Libéréeeee délivréeeee ft Risa

Les journées se suivent et se ressemblent comme deux gouttes d'eaux. Entre les différents crimes de Bristol suite aux incident du ribcage et de la cathédrale, les forces de l'ordre sont sur le pied de guerre et bien évidemment, l'empathe en fait partie. Ce n'était que son boulot de criminologue qui lui demandait tant d'énergie, ce ne serait pas autant problématique, mais la brune est aussi prise par d'autres impératifs, comme celui de jouer les limiers pour le CAA et vu qu'il y a eu pas mal de fuite, disons que le boulot s'accumule sans jamais s'arrêter. La jeune femme a l'impression d'être submergé et à force d'utiliser son don, la fatigue a fini par arriver et la plomber plus vite que prévue. Il n'a fallut que de quelques mois pour qu'elle finisse par tomber malade, parce qu'elle a eu beau dire que c'était trop et qu'elle ne pouvait pas tenir le rythme, on lui a bien signifier que si elle voulait rester celle qu'elle était, il y avait plutôt intérêt à ce qu'elle fasse ce qu'on lui demande. Honnêtement, l'altération leur aurait bien dit merde. Après tout, son don n'a rien de quelque chose de violent ou de quelque chose qui puisse mettre en danger ceux qui vivotent autour d'elle. Elle n'est qu'une empathe et si entrer dans le cœur des gens est un peu comme une violation de l'espace privée, ce n'est pas comme si elle pouvait faire autrement. Prendre ce sérum serait comme lui couper une jambe. Est-ce que ces abrutis se couperaient une jambe si on le leur ordonnait ? Honnêtement, Risa en était presque persuadé.

Ce qu'elle n'a dit à personne par contre, c'est que son don a évoluer depuis l'incident de la cathédrale. Elle peut désormais manipuler les sentiments comme elle le souhaite. Pourquoi ne pas en parler ? Tout simplement parce que l'empathe sait parfaitement ce que cela va entraîner. On va lui demander tout ce qu'elle peut faire. Est-ce qu'elle peut manipuler les sentiments d'une foule ? Sur combien de personne la forme de son don agit ? Pendant combien de temps peut-être maintenir son emprise ? Est-ce que cela change la personne sur la longueur ? Oh bien évidemment l'altération pourrait répondre à ce genre de question, mais il est hors de question qu'elle fasse connaître cette partie de son don, hors de question qu'elle l'utilise comme d'un pouvoir, non. Les empathes sont connus pour leur clarté d'esprit et la brune sait parfaitement ce que cela impliquerait de parler de l'évolution de son don. On l'utiliserait comme un outil, on tenterait de mater les foules grâce à elle. Hors de question qu'un don qui n'est là que pour aider les autres, soit utiliser comme une arme, la criminologue ne s'en remettrait pas. Déjà qu'elle a énormément de mal à supporter qu'on la fasse traquer des aberrations comme s'il s'agissait de simple criminel. Parce que oui, même si elle s'est faite mâchouiller par un vampire la dernière fois, la Réversienne ne considère toujours pas toutes les aberrations comme des nuisibles. Ce serait totalement contre productif.

Un soupir et la voilà qui se laisse tomber dans son lit. Combien de jour d'arrêt ? Ah oui deux petites semaines et elle est bien décidé à utiliser ces deux semaines pour se reposer autant qu'elle le peu. Totalement épuisé, le noir se fait dans son esprit alors que ses yeux se ferment pour une sieste bien mérité. Cela ne fait qu'une petite demi-heure qu'elle dort quand elle entend son téléphone sonner. Encore à moitié dans le gaz, l'altération tend la main vers l'endroit où il est censé se situé et essaye d'éteindre l'alarme. Quelle idée à la con de l'avoir laisser. Sauf que rien ne s'éteint. Elle finit par ouvrir un œil et remarque qu'il s'agit d'un appel de Cassy. Aussitôt décroché, elle entend la jeune femme et son cri de douleur la réveille instantanément. « J'arrive. » Elle saute du lit, récupère ses basket ne se souci pas réellement de son apparence et récupère sa voiture pour se rendre chez sa meilleure amie. Inutile de dire qu'elle s'est peut-être choppé une amende ou deux, peu importe. Elle arrive en un temps record chez Cassandra et ouvre la porte avec sa clé sans se prendre la tête. « Mais bon sang tu fais quoi. » L'empathe ressens la douleur de son amie comme si elle était sienne et autant dire qu'elle n'est plus certaine de vouloir des enfants. Enfin d'un autre côté, est-ce qu'un ange voudrait un second enfant ? Ça, elle en est moins certaine. Un soupir sur ses lèvres, elle aide son amie autant qu'elle peut. « Tu veux aller où comme ça enfin ? » Elle grogne pour elle-même l'altération. « Tu pouvais pas prévenir avant franchement, tu as bien dû avoir quelques contractions avant de perdre la poche des eaux. Je te jure. » Toujours soutenant Cassy, Risa essai tant bien que mal de détendre l'atmosphère, parce que maintenant, elles sont deux à souffrir, d'une certaine façon !

Qui aurait cru qu'un jour il faudrait élargir son champ de compétence. On sait parfaitement que l'apprentissage se fait toute la vie, qu'on apprend de tout le monde, tout le temps. Mais d'habitude, cela ne se fait-il pas principalement dans le domaine qu'on a choisi ? L'empathe a toujours pensé qu'elle apprendrait d'autre criminologue, ou alors d'autre empathe, ce sont deux domaines dans lequel elle a l'habitude de nager sans avoir l'impression de couler. Alors comment l'univers s'est-il décidé à lui demander d'apprendre à accoucher une femme ? Probablement que même l'univers n'avait pas pensé à ce genre de chose. Heureusement pour elle, la brune a fait de nombreuses recherches, toutes plus différentes les unes que les autres et elle a même regardé une vidéo au cas où ? Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle connaît sa meilleure amie et qu'elle sait parfaitement que celle-ci est plus bornée qu'un âne et que bien évidemment, ce serait à elle ou Poppy de l'accoucher. Ou comment se préparer correctement à l'avance. Ce que l'empathe n'a pas pris en compte, c'est que la douleur rejaillirait autant sur elle. Honnêtement, aider quelqu'un à accoucher d'accord, prendre la douleur de quelqu'un okay, mais faire tout en même temps ? Merci bien ! La criminologue se sent dépassé, elle tente tant bien que mal de détendre l'atmosphère, mais Cassy part dans tous les sens, et quand elle se rend compte de quelque chose, elle commence à hurlant et serrant la brune comme si elle allait lui briser quelque chose... La patiente de la brune s'étiole au fur et à mesure alors qu'elle aide son amie à s'installer de nouveau confortablement sur le lit, enfin quand celle-ci sera enfin réceptrice.

Ce qui n'est pas évident. Une fois Cassy installé, Risa récupère la bassine qu'elle va remplir d'eau chaude, récupère le matériel qui a été mis en place, même si elle ne sait pas l'utiliser. Elle est prête à appelé la gynécologue, mais elle ressent déjà les émotions du bébé, ça veut bien dire que c'est trop tard ça non ? Ne pas paniquer, ne pas paniquer. L'empathe est assez intelligente pour ne pas se tromper, sauf que son cerveau se rempli de mélasse et quand Cassy commence de nouveau à hurler, sa patiente s'envole définitivement. « Bon maintenant ça suffit ! » C'est à son tour d'hurler. « Tu arrêtes de hurler comme une sauvage et de demander des trucs qui ne peuvent pas arriver. C'est à ta fille que tu dois pensé et à rien d'autre et c'est pas en hurlant qu'on va y arriver. » La douleur vrille le cœur de l'empathe et l'elfe vient de lui vriller les tempes. Merci bien ! Elle reprend son souffle et se concentre. « On a plus le temps d'appeler la gynécologue pour l'accouchement, donc va falloir faire ça nous-même. » Avec un sourire à sa meilleure amie, l'altération enlève sa veste, se lave les mains à l'eau chaude, récupère plusieurs serviettes et se concentre. Elle déshabille son amie avant de soulever son tee-shirt. « Bon je suis pas une experte, mais j'ai regarder quelques vidéos parce que je savais parfaitement que tu serais tête de mule. » Bah oui, on est une amie ou pas hein. « Alors soit une bonne tête de mule et mettons ce bébé au monde. » Elle se concentre, c'est étrange de regarder l'appareil génital d'une autre femme, surtout de sa meilleure amie, mais c'est ainsi. La brune cherche des gants à droite et à gauche mais n'en trouve pas. Oh tant pis, elle regarde jusqu'où est dilaté le col et se rend compte que la petite est vraiment prête à venir quand elle voit une petite touffe de poil. « Oula elle est pressé. Bon okay, à la prochaine contraction tu pousses d'accord. » Et advienne que pourra !

Qui aurait cru qu'un jour, une criminologue aiderait à mettre au monde un bébé ? Risa n'est pas de ces personnes qui s'imaginent être bonne en tout, bien au contraire, elle a toujours l'impression de gérer de travers, de ne pas trop savoir quoi faire et honnêtement, tout l'a fait un peu flipper. Quand il ne s'agit pas de son boulot, ou alors de se battre, ou de résoudre une énigme, la brune a tendance à être un peu larguer. La vie de tous les jours n'est pas son pain quotidien, après tout, avec tout ce qui se passe en ce moment, elle est généralement sur le qui vive et puis très honnêtement elle a énormément à faire avec son empathie pour ne pas trop se soucier des autres. Avec la ville en effervescence et le fait que sa meilleure amie n'était pas loin du terme, la jeune femme avait réellement autre chose à penser qu'à comprendre le monde et à bien se tenir en société. Et voilà qu'elle digressait mentalement. Honnêtement, la criminologue ne verra plus jamais une femme enceinte de la même façon. Pas pour ce qu'elle s'apprête à faire, mais surtout pour la douleur qu'elle ressent à chaque contraction. C'est véritablement affreux ! « J'espère bien que ça restera entre nous. T'imagine si on me demandait de faire ça tout le temps ? Bon dieu, je mourrais de douleur à chaque fois. C'est hors de question. » Un rire, un sourire, elle ne peut rien offrir de mieux que ses services et pour mettre au monde un enfant, ils sont pauvres. Après tout, elle n'a rien d'une sage femme, son boulot à elle c'est de s'occuper de traquer les criminels, ça permet de mettre les enfants en sécurité, pas de les mettre au monde. La brune se félicite d'avoir regardé toute sorte de vidéo sur l'accouchement et d'avoir retenu toutes les étapes histoire d'être bien préparer, parce qu'elle serait resté comme deux ronds de flan devant l'amplitude de ce qu'il faut faire pour mettre un bébé au monde. Son respect pour les médecins vient subitement d'augmenter.

Avec milles précautions, elle se place devant la petite et à la première poussée de Cassy, elle réceptionne la tête de la petite fille. Mon dieu que les bébés sont tout dégueulasses et fripés quand ils viennent au monde. Jamais la jeune femme n'aurait imaginé ça. Pourtant, au delà de la douleur et de la fatigue de son amie, ce n'est pas du dégoût qu'elle ressent, c'est plus de la fierté. Pas pour elle non, mais pour cette petite vie qui vient et va devoir vivre dans ce monde. De la fierté pour la maman qui même si elle se retrouve seule va l'élever avec toute la gentillesse et la douceur dont elle est coutumière. De la fierté d'assister à cet événement et d'en être même une actrice complète. De la fierté de savoir qu'elle pourrait s'occuper de ce petit bout de chou, mais il y a aussi de l'envie. Risa veut avoir des enfants, même si ce n'est pas évident avec la conjoncture actuelle, mais elle veut réellement avoir des enfants. Un petit soupir passe ses lèvres alors qu'une autre contraction arrive et qu'elle grimace de douleur. Pas moyen de poser un filtre entre elle et Cassy pour moins ressentir, elle se prend les sentiments de plein fouet, mais au fond ça ne la dérange pas tant que ça. Elle se sent en vie, de cette façon. C'est étrange de dire cela, mais c'est ainsi. À la seconde contraction la petite est enfin libéré et Risa la récupère pour finir de faire sortir ses jambes. Un sourire sur le visage, elle vérifie que la petite respire et quand celle-ci pleure, elle est soulagée, vérifiant quand même qu'aucun liquide n'obstrue sa gorge et son nez.

Elle ressent aussi le soulagement de la mère, alors la criminologue coupe le cordon doucement, applique ce qu'elle a vu en espérant ne pas faire de bêtise et va laver un peu la fillette. « Oui, oui, je sais. Tu es soulagée que toute cette agitation soit passé et je te comprends, je le suis aussi. » Elle est tellement magnifique et ses sentiments ne sont que du pur bonheur. La joie irradie doucement d'elle et s'infiltre dans chaque coin du cœur de la jeune femme, allégeant ses soucis du quotidien. Une fois propre, Risa l'emmaillote dans un linge doux et l'amène finalement à sa mère. « Alors la râleuse ? Qu'est-ce que ça fait d'être enfin maman ? » Un sourire sur le visage et elle reprend doucement. « Elle est toute niquel et toute propre. Bon par contre faut que je nettoie tout ce merdier moi. Tu as encore assez de force pour t’asseoir dans le fauteuil, ou alors bouger du lit que je puisse mettre les draps à nettoyer ? » Parce qu'elle ne pouvait pas décemment laisser ça comme ça franchement. Au moins peut-elle commencer par nettoyer tout le foutoir autour d'elle, elle commence donc à bien nettoyer tout ce qu'elle a utiliser, tout ce qu'elle trouve, quand quelque chose lui revient en mémoire. « Au fait, elle adore son prénom, ça la fait gazouiller. » Et elle reprend ce qu'elle était entrain de faire avec le sourire, contente en partie d'être dégager de la douleur, mais heureuse de sentir que tout va bien.

L'empathe regarde lentement autour d'elle alors que la tension retombe doucement. Cette naissance... Elle ne pensait pas qu'elle pourrait faire ce genre de chose. Longtemps, on lui a dit qu'elle ne servait à rien, qu'elle n'était qu'un problème dans cette société, qu'elle ne ferait jamais rien de sa vie et que personne, jamais, ne l'accepterait. Ça a été son mantra durant tellement de temps qu'elle a fini par y croire... Et par se convaincre que c'était le cas. Est-ce que c'est pour cela qu'elle est devenue criminologue ? Très probablement. Au fond, tout ce que la petite fille avait besoin, c'était de l'attention. Une attention qu'on ne lui a jamais donné et dont elle a manquer. Alors elle l'a donné aux autres, à ceux qu'on risque d'oublier une fois qu'ils sont mort, à ceux dont on ne donne plus d'attention. C'est pour cela qu'elle est devenue ce qu'elle est. Pas pour traquer des criminels non, même si c'est une des finalités bien évidemment, mais surtout pour rendre justice aux victimes. Un léger soupir sort de ses lèvres alors que son cœur n'est plus comprimé dans un étau de douleur écrasant. L'empathe se dit que ça fait quand même du bien de ne plus se sentir oppressé de cette façon et lorsque son regard plonge dans celui de sa meilleure amie, c'est un sourire éblouissant qui répond à ses paroles. « Y'a pas besoin de mot je crois. Tout se voit. Je n'ai même pas besoin de mon empathie au fond. C'est juste naturel. » C'est comme ça qu'elle le voit. « C'est tellement naturel que je me demande comment tu as fais pour ne pas tomber enceinte avant. » Un léger sourire alors qu'elle enlève les draps souillé pour les mettre à laver et qu'elle revient avec des draps propres et refais le lit.

La voix de la jeune mère lui fait lever la tête. « Tu n'as pas besoin de le faire tu sais. Tu es la famille, et tu sais que je ferais tout pour la famille. » Peut-être parce qu'elle n'en a jamais eu, ou alors parce que son don la pousse à prendre soin des gens, des innocents et ce bébé et sa mère, c'est l'image parfaite de l'innocence même. Un sourire étire mes lèvres. « Ouais je sais que ce n'est pas donné à tout le monde. Malheureusement ce n'est pas toujours ce que tout le monde ressent. » Après tout, c'est pour cela que la brune a été rejeté dés l'apparition de son don. C'est aussi pour cela qu'on la regarde de près parce qu'elle est capable de faire des choses que d'autres ne peuvent pas faire. Et dire qu'elle pensait que sa vie était un long fleuve tranquille. En fait la criminologue n'a jamais été ce qu'on pourrait appeler une vie facile. Et dire qu'elle aurait pu loupé tout ça. Elle relève la tête à la mention du jus et du gâteau. « Oh mon dieu je t'aime. Tu veux un truc pour reprendre des forces ? Je t'apporte un thé ou un verre de thé glacé aussi ? » Elle va à la cuisine et prépare un plateau pour son amie et elle. Elle regarde le dessert et en bave limite tellement elle a faim. On ne dirait pas, mais encaissé autant de douleur en si peu de temps, ça vide un empathe ! Un sourire étire ses lèvres alors qu'une fois de plus son esprit file vers Josh. Un bébé... de l'ange... moui, elle n'est pas certaine que ce soit une bonne idée, mais pourquoi pas après tout. D'un autre côté, elle est certaine que l'ange ne veut plus d'enfant.

Kenneth n'était pas vraiment prévu et s'il l'aime réellement, elle sait aussi que les choses seraient bien différentes s'il n'était pas là. Est-ce que l'ange aurait cherché sa compagnie s'ils n'étaient pas opposé ? Est-ce qu'il aimerait s'il n'avait pas son fils ? Peut-être que Kenneth et Risa sont ses ancres dans ce monde... Mais à quoi donc est-ce que l'empathe pense. Elle secoue la tête et récupère le plateau qu'elle emmène dans la chambre. « Tu devrais t'installer sur le lit de nouveau maintenant qu'il est propre, ce serait mieux pour la puce. Je peux te la tenir le temps que tu te couches. » Elle pose le plateau et s'approche de Cassy. « Peut-être qu'il serait bon aussi que tu te changes avant de prendre place. J'avais déjà préparer le berceau, je peux poser la petite dedans et te filer un coup de main. Tu dois être trempée de sueur, ça ne doit pas être agréable. Tu en penses quoi ? » Elle se tourne vers son amie et lui sourit. « J'ai préparé des fruits, j'ai le gâteaux qui me fait saliver tellement j'ai faim. J'ai pas mangé depuis hier midi et je suis morte de faim. » Un nouveau sourire. « Alors, alors ? Qu'est-ce que tu veux faire maintenant ? » L'empathe a envie de se changer les idées. Elle ne veut plus penser, elle ne veut plus ressentir, elle veut juste être heureuse d'être ici, avec sa sœur et sa nièce.