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Falling apart in a drug wonderland [Eris]

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MessageSujet: Falling apart in a drug wonderland [Eris] Falling apart in a drug wonderland [Eris] EmptySam 17 Mar - 23:24


All colours faded
A senseless pain
Transparent
Imperfection
Falling
De rares étoiles transparaissaient à travers le dôme de pollution. Son regard s'accrochait à ces lueurs pâles. Voilé, comme s'il cherchait à se cacher la réalité. Pourtant, ses pupilles étaient toujours dilatées par la peur. Ses narines sentaient l'odeur ferreux du sang tandis que sa langue le goûtait. Elle entendait un sifflement qui ne venait de nulle part. La couleur de sa peau gelée variait entre le marbre et la pierre bleue, craquelées par des plaies suintantes. Elle s'étonnait presque d'avoir encore du sang à perdre. Une main agrippait ses cheveux et les tirait en arrière, deux canines s'enfonçaient brutalement dans son cou. Prier pour qu'il s'arrête à temps. Jurer de lui arracher ses pailles aiguisées un jour ou l'autre. Encore et encore. A chaque fois, ils lui laissaient en quantité suffisante. Suffisamment pour qu'elle puisse parler. Juste assez pour que ses jambes ne puissent pas la porter.

Les fils de la marionnette sauvagement arrachés, elle gisait en une pose peu naturelle. Cette fois, plus question de « juste assez ». Son rôle avait changé. Les décisionnaires de sa vie avaient fait le choix d'une expérience. Leur prisonnière progresserait dorénavant seule et, pour la libérer de ses chaînes, elle devait mourir. Presque. Toujours une question d'équilibre. Une mise en scène nécessaire, dont elle n'avait pas manqué l'avertissement. Vous auriez mieux fait de me tuer immédiatement. Allait-elle seulement survivre ? Elle refusait d'en douter.

Bientôt, on la trouverait. Elle la trouverait, peut-être. Il le fallait. Elle le devait. Son âme s'embrasait de cet espoir alors même que son esprit aveugle se noyait dans l'inconscience.



Dreams and betrayal - hand in hand
Falling apart in a drug wonderland
Unable to move and talk
Unable to care at all...

Une boîte. Insonorisée. Uniforme. Aucune ouverture, hormis une porte. Verrouillée. Une boîte qui ne fait l'exception du vide que pour une femme enchaînée au mur. Le silence se brise lorsque l'unique sortie grince sur ses gonds. Les paupières de la captive se lèvent alors et laissent apparaître ses globes oculaires entièrement blancs. Pourtant, elle voit. Elle voit l'ombre refermer le battant, se tenir face à elle. Instinctivement, elle se lève. Ses poignets attachés n'empêchent pas ses poings de se serrer. Elle sait ce qui l'attend. Un cri, intelligible, pas réellement humain, retentit soudain dans la pièce, proférant des injures sur son impuissance. Piégée, elle ne peut qu'encaisser les mots qui crèvent ses tympans et empoisonnent ses muscles. Tout est en nuances de gris, même sa chevelure normalement dorée, même le liquide coulant de ses oreilles. Instinctivement, elle hurle pour combattre le bruit par le bruit. Mais comme elle le sait, ses cordes vocales n'émettent aucun son. Créature pâle et muette  face à la silhouette obscure. Des volutes de fumée sombre se détachent de cette dernière et, bientôt font suffoquer sa victime. Respirer l'écorche de l'intérieur. Ses poumons grignotés évacuent le sang par la bouche. Comment confirmer avec cruauté : ta voix n'est rien. Enragée, elle frappe de son pied le genou de son adversaire. Être de néant, il n'oscille pas. Par contre, le pied qui n'a de marbre que l'apparence brûle. Sans flamme ni étincelle, la peau s'embrase, craquelle, noircit. Tels des tessons de vase cassé, des lambeaux tombent et explosent en milliers de morceaux. L'ombre effleure son épaule. Elle se disloque de toute part.

Alors que son corps gît presque entier en un monticule de pièces de puzzle, le temps semble s'inverser. Jamais un tel événement ne s'est produit. Jamais la reconstruction. Toujours devenir infinie poussière avant de réapparaître par sa seule volonté. Insignifiante marionnette. Pourtant un souffle dissipe les émanations charbonneuses. Lentement, les morceaux s'assemblent. Et quand le dernier s'imbrique parmi les autres...

Somebody is knocking at my door
Somebody - I think I have seen before
I'm trembled and shaken and stirred
I wish I could be a bird

Perséphone ouvrit les yeux brusquement. En même temps, elle reprenait son souffle comme si elle avait arrêté de respirer. La sueur perlait sur son front blême. Un appareil s'agitait, faisant du bruit à côté d'elle. Déboussolée, elle avait les yeux qui voyageaient à vive allure dans l'espoir d'apercevoir quelque chose. Mais il n'y avait rien d'autre que les effets habituels de sa chambre d'hôpital. Ce bip lui perçait le crâne. Le bruit venant des couloirs l'oppressait.

Elle hurla. Cri de terreur et de défi, irrépressible, incontrôlable, il venait pourtant d'une volonté de fer de s'affirmer. Dans le même élan, elle se redressa et commença à arracher ce que médecins et infirmières lui répétaient de garder depuis son réveil la semaine précédente.

« J'ai pas besoin de ça ! », répétait-elle avant d'enchaîner avec son obsession : « Partir, partir, partir, partir, partir. »

Ses lèvres se reposèrent seulement alors qu'elle atteignait sa porte et embrassait du regard l'extérieur de sa chambre. Elle prit une inspiration.


Dernière édition par Perséphone L. Carlton le Jeu 22 Mar - 13:53, édité 1 fois
Éris Livingstone
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MessageSujet: Re: Falling apart in a drug wonderland [Eris] Falling apart in a drug wonderland [Eris] EmptyDim 18 Mar - 19:28

     

we won't have to be scared



❝One of these days the sky's gonna break And everything will escape and I'll know. One of these days the mountains Are gonna fall into the sea and they'll know That you and I were made for this. One of these days letters are gonna fall From the sky telling us all to go free But until that day I'll find a way To let everybody know that you're coming back for me. One day soon I'll hold you like the sun holds the moon And we won't have to be scared❞


Entre l'amour et la guerre, au travers de la nuit noire je deviens la marque de ton rougeoyant fer. Ciel d'encre qu'en le creux de ma main j'égorge pour étendre à tes pieds leurs larmes devenues tes ruisseaux d'enfer, de l'obscure du néant devenu mon ancre amère, je surgis lame au poing tel l'infatigable Cerbère pour ravager ce qui leur reste d'éclat et profaner en ton nom une nouvelle fois la terre. J'ai alors ravis au monde ses étoiles de misère, éteignant ainsi pour tous ces yeux usés l'espoir porté par la céleste lumière, piétinant la grâce du père avec pour seule et unique arme la rage intarissable de l'insoumis Lucifer. Le sang éclate à nouveau et tapisse le bitume crevassé à l'image de ce visage que coup après coup je me plais à déformer, briser et os après os fracturer. La chair du vampire se fissure, reflet de mes indénombrables égratignures qui camouflent habilement mes trop nombreuses fêlures. Je le contemple ramper à mes pieds, là où au sol s'étend les différentes marres de nos deux sangs odieusement mêlés et qui semblent comme au travers des profondeurs de la nuit t'appeler pour au plus près de moi te ramener. Seulement tu n'entends rien. Sourde tu demeures face à mes cris qui vague après vague en ma gorge progressivement se nouent puis en le silence de ton absence brusquement se meurent. Le bruit bien distinct de la barre métallique s'écrasant avec force contre la brique résonne en l'arrière cour de cette usine abandonnée. Je balance la barre de fer au loin, lui assène un énième coup de poing avant de l'enchaîner à nouveau au sol d'un coup de pied qui le fait davantage mordre l'asphalte, parfait reflet de son image qui ne fait que m'écœurer tandis que ce maudit vide et ma haine me pousse à encore et toujours plus en la douleur à le façonner selon la mienne : un pantin endommagé.  

- Où. Est-elle?


Rien, hormis le silence et quelques sanglots qui rendent mon cœur en sa noirceur encore plus rance.

- Réponds-moi!!!!!

Je l'attrape alors par les cheveux, tirant son crâne vers l'arrière avant de lui fracasser face la première, les traits de son insoutenable visage contre les parois de l'agonisante terre. Je retourne alors face à moi l'enfant ténébreux, le rue de coup de poing afin de le dévaster autant que vous vous êtes tous amusés à le faire le jour où vous m'avez tous lâchement abandonné :

- Tu vas parler bordel de merde?!! Dis-moi! Dis-moi où elle est ! Dis.Le.MOI!!!

À ces mots je transperce l'aberration de ma lame car entre l'amour et la guerre, j'ai juré au travers de la nuit noire de devenir la marque de son rougeoyant fer. Le transperçant jusqu'en son muscle sous clavière, je fais remonter la lame jusqu'à son artère avant de la faire tourner d'un quart et de l'enfoncer davantage :

- Carleton, c'est elle que je veux, et tu vas me dire où la trouver sinon, tout ce que tu peux redouter au sujet de ton patron te semblera être de bien pâles chimères en comparaison de ce que je te réserve.

Je tourne encore d'un cran le poignard avant d'en incliner la lame :

- Parle.

Et entre deux hurlements d'agonie voilà que la vérité enfin surgit :

- Morte !! Elle est morte! Ta putain de Carleton - est -morte!

Un nouveau cri perce les abysses qui nous encerclent là où le mensonge subitement me condamne et me berce. Les paroles résonnent en mon esprit, telles les mots devenus maux de notre délirante symphonie. Non cela ne se peut, pas encore. Lily, Cassandre, Edana, Perséphone, Evannah, Connor, Isaïah, tous par ma faute poursuivi par l'ombre de la mort. Et il revient m'anéantir, ce vide béant, omniprésent, aliénant qui encore et toujours au pire des moments vient pour fragment après fragment lentement à l'ombre de ton souvenir conspirer et me nuire. Mes sentinelles d'émeraudes à l'éclat dénaturé par l'horreur du temps brusquement se figent lorsque sans un mot ni la moindre expression, je sors de l'intérieur de ma veste mon revolver que j'arme avant d'en enfoncer le canon dans la bouche du maudit vampire :

- Tu mens.

L'odeur de poudre se répand dans l'air, déchirant le silence meurtrissant de ce fracas tonitruant. Le voilà mon bien heureux blasphème, suspendu en l'éternité de mes tourments là où tout autour de moi se fige l'Univers en son asphyxiante atmosphère. Sans attendre, les pas des autres se rapprochent et rapidement voilà que ma fin frappe, furieuse, à ma porte. Six nocturnes, lycans, vampires tous autour de moi tels les glorieux démons d'autrefois. Avant elle. Avant toi. Seulement, au travers de la mort c'est moi que je perds et noie encore une fois. Comment pourrais-je revenir de ce sanctuaire que je cherche mais ne connais toujours pas? Une chaîne érafle le sol délabré, tout comme cette ville pourrissante et depuis l'aube déjà condamnée, et c'est alors que je comprends que le premier coup va m'être destiné. Je pourrais tout arrêter, les laisser m'avoir et enfin obtenir ce que j'ai toujours recherché depuis que tu m'as quitté, seulement mon corps continue malgré tout à bouger. Se déchaînant et réceptionnant les coups que par habitude j'ai appris à parer tout en encaissant ces autres qui finissent toujours au travers du sang et du fer à irrémédiablement me forger. Un autre coup de feu retentit, puis un troisième, et un quatrième tandis que ma lame finit de s'enfoncer en la poitrine d'un lycan venu de tout son poids m'écraser là où je sens la vie elle-même de son insignifiante carcasse définitivement s'échapper. Je la vois au travers de son regard luire une dernière fois pour à jamais en les ténèbres s'évanouir.C'est donc ça que ça fait de mourir? On ferme les yeux et puis plus rien? On disparaît pour ne jamais revenir. Balançant la dépouille sur le côté, je finis par m'en dégager tandis que je sens une main m'agripper et me traîner à l'arrière.

Entre l'amour et la guerre, ton souvenir m'entraîne six pieds sous terre. L'affrontement fait rage, mon sang contre le goudron gicle et le tapisse à l'écarlate, ton visage en la nuit noire n'est plus rien d'autre qu'un de mes nombreux souvenirs disparates. Tu n'es plus ma sœur, plus rien d'autre que ce reflet qui encore à travers la lourdeur de mes jours sinueusement m'éclate. Et alors que ma vision d'un somptueux carmin se teinte, le voilà qu'à nouveau, titubante sur mes deux misérables jambes, violemment il me happe, ce vide que je ressens encore plus férocement qu'avant que tout pour nous ne dérape. Lourd est mon corps qui aux appels du monde se veut désormais sourd. Je n'entends plus les sirènes qui hurlent aux alentours, ni même les voix qui aboient leurs ordres de toujours. Je ne vois que les lèvres de ces étrangers qui s'agitent et gerbent leur trouille de se faire pincer. Je fais un pas, malgré ma jambe amochée et toute l'hémoglobine déversée, tenant mon épaule disloquée là où à ma main droite ma dague se veut toujours farouchement vissée. Je ne lâcherais rien et aucunes de ces sous merdes ne pourra m'échapper. Seulement, il m'empêche d'avancer, ce foutu vide qui m'emprisonne en cette haine que je ne peux plus du tout contrôler.

Un, et ma chute est déjà entamée. La barre de fer que j'avais moi-même utilisée vient alors à la hauteur de mon rein me transpercer, ivre de cette rage et de cette douleur que je ne peux plus au fond de moi si aisément enterrer, de ma main gauche je tente d'arrêter sa course avant de me retourner et de planter mon poignard en la gorge de celui qui a tenté vainement de me renverser. Froid. J'ai si froid. Je me rappelle alors de cette autre fois entre Connor et moi. Mes iris à présent voilées balayent les environs désertés par les deux autres rescapés. Tu ne comprends pas, non tu ne comprends pas. Deux, mais le rideau est déjà tombé. Mes paupières clignent machinalement, là où une larme roule le long de ma joue tandis que le froid s'étend davantage tel un poison qui me tue et progressivement au travers du gouffre abyssale m'envisage. Seulement je me retourne et en l'obscurité je ne vois que tes yeux d'azure qui me dévisagent. Dans un dernier élan de lucidité je me débarrasse de ce corps étranger traversant le mien sur le point de me lâcher. Insensible est mon corps qui devenu cercueil de glace lourdement au sol tombe et brusquement se fracasse. Sourd demeure mon esprit face aux hurlements des tardifs secours. C'est donc ça, oui, c'est donc ça que ça fait de mourir. On ferme les yeux pour ne plus jamais rien ressentir. Et tout ce que l'on retrouve c'est ce rien, vaste, calme et inaltérable rien, rappel de ce vide qui à toujours fait de moi son pathétique pantin. Et derrières mes paupières disparaît les éblouissantes lumières car, c'est ainsi qu'au travers de ce grand rien que l'on disparaît pour ne plus jamais revenir ni même voir demain. Trois, expire avec moi car c'est ici que la partie commence pour nous profanes à jamais perdus en la vallée des rois.

Entre l'amour et la guerre, ton âme m'entraîne six pieds sous terre. Noir, il fait si noir en cet antre où je n'ai aucun repère. Et en les ténèbres sans fin voilà que je erre, suivant le son de tes mots devenus les murmures obscures qui en ton nom me guident jusqu'à l'oublié sanctuaire. Il n'y a ni profondeur ni fin à ce néant imbibé de nos vœux mortifères, seul subsiste en cet enfer sans dimension la froideur de nos âmes solitaires.

- Tu ne comprends pas non, tu ne comprends pas.

C'est alors que je continue d'avancer suivant ces paroles que tu me susurres et qui instinctivement à mon âme ne font que commander. Pas après pas je m'enfonce en le noir, jusqu'à apercevoir au loin un étrange miroir. Plus je m'en approche et plus les murmures obscures se transforment en clairs et audibles déchirures.

- La partie a commencé bien avant moi et s'arrêtera bien après toi.

Face au psyché au reflet parfaitement polie, je retrouve ton image brisée :

- Lily?

- Toi qui es moi, dis-moi, qui crois-tu être véritablement derrière tout ça?

Je me rapproche, tente de te retrouver, dépose mes mains sur la surface impeccablement lissée comme pour enfin pouvoir te toucher :

- Lily! C'est moi !! Arrête tes conneries et rentre avec moi !

Seulement tu pleures et déposant ta main contre la mienne demeurant toujours séparées par nos conditions de malheur :

- Tu comprends pas, tu devrais pas être là, t'aurais même jamais dû venir jusqu'ici. Je t'aime mais je sais pas si je suffirais pour te laisser repartir.

- Quoi? Mais de quoi tu parles?

- C'est pas moi tu comprends? C'est pas moi qui t'aies fait venir et c'est pas-

- Stop! Arrête je veux plus rien entendre c'est compris?


Mes gardiennes de jades autrefois solitaires venant tout juste de retrouver leur éclat gémellaire s'imbibent alors des perles de sel et rougissent sous le feu de nos pôles contraires. Et soudainement le néant s'agite et gronde, l'abysse sans dimension s'ébranle, se choque et parcelle après parcelle violemment s'effondre.

- Éris, je t'en prie, écoute-moi, t'as plus beaucoup de temps. Si t'es là, c'est pas à cause de moi, si t'es là c'est pour voir ce en quoi tu te refuse de croire. Et si tu refuse de m'écouter, tu finiras alors définitivement coincée dans ce rien qui te fait tant flipper!

- Mais tu délires complètement !!


Je cogne contre le miroir, de cette force désespérée qui m'anime depuis que j'ai perdu tout espoir de te revoir. Le temps court en cette antre à l'agonie déjà mis à rebours et qui se disloque malgré tes nombreux tours :

- La vie ! La clef c'est la vie Éris!! Et t'en as peur! Tu as peur de vivre parce que tu m'as laissé mourir, là où t'avais juré de me chérir! Tu as peur de vivre parce que tu as peur de voir tout ceux qui te reste les uns après les autres périr. Tu as peur de vivre parce que tu as peur de me trahir. Tu as peur de vivre parce que tu as peur de mourir. Et tu as peur de mourir parce que tu as peur de les voir après toi dans le noir à jamais s'évanouir. Tu. As. Peur. Et c'est normal. Ce qui ne le serait pas c'est de ne pas être effrayée par tout ce que la vie t'as poussé à faire. Et c'est aussi pour ça que tu en as peur, car tu as peur de voir jusqu'où tu peux aller pour sauver tout ceux que tu t'autorises à aimer, parce que malgré toi, tu sais qu'au fond, à chaque vie que tu peux souffler, tu finis toujours un peu plus écœurée de toutes ces horreurs que tu dois endosser et de celle qu'on t'a fait devenir alors que t'as rien demandé. Seulement tu dois vivre pour tout recommencer, tu dois vivre car tu peux encore changer. Tu dois vivre parce que tu n'es pas encore véritablement brisée.


À genoux je m'effondre, anéantie par tout ce que tu peux me révéler, car aucunes de ses vérités ne correspond à celles que j'ai envie d'écouter ou de déterrer.

- Tu racontes n'importe quoi, je t'en prie tais-toi, tais-toi, assez,  je peux plus le supporter. Je peux plus-

Tu t'accroupies afin d'être à ma hauteur et c'est alors comme si je pouvais sentir ta main sur mon épaule et ta chaleur en mon cœur :

- Tu peux plus te supporter, tu peux plus supporter ce vide que t'as toujours ressenti sans arriver à te l'expliquer, tu peux plus vivre sans comprendre ce que signifie véritablement exister parce que ça te ronge autant que ça peut te fasciner. Mais relève-toi ma sœur car je te le promets, pour toi n'est pas encore venue l'heure. Tu es déjà pardonnée, je t'en ai même jamais voulu tu sais.

Et je le sens se morceler, cet univers étrange en lequel nous sommes embourbées, des fractures de lumières viennent violemment le disloquer, transperçant les ténèbres que j'ai de mes propres mains pendant si longtemps créées et façonnées. Un énième grondement se fait entendre et subitement voilà que tu te mets à sourire tandis que je me sens comme brusquement vers l'arrière attiré. On essaye encore une fois de nous séparer :

- Non!!! Non! Non! Non!!! Laisse-moi rester !!! Je veux pas te quitter ! Lily !

Et c'est alors que je me mets à courir en ta direction mais plus je tente de m'approcher et plus tu sembles t'éloigner

- Je vais te sortir de là, tu vas t'en sortir et on recommencera tout toi et moi ! Je te promets, je te promets d'enfin prendre soin de toi ! Je te jure d'être meilleure que ce que j'ai pu être autrefois ! Lily!!! Lily !!!!!

C'est là que tout s'arrête, que l'enfer s'effondre et que la lumière atteint les profondeurs de nos secrètes décombres. Tu n'es désormais plus qu'une voix là où plus aucune image ne se reflète en le miroir face à moi

- Il te reste encore une chose à laquelle te raccrocher et tu sais très bien que c'est pas moi. Ça l'a plus été depuis le jour où tu l'as rencontré.

Et c'est là que pour la première fois enfin, de mes yeux véritables je te vois. Toi. Encore et toujours toi.

Entre l'amour et la guerre, ton âme fais écho à la mienne et m'extirpe de mon royaume fait de cendre et de poussière. Un ultime appel d'air, et voilà que surgit de l'enfer ton antique Cerbère. La vie, la chaleur, la lumière. À grandes bouffées j'inspire, me redresse et violemment existe. Bip. Bip. Bip. Mes yeux pers grands ouverts sur la nuée de docteurs qui m'encerclent, ma main gauche arrachant le masque à oxygène qui me lacère, je reprends mon souffle assise sur ce lit d'hôpital qui me déconcerte.

- Mlle Livingstone? Vous nous entendez? Vous avez subit de nombreux dégâts lors d'une de vos missions, vous avez été blessée à la cuisse ainsi qu'à l'abdomen et heureusement pour vous, le rein et les autres organes vitaux n'ont pas été touchés. Ça c'est sans compter votre épaule, les autres bobos, contusions et écorchures que vous avez cumulés tels que votre arcade sourcilière, votre lèvre et j'en passe. Vous avez toutefois perdue beaucoup de sang, nous avons donc dû vous mettre sous transfusion.

- Je vois ça…

- Votre état est stable pour le moment, mais vous devez rester ici en observation.


Je m'adosse un instant contre le dossier du lit qu'une infirmière vient de redresser tandis que je soupire :

- Je pourrais sortir quand?

- Quand je le jugerais nécessaire.

- Bah voyons… J'aurais dû m'en douter.


C'est alors que mon cœur étrangement se resserre et que me revient en mémoire tout ce délirium qui sans cesse défile devant mes yeux devenus parfait reflets de tes jardins d'hivers. Persé... Machinalement alors je me lève, arrachant la tubulure encore suspendue à mon bras, grimaçant en me remettant sur mes pieds, repoussant de mon avant bras droit et valide les médecins qui tentent de m'empêcher de bouger :

- Vous connaissez mon job' et vous savez que peu importe ce que vous direz ou ferez je devrais tôt ou tard y retourner, alors rendez-moi mes fringues et laissez-moi y aller au lieu de me retenir inutilement dans un lit que quelqu'un de beaucoup plus amoché pourrait occuper.

Agrippant mon t-shirt gris à moitié ravagé par le sang et mes autres méfaits de la soirée, je me rhabille péniblement de mon jean noir et ma veste en cuir, le visage crispé à cause de cette douleur qui me ronge et qui embrase mes muscles diminués. Sortant lentement de la chambre, en les couloirs de l'hôpital voilà que j'avance péniblement. Seulement cela n'a aucune importance, car entre ces murs, il y a la vie, la mort, la joie, la douleur, ma peur et tes pleures. Je ne sais où je vais, je me contente d'avancer comme guidée par cet ordre que depuis l'au-delà tu n'as fait que me cracher. Je me mets alors à te chercher, instinctivement plus que consciemment car je ne sais toujours pas pourquoi je continue à me raccrocher à ton souvenir qui comme le sien commence à s'éroder. Mais plus j'erre en cet enfer et plus je sens mon cœur qui en ma poitrine se soulève, vibre et ardemment t'espère. Et c'est alors que mes pas brusquement s'arrêtent que je ressens ta complainte muette et que tout autour de moi se resserre ton éteinte secrète. Un battement de cœur pour faire taire tout nos pleures. Un battement de cœur pour mettre fin à notre siècle de malheur. Un battement de cœur, oui, un battement de cœur et voilà que je te reconnais à travers toutes nos écorchures et autres laideurs. Je me retourne alors, tremblante et sûre à la fois de cet autre qu'en les bras de la mort j'ai cherché tant de fois. Mes gardiennes d'émeraudes se déposant délicatement sur toi, je vous dévisage tes célestes azurés et toi, me perdant en une fraction de seconde au travers de leur éclat tandis que le monde tout entier s'efface brusquement tout autour de moi. Toi, c'est bien toi. Mirage autrefois synonyme d'outrage, voilà que sans attendre j'avance d'un pas déterminé vers toi et te sers de mon bras droit contre moi pour la toute première fois. Je ne pose aucune question et me contente de te ressentir, toi et uniquement toi. Vivante tu es vivante et ce malgré moi.

- Je le savais.

Que je me contente de soupirer en le creux de ta nuque gelée que ma présence commence tout juste à réchauffer.

- Je savais qu'ils ne faisaient que mentir.

Je te serre alors davantage, doucement, comme pour ne pas faire plus de ravage là où une larme roule le long de ma joue gauche sans que je ne puisse le contrôler ni même avoir d'emprise sur ces mots qui sortent de ma bouche sans que je ne les y ai autorisé:

- Je suis restée, malgré tout ce qui a pu arriver, je suis restée là où toi, tu t'en es allée. Alors promets, promets-moi de ne jamais plus abandonner.

Oui, promets-moi de ne plus m'abandonner car entre l'amour et la guerre, au travers de la nuit noire scintille depuis toujours nos deux âmes solitaires qui se rassemblent en ce jour sous la gloire du père pour qu'enfin puisse être rallumée pour nous notre auguste lumière.






Dernière édition par Éris Livingstone le Dim 22 Avr - 11:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Falling apart in a drug wonderland [Eris] Falling apart in a drug wonderland [Eris] EmptyJeu 22 Mar - 15:47

Une inspiration. Un battement de cœur. Douloureux. Douloureux, parce qu'ils affrontaient dans une lutte finale le monstre qui avait pris son âme en otage. Ses chaînes disparaissaient en l'instant, ses geôliers n'ayant jusque là qu'allonger celles-ci en réalité. Elle ne dépendait plus de leur bon vouloir, avait gagné son libre-arbitre, mais son esprit et son corps ne guérissaient pas. L'ombre s'était insinuée dans chacun de ses pores jusqu'à s'enraciner dans l'immatériel. En l'instant, quelque chose la faisait trembler, douter, fuir. Perséphone retrouvait sa force et, à l'aide de ce souffle, décollait le goudron qui l'encrassait, de ses veines à son inconscient. Alors oui, ça faisait mal, c'était atroce. Le soulagement n'en serait que plus intense.

Le phénomène s'accéléra soudain, à l'instar des palpitations de son organe vital. Elle avança, effectuant ses premiers pas en dehors de sa chambre depuis son arrivée à l'hôpital. Rapidement, une silhouette connue se profila et la vérité lui explosa à la figure. Les couleurs ravivaient, sa raison embrumée s'éclaircissait, ses muscles se détendaient... La souffrance s'estompait, le cauchemar perpétuel perdait de sa noirceur. Sa vue balayait tous les doutes qu'elle avait pu émettre, ses sens martelaient ce qu'elle n'avait jamais compris. N'avait pu comprendre ? Voulu comprendre ? L'heure n'était pas au bilan, seulement à l'urgence.

Sans hésitation ni concertation, chacune se pressèrent l'une contre l'autre. Pressées de ressentir, partager, renaître. Les affronts passés oubliés signaient un renouveau. Perséphone avait à peine conscience de ce qu'elle faisait. Elle agrippait celle qui n'avait animé que des sentiments d'antipathie  et qui n'éveillait désormais qu'apaisement. Son souffle caressant sa nuque la fit frissonner, sa voix l'enveloppa d'une douceur surprenante, l'emportant dans un état de torpeur. Tout semblait plus simple. Plus facile à surmonter.

Cependant, cette même voix l'érafla. Un reproche. Un coup porté à l'illusion. La blonde s'écarta pour se tenir aussi droite que son état le lui permettait face à sa double ténébreuse. Allait-elle se rendre compte que sa propre voix ne portait toujours pas ? Que l'ombre finirait par l'écraser, une nouvelle fois ?

« Pourquoi tu fais ça ? »

Sa voix enrouée s'efforçait d'appliquer un ton neutre. Un soupçon d'agressivité perçait. En contradiction, ses yeux s'humidifièrent. Elle devait y croire, elle le ressentait. Pourtant, les affres des semaines précédentes rongeaient encore son esprit et la méfiance l'emportait soudain. Elle avait faibli, s'était mise à la merci de l'ombre. Ses paroles avaient dépassé ses lèvres, mais la lucidité n'avait été que temporaire. Tout ceci n'était qu'une illusion. Un nouveau piège pour lui démontrer toute l'étendue de sa faiblesse. Un froid glacial s'empara d'elle. De nouveau, elle sentit la faiblesse de son organisme suite aux privations et au manque de liquide vital, les maux de ses blessures, en particulier son genou qui commençait à ne plus vouloir la porter et qui faisait ainsi trembler sa jambe gauche. Elle refusait. Elle resterait debout face à son oppresseur.

« Tu m'as bien regardée ? Tu crois vraiment que j'ai disparu de mon plein gré ? »

Défi, colère. Elle essuya brusquement le sel qui brûlait ses joues. Retourne-toi, pars. Elle avait beau se le répéter, elle n'y parvenait pas. Alors il lui fallait trouver une contre-attaque. N'importe quoi pour ne pas rester celle qui devait se défendre, se justifier.

« Tu es restée, oui, loin, à l'écart pendant que je croupissais dans un trou moisi pour servir de réserve de sang. Tu étais où pendant que j'avais besoin de toi ? Libre de tes mouvements, non ? Ne m'accuse pas alors qu'entre nous deux, c'est toi seule qui m'a abandonnée ! » Alors qu'une infirmière s'approchait d'elle, elle haussa le ton en se tournant vers celle-ci :  « ET J'EN AI RIEN À FOUTRE DE GUEULER, DÉGAGE ! »

Rien n'était réel de toute façon. Un mirage de plus. Une torture de plus. Les larmes s'accumulaient, perlaient, mais elles n'étaient plus la priorité à effacer. Non, elle devait rester debout. Elle se raccrochait désormais à la rampe qui courrait le long du mur, ses jambes la menaçant de lâcher à tout moment.

« J'avais besoin de toi. Tu n'es jamais arrivée... »

Son cœur se serra. Sentiment effroyable de déjà-vu. Abandonnée, une nouvelle fois.
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MessageSujet: Re: Falling apart in a drug wonderland [Eris] Falling apart in a drug wonderland [Eris] EmptyJeu 22 Mar - 20:38

     

we won't have to be scared



❝One of these days the sky's gonna break And everything will escape and I'll know. One of these days the mountains Are gonna fall into the sea and they'll know That you and I were made for this. One of these days letters are gonna fall From the sky telling us all to go free But until that day I'll find a way To let everybody know that you're coming back for me. One day soon I'll hold you like the sun holds the moon And we won't have to be scared❞


Pourquoi tu fais ça?

Il y a ce je ne sais pas, perdu entre les litanies de ton âme et mon cœur aux aboies. Il y ce nous qui se profile devant moi, face au monde qui pour nous s'incline bien bas. Il y a cet instant de vérité, trouble et nébuleux qui franchit le seuil de mes lèvres. Insaisissable et imparable, elle se déverse à tes pieds en ce torrent d'adoration incontrôlable.

- Je sais pas. Pour toi?

Je ne tiens même pas compte de la rancœur en ton ombre dissimulée, me contentant de répondre avec clarté à ce qui m'est demandé, car je le comprends en cet ultime moment, il te suffira d'un simple souffle pour au travers des ténèbres et ses implacables nuées toute entière me consumer et me commander. Et ainsi se lève la terreur face à cet aveu signé par les larmes de mon cœur. Je serais celle dont tu as besoin, me nommerais guerre pour satisfaire à tes sanglants lendemains et paix si seulement un jour enfin tu me reviens.

Pourquoi tu fais ça?

Voilà déjà quelques instants que tu t'es détachée de moi mais, je ressens d'autant plus fort la déchirure qui s'est glissée jusqu'en tes pas. Je me demande encore ce qui ne va pas, seulement, il s'agit de toi et moi et de tout ce qu'à la lumière de l'autre aveugles de nos egos qui déçoit, bien malgré nous, l'on ne voit. Tu as cette emprise sur moi, la main mise sur mon âme qui sous la salve de tes reproches et autres coups invisibles chancelle puis rougeoie. Et au travers de ton souffle qui s'essouffle du chasseur je deviens ta proie, en tes jardins d'hivers balafrés par notre bien trop long calvaire je me noie, alors que mes sentinelles de jade suppliantes s'y réfugient encore une dernière fois. Arrête de me mutiler, de ces mots que je me suis bien trop de fois reprochés. Arrête de m'enterrer à chacune de tes paroles qui du profond de moi viennent avec fureur m'ébranler. Arrête de parler, car tout ce que tu fais est d'à petit feu me tuer.  

Pourquoi tu fais ça?

Je ne le comprends encore et toujours pas. Je te dévisage là où mon propre corps vient à me lâcher, se mettant à pâlir puis trembler. Je ne veux plus t'entendre, tu m'as assez tué rien que de ton silence qui m'a pendant tous ces mois assommé. Et c'est ici que tu les sens vriller, ces iris cendrées que notre feu sacré vient violemment rallumer. Tu ne peux me faire endosser tout ce que tu peux te reprocher. Je la vois de nouveau, ta foutue peur d'échouer et de perdre tout ce à quoi tu pouvais bien te raccrocher. C'est donc tout ce que je suis? Une bouée pour t'empêcher de couler, un phare pour t'éviter d'en les abysses de définitivement sombrer. Seulement, des profondeurs, encore et toujours je ne cesserais de crier et t'appeler toi, mon belliqueux reflet né pour inlassablement me torturer.

Pourquoi tu fais ça?

Un pas puis un autre, je parviens enfin à bouger. Me défaisant de ton emprise qui m'a au travers des blessures et du temps figé, vénéneuse, je continue à te toiser tandis que l'infirmière tente par tous les moyens de te calmer. De mon bras valide je l'empoigne et la fait violemment dégager de ma route que sa misérable existence se permettait d'entraver, car non, rien ni personne ne m'empêchera une fois de plus de te retrouver. Ce n'est que face à toi que mes yeux se plissent légèrement et que sans attendre, je t'assène une gifle qui vient t'en fendre la lèvre. Je ressens tout, bien plus que tu ne peux l'imaginer, et qu'importe à quel point je puisse le refuser, ni même le nombre d'heure passé à vouloir t'oublier, je finis et finirais toujours en le silence de tes absences à quémander pardon tel un chien suspendu à tes pieds. La voix brisée, rageuse et à la fois bafouée, tu lis en mes iris déchaînées toute la souffrance et l'horreur que tu m'as fait traversé.

- REGARDE-MOI !!!

Je t'empoigne par le col de ta chemise suintant ta faiblesse qui en vient à m'écœurer :

- Regarde-moi, et surtout vois! Vois ce que t'as fait de moi !!


Pourquoi tu fais ça?

Je te relâche alors sans ménagement, te repoussant sans le moindre commandement. Reste debout ou tombe, tu es la splendeur en mes immondes :

- Parce que tu crois quoi? Que t'es la seule à avoir morflée? Tu crois que pendant toutes ces semaines j'ai passé mon temps à glander, boire des bières et m'éclater?

Je lève mon bras droit tandis que le gauche m'immole de douleur :

- Mais regarde-moi ! Je suis en morceau devant-toi! Recouverte de sang et brisée parce que tout ce que j'ai fait, c'est te chercher ! Partout! T'entends? PARTOUT! Du ciel à l'enfer et de l'enfer à la terre, il n'y a pas une seule parcelle de ce putain d'univers que je n'ai retourné pour te retrouver! Même quand on m'a dit que tu étais disparue, même quand on m'a ordonné d'abandonner et qu'aux yeux de tous, tu n'étais plus qu'un énième nom déchu, je suis restée à te chercher! J'ai accepté toutes les missions qui auraient pu me mener à toi, je me suis enterrée en des bourbiers que tu ne peux même pas imaginer, j'ai enquêté de mon côté alors même que le CAA s'amusait à me tenir en laisse, MOI, Éris Lívia Livingstone et qu'au moindre coup de sifflet, je me retrouvais comme l'un de ces petits chasseurs minables sur le banc de touche aligné.

Je marque une pause, tente de reprendre mon souffle, d'apaiser le dégoût au bords de mes lèvres qui tend à les écorcher autant que ta mauvaise foi peut me défigurer :

- Cette nuit, je les ai tous massacré. Il n'y en a que deux qui ont réussi à s'échapper. Mais cette nuit, j'ai aussi failli crever. Encore. Parce que c'est tout ce que je recherchais depuis ces mois. La mort. Je t'ai cherché au travers de la vie sans jamais te ressentir là où tout ce qui me restait c'était ce putain de vide et ce non sens de l'existence qui me disait : laisse-toi mourir. J'aurais pu.

Délaissant ma posture d'attaque voilà que je retourne à une tempérance de glace, te dévisage une nouvelle fois, plonge mon regard autrefois embrasé de cette rage témoin de nos anciens naufrages pour laisser place à cette perle saline qui vient sonner le glas de ce dernier acte qui silencieusement nous terrasse. Je te tourne alors le dos en guise d'ultime parjure et en l'ombre de mes pas douloureusement te murmure :

- J'aurais dû.

Pourquoi t'as fait ça? Pourquoi?







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MessageSujet: Re: Falling apart in a drug wonderland [Eris] Falling apart in a drug wonderland [Eris] EmptyMar 3 Avr - 0:41

Pour toi. Cette réponse ne fit qu'empirer la détresse de Perséphone, reine des Enfers, piégée dans son propre châtiment éternel. Le fantôme de ses propres ténèbres revenait la hanter après la brève lumière céleste. Il n'y avait plus d'échappatoire, le contrat en cendres. Pour elle, elle ne savait que l'accuser de leurs malheurs. Pour elle, elle ne pensait qu'à la culpabiliser de leur sort. Pour elle, elle ne pouvait que lui rappeler sa défaillance. Elle l'avait abandonnée pour mieux l'attirer à travers le Styx. Pour ne pas tomber seule. Comme si la Reine avait demandé son enlèvement, choisi d'épouser les Ténèbres, exigé une damnation en compensation. Divine discorde. Sa présence, ses paroles marquaient la volonté chaotique de la perdre.

Il ne pouvait s'agir que de ça. Ce ne pouvait que signifier qu'elle était toujours coincée au Tartare, dans les profondeurs de son âme malade. Encore un supplice. Encore un stigmate de la séparation. La damnée refusait de croire que la libération se révélait aussi amère. Plus cruelle que la séquestration. L'hiver était censé être plus mordant que le printemps, celui-ci censé alléger son cœur, réchauffer son corps et panser son esprit. Lui rappeler la beauté de leurs retrouvailles, lui permettre de respirer un air pur. Au contraire, elle avait l'impression d'étouffer. La laideur de leur échange crevait ses sens. Elle aurait préféré entendre à nouveau les insultes, revoir le monde en gris et l'ombre telle quelle. Chaos en son âme, Éris la déchirait de l'intérieur.

Délirante souveraine soumise aux voix obscures, perdue dans ses chimères agressives, Perséphone s'échinait à rejeter tout ce qui l'entourait. Déjà par le passé, elle avait sombré dans l'hivernale solitude, pourtant l'espoir avait toujours bourgeonné dans son cœur qu'on vienne l'en sauver. Elle avait appris à en retrouver l'issue par elle-même, résignée par l'absence d'éclaireur. Lui asséner le reproche d'abandonner, de baisser les bras et de tout laisser tomber... Personne n'en avait le droit. Même pas Éris. Même pas l'ombre malfaisante.

Son regard ne ferait que renforcer son illusion. Disparais. Pourquoi n'arrivait-elle pas à s'éloigner ? Comment pouvait-elle se contenter d'attendre que le trompe-l’œil se dissipe ? Les ficelles persistaient à la manipuler, piégée dans son propre châtiment éternel. Si elle pouvait parler cette fois, on lui avait ôté sa liberté de mouvement, sa volonté. Elle avait beau siéger sur le trône, le pouvoir se tapissait derrière elle. En vérité, il se tenait face à elle. Son cauchemar, son espoir.

Sa présence l'empêchait de se rebeller. Sa voix l'emprisonnait dans sa léthargie. Si elle avait encaissé la gifle sans rien dire, elle hurla lorsqu'elle dut se rattraper pour ne pas baiser le sol. C'était tout ce qu'elle avait retrouvé, ses cordes vocales. De rage, de désespoir.

« ARRÊTE ! TAIS-TOI ! »

Je suis tout ce que tu as fait de moi. Pantin malléable à volonté, Perséphone siégeait sur le trône, mais le véritable pouvoir se tapissait derrière elle. Chaos en son âme, Éris la déchirait de l'intérieur. C'était elle, cette silhouette usurpatrice qui la possédait. D'ailleurs, elle ne l'écoutait pas. Peu importait ses suppliques. Le froid glacial s'emparait d'elle au fur et à mesure du discours brûlant, et bientôt son corps commença à se briser. Gelé jusqu'à la dernière cellule, il se cassait par morceaux. La claque ne l'avait pas atteinte, trop éloignée de la surface réelle qu'elle était. Mais quand le sang explosa sur le carrelage parsemé des débris de givre, quand le chaos en son âme fit écho aux paroles sinistres... Laisse-toi mourir. J'aurais pu. Le carmin de son liquide vital illumina ses pupilles. Ni noir ni gris. Quand elle leva les yeux, elle aperçut juste à temps la larme rouler. Ses bras la retenaient toujours, à la fois éclatés à terre et bel et bien attachés à ses épaules. Elle aurait dû mourir.

Et en l'instant, Perséphone voulut rejoindre ses sujets dont elle n'était qu'une figure à haïr. Son corps entier la suppliait. Mourir. Ni hiver ni printemps, seulement le néant. Ses larmes brouillaient désormais sa vue, transformant déjà la silhouette abdiquant en âme errante. Silhouette ayant traversé le fleuve infernal pour la rejoindre, elle repartait dorénavant vers le monde d'en-haut. Ne pouvait regarder en arrière. Ne voulait plus. A elle à choisir si elle la suivait ou restait dans sa prison. A chaque pas que son éclaireur faisait, elle avait si mal. Tout reprenait ses teintes grises. Elle devrait mourir.

Mû par un élan soudain, elle s'échina à la rattraper. Sachant qu'elle ne pourrait pas la dépasser, elle enlaça Éris par l'arrière dès qu'elle fut assez proche. Ses bras entourant sa taille, elle se plaqua contre elle, enfouissant sa tête dans son cou. Un éclaireur était venu à elle et la lumière céleste se révélait progressivement. Délirante souveraine libérée de ses voix obscures, délaissant ses chimères agressives, elle se jetait dans les bras de l'inconnu salvateur.

« Ne pars pas. Je suis désolée. Reste avec moi. »

Murmures paniqués. Elle n'avait plus besoin de crier, les mirages s'étaient estompés. Elle était en vie, entière. Elle voyait les couleurs, elle parlait, elle pouvait serrer son opposée et la sentir contre elle. Chaos en son âme, Éris la guidait à travers la confusion qu'elle-même provoquait. L'arrêt des hallucinations ne signifiait pas que la damnée avait retrouvé toute sa lucidité. Qu'elle se rendait compte de ce qu'elle faisait. L'instinct. La rage de vivre. Son opposée. Elle ne pouvait pas la laisser partir sur cette pensée. Elle ne pouvait pas la laisser conclure : j'aurais dû.

« J'ai besoin de toi. Tu as besoin de moi. Tu peux pas partir sur ça. Tu peux pas dire ça. »

Urgence, détresse. Elle voulait une chance de se repentir, une occasion de prouver qu'à deux elles seraient invincibles. Lui assurer qu'elle ne l'abandonnerait pas, jamais. Certaines de ses larmes tombaient dans le cou de son alter ego. Son corps retenait fermement celui pris en otage grâce aux nouvelles forces que leur proximité lui accordait, bien qu'en-deça de ses capacités habituelles. Elle n'abandonnait pas, jamais.
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MessageSujet: Re: Falling apart in a drug wonderland [Eris] Falling apart in a drug wonderland [Eris] EmptyDim 8 Avr - 10:11

     

we won't have to be scared



❝One of these days the sky's gonna break And everything will escape and I'll know. One of these days the mountains Are gonna fall into the sea and they'll know That you and I were made for this. One of these days letters are gonna fall From the sky telling us all to go free But until that day I'll find a way To let everybody know that you're coming back for me. One day soon I'll hold you like the sun holds the moon And we won't have to be scared❞


Ne pars pas, reste avec moi.

Un pas et je me brise devant toi. Retiens-moi, garde-moi, demande-moi.Je resterais si c'est pour toi. Un souffle et je m'efface doucement entre tes doigts. Je voudrais m'arrêter, me retourner et te supplier. Te dire que cette douleur n'a que trop duré, seulement, automate qui a déraillé, je continue à machinalement avancer. Un battement de cœur et c'est mon âme tout entière qui se perd à travers toi. Ne me laisse pas, regarde-moi, souviens-toi de ce qu'était le monde lorsque je n'étais pas là. Mais un pas et je ne suis déjà plus à toi. Tu me traînes en l'en bas, celui où tu règnes malgré moi, m'abandonnant à tes démons qui se repaissent des lambeaux de mon âme qui crève de ce trop plein de toi et qui m'aliène de nos incessant "on verra". Tu me tue, là où s'essouffle la laideur de mes vices à la lumières de ton écrasante vertu, qu'est-il donc advenu de cette autre qui encore et toujours contre vent et marré se serait battu? Je ferme les yeux, ressens ta frayeur en tes lourdeur, ta douleur en tes silences derrière lesquels se terrent notre symphonie des pleurs. Lourd devient mon corps qui se disloque tandis que mon univers tangue et se distend sous mes pieds qui ne supportent plus les sanglots de nos cœurs ventriloques. Et elle me déchire, cette douleur écho à nos plus profondes peurs qui s'enracine jusqu'en nos impétueux hurleurs lassés de tous nos siècles de malheur. Mais un souffle et tu n'es déjà plus là. Non, tu n'existe pas, tu n'existe plus. Aide-moi. Retrouve-moi. Ne me laisse pas ici sans toi. Et d'un battement ton image, vapeur de soufre se dissipe en les méandres de mon esprit qui à ta vue s'embrase, rugit puis en tes profondeurs, violemment s'engouffre. Et même si je ne le veux pas, même si je lutte contre moi pour oublier que tu es toi, me voilà à deux doigt de rebrousser chemin et jeter les derniers fragment qu'il reste de nous en tes bras. Car sans toi il n'y a plus de loi ni même de moi. Il ne restera que l'ombre qui déçoit et une lumière dépourvue de tout éclat. Alors viens, et choisis-moi. Prends cette vérité qui t'appartient autant qu'à moi et brûle là. Libère-nous de ce poids. Choisis-nous. Choisis-moi. Car tu sais que c'est déjà le vœu que j'ai fait pour toi et que rien ni personne ne viendra briser ce serment d'allégeance que j'ai prêté pour toi, pas même le plus fou des rois. Reste avec moi. Oui, reste avec moi. Mais je ne peux pas, je ne peux plus espérer ce qui jamais ne viendra. Alors en le silence de tes absences et le cri de nos errances, je continue à creuser le tombeau de nos défaillances. Tu n'existes pas, tu n'existes plus, tout comme loin de toi je ne suis pas, je ne suis plus. Alors aide-moi, aide-moi à oublier avant qu'inéluctablement entre les mains du cruel destin toutes deux l'on ne se noie. Pourquoi tu fais ça, pourquoi? Je ne sais pas quoi dire ni faire pour apprendre à vivre avec toi, et alors que l'air semble se raréfier et que ma gorge vient instantanément se nouer, voilà que tu me ramènes à cet instant où tout a enfin pris place en l'assommante vérité. Unité, unifié, tes bras m'enserrent pour ne plus me lâcher. Je me fige, tétanisée, totalement incapable de bouger, de vivre, ou même respirer. De battre mon cœur s'est arrêté, lorsque je t'entends prononcer les mots si ardemment pensés. Arrête, arrête de jouer si c'est pour me laisser à tes pieds une nouvelle fois morcelée. Et j'ai envie de fuir, de tout abandonner et d'oublier tout ce qui vient de se passer. Rattrapée et projetée par ces peurs qui ne font que m'engloutir, je perds pieds en le lit de ton irréalité en lequel tu me fais à la fois vivre et mourir. Je sens la chaleur de tes larmes perler contre le derme de mon cou nacré, me basculant et cette autre réalité devenue le berceau de notre divine dualité.

- Je peux pas. Je peux plus…

Je suis perdue. Tremblante, mes bras s'enroulent autour des tiens, raffermissant l'étreinte de ta présence. Je ferme les yeux, laisse ces larmes salvatrice rouler et s'échouer contre le dessus de ma main qui recherche la tempérance que toi seule peut m'apporter. Seulement, c'est mon univers tout entier que je sens brusquement vaciller, lorsque ton cœur à l'unisson avec le mien se met violemment à hurler cette rage de vivre venue pour nous libérer. Un, je respire puis t'aspire. Deux, ainsi tangue mon esprit qui délire. Trois, à genoux je m'effondre et laisse ton psyché m'assaillir. Quatre, tu expires et me sens défaillir. Bienvenue en mon monde, celui où tu conspires.  

Les barrières mentales annihilées par l'abîme porté de ton âme sublimée, te voilà prise au piège en ma nuit éternelle que je ne veux nommer. L'hôpital en lequel nous étions n'est plus que vestige d'un présent devenu passé, là où jaillit l'ombre venu toute entière me dévorer. Spectatrice d'une scène que tu ne peux identifier, tu vois une ruelle Londonienne tapissée de marre de sang tandis qu'au bout, tu me vois à peine éclairée, à genoux et en train de me balancer là où seul l'écho de mes sanglots parvient à nous transcender. Non, arrête. Ne vas pas plus loin, je te l'interdis. Brisée, je demeure seule en la nuit à implorer. Et sans que je ne puisse le contrôler, voilà que le temps se met à jouer, puis, à la manière d'une bobine de film que l'on viendrait rembobiner, nous revoyons la scène à l'envers s'orchestrer, les ombres et autres silhouettes dansants en un tempo que nul n'a l'habitude de voir défiler, les cris et autres bribes de voix à moitié étouffées entre les mains d'un Chronos que je ne peux contrer. Et subitement, la séquence vient à s'érailler, sauter et disjoncter, nous propulsant à un autre moment clef où tu me vois au sol allongée avec ma dague plantée en la carcasse d'un lycan. Arrête!!! Je t'en prie !! Arrête !! Je veux pas te…

- … Je veux pas te tuer…

Les pleures, la peur, la souffrance et l'horreur. Le temps remonte encore, l'enchaînement de l'affrontement, les cadavre de mes parents. Il s'arrête et s'accélère jusqu'au moment où je brandis le Remington et que la balle part. Fumée et poudre pour mieux assassiner, Tempus se fige et nous gravitons autour de cet instant de bascule. Je me retourne vers toi, te saisi par la main et t'oblige à écouter ma voix, les yeux rougies par tous ces cadavres que tu vas déterrer si tu ne nous refrènes pas :

- Arrête ça Perséphone!!

Mais tu ne comprends pas, et je fais alors encore plus de dégâts, laissant cette scène voler en éclat et se briser contre les parois d'une autre où je te vois toi, en un hangar que je ne reconnais pas. Torturée, brisée, tu n'es plus que l'ombre de celle que tu as été, Remington en main, à genoux pleinement éclairée par cette lumière artificielle qui me fait davantage crever, voilà que seul subsistent les sanglots de ma voix cassée par ce que j'ai une nouvelle fois créer. Revolver en main, je fais rouler le barillet, crisser le chien et me mets à inspirer. Putain Persé! Arrête ! Ça suffit !!! Je te saisis aux épaules et te repousse comme pour t'empêcher d'aller au-delà de ce que je ne veux nommer. Une opposition en notre diversion qui nous confronte à nos internes dissensions là où en ma rébellion je nous fais tomber au sol, sol qui devient le parquet d'une maison. Des éclats de voix d'enfants que je ne reconnais pas viennent animer le lieu qui se dessine progressivement sous nos yeux. Le temps qui court rejoue pour nous son compte à rebours, le bruit d'une assiette qui éclate, un cri qui retentit au travers de la nuit écarlate, et tout à coup les flammes. Elles nous entourent, dansent et battent la cadence du bois qui agonise sous leur cavalcade qui le rende rance, elle le dévore et balaye tout ce qu'il y a en dedans et au dehors et alors que les cris retentissent, mon psyché d'avantage se brise et donne vie à nos hantises. Le ciel se déchire et la scène elle-même délire, les flammes, infâme dansent autour de nous et de cette maison que je leur ai donné à dévorer tandis que nos souvenirs viennent se teinter, se goûter et au travers des larmes et du sang s'entremêler. Reversa, cité de damné, je t'y retrouve alors pleurant et condamnée à une errance que tu aurais préféré oublier. C'est alors que je comprends que c'est moi qui ne peut plus rien arrêter :

- Je suis désolée, je suis tellement désolée…

Et il n'y a que cette douleur qui ne fait que me parasiter, ces pensées que je ne peux plus retenir ni t'empêcher d'écouter, je suis un livre ouvert que tu peux consulter comme je peux lire la moindre des blessures que le monde t'a infligé et que tu ne peux me dissimuler. J'ai mal, mal à en crever, catalyseur des maux que l'on a toutes deux occultés. Un pas et je me brise devant toi. Retiens-moi, garde-moi, appelle-moi. Je resterais si c'est pour toi. Un souffle et je m'efface doucement entre tes doigts. Je voudrais m'arrêter, me retourner et te supplier. Te dire que cette douleur n'a que trop durée, seulement, automate qui a déraillé, je continue à machinalement avancer. Un battement de cœur et c'est mon âme tout entière qui se perd à travers toi. Garde-moi car j'aimerais me souvenir de ce qu'était le monde lorsqu'il n'y avait que toi et moi. Mais un pas et je ne suis déjà plus à toi.

Ne pars pas, non, ne pars pas et reste avec moi car en ces ténèbres qui nous noie, je réalise alors que suis tout simplement perdue sans toi.


WTF:


Dernière édition par Éris Livingstone le Dim 22 Avr - 10:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Falling apart in a drug wonderland [Eris] Falling apart in a drug wonderland [Eris] EmptySam 14 Avr - 1:16

Son âme se morcelait, déchirée par la vision du dos tourné, le souvenir de cette dernière larme, l'écho de ces derniers mots. Laisse-toi mourir. J'aurais pu. J'aurais dû. La résonance de son existence en sa chair vibrait comme jamais ça n'avait été le cas, la lacérant de l'intérieur. Si elle partait, Perséphone n'existerait plus. Si elle l'abandonnait, Perséphone resterait la reine captive à jamais. Elle n'était pas – plus – que ça. Elle était bien davantage, et ses limites explosaient en un millier de possibilités avec la révélation et la proximité du chaos en son âme. Mais si sa source disparaissait, elle ne serait plus. Si Éris coupait les fils du destin, elles n'existeraient plus dans le monde d'en-haut, condamnée à errer jusqu'au néant miséricordieux.

Leur contact insuffla une nouvelle consistance à leurs ombres. L'angoisse et la panique s'échappèrent d'elle à travers ses mots et son emprise nerveuse autour du corps de son éclaireuse. Elle ne détenait aucun pouvoir, celui-ci lui étant insufflé par son reflet psychique. Son cauchemar, son espoir. Elle était à ses genoux, suppliante, quémandant son attention, son absolution, sa bénédiction. Jamais elle n'aurait cru ployer face à la descendance de ses obscurs effrois. Jamais plus. Ce ne devrait qu'attiser haine et colère. Elle aurait dû la laisser partir et courir loin de ce mirage amer. Pourtant rien de ces relents nauséeux ne remuait sa chair jadis meurtrie. Rien n'impliquait le spectre malveillant dans le lien qui les unissait. Contre la chaleur de son corps, elle se sentait exister. Son présent s'éclaircissait, son futur se renforçait. Plus solide, plus sûr. Elles s'assuraient leur unicité en restant unifiées. Paradoxe que les paroles d'Éris écorchèrent une nouvelle fois. Je peux pas. Je peux plus. Les larmes redoublèrent, accroissant le sel jeté sur une ancienne blessure. Son espoir se réduisait en son cauchemar. Je ne suis que ce que tu fais de moi. Pantin à sa merci, elle avait besoin d'elle. Mais en était-il ainsi inversement ? Ou Éris ne représentait-elle que les Moires jouant avec les fils de sa réalité ?

« Je t'empêcherai de partir. »

Contraire à sa déclaration, l'agent de sa détresse réanimait le contact qui les liait. Non, elle ne la laisserait pas s'enfuir alors que les signes la trahissaient. Elle ne voulait pas dépérir. Une seconde et la capturée aspirait le pouvoir, retrouvait un certain équilibre dans son hivernale fragilité. L'une et l'autre éclaireur et éclairée à la fois. L'une et l'autre souveraine et sujet à la fois. Une nouvelle énergie déferla avec cette prise de conscience, violente sans être menaçante. A cet instant, elles s'effondrèrent ensemble.

Sans comprendre ce qu'il leur arrivait, la Spectre se relevait en la noirceur d'une nuit de bataille. Perdue, elle ne pouvait qu'observer les cadavres jonchant le sol et surtout elle pleurant sur le corps d'une femme. Et, alors qu'elle s'apprêtait à la rejoindre en grandes enjambées, Perséphone s'aperçut qu'elle se trouvait en même temps à ses côtés, dans la même position de spectatrice. Arrêtant son élan comme si elle obéissait à son ordre, elle se retournait vers cette voix hantée à la recherche de réponses. Une confusion totale s'empara d'elle alors que le temps s'agita sans cohérence devant elles qui conservaient un rythme normal. Était-ce cela, ce qui les attendait si elles continuaient à ne pouvoir s'aligner ? Hanter sans prise sur le temps ? Coincées entre le monde réel et celui des ombres ? Puis elle comprit qu'elles s'égaraient plutôt dans des souvenirs enfouis...

Arrêter quoi ? Elle ne comprenait pas ce qu'Éris attendait d'elle, n'avait pas conscience de ce qu'il se passait. Elle ne faisait que ressentir l'affolement de sa partenaire, l'abattement qui la noyait peu à peu. Alors, en silence, elle se contenta de prendre sa main. Il ne servait à rien de lui dire qu'elle ne contrôlait rien, qu'elle aurait voulu faire cesser cette succession de visions d'horreur, qu'elle voulait la consoler, la rassurer. Elle ne pouvait rien faire qui calmerait tant de souffrance. Sauf, peut-être, l'empêcher de sombrer dans les profondeurs d'une hivernale solitude.

Tout ce qu'il y avait autour éclata subitement. Leur double apparurent en un lieu sinistre faisant écho à leur état. Brisées. Était-ce finalement une vision prophétique ? L'ancienne Elfe n'arrivait à détourner le regard de ces clones détruits, écrasant la main de sa moitié d'âme d'une force presque surhumaine lorsque sa représentation préparait sa fin.

« Je ne fais rien ! »

Mais ce cri bouleversé se dissipa dans sa chute, tombant à travers le sol bétonné jusqu'aux lattes d'un parquet naturel. Les yeux rouverts, la familiarité de la maison et des voix nouvelles figèrent Perséphone. Des voix d'un autre âge, d'une autre vie. Une en particulier, qu'elle n'avait pas entendue depuis des décennies. Au fur et à mesure, le nombre de voix se réduisit, celles-ci se modifièrent. Un vide creusa les tripes de la captive avant que le feu ne le remplisse d'une panique rougeoyante. Instinct de survie brûlant, elle tira sa compagne d'infortune pour qu'elles se remettent debout mais à peine ceci fait qu'elles se retrouvèrent encerclées par des flammes infernales. A deux, elles avaient plongé dans les abysses. Cruelle ironie du sort, son palpitant battait à tout rompre. L'odeur pestilentielle de la chair carbonisée lui revenait, la sensation de la fumée asphyxiante l'empêchait de respirer. Les horreurs de cet événement lui revinrent, puis d'autres. D'abord un par un puis ils s'enchaînèrent sans transition, se mélangeant parfois. Après Éris, c'était à elle qu'on rouvrait les blessures. Elle tremblait alors qu'elle tentait de refuser tout ce que ces images lui infligeaient. Elle recula quand un homme s'approcha, accusateur, la main levée. Son regard brouillé aperçut à côté de lui un enfant larmoyant. Son ancienne réplique tomba, s'égratignant au passage sur le coin d'une table. Sa jumelle lui assurait que Bristol était plus sûre. Qu'elle y resterait pour sa sécurité. Et elle traversait une fenêtre, songeant à la délivrance que le choc pourrait lui apporter. Et un jeune homme la regardait, ses yeux bleus rivés sur elle - qu'as-tu fait de moi ? - avant de perdre connaissance.  Tandis qu'une autre femme haussait les épaules et répétait inlassablement qu'il fallait fuir, qu'elle n'apportait que sang et malheur. Regarde ce qu'ils m'ont fait, vois ce qu'ils font, admire leur nature : une mâchoire agrippait un de ses bras, ses crocs disparaissant à travers le derme ensanglanté, et sa prise la faisait bouger comme une poupée de chiffon.

« STOP ! » Perséphone hurla et se fit violence pour se détourner et retrouver son cauchemar, son espoir. Elle l'attira dans ses bras et ferma les yeux. « Il faut que ça cesse. On doit arrêter ça. »

Les excuses de celle-ci s'étiolèrent en lambeaux à son instar. D'abord, Éris était toujours là mais son opposée ne la sentait plus sous ses bras. Immatérielle et volatile, son image grésillait et peu à peu disparaissait. Délirante souveraine aux voix obscures, perdue dans ses chimères, Perséphone ne savait pas quoi faire pour la retenir. Alors, avec elle, elle cessa d'exister.

Elle aurait voulu la retenir, la garder auprès d'elle. La supplier de rester, de ne pas la laisser. Elle aurait voulu qu'elles fuient ensemble ce territoire interdit et qu'elles construisent à deux un rempart autour de celui-ci. Elle aurait voulu lui faire comprendre à quel point elle avait besoin d'elle. Lui avouer qu'elle seule pourrait la faire revenir d'entre les morts, annuler sa malédiction. Seule, elle n'existait pas, n'existait plus.

Le noir complet l'accueillit. Une vive douleur la cueillit. Puis elle ouvrit les yeux mue d'un élan incompris. Elle ne prit pas le temps de remarquer ses nouveaux bandages, de réfléchir aux nouveaux maux qui la parcouraient. Son souffle reprenait comme si son voyage lui avait coupé la respiration. La sueur perlait sur son front blême. Un bip lui perçait le crâne mais le bruit venant du couloir l'attirait. Elle devait le rejoindre, le traverser et retrouver dans ce dédale ce que son âme réclamait. La mémoire lui échappait et seul un sentiment d'urgence la pressait d'agir. Cependant, quand elle tenta de se redresser, elle se rendit compte que ses poignets étaient attachés à son lit. Elle s'agita, tirant sur les liens pour s'en délivrer, mais rien n'y fit, elle était condamnée encore et toujours à la captivité. Face à ce constat, la rage l'embrasa.

« LIBÉREZ-MOI ! »

Elle s'égosillait, répétant l'ordre en l'accompagnant à l'occasion d'injures et de menaces bien senties. Elle devait partir, agir, s'enfuir. Car son âme se morcelait avec la séparation et si celle-ci persistait, elle n'existerait plus. Coincée entre deux états, ni morte, ni vivante, elle ne souhaiterait plus que le néant. En l'instant, une rage de vivre la brûlait et son instinct de survie la guidait. Son âme se souvenait de ce qu'était le monde lorsqu'il n'y avait qu'elles et s'animait en une dernière chance grâce à la proximité de celle qui lui apporterait son absolution, sa bénédiction.

« Éris ! Je veux voir Éris Livingstone, je sais qu'elle est là ! »

L'infirmière venant de passer la porte s'évertua à tenter de la calmer, en vain. Elle refusait de la détacher dans l'état d'énervement duquel elle se trouvait, anxieuse. Elle essaya de faire croire à l'alitée qu'elle avait essayé de se blesser, voire de se tuer. Perséphone répétait qu'il n'y avait qu'un moyen pour qu'elle se calme : la laisser voir Éris Livingstone. Des images revenaient à son esprit, un seul visage y prenait place.

Aide-moi. Retrouve-moi. Ne me laisse pas ici sans toi.
Éris Livingstone
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MessageSujet: Re: Falling apart in a drug wonderland [Eris] Falling apart in a drug wonderland [Eris] EmptyDim 22 Avr - 11:26

     

we won't have to be scared



❝One of these days the sky's gonna break And everything will escape and I'll know. One of these days the mountains Are gonna fall into the sea and they'll know That you and I were made for this. One of these days letters are gonna fall From the sky telling us all to go free But until that day I'll find a way To let everybody know that you're coming back for me. One day soon I'll hold you like the sun holds the moon And we won't have to be scared❞


- C'est ce que j'essaye ! Mais j'y arrive pas ! Tout…

Une seconde et je disparais.

- Tout ça, C'est…


Différent, voilà pourquoi je m'efface progressivement devant toi.

- …Trop intense pour moi ! Je peux pas…

Un dernier regard posée sur toi…

- J'y arrive plus.

… Et c'est la vie elle-même qui m'arrache à toi.

- Non Persé!! Reste !! Je t'en prie, reste !! J'ai…

Peur. Et l'ombre s'efface devant moi, me recrachant en un néant de lumière béant, chaleureux et réconfortant, aveuglant de ses feux paisibles mes yeux habitués aux ténèbres aussi asphyxiantes qu'irascibles. Je n'ai plus la nuit et son manteau sibyllin qui camouflait mes crimes et autres laideurs d'un passé luciférien, je n'ai plus l'ombre qui dissimulait en mon front l'antique marque de Caïn, je n'ai que la lumière qui me fait renaître de mes poussières et éclaire tout ce qui m'écœure et me rendis jadis amer. Ne me regardez pas, je ne suis que vulgaire amas de glaise et relent de soufre de l'insoutenable fournaise. Laissez-moi à l'enfer, celui que je connais et qui sait si bien me plaire, ne me ramener pas à Lui et son effrayante lumière, car loin de mériter son amour, en toute conscience je me suis détournée d'elle et de notre père. Coupable en le sanglot de mes regrets éternellement je me perds, tombant à genoux face à cette grâce dont je ne sais que faire. Pourquoi? Pourquoi me ramener là où je n'ai fais qu'échouer? Pourquoi me donner ce que je vais irrémédiablement briser? Pourquoi m'absoudre là où il suffirait de me condamner. Je ne suis pas faite pour la balancer et mieux que de l'équilibrer, je la ferais inéluctablement tomber en ces profondeurs dont jamais plus vous ne saurez la ramener. Je vais la corrompre, l'empoisonner pour mieux la broyer et une fois qu'elle ne sera plus que cendre en mes mains malfamées, je la laisserais seule en les limbes errer. Car voilà tout ce que je suis, un fléau venu en ce monde annihiler lumière et beauté. Les yeux fermés je refuse de voir cette clarté qui ne fait que m'envelopper, recroquevillée sur moi-même, les bras venant autour de mes jambes m'enserrer pour mieux m'isoler. Je refuse d'écouter.

- Je peux pas, je peux pas, je peux pas…


Et je sens sa présence venir m'embraser, toute auréolée de cette gloire que je ne saurais pervertir et qui vient de toute sa splendeur m'ébranler. Ne me touche plus si c'est pour de nouveau me quitter, ne me regarde plus si c'est pour une fois encore m'oublier, ne me transforme plus si c'est pour une énième fois me parasiter et en les limbes m'abandonner.

- Tu ne comprends pas, ce n'est plus à toi de sauver, c'est à elle de réparer.

Ta main se pose alors sur mon épaule, me poussant à doucement ouvrir les yeux et te contempler en ce soupire las et exténué de tout ces siècles à guerroyer au nom d'un autre qui n'a fait que me déchirer :

- N'aie pas peur, il est temps d'enfin guérir et pardonner. Laisse la entrer dans ta vie et tout balayer, tu ne crains rien à la laisser essayer.

C'est alors que doucement d'un geste de l'autre côté tu me fais basculer, âme jumelle qui vient de nouveau tout débalancer en mon monde aux nuances morcelées. Je ne vois plus ton visage parfaite réplique du mien sans son éclat malsain. Je ne fais que sombrer en les eaux profondes que je ne sais ni reconnaître ni nommer, emportée par le courant contre lequel je ne peux ni ne veux lutter. Je me laisse alors simplement bercer, voyant l'éclat d'une lumière à la fois douce et dorée se refléter et percer à travers l'indomptable densité d'une eau à la fois clair et brouillée par les profondeurs qui ne font que plus férocement la teinter. Mon corps reposé se laisser dissoudre en ce que je ne peux contrôler, m'apportant la quiétude d'une trêve si ardemment rêvée.

- Mlle Livingstone !! Revenez !!

Non, laissez-moi dormir, je l'ai mérité.

- 2 CC d'adrénaline! Vite!!!

Pourquoi.

- Battez-vous !

Pourquoi vous accrochez et ainsi tout recommencer? Laissez-moi guérir, laissez-moi dormir, j'en ai assez de saigner pour mieux entre vos mains malades crever.

Un battement de cœur et l'illusion se meurt. J'ouvre les yeux au travers des eaux tranquilles, me laisse charmer par leur robe d'un vert émeraude que nul n'aurait un jour rêvé, observe l'or de cette lumière venir en leur cœur y danser, lorsque je sens la chaleur de ton âme jusqu'en mes veines résonner puis m'appeler. Un battement de cœur et ton fantôme en mon esprit demeure. Je te vois alors me tendre la main pour à la surface me ramener et faire basculer en ce monde plein de vie qui ne fait que lentement m'assassiner. Un battement de cœur et je serais ton ère de malheur. Peur, j'ai si peur de cette lueur que peut contenir nos deux cœurs, ne me laisse pas t'emmener en mon ailleurs. Mais d'un battement de cœur oui, un battement de cœur, voilà que tout violemment s'effondre en cet univers de torpeur lorsque je saisis ta main et réponds à l'appel de nos âmes en quête d'un sauveur. La cavité explose, l'eau implose, tel un geyser bouillonnant de notre psychose que réclame notre ultime symbiose au-delà de ce monde que la folie de l'Homme nécrose. Je me redresse alors en cette caverne souterraine, revenant en un souffle de vie à moi et respire à plein poumon pour la première fois, jambes tendues, je n'entends pas les sons tout autour de moi et me contente de te ressentir toi.

Bip, bip, bip… -Mrs Livingstone !!

J'ouvre les yeux, tente d'arracher machinalement le masque qui m'empêche de respirer lorsque quatre mains, me saisissent de part et d'autre de mes épaules pour me forcer à me recoucher. Qu'est-ce qui se passe? Fronçant les sourcils, j'écoute ce que le chirurgien peut bien me déblatérer :

- Vous revenez de loin, vous avez été gravement blessée lors d'une mission et, si au départ votre état était stable sans aucun pronostique vitale d'engagé, vous vous êtes mise à subitement vous enfoncer sans aucune raison. On a essayé de vous stabiliser, de vous ramener, mais rien n'y faisait. Heureusement, vous vous êtes accrochée. On a bien bataillé, mais on y est arrivé ! Vous êtes une battante.

Lasse, je détourne mon attention du médecin et laisse mon regard vagabonder contre le plafond que je me mets alors à fixer, continuant d'écouter ce qu'il pouvait bien m'expliquer, me contentant de lui répondre par des hochements de tête associés à des clignements d'yeux. Qu'est ce qui s'est passé? Je ne comprends pas, ne comprends rien. Vous êtes une battante… C'est alors que tous les souvenirs écrasés se mettent à violemment me marteler l'esprit et à écorcher les remparts de mon psyché délabré, me rendant ce que mon corps anesthésié et mon âme ankylosée n'ont pu secrètement garder. Je me remémore tout, de ce que je pensais être un instant de vérité à ce délirium venu me balafrer. Tu n'étais pas là, comme tu l'as toujours été. Absente de mon monde mais jamais de mes pensées, voilà encore un instant où tu n'auras fait que me hanter. Seulement, qu'est-ce que la réalité et qu'est-ce que l'illusion? Je ne sais plus en quel univers mettre le pieds. Je ne suis qu'ombre et dualité en l'enfer d'une terre où ta lumière s'est à nouveau contre moi déchaînée.

- Assez, je veux rentrer. Chez-moi. Laissez-moi rentrer chez-moi.

- On va vous garder en observation encore un moment, après, si je vois que tout vas bien, je vous laisserais rentrer c'est promis.


Je me contente alors de tourner le visage et de regarder à nouveau le plafond. Le temps passe, les minutes me dépassent et les heures me terrassent. Je ne compte plus les secondes vorace qui entre mes mains les unes après les autres brusquement s'écrasent. Folle, je suis tout simplement folle. Je te ressens toujours, perdue à l'orée de la nuit et du jour. Prise en cet étau crée par ton âme qui m'assaille et sans cesse me tiraille, seule en ma chambre, je finis par me lever, fébrile à l'idée que tout puisse à nouveau se répéter.

Non, elle n'est qu'une ombre projetée, celle que ton délire à tout entière consumé.

En les couloirs je me mets alors à instinctivement avancer. Oubliant les cicatrices que tu m'as laissé, je ne fais que suivre l'écho de cet espoir à demi voilé, encore trop étouffée par un ego qui se perd en une autre réalité aussi dénaturée que celle qui nous a séparé. Ce couloir, ces visages, ces mots, je les reconnais, les ais déjà entendu lorsque je rêvais et qu'ailleurs tu t'éveillais.

Non, ne change pas ce peut être en un à tout jamais, et si tu te trompais?

Et si c'était vrai?

Face à la porte je m'arrête, expire les derniers lambeaux de mon être et oublie toutes les lois du paraître pour au travers de cet étrange battement de cœur renaître. Puissant, furieux, assommant, il m'ébranle et m'oblige à enfin paraître. Tu vibres à travers moi. La main sur la poignée de porte, j'hésite un instant, inspire, soupire, avant de pousser cette dernière et en ta lumière disparaître. Seule dans ton lit, je te contemple puis expire. Interdite, je demeure sur le seuil de la porte, réalisant que tu es bien là, face à moi.

- Je comprends rien…

Ou je ne comprends que trop bien…  Je fais un pas, puis l'autre :

- Dis-moi que t'es bien là, que je suis pas en train de rêver encore une fois.

Je referme alors la porte, souffle un instant afin de rassembler mes bribes de lucidité. Je perds pieds. Mais continue à agir sans envisager la moindre retombé, te détache avant de m'éloigner, m'asseoir sur le rebord de ton lit du côté de tes pieds, plonges mes sentinelles de jades en tes céruléennes embrasées avant de doucement te souffler :

- Illusion ou réalité? Lequel de ces poisons va me tuer le premier?

Je ne sais pas, je ne sais plus, je prends un instant mon visage entre les mains, tente de comprendre ces cycles de ma vie qui se répètent inlassablement en vain. Tu es ma lumière et mon venin, mon espoir et ma promesse pour demain, mais perdue je demeure entre les griffes du malin. Disparais et relâche ma main, car tu es plus sournoise et insidieuse que la mort qui réclame sans relâche mes futiles lendemain. Je ne sais pas, je ne sais plus, je ne reconnais plus rien.




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MessageSujet: Re: Falling apart in a drug wonderland [Eris] Falling apart in a drug wonderland [Eris] EmptyMer 25 Avr - 15:23

A la seconde où son visage apparut, tous les souvenirs de son aliénation l'assaillirent. Des réminiscences jusque là, des flashs, des pièces de puzzle qui n'étaient reliés que par un point commun. Éris, chaos en son âme, discordante comme à son accoutumée. Son aura éveillait pourtant de nouvelles perspectives, épurée par l'absence du bouclier habituel. Elle avait hurlé, s'était débattue pour retrouver sa présence. L'infirmière avait capitulé, prenant ses jambes à son cou. Perséphone avait douté qu'elle réponde à son souhait. Pourtant, elles se trouvaient face à face. Elles s'étaient déjà retrouvées dans cet hôpital, vacillantes, blessantes et mendiantes. Enfin, elle y avait cru. Son esprit l'avait convaincu de la réalité de l'instant par l'éclat d'émotions avant de lui reprendre ses résolutions. Elle avait finalement eu raison : une nouvelle torture. Un piège dédié à la briser définitivement. L'incendier d'espoir avant de la noyer dans les profondeurs de son infernal refuge. Pourtant, Éris était devant elle et sa simple présence provoquait un écho assourdissant en son âme.

Parfaite résonance. Leur symbiose allant jusqu'à l'onirisme parallèle était-elle réelle ou nouvelle machination ? L'alitée resta déconcertée à l'écoute de ce messager dont elle ne voyait les ailes. Elle la ressentait, cette énergie flamboyante. Elle s'en étoufferait, de cette ambroisie vivifiante. Seulement la question subsistait de savoir si oui ou non il s'agissait de l'effet originel. Une contrefaçon ne pouvait se révéler aussi puissante. Alors qu'Éris la libérait en silence, son contact aurait pu la brûler. La Spectre avait tant crié, tant aspiré à sa venue et désormais que son souhait avait été exaucé, l'ombre malveillante du doute la laissait coi. Douloureusement, elle se retenait de se laisser guider par ses désirs de peur de perdre encore une fois au jeu de dupe. Enfin capable de s'asseoir, elle se releva lentement, ralentie par une tête migraineuse et un corps lancinant. Le mouvement tourmenta particulièrement son bas-ventre, dont elle sentit les lacérations. Blessure dont elle ne se souvenait pas, mais invisible par rapport aux hématomes et griffures dispersés, aux bandages aux poignets, pansements dans le cou, le cuir chevelu et sur le visage. Ainsi qu'à ses traits émaciés et ses membres dépouillés.

Ses mains squelettiques dégagèrent son visage de ses cheveux en bataille et, de cette façon, elle remarqua que sa bataille contre les attaches faisait saigner ses poignets. Puis ses yeux, brillants après avoir été ternes comme la mort, s'enfoncèrent dans les prunelles de son opposée. Ce fut hésitante qu'elle s'écorcha enfin les cordes vocales.

« J'ai cru aussi que nous nous étions déjà retrouvées... J'ai cru qu'on comprenait enfin ce qui nous rattachait. Et je me suis réveillée dans ce lit, attachée. Est-ce que tu la ressens aussi, cette nouvelle énergie ? Cette vitalité qui ferait presque oublier l'agonie ? »

Sa sombre coéquipière n'avait pas plus fière allure. Le déclin l'avait frappée également, preuve que leur destin était étroitement lié. Doucement, presque suppliante, elle demanda :

« Approche-toi s'il-te-plaît. »

Elle l'aurait fait elle-même si l'attelle de son genou ne l'empêchait pas de plier correctement la jambe. Après ce qu'elle avait vécu, elle se fichait de leur relation problématique initiale. Elle se fichait des confrontations et des coups bas. La révélation de ces mois pathétiques et son état de détresse interdisait tout obstacle à la guérison. Et l'absence de remarques de son acolyte sur sa position comme ses paroles graves prouvaient l'identique nécessité. Il n'y avait plus que ses délires qui comptaient. Eux seuls existaient et  faisaient exister leurs êtres tourmentés.

« Illusion ou réalité, je m'en fiche. Si je dois rester coincée dans ma folie, je veux que ce soit avec ton mirage. »


Comme Éris s'était approchée, Perséphone se tendit afin de la prendre dans ses bras en priant pour qu'elle ne disparaisse pas encore une fois. Elle ajouta alors, son souffle voyageant dans la chevelure d'ébène :

« Reste avec moi. Je n'abandonnerais plus. S'il faut sans cesse recommencer, je le ferais jusqu'au jour où nous briserons ce cycle infernal. »


S'il s'agissait bien d'un leurre, son créateur avait manqué ses intentions car  la captive reprenait les rênes. Elle transformerait ses chimères en cadeaux, y puiserait la force de s'opposer et peut-être un jour en aura-t-elle ainsi suffisamment obtenu pour échapper au cauchemar perpétuel et remonter dans le monde des vivants. Réelle ou fictive, Éris devenait son éclaireur et la sauverait du dédale abscons de son subconscient.
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MessageSujet: Re: Falling apart in a drug wonderland [Eris] Falling apart in a drug wonderland [Eris] EmptySam 5 Mai - 23:39

     

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Mon âme et moi, diluée en tes cendres au travers desquels l'on se noient. Mon âme et moi, brisée, encore une fois. Mon âme et moi…

- … Mon âme et moi…

Avons besoin de toi. Murmure qui s'évapore lorsque pantin de chiffon je m'exécute au simple tintement de ta voix. Je ne réfléchis pas, m'approche sans même chercher à lutter ni à comprendre pourquoi. Je suis tout bonnement là, suspendu à tes bras devenus unique réconfort face à ma bien trop lourde croix. Je ne parle pas, me laissant totalement absorbé par toi, me contentant de ressentir ce vide se combler pour la toute première fois. Il n'est plus en mon âme mise par ta lumière à nue. Démunie, je laisse le lien m'envahir et me pervertir, m'apaiser et loin de mes insatiables cauchemars me divertir grâce au monde et ses myriades de couleur que jamais auparavant je n'avais su décrire. Car mon âme et moi, voulons depuis toujours croire en toi. Seulement, tu ne comprends pas, non, tu ne comprends pas…

- Tu ne comprends pas que ce n'est pas toi le poids qui nous traînera encore et toujours vers le bas…

Lucide, je sais que je serais ta reine d'effroi. De la nuit je te draperais et au travers du sang te baignerais puis te sanctifierais. Par trois fois, en ton nom sur l'auguste bûcher je m'immolerais pour te revenir purifié de tous ces crimes qui m'ont jours après jours fait et défait. Seulement, en cet instant, je ne suis qu'un visage maudit, un nom de l'oubli, un diable banni de tout espèce de paradis. À moi, fléau de malheur et torche de tes horreurs, appartient royaume de regret, souffre et indicible peur. Car depuis trop longtemps voilà que je me noie en l'erreur. Mon âme et moi, soufflons sur nos fureurs. Et pourtant, je le sais, le sens, Il est venu le temps de pardonner les péchés et d'aimer le pécheur pour que puisse opérer ta magie du saint Rédempteur. Un battement de cœur et tu me sors de ma torpeur, un battement de cœur et je jongle entre mes doutes et autres ailleurs. Je me retourne sur toi, observe ton corps morcelé et fragmenté par ces blessures que je n'ai pas su arrêter ni même empêcher. Ton visage fissurée par ces semaines passées à mourir de trop nous espérer est le miroir de tout ce que je ne peux aujourd'hui contempler. Ma faiblesse, mon échec et vaste océan de tristesse, ne sont pour toi que tombeau de mes bassesses. Car je sais oui, je sais tous les dieux que tu as pu prier pour que je puisse te retrouver. Seulement en les limbes je continuais d'errer, niant ce que mon esprit ne pouvait par la logique expliquer, refusant de voir cette lumière, cet amour et cette force que tu ne cessais de m'apporter, car à mes yeux c'est tout ce que je ne pouvais mériter. Mon âme et moi, disloquée par tout ce qu'aujourd'hui trop clairement l'on voit.

- Un jour ou l'autre, tu finiras par le regretter, ce lien qui pour l'instant nous permet d'à nouveau respirer…

Je me retourne alors sur toi, ancrant mes sentinelles pers au nacre à la fois flamboyant et chancelant:

- Parce que la folie est loin d'être un mirage en lequel nous pouvons encore nous noyer. Elle fait bel et bien partie de ce monde malade qui à chaque foutue aube qui vient à se lever, parvient un peu plus à m'écœurer. Parce que tu vois, de nous deux, c'est moi qui avant même que tout ait pu commencé, avait déjà abandonné.

… Mon âme et moi …

- Je suis malade Persé, malade de vivre et d'avoir encore le droit de respirer après tout ce que j'ai fait. Et toi, oui toi, tu me donnes envie de me battre, d'oublier la mort et pour la première fois de vivre encore plus fort, tu me fais oublier la peur, les nuits de terreurs, les inépuisables psaumes de mes erreurs couchés sur le lit de mes regrets et autres rancœurs. Tu me fais croire à une nouvelle ère, celle où il y aurait à la fois la paix, le bonheur en ta lumière. Tu es l'éclat salvateur en mon royaume d'horreur et de noirceur. Seulement, voilà tout ce que je suis, une nuit sans douceur qui ne fera que te briser et t'écorcher jour après jour de l'intérieur.

…Cherchons la justesse en ce fébrile moment où se lie la vérité en l'effroi.

- Si je reste, je te perdrais encore une fois. Tu ne seras plus toi comme je ne suis déjà plus moi…

Ma main s'avance doucement vers la tienne en même temps que mon corps se penche légèrement vers toi, mes doigts s'arrêtant à quelques millimètres des tiens que je n'ose saisir de peur de te voir disparaître en une nuée de poussière desquels tu ne saurais renaître. J'arrête alors mon action, la dépose simplement à côté de la tienne et froisse le drap qui t'enveloppe à défaut de me raccrocher à toi :

- Je peux pas te faire ça.

Un mouvement de recule et je tourne la page de nos esprits las.

Mon âme et moi, mon âme et moi…


Je demeure un instant à te contempler, avec une tendresse et bienveillance que tu n'aurais jamais pu soupçonner, me perdant en les méandres de mes pensées qui me font à la fois trembler et vaciller avant de doucement murmurer :

- … Mon âme et moi avons besoin de toi …

Je me lève alors du rebord de ton lit, comme pour m'en aller :

- Mais pas à ce prix là.

Je me dirige vers la porte, prête à la franchir de nouveau avant de m'arrêter net devant cette dernière, un battement de cœur me contraignant à ne pas l'ouvrir, déposant ma main sur l'encadrement de celle-ci, je tente de calmer mon rythme cardiaque irraisonné et qui ne fait que s'emballer, soupire avant de te demander des tréfonds de mon âme qui commence à s'embraser:

- Laisse-moi m'en aller…

Mon âme et moi, n'avons fait que te chercher et maintenant que nous t'avons trouvé…

Un maelstrom d'émotion vient alors me torpiller, me laissant choir entre passion et déraison, larme salvatrice et de désolation, j'essaye de m'en aller mais ne parviens pas à te quitter, voudrais m'éloigner mais me refuse à t'abandonner, perdue je ne sais plus quoi faire, ni penser. Tout est simplement trop fort, je ressens trop d'un seul coups la myriade de maux contenu en nos âmes devenues boite de Pandore. Tremblante, je ne peux contrôler ce que je ne peux plus cacher et ce que je commence à tout autour de moi percevoir et absorber. Les larmes se mettent alors de nouveau à affluer, je me retourne, m'adosse contre la porte, les yeux fermés, tentant de reconstruire un semblant de barrières mentales afin de ne pas instantanément dépérir, l'arrière de mon crâne plaqué contre cette dernière, lasse, je finis alors par me laisser doucement glisser le long de la parois au bois peinturé :

- Libère-moi Persé, libère-moi, dis-moi ce que tu veux et ce que tu attends de moi. Dis-le moi une fois pour toute, clairement et tu l'auras, parce que je peux plus, je peux juste plus continuer comme ça.


C'est alors que les émotions deviennent des pensées, que les ombres se mettent brusquement à s'agiter puis murmurer, que le tourbillon qui s'était arrêté se met brusquement à me happer et en les limbes tente de me ramener. La douleur, la peur, la mort, elles ne sont plus nôtre mais leur


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MessageSujet: Re: Falling apart in a drug wonderland [Eris] Falling apart in a drug wonderland [Eris] EmptyVen 29 Juin - 14:15

Une énième fois, Eris disparaissait. S'échappait de son étreinte. Fuyait. Le cycle infernal. Désespérément vouées à errer dans les plaines hivernales, incapables de rester ensemble lorsqu'elles se retrouvaient. Seules, elles s'aliénaient. Ensemble, elles perdaient pieds. Un châtiment digne d'un Sisyphe. Perséphone fixait son opposée, l'écoutait sans s'imprégner de ses paroles. Imperméable aux voix obscures, elle puisait dans sa nouvelle force pour ne pas sombrer une énième fois dans le piège. Elle ne se laisserait pas influencer par ces belles paroles dont la consistance ne signifiait que déchéance. Statufiée par la peur de précipiter la volonté de son âme jumelle, elle aurait voulu paraître impassible. Mais les larmes coulaient sur ses joues, aussi silencieuses furent-elles. Pourquoi cherchait-elle à s'exiler alors que tout en elles se mourait l'une sans l'autre ?

Elle comprenait maintenant ce qu'elle avait vu à travers leur voyage déséquilibré. Quelques pièces du puzzle se mettaient en place. Et même si son manège l'angoissait, celui-ci la rendait profondément humaine : Eris était bel et bien réelle. Jamais son subconscient ne lui aurait adressé un tel discours. Jamais il ne l'aurait assignée à la lumière. Jamais il ne l'aurait représentée comme une force positive. Seul un étranger pouvait tenir des propos aussi risibles à l'aune de son ego corrompu.

Je suis ce que tu fais de moi. Si tu disparais, alors je disparaîtrais.


Déjà, son opposée s'éloignait. Ses mouvements faisaient paniquer l'alitée. Elle devait trouver comment la retenir. Elle mettrait un terme à la tragédie grecque, sans un regard en arrière. Peu importait leur passé, leur destin était à présent lié. La vision de son dos lui donna la nausée. Elle ne pouvait pas partir. Elle ne pouvait pas l'abandonner. Abandonner. Elle ne pouvait pas fuir à chaque fois que la situation se compliquait. Elle baissa son regard vers ses poignets ensanglantés, le cœur aux bords des lèvres, non sans une pointe de cynisme. Il était vrai qu'elle se débrouillait très bien sans sa coéquipière...

« Comme je l'ai déjà dit, je t'empêcherai de partir. »

La Spectre n'était plus un pantin. Elle n'était plus le jouet qu'on manipulait à sa guise, indigne de tout droit de décision. Elle ne laisserait pas Eris choisir pour elles deux. Ne la laisserait pas décider à sa place ce qui était bon ou néfaste pour elle. Ni si elle avait besoin d'être protégée. Non, elle n'avait pas besoin de sa protection. Sa présence, oui.

Perséphone se leva péniblement du lit d'hôpital, ses os saillants craquant sous l'effort. La fuyarde bloquée devant la porte lui laissa le temps de la rejoindre. Libère-moi. La blonde soupira, tiraillée entre diverses émotions. Parmi celles-ci, l'inquiétude face à l'état de sa vis-à-vis.

« Je le ferais si c'était possible. »

Elle se mit sur ses genoux, à côté de son opposée, en même temps qu'elle était soufflée par une tempête intérieure. Après avoir fermé les yeux une seconde pour encaisser le choc, elle se pencha vers Eris, posa une main sur son front.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? »

En vérité, c'était une marée noire, inondant et déposant une couche de pétrole sur leur lien. Il paraissait plus grand, plus fort mais il était souillé. Oppressant, ça donnait une impression infecte d'intrusion. Des hauts-le-cœur la secouaient.

« Reste avec moi, c'est tout ce que je te demande. J'appelle quelqu'un. »

Aussi vite qu'elle le put, elle se releva et alla appuyer sur le bouton pour sonner dans le bureau des infirmiers. Elle revint aussitôt, s'adossa contre le mur prolongeant la porte et prit, une énième fois, son opposée dans ses bras. Une main dans ses cheveux, l'autre autour de ses épaules, elle la fit s'appuyer sur elle plutôt que sur la porte qui devrait s'ouvrir bientôt.

« Tu as raison, tu ne peux plus continuer comme ça. Et moi non plus. Mais c'est l'absence de l'autre qui a tout provoqué. Pas toi. Pas moi. Si tu pars, tu ne seras plus toi, je ne serais plus moi. C'est en partant que tu me briseras. »

Si tu disparais, alors je disparaîtrais.
Éris Livingstone
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MessageSujet: Re: Falling apart in a drug wonderland [Eris] Falling apart in a drug wonderland [Eris] EmptyMar 3 Juil - 23:45

     

we won't have to be scared



❝One of these days the sky's gonna break And everything will escape and I'll know. One of these days the mountains Are gonna fall into the sea and they'll know That you and I were made for this. One of these days letters are gonna fall From the sky telling us all to go free But until that day I'll find a way To let everybody know that you're coming back for me. One day soon I'll hold you like the sun holds the moon And we won't have to be scared❞


… Tout se brise, tout s'efface, un battement de cœur et c'est la vie elle-même qui me terrasse.

Un. Respire. Meurt et disparais en un soupire. Je les entends rire, tous ces fous que mon esprit ne peut même plus contenir. Et tout comme moi, tu le sens vibrer et progressivement se charger, cet air qui ne fait que seconde après seconde nous empoisonner. L'énergie en est magnétique, comme si un terrible sort s'apprêtait à mettre fin à nos vies devenues si pathétiques. Les néons de ta chambre crépitent, tandis que dansent autour de moi tous ces oiseaux de malheur qui lacèrent mon cœur qui tangue et l'instant d'après crépite.

- Non pas d'aiguille pitié pas d'aiguille !!


Je ferme les yeux aussi fort que je le peux, maman m'a dit que tout irait bien, mais j'ai quand même mal. Je jette un coup d'œil à mon bras, t'es rien qu'une menteuse! La brûlure se diffuse à tout mon corps, comme si mes os étaient en train de se dissoudre de l'intérieur.

- T'avais promis… Je vais…

Mourir ? C'est à présent la migraine qui revient alors que mes yeux brûlent et que j'y vois de moins en moins bien. Ils sont tous là, avec moi, étrange comme tout s'enchaîne aussi vite ici bas. Et il est où ce foutu formulaire? Bien sûr fallait que ce connard viennent s'en charger, comme si mes six années d'internat et mon statut de résident ne m'avaient pas suffisamment formés, comme si mes mains n'étaient pas tout aussi capables de les sauver. Je regarde droit devant moi avec un dédain non dissimulé :

- Quel connard, regardez le moi le dieu de la cardio' auto proclamé. Pavane-toi tant que tu peux encore le faire, parce que l'étude que je suis en train de mener va bientôt te ramener à la place que tu as toujours mérité.

Un mouvement de recule et c'est à mon épaule que ma main vient se poser :

- Je suis vraiment désolé! Je, je voulais pas te…

Aller parle, dis lui un truc d'intelligent pour une fois espèce d'abrutis! Ça fait combien d'années que t'es à fond sur elle? Dix ? En même temps à quoi bon, si depuis elle t'a pas remarqué, c'est pas maintenant qu'elle va daigner te regarder.

- Je… Un café? Est-ce que ça te tente de…

Et vient la douleur, celle qui me brise et me ronge de l'intérieur, je vois l'os de mon tibia littéralement sortir de ma chair, lâchez-moi putain !!! Je veux pas perdre ma jambe !! Lâchez-moi!!!! Si je peux plus courir, si je peux plus courir alors je pourrais dire adieu à la league !

- Aaaaaaaaaaaaaah, aaaaaaaaaaaagh !!!

J'essaye de bouger, mais je finis toujours bloqué, putain, la salope veut me la couper, elle veut me couper ma putain de jambe ! NOOOOON !!! Et ça fait mal, tellement mal, que d'un autre côté, tout ce que je demande c'est qu'elle soit arrachée si ça peut me permettre de plus ressentir ça.

- Hahaha c'est tellement con un chat! Non mais je jure James faut que tu check ça !

Les chats sont vraiment les meilleurs animeaux qu'on puisse avoir, bon ya aussi les chiens, mais faut toujours leur courir après puis, parfois ça pu. Un chat, tant que t'évites d'être trop près de sa gueule, il aura toujours de quoi te faire rire. J'espère qu'Eillie sera contente quand elle verra ce que papou' lui réserve pour son anniversaire surprise. Elle va adorer j'en suis sûr ! Elle peut qu'adorer, qui aime pas les chats de toute façon?

Deux. Expire. Renais en un éclat de rire. Non plus tu te rapproches et plus ça empire. Et je l'entends, l'écho de ta voix qui se brise sans avoir le temps d'en mes ténèbres resplendir. Je me sens vaciller, le monde tel que je le connais ne fait que tanguer, là où mon corps se veut lourd et mes pensées insaisissables au point que c'est mon propre cœur qui commence progressivement à ralentir. Chaud, j'ai atrocement chaud.

Reste avec moi…

Je me concentre alors sur le murmure difforme qui me ramène à toi, l'espace d'une seconde, voilà que je te vois et me raccroche à ton bras dans l'espoir que tu sois véritablement là:

- Je sais pas, je comprends pas. C'est…

…Moi.

- Lily…

Je peux t'aider, seulement, tu dois me laisser entrer. Je t'en prie, laisse-moi t'aider, je sais comment faire pour les empêcher d'hurler et de te blesser. Je balaye alors ta main, mirage vaurien qui ne me traînera qu'à travers plus de larmes et de jeux malsains. Et c'est ainsi que crèvera l'empathique, ployant sous le poids des hérétiques, car seul un cœur pur peut endosser tous les murmures craché par l'ombre démonique.

- La ferme, la ferme, la ferme, la ferme…

Que je psalmodie en me recroquevillant et me balançant d'avant en arrière, tandis que je sens que tu me dégages légèrement au moment où la porte fini enfin par s'ouvrir.

- Depuis combien de temps est-elle dans cet état?

Les larmes roulent, encore et encore sur mes joues tandis que mon mental plie sous le coup de l'effort. Je dégage une première fois la main du médecin qui tente de m'approcher, avant que deux infirmiers ne viennent me saisir par les bras pour me relever lorsque je réitère mon ordre :

- Ne. Me. TOUCHEZ PAS!!

Trop tard. Trois. Inspire. Il est temps de partir et de balayer le moindre de leur souvenir.

- T'es qu'un connard! T'as bouffé mon muffin !! C'était MON. MUFIN !

La rage, le manque, la frustration. Un coup de poing part et s'encastre dans le visage du premier infirmier qui vient alors me percuter en me tombant dessus. Je le repousse, soupire et c'est soudain la peur qui commence à nous envahir. Profonde, déchirante, je me sens alors paniquer puis étouffer. Le deuxième homme tombe, tandis que la résidente se fige sur place impuissante face à ce qui se déroule devant elle, se contentant de répéter sur le tempo que je lui ai dicté les mots qu'en simultané nous nous mettons à prononcer :

- La renommé pour avoir sauvé les vies que même lui n'a pas pu préserver. C'est ce que je veux accomplir comme rêve avant de le voir sombrer.

- La renommé pour avoir sauvé les vies que même lui n'a pas pu préserver. C'est ce que je veux accomplir comme rêve avant de le voir sombrer.

Je sens ton pouls s'accélérer, l'adrénaline en tes veines se déverser tandis que l'ivresse d'avoir tout remporté ne cesse de te faire sombrer. Et je le sens battre, ton cœur qui ne veut plus s'arrêter de chanter, bien trop fou et heureux du miracle que tu te vois en cet instant réaliser. Et tu te détaches de toute réalité, car seule subsiste celle que je suis malgré moi en train de te faire expérimenter et qui a le mérite de te faire enfin véritablement de toute ton âme vibrer. Et la voilà, ta joie extatique sur le point de t'anéantir là où un éclat de voix me happe en cet ailleurs que je ne peux sentir qu'au moment où sa main vient s'écraser sur ma joue qui doucement s'effrite avant de sur mes épaules subitement mourir. Je sens les secousses pétrir mon corps, ses éclats de voix défilant devant moi :

Reviens-moi je t'en prie reviens moi ! Car si tu disparais, je disparais avec toi.

C'est alors qu'enfin véritablement je te vois, Perséphone ou la lumière qui émane de moi. Désorientée, je cligne quelques fois des yeux, tente de reprendre mes esprits avant de t'avouer en un éclair de lucidité, une larme roulant le long de ma joue :

- Faut que je sorte d'ici.

Je dépose ma main sur ton avant bras tandis que tu me maintiens toujours aux épaules et que le personnel commence doucement à émerger :

- Aide-moi, je t'en prie.

Je te prends alors dans mes bras, pendant que j'ai encore le contrôle de moi-même, profitant de cette proximité pour te servir ma vérité à moitié soufflée afin que toi seule puisse l'apprivoiser:

- Je t'abandonnerais pas. Je ne fuirais plus. Mais je suis en train de dérailler. Je le contrôle plus. Mon don, et pour l'instant il n'y a rien que je puisse faire pour le réprimer. Alors aide-moi à te retrouver. Promets-moi de pas plonger pendant que je ferais tout pour ne pas basculer. Deviens cette paix que j'ai toujours recherché et je serais le pilier sur lequel tu pourras enfin te reposer.

Un, deux, et trois, marche avec moi en la vallée des rois. Aide-moi à y voir clair même lorsque mes yeux embrasent de leurs feux les murailles impénétrable d'un cœur en son au-delà. Aide-moi à garder la foi même si tout ce qui se dresse devant nous n'est que chant de folie pour nos âmes parias. Reste avec moi, oui, reste avec moi. Car au son du un, deux et trois, tout ce que nous avons alors connu disparaîtra.    





THE END
Rp terminé



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