Invité
| Sujet: Lucy * Les livres ont-ils le goût du sang? Dim 2 Juil - 17:22 | |
| Lucy Berkeley Avatar: Jenna Coleman Vampires * Rise and fall Statut:Détenue au Ribcage, cobaye volontaire en attente du Rituel
Âge: 25 ans en apparence, 53 en réalité
Métier: Bibliothécaire (on ne change pas ses passions!)
Lieu de naissance:Oxford
Don: Mon rire peut-il être un don?
Particularité:Pas certaine d'en posséder une!
Opinions: Étrangement, à mes yeux, la Révélation fut un soulagement. Oh, je ne l'ai pas crié sur tout les toits. Mais, quand elle arriva, au tout début, tout du moins, elle me sembla être également une forme de libération. Vivre dans l'obscurité est déjà bien assez compliqué comme ça. Alors, vivre en plus dans le mensonge... Bref! Mais quand j'ai vu ce que le gouvernement avait mis en place comme dispositions... Je n'ai plus été aussi ravie. Nous parquer comme des animaux, faire de nous des rebuts de l'humanité... Dans des ghettos dignes des pires heures de l'Histoire de cette Terre. Au début, j'ai eu envie de me révolter. Mais cela n'a servi à rien, je l'ai vite comprit. Nous n'étions pas de poids face à eux... Ma seule volonté étant de mettre tout le monde sur un pied d'égalité, j'ai voulu me faire porte-parole des Aberrations, comme ils nous appellent (je déteste ce nom). J'ai vite comprit que pour me faire entendre, que pour ma voix porte, il fallait que je fasse un geste de bonne volonté. D'où ma signature pour me porter volontaire comme cobaye avant de subir un jour prochain le Rituel. Je ne supporte pas qu'on nous regarde comme des monstres... Cela me dégoûte, me donne envie de vomir. En fait, je veux montrer au monde que nous ne sommes pas des monstres. Et que parfois, les monstres sont ceux qui se considèrent comme normaux. Bref... Je me retrouve prise entre deux feux, essayant de concilier ma nature, l'importance du clan, de ma famille de sang et celle de faire acte de conciliation avec ceux qui désirent me voir brûlée vive au soleil.
Révèle-toimon caractère n'est pas très difficile à définir, qu'on se le dise. Je suis quelqu'un de simple, qui aime les plaisirs simples. Je l'étais avant, je le suis toujours et le serai jusqu'à ma mort. Pour me combler, il suffit de me mettre un bon livre entre les mains et je serai la plus heureuse des femmes. Puisque j'ai aujourd'hui l'éternité à ma portée, j'espère bien pouvoir finir la liste interminable et perpétuellement rallongée de livres que j'entends bien lire un jour. Mais même l'éternité risque d'être trop courte, puisque comme l'infini, elle ne cesse de s'épandre et s'étendre! Enfin... ça ne sera peut-être plus le cas très longtemps...
J'ai toujours été quelqu'un de généreux, cela pouvait même tourner à la bêtise, je dois l'avouer. La preuve en est que je suis morte à cause de cette générosité. Enfin morte, j'ai été transformée. Moi qui était un véritable oiseau de jour, je peux vous dire que cela n'a pas été évident que de fuir le soleil. Non pas que j'aimais passer des heures allongée sur la plage, le cancer, on connaissait déjà dans les années 80... Mais j'aimais demeurer dehors, marcher, nager... Profiter du jour jusqu'à ses dernières secondes. Maintenant, je le regarde de loin, j'en profite en photos... Savoure les descriptions des couchers et levers de soleil dans les romans.
En parlant de savourer, en vraie épicurienne, j'ai toujours aimer manger. Pas en allant jusqu'à une gourmandise exacerbée, non, ça je l'ai gardé pour mes premiers jours de vampire et je peux vous dire que ça a été une véritable boucherie, mais nous y reviendrons! Par contre, j'ai toujours apprécié la bonne chair, surtout les desserts. Encore aujourd'hui, bien que les quantités s'en trouvent limitées de par ma nature, je ne peux résister à une part de gâteau au chocolat. Pendant quelques temps, j'ai aussi tenté de dompter ma soif grâce à l'alcool... Mais j'ai jamais vraiment aimé ça. Du coup... J'ai préféré m'en remettre à la volonté de fer qui a toujours été mienne. Aujourd'hui, c'est avec une fierté certaine que je peux annoncer n'avoir tué aucun être humain depuis plus de 15 ans
Bien évidemment, je ne suis pas non plus la perfection faite femme, et quelques défauts m'habitent, comme tout à chacun. Le pire est très certainement ma capacité à bouder ouvertement pendant des heures, voire des jours. Pourtant, je ne suis pas rancunière... Pas lorsque ça me touche directement du moins. Blessez-moi, même simplement verbalement et je vais vous ignorer royalement après être entrée dans une colère noire... Mais revenez vers moi en ayant besoin d'aide et je accueillerai à bras ouverts. Par contre, faites du mal à quelqu'un que j'aime, ou même simplement à un innocent... Et vous libérerez la bête! Dents acérées, je vous sauterai à la gorge et pour un peu, je pourrais bien ne plus avoir quinze années "d’abstinence" derrière moi! Je suis loin d'être insensible et beaucoup plus dangereuse que je semble l'être au premier abord... Vous voilà prévenus! .
Confie-toi
Je suis née le jour de la mort de JFK... Un bébé venu au monde un jour sanglant. Pendant toute mon enfance, on me l'a rappelé... "Ah, oui... C'était le jour de la mort du président." Pauvre Kennedy, je ne savais même pas qui il était, j'étais bien trop jeune pour comprendre quoi que ce soit à la politique, et la mort était pour moi aussi abstraite qu'une peinture de Picasso... Peintre qui m'a faite faire des cauchemars pendant longtemps, soit dit en passant.
Toutefois, je ne vais pas vous ennuyer avec une enfance et une adolescence terriblement banales. Petite fille modèle mais à tendance Comtesse de Ségur à certains moments... Un peu turbulente, comme toutes les petites filles. J'ai adoré sauter à pieds joints dans une flaque d'eau en jolie petite robe, j'ai adoré me faufiler dans les bois et revenir toute crottée... Bref... Et en tant adolescente, j'ai fait une jolie petite crise dans les années 70. J'ai fumé et mis en application le principe Peace and Love dès l'âge de 15 ans. Puis je me suis calmée. Et à 17 ans, diplôme en poche, je suis entrée à Oxford en cursus de littérature. Je savais déjà ce que je voulais, mon avenir était tout tracé. Travailler dans une petite bibliothèque, ouvrir un jour ma librairie et peut-être publier le roman trottant dans ma tête depuis déjà quelque temps... Et tomber amoureuse!
Tout alla parfaitement pendant un bon bout de temps. Je tombai même amoureuse, éperdument amoureuse, d'un gentil étudiant en médecine, prénommé David. A l'âge de 23 ans, je trouvai un emploi dans une bibliothèque, comme je l'avais planifié. L'année d'après, mon petit ami me demanda en mariage, ce que j'acceptai.. Et quelques mois plus tard, après que mon fiancé ai décroché son diplôme et prêté le serment Hippocrate, nous nous mîmes en route pour préparer le mariage.
C'est d'ailleurs l'occasion de vous parler de mes parents, Liz et Mark Berkeley. Ils m'ont supportée et soutenue tout au long de ma vie. Ce fut donc avec joie qu'ils apprirent mon futur mariage. Et que maman déploya toute son énergie pour m'aider à organiser le plus beau jour de ma vie. Des gens merveilleux mes parents... Il m'arrive parfois de ressentir une grande tristesse en pensant à la douleur que ma "mort" a provoquée pour eux... Je ne les ai jamais revus... Je suis navrée d'avoir du leur infliger ça. Mais je n'ai pas pu y échapper... Comment aurais-je pu?
Que c'est-il passé d'ailleurs? C'était en 1988, en décembre... Je m'en souviens comme si c'était hier malgré de grands morceaux teintés d'amnésie. J'étais avec mon fiancé, à Londres, j'avais trouvé ma robe de mariée l'après-midi même et nous sortions d'un petit restaurant italien, sous une pluie fine et glacée. Nous cherchions notre voiture quand un junkie s'est approché de nous, réclamant du feu. Nous aurions du l'ignorer, comme on nous préconise de le faire, mais je lui ai parlé d'un air triste. Nous n'en n'avions pas, ne fumions pas... Chose à ne pas dire, même poliment! Il est alors entré dans une rage folle, cherchant à me sauter dessus avec un couteau à cran d'arrêt... David s'interposa... Et en une fraction de seconde, toute mon histoire, tout mon avenir, s'écroula, oui... En une fraction de seconde... Mon futur mari... Était mort!
La colère et la douleur, la culpabilité aussi, qui s'emparèrent tout à coup de moi, une sorte de crise de folie, me poussèrent à me jeter à corps perdu sur son agresseur hébété... M'ignorant, il s'était mis à chercher sur le corps sans vie de mon futur époux le briquet tant désiré. Et moi, je plongeai sur lui en hurlant dans la nuit de Londres. Si j'avais été capable de lui arracher le coeur à main nue, je l'aurais fait... Mais ma volonté libérée de toute inhibition, portée par la tristesse et un besoin soudain de vengeance, ne pouvait pourtant lui faire grand mal, mes coups n'étaient que broutilles... Et lorsqu'il se retourna, le regard perdu et désolé de ne pas avoir trouvé ce qu'il cherchait, son couteau ne mit pas longtemps pour trouver le chemin de mon propre corps.
"Stupide..." Voilà ce que mon esprit brisé m'envoya tandis que mon corps blessé s'en allait rejoindre celui de David sur le trottoir. Mais qui était stupide? Le junkie? Ou moi?
La suite ne fut qu'une succession d'images floues et sans valeur réelle... Ou plutôt, leur valeur ne m'est apparue que bien après, plusieurs jours, en fait... Un homme sortit de l'ombre, ni très imposant, ni très menaçant. Il s'approcha du drogué qui s'était fait un devoir de trouver ce qu'il cherchait dans mon sac à main à présent tâché de sang. Mes gémissements ne l'empêchait pas de m'ignorer royalement à nouveau... Il ne vit pas l'individu à capuche se glisser dans son dos... C'est à peine si il sentit les crocs longs et luisants du vampire pénétrer dans son cou. Il se retrouva bien vite pendant bêtement au bout des bras du petit brun aux dents acérées. Dans ma demie conscience, je vis toute la scène dans un flou artistique terrifiant et magnifique à la fois... La vengeance était mienne par l'intermédiaire de cet inconnu... Ma vie s'en finirait donc dans un sentiment d'accomplissement, tempéré par la douleur morale aussi bien que physique d'avoir provoqué la mort de celui que j'aimais.
Je la sentais d'ailleurs, cette vie me quitter... Mais n'y voyais plus vraiment de problème. David n'était plus... Que ferais-je sur terre sans lui à mes côtés? Pourtant... Le vampire, dont j'ignorais la nature à cet instant, se glissa près de moi. Ses dents, à la lumière du réverbère, ressemblèrent à des diamants. Il vint tout près de mon visage et murmura des mots dont j'ai aujourd'hui oublié le sens. Pourtant, ils me poussèrent accepter la proposition qu'il venait de susurrer à mon oreille... Était-ce folie que de d'accepter une vie sans David? Une vie de monstre? Mais ce monstre venait de me sauver et d'assouvir ma vengeance. Je ne le voyais pas comme un monstre mais comme un ange gardien... Mon ange gardien!
Je le laissai donc prendre ce qui me restait de vie humaine, je le laissai me plonger dans l'obscurité des nuits sans fin, loin du soleil, loin de ma vie... Le reste, je ne m'en souviens plus... Je nageai entre deux eaux, entre deux mondes, sans mémoire ni conscience réelle... Et je m’éveillai enfin, loin de tout ce que j'avais connu. Une faim terrible me tiraillait, la colère avait disparu, la tristesse aussi... Ne comptait plus que le fait d'apaiser mon corps... Je hurlai, me débâtis contre moi-même... Quand un homme entra dans la pièce où je me trouvai. Je lui sautai dessus de toutes mes "faibles" forces. Elles me semblaient faibles, cependant, elles ne l'étaient pas, elles ne le seraient plus jamais.
Cependant, l'homme me présenta un être humain, un grand beau gaillard d'au moins 20cm de plus que moi... Oui, je n'ai jamais été grande. Il semblait terrifié de me voir, je le trouvai juste... A mon goût! Et quand je dis à mon goût, je veux dire terriblement appétissant, au sens propre du terme. Je l'ai savouré jusqu'à la dernière goutte, sentant revenir en moi l'énergie épuisée par ce qu'avait été ma transformation, qui venait de durer plusieurs jours
Je ne comprenais rien, tout n'était qu'un vaste océan d’incongruité et d'angoisse, maintenant que je venais de me rassasier auprès d'un jeune homme à peine plus âgé que moi. J'avais aimé plus que de raison le goût du sang, j'avais dévoré jusqu'à plus soif - faux, j'avais encore un peu soif! - un pauvre garçon dont je ne savais rien... Et j'étais dans un endroit inconnu, face à un inconnu. Aux dents extrêmement longues... Tout comme les miennes, d'ailleurs! Je me sentais étrangement bizarre, moi-même sans l'être, incapable de contrôler mes émotions et mes envies... Jusqu'à ce que des bribes de souvenirs de la nuit de ma transformation me parviennent, lointaines et sanglantes. J'étais morte! Étais-je en Enfer dans ce cas? Où était David? Il était mort, je le savais, alors où était-il? Surement au Paradis...
Non, il n'en était rien, rien de tout cela n'était l'Enfer, ni le Paradis, c'était le monde que j'avais connu, mais je n'étais plus celle que j'avais connu, plus tout à fait... J'étais une créature des ombres, de la nuit... Un vampire. Oui, j'avais voulu ce qui était en train de m'arriver. Mais avec le recul et l'estomac plein, je ne le voulais plus autant. Je n'avais eu que peu de temps pour me décider, l'avais-je même réellement fait? Entre la mort et une autre vie, que choisit-on?
Pourtant, je savais, sentais, qu'il n'y avait plus de retour possible... Alors, lâchant le corps de mon premier repas, je me recroquevillais dans un coin de la pièce, fuyant le plus possible l'homme, l'inconnu aux dents longues. J'avais envie de hurler, de crier, de... Mais rien ne sortait de ma bouche. J'étais prisonnière de ma nouvelle existence, sans vraiment savoir ce qu'elle était, elle me dégoutait mais je ne pouvais la renier...
C'est alors que le vampire s'approcha de moi... Et se montra d'un réconfort tel que je perdis toute appréhension. Pourquoi aurais-je eu peur de lui d'ailleurs? N'étions nous pas du même monde à présent? Au fait... Était-il celui qui m'avait transformée? Je n'aurais pu l'affirmer, je l'avais vu tellement peu de temps avant de perdre connaissance, et de manière si floue... Cela ne changea rien au fait que cet homme se montra patient, poli et plein de compréhension. Il confirma toutes les réponses à mes questions, donna un nom à ma nouvelle nature, me guida... Me rassura aussi, sur mes envies si profondes, sur mes nouveaux besoins, mon instinct tellement développé que cela en devenait effrayant. Je n'étais pas une bête, je ne le voulais pas... Mais j'avais faim et envie de chasser, de trouver un humain, de le boire jusqu'à assouvir enfin cette soif, intense, profonde.
La présence de mon aîné, qui n'était pas mon créateur comme il me l'expliqua, me permit de prendre sur moi et d'accepter ma nature. J'en voulais à celui qui m'avait transformée de ne pas s'être présenté. Il m'avait abandonné aux portes d'Eden's Manor sans plus de cérémonie. J'aurais pourtant voulu lui parler, voulu le remercier, non pas tant pour ma métamorphose que pour la justice qu'il avait rendu... S'il s'agissait bien de justice. Je ne pouvais vraiment le définir. David me manquait... Mais mes nuits étant tellement enivrante, féroces, j'arrivai à supporter sa mort... J'avais tant à apprendre, tant à affronter... Devoir faire face à une nouvelle personnalité n'était pas facile!
Par chance, l'homme, prénommé Angus, ne me quitta pas d'une semelle, il affronta à mes côtés ma rage de vivre, ma colère, ma tristesse et mon instinct nouvellement réveillé. Pendant des mois, puis des années, je me montrai volontaire mais terriblement faible et fragile, ne parvenant à pas à résister, tuant à coup sur celui que je mordais. Je m'en voulais à chaque fois mais je devenais un véritable animal sauvage chaque nuit.
Pourtant, avec le temps... Et au bout de sept longues années, je parvins à trouver un équilibre, à me contrôler, ne plus tuer à coup sur, savourer et non pus dévorer. Par contre... En même temps m'assaillit une dépression profonde, telle que je n'en avais jamais connu. La mort de David, l'éloignement de mes parents, ce qu'ils pensaient qui m'était arrivé, tout cela me revenait en pleine face. Ce fut donc une nouvelle épreuve qui pendant deux ans m'assaillit et me détruisit plus que la transformation. Heureusement, le clan était une famille bien plus qu'il était possible pour moi de l'imaginer. Je pus me reposer sur eux, je pus retrouver goût à la vie... Je commençai alors réellement ma nouvelle existence. Lentement mais surement, je commençai à quitter Eden... Toujours accompagnée d'Angus, dans les premiers temps. Arrivée à cette étape importante de ma renaissance, la faim n'était plus un tiraillement sans fin, la tristesse n'était plus un poids brisant chacun de mes pas, bien que jamais je n'oublierais mon fiancé. Deux choses me faisaient cependant encore mal... Premièrement, l’obscurité! Le soleil me manquait! J'observai des photos, regardai la télé, mais cela demeurait dur que de ne vivre que la nuit. Et la nourriture humaine me manquait, maintenant que le sang ne m'était plus si... Appétant! Mais, ô joie, je découvris qu'il m'était possible de manger des plats "normaux. En petite quantité, certes, mais je pouvais savourer un gâteau au chocolat ou des pâtes au formage! Grâce au retour de ces saveurs, la vie en reprit elle aussi, de la saveur!
Pendant un temps, je travaillai bénévolement pour la bibliothèque d'Eden, retrouvant mes marques et le plaisir de manipuler des livres.
Au début des années 2000, je me sentis apte à quitter Eden seule, non pas pour le fuir mais pour me retrouver. Mon clan était ma famille à présent, jamais je ne m'en éloignerais, il avait été bien trop important pour moi, Angus en tête! J'avais cependant besoin de changement, d'une vie... D'être à nouveau moi! La fille qui aimait les livres! Car les vampires ne sont pas des incultes, loin de là! J'aime toujours autant lire, quoi que cela ne se fasse pas plus vite maintenant que je suis "améliorée", malheureusement.
Je trouvai un emploi, un vrai, comme avant, dans une bibliothèque... De nuit, certes, mais cela ne changeait pas grand chose à mon métier. Pendant un temps, je me contentai de ce travail, revenant plusieurs fois par semaines au manoir, donnant des coups de mains avec plaisir et une envie croissante. Le caractère de celle que j'avais été avant ma transformation revenait réellement. La jeune femme enjouée et généreuse était de retour, bien loin des images de femmes vampires, fatales et dangereuses. Je ne tuai plus, d'ailleurs, savourant le sang d'humains généreux avec délice et parcimonie, pour notre bonheur à tous.
Puis un jour - ou peut-être une nuit - alors que je me trouvai au manoir, Angus vint me voir. C'était mon jour de congé à la bibliothèque et je venais rendre visite, de manière tout à fait banale... Il se trouva avoir besoin d'aide face à un nouveau-né borné. Refusant bec et ongles sa nouvelle nature, il se faisait du mal... Après avoir bu son premier sang, il avait refusé et rejeté son côté vampire. Étonnement, il supportait sa souffrance en silence mais refusait de s'alimenter depuis plus d'une journée. Sa force de caractère était telle qu'il m'impressionnait. Il était cependant inimaginable qu'on le laisse mourir de faim par sa propre volonté. Angus me poussa à aller lui parler... Ce que je fis, un bol de sang à la main. L'humain qui l'avait fourni était un donneur volontaire, comme il en existait plus que je ne l'aurais imaginé. J'expliquai cela au nouveau vampire, lui assurant que personne ne trouverait la mort dans l'histoire... A part lui en continuant à se montrer aussi têtu. Oh, au fond de moi, je l'admirai, moi qui avait semé tant de corps pendant sept longues années. Lui était tout jeune et pourtant parvenait à supporter sa faim. A ses risques et périls, certes, mais cela se faisait tout de même! Cependant, à force de discussion, il finit par s'emparer du bol et le vida. A le voir, à l'entendre grogner de plaisir, je savais que là était ce dont il avait besoin. Je savais qu'après tant de temps, s'il s'était retrouvé dehors, il aurait fait un carnage involontaire... Mais là, dans sa chambre à Eden, il s'était montré très calme.
Très vite, ce jeune homme, John, pu quitter Eden... En à peine deux ans, il retrouva pratiquement sa vie d'avant. Et moi, je savais que j'avais trouvé là plus que ma passion pour les livres, ma vocation. Aider les nouveaux-nés était à l'évidence en moi, lié à cet instinct maternel que je ne pourrais jamais pleinement assouvir. Ainsi, je devins un guide, tout comme Angus l'avait été à mon arrivée à Eden, tout en conservant ma place à la bibliothèque de Réversa, bien évidemment.
Une vie bien tranquille, bien organisée, sans bain de sang, un comble pour un vampire! J'aurais pu croire sans grande difficulté que cela durerait toujours... Je n'avais pas d'opposé, peut-être que je n'en cherchais pas vraiment, en fait... Mais supposait que cela se ferait naturellement un jour. Je n'étais pas au fait de tout ce qui se passait dans les hautes sphères, je n'étais pas une menace réelle, juste une petite employée. Pourtant... Beaucoup de choses couvaient!
Et lorsque les Anges prirent le pouvoir, que tout parti à veau-l'eau, ce fut pour moi une surprise nimbée d'une crainte sans nom, pas tant pour moi que pour mes amis, ma famille, tous ceux et celles qui m'étaient proches ou moins proches mais qui comptaient dans mon coeur. Car malgré ma nature, je n'avais jamais ressentie d'aversion envers les autres races. J'avais des connaissances parmi les lycans, parmi les humains, des amis même... Et moi qui n'avais que rarement ressentie une telle frénésie, je me trouvai submergée par l'effroi d'une telle vision du monde.
Je tentai de faire profil bas, je n'étais pas de celles qui se mettent en avant, non, cela n'était pas mon genre du tout. Mais ces drames, ces moments sanglants, la mort d'Angus... Que je considérais comme mon maître... Tout cela finit par me donner envie d'y mettre du mien. La fermeture d'Eden me plongea dans une grande tristesse, la création de Mithra me redonna espoir... Mais les événements actuels me plongent vraiment dans un perplexité de plus en plus grand...! Quel avenir pour notre monde, maintenant?
Quel avenir? Je ne m'attendais en tout cas pas à celui qui est le nôtre à présent. Je me souviendrai toujours du jour où a eu lieu la Révélation. Je me trouvai à Eden. Tout se passa très vite... Ma volonté première fut de protéger les jeunes vampires, près à tout pour assouvir leur besoin de liberté. J'aurais moi-même pu dévorer bien des humains lorsqu'ils virent m'acculer pour me jeter dans la prison de Reversa avec tous mes frères. Que je me montre docile ou conciliante n'y changea rien... Au contraire, plus de coups plurent sur moi du fait de ma tranquillité. Oh regardez, la vampire qui ne mord pas...
Puis ce fut la ghettoïsation. Nous nous retrouvâmes pris au piège, enfermés, parqués, surveillés et menacés. Mon coeur aurait manqué de bien nombreux battements s'il ne s'était pas arrêté plus de 25 ans avant. La colère s'emparait de moi bien souvent mais je me retenait de faire quoi que ce soit de bête, tentant d'empêcher aussi ma famille de faire des bêtises.
Puis l'idée me vint tandis que la Révélation ébranlait le monde depuis quelques temps déjà... Je pouvais faire quelque chose! Je pouvais parler au monde au nom des miens! Je pouvais leur montrer que nous n'étions pas des bêtes assoiffées de bains de sang. Et pour ce faire, je devais faire preuve de bonne volonté! Montrer que je n'étais pas le monstre que tout le monde pensait! Je ne l'avais pas été en tant qu'humaine, je ne le serais pas plus en tant que vampire!
C'est pourquoi je décidai de démontrer ma bonne volonté et mon côté "humain" en offrant de devenir cobaye volontaire auprès des scientifiques. Jamais sans trahir ou mettre un des miens au centre de mes décisions, j'acceptai de vivre des heures, des journées d'expériences parfois dévalorisantes, parfois douloureuses, parfois même avilissantes, toujours en me disant que c'était pour le bien des miens, pour prouver que nous étions pas des dangers ambulants. Pour tenter de m'exprimer en leur nom!
Un peu plus tard, on me proposa de signer de mon propre chef l'acceptation du Rituel. Je dois reconnaître que même avant la Révélation, j'y avais songé. Sans jamais vraiment en parler, sans jamais vraiment accepter cette idée d'ailleurs. Mais oui... Parfois, dans mes rêves, je me voyais comme le monstre que je ne voulais pas être, emplie d'une rage que je refusais. L'humanité me manquais qui plus est... Le soleil, sa chaleur et même le fait qu'on me regarde sans crainte... Et l'envie d'être mère, moi qui n'avait jamais transformé qui que ce soit en vampire... Alors pourquoi ne pas signer, n'est-ce pas? Pourtant, au fond de moi, cette signature me rebutait autant qu'elle m'attirait. Cependant... Je voyais dans cette griffe sur ce petit bout de papier le moyen le plus frappant de montrer que j'étais prête à tout sacrifier pour démontrer que ma communauté n'était pas aussi monstrueuse qu'on le pensait! Comme dans toute famille, il y avait les brebis galeuses... Mais la plupart étaient conscient de leur nature, stables et équilibrés.
Et... parfois, je me regarde dans le miroir... Et je m'attrape les cheveux en criant. Ne suis-je pas en train de faire la bêtise du siècle? Ne suis-je pas en train de faire plus de mal que de bien? J'ai conscience que bon nombre des miens pensent que je suis dérangée, que je n'ai plus toute ma tête, certains voient même en moi une menace ou une honte pour notre communauté. Le fait est que parfois, je ne sais plus très bien où j'en suis ni où je vais... Pourtant, je continue sur la ligne droite que je me suis tracée! Parce que mon avenir ne sera peut-être pas éternel mais j'espère au moins que mon souvenir demeurera dans les mémoires comme celui d'une femme qui n'a pas hésité à tout donner pour les siens! Je ne désires pas être vue en martyre, j'espère même dans les tréfonds de mon âme qu'on dit morte depuis longtemps, que je n'aurai pas à passer par le Rituel, que quelqu'un en décidera autrement. Quelqu'un de haut placé... Ou une bonne âme qui sait... Quelqu'un dont l'intelligence du coeur primera. En fait ce dont je rêve c'est d'un peu du Peace and Love de ma jeunesse. Cependant pour l'instant, je rêve surtout de retrouver un bon livre entre les mains ou une bouchée de brownie au chocolat sur la langue... Car la vie au ghetto n'en est pas une qu'on se le dise... Même quand on est déjà mort depuis aussi longtemps que moi!
Hors-jeuPseudo et âge: Missfantasy, 32 ans et toutes ses dents ou presque!
Comment as-tu connu le forum? Je suis arrivée sur Rerversa quelques semaines avant sa fermeture!
Qu'est-ce qui t'a convaincu de t'inscrire? J'étais sur Réversa, j'ai pas eu le temps de développer mon perso, l'ambiance y était bonne bien que je n'ai pas eu le temps de rencontrer tout le monde... Bref! C'était normal! Le plus étonnant, c'est que j'ai mis autant de temps à m'inscrire, mais bon, l'IRL est parfois (et l'est encore pour moi ^^) pas toujours simple!
Depuis combien de temps fais-tu du RP? 3 ou 4 ans maintenant
Fréquence de connexion:Une ou deux fois par semaine (je préfère voir petit et vous donner le plaisir (si c'en est un ^^) de me voir là plus souvent!
Un commentaire?Comme promis, me revoilà!
Dernière édition par Lucy Berkeley le Lun 3 Juil - 17:17, édité 8 fois |
|