Enfin je te retrouve ft Nell

Un soupir et me voilà de nouveau à enlever mes lunettes pour me frotter les yeux. Cela fait déjà des semaines que tout s'est passé. Des semaines que les souvenirs ne cessent de hanter mes nuits. Des semaines que mes pensées partent en vrilles. Des semaines que je me dis que tout s'arrangera et que rien n'y fait. Entre mes parents qui me cachent quelque chose, mon frère qui donne à peine signe de vie et un parfait étranger qui envahit mes sens, je crois que ma vie ne pourrais pas avoir autant changer. J'ai l'impression que plus rien ne va honnêtement. Après le dernier coup en date, c'est comme si tout le monde s'était déconnecté. On faisait souvent ça avant, mais on ne passait pas une semaine sans se voir, sans faire un dîner familiale. Aujourd'hui... Les choses ont changés et je n'aime pas du tout ça. J'ai lancé des tas de rechercher sur notre famille, sur le pourquoi du comment, mais je n'ai encore rien trouvé. Huit mois et je suis toujours bredouille. D'un autre côté, on a changé de nom de famille tellement souvent qu'au fond j'ai l'impression de chercher une aiguille dans une botte de foin. Ce n'est pas si étonnant que ça au fond, mes parents sont passés maître dans l'art de cultiver le secret et mon frangin et moi on est pas mieux. Même si avec mon esprit d'aventure, je finis par dire des choses que je ne devrais pas dire. Je devrais peut-être arrêté là, faire ma vie à moi aussi. Ah ouais et tu ferais quoi ma grande ? T'as pas l'impression d'être trop seule pour ça ? Si, j'ai l'impression qu'une solitude hors du commun s'est abattus sur moi. Si je ne suis plus la hackeuse, voleuse de la famille, qui suis-je alors ? J'ai l'impression que mon univers s'écroule et honnêtement ça ne me plaît vraiment pas.

Un nouveau soupire s'échappe de mes lèvres alors que je lève la tête vers le bip qu'émet l'un de mes écrans. La recherche est une nouvelle fois bredouille et il va falloir que je change d'algorithme pour amélioré mes chances de réponses. Je laisse tomber pour ce soir et m'occupe d'autre chose, j'ai besoin d'avoir d'autres activités, autre chose à me mettre sous la dent, mais les habitudes ont la dent dure... Tiens c'est étrange toute ces expressions avec les dents, ça me donne presque envie de regarder mon sourire dans une glace... Bordel, je me fais si chier que ça ? Non, c'est autre chose... Frustration... Oui, c'est bien ça, cette ville me frustre plus que de raison. Et ce n'est pas franchement logique. Je devrais pouvoir trouver des informations, j'ai trouvé des bribes de pleins de trucs, mais c'est comme si les vrais informations, se retrouvaient cachés, ensevelis sous autre chose. Je dois gratter, couche après couche, algorithme après algorithme et si je n'étais qu'une hackeuse de bas étage, j'aurais déjà tout abandonné, mais ce n'est pas le cas. Et je suis en plus une curieuse invétérée ce qui fait que je veux savoir, je veux comprendre, en fait, j'en ai tellement besoin que ça devient n'importe quoi. « Je deviens vraiment obsédée par ce besoin d'information. » Et ça me rend même dingue, la preuve, je parle toute seule. Je devrais adopter un animal, ça paraîtra moins con de parler toute seule comme ça. Logique hein ? Ouais peut-être pas tant que ça. J'embarque l'ordinateur portable et planque mon pôle informatique derrière sa bibliothèque. Bah quoi ? Je suis une hackeuse consciencieuse. Il est hors de question que qui que ce soit me pique mon matos.

Et puis c'est mon frangin qui a conçu le système, croyez-moi, il est indétectable. C'est notre petit génie de l'invention celui-là. Un sourire fier sur mes lèvres, je pars me faire un sandwich et m'assois sur le canapé en allumant la télé. Ce n'est pas que ça m'intéresse réellement ce qu'il y a ce soir, mais surtout que ça me permet d'avoir une petite distraction. C'est étrange hein, mais les distractions me permettent d'être productive. Mon cerveau marche étrangement, j'ai besoin de plusieurs choses sur lesquelles me focaliser pour être parfaitement opérationnelle. Et c'est le cas actuellement. La télé, le sandwich et l'ordinateur. Mon esprit se fixe sur ces trois choses et met le reste en mode off. J'écris algorithme sur algorithme depuis une heure au moins quand un sentiment de soulagement m'envahit. Étrange, je ne fais pas réellement attention, mais mon regard se porte un instant vers le jardin, sans trop savoir pourquoi. Je secoue la tête et me remet à coder, entrant dans divers système pour les faire miens, effaçant mes traces tout en laissant quelques mouchards indétectable et puis, la fatigue fini par me rattraper et sans comprendre trop pourquoi, je ressens le besoin de dormir sur le canapé. Un haussement d'épaule plus tard et me voilà avec une couverture à m'endormir tranquillement, l'esprit moins en ébullition que ces derniers temps. Les rêves m'assaillaient, comme chaque nuit. Un homme, un loup et des ordinateurs. C'est le même rêve depuis le début. Il n'y a aucun visage, aucune informations particulières et je me réveille le lendemain en me demandant bien ce que tout cela veut dire.

Je finis par passer une tenue de sport, et sors courir un peu avant de finalement retrouver le chemin de mon jardin devant ce petit parcours qui m'a pris un petit moment à monter, mais qui m'est bien utile. Je m'étire tranquillement avant de finalement me poser sur les barres de la torture comme mon frère aime à les appeler. Parfait pour se tenir en équilibre précaire, les barres de la torture sont juste deux barres transversales sur lesquelles je suis en grand-écart. Le but : rester le plus longtemps possible en équilibre. Cela implique calme, rigueur, souplesse et concentration. Je suis d'ailleurs tellement prise dans mon entraînement et ma concentration, les yeux fermés, comme en sécurité que je ne remarque pas qu'en fait, je ne suis pas toute seule dans ce jardin.

Je me sens étrangement en forme aujourd'hui, comme si on m'avait rendu ce qu'on m'avait enlevé. Cette idée est parfaitement absurde, mais mon cerveau n'a rien d'un cerveau totalement logique hein, sauf quand je dois hacker et j'ai passé une partie de la journée d'hier à le faire. Sortir me fait probablement du bien et c'est tout aussi bien comme ça. J'en avais assez d'être enfermé constamment. Pourtant, j'adore mon boulot de hackeuse, mais ces derniers temps, trouver des informations est plus frustrant que tout le reste. Non seulement je ne trouve rien de particulier sur ce que mes parents cherchent ici, mais en plus je n'arrive pas déterrer le dossier d'Hayden ce qui est parfaitement étrange. Une jeune femme, Cassandra m'a parlé d'un incendie, chose étonnante, quand j'ai cherché des informations, j'ai trouvé des choses étranges. Alors oui, il y avait un article complet qui parlait de cet incendie, mais ce qu'il y avait dans cet article n'était pas concluant, enfin pour moi. Alors même ça, j'ai cherché plus loin, j'ai trouvé de nombreuses choses, mais rien de concordant avec l'article en fait. Je secoue la tête et me reconcentre. Un truc de travers et je risque de me péter une jambe, ce serait vraiment une mauvaise idée. Surtout que ce n'est pas comme si je ne devais pas rester disponible pour la famille, au cas où, même si ces derniers temps, le vol est visiblement passé au second plan. Et ça m'inquiète encore plus que le reste. Merde on est une famille de voleur. Pourquoi est-ce....

Un raclement de gorge me fait prendre conscience que je ne suis pas seule. Oula, restons calme, comme si ça ne me dérangeais pas. J'ouvre les yeux pour découvrir Hayden, nu, dans mon jardin. Je déglutis nerveusement, calme mes nerfs. Et la colère froide qui me prend ces derniers temps en pensant à la façon dont il m'a planté supplante tout le reste. Je referme les yeux et écoute ses paroles malgré tout. Son alter-égo, mais de quoi il parle enfin. Oublier ses fringues dans la forêt, bah bien sur. Je finis par me relever souplement sur mes bras, comme les gymnastes et je continue mon petit parcours. D'abord un mur d'escalade, ensuite une cage à écureuil particulièrement coriace et je n'ai toujours pas dit un mot. Alors que je me retrouve en haut du mur et que je dois descendre, je braque mon regard sur lui. « Je peux savoir exactement pourquoi ton alter-égo a décidé de me retrouver ? » Je me montre froide, j'en ai bien conscience, mais la dernière fois... « J'ai cru comprendre vu comment tu m'as laissé en plan que j'avais été suffisamment utile et que tu n'avais plus besoin de moi. Donc pourquoi donc cet... » Rahh et puis ça m'agace. « Et puis c'est quoi cet alter-égo hein ? » Agacée ? Non, loin de là, je suis carrément énervée. J'ai l'impression qu'on se paye ma tête et ça ne me plaît pas du tout. Parce que non content de tout ça, mon esprit ne peut pas s'empêcher de voguer vers lui chaque fois que je ne fais rien de particulier et ça m'énerve.

Je descends brutalement le mur et fini par terre avant de rentrer dans la maison. Qu'il me suive ou pas, je m'en fiche, là, j'ai les nerfs en pelote, et tout un tas de scénario balaye mon crâne. « J'imagine que c'était amusant de se payer ma tronche. C'est bon j'ai obtenu tout ce que je voulais je peux me barrer. » Je parle toute seule, sans réellement attendre de réponse de qui que ce soit. « Mais oui, servons-nous de Nell, de toute façon elle a l'habitude. Même sa famille la laisse tombé ces derniers temps, alors pourquoi de parfait étranger ne pourrait pas le faire. » Je sors de quoi me faire un petit déjeuné. Céréale, lait, pain, beurre végétale, je pose tout sur la table et continue mon monologue. « Prenons lui son premier baiser sans se soucier de ce qu'elle en pense, sans même penser à ses propres sentiments. Et puis piétinons-là comme il faut comme ça elle ne se relèvera pas de sitôt. » Je me sentais tellement désespéré à ce moment-là que je ne savais plus comment réagir et lorsqu'une larme fini par couler le long de ma joue, je me rend compte que tout me touche beaucoup trop, que ça ne devrait pas, que je me sens encore plus perdue qu'avant. Mes jambes me lâchent et je m'écroule le long de mes meubles, j'entoure mes bras de mes jambes et pose la tête dessus alors que mes larmes coulent en abondance. « Pourquoi, mais pourquoi... » Pourquoi tout s'écroule comme ça, pourquoi tout change. Je n'ai pas envie que ça change. Je veux de nouveau déménager, je veux retrouver mon frère, mes parents comme si on venait d'arriver. Je veux que grand-père soit encore en vie... Mais rien de tout cela n'arrivera alors je laisse tout ce que j'ai enfermé sortir alors que la colère n'est pas un moteur habituellement de ma vie, elle laisse place à une profonde tristesse que je n'arrive pas à juguler.

Purée cette situation est encore pire que la précédente honnêtement et je ne sais pas trop quoi faire. Je me sens totalement désemparé et je n'y arrive pas. Il y a tellement de chose qui ne vont pas ces derniers temps, que tout se cumule et plus rien ne va. Je me sens de plus en plus perdu dans un monde où j'ai l'impression de ne pas avoir ma place, alors je me défend de la meilleure façon qui me vient à l'esprit et je lui râle dessus. J'essaie de comprendre parce qu'au fond, je veux réellement le comprendre, mais quelque chose me bloque encore. Quoi qu'il arrive, je ne peux pas me lier à qui que ce soit, c'est trop dangereux, pour la personne en question et pour moi. Si je dois m'en aller, je ne pourrais pas laisser des gens derrière moi. Enfin je veux dire, que je ne pourrais laisser personne derrière moi qui me connaisse. Je ne m'en sens pas capable. Je comprends mieux pourquoi mon vieux n'arrête pas de me dire que les relations c'est une plaie. Que tant que tu n'es pas prêt à te marier, ça ne sert à rien de te lier avec qui que ce soit. Cependant, comment sais-tu que tu as envie de te marier ? Comment sais-tu que les choses changent et que tu es prêt à aller de l'avant ? Honnêtement, je ne sais pas comment il a fait pour choisir ma mère, lui qui semble avoir si peu eu de relation. Et mon frère qui ne cesse de changer de fille toutes les semaines, comment il fait lui ? Et toutes ces questions sans réponses ? Et … Et tellement de chose que mon esprit part en vrille et que je m'agace contre Hayden en lui demandant qui est ce foutu alter-égo dont il n'arrête pas de me parler depuis tout à l'heure.

Je reste sans voix quand il me dit que c'est un lycan. Un loup.... Il... « Un loup... Je... Tu... » Oui Nell, tellement d'esprit, avec ça, tu vas aller loin. Je sais, t'as envie de lui hurler dessus pour lui dire d'arrêter de se foutre de ta gueule, pour lui dire que ce serait bien que tout ça s'arrête hein et que s'il ne veut pas parler, ben qu'il se casse et qu'il arrête de vouloir te retrouver. Sauf que sa phrase suivante me fait ouvrir grand la bouche et là, pour le coup, je sais quoi répondre. « C'est une blague ? Non parce que si c'est une blague elle n'est vraiment pas bonne pour information ! » Pas que j'ai dû mal à croire à cette histoire de lycans, j'ai entendu de nombreuses choses et j'en ai vu d'autre tout autant étrange, mais alors le fait qu'il pensait que je le suivais hein... « Comme si j'allais te suivre alors qu'en prenant le papier, c'est comme si tu m'avais rayé. De plus tu m'as clairement signifier un stop clair et net en me disant que TU allais voir à l'adresse et que TU me remerciais. Ce qui signifie pour moi un arrêt de notre partenariat alors s'il te plaît, ne me fait pas croire que tu t'attendais à ce que je te suive. » Injuste ? Non, réaliste, quand quelqu'un dit qu'il va y aller, et qu'il n'emploie pas nous. Quand il vous dit merci pour tout et qu'il vous embrasse sur la joue, c'est bien qu'il met fin à tout partenariat qu'il pouvait y avoir. Je  ne suis pas débile à ce point-là quand même ? Et puis merde. Je rentre sans autre forme de mesure dans la maison parce que je suis trop énervé, trop fâché pour que mon cerveau résonne correctement.

Sauf que ce n'est pas en fuyant que j'arriverais à quoi que ce soit. Et alors que je sors tout pour me prendre un petit déjeuné, tout ce qui s'est passé ces derniers temps me revient en mémoire. Tout sort sous forme de monologue, tout, sans rien oublié. Du fait que ma famille s'éloigne depuis le décès de mon grand-père, au fait que ma vie se délite lentement mais sûrement, sans compter ce baiser volé sans que je ne comprenne pourquoi et tout le reste. J'ai réellement l'impression d'être la pièce rapportée d'un meuble qu'on ne sait pas trop où mettre et qu'on ne sait pas réellement à quoi elle sert. Alors, avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, tout me rattrape, tout m'accable. Sous cette fureur manifeste se cache en fait une tristesse infini. Je m’effondre en espérant que les choses vont changer, en espérant que tout va revenir à la normale. J'ai tellement envie que tout redevienne comme avant que j'en oublie presque la présence de l'homme près de moi. Je reviens au présent, me rends compte de ce qu'il se passe quand mes yeux embrumés de larmes se posent dans les siens. Je ne devrais pas lui en vouloir, ce qui se passe dans ma vie, ce n'est pas de sa faute, je le sais. Pourtant, le fait qu'il soit partie comme ça, sans rien dire m'a mis un sacré coup de bâton, comme si une autre partie de ma vie s'effondrait, et que je ne pouvais rien y faire. Je me suis sentie tellement vide à ce moment. Je le regarde à travers les larmes, le cœur au bord des lèvres, l'envie de lui dire tout ce que j'ai ressentis, forte et insistante, mais rien ne passe mes lèvres. Je me contente de le regarder, d'écouter ce qu'il me dit et qui tente tant bien que mal de passer la bulle de tristesse qui m'entoure.

Je ne dis toujours rien lorsqu'il reprend la parole et me demande ce qui ne va pas. S'il se rendait compte à quel point il est devenu un point de mire de mon univers, il ne dirait pas ce genre de chose, mais je refuse pour l'instant de penser à ce genre de chose. Je le laisse m'aider à me lever pour m'asseoir sur le canapé. C'est comme si je n'avais plus réellement de volonté et une fois assise, je me recroqueville et je reste un moment sans rien dire. Et puis, comme si quelqu'un avait ouvert une vanne, je finis par parler. « Tout part en vrille, tout change et je déteste ça. On était une famille avant, depuis la mort de grand-père, on est juste des étrangers qui font leur coup ensemble et ne se voient plus après. » Je soupire doucement. « Je n'ai pas envie que ça change, je ne veux pas m'éloigner d'eux, mais c'est inévitable visiblement, comme si le destin avait voulu qu'on vienne ici et que tout explose. » Quelques larmes coulent encore. « C'est comme si cette famille n'existait plus, ou n'avait jamais existé. D'un autre côté, à force de déménagement, on ne sait même plus qui on est. » Oui, je parle bien du fait qu'on ait changé de nom, de ville, et autres. « Je ne suis même pas celle que je prétends être et au fond, maintenant, je ne suis plus certaine de savoir qui je suis réellement. » En voilà une révélation hein ! Comprenne qui pourra !

Je n'arrive plus à faire la part des choses, entre mensonges et vérités, je me retrouve coincée. Je me suis souvent demander ce qu'on éprouvait quand on se retrouvait au cœur d'un mensonge comme on avait l'habitude de créer avec ma famille. Comment voulez-vous vivre correctement sans que votre métier ne saute aux yeux de ceux avec qui vous essayez de créer des liens. Ce n'est pas possible, pas dans notre cas à moins que les gens l'acceptent. Mais honnêtement, qui accepterait d'être ami avec des voleurs ? Ce serait se discrédité dés que ça tournerait mal, personne ne prendrait ce genre de décision. Aujourd'hui, je ne sais même plus quoi croire, ni quoi penser. Je secoue la tête quand il pense que je ne crois pas qu'il soit un loup. Non, ce n'est pas ce que je ne crois pas, ce qui est une blague c'est le fait que j'aurais pu le suivre alors qu'il avait clairement signifier qu'il allait visiter cette maison. Sans même me demander quoi que ce soit. Et plus la discussion avance, moins j'arrive à me décider sur le fait de croire ou non. Je n'ai jamais été aussi indécise de ma vie, sauf la fois où mon père a clairement décidé qu'il était temps d'arrêter l'école publique et que l'école privée, c'était une idée à la con. Ce sont là ses mots, non les miens. Je me souviens encore du regard de mon frère, de celui de ma mère, clairement déçu de moi, de mon attitude. Me déshabiller devant un jeune homme que je ne connaissais pas réellement, quelle histoire. J'ai essayé de leur faire comprendre que ce n'était pas vrai, que je ne m'étais pas déshabillée, mais clairement, personne ne m'a écouté. Si j'ai démonté cette photo qu'ils avaient trafiqué, ce n'était pas seulement pour leur rendre la monnaie de leur pièce, non. C'était aussi pour prouver à mes parents que je n'avais rien fait et que la photo qu'il avait prise n'avait rien de compromettant.

Cette fois-là, je savais parfaitement ce qu'il fallait que je fasse pour que tout le monde reconnaisse que je n'avais rien fait. Aujourd'hui.... Je me contente de patauger, sans trop savoir où cela s'arrête et où tout ça commence. « C'est bon t'en fais pas va. » Qu'est-ce que je pourrais répondre d'autre de toute façon. Je ne suis pas du genre rancunière, au fond, je me fiche pas mal de ce que les gens pensent de moi. Mis à part ma famille, mais je déteste par dessus tout, qu'on se gausse d'autre alors qu'ils n'ont rien fait. Alors oui, je suis une menteuse, parce que voleuse comme métier, c'est pas vraiment ce que je peux mettre sur un CV. Ni ce que je peux dire dans une relation, mais non, je ne prendrais jamais plaisir à mentir, ou à dénigrer quelqu'un. Un faible sourire se pose sur mes lèvres alors que je finis par dévoiler tout ce qui se passe en ce moment. Comme si pour l'instant rien d'autre ne pouvait arriver que cette foutue vérité. Cette famille qui part en lambeau, et tout ce qui attrait à ce qu'il se passe en ce moment. Sa réaction ne se fait pas tarder alors que la première chose qu'il balance, c'est qu'on est une famille de voleur. Comment donc de coup il a pu déduire qu'on était une famille de voleur ? On pourrait être autre chose. J'en sais rien, des compétiteurs de haute catégorie, ou alors d'ancien artiste de scène. On pourrait être beaucoup de chose alors pourquoi directement voleur ? Voilà pourquoi les choses sont étranges et pourquoi je ne sais plus à qui me fier, mais c'est bien plus que ça. Alors quand il me pose sa question, la réponse traverse mes lèvres, claires, nettes et précises. « Non. » Non, mon grand-père n'était pas le pilier de cette famille. Le pilier c'était grand-mère et on l'a perdu il y a des années déjà. Notre nouveau pilier c'est ma mère et elle est toujours là.

Grand-père par contre était mon pilier à moi. Mon moyen d'avoir un pied dans le monde réel, parce qu'il était le seul à comprendre réellement ce qu'il se passait dans ma tête. Il arrivait à me canaliser d'une façon que je ne connais plus depuis sa mort. C'est comme si ma forteresse avait perdue des briques. Comme si plus rien n'avait d'importance et que mon mur s'effrite au fur et à mesure que les jours passent. Il a toujours été mon tuteur, celui sur lequel je me reposais quand ça n'allait plus. Aujourd'hui.... Il n'y a plus rien, juste du vide à la place où il s'était trouvé. Et dans mon esprit, il y a l'image d'un lycan qui y apparaît, avec son loup et qui ne cesse de me hanter. Je le laisse reprendre la parole et secoue une nouvelle fois la tête. « Ce n'est pas ça. » Mon ton est calme, les pleures se sont taris, comme si j'avais pleurer le bon compte et qu'il ne restait plus rien à pleurer désormais. Mais c'est bien plus que cela, alors quand il reprend une nouvelle fois la parole, je ne peux m'empêcher de répondre cette fois-ci. « Non et ça ne marchera pas comme ça. Peut-être que la plupart des familles font des réunion familiale, parce que ça marche comme ça. Mais pas chez nous. Notre famille est différente, notre organisation n'a rien de quelque chose de classique. » Oh non, notre famille tient plus de l'entreprise que de la famille et c'est bien là qu'est le problème. On ne réagit pas de la même manière qu'une famille classique. « Le problème tu sais, ce n'est pas tant ma famille au fond. C'est cette ville. Il y a quelque chose qui ne va pas ici. » Je ne sais pas comment l'expliquer.

« Quand je dis que je ne sais plus qui je suis, ça n'a rien à voir avec une identité factice ou quoi. Ça n'a rien à voir avec un quelconque masque bâtit pour me protéger. Ça a à voir avec des secrets, enfouis depuis la nuit des temps. Ça a à voir avec des histoires que j'ai entendu et qui rejoigne la mienne. Ça a à voir avec toute ces foutus histoires qui entourent cette ville. » Je soupire un moment et prend mon ordinateur portable pour lui montrer le résultat de mes recherches sur Bristol et Réversa. « Quand je suis arrivée ici, j'ai entendu un nom : Réversa. Curieuse comme je suis, j'ai cherché, encore et toujours. Depuis qu'on nous a balancé que le surnaturel existe, il s'est passé de nombreuses choses, mais c'est ici, étrangement que le plus s'est passé. Mon grand-père venait de Bristol, mais maintenant, je crains fort qu'il ne soit de Réversa en fait. » Oui, cette ville mystère, cette ville qui du jour au lendemain est apparu et a disparu tout aussi soudainement. « Sauf que tu vois, il n'y a rien sur cette ville. J'ai eu beau m'escrimer à chercher, j'ai utiliser de très nombreux algorithme, tous plus complexe les uns que les autres. J'ai hacker toutes les banques de donnée, parce que oui, je suis une hackeuse, une fouineuse de l'information. Mais je n'ai rien trouvé, c'est comme si elle n'avait jamais existé. Elle n'est mentionnée nulle part si ce n'est dans la bouche de ceux qui y ont vécu. Pourquoi ? » Pourquoi faire disparaître une ville. Pourquoi avoir tout cacher ainsi ? Je n'arrive pas à trouver des réponses et ça me hante, chaque jour, à chaque instant.

« Vois-tu dés que je suis arrivée à Bristol, j'ai eu l'impression d'avoir une histoire avec cette ville, comme si j'y étais à ma place. Et ça c'est assez bizarre pour que je cherche des informations sur ma propre famille. Mais j'ai aussi creuser, pour en trouver sur toi. Et tu sais ce que j'ai trouvé ? » Je récupère le pc pour lui montrer toute mes recherches. « Rien. Tu n'existes pas. Tu n'es personnes. » Je me tourne vers lui. « C'est bien au delà de tout ce que j'avais imaginé. Même ceux qui sont des services secrets on trouve quelques petits trucs sur eux, si tant est qu'on ait leur nom. Mais sur toi, il n'y a rien. Je crois que je n'étais pas loin du compte lorsque je disais que ces tatouages sur ton corps sont un message. En fait, ce n'est pas seulement un message c'est une histoire. Mais pourquoi Hayden ? » Je secoue la tête. « Dés qu'on s'est rencontré, tu as supposé que j'étais une hackeuse, comme si tu étais au courant. Il n'y a pas trente secondes, tu soupçonnais ma famille d'être des voleurs. Tu n'es pas un lycan classique. Je n'ai pas encore trouvé, mais je trouverais, mais tu sais quoi, ce n'est pas ça le gros du problème en fait. Quelque chose ne va pas. Dans cette ville, dans ces environs, dans les informations qui sont effacés des bases de données comme si tout était normal. » Je soupire et me lève du canapé pour aller à la baie vitrée. « Une guerre se prépare, je peux le sentir. » C'est étrange de se dire ça, mais quand on est qui je suis, on voit les choses d'une façon différente. Toutes les informations ne sont plus les mêmes, on se méfie de tout, mais avant tout, on se méfie de l'information.

« Dis-moi une chose. Si tu découvrais ce que je te cachais ton ancienne vie et qu'elle était l'exacte opposée de ta vie actuelle, comment réagirais-tu ? » Parce que j'ai l'impression que derrière son identité, il y a quelque chose d'énorme. Quelque chose que je n'ai pas trouvé mais que je compte bien chercher encore. « Oh et une dernière chose. Pourquoi est-ce que même quand tu n'es pas là, tu es planqué dans un coin de ma tête, comme une couverture qui chercherait inlassablement à s'enrouler autour de moi et rester près de moi ? » Est-ce que tu ressens ça ? Où est-ce que je perds la tête ? Oh j'ai bien perdue la tête avec mon grand discours, je n'avais pas prévu de dire tout ça et pourtant, je me sens plus soulagée maintenant que c'est sortie. J'espère ne pas le blesser, ce n'est pas le but, je veux juste comprendre, parce que là, j'ai l'impression que tout se délite et ça ne me plaît pas, mais alors pas du tout. Je refuse d'être pris entre deux feu. Je ne refuse pas de me battre, mais je ne veux pas impliquer ma famille, si cela veut dire les perdre totalement et entièrement. Et puis j'en ai assez d'être dans le flou !

J'ai envie de me taper la tête dans le mur. Il faut que tout ça s'arrête sérieusement. Cette indécision, ces moments de faiblesses, cette vie qui se délite. J'ai envie de tout jeter aux orties, de laisser tomber et de m'en aller. De me construire une vie bien à moi. C'est horrible de dire ça. Quitter les Astinks, ce serait quitter mon jumeau et tout le reste. Ne plus revoir mes parents, ne plus les entendre me râler dessus parce que je suis perdue dans mes pensées, ne plus entendre le vieux me dire quoi faire en informatique alors que c'est une bille, ne plus entendre ma mère me signifier que si je ne commence pas rapidement à étudier le système, je ne vais pas pouvoir le faire, tout génie que je sois. Il y a tellement de chose dans cette famille. Je me souviens de tout ces moments avec un sourire, malgré la gravité de certains. Je me souviens de trop de chose pour les chasser et honnêtement, je n'en ai pas envie. Je ne veux pas chasser ma famille, mais ce qu'il se passe en ce moment me dépasse, me rend anxieuse, et seule. Terriblement seule. J'ai l'impression d'avoir déjà tout perdu et ça ne me plaît pas réellement. Je ne peux pas me permettre de perdre mon père, ma mère, mon frère. Ils ont toujours été tout ce que j'ai, et ils le seront. Par contre je commence à concevoir qu'on peut parfaitement mener une vie extérieure avec notre activité. C'est étrange hein, de se dire ce genre de chose. Peut-être que je pourrais créer moi-même ma famille et l'image d'Hayden s'impose à mon esprit. Je relève mon regard vers lui. Toujours là au bon moment. Je soupire. La discussion tourne d'une façon que je n'aime pas. Je n'ai pas envie de lui mentir et pourtant... « Tu crois que je fais quoi ? Depuis qu'on est arrivé ici, je cherche tant bien que mal le lien entre mon grand-père et cette ville. Mais la rétention d'information ici est pire que tout sérieusement ! » C'est à croire qu'ils ont vraiment trop de truc à cacher pour que ce soit vue et ça attise énormément ma curiosité.

Je continue tranquillement mon discours, balançant infos, sur infos. Ouais quand je commence, je m'arrête plus c'est comme ça. Et puis si je m'arrête je sais que je vais être distraite par Hayden et dieu sait que j'ai envie de lui sauter dessus, ça en devient carrément gênant ! « C'est plus que ça Hayden. Il n'y avait pas les mesures de sécurité, ni le confinement quand je suis arrivée et pourtant.... Je n'arrive pas à l'expliquer, c'est comme si j'étais liée à cet endroit, d'une façon où d'une autre. » Comme si quelque chose me raccrochait ici. Pourtant, je suis née en France, comme le frangin. Comment est-ce que je pourrais décemment avoir un lien avec Réversa ? En plus je suis tellement humaine que ça saute aux yeux de tout le monde ! Je secoue de nouveau la tête alors que je reprends encore, que je finis par balancer de nouveau les infos, que je lui montre mes recherches. Rien, que dalle. Il n'y a rien sur Réversa, rien sur ce qui s'est passé. J'ai même tenté d'enquêter sur l'incendie dont Cassandra m'a parlé, mais là, c'est pareil, il n'y a rien ! Et je trouve ça parfaitement pénible de ne rien trouver de la sorte. Je m'arrête de parler quand Hayden me met un stop. Dit donc, ça devient une habitude chez lui. Je l'écoute cependant et lève un sourcil quand il me dit pouvoir m'aider. « Berceau du surnaturel hein... » Je trouve cette appellation étrange, mais soit. « Des Elfes ? Je n'en ai jamais entendu parlé et c'était pour ça le grand incendie. Ça veut dire que... » Oh, Cassandra n'est pas une humaine, mais une elfe. Tiens c'est étrange, elle n'a pas d'oreilles pointues, rien des elfes de la mythologie. Je me demande si elle a un don, ce serait amusant. J'imagine que ce sera en rapport avec la nature... Ou pas. Je secoue la tête, perdue une nouvelle fois dans mes pensées alors qu'Hayden reprend la parole. Doué en informatique est un euphémisme mon grand, aucune porte ne me résiste, c'est bien ce qui me fait enrager depuis que je suis arrivée ici.

« Ouais à nous deux, on fait une fine équipe. » Je ne lui dit pas que l'équipe que je forme avec mon frère est pareil. Lui il est les bras, je lui la tête. « Mes parents ne m'ont jamais parlé de cette ville. On ne s'y était même pas rendu avant qu'on sache qu'il s'agissait du dernier souhaite de grand-père. Je suis née à Paris, qu'est-ce que je pourrais avoir de comment avec le surnaturel d'ici ? Et puis j'ai rien de magique moi. Je suis totalement banale comme fille. » Mis à part mon petit côté hackeuse, je n'ai rien de particulier. « Pourquoi tu ne serais pas ma priorité ? » Probablement que je me fais encore des idées et que je devrais arrêter, parce que ça devient carrément gênant à ce rythme là ! « Mais tu vois c'est là qu'est le problème Hayden. Ta façon d'analyser les choses, ta façon de mettre les indices les uns au bout des autres, n'a rien de logique. Il n'y a que ceux qui ont l'habitude, qui peuvent faire ce genre de chose et ceux qui arrivent à ce genre de réflexion, sont généralement dans les forces de l'ordre. Je n'ai vu personne d'autres réfléchir de la même façon qu'eux. » Et pourtant, crois-moi, j'ai passé du temps à les étudier ces lascars. Je reste cependant interdite quand il parle d'être un cheval de Troie au service du gouvernement. « Honnêtement, je n'en sais rien. Mais tous les indices concordent en ce sens. Personne ne peut disparaître des bases de données de cette façon. C'est trop calculé, trop fait exprès. Comme ces tatouages. Pourquoi est-ce que te serais fait tatouer de cette façon si c'était pour perdre la mémoire. Y'a trop de signe qui mène vers ce genre de conclusion. » Je le regarde doucement. « Je suis désolée. » Parce que je le suis réellement et je ne sais pas trop quoi dire d'autre.

Honnêtement entre ça et être moi, je préfère être moi. Je n'ose pas imaginé ce qui a pu lui passer dans la tête, pendant tout ce temps. Ça n'a pas dû être facile. Je ne peux alors m'empêcher de poser la question qui tue et sa réponse, me laisse sans voix et sans pensée pour une fois. « Autant réécrire, tu as raisons. » Après tout, il ne se souviens de rien, se réveille sous forme de loup. C'est à lui désormais de choisir qui il veut être. Mais s'il est un agent du gouvernement... Certains problèmes risquent de se poser j'imagine. Je finis par poser ma seconde question et une fois encore sa réponse me laisse sans voix. Sa façon de parler, de dire les choses font battre mon cœur doucement. J'ai l'impression que tout s'échappe dans ma tête, mais que ça n'a pas d'importance, parce qu'il est là. Je me sens tellement bien quand il est là, comme si rien d'autre au fond n'avait d'importance. Sa présence, son réconfort, son autant de choses dont j'ai besoin... Oui, c'est le terme, besoin ! Alors sans que je ne comprenne réellement, je finis par m'installer sur ses genoux, le besoin de proximité bien trop important. J'enroule mes bras autour de son cou, et je reste dans cette position un instant, le regard rivé au sien. J'ai juste envie de le sentir plus proche de moi. Et j'ai envie... de l'embrasser, ouais. Pour une fois, c'est pas lui qui fera le premier pas, c'est moi. Alors je pose mes lèvres sur les siennes, et je l'embrasse doucement au début, parce qu'au fond, je ne sais pas trop comment m'y prendre correctement.

À chaque fois que je parle, j'ai l'impression de l'agresser verbalement et ça ne me plaît pas du tout. Je n'arrive  plus à être réellement cohérente avec ce que j'ai dans la tête et ce qui se passe dans la réalité. C'est comme si mon cerveau se décidait à redevenir hyperactif. Comme si toutes mes pensées réagissaient à la présence d'Hayden et qu'elle se comportaient comme des folles dingues dés qu'il était là. Ça devient vraiment ridicule ça, je ne peux pas rester au moins une fois sans que tout s'entrechoque dans cette fichu cervelle. Mais qui a dit que c'était amusant et efficace de pouvoir faire plusieurs choses en même temps hein ? Cette personne devait pas s'imaginer que quelqu'un puisse détraquer ainsi son cerveau... Quoi que, détraquer est un mot un peu fort tout de même. Je secoue la tête et une pointe de panique m'envahit quand il reprend la parole. « Surtout pas ! » Je me rends compte à quel point j'ai été sèche avec cette parole. Je secoue une nouvelle fois la tête, perceptiblement cette fois-ci. « Excuse-moi. Je ne voulais pas être aussi sèche. » Je m'arrête trente secondes et reprend. « C'est gentil de proposer ton aide, mais je vais devoir m'en passer. Je ne peux pas attirer l'attention de qui que ce soit sur ma famille. C'est bien pour ça que je reste dans l'ombre et que je cherche dans l'ombre et c'est bien pour ça que c'est aussi frustrant. Mais ce serait dangereux pour les miens d'attirer l'attention sur eux. » Et pour moi aussi par la même occasion. Mais je ne peux pas dire pourquoi. Même si au fond, il a déjà la réponse. Hors de question de mettre mes parents et mon frère devant les projecteurs. Ça risquerait de détruire tout ce que nous avons construit depuis longtemps, même si ces derniers temps, j'ai l'impression que tout s'écroule.

Je me pose de plus en plus de question sur le pourquoi du comment. Je veux savoir pourquoi nos parents ont décidés de venir ici et surtout pourquoi, maintenant, ils ne s'occupent quasiment plus de l'entreprise familiale et se contente de faire je ne sais pas quoi. Je relève la tête au moment où il parle. « Je n'en sais rien. Ça pourrait expliquer des choses, mais je ne comprends pas pourquoi nos parents nous l'aurait cacher. Je n'en sais rien. » Avoir un lien avec Bristol, ou autre... J'en sais rien. Ça ne me paraît pas logique. Pourquoi ne pas nous l'avoir dit ? Et puis mon frère n'est pas affecté contrairement à moi, alors quoi ? Il y a un message subliminal là-dessous ? Honnêtement, toute cette incertitude commence sérieusement à me miner le moral et je finis par me poser plus de question qu'il n'est raisonnable de s'en poser. On fini par discuter d'autre chose et quand il évoque le grand incendie. Je ne peux m'empêcher de laisser échapper quelque chose. « Dit donc, curieux la bête. » Dit sur le ton de l'humour bien évidemment, même si je rechigne un instant à lui fournir des explications plus avancé. Mais je peux toujours dire les grandes lignes sans trahir qui que ce soit. « En fait, lors de mes pérégrinations matinales, j'ai rencontré quelqu'un. Cette personne m'a parlé du grand incendie, qu'elle l'avait vécu, qu'elle y avait survécu, mais pas sa famille. Alors si le grand incendie est lié aux elfes, ça veut dire que cette personne en un elfe. » Voilà, dans les grandes lignes. « Et en fait ça me fait tilter, parce que ça ne se voit pas du tout. Les elfes ressemblent trait pour trait à des humains. » C'est pas flippant, mais étrange, ils n'ont aucune distinctions les uns avec les autres... Je ne sais pas trop... Et voilà, ça me fait poser encore des questions.

Je soupire, parce que franchement j'aimerais beaucoup plus trouver des réponses qu'avoir encore moult questions. Mais il s'avère qu'ici, les réponses sont soit au comptes gouttes, soit une véritable chasse aux trésors. Enfin, ce que j'en dis hein ! Je le laisse dire son discours et je souris, même si je tilte un truc. « Honnêtement, je ne suis pas proche de la nature et je n'ai aucun don. Et effectivement j'ai bien vu qu'ils n'avaient aucun signe distinctif. C'est ce qui est encore plus étrange. Ça me rend curieuse maintenant ! » Surtout que même si je n'ai aucun lien particulier avec la nature, il s'avère que je comprends pas si mal que ça les animaux. Après, j'ai passé toute mon enfance à tenter de parler avec eux, je me fais probablement des idées. C'est tellement facile de s'imaginer des choses qui ne sont pas réelles. Je laisse tomber une nouvelle fois mes pensées remuantes pour plonger mon regard dans celui d'Hayden et lui demander pourquoi il ne pourrait pas être ma priorité et sa réponse est on ne peut plus étrange. « J'ai certes pas à mal à faire, mais je suis capable de faire plusieurs choses en même temps. Quand aux situations délicates, je te rappelle que je suis une hackeuse plutôt connue sur le darkweb. Je suis recherché depuis pas mal de temps quoi qu'il arrive, donc techniquement, le danger je vis avec. » Sans compter que j'ai une famille de voleur et que notre spécialité sont les vols à hauts risques... Qui est plus en danger que qui dans cette histoire ? Je finis par lui donner ma version des fait. « Glauque c'est bien le mot. Il nous manque encore des informations, comme pourquoi et surtout comment. Effacer la mémoire de quelqu'un n'est pas quelque chose de facile à faire j'imagine. » Il faut des scientifiques, des années de recherche ou alors... Un don.

Je n'ose pas imaginer si c'est une de ces altérations qui lui a effacé la mémoire sérieusement. Comment ça se passe, est-ce que les souvenirs sont définitivement effacés ? Est-ce que le possesseur du don se les approprie ? Ou alors est-ce qu'ils sont stocké quelque part ? Peut-être réellement stocker des souvenirs ? Tout ça est réellement étrange. Et alors que les idées se percutent je finis par m'excuser. Pas seulement parce qu'il a perdu la mémoire, mais aussi parce que je n'ai pas été foncièrement honnête, je n'ai pas parlé de qui j'étais réellement et il reste encore de nombreuses zones d'ombres me concernant. Pourtant quand il parle de tout réécrire, je me dis que ce ne serait pas plus mal pour lui. Cependant, quelque chose me hante. Est-ce que sa transformation en lycan était prévu ? Et dans ce cas-là, pourquoi est-ce qu'on l'a transformé ? Pourquoi est-ce qu'une opération a été monté de la sorte ? Quelque chose me dit que c'est en lien avec ces aberrations, mais quoi ? Je n'en sais rien, je n'arrive plus à me concentrer assez pour que ce soit utile. J'ai l'impression que les informations s'échappent de mon cerveau et ne veulent plus y rester. Je me raccroche alors à la présence d'Hayden, au fait que je me fiche pas mal de savoir qui il était, mais que j'ai envie de connaître la personne maintenant. Alors je laisse faire mon instinct et je me met à califourchon sur lui, plongeant dans son regard avant de l'embrasser. Je me laisse enivrer par ce baiser, par sa présence qui réchauffe mon âme d'une façon inédite et que je ne pensais pas possible. Je me laisse porter par lui, son odeur, sa façon douce de répondre à mon baiser. Je me redresse alors quand il y met fin, le rouge aux joues, mais contente de moi au fond. Sa phrase me fait sourire. « Honnêtement, je ne suis plus certaine de rien ces derniers temps. Mais je sais que j'avais envie de t'embrasser et d'être dans tes bras. Alors pour une fois j'ai laissé faire l'instinct plutôt que la raison. Est-ce que j'ai eu tort ? » Parce qu'au fond, j'en sais rien, peut-être que je n'aurais pas dû. Je ne me suis même pas demandé s'il n'avait pas rencontré quelqu'un durant ce mois, j'ai juste agi. Idiote !

Toute cette situation est incompréhensible sérieusement. Toutes ces question sans réponses, toutes ces sensations si différentes de celle que je ressentais avant, tout ce qui se passe dans cette ville, sans compter tout le reste. Il y a réellement de quoi partir en live et laisser tomber tout ce pour quoi j'ai décidé de me battre. J'ai l'impression d'être dans une sorte de réalité alternative où les choses ne m'arrivent pas réellement. Comme un rêve. Suis-je éveillée ? Ou ne le suis-je pas réellement ? Est-ce un rêve ? Ou alors la réalité ? Vous comprenez l'incertitude ? Le besoin de savoir et en même temps, ce besoin incessant de fuir, de ne plus jamais se retrouver dans ce genre d'incertitude. Voilà l'état actuel dans lequel je suis. J'avais promis de ne jamais révéler à qui que ce soit qui j'étais. Je l'avais juré à mes parents. Keys ne devait jamais faire surface à la place de Nell et voilà qu'aujourd'hui, quelqu'un connaissait mon secret, notre secret. Et très honnêtement, ça ne me plaisait pas plus que cela. Je n'avais pas confirmé le fait que ma famille soit une famille de voleur, mais pour lui c'était déjà acquis et l'idée me faisait frémir de peur. Qu'il sache que je suis une hackeuse ne me pose pas de problème, de toute façon, ça ce serait vu tôt ou tard vu à quel point je veux trouver des informations sur lui et en savoir plus. Mais je ne pensais pas entraîner ma famille dans cette histoire. Je ne voulais pas l'entraîner. Tout simplement parce qu'il y a quelque chose d'étrange à avoir l'impression de le connaître depuis toujours alors qu'en fait je ne le connais pas réellement. Je serre les dents un instant, me contentant d'expliquer pourquoi il ne doit pas poser de question. Ma famille ne doit rien savoir, tout simplement parce que ça les mettrait en danger.

Mais aussi parce que je ne veux pas qu'ils sachent. J'imagine déjà la tête de ma mère qui me reprocherait de ne pas leur faire confiance. Sans compter celle de mon père qui me jugerait et en viendrait à me dire que ce ne sont pas mes affaires ce qu'on fait ici, que c'est encore eux qui décide. Ouais, le vieux est borné et il ne nous fait pas confiance, pourtant avec le frangin, je crois qu'on a prouvé qu'on était digne de confiance. Mais pour cette fois, je vois étrangement mon jumeau me tenir tête, comme si j'étais devenue folle et qu'il ne pouvait me laisser sombrer. Je sais ce que ma famille se dira. Je sais parfaitement qu'il jugeront tout cela inacceptable, je le sais et pourtant, je ne peux m'empêcher de chercher, parce que quelque chose cloche. Je soupire un instant et relève instantanément la tête quand il suggère ça. « Tu... » Je ne peux pas finir ma phrase tellement je suis estomaqué. « J'ai vérifié le certificat de naissance avec ma ville de naissance. Je suis bien leur fille. Il n'y a aucun doute. » Sauf que le vieux est un faussaire de génie, mais est-ce qu'il aurait pu changer aussi celui de la mairie ? Non j'en doute, il ne serait pas aller jusque là si je n'étais pas réellement sa fille. « Et puis pourquoi est-ce qu'ils me mentiraient ? Après tout, il n'y a aucun mal à être adopté. Mais je te rappelle que j'ai un jumeau et je peux sentir le lien qui nous unit. Si j'étais réellement adoptée, il ne serait pas mon jumeau et je.. » L'idée m'horrifie au plus au point et une larme coule le long de ma joue à l'idée de perdre mon frère. Ce serait pire que tout, très honnêtement. « Non, ils ne peuvent pas ne pas être mes parents. » Tout simplement parce que je ne peux me résoudre à perdre ma famille.

Mais est-ce que cela n'expliquerait pas les choses ? Non, je n'arrive pas à le croire. On peut mentir sur tout un tas de chose, mais certainement pas sur le lien gémellaire qui m'unit à mon frère. Ce n'est pas possible tout de même si ? Je secoue la tête pour chasser cette idée de ma tête alors que je parle de Cassandra sans mentionner son nom. « Pourquoi est-ce que je devrais m'exposer alors qu'au final je suis certaine de ne pas être une elfe ? Je te l'ai dis, je n'ai pas de don significatif. Et je n'ai pas de lien particulier avec la nature comme les elfes semblent l'avoir. Et je n'ai pas envie de balancer ma vie à qui que ce soit. Si je dois trouver des réponses, je les trouverais moi-même. Il est hors de question que j'implique qui que ce soit, ce serait trop dangereux. Non seulement pour la personne en question mais aussi pour ma famille. » Parce que quiconque sait pour moi, sait aussi pour ma famille. Et je ne peux pas me le permettre. Ce serait trop dangereux. Sans compter que je ne vois vraiment pas pourquoi il insiste. Je n'ai rien qui ressemble à une elfe, pourquoi faudrait que je m'ouvre à une elfe pour en savoir plus sur eux ? Je suis totalement et entièrement humaine et c'est déjà bien suffisant. Quand je vois comment sont traité les personnes comme lui, ou ceux possédant un don, je me félicite d'être totalement normale... Ouais à d'autre. Il n'y a rien de vraiment normal chez moi si ce n'est le fait que j'aime courir et même ça, je suis pas certaine que ce soit normale. Sérieusement, qui pousserait son corps à s'amenuiser de la sorte juste pour se dépenser ? Faut être cinglé. Ding dong, c'est un peu ce que je suis ! Okay pensée suivante, ce sera mieux.

On fini par détourner la conversation sur lui et ça m'arrange. Je n'ai pas envie de penser au fait que ma famille ne pourrait pas être la mienne en fait... L'idée me rend dingue. Il finit par me parler de danger et ça me fait doucement rire, vu à quel point je le côtoie depuis que j'ai quinze ans. Sérieusement, pourquoi les gens s'imaginent toujours que parce que je suis petite et frêle, il ne faut pas m'envoyer au devant du danger ? Je sais bien que je suis particulièrement pas grande, mais à ce point-là quand même. Okay c'est peut-être parce que je ressemble à bisounours ? Non ça craindrait sévère ça. J'ai pas envie que les gens me voit comme un truc étrange … Je secoue la tête et me rend compte que je suis encore partie dans un délire ! Bravo Nell, t'as un don certains pour te faire passer pour une débile finie ! « Oh s'il te plaît. Si tu étais un criminel recherché, on serait deux comme ça. On fait le pendant ! » Bah oui, bien sur t'en as d'autres comme ça à lui balancer ? T'as pas envie de lui faire un topo sur combien de personne veulent te mettre la main dessus. Oula pas au sens littérale du terme hein ! « D'un autre côté, si tu es les yeux de la loi, je te ferais dire que ce qui est fait est fait hein ! Tu sais déjà que je suis une hackeuse et que je suis recherché, donc au pire tu me feras arrêté. Qu'est-ce que tu veux que je te dise. » C'est vrai quoi, au fond il en sait déjà trop et il fera ce qui doit être fait. C'est pour ça que le vieux n'a pas arrêté de me dire de ne jamais au grand jamais me fier à qui que ce soit et qu'il me trouverait des prétendant dans les grandes familles de voleur... Bah je crois que c'est foutu vieux !

« Oh je compte bien participer que tu le veuilles ou pas. » Si quelqu'un est capable d'effacer la mémoire ainsi, ça veut dire qu'il est dangereux de ne pas savoir qui c'est et que ce ne serait pas du luxe de l'éviter au maximum. Je n'ai pas foncièrement envie d'oublier la mémoire. Quoi que.... Non oublions. Je secoue la tête et fini par lâcher la bride à mon envie de l'embrasser de nouveau, pour voir, pour ressentir si ce n'était pas une impression. Quand il me répond, j'ai l'impression de nager au dessus d'un fleuve tumultueux. Je sens mon corps grimpé de quelques degrés alors que mon cœur s'accélère doucement. Je réponds honnêtement à sa question alors que les sensations qu'il a laissé sur ma peau s'attardent et se mélangent dans un besoin pressant. Mais je ne veux pas précipiter quoi que ce soit. Je suis peut-être vieux jeu, mais il est hors de question que je couche avec quelqu'un que je connais à peine... même si j'ai l'impression que c'est plus que ça. Je souris à ses paroles et réponds doucement. « J'ai l'impression de te connaître depuis des années, et pourtant, c'est impossible vu que je ne suis arrivée qu'il à sept mois environs. Je suis désolée mais je n'ai pas envie de précipiter quoi que ce soit. Je me doute que ce doit être frustrant, mais.... » Je me tais un instant et soupire. « … ça me fait un peu peur encore. J'ai pas envie de me précipiter vers toi et finir par te faire du mal. Ce n'est vraiment pas ça dont j'ai envie. » Parce qu'avec tout ce qui se passe, j'ai l'impression de perdre mes repaires et je n'aimerais pas me réveiller un jour et me dire que je fais une erreur et le lui balancer en pleine figure. « Est-ce que ça te va si on avance petit pas par partit pas ? »

La vie n'a jamais rien eu de particulier dans mon cas. J'ai toujours fait ce qu'on me demandait, quand on me le demandait. Je me suis pliée à tout ce que ma famille exigeait, parce que nous étions cela, une famille. Nous avons vécu de nombreuses aventures, voyager durant de longue heures, voler de précieuses choses. Au fond parfois, je me demande s'il s'agit bien de vole. Je me souviens encore de ce jour où le vieux nous a dit que nous ne volons pas, nous sommes payé pour rendre à son véritable possesseur. Je crois que je n'avais pas bien compris ce qu'il voulait dire par là à l'époque, jusqu'à ce que je vois une femme pleurer de joie à l'idée d'avoir retrouver le tableau que son père avait acquis et qui avait été volé puis vendu à un musée. Tellement de chose ne sont pas réelles et tant le sont. Comment faire pour découvrir la vérité quand tout n'est que mensonge ? Je m'interroge, pas seulement pour m'interroger mais parce qu'il pose un fait essentiel : tout peut se falsifier... Et mon vieux est un faussaire hors pair... Qu'est-ce que je dois en déduire ? Qu'ils m'ont mentis toutes ces années ? Que je ne suis pas leur vraie fille ? Mais alors ce lien entre mon frère et moi ? Celui que je ressens depuis toute petit comme s'il était mon tout ? Et puis pourquoi mentir ? Je ne suis pas idiote, j'aurais compris s'ils m'avaient adoptés. Après tout, ils m'ont élevé, je leur dois beaucoup, je leur dois ma vie. Alors pourquoi tant de mystère si c'était le cas ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je pensais qu'en cherchant je trouverais des réponses, mais au final, je ne fais qu'avoir plus de question. Et tout ça me rend réellement dingue.

Quand pourrais-je enfin faire face à un peu de vérité ? J'en ai assez de mentir, assez de chercher, assez de quémander pour avoir un peu d'attention. S'ils ne veulent rien me dire, je trouverais la vérité. Celle sur cette ville, celle sur grand-père et bien évidemment celle qui me concerne. Car j'ai mentis, une fois encore. J'ai mentis en disant que je n'avais rien de particulier. Je me souviens de ce truc cool que je suis capable de faire, comprendre les animaux sans une parole, savoir quand ils ne vont pas bien. Est-ce que je serais une elfe ? Est-ce que ma famille le serait aussi ? Si c'est le cas, pourquoi mentir ? Serions-nous en danger ici ? Je ne crois pas, personne ne nous cherche, personne n'a parlé de nous et personne, jamais, ne pose les yeux sur nous. Alors pourquoi tant de mystère sur quelque chose qui ne devrait pas être ? La famille n'est-elle pas censé vous soutenir ? Je ne comprends plus, je n'y comprends rien ! Perdu dans mes pensées, je sursaute quand Hayden hurle non et je le regarde alors qu'il s'excuse. « Ne t'en fais pas, ça ne doit pas être simple. Des choses sont revenus depuis la dernière fois ? Tes souvenirs reviennent ? » Étrange.... Pourquoi lui retire ses souvenirs si c'est pour qu'ils reviennent ? Pourquoi se donner tant de mal... Sauf si... Non, je vais trop loin, je vois des conspirations partout, il n'empêche que tout ça est étrange. « Je le sais ça et je me fiche pas mal qu'on soit du même sang ou pas. Ce que je ne comprends pas, c'est la nécessité de mentir. Et si c'est le cas.... » Alors je ne suis pas certaine de pouvoir encaisser la nouvelle aussi bien que je semble le montrer.

Alors oui, certes, la famille ce n'est pas une question de sang ou de gêne. Ce n'est pas qu'une question de parenté. C'est bien que ça, je le comprends et c'est pour ça que nous sommes si soudés. Notre vie même est un lien vers les uns les autres. Sans l'un de nous, l'unité familiale s'effondre et nous ne sommes plus que des personnes individuelles, avec un talent particulier. Ensemble, nous sommes une famille de voleur aux multiples talents. Il n'a pas besoin de me le dire. Mais pourquoi mentir... J'ai dû mal à me dire qu'ils ont pu mentir tout ce temps, pour quelque chose d'aussi stupide. Je ne sais pas, je ne sais plus. Je secoue la tête et tique une fois de plus quand je me rends compte de ce que j'ai dis. « Disons que je n'ai rien de la blanche colombe. Et je ne ferais pas de dessin okay ? » Mieux vaut éviter de déblatérer sur ce genre de chose. Je ne vais pas étaler ma vie criminelle au grand jour, sachant que je ne sais pas trop ce qu'il pourrait faire une fois qu'il aura récupéré tous ses souvenirs. Il a beau dire qu'il s'est juré de me protéger, je n'arrive pas encore à me dire que je peux lui faire entièrement confiance, pourtant ce n'est ce que mon cœur aimerait faire. Il aimerait lui faire entièrement confiance, sans aucune restriction. « Merci, mais tu sais, toi aussi tu vas avoir besoin de protection. Alors n'attends pas que je reste sagement à ma place. » Et que je ne fasse rien s'il devait t'arriver quelque chose. Cela prouve bien que je tiens un minimum à lui non ? Peut-être que cela donnerait une réponse pour le reste, si j'arrêtais d'avoir peur, pour l'avenir, pour ma famille, pour tout ce qui pourrait se passer. Et c'est cette peur qui me pousse à lui poser cette question.

Question que je n'aurais probablement pas dû poser, alors qu'il me pose sur les côté et me demande à emprunter les toilettes. Je me sens mal d'un coup et plus encore quand il se lève et que je le vois dans cet état. D'accord. Je n'aurais pas dû faire un pas en avant. Je pensais pouvoir gérer, mais en fait je ne gère rien. L'entendre grogner dans mon dos me fait me sentir encore plus mal. Et alors qu'il s'enferme dans les toilettes, je me lève et vais dans ma chambre. Il ne me faut pas plus de quelques minutes pour en ressortir et déposer de la porte des vêtements pour homme. Des vêtements de mon frangin qui devrait lui aller. « Pardon. » Un murmure, doux et sincère. Je suis désolée de le faire souffrir, mais je ne peux pas. Je ne suis pas comme toutes ces filles qui vont et viennent dans les bras des mecs. Moi, je ne suis jamais sortie avec personne, avant lui, je n'avais jamais embrasser qui que ce soit et je ne peux pas me jeter à l'eau alors que c'est la seconde fois qu'on se voit. Je m'excuse pour ce que je suis. Pour ce baiser que je n'aurais pas dû faire. Je crois que j'aurais dû éviter de faire un pas en avant. Au moins, j'ai la réponse à ma question. C'est avec des gestes lents et le cœur lourd que je repars dans le jardin. Le temps semble aussi triste que moi, je finis par monter agilement sur les branches du gros chêne de mon jardin, histoire de me planquer dans les feuilles, ici, je peux laisser les larmes couler doucement. Ces larmes d'incompréhension. Ces larmes d'un monde qui s'effrite, de mon monde qui s'effondre tel le château de carte qu'il semblait être.

Cette histoire est l'une des plus dingue qui me soit arrivée depuis que je suis sur cette foutue terre. Jamais, quelqu'un ne m'avait autant touché que ce qu'il est capable de le faire. Jamais personne ne m'avait rendu aussi différente de ce que je suis d'origine. J'ai même peine à me reconnaître ces derniers temps, car depuis que je le connais, je me sens tellement différente, que je ne sais plus comment agir. C'est vrai quoi, comment faire quand vous rencontrer quelqu'un que vous ne connaissez pas du tout et qui vous donne l'impression que vous le connaissez depuis longtemps ? Comment réagir devant quelqu'un que vous ne connaissez pas et qui vous fait réagir au quart de tour ? Il y a tellement de choses qui se passent que je me demande même parfois comment ça se fait qu'elle se passe de cette façon. J'en deviens carrément cinglé et je prends la mouche pour rien quand ça le concerne. C'est le signe évident que les choses ne vont pas n'est-ce pas ? Mon dieu, ça y est, je suis repartie. Mais qu'est-ce qui se passe avec moi sérieux ! Je secoue la tête, essaie de purger toutes ces pensées de mon ridicule cerveau à moitié endormi par tout le reste quand finalement il reprend la parole. Merci mon dieu, au moins, je peux me concentrer sur ce qu'il dit, plutôt que sur ce qui se passe dans cette foutue cervelle. « Oh si crois-moi, j'imagine bien combien tout ça doit être frustrant au final. Par contre effectivement c'est étrange ces flash aussi rapidement. Peut-être qu'ils n'ont pas pris en compte ton besoin de savoir et que tes souvenirs n'ont pas disparu, qu'ils sont juste bloqué et que ton désir de savoir pousse les barrières qui ont été mis en place pour que tu te souviennes. » Je souris doucement. « Enfin ce n'est qu'une théorie. »

Mais d'où je la sors moi cette théorie ? Je ne me souviens pas d'avoir fait des recherches sur le surnaturel ou autre et pourtant, c'est comme si je le savais. Hummm, étrange. Bref, je me concentre de nouveau, espérant que la suite de la conversation m'obligera à penser à autre chose. Bien évidemment, nous parlons désormais de ma famille et du fait qu'il est possible que ce ne soit pas ma véritable famille. Cette idée me met sans dessus-dessous. L'idée que mes parents pourraient ne pas être mes parents me donne réellement la nausée. Je ne sais même plus quoi en penser réellement, c'est tellement... étrange. « J'en sais rien. Je trouve que le mensonge dans une famille comme la nôtre est le pire de tout. » Après tout, on ment déjà avec acharnement à notre entourage. On n'hésite pas une seule seconde à raconter bobard sur bobard pour éviter que qui que ce soit ne sache qui nous sommes réellement. Pourquoi finir par se mentir entre nous ? S'il n'était pas mes parents, je pourrais comprendre... à moins qu'il y ait autre chose et qu'ils ne veulent pas que je le découvre. Bon sang, cette idée me fait tourner la tête tellement ça me semble improbable. « Je vais chercher tranquillement et je verrais ce que je trouve. Inutile de s'acharner ou de s'imaginer des choses, tu as raisons. » Par contre me changer les idées, ça risque d'être compliqué. Surtout que ces derniers temps, tout le monde est éloigné de tout le monde. Ça ne me plaît pas, mais finalement la suite que je lâche ne me plaît pas non plus...

Oh merde, je viens de lui avouer que je suis... Que je suis... Recherchée... Super, voilà bien quelque chose qu'il faut balancer dans une conversation. Bien jouée Nell ! T'as vraiment tout juste aujourd’hui. Mais vas-y donc, continue tes conneries ! Dévoile aussi le nom de famille d'origine de ta famille, les endroits où vous avez vécus et surtout, tout ce que vous avez volé... Continue ! Je me mettrais des baffes par moment très sérieusement. Et malgré mes pensées chaotique, je ne peux m'empêcher de rire à sa remarque. « Oh bah tu n'aurais pas vu grand chose mon pauvre, je suis vraiment pas douée en tant qu'artiste. » Oula non, le seul moment où je peux être une artiste c'est quand je me pose devant mes claviers alors...  Cependant, alors que la conversation continue, je sens que tout s'envenime. Je voulais juste.. J'en sais rien, suivre mon instinct. Pour une fois, faire ce que mon cœur voulait et ne pas laisser la raison me raisonner justement. Sauf que voilà, j'ai encore fait une gaffe et alors qu'il se lève, je me rends compte qu'au final, de ce monde, je ne connais rien. Moi, je n'ai eu qu'un frère toute ma vie et rien d'autre. Je n'ai jamais été que la hackeuse de la famille. Et aujourd'hui... je me sens tellement minable qu'une fois que j'ai déposé les affaires, je file me coller dans mon arbre, laissant alors couler doucement mes larmes. Comment ai-je pu être aussi idiote et ne pas penser à ce qu'il ressentirait.

Je suis tellement gourde sérieusement. Mais j'ai tellement peur de tout. De ce monde, de ce qu'il recèle, et de l'intimité. Ça ne m'est jamais arrivé, tout simplement parce que contrairement à mon frère, mon boulot me demande deux fois plus d'investissement. Je ne peux pas oublier que je ne sais rien et je ne peux pas concevoir que ça lui est égal. Je me rends compte que je suis comme une gamine qui ne connaît rien de la vie, pourtant... J'ai vingt-huis ans quand même. Je pose ma tête contre l'une des branches de l'arbre, me sentant encore plus minable qu'avant quand finalement je sens quelqu'un qui monte. Mince, je ne pensais pas qu'il me remarquerait en haut. Je ressens à peine le coup d'épaule et alors que ses mots auraient dû m'apaiser, je me sens encore plus mal qu'avec. J'ai l'impression de lui avait fait mal. Ma voix ne veut pas sortir, ma gorge est définitivement nouée alors qu'il reprend la parole. « Je suis désolée. » Je ne peux pas m'empêcher de le dire. « Je ne sais pas comment réagir et je... » Je secoue la tête doucement. « Toute ma vie, je n'ai vécu que pour ma famille, pour l'entreprise familiale. Aujourd'hui, alors que je peux vivre pour moi, je ne sais pas comment faire. Et je me sens tellement minable de tout. » Je ris de moi. « Je pensais que suivre mon instinct était une bonne idée, mais j'ai réussi à te blesser et ça... ça me fait plus mal que tout le reste. » Même si je ne comprends pas pourquoi. « Je n'y comprends rien et c'est encore pire que tout. Je suis tellement désolée. » Je tourne mon visage pour le regarder, des larmes pleins les yeux. Je suis réellement désolée et je ne sais toujours pas quoi faire pour me calmer ou arranger les choses. Nulle, je suis vraiment nulle.

Le temps, c'est la constante à même de chronométrer ce monde. C'est ainsi que le monde change. Plus le temps passe, plus les mœurs diffèrent et plus les gens évoluent et changent pour ne plus être ce qu'ils étaient. Pourquoi je pense à ça ? Parce que je me rends compte qu'au fond, je ne me laisse jamais le temps. Je vis toujours à dix mille à l'heure, tente de toujours aller plus vite, aller plus loin. Espère avancer avant de finalement reculer, comme si je n'étais pas certaine de m'y prendre comme il faut. Le temps... J'ai l'impression d'en avoir trop ces derniers temps, alors que par moment, j'en manque cruellement. Je me demande ce qui se passerait si j'étais capable de courber le temps, de l'arrêter pour quelques secondes, quelques minutes, histoire de faire en sorte que le monde ne tourne plus et respirer juste un temps. C'est étrange cette sensation et pourtant, alors que je regarde Hayden qui me dit que ma théorie n'est pas si mauvaise et qu'elle pourrait bien être une partie de l'équation. J'aimerais remonter le temps, au moment où on lui a fait ça. L'aider d'une manière plus concrète que par des mots, vide de sens qui n'ont pas réellement leur place ici. J'aimerais tellement faire de chose, que je m'imagine voyager sur le fil du temps, pour l'aider de façon plus concrète. Mais ce n'est pas possible. Moi, je ne suis qu'une humaine basique sans pouvoir, sans aucun don particulier, si ce n'est la capacité à se foutre dans des bordels inextricables dés que possible. Un soupir s'échappe de mes lèvres alors que pendant un instant, j'aurais aimé être plus que celle que je suis. « J'aimerais parfois me dire que je pourrais faire plus si j'étais l'une de ces altérations. »

Après tout, je pourrais l'aider probablement plus concrètement que chercher en vain des informations qui n'ont visiblement pas envie de ressortir au grand jour. En y repensant, je me demande bien si justement je ne pourrais pas fouiller dans quelque chose de plus confidentiel... tiens donc, c'est une bonne idée tout ça. Je souris doucement alors que je retrouve un peu de pêche et d'abricot... Haha, je me fais rire toute seule. T'es débile ma pauvre, ça crains par moment, t'es un cas désespéré. Merci pour tant de sollicitude, ça fait chaud au cœur. Je secoue la tête, je suis vraiment pas toute seule là-dedans et me replonge dans la conversation que je fais quelque peu changer. Je voulais juste... ressentir de nouveau la sensation de son baiser sur mes lèvres, sa chaleur qui s'infiltre doucement sur ma peau. Je ne sais pas pourquoi, mais j'aime beaucoup être dans ses bras, comme si j'y étais à ma place, comme si tout cela était normale en quelque sorte. Mais comment tout ça pourrait être normal alors que je ne le connais à peine ? Alors que je n'y connais rien moi en matière de relation avec les gens, et plus particulièrement avec les hommes. Je me sens tellement gourde que je prends peur et fini par lui demander quelque chose qui le blesse. Je sais bien que je ne suis pas douée, alors pourquoi faut-il que je m'obstine absolument à aller de l'avant et à faire comme si tout était facile et normal ? Je secoue la tête alors que finalement je m'enfuis de nouveau, lui laissant de quoi s'habiller.

Quand je ne vais pas bien, la première chose que je fais, c'est monter dans cet arbre de mon jardin. Il n'est pas très haut et honnêtement, je serais bien en peine de savoir de quel espèce il s'agit, mais il est bien touffu et me permet de me cacher complètement, pour me revigorer, j'y reste un moment, tranquillement sans penser à rien. Les larmes coulent sur mon visage sans que je ne puisse rien y faire. Y-aura-t-il un moment dans ma vie où j'aurais l'impression d'être réellement à ma place ? À part devant mes ordinateurs, je me sens tellement étrangère à ce monde que parfois je me pose des questions. Je secoue la tête alors que je me morfond sur ce que je devrais faire et ce que je ne fais surtout pas. Je finis par l'entendre arriver, comment est-ce qu'il m'a trouvé ? Je n'en sais rien, mais étonnamment, je me sens bien en même temps que de me sentir pitoyable. C'est étrange ce sentiment. Je finis par lui dire ce que je ressens, le laissant me serrer contre lui et soupire doucement de me sentir bien mieux quand il est là tout proche. Sa voix me berce et c'est elle que j'écoute bien plus que ses paroles au fond. « Je n'ai pas réelle passion. J'ai toujours passé mon temps à bosser, pour tout et rien. Je ne sais même pas si autre chose me plairait. » J'ai juste envie de changer, ouais, peut-être. Ou peut-être pas... Honnêtement, je n'en sais rien, je ne sais plus. Je me laisse faire quand il m'embrasse, ressentant réellement quelque chose. C'est comme un coup de foudre, maintenant faut juste que j'arrive à me laisser aller.

Je lui souris doucement à travers les larmes. Contente de le savoir proche de moi et quand je vais pour acquiescer pour redescendre, je le sens chuter. Oh mon dieu. Je me laisse descendre, la tête à l'envers passant tout juste à travers le branchage touffue. « Tu vas bien ? T'as rien de cassé ? » J'imagine que les loups sont plus solide qu'on ne pourrait l'imaginer. Je descend souplement et atterrit sur mes jambes sans le moindre bobo. Bah oui, je suis plutôt souple et du genre chat. « Pardon, j'aurais dû me douter que les loups et les arbres ça ne fait pas bon ménage. À part pour marquer son territoire. » Je souris doucement et lui tend la main pour l'aider à se relever. « Pas trop de bobo ? T'as rien de casser rassure moi ? Nan parce qu'honnêtement, j'y connais rien en premier soin et même si vous guérissez plus vite, j'imagine que ça doit faire mal. » Je tente de le palper pour voir s'il tressaille ou pas avant de me rendre compte de ce que je fais. « Pardon. Je fais encore ce qu'il faut pas. Je suis juste inquiète. Je veux voir si tu vas bien. » Je le regarde dans les yeux, cherchant une réponse à une question que je sais ne pas avoir posé, sans réellement savoir ce qu'est cette question. Pourtant, plus je me perds dans son regard et plus j'ai l'impression d'avoir la réponse.

Il a raison et en même temps je ne suis pas tout à fait d'accord avec lui sur ce point. « Hayden... » Je m'arrête un instant et reprends doucement, peu importe ce que la suite nous réserve, j'ai le sentiment de pouvoir être honnête avec lui, alors faisons confiance à cet instant. « Je n'ai rien d'une citoyenne à l'abri de quoi que ce soit. Je suis une voleuse, une hackeuse. Même si j'étais une altération la réalité serait la même pour moi. De plus je ne suis arrivée ici qu'il y a peu, personne ne me connaît, je ne suis pas recensé dans la liste des altérations. » Et puis bon, rien que le business familiale pourrait me causer plus de souci que le fait d'être une de ces altérations alors franchement. « De plus, je doute que les humains lambda de Brisol soient tous d'accord avec toi sur le fait d'être à l'abri. Il y a quand même des aberrations purement sauvage dans les rues. Je ne parle pas de toi hein. » Parce qu'il n'a rien du type violent complètement sous pression qui la laisse exploser la nuit. « Mais tout le monde n'est pas aussi gentil et doux que toi. J'en ai parfaitement conscience. Tout comme il existe des humains cruels et d'autres doux. C'est le fondement même de notre communauté. Il faut des gens calmes et paisibles pour que d'autres puissent laisser sortir leur côté démoniaque. C'est ainsi. » Je m'emballe encore dans mes explications. D'un autre côté c'est vrai, c'est toujours ce combat constant entre le bien et le mal. D'un côté les gens sympas, de l'autre ceux qui veulent laisser exploser leur colère. C'est ainsi qu'est le monde de toute façon. Enfin c'est ainsi que je l'ai vu toute ma vie. Je ne me suis pas trompée quand même ?

Je ne le pense pas. Enfin d'un autre côté, peut-être que si, je remarque quand même que ma vision du monde est plus où moins tronqué et qu'elle n'est pas tout à fait conforme à ce qui devrait être. La preuve, je ne sais même pas réagir correctement face à un homme. Alors le reste hein ! Je secoue la tête pour chasser ces idées qui commencent à sinuer dans ma tête. Rien de mieux pour déprimer que de ce se remettre en question. Je finis quand même par reprendre. « Tu sais, je n'ai pas envie de changer, je me dis juste qu'un pouvoir cool pourrait m'aider. » Mais d'un autre côté, je me dis que je pourrais être plus utile, aux autres. Hum... Changeons de sujet, parce que sinon je vais commencer par penser des âneries et on est pas sortie de l'auberge avec tout ce qui se passe dans ce cerveau de lampion amorphe dont la bougie se serait écoulé sur les côtés et qui aurait fini par griller... On fini dans cet arbre, à parler d'autre chose. Je comprends qu'il tente tant bien que mal de me faire changer et je l'en remercie pour ça. Je veux apprendre. « D'accord. Mais il va falloir qu'on se coordonne correctement. Une affaire peut tomber à tout moment, je m'en voudrais de te poser un lapin. Avec ma famille on ne sait jamais. » Je souris doucement à travers les larmes. Est-ce que je devrais mettre quelque chose en particulier ? Ou alors il n'y a rien à mettre de spécial. Est-ce que je dois apporter quelque chose ? Bon sang, je n'y connais tellement rien. Je préfère cependant ne rien dire, surtout alors que je vois Hayden chuter. J'utilise toute ma souplesse pour aller descendre rapidement et sans danger et je lui demande s'il n'a rien de cassé.

Sa phrase me fait ouvrir grand les yeux. « Tu as replacé ton bras. ? » Je le regarde avec un air désaprobateur. « Franchement Hayden, c'est pas sérieux, un bras cassé c'est pas rien ! » Et je repense au fait qu'il soit un lycan, qu'il guérit plus vite. Pas d'hôpital... Et surtout remettre les os en place rapidement avant que ça ne se ressoude... « Ah bon tu marques pas ton territoire toi ? » J'ajoute taquine. « Et moi qui pensais ... » Je laisse volontairement ma phrase en suspend et souris doucement. « D'accord la prochaine fois que je veux me planquer, je tenterais des branches plus en bas et où tu n'auras pas forcément besoin de monter. » C'est amusant de voir qu'il est plutôt chien et moi chat. Je finis cependant par remarquer que je suis entrain de le palper pour voir s'il n'a rien de casser et je me souviens de la dernière fois. Je commence un paniquer un instant, tentant de retirer mes mains. Il me les attrape avec douceur et sa voix calme instantanément ma peur. « Oui, j'ai ça, je vais te le chercher. C'est mieux si tu restes ici. » Je le laisse là et cours rapidement chercher du bandage ainsi qu'une écharpe pour son bras, le temps que ça se remette. Je ramène tout ça. « Vas-y soulève ton tee-shirt. Mon frère a souvent tendance à se blesser pour tout et rien. Un vrai casse-cou. J'ai appris à lui bander les côtes dés le départ de notre entraînement. » Je le laisse soulever son tee-shirt et commence à serrer correctement les bandes pour soutenir ses côtes le temps qu'elles guérissent. « Euh.. tu veux manger quelque chose ? Ou, je sais pas, discuter, me poser des questions. Bon sang je suis nulle pour ce genre de truc. Je vais te ramener dans le salon déjà ce sera pas si mal et ensuite on avisera hein. » Je le soutiens autant que je peux en l'emmenant dans le salon. La suite on verra ça tous les deux.