bien reconnaître que c’est bien. Elle-même apprécie de ne plus subir les assauts de ces souvenirs maternels. Malheureusement, il est trop tard pour les occulter et elle prend la mauvaise habitude d’aller se réfugier dans la buanderie quand elle ne va pas bien. Forcément, on se pose des questions mais Ethel parvient à donner le change et ce ne sont que quelques séances chez un psy qui lui sont prescrites. Au final, pour pas grand chose. Parler des Lycans ? Hors de question ou on va penser qu’elle est toute aussi folle que sa mère.
Et en parlant de cette dernière, c’est vers ses quinze ou seize ans qu’elles apprennent que le cadavre de leur mère a été retrouvé, dans le fleuve. Tous pensent à un suicide, forcément. A la vue de son mental dérangé, qui irait croire à une autre histoire ? Pourtant, Ethel connaît les monstres qui se cachent dans la nuit. Peut-être est-ce ce lycan qui a retrouvé la trace de sa mère ? L’idée la terrifie et elle entreprend malgré ses peurs de rendre visite au poste de police. Pour en apprendre plus sur ce qui s’est passé. Mais elle est trop jeune et on refuse de lui donner plus de détails.
Et malgré l’opinion de Thea sur leur mère, Ethel ne peut s’empêcher de pleurer sa disparition. Toutes ces années à vivre dans la peur et la souffrance pour en arriver là ? Un week-end, elle prétexte aller dormir chez une amie pour se rendre à Réversa. Le chemin se fait en bus, avec l’argent de poche donné par les parents Mulligan. La boule au ventre ne la quitte pas dès l’instant où elle s’installe sur le siège du bus et tout le long du trajet. Que va-t-elle découvrir là-bas ? Est-ce que la ville est infestée par de lycans ? Des vampires ? Son imagination couplé aux souvenirs de sa mère vont bon train.
Une fois arrivée sur place, elle ne reconnaît pas grand chose. Cela fait presque dix ans qu’elle a quitté ces lieux et ils lui semblent changés. Peut-être est-ce le cas. Elle se fait aborder par un jeune homme qui l’appelle
Perséphone, lui faisant une remarque sur sa coiffure. Son cœur loupe un battement ou deux. Il l’a confondu ? Vraiment ?
« Elle habite où, Perséphone ? » L’injonction tombe, coupant court aux quelques paroles inutiles de la part de l’inconnu. Elle se fiche pas mal de connaître son avis sur sa coupe de cheveux.
Un peu perturbé, surtout vu son regard, il lui répond malgré tout, lui demandant si elle n’a pas prit un coup sur la tête pour ne pas savoir où elle habite.
« Mais tu ne devrais pas plutôt être à la boutique de ton père à cette heure là ? »
Son père ? Alors… Il est vivant également ? De nouveau, Ethel se montre directe mais obtient ce qu’elle veut. Arrivée à destination, elle marque un temps de pause devant la devanture de l’herboristerie. Elle se souvient vaguement des odeurs de certaines plantes que faisait pousser son père. Alors elle rentre, décidée à avoir les réponses à des questions auxquelles sa mère n’a jamais voulu répondre. Et elle la voit. Là, devant elle. Malgré toutes ces années de séparation, la voir de dos ne change rien : elle sait que c’est elle. Sa jumelle. Un énorme soulagement la submerge. Encore plus quand Perséphone vient à sa rencontre et qu’elles se tiennent dans les bras l’une de l’autre. Elle n’a jamais douté de sa survie. Et dès ce contact, elle se sent mieux. Quelque chose en elle se comble.
Malheureusement, lorsque vient la question de revenir habiter ici, la joie est remplacée par la tristesse. Ethel n’est pas prête à revenir ici. Elle ne peut pas être dans cette ville pleines de danger. Elle le voudrait, vraiment mais c’est impossible. Alors c’est une nouvelle séparation entre les deux jeunes filles. Mais cette fois, cela ne durera pas dix ans. Ethel passe de temps à autre, ou du moins, Perséphone vient la voir à Bristol, pour ne pas dire tous les week-ends. Elle n’est pas spécialement heureuse de voir son père ou de passer du temps avec ce dernier, après tout, il aurait dû les chercher. Pourquoi être resté à Réversa ? Bristol n’est pourtant pas si loin !
Et forcément, il arrive un moment où Anthea a le droit de les rencontrer. Après avoir beaucoup hésité, Ethel finit par abdiquer. De toute façon, elle n’a pas le droit de l’empêcher de les connaître. Ils sont sa famille aussi.
Ce qu’elle n’a pas prévu, c’est que la plus jeune se rend, toute seule, dans cette ville maudite. Et inévitablement, une dispute éclate à chaque fois qu’Ethel l’apprend. Comment peut-elle prendre ce risque ?! Evidemment, vient sur le tapis qu’elle n’est qu’une peureuse contrairement à Anthea. Ces mots la blesse à chaque fois, parce qu’elle sait que sa sœur a raison et en même temps, même avec toute la meilleure volonté du monde, elle ne parvient pas à changer. Il lui arrive encore très fréquemment de rêver de ce souvenir, parfois il est tellement clair qu’elle a l’impression que c’est elle qui l’a vécu. Elle doit se faire violence pour se rappeler que non, qu’elle était trop jeune à l’époque et qu’il s’agit de sa mère. Mais c’est un sujet sensible entre les deux sœurs et avec le temps, leurs différences creusent un fossé entre les deux Blackrain.
Pourtant, Ethel souhaite être présente pour sa jeune sœur quand elle a besoin. Elle ne peut oublier qu’elle s’en est tant occupée et que d’une certaine façon, elle reste sa responsabilité; même si la jeune femme gagne en indépendance. Un peu trop rapidement au goût de son ainée d’ailleurs.
De son côté, Ethel décide de s’orienter vers la médecine. Le souvenir de sa mère malade ne peut la quitter. Et aux fils des années, elle se spécialise dans la psychiatrie. Les fonctionnement du cerveau sont si complexes qu’ils l’attirent grandement. Elle souhaite également trouver un remède pour son propre mal, et pourquoi pas un jour, être débarrasser de cette peur.
Elle n’est pas présente lorsque Perséphone se retrouve à l’hôpital et perd son bébé, elle finalise ses recherches dans une ville voisine.
Et en 2010, sa vie s’effondre de nouveau. Le Grand Incendie touche les Elfes, non pas qu’elle soit inquiète pour l’entièreté de ces gens, c’est surtout la disparition de sa jumelle qui la bouleverse. Elle a beau avoir grandi et mûri, il n’en reste pas moins que ce nouveau choc est compliqué à gérer. Elle peut compter sur le soutien de son compagnon du moment, un criminologue rencontré il y a quelques mois, mais ça ne fait pas tout. Et il finit par s’en aller en voyant que celle qu’il aime n’est pas capable de tourner la page. Il ne veut pas vivre ainsi. Encore moins quand aucune preuve ne souligne que sa sœur est encore vivante. Ethel doit faire son deuil. Ce qu’elle se refuse à faire.
Elle enquête de son côté, se fait des connaissances dans les forces de police, histoire d’être la première au courant, ou du moins rapidement, s’ils trouvent quelque chose.
Dans le même temps, elle adopte un chien. Un berger-allemand de deux ans, abandonné par ses anciens maîtres car
trop méchant. Ethel demande l’aide de sa jeune sœur, qu’elle sait experte avec les animaux pour l’apprivoiser. Et finalement, il s’avère que ses anciens maîtres étaient des abrutis finis qui ne pensaient pas un seul instant au bien être de leur animal. Chez Ethel, c’est tout autre. Elle lui a installé une place dans un coin de sa chambre, uniquement pour lui, qu’il utilise rarement puisqu’il dort sur son lit…
Deux ans plus tard, Perséphone revient mais changée. Le principal, c’est qu’elle soit revenue non ? Bien sûr que oui. Mais Ethel n’est pas dupe.
Les années passent et les massacres orchestrés à Bristol, non loin de son appartement, terrorisent Ethel qui se réfugie dans son placard, la renvoyant des années en arrière. Heureusement, Perséphone est présente et sa compagnie parvient à la calmer. Mais tout à changer maintenant, Bristol n’est plus si sûr. Elle apprécie grandement la promesse de sa jumelle et elle sait que ce ne sont pas des paroles en l’air. Et dans cette optique, Ethel commence à prendre des cours d’auto-défense. Bien sûr, c’est ridicule face à un Lycan ou un Vampire, mais ça fait partie de son désir de ne pas rester cette femme terrorisée à vie. La Révélation éclate peu de temps après, ce qui enchante Ethel lorsqu’elle voit les actions du gouvernement. Ce qui la dérange cependant, c’est l’avis diamétralement opposé de Thea sur ces sujets. Elle est bien trop utopiste pour ce monde et cela génère souvent des disputes familiales. Avant qu’elle ne monte dans sa voiture, partant après une énième engueulade, la psy retient la portière de Thea.
« Fais attention à toi petite sœur. On t’aime tu sais ? »
Bien sûr qu’elle aimerait la voir du même avis qu’eux trois, mais ces choses là ne se commandent pas. Et puis, la famille a bien trop souvent subis des traumatismes pour en ajouter de nouveaux. Ethel veut être là pour la jeune femme, bien qu’elle soit aujourd’hui bien assez grande pour prendre soin d’elle.
Lorsque le gouvernement recrute des agents, l’elfe postule sans hésitation. Ils ont vraisemblablement besoin de personnel dans diverses branches. Elle se retrouve donc à travailler au Ribcage, endroit qu’elle déteste au plus au point. Mais elle apprend à composer avec. Elle le doit.
Lors de l’assaut au Ribcage, elle tente tant bien que mal de ne pas croiser le chemin de ces gens, s’enfermant dans son bureau et plaçant tout ce qui peut être déplacé devant sa porte, les rideaux tirés. Dans le noir total, cachée sous son bureau, Ethel attendra qu’un agent de sécurité viennent tambouriner à sa porte pour daigner aller ouvrir.
Le climat est plus que jamais tendu. Que va réserver l’avenir ? Heureusement, elle partage son appartement avec Perséphone depuis un moment, la calmant plus qu’elle ne l’aurait espéré…
***
Suite à la mort de Perséphone, Ethel a décidé de devenir Spectre. Sa transformation se fait le 1er novembre 2019. S'en suite des mois d'acclimatation et d'entrainement pour qu'elle devienne opérationnelle sur le terrain et pour l'aider, elle peut compter sur Judd Morrom, un Spectre désigné comme son mentor.