(alecto) for all these demons

Colérique – Méfiant – Curieux – Evite souvent les conversations par peur de s'attacher – Rancunier – Débrouillard – Maladroit au niveau relationnel – Loyal – Anxieux – Attentif – Attentionné – Un peu sauvage – parfois brutal – Emotif – Pensif – Agréable – Travailleur – Méprisant (une facette dont il se sert pour consolider ses barrières par crainte) – Protecteur – Téméraire.

Le calme qui l'abrite est comme un vase dont il suffit une seule goutte d'eau pour le faire déborder. Alecto n'a jamais été quelqu'un de très posé, bien que le métier et la discipline demandée dans chacun de ces corps lui ont appris à un peu mieux gérer ce côté colérique. Un peu sauvage, parfois brutal, il n'a pas toujours conscience de la force qu'il a et n'est certainement pas l'homme le plus sociable qui soit. En revanche, il est travailleur et fait toujours de son mieux pour répondre aux attentes de ses supérieurs. Un bon petit soldat, laissé de côté dès lors que tout a basculé.

Loyal mais désormais méfiant et méprisant, les événements par lesquels il est passé ont fermé son cœur, l'ont couvert d'une armure invisible, ce petit quelque chose qui met des barrières et qui empêche de creuser plus profond en lui. Néanmoins, quand l'on parvient à l'atteindre, Alecto est loyal et plutôt agréable quand il s'ouvre peu à peu. Un peu comme une fleur qui éclot, qui livre la beauté de ses pétales au grand jour.

Maladroit au niveau relationnel, Alecto est plongé dans cette anxiété de s'attacher, mais sa curiosité le pousse parfois à aller vers les autres, à retourner  à l'envoyeur les questions qui peuvent lui être posées. Et lorsqu'il s'attache, il est quelqu'un d'attention, de protecteur – peut-être un peu trop, mais n'a t-il déjà pas trop perdu ? - et l'anxiété revient, plus forte, par peur de perdre, par peur de manquer des choses. Il est pensif, mais également émotif, et dans son regard, sur son faciès et à travers ses gestes s'expriment chacune de ses émotions, passant de la colère à l'amusement, de l'agacement aux sourires. Un véritable feu d'artifice à l'intérieur de sa poitrine, où tout explose, où tout se colore du pâle à l'éclatant.

Rancunier, on peut le trahir une fois mais pas deux et rares sont les moments où il pourrait passer outre cette confiance brisée. Alecto ne pardonne pas facilement, car il a déjà trop de fois laisser passer des choses qui n'auraient pas dû passer. Débrouillard, c'est grâce à son expérience que le vampire a pu développer cet atout qui pourrait lui servir, encore et encore. Le palpitant meurtri se ferme, comme la fleur qui fane après avoir donné du sien.
 

Citation :

Famille Vasa :

Sköll Vasa (grand frère) – 26 ans : Ils auraient pu s'aimer, se soutenir jusqu'à la fin, se battre pour la vie de l'autre et se protéger à travers chaque danger. Mais le destin en a décidé autrement, et si la haine s'est installée profondément dans le cœur et l'esprit de Sköll, son petit-frère, nourrit d'une colère envers lui – tout de même moindre que la haine du grand-frère – ne pouvait faire autrement. Il l'a dénoncé, pour arrêter ces magouilles qui n'auraient fait que l'enfoncer un peu plus, l'empêcher d'avoir une vie tranquille. Aujourd'hui, les deux frères se sont brisés mutuellement.

Leta Vasa (petite sœur) – 21 ans : La petite dernière, celle qui tente de recoller les morceaux, de rétablir la paix dans sa petite famille. Alecto a voulu la préserver de tout cela – elle est son essentiel – mais force est de constater que les choses ne se sont pas passées comme prévues. Aujourd'hui jeune femme funambule entre ses deux frères, Leta les aime tous deux de manière incommensurable et essaye de ramener les deux à la raison.

Enfance. Alecto est le deuxième enfant des Vasa, après que Sköll soit né deux ans avant. Il est le grand-frère de Leta, né trois ans après lui. Tous trois sont nés à Westminster, dans une famille plutôt modeste. Père et mère avaient transmis très tôt la valeur primordiale que représentait la famille à leurs yeux et les enfants s'en étaient imprégnés les uns après les autres. Soudés, unis. Les Vasa ne faisaient qu'un et pourtant. Et pourtant, Alecto se souviendrait toujours des jours qui précédèrent un vol en éclat de cette union qui les avait représentés. Un vol en éclat qui le poursuivrait toute sa vie, jour après jour, heure après heure, minute après minute.

Adolescence. Le décès d'un ami de la famille avait beaucoup affecté le père d'Alecto. Ne les avait-il pas vu souvent ensembles, à parler de tout et de rien autour d'un verre ? Et si le petiot avait tenté d'aider son géniteur à faire le deuil, celui-ci eut alors l'idée de reprendre une activité illégale que son ami avait entrepris d'avoir quelques années avant son funeste destin. Sköll était partant, l'envie d'avoir un peu plus de sous dans les poches défilant dans son esprit plus insouciant que celui de son petit-frère, qui, avec Leta et sa mère, essayèrent de les en empêcher. Cela n'amènerait rien de bon, seulement des soucis.

Des soucis auxquels Alecto n'avait pas envie de se confronter, pour préserver les siens, mais la volonté de son père et celle de Sköll étaient trop fortes : ils ne voulaient rien entendre. « Dans ce cas là, je viens avec vous. » avait alors dit l'adolescent à cette époque âgé de 17 ans. Sköll lui avait donné une tape dans l'épaule, heureux de pouvoir compter son frère parmi eux et pourtant, le cœur du petiot n'y était pas. Il avait toujours plus tenu de la prudence de sa mère que de la témérité de son frère et de son père et s'il faisait ça, c'était uniquement pour garder un œil sur ce qu'ils faisaient et faire au mieux pour les protéger d'une manière ou d'une autre. Leta lui fit comprendre qu'il aurait mieux fait de rester en dehors de ça, mais c'était trop tard. C'était trop tard, et Alecto allait le regretter amèrement.

Sans retour. Une affaire parmi tant d'autres dans le trafic dans lequel la famille Vasa baignait depuis que son père et le frère de celui-ci avaient repris le travail acharné (et surtout illégal) de cet ami décédé, dans le seul but d'amasser un peu plus d'argent chaque mois. Celle-ci avait tourné au vinaigre, condamnant Sköll et Alecto à garder un secret pesant, lourd. Le petiot avait appris très tôt l'importance de la famille, et le fait que si celle-ci restait soudée, chaque membre pouvait se sortir de n'importe quel pétrin en se rappelant sans cesse qu'il n'était pas seul. Alecto avait, ainsi, malgré sa volonté à ne pas s'impliquer dans des affaires de stupéfiants, baigné dedans très tôt. On lui avait imposé les affaires, et à côté, le gamin avait été obligé de se comporter comme n'importe quel autre enfant de son âge. Le gang avait une emprise certaine sur chacun de ses membres, et la pression que recevait Alecto était grande. Pourtant, celui-ci ne parvenait pas à détester son père et son frère pour cette vie dangereuse qu'ils lui faisaient mener. Après tout, ne lui donnaient-ils pas aussi beaucoup d'amour et d'attention ?

L'enfant voulait surpasser ses craintes (fondées), pour rendre fier son père et son frère. Mais lorsqu'il grandit, et que le meurtre se déroula en ce mois de Février 2015, les choses furent différentes. « Garde ça pour toi, Alec' ! Faut pas que ça se sache, ou il est mort ! » lui dit son grand-frère d'une voix mi-menaçante, mi-effrayée. « Qu'est c'qui t'as pris ?! » avait soufflé Alecto entre ses dents en bousculant violemment le cousin qui avait pris part, lui aussi, à ces magouilles et qui venait à l'instant de commettre un meurtre. Il se passa la main dans les cheveux, faisant quelques pas, totalement déboussolé, désemparé. Finalement, il avait gardé le secret, mais pour combien de temps ? Le jeune homme ne dormait plus. Pas un jour ne passait sans qu'il ne fasse de cauchemar. Le fardeau était trop lourd pour qu'il puisse le porter plus longtemps. Ainsi, il dénonça les faits à la police, et quelques heures plus tard, Sköll, son cousin et lui furent interpellés. On les accueillit en prison, tous trois dans une même cellule et la tension était à son comble. Dans le regard de son frère, plus d'amour, plus de mirettes pétillantes. Seulement de la haine et de l'amertume pour une trahison qu'il ne cautionnait pas, et nombreuses furent les altercations entre les deux frères – les blessures ancrées peu à peu dans l'esprit, puis sur le corps –. La fraternité s'était fanée, et si Sköll pouvait le poursuivre pour cette trahison, son cousin était condamné à perpétuité – mort tout en étant vivant pour le restant de sa vie. Sköll lui en voulait terriblement, et jamais il ne pourrait lui pardonner.

Le reste de la famille fut au courant, et Alecto fut battu sous les yeux horrifiés de sa sœur, avant d'être expulsé de chez lui, n'ayant eu que quelques minutes de répit pour prendre quelques affaires et partir. « Remet une fois les pieds ici, et je t'arrache tes beaux yeux. Dégage ! » avait hurlé son père, sa main se tenant la joue sur laquelle Alecto avait frappé pour se défendre. Le nez ensanglanté, le visage abîmé par les bleus, les mains égratignées, le garçon ne demanda pas son reste et prit la fuite vers Bristol. Le cœur saignant, blessé, des larmes de colère coulèrent le long de ses joues, mêlées à la pluie tombant dans les ruelles qu'il empruntait, s'éloignant des siens qui ne l'étaient plus vraiment.

Bristol – 2018. Alecto tenta de se construire une nouvelle vie là-bas, loin de cette famille qui n'était plus – bien que Leta persistait à vouloir rentrer en contact avec lui, il avait préféré s'éloigner – et c'est après avoir trouvé du travail par-ci, par-là, que le petiot, qui n'avait eu d'autres choix que de renoncer à ce rêve de devenir policier, s'était trouvé un boulot à temps plein dans une librairie de la ville. Une ville dont il ne tarda pas à découvrir les sombres secrets et le côté fantastique qu'elle renfermait en son sein. La Révélation fut difficile à appréhender, et s'il n'était qu'un humain parmi d'autres, il finit par devenir Aberration à son tour.

Bristol – 2020. Les coups fusaient, frappant son crâne, frappant ses côtes, frappant ses jambes, frappant son ventre. Alecto avait le souffle coupé, le sang s'extirpait de sa bouche. Chaque respiration était douloureuse et il n'avait plus la force de se défendre. Quelques membres de la famille de cet homme qui avait été tué par son cousin l'avaient retrouvé pour se venger de ce crime qu'il n'avait pourtant pas commis. Et à l'article de la mort, les ombre floues se séparant pour le laisser pour mort, des crocs se plantèrent dans son cou et Alecto revint, changé. Devenu monstre (si monstre il était) à son tour le 22 Février, il eut du mal à se faire à cette nouvelle vie où le danger se mit à le guetter jusqu'à ce que le Conseil du Renouveau ne se mette en place. Mais était-il raisonnable de penser que plus jamais il n'aurait à faire attention à ses faits et gestes ? Le Vampire restait sur ses gardes, s'imprégnant de la politique des Supernos et apprenant encore et encore de cette femme qui lui avait sauvé la vie, qui l'avait changé et qui prenait parfois du temps pour illuminer les zones sombres de son côté vampirique encore confus. Quelle étrange sensation que celle d'être une créature pourvue d'une puissance plus grande encore que celle qu'il pouvait déjà avoir. Quelle étrange sensation que celle d'être une créature que l'on n'acceptait pas ici, en ce bas monde. Pendant un temps, Alecto eut l'impression de ne pas être à sa place avec cette condition qui faisait de lui quelqu'un de différent, de puissant, de dangereux (?), mais il s'adapte, continue de faire un pas en avant, puis un autre. Encore et encore.