SHAKE THE GROUND

Cela faisait bien longtemps que je n’ai pu sortir la nuit près de la ville sans avoir la peur au ventre d’être attrapée par une patrouille. Aujourd’hui, surement à cause du mauvais temps, le champ est libre. J’en profite donc pour sortir de nuit car j’aime la nature tranquille. Je ne sais pas si c’est une bonne idée, mais en tout cas je suis sortie. J’ai toujours des nausées le soir en plus, alors cela m’aide à les apaiser et à penser à autre chose surtout.

Soudain un vacarme retentit et de loin j’entends des cris effrayés, pétrifiés. Le son venait de vers le pont suspendu de Clifton. Je ne suis pas loin aussi, mon estomac complètement tordu à l’idée qui se met en place dans ma tête, je me dirige vers le lieu complétement dévasté par un éboulement. Des gens crient, visiblement enfermés.

« Hé oh ! Il y a quelqu’un ? » je crie alors que je suis vers un endroit où un trou s’est formé. Mais avec la nuit difficile de voir qui que ce soit. Je prends alors mon téléphone portable et allume la lampe. C’est alors que je vois une silhouette se dessiner dans le trou boueux.

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'Coup de Pouce de Tat' :

Soirée de liberté à l'horizon, moi Kyle Aaron Lewis, aristocrate banni par la bâtardise de ma lycanthropie orchestrée, trublion à la couronne détesté, me voilà enfin autorisé à montrer mes divines miches à qui voudra bien les observer. Toujours sous le couvert de ces prothèses faciales dégueulasses qui me donnent un air de vieux con au lieu du beau gosse tout aussi con que je suis à l'origine, je slalome entre les âmes perdues en quête de perdition encore plus profonde que le néant qui les berce déjà depuis si longtemps. Crétin, si vous saviez que votre vie pouvait s'arrêter demain, seriez-vous tous encore là à vous demander comment obtenir ce que vous n'avez pas au lieu de vous focaliser sur l'or qui se trouve déjà entre vos putrides petits doigts potelés d'insipides malfrats? Non, bien sûr que non. On serait tous ailleurs, à gerber cet amour illusoire qui nous tue de l'intérieur. Je me traîne encore, hume l'air ambiant, ça sent la merde. Au sens littérale du terme, aussi il y a ce je ne sais quoi dans l'air qui me dit qu'une tuile ne va pas tarder à nous tomber sur la gueule. J'observe un instant le ciel, le temps m'a pas l'air si horrible que ça pourtant. J'avance, un pas après l'autre, mes pas s'enfonçant lourdement en la terre à la fois haletante et geignarde. Je me retourne un instant m'apprête à interpeller un passant quand brusquement, le sol se dérobe sous mes pieds et m'embarque avec lui en un vacarme tonitruant à en réveiller les morts du vieux continent. Je tente de réagir à l'aide de mes sens lupins, seulement mère nature est la plus forte et tous les sens les plus décuplés au monde ne peuvent rien quand Mama décide de vous mettre une belle mandale. Je tente alors de limiter les dégâts, de me protéger au mieux, l'éboulement me traîne sur plusieurs mètre lorsque ma course s'arrête sur ce qui semblerait être une voiture à moitié engloutie par la boue. je m'y agrippe, tente de m'extirper de l'amas dense du mieux que je peux et reste bloqué. Je sors à la tête de mon trou lorsque j'entends une femme crier. Tel King Kong accroché à sa tour d'ivoire, je reste englué à l'ébauche de carcasse après avoir analysé un instant la situation.

- Ouais !! Là !!! Ya un Gepetto sur le point de se faire couper en deux et en bas un truc non identifié qui à l'air d'encore à peu près respirer.

Je tire la tronche, grimace et me rends pas compte que ce qui me servait de prothèse faciale s'est fait ravager dans ma partie de tobogan land et que je dois certainement davantage ressembler à Freddie les griffes de la nuit que le papy du vieux machin de bois. Écorché et coupé de partout, je me débats, me déplace clairement un truc quelque part, et rampe comme un zombie pour essayer de me sortir de ce trou puant et filer un coup de patte à la Bambi la plus lucker au monde. Une fois roulé boulé afin d'arriver à clopin clopant à son niveau, je me penche au-dessus du trou de la voix…

-Allooooo, ici le réceptacle à emmerde! Toujours en vie là-dedans ou ? Tu pense avoir des organes de touchés?

Suite à l'éboulement, pile : j'ai une côte cassé et le genoux bousillé. Face : Luxation du coude et problème cervicale qui entraînera plus tard des désagréments.

(sorry pour le retard !!! j'ai aucune excuse, j'ai tout simplement zappé la mission et j'ai pas vu vos postes sorry T___T si ya un soucis avec la réponse hésitez pas à me le dire j'éditerais au mieux !)

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'Coup de Pouce de Tat' :

Fuyard c’était fait la malle en entendant le fracas de l’éboulement. J’adore sortir avec cet étalon qui a trouvé refuge au ranch. Il me tient compagnie mais en plus où qu’il soit il retrouve toujours son chemin. Et jamais il ne me laisse vraiment seule, c’est pourquoi je préfère le savoir en sécurité un peu plus loin de moi. Surtout avec cet éboulement dont le fracas s’est répercuté assez loin à en croire les coupures de courant.

La catastrophe passée, je n’imagine même pas ce à quoi les lieux peuvent bien ressembler. La nuit cache le désastre avec brio. Je prends mon téléphone et allume donc la lumière de celui-ci pour voir où je mets les pieds. Il y a des trous de partout. Comme s’il existait une cité du dessous et que le ciel terreux s’était effondré dans les cavités. Je ne vois personne pour le moment. Mais par acquis de conscience je décide de crier, pour attirer l’attention. Au début, il ne semble pas y avoir d’écho. Je réitère alors ma question. « Il y a quelqu’un par ici ? » ; j’ai comme l’impression d’entendre un écho de mes propres mots. Je continue donc mon chemin, faisant particulièrement attention à l’endroit où je pose mes pieds. Quand soudain, j’entends des gens parler. Une femme, et un homme d’après ce que je peux percevoir.

Je me rapproche de l’endroit alors. Enfin je finis par trouver le trou d’où proviennent ces bruits. « Hey oh ! Je vais vous aider. Vous êtes blessés ? » je demande. Soudain mon ventre me fait mal. Le stress probablement ou une mauvaise position. Je m’agenouille alors pour essayer d’alléger la position. « Mon cheval n’est pas loin, je vais pouvoir m’en servir pour vous hisser mais est-ce que vous avez un objet quelconque qui pourrait vous aider ? Parce que je doute qu’une simple corde puisse faire l’affaire ! » j’ajoute en grimaçant. Quelque part, je suis contente de ne pas être celle qui soit tombée dans le trou.

- Bon, moi et ma moitié de bras on va voir ce qu'on peut faire pour toi !

J'ose pas te dire qu'on est clairement dans la merde, tu m'as l'air d'une fille sympa et j'ai pas envie de t'ensevelir encore plus en ton tombeau de détresse. Parce que oui, c'est pas avec mon bras qui me semble à moitié bousillé et mon crâne qui se plait à valser ici et là sans même me le demander qu'on va pouvoir, à nous deux, pauvres pèlerins abandonnés par toutes les déités de ce monde pourri, réaliser un miracle non anticipé. Je me retourne en direction d'une autre jeune demoiselle, tout sauf en détresse cette fois. Je lui souris avec ma moitié de gueule ravagée, puis l'air aussi rêveur qu'il puisse m'être donné, je lui confesse tel double face dans Batman:

- Merveilleux, j'ai toujours rêvé de me faire secourir par une demoiselle au poney enchanté.

Bah ouais, on est en 2018 les gars, les femmes au pouvoir et les mecs sur le trottoir. Je zieute autour de moi, espérant trouver de quoi aider ma princesse Raiponce inespérée quand, un truc un peu brillant attire mon attention dans un tas de boue que ma main peu attraper après quelques grimaces répétées. Je brandis alors fièrement l'objet trouvé, avant de le détailler d'un sourcil arqué tout en le désignant à la dame au poney magique :

- Hum ouais… Nan… un pog 3D de la reine Elizabeth II avec… *tourne un peu le pog* une corne de licorne magique va pas t'aider hein? Ouais non, c'est ce que je me disais aussi… Alors désolé, mon bras valide, ma belle gueule et mon humour à toute épreuve sont tout ce que j'ai à t'offrir…

Puis vu que j'en ai marre de t'appeler mentalement Raiponce ou encore la dame au poney magique, j'en profite pour lancer à la volé.

- Au fait, moi c'est Caleb et toi c'est? Parce que jme doute que malgré ton amour pour les chevaux, tu ne t'appelles pas Amy Fleming.

Oui, heartland est un grand classique pour toute personne souhaitant décuver devant autre chose que chasse et pêche. J'envoie mon bras gauche qui demeure mon bras valide à la prisonnière de l'oppressante tanière :

- Et toi ton petit nom c'est? Entre bouseux karmique comme nous, on se doit au moins ça je pense ! Aller, essaye de t'accrocher à mon bras en attendant que little poney arrive. On va te sortir de là

Je cligne plusieurs fois des yeux, c'est étrange toutes ces petites étincelles qui dansent d'un coup devant mes yeux…

Ce type est un rigolo par contre il n’y paraît beaucoup moins lorsque la lumière de mon téléphone rencontre son visage. Enfin si l’on peut appeler ça un visage ! Mon regard est figé et aucun son ne sort de ma bouche. Je préfère ne pas noter ce que je vois, pour m’éviter de fuir à toutes jambes. La femme en dessous n’a pas besoin de ma panique en plus. Quoi que… non non Cassy, calme toi. Après tout sa voix’a rien d’effrayante au contraire…

« Non un pog, à moins que vous sachiez vous faire aussi petit pour monter dessus, ça ne nous servira à rien ! »je rétorque finalement avec l’image en tête de deux personnes qui se rapetissent au maximum. « Mais le sac à bandouilière nous aidera surement. Je m’appelle Cassandra sinon. Enchantée, même si la rencontre aurait été mieux autour d’une boisson chaude ou d’un feu de camps… Bref , je vais voir si je peux trouver quelque chose pour vous sortir de là… je reviens tenez bon ! »

Je m’éloigne alors un peu du trou, ma lumière toujours à portée de main. Je siffle Fuyard, qui lui rapplique rapidement quand je trébuche sur quelque chose. « AHHHHH PUTAIN DE BORDEL DE MERDE !! » je crie alors en tombant sur une jambe humaine. J’approche ma lumière pour être sûre de ce que j’ai vu et lorsque ma vue confirme, c’est mon estomac qui répond et je me mets à régurgiter tout mon repas du soir. Les larmes commencent à couler, de douleur et de peur et les battements de mon cœur s’affolent. Je ne dois pas oublier les deux personnes bloquées cependant.

Je me relève, toujours sous le coup de l’émotion et avance un peu plus loin. Là, c’est une planche que je trouve : EUREKA ! Mon Graal. Je siffle à nouveau Fuyard et attache la planche au cheval avec la corde qu’il porte toujours sur son dos. « Aller mon gros, tu sais que je déteste ça, mais là je vais avoir besoin de toi, d’accord. » Le cheval me donne alors un coup de museau puis nous avançons vers le trou.

« Attention là-dedans, je vais faire glisser une planche dans le trou. L’autre moitié de la corde est attachée à mon cheval. Débrouillez-vous pour vous y accrocher comme vous pouvez. Dès que l’un de vous est prêt dites le moi, on vous remonte ! »

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