Christopher D. Ferrell

Qu’est-ce que je peut dire sur moi ? Depuis le kidnapping (oui s’en est un), je suis devenu froid envers ceux qui ne cherchent pas à comprendre et qui ne donne libre court qu’à leur peur, mais je ne leur veux aucun mal. L’ignorance ses faiblesses, après tout.
Évidemment, je déteste la CAA pour avoir éliminé ce que j’avais comme famille et m’avoir trainé de force jusqu’à Bristol. Et ma haine ne s’étend pas qu’à la CAA, mais au gouvernement britannique. Dire que je vouais un confiance sans limite en la constitution canadienne et la couronne commune aux Royaumes du Commonwealth of Nations, les choses ont bien changé. Il ne faudrait pas que je tombe sur un membre de la famille royale.
Mais ça, ce ne sont que mes frustrations. En réalité, je suis plus calme que ça. Et j’essaie constamment de conserver l’équilibre, autant dans mes sentiments que dans mes actions. Je ne souhaite pas voir un Lycan ou un vampire tuer un humain, mais je crois que nous devrions être libre, et non derrière ces murs de béton qui coupent mes semblables du reste du monde.
Oui, je me rebelle contre cette injustice que la couronne a créée. Si je ne m’indigne pas, qui le fera ? Mais je ne crois pas y arriver seul, j’ai besoin d’aide. Et je sais où en trouver, mais comment persuader ceux-ci de sortir de cette prison qu’est devenu Réversa – maintenant Ribcage – et prendre part à ce combat qui risque de nous coûter la vie ? Surtout : qui sera prêt à se sacrifier pour le bien être des autres ? Qui sera prêt à donner sa vie pour sauver notre espèce et les vampires ? Qui voudra offrir sa vie à la cause des Aberrations et des Altérations ?
J’en connais un : moi. Et d’autres suivront mon exemple, j’en suis certai
Je n’ai pas peur de ce que cela va me coûter, j’ai déjà tout perdu.

Je dois avouer : ma propre histoire commence avant ma naissance, à Réversa. Même si cela semble impossible, il semblerait qu’avant que la ville ne connaisse la quarantaine, certains Nocturnes aient réussi à s’échapper et immigrer vers d’autres pays. Un d’entre eux, un Lycanthrope, est arrivé à Toronto, au Canada, nouvellement indépendant du parlement britannique par l’acte de l’Amérique du nord britannique (1867). Dans sa rage, cet homme, devenu à moitié loup, contamina plusieurs personnes par la lycanthropie. L’une de ses victimes (ou victimes des victimes) était Rolland Dubé, un habitant de Montréal qui l’avait transmit à sa propre petite famille. Pourquoi ne l’avais-je pas su avant ?
J’y viens. Mais avant, mon histoire. Je suis né à Westmount, un arrondissement de Montréal. Si je n’ai pas un nom francophone, c’est à cause de mon père, originaire de Colombie-Britanique. Donc, j’ai grandi dans cet grande ville qu’est Montréal, visitant surtout les quartiers anglophones et fréquentant les établissements scolaires anglais, mais j’ai quand même appris le français, même si l’accent et le vocabulaire me rendraient incompréhensible à Paris. J’avais aussi appris quelques arts martiaux, le Jyu-jitsu.
C’est lors de la dernière année du secondaire que je l’ai rencontrée : Maude. Je partageais plusieurs cours avec elle (math, français, art pour en nommer que quelque uns). Cette belle adolescente portait constamment des verres fumés. Et je ne comprenais pas pourquoi elle se trouvait dans une école anglo, en fait, les lois provinciales ne permettaient de fréquenter les établissements anglais qu’aux personnes ayant un parent ayant fréquenté l’école anglaise au Canada durant leurs études. Et ce n’était pas avec son nom de famille qu’on pouvait se douter qu’un seul de ses parents ait étudié dans une école anglaise : Dubé.
C’était dans un cours de français que j’avais choisi de tenter de l’impressionner, j’imagine qu’elle a plutôt apprécié mes efforts, j’avais été tellement ridicule, mais il ne faut pas en demander trop à un adolescent de seize ans. En plus, j’avais atteint mon objectif : j’avais commencé à la fréquenter. Elle était la première que je fréquentais et ça avait même été plus loin que ça. Il semblerait que son père n’ait pas apprécié la suite de notre relation, en fait, je ne parle pas du fait qu’on était vraiment un couple (depuis peu), mais plutôt du côté sexuel. Honnêtement, ça avait été magique pour moi, malgré que nous passions notre temps à nous cacher pour passer à l’acte.
J’adorais ces moments, jusqu’au jour où son père l’apprit. Là, ça avait été horrible. Ce soir-là, Maude et moi avions décidé de sortir – pour une fois – de la ville, c’était mon anniversaire, alors elle voulait faire quelque chose de différent, et nous nous étions rendu au mont Tremblant, ignorant que son paternel nous suivait. Dans les bois, c’était elle qui avait commencé à m’embrasser, et je n’avais pas résisté. Pourquoi l’aurais-je fais, d’ailleurs? Si j’avais su que ne pas me laisser faire allait m’éviter l’attaque d’un loup, peut-être ne l’aurais-je pas dénudée. Ou j’aurais ri si on m’avait prédit ça.
Je ne comprenais pas ce qui se passait, je voyais seulement les crocs et les immenses pattes de l’animal attenter à ma vie. J’ai eu l’impression que ça avait duré des heures avant que je n’ai plus d’énergie pour résister à la bête. Et, allongé sur le sol couvert des épines de conifères,  j’ai vu le loup finalement prendre l’apparence de Rolland, le père de Maude. Je n’y comprenais plus rien, comment un homme pouvait se transformer en loup? Ça n’arrivait que dans la fiction et les mythes.
J’avais mal. À un point que même toute la morphine du monde n’aurait pu soulager cette douleur. En fait, je serais probablement mort d’une overdose avant d’avoir pu soulager le mal que j’avais. Et j’ai eu mal longtemps, j’en avais oublié cette notion. J’avais simplement mal, à un tel point que j’aurais préféré mourir à cet instant.
Mais ça n’a pas été le cas, je survécue. Et au moment où j’ai repris conscience, j’entendis une conversation entre Maude et ses parents. Rolland disait que je ne survivrais probablement pas, après tout, plusieurs semaines s’étaient écoulées, j’avais raté la Saint-Jean et la fête du Canada. Maude, pour sa part, gardait foi en mes chances de vivre. Je me dois d’avouer que je ne comprenais pas le sens de leur conversation. Et malgré mon incompréhension, je m’étais levé pour comprendre.
Maude avait été heureuse de me revoir debout, Rolland un peu moins. Mais tous les quatre – Maude avait aussi un frère – avaient décidé de me dire ce qui se passait, commençant par l’histoire de Réversa, suivit de la propre expérience de Rolland, comment il a contaminé sa femme et qu’ils ont choisi d’avoir tout de même une famille.
Moi, incrédule face à cette histoire, je me disais que je ce scénario de film ne pouvait s’appliquer à la réalité, il devait y avoir une caméra cachée pour prendre mon expression faciale et l’envoyer sur internet, ou à la télé. Mais non. Maude Rolland et le reste de la famille se transformèrent devant moi, pour redevenir humain sous mes yeux. Ce fut Maude qui m’avoua que la même chose m’arriverait. Comment cela pouvait m’arriver ?
Meilleure question : comment allais-je faire pour que ma mère ne l’apprenne pas ? Évidemment, Rolland avait un beau plan, sans même m’accorder le choix d’y participer ou non. Le secondaire étant fini pour Maude et moi, la meute, comme il disait, déménagerait et je devais suivre. Moins de deux semaines, nous avions quitté la grande ville pour nous retrouver dans les bois du nord, dans un petit village où la forêt nous coupe des voisins. Pendant les premières années, ils m’ont enseigné à me contrôler, ou plutôt contrôler la bête en moi. Ça ne m’avait pas empêché de faire un véritable champ de guerre de cette maison que nous habitions, plus d’une fois. Et ce, malgré la souffrance physique que me laissait à chaque fois la transformation. C'était un peut comme un cercle vicieux : plus la rage montait, plus la métamorphose se faisait régulièrement ; plus je me transformais, plus j'avais mal ; plus la douleur s'accentuait, plus la rage grandissait. À vrai dire, je n'avait vécu qu'une seule douleur plus horrible que celle causé par la métamorphose : celle qui avait fait ce que je suis devenu.
Mais, sur le long terme, j’avais réussi, malgré des moments difficiles. J’avais commencé aussi à méditer, c’était dans une des heures que je consacrais à cette activité que j’ai pu commencer à parler à cette bête à l’intérieur de moi. Peu avant les événements tragiques, nous étions parvenu à un consensus : je lui laissais du temps, seulement s’il réussissait à concentrer son agressivité à ceux qui la méritaient. Cette entente m’avais pris dix-sept ans à obtenir.
Au bon moment d’ailleurs : nous étions devant la télé, ce soir-là, et le bulletin de nouvelles nous annonçait ce que nous savions déjà sur Bristol et Réversa. Le regard de tout le monde croisait celui des autres, aucun ne semblait vouloir poser la question, malgré l'évidence de sa présence : qu'allions-nous faire ? Des malades, ces québécois (je parle de la population, en général) ! J'avoue aussi que les médias n'aident pas. Tout comme à la crise Ebola, le peuple paniquait, sans même une preuve de la présence de Nocturnes, il fallait se préparer pour les éliminer. Le gouvernement fédéral, plus stupide que ses citoyens, réagit, avec l'aide du Service Canadien de Renseignements Sécurité (SCRS) et des Forces canadiennes : deux mois après la révélation, la traque débuta. Malgré ces mesures exagérées, Rolland ne craignait pas qu'ils puissent débarquer de sitôt, il fallait tout de même préparer les agents de terrains. Comme j'aurais préféré qu'il ait raison. À peine le temps qu'ils recueillent des informations, les voilà débarquant chez nous, défonçant la porte d'entrer. Coup de feu s’en suivirent. Rolland était au sol, sa femme aussi. Maude, Marc – son frère – et moi essayant de nous enfuirent.  Touché, Marc s’était écroulé et Maude n’avait pas pu retenir son agressivité.
Je réussis à m’en sortir, temporairement. Alors que je courais dans la forêt, je vis la crosse d’un fusil d’assaut de près. Couché au sol, j’essayais de me ressaisir, mais trop tard : j’étais déjà attaché comme un poulet prêt pour être rôti. Sans compté qu’on m’avait injecté une drogue en IV. Je m’évanouis.
Je repris conscience, malgré que la drogue faisait toujours effet, devant les grandes portes. Drôle à dire, je n’avais pas envie de les traverser. Le loup non plus, c’est ce que j’avais compris quand il m’avait demandé : «Maintenant?» J’acquiesçai, ajoutant de ne tuer personne.
C’était fou, cette agilité que j’avais eu à ce moment. Sans même avoir recourt à la transformation, l’agressivité du loup dissipa les effets du médicament et, un à un, les hommes habillés de noir tombaient. Certains blessés par l’arme d’un frère d’arme que j’avais immobilisé, d’autres tombaient au sol suite à des coup de poing bien placés, merci au Jyu-jitsu que j’avais recommencé à pratiquer, depuis la lycanthropie, malgré l’absence de maitre.
Je remarquai un dernier détail, sur ces hommes : les lettres CAA inscrites sur leurs uniformes. Je fuis. Je ne pouvait rester, peu importe où j'étais, encore moins en entendant le son des bottes sur le sol s’approcher.
Ça fait quelques semaines. Je ne suis plus dans mon pays natal, je n’ai plus de famille, plus de meute, plus personne pour partager ma vie et mon lit. Et, maintenant, je vis en renégat, en parjure de la société britannique qui est incapable de comprendre que ni moi, ni la bête ne souhaitons leur malheur. Ils nous chassent, mais ne me trouverons pas de sitôt : je me suis construit un abris près du sommet de grands arbres. Cette cabane bien camouflée n’est pas visible su sol – les branches cachant sa base – ni du ciel – le feuillage trop épais l’empêchant d’être détectée par les yeux du ciel. En plus, qui croirait qu’un loup puisse vivre au sommet des arbres ?

Pseudo et âge: On peut bien m’appeler Chris ou Alexe – je tiens au «e», ça désigne mon appartenance au genre féminin – et  j’ai vingt-cinq ans et je suis en transition de genre depuis janvier 2016

Comment as-tu connu le forum?Pub Facebook

Qu'est-ce qui t'a convaincu de t'inscrire?Le contexte et j’adore les thériantropes. En plus, après commencé l’histoire du personnage, et pris une pause pour dormir, j’ai  rêvé à une scène qui a fait que j’ai changé la fin de l’histoire de Chris.

Depuis combien de temps fais-tu du RP? ça fait presque neuf ans, mais j’ai un peu été forcée de lâcher pendant trois ans. Et là, je m’y remets.

Fréquence de connexion: En général, chaque jour, à l’exception d’un weekend sur deux (petite demoiselle de quatre ans que j’adore à la maison)

Un commentaire? J’aime bien le contexte (sinon je ne me serais pas inscrite)