Kyle Aaron Lewis || Meet me on the Equinox

Ceux qui étaient avec moi à Reversa se souviennent d'un jeune californien venu ici pour régler faire des affaires tout en élucidant d'autres affaire encore moins claires... Ça y est, à peine commencé que déjà je te perds? T'en fais pas, souffle et accroche toi parce que ce n'est que le début du calvaire.

Je disais donc que j'étais venu en ces vastes et étranges terres afin de régler quelques petites choses, dont, la fuite de mon père. Et oui, parce que si tu te souviens bien, j'ai parcouru le monde pour retrouver ce connard qui a tout bonnement ruiné ma vie en me transformant en ce sac à puce que je suis aujourd'hui. SAUF que, rien ne se passe jamais vraiment comme prévu vois-tu, du coup je me suis retrouvé embourbé dans des malentendus avec l'ancienne milice de l'époque, torturé par un ministre cinglé qui avait besoin d'un loup sur qui cogner puis, dans la foulé, j'ai rencontré mon opposée, tu sais cette partie de ton âme qui vient te balafrer et sans laquelle jamais plus tu ne pourras vivre ni même respirer si jamais un jour, on venait à te l'arracher. Dans tout ce chaos j'ai tout de même réussi à me construire une vie, j'avais ma galerie d'art qui fonctionnait bien, de l'argent, des filles avec qui sortir lorsque je manquais de compagnie, bref, tout allait bien. Oui tout allait bien jusqu'à ce que mes racines me rattrapent et que je découvre que ce fameux père que je poursuivais partout, n'était alors que le parrain version Marshall des lycans, et qu'il m'avait mordu parce que, le pauvre petit humain que j'étais à l'époque n'avait pas eu le gêne du loup d'activer en ses veines et qu'ainsi, je devenais le visage de la honte pour ma lignée. C'est aussi pour ça que mon brave papa s'est tiré d'Angleterre et est allé cacher sa descendance raté à l'autre bout du monde, aux États-Unis. C'est là qu'on se dit que le fait d'être un avocat friqué peu vraiment t'aider et t'ouvrir de sacré porte dans la vie hein?

Mais bon, en tirant davantage le fil de cette histoire, je découvris que ma mère morte en me mettant au monde et que je n'ai jamais connu, était donc une Marshall et que moi, j'étais pseudomment un des Aristo' de votre ville de pourris. Wow, quel cadeau, merci seigneur, j'aurais jamais pu vivre sans. Mais, étant depuis ma naissance un véritable aimant à emmerde, un autre facteur vint ajouté sa graine d'entropie en ma petite vie que j'ai toujours rêvé paisible un minimum jolie : Edana May, mon opposée. Cette dernière à commencé à perdre les pédales à cause de tout un tas d'autres événements tout aussi traumatique les uns que les autres, et, afin de protéger son esprit de tout ce trop plein de merde, mais surtout, de sa propre noirceur qu'elle ne pouvait plus endurer sous peine de littéralement crever, elle réussi à construire des barrières mentales qui débordèrent sur moi et qui finirent par me happer en cet océan de haine et d'abîme qu'elle avait laisser germé aux confins de son âme par la vie morcelée.

Et c'est là que j'ai sombré, véritablement sombré. Adolescent mon père m'a fait enfermé dans un asile car j'étais un humain à don capable de voir l'avenir au travers de rêves prémonitoires, donc la folie et tout ce qu'elle peut engendrer je peux vous dire que je la connais et que je sais jusqu'où elle peut vous pousser. Durant ces cinq années que j'ai passé là-bas, enfermé à lutter pour ne pas laisser les médicaments et autres poisons me ravager l'esprit, j'ai pu voir toutes les facettes qui composait ce que l'Homme nomme la réalité. Mais lorsqu'Edana s'est mise à refouler tout ce qu'elle ne pouvait plus contempler, j'ai alors découvert ce que les véritables fous nommaient enfer. Partagé entre démence et réalité, je ne savais plus discerné le bien du mal, ni même ce qui relevait de l'illusion ou du tangible, tout se bousculait en ma tête. Il y avait moi et cette multitude d'elle qui se fracassait en les méandres de mon esprit que toutes ces personnalités aussi différentes que parfois effrayantes tentait parfois d'apaiser et d'autre fois d'embraser.  

Instable, meurtrier, j'étais devenu tout ce que je n'avais jamais été et que, si je n'étais pas venu ici n'aurais sans doute jamais été. Elle m'a donc caché, pour nous préserver, pour m'empêcher d'un peu plus nous tuer jusqu'à ce que la grande révélation ne vienne encore une fois tout saccager. Le gouvernement n'a pas eu grand chose à faire, ils ne leur restaient plus qu'à venir gentiment me cueillir, docile et groggy, je n'ai alors pas lutté et je me suis laissé embarqué dans ce ribcage de merde qui a alors continué à m'empoisonner. Entre les test que l'on m'y faisait passer, les interrogatoires et les souvenirs de ma véritable personnalité qui progressivement me revenait au fil des choc que je subissais, je pus finalement redevenir moi-même. Seulement, le CAA avait d'autres plans pour moi. Plans dont moi, je ne voulais, comme tu peux t'en douter, absolument pas. Mais est-ce que quelqu'un allait prendre ça en considération? Non bien sûr que non. J'étais le mal et il fallait donc me purifier afin de pouvoir peut être me relâcher.

Le rituel, ils ont encore une fois tenté de me faire passer leur putain de rituel de merde. Je dis encore une fois parce qu'à Reversa un connard m'avait kidnappé pour me forcer à le passer, j'étais un genre de bêta-test parce que son quota de gros poilu réhumanisé avait pas encore été atteint. Tout le monde pense que le rituel d'humanisation est la clef du bonheur mais c'est faux ! Lâchez la coke et les cannes en sucre, parce que c'est loin d'être le paradis. Au contraire c'est un véritable calvaire, déjà que la transformation est une horreur mais alors, le chemin inverse est 100 fois pire, les os qui se brisent, les chairs qui se déchirent, encore et encore et encore, tout ça pour redevenir un petit humain à moitié baltringue qui pourrait à peine mordre dans une pomme granny smith en y laissant la moitié de ses dents. Non merci. C'est sans compter la panoplie de rituel foiré que j'ai vu devant mes yeux passer. Autant vous dire que ça m'a coupé toute envie d'essayer. Du coup, la seule façon que j'ai trouvé pour y échapper, c'est de me faire passer pour encore plus cinglé.

Eh ouais, ça c'est ma clef pour temporiser en attendant qu'un événement ou n'importe quel autre truc arrive et que je puisse en profiter pour me barrer. Il y a une règle qui dit que si t'es à moitié gelé tu es un danger trop important pour risquer d'être libérer. Donc j'attends et je sers de cobaye à cette salope d'Yzia Julieta Bitch Velasquez et parfois, j'ai mon agent préféré, Perséphone Carleton qui vient me rendre visite en souvenir du bon vieux temps.





Le Renouveau... Il est là... il est là...

Et j'ai ragé, hurlé, tourné en rond pour mieux cogner. J'ai voulu la détruire, cette foutue cité qui m'avait tout arraché, j'ai attendu, sacrifié encore et encore pour mieux patienter, tout ça pour quoi? Me coltiner une utopie de merde en laquelle je peux même plus coller de pichenette aux enculés qui m'ont fisté pendant des années sans me faire verbaliser. Alors oui, je suis peut-être libre après toutes ces années passées en captivité ou encore dans la clandestinité, mais à quel prix? Celui d'une utopie qui, je le sens, finira aussi maculée de sang que toutes les autres qu'on nous a pendant si longtemps promis. Je ne veux pas la paix. Je veux la guerre. Je ne veux pas la justice. Je veux la vengeance. Je ne veux pas le pardon. Je veux la rétribution. Je veux pouvoir plonger mes mains en cet océan carmin dont mon esprit rêve depuis ce foutu pacte. J'en ai ras le cul d'être le gentil clampin à qui l'on dicte sa conduite. Edana à l'air heureuse dans ce paradis artificiel, mais combien de temps nous faudra-t-il avant que son appétit vorace ne vienne à nouveau foutre en l'air le semblant d'équilibre que l'on réussira à construire? Combien de temps avant que nos ombres ne s'entremêlent? Combien de temps avant que mes propres pulsions ne prennent le pas sur ce qui me reste de raison? Je ne veux pas, non, je ne veux pas, d'une aurore faite d'or et de pastel, je veux des stries et du rouge en le ciel, qu'il fume et se pare de cendre comme le fut mon âme sacrifiée sur leur maudit autel qui m'a vu trop longtemps saigner. Je veux qu'ils payent. Alors je me ferais banal pour éviter les bavards, reprendrait cette vie sans intérêt qu'ils veulent que je vive, jouerais mon meilleur rôle, celui de l'homme parfait et lisse en la galerie que j'ai reprise, spectaculaire et grandiose en les enceintes du club que ma cousine m'a légué. Je me ferais muet, afin de conserver toujours plus de secrets. Jusqu'à ce délicieux moment, celui où je ferais enfin s'éteindre le jour et en le creux de mes mains, sacrerait reine la nuit éternelle à qui je dédie, à l'ombre de mon cœur impie, mes plus belles psalmodies. Que le spectacle commence.

... Oui il est là, il est là, ce fameux renouveau, et en les brumes de la terreur, enfin je le ferais chanter pour toi...