Dis-moi, dis-moi que t'as un don ?!! (Pv Cash)

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Dis-moi, dis-moi que t'as un don ?!!

"Quand tout oscille entre désir de savoir et hésitation à dire"

Dis-moi, dis-moi que t'as un don ?!! (Pv Cash) Lta2

feat Tekla Volkov & Cash Ledford

Le soleil brille enfin sur Bristol. Le bleu du ciel se reflète dans le regard de la clairvoyante, perdue dans la contemplation de la végétation devant elle. L'aurore s'est éveillé au son de son crayon glissant sur le papier. Pourquoi ? Depuis combien d'heure se tient-elle dans ce parc ? La question est bonne. En ce qui concerne les heures, la blonde n'en sait rien. Le temps n'est pas une denrée sur laquelle elle se jette quand elle ne bosse pas. Pourquoi ? La question est bonne à posé et très honnêtement, elle n'est plus certaine du pourquoi. Peut-être est-ce dû à toutes ces visions, celles de plus en plus noirs d'un avenir sans avenir. Celles rouges, d'un sang giclant violemment. Et celles qui ne sont que vides, comme si le futur venait de terminé sa course. La jeune femme ne sait pas lequel de ces futur sera en place dans quelques temps. Les visions ne sont que des pages d'un livre qui proposerait des choix. Suivant le chemin que l'on prend, tout se réécrit. C'est étrange, et en même temps, tout semble naturel pour elle. Oui, peut-être est-ce dû à ce futur dont elle ne comprend pas les enjeux. À cet endroit qu'elle aimerait quitter alors que cela s'avère impossible. À ce moment de la journée, frais en apparence mais qui se réchauffera au fil du temps. Tellement de possibilité, de fil à suivre. Elle se demande, la clairvoyante, si un jour elle pourra ne serait-ce qu'une fois, tirer sur l'un de ces fils pour voir ce que cela fait. La paysagiste secoue la tête, peu importe ce qu'elle voit, elle ne peut y prendre part. C'est le contrat, en quelque sorte.

Peut-être devrait-elle intervenir, mais alors que se passera t-il au moment où la vision ne sera plus ? Une autre prendra sa place probablement. Elle ne sait pas. Voilà longtemps que sa grand-mère lui a enseigner les règles. Voilà longtemps qu'elle les respecte. Voir le monde d'accord. Aider le monde, pas vraiment. Le danger se situe autant dans les bonnes personnes que dans les mauvaises. Posséder son propre clairvoyant peut faire pencher la balance. "Les claivoyants doivent rester neutre. C'est LA condition de notre don. Comprends-tu Tekla ? Tu ne pourras jamais choisir de camp." Voilà ce que sa grand-mère n'avait eu de cesse de lui apprendre. Être neutre, en toute circonstance. Ne jamais choisir un camp, peu importe la récompense. Pourquoi ? Une bonne question. Elle est certaine d'avoir la réponse depuis longtemps et pourtant, elle n'ose la verbaliser, de peur de ne pas avoir réellement raison. Un soupir lasse s'échappe de ses lèvres. Malgré le temps magnifique, son esprit ne cessait de tourner en boucle, repensant à Logan et sa moitié perdue. Repensant à ce qu'elle peut faire pour lui. Ne pas intervenir, la bonne blague. La jeune femme sait pertinemment qu'elle ne pourra pas ne pas intervenir. En Russie, tout était plus facile. Protéger par les siens, la clairvoyante n'était ennuyé par personne, car personne ne l'approchait pou cela. Si quelqu'un ici se rendait compte de son don... « Altération... » Ce murmure la fit frissonner. Hors de question qu'elle finisse par devoir entrer dans le cadre de la législation sur les altérations.

La blonde sait parfaitement que son don est une arme, un moyen d'envisager un futur plutôt qu'un autre. Un moyen d'organisé des attentats et de voir ce que cela donnera dans un temps. Non, elle ne peut pas tomber entre les mains d'untel ou untel et pourtant... Perdue dans ses pensées, elle griffonne tranquillement un jardin idyllique composé des plantes du parc et de bien d'autres plantes, née de ses rêves et de ses voyages en Russie. Sous sa main se dessine un paysage étrange, irréaliste et qui pourtant lui traverse l'esprit et prend vie d'un coup de crayon. Pourquoi le monde ne pourrait pas être un peu surréaliste ? Probablement parce que le fait que les aberrations, les anges, les spectres, les altérations et les elfes existent fait déjà partie du surréalisme... Elle secoue la tête, tourne la page et dessine autre chose. Un pont se profile à l'horizon, passage entre deux mondes ? Ou simple passage au dessus d'une rivière, seul son coup de crayon le décidera. Pourtant, alors qu'elle s'apprête à continuer son dessin, elle se fige. Le regard de la clairvoyante se voile d'une file pellicule blanchâtre. La vision frappe, ici, en plein milieu d'un parc, laissant alors la jeune femme sans défense. Le temps passe alors que la vision dure, c'est la première fois qu'il ne s'agit pas de flash mais d'une longue vision, signe d'un bouleversement à venir. La jeune femme souhaite que cela cesse, mais elle sait qu'elle n'y peut rien, alors elle subit, silencieusement, le corps rigide le temps que le futur la laisse en paix.

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T'aimes pas trop les parcs. Les gens ont tendance à presque philosopher sur les bienfaits de cet environnement. Ils vont te lancer des grandes phrases, de grands préceptes de vie comme s'ils avaient réfléchi sur l'impact d'herbe toute leur vie. Et toi, tout ce que tu penses pendant ce temps-là, c'est : on s'en bat les couilles. L'air fraiiiiiiis ! La natuuuuuuure ! L'endroit le plus sain de la ville, il en faudrait pluuuuuus ! La seule herbe que tu vénères, tu la fumes. Et à une époque, t'aurais voulu cramer tous ces espaces verts. Il y en avait beaucoup trop, de ces nids à souvenirs traumatiques. Avec le temps, t'as réussi à les traverser comme un endroit banal. Un décor comme un autre. Depuis la Révélation, le malaise est revenu. Une sensation oppressante te susurre « Problème dans trois, deux, un... ». Maintenant qu'une masse de lycans furax est en liberté, ça devient plus compliqué de l'ignorer.

Mais tu peux pas l'éviter si tu veux pas être sûr de problèmes immédiats : t'as des livraisons à faire. En pleine journée, tu gères. Ils se transforment pas sous le soleil, pas vrai ? Un petit joint avant de partir pour le courage, et te voilà au milieu de St Andrews Park. Pas de nuages à l'horizon, le ciel est bleu aujourd'hui, tout est éclairé. Même pas peur. Alors tu fais ton boulot comme si de rien n'était. Tu racontes des conneries aux clients ; ton absence de retenue permet de donner l'impression que vous vous connaissez et que vous êtes en pleine conversation. Tu te fais rarement capter. Bonne raison pour qu'on te garde sous le coude.

Tu finis par t'affaler sur un banc et à gober un antalgique. Même plus besoin d'eau. T'as beau chasser tes peurs, ton corps se souvient. Tes doigts te démangent. Ils tirent, tirent sur tes nerfs, mais tu ne céderas pas. T'observes le panorama à la recherche d'une distraction. Tes yeux s'arrêtent sur une jolie femme qui dessine. Combo gagnant. C'est pas ton genre d'aller faire chier les gens – enfin si, carrément, mais pas au hasard dans l'espace public. Tu vois bien qu'elle est prise dans ce qu'elle fait. Mais tes doigts te démangent, alors tu sautes sur la première opportunité d'occuper ton esprit.

En t'approchant d'elle, tu manques de tomber. Ouais, elle réussit bien à te distraire avec sa tête digne d'une oracle cinématographique. Ton regard la fixe. Tout d'un coup, tu te rappelles à quel point c'est cool d'être dans un film. En franchissant les derniers mètres, tu l'interpelles, agite les bras mais elle ne réagit pas. Tu t'agenouilles devant elle et admires son regard pâli. Lentement et avec précaution, tu pousses d'une main son épaule. T'écarquilles un peu plus les yeux en te rendant compte de la rigidité de son corps et... du fait que ta poussée la fasse basculer en arrière. Oups. Tu te bouges pour la remettre dans sa position et t'assoies finalement devant elle en te contentant de l'observer. A te demander si elle va savoir ce que t'as fait. Et surtout ce qu'elle est en train de faire. Ton expression émerveillée sera la première chose qu'elle verra à son retour.

« Je parie que c'est toi qui m'a fait tomber... T'es en projection astrale... Si c'est ça, remue les cheveux de ton corps, steuplaît. »

Tu déclares ça sans quitter son visage visible des yeux. T'aurais pas été différent si t'avais demandé à Thor une démonstration.

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Dis-moi, dis-moi que t'as un don ?!!

"Quand tout oscille entre désir de savoir et hésitation à dire"

feat Tekla Volkov & Cash Ledford

Les images défilent, ne cessant d'aligner des lieux, des moments. La clairvoyante ne comprend rien, mais tout s'aligne suivant une précision chronologique et s'imprègne dans son cerveau au fer rouge, ne lui permettant pas d'oublier le moindre détail. Elle le sait, la blonde, qu'elle va devoir ressortir toutes ces images, les analyser pour tenter de comprendre ce qui ne peut être défait et ce qu'elle doit changer. Tellement d'information... Les choses vont prendre un tournant que personne n'aurait imaginé et la clairvoyante est l'une des rare à pouvoir décrypter le futur. Le poids sur ses épaules s'alourdit un peu plus et elle se demande bien jusqu'à quand elle pourra le porter ainsi. La blonde n'est pas stupide, elle sait parfaitement qu'elle ne tiendra pas toute une vie, ce n'est pas possible. Ce don n'en est pas un, c'est une malédiction. Devoir toujours être coincé sur le fil du temps pour capter la moindre vision, pour ne rien loupé d'un futur possible. Devoir prendre des décisions, qui sauver, quand, pourquoi. On pourrait croire qu'elle se prend pour dieu la russe, mais au fond, elle s'en fiche. Elle aurait même préféré être normale... Encore et toujours cette idée de normalité. Pourquoi être normale quand on peut être exceptionnelle ? En voilà une question... mais est-ce que l'être humain peut réellement être exceptionnel quand on voit qu'il peut accomplir le pire, ou le meilleur suivant ce qu'il désire. Elle pourrait presque secouer la tête, alors qu'elle sent une légère douleur dans son corps. Tiens, qu'est-ce qui se passe ? La fluide d'information se tarit jusqu'à finalement arrêter. Son corps se détend, perde de sa rigidité et une voix vient alors transpercer le brouillard de sa conscience.

« Vous êtes bizarre. » Elle étire ses épaules alors qu'elle regarde l'homme assis devant elle. Bon, il a probablement vu quelque chose. Quelque chose qu'elle-même ne voit pas. « Projection astrale... Capacité à projeter son esprit hors de son corps et pouvoir se balader dans le monstre astral. Cela ne rigidifie pas le corps il me semble. Il est juste dangereux de s'éloigner trop longtemps de son corps au risque de se perdre et de mourir. » Oui, la blonde sait bien que personne ne lui a poser ce genre de question, mais elle ne peut pas s'empêcher de commenter, c'est dans ses gênes. Elle finit par reprendre son dessin, comme si de rien était. L'ignorer ? Une bonne idée, sauf qu'il ne semble pas vouloir bouger. Elle cherche dans la banque de donnée de ses visions, mais aucune ne montre cet homme. « Différent. » Un mot, étrange cela dit. « Sans texture. » Pas sans profondeur, mais plutôt autre chose, elle ne saurait le définir. « Vous aimez les tatouages. » Ou comment détourner son attention, ou plutôt tenter de détourner son attention. Tekla n'a pas levé la tête de son carnet de croquis, elle s'est contenté de tourner la page et de commencer un autre dessin. « L'oiseau vole, vole encore et encore. Il chercher la liberté sans jamais la trouvé. Alors qu'il pense enfin qu'il peut faire ce qu'il veut, qu'il a acquis ce qu'il désire, ses ailes brûlent, le faisant chuter de haut. » Une phrase énigmatique mais qui a le mérite de faire lever les yeux de la clairvoyante vers l'homme en face d'elle.

« Vous m'avez fait tombé non ? » Simple idée, mais elle sent bien qu'elle n'est plus tout à fait dans la position qu'elle avait avant. Quelque chose à changer, pas grand chose, mais son angle de vue est plus ouvert sur la droite. Pourtant, la clairvoyante se tait de nouveau et continue tranquillement son dessin. C'est étrange. D'habitude lorsqu'elle fait ce genre de chose, les gens prennent leur jambe à leur cou et s'éloignent d'elle aussi vite qu'ils le peuvent et ne se retournent jamais. « La peur est une émotion vieille comme le monde. Ancestrale. Antique. Puissante. Enivrante. Elle fait sombrer des empires, elle ravage tout sur son passage. Le monde la porte autour du cou et à chaque différence, elle saute aux nez. Tous fuient, mais pas vous. Pourquoi ? » Pourquoi n'avez-vous pas peur alors que depuis tout à l'heure, elle ne cesse de dire des phrases sans queue ni tête. Il reste là cependant, comme fasciné. Étrange petite créature avec quelque chose en lui qu'elle ne saurait discerné. La russe penche la tête sur le côté, comme à chaque fois qu'elle cherche quelque chose, ou qu'elle s'empêcher de dire quelque chose. Comme à chaque fois qu'elle suit le fil et qu'elle semble comprendre des choses que d'autres ne comprennent jamais. « Vous recherchez quelque chose. Je ne peux pas vous le donner, désolé. » Pas tout à fait désolé mais quand même. « Qui êtes-vous ? » Une simple question qui amène à une autre réponse. Elle détache le dessin et lui tend. Un aigle qui prend son envol, les flammes sur les plumes se propagent lentement. Un avertissement ? Peut-être, mais lequel et pourquoi ? Ça c'est une autre affaire.

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Tu la regardes... Non, tu la fixes. Tes yeux ne la quittent pas, à l'affût de chacun de ses gestes. Inconsciemment, ta respiration se cale au rythme de la sienne. Elle ne bouge pas, alors tu restes immobile. Mentalement, t'as beau être un gamin fan de comics qui rencontre la Sorcière Rouge, en vrai t'as l'air flippant. La scène montre un adulte bavant sur une femme. D'un point de vue extérieur, c'est minable. Connard. Heureusement, tu n'en as rien à faire de son physique. Tu n'es pas là pour ça. Tu le sens, tu le sais : elle utilise un don. Et tu veux en savoir plus. Tu veux découvrir ce qu'elle est capable de faire. Tu veux apprendre comment elle fait, comment elle se sent quand elle le déclenche. Et pourquoi pas, lui demander une démonstration sur ta personne si c'est possible.

Les Altérations ont été révélées il y a un an maintenant, ça ne veut pas dire que tu as souvent l'occasion d'en croiser. Pas en connaissance de cause en tout cas. Tout le monde connaît l'existence du surnaturel maintenant, pourtant le secret reste de mise. Aucune personne exceptionnelle n'attire l'attention sur elle. Malheureusement. Faut dire que l'accueil qu'on leur réserve n'est pas la plus chaleureuse. Pour une raison mystérieuse, cette femme n'a pas peur de déployer son pouvoir à la vue de tous. C'est ta chance.

Et quels sont les premiers mots qu'elle prononce ? Vous êtes bizarre. Faut arrêter avec ça. Tu les as suffisamment entendus pour une vie entière. Non mais sérieux... Elle se prend pour Willy Wonka ? Un instant, tu fais la moue, sourcils froncés. Mais très vite, celle-ci se dissipe pour dévoiler une attention exacerbée envers la blonde qui rebondit sur ton hypothèse. La projection astrale. Bon, pour la démolir. Avant de reprendre simplement son croquis comme si tu n'étais pas là. Sauf que toi, tu continues de l'observer. A la fois fasciné et interdit devant son attitude. T'as envie de la questionner, mais maintenant qu'elle est libre de répondre, tu ne sais pas comment t'y prendre. Tu ne t'attendais pas à cette réaction. Tu ne sais pas à quoi tu t'attendais, mais pas à ça. Toujours assis en tailleur, tu observes ses traits de crayon. Peut-être a-t-elle besoin de dessiner ce qu'elle a vu ? Alors tu décides d'attendre, tes prunelles ravivées par ce que tu imagines le résultat d'un pouvoir.

Elle finit par parler de nouveau. Tu n'as aucune idée de ce qu'elle veut dire, mets ça sur le compte de son don, encore une fois. Des paroles cryptiques qui t'emballent encore plus. T'oublies le parc, le danger, la douleur. Ton cerveau a tu les avertissements, focalisé sur cet être qui te semble sorti tout droit d'une bande dessinée. C'est juste trop beau pour être vrai ! En plus, elle a remarqué les tatouages qui dépassent de tes manches. Semblant t'ignorer, elle t'a quand même prêté de l'attention. Bêtement, tu souris. Lèvres qui se transforment en signe de perturbation lorsqu'elle te demande si tu l'as fait tomber.

« Heu... Oui... Enfin, désolé, je l'ai pas fait exprès. »

Elle le sait ! Comment elle peut savoir ? Heureusement que t'as rien fait de compromettant devant elle. Si tu voulais pas autant savoir ce dont elle est capable, t'aurais pu lui piquer son carnet et ses crayons – t'en as toujours besoin vu le nombre de cahiers que tu remplis. Et dire qu'elle aurait pu te retrouver... Pas le temps de la questionner. Elle confirme ton impression : on dirait qu'elle vient d'une autre époque, d'un autre monde. Dans ton esprit s’échafaudent des théories farfelues sur ses origines, ou l'origine de son don. Finalement, tu détaches tes iris de l'Altération pour découvrir le dessin qu'elle te tend. Tu écarquilles les yeux, puis tu souris.

« Je peux le garder ? Qu'est-ce qu'il veut dire ? Tu m'autorises à me le faire tatouer ? »

Évidemment. Un dessin que cette déesse t'offre, tu es obligé de l'encrer sur ta peau. Sauf si elle te raconte qu'il est maudit. Mais tu ne le penses pas.

« Ce dessin est en rapport avec quelque chose que tu as vu ? Si c'est pas la projection astrale, c'est quoi ton don ? Qu'est-ce que tu sais faire ? Qu'est-ce que je recherche... Genre tu lis dans ma cervelle là ? T'as accès à mes pensées aussi ? »

Tu es resté bien trop silencieux jusque là, les questions franchissent tes lèvres à vitesse grand V. Une alerte mentale te rappelle qu'elle aussi t'a posé des questions. Si tu veux qu'elle t'offre des réponses, il vaudrait mieux que tu la rassures.

« Oh rassure-toi, j'veux pas te dénoncer ou une connerie du style. Je suis seulement quelqu'un de curieux. J'ai découvert les dons avec la Révélation, c'est encore nouveau pour moi. J'aimerais en savoir plus. S'il te plaît. »

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"Quand tout oscille entre désir de savoir et hésitation à dire"

feat Tekla Volkov & Cash Ledford

Étonnée, c'est bien ce qu'elle est la clairvoyante. Étonnée de voir que cet homme ne fuit pas, qu'il semble même être curieux, qu'il veut en savoir plus. Elle ne sait pas comment gérer ce genre de personne. Elle sait comment faire avec ceux qui la regardent de travers, ou même ceux qui ricanent dans son dos quand elle passe, voir même ceux qui la traitent de taré quand elle parle. La blonde est habitué depuis longtemps à ces comportements. Si elle s'en fait ? Pas vraiment. Ce genre de considération lui passe au dessus de la tête depuis qu'elle est petite. Peu importe ce que les gens pensent d'elle. Peu importe qu'ils l'insultent, qu'ils la trouvent taré, ou alors qu'ils se demandent si elle ne devrait pas être enfermé, Tekla ne leur offre aucune raison de s'accrocher à elle. Tout glisse sur sa peau, sans aucun effort. Être normale n'est plus qu'une vague idée dans le temps, un objectif qu'elle sait ne jamais atteindre. "Pourquoi être normale quand on est peut être exceptionnelle ?" Elle se souvient des paroles de sa grand-mère. Franchement ? La russe aimerait bien dire que cela permet aux autres de la comprendre. Que cela lui permet de comprendre le monde et d'aider en retour. Mais elle sait que tout cela n'est qu'illusion. Personne ne comprend réellement, elle, pas plus qu'un autre. Alors oui, elle voit, son monde est bien plus vaste que la moindre personne la traitant de taré. Son cerveau est constamment bombardé par une somme d'information colossale que la blonde doit analyser pièce par pièce. Si elle avait un mot pour le monde, elle dirait qu'elle n'est pas taré, mais que son esprit est trop rempli pour être cent pour cent opérationnelle avec les mortels.

Un bref éclair dans sa tête et la paysagiste se souvient qu'elle n'est pas seule. Elle commence à parler, comme d'habitude. Se contente d'énumérer parfois les mots. Fais des phrases de temps en temps. Énigmatique, horripilante, la clairvoyante est dans son monde. Ses coups de croyons rythment sa respiration, elle vit ce qu'elle dessine, elle dessine ce qu'elle vit. Étrange connexion, étrange personne. Elle lève enfin la tête et pose une question. Le ton de son vis à vis est hésitant. « Pas de souci. Angle de vue différent. C'est tout. » Elle reprend tranquillement ce qu'elle faisait comme si tout cela ne l'avait pas touché. Pourtant quelque chose taraude la jeune femme, quelque chose qui lui a fait dire qu'il était bizarre : il n'a pas peur. Ça c'est une première pour la blonde. D'habitude, les gens la fuient. Il s'éloignent, passent le plus loin possible, quand ils se rendent compte de sa façon de parler. Lui non. Alors elle termine son dessin et lui tend. La réaction ne tarde pas et la clairvoyante penche de nouveau la tête, comme à chaque fois. « Oui. Aucune idée. Si vous voulez. » Bon okay Tekla, peut-être qu'il serait bon que tu fasse des phrases. Elle n'a cependant pas le temps d'ouvrir de nouveau la bouche qu'il la prend de vitesse avec une suite de questions toutes plus différentes les unes des autres. La russe se sent submergé d'un seul coup et ne peux s'empêcher de s'exclamer. « Slishkrom mnogo voprosov za odin raz. » Trop de question d'un seul coup. Elle secoue sa tête. Quand elle parle en Russe, c'est qu'elle commence un peu à perdre pied sur ses émotions.

Cependant elle n'a pas le temps de se poser plus de question qu'il reprend. « C'est compliqué. Bol'she chem vy dumayete » Plus que tu ne le penses. Elle soupire doucement, ne peut pas rester silencieuse durant une éternité, mais elle ne peut pas parler de son don. « Ce dessin, il voudra dire quelque chose pour toi, mais je ne sais pas quoi. » Une phrase complète pour une fois ça change. Elle récupère son calepin et recommence à tracer des lignes. Elle reprend petit à petit son contrôle. Parle de son don ? Certainement pas, c'est trop compliqué pour ça. « Le monde est plein d'une multitude de personnes capables de faire une multitude de choses. Les progrès technologiques sont toujours impressionnant. On rencontre de nouvelle tête. Mais... » Elle se tait, lève le regard. « Le monde n'est pas prêt pour les gens comme moi. » Oh elle ne parle pas seulement du fait d'être une altération et elle ne répond pas réellement à sa question. « Je ne lis pas dans la tête des gens. Je n'ai pas accès aux pensées. La télépathie n'est pas mon don désolé. » C'est autre chose, de bien plus sombre, bien plus compliqué. « Tu recherches quelque chose dont tu n'as pas encore conscience. Quelque chose que personne ne peut réellement te donner. Bientôt tu sauras. » La blonde soupire un moment. Elle ne sait pas comment faire, comment lui expliquer ce qu'elle ressent alors elle tente. « Mon don est … dangereux. Entre les mains des mauvaises personnes, il pourrait être mal utilisé. C'est un secret que je ne révèle pas. » Une seule personne en dehors de sa famille est au courant et c'est déjà bien assez. Cependant, elle sait bien qu'il ne va pas en rester là, aussi elle reprend doucement. « Je veux bien répondre aux question générale que vous vous posez, mais pas ici. J'ai une boutique de paysagisme pas loin. Je pourrais vous proposer un thé, un café, autre et discuter ? » Bon sang ce que c'est chiant de faire des phrases. Elle termine cependant par une nouvelle question. « Est-ce que ça vous dit ? »

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Marrant comme cette femme émet des signaux contradictoires : ses réponses lacunaires donnent l'impression que tu la déranges, pourtant elle a pris la peine de t'offrir un dessin. Elle devra te supporter tant qu'elle ne t'enverra pas balader. Ou jusqu'à ce que tu trouves une autre distraction, un autre point d'attention qui balaie le précédent parce que tu as l'art de passer du coq à l'âne. Mais... Pas de chance pour elle, à moins qu'une menace directe ne s'élève, peu de choses sont susceptibles de te détourner de ce qu'elle représente à tes yeux. Les Altérations n'ont pas de concurrence. Tu n'es pas spécialement curieux, et pourtant elles ouvrent un champ infini de possibles que ton esprit meurt d'envie de découvrir. La différence tient en un mot : intérêt. Ou en deux. Ajoutons : envie. Normal quoi. Pour toi, c'est assez rare pour le souligner. Quelle chanceuse...

Elle a dessiné expressément pour toi. Dommage, aucun message prophétique ne se cache derrière. C'est décevant, mais tu n'abandonnes pas ta quête. Peut-être ne veut-elle pas te le révéler ? Peut-être ne peut-elle pas, au risque d'en supprimer l'effet. Têtu, tu es convaincu qu'elle ne t'a pas tracé cet aigle pour rien. Elle ne te connaît pas. On ne fait pas de dessin sans raison aux inconnus. Reste-t-il une bonne place dans le dos ? Ou alors tu lui prévois un mollet pour un thème spécial, c'est bien ça. Thème qui sera nourri avec tout ce que tu apprendras. Alors tu poursuis l'interrogatoire. Et elle de répondre dans une autre langue. Pas pratique. Heureusement qu'elle finit par te donner de la matière... Quoique pas rassasiante du tout.

Bien sûr, toi tu comprends seulement qu'elle reste sur ses gardes à cause des décisions du gouvernement. L'ambiance générale n'est pas vraiment aux confidences. Elle t'indique malgré tout que lire dans les pensées dépasse ses capacités. Deux dons à rayer. Mine de rien, la conversation avance. Tu balaies ses affirmations te concernant, peu enclin à parler de souhaits inconscients. La psychanalyse ne t'intéresse pas. A moins qu'elle ait quelque chose de concret à te révéler. Tu te presses plutôt à la rassurer au sujet de tes intentions, espérant réduire ses craintes et l'ouvrir peu à peu à toi. Gagné ! Un large sourire barre ton visage alors qu'elle t'invite à son magasin. Tu sautes immédiatement sur tes pieds.

« Carrément ! Je te suis où tu veux. »

Tu lui tends alors la main pour l'aider à se relever. Pas trop dans l'esprit « gentleman », que tu trouves stupide, plus par l'idée que ça peut accélérer votre arrivée à destination. Seulement... Tu remarques trop tard qu'avec l'excitation, t'as pas fait gaffe à quelle main tu présentais – la droite, celle dépourvue d'annulaire et d'auriculaire. Aussitôt, tu la retires et la caches dans la poche de ton jeans. Tant pis pour l'aide. De la main gauche, tu tiens la feuille crayonnée qu'elle t'a donnée, tu ne risques pas de la lâcher.

« Boutique de paysagisme ? On y achète quoi ? »

Question posée pour détourner l'attention, dont tu n'as vraiment pas la réponse. Tu attends que l'inconnue soit prête pour la suivre. Le papier plié, tu le glisses dans une poche arrière de ton pantalon, avant de synchroniser ton pas au sien. Tu gardes les mains dans les poches et, quand vous sortez du parc, tu es soulagé même si les angoisses s'étaient plaquées en arrière-fond, silencieuses.

« C'est loin ? Je sais que tu veux pas parler de ça ici, - tu baisses le volume de ta voix - mais quand tu dis que ton don est dangereux... C'est dans quel sens ? Je dois m'inquiéter ? », finis-tu par dire avec un sourire en contradiction avec tes paroles. Inquiet, tu l'es pas. T'es pas le genre à imaginer le pire. Avant d'ajouter : « T'as de la bière ? Je peux m'en prendre une rapidement en passant s'il faut. Ouais, je t'avoue, le thé... c'est pas ma tasse de thé ! Okay, elle est nulle. »

Et devant quoi vous passez deux minutes plus tard ? Un garage donc rien à voir, mais pas longtemps après, c'est un petit commerce qui se montre. Tu lui lances un coup d’œil, t'hésites. T'as pas envie qu'elle en profite pour disparaître. En même temps, une bonne bière pour accompagner cette discussion, il n'y aurait rien de meilleur. Tu t'arrêtes et lui fais signe pour qu'elle en fasse de même en lui montrant la façade commerciale.

« Tu m'accompagnes ? Je prends juste une bouteille, très vite. » Tu plaques alors tes paumes l'une contre l'autre, comme lorsqu'on prie. « T'auras même pas le temps de dire que je suis chiant que j'aurais déjà choisi. »

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"Quand tout oscille entre désir de savoir et hésitation à dire"

feat Tekla Volkov & Cash Ledford

Il est étrange, vraiment très étrange. Tekla a rencontré des tas de gens au cours de sa vie, des personnes plutôt attentionné, d'autre malintentionné, certaines n'étaient probablement pas les plus agréable de la terre, alors que d'autres avaient à cœur d'être aimables, polies et bienveillantes, mais des personnes comme lui, ça n'est encore jamais arrivé et la clairvoyante est bien en peine de savoir comment réagir avec lui. C'est la première fois que quelqu'un semble si intéressé par son don, juste parce qu'il s'agit d'un don. D'habitude, quand on sait qu'elle a un don, on ne se demande pas ce qu'elle a comme don, mais on cherche avant tout à s'approprier ses services. Comme si les altérations étaient des objets de convoitise. D'un autre côté, quand la clairvoyante regarde sa tête, elle a réellement l'impression d'être un de ces objets de convoitises. Les yeux de son vis à vis brillent d'une lueur qu'elle n'a vu qu'une seule fois dans sa vie, quand sa mère posait son regard sur elle. Un léger sourire fleurit dans son esprit à ce souvenir. Ce qu'elle lui manque sa mère honnêtement. Quand elle pourra déménager de nouveau, ce sera pour retourner en Russie auprès de ses parents. La jeune femme se lève alors qu'elle a promis de répondre aux questions basiques du jeune homme. Hors de question de lui révéler la nature particulière de son don, intéressé ou pas, la paysagiste sait qu'elle ne peut pas dire à tout le monde ce qu'elle est. Déjà que Logan est au courant, c'est bien suffisant comme ça. Un soupir s'échappe de ses lèvres et elle sait déjà qu'elle va regretté ce qu'elle est entrain de faire.

« Très bien, allons-y alors. » La blonde se force à faire des phrases correctes et bien que cela soit fatiguant pour elle, c'est aussi un bon exercice. On a eu de cesse de lui répéter qu'elle n'était pas faite pour le monde extérieure, qu'elle n'était pas douée pour tout ça. Parler avec les gens est un jeu compliqué et il lui arrive de ne pas saisir entièrement les subtilités de langage de l'humanité. Pas que cela ne la dérange, la jeune femme parle une langue bien à elle et elle a parfaitement conscience de ce que cela implique. Un nouveau soupir passe ses lèvres et son regard se porte sur l'homme face à elle quand il lui demande ce qu'est une boutique de paysagisme. Réellement ? Elle penche la tête sur le côté, comme toutes ces fois où elle cherche à bien s'exprimer. Ce qu'on y achète ce n'est pas si compliqué. « Mon temps. » Elle ramasse ses affaires et se dit qu'elle pourrait faire un effort. « Je suis paysagiste, j'arrange les jardins des gens, de la ville, tout ce qui n'hésite d'être beau avec des plantes. » Une fois ses affaire rangé, l'altération regarde l'homme. « Les gens y viennent pour acheté mes services, pour que j'arrange leur jardin. » Voilà c'est une explication comme une autre et une bonne explication. Après tout c'est ce qu'elle fait. Elle propose ses services. Arrangement de jardin, taillage de haie, tondage de pelouse, tout ce qu'implique le paysagisme, mais la jeune femme est étonnée qu'il ne sache pas ce que fait un paysagiste. D'un autre côté, ce n'est pas non plus un métier dont on parle tous les jours. Elle commence alors à marcher jusqu'à ce qu'il sorte du parc et qu'il se remette à parler. Est-ce réellement ainsi que fonctionne une relation ? Quelqu'un parle, l'autre répond. Personne ne marche en silence ?

La clairvoyante se dit que clairement elle n'est pas dans le ton si c'est ainsi que ça doit fonctionner. « Il n'y a pas à s'inquiéter, il ne se matérialise pas. C'est compliqué à expliquer, mais il n'y a pas de manifestation extérieure, il ne peut pas blesser directement, ce sont plutôt les actions que pourront faire les autres avec qui pourraient blesser. » Elle n'est pas certaine d'être claire, mais la russe ne sait pas trop comment expliquer correctement. Elle n'a pas envie de dire clairement qu'elle voit le futur, cela impliquerait beaucoup trop de chose, et elle préfère que son don reste caché. Que les gens se disent qu'elle est dingue, c'est plus pratique que de leur signifier qu'en fait elle est surtout clairvoyante et que son esprit est partagé entre le monde de la réalité et le monde irréel du fil du temps. « Pas de bière désolé. » Elle ne boit pas d'alcool, étonnamment. Combien de personne lui ont demandé si elle buvait beaucoup de vodka parce qu'elle est russe ? La blonde ne sait pas, mais elle se souvient parfaitement de toutes ces personnes, leur visage ancré dans son esprit, comme autant de vision. Ils continuent à marche tranquillement, jusqu'à ce qu'il reprenne la parole. « Je reste là. Je ne bouge pas. Promis. » Et elle tiens toujours ses promesse. Elle ne veut pas entrer dans le magasin. Une fois par semaine pour faire des courses, c'est bien suffisant, pas la peine non plus d'y entrer plus de fois. « Au fait, je m'appelle Tekla. » Parce qu'elle se rend compte qu'elle ne s'est pas présenter correctement. « Mais si vous pouviez faire vite, ça m'arrangerait. Je n'aime pas trop rester en stand by à un endroit. » Pas qu'elle s'inquiète, ou peut-être que si au fond, elle s'inquiète réellement de ce qui pourrait lui arriver. Et autant éviter que cela n'arrive. « Allez-y, je vous attend. » Et comme pour signifier le fait qu'elle va réellement l'attendre, elle se pose à un endroit où elle sera bien visible depuis l'intérieur du magasin et attend qu'il aille chercher sa bière.

**Invité**

Tu la supplies pour de la bière, au milieu de la rue, en pleine journée. Tu te rends pas compte à quel point t'es en train de clamer haut et fort ton alcoolisme. Or dans ton esprit, tout est logique : tu as l'occasion d'avoir ce que tu préfères donc pourquoi s'en priver ? Et quoi de mieux pour célébrer ta rencontre positive avec une personne que tu rêves de rencontrer depuis un an ? Tu t'en passeras si elle refuse. T'as des problèmes, mais pas avec l'alcool, ça, non. T'hésites malgré sa promesse ; ce serait con de perdre cette chance pour si peu. Elle te convainc en te donnant son prénom et s'installant clairement pour t'attendre. Tu finis par entrer dans le magasin, le nom donné dansant dans ta tête. Tekla. Parfait pour compléter le packaging étrange et fascinant de cette femme. Jamais entendu. On dirait un nom inventé pour elle*. Il est presque aussi bizarre que le tien, sauf que le sien ne fait penser à rien de précis et donne moins d'occasions de vannes. Ce côté inconnu a le mérite de le rendre plus classe... T'es au rayon bière et attrapes une bouteille de Guinness – t'aurais pris directement le pack de quatre si t'avais eu assez de monnaie. Mais le fait est que, comme d'habitude, tu n'as que quelques pièces sur toi. Pièces que tu es en train de compter tandis que tu réfléchis aux jeux de mots possibles avec le prénom de celle à qui tu jettes régulièrement des œillades pour vérifier sa présence. Au cas où elle se volatiliserait, parce que t'as été trop long ou parce que tu délires, tout simplement. Tekla...ma ? Tekla... dirladada ? Tekla...ferme. Ouais, la ferme. Si ça tombe, elle t'a menti, elle entend tout ça. T'as quand même un sourire sur ta tronche en sortant alors que tu l'imagines avec des oreilles de lama. Tu fais disparaître la vision quand tu la rejoins. Tekla. Juste Tekla. Souviens-t'en, ne fais pas de bourde après tes conneries.

« Je suis paré, je te suis. »

T'étais tellement surpris par son prénom et qu'elle te le donne spontanément que tu ne lui as pas retourné la pareille, tu t'en rends compte maintenant. T'as même rien dit du tout, pris dans ton urgence de faire au plus vite et ton exaltation intérieure face à cette information. La voir en pleine application de son don t'a marqué, et son comportement exacerbe cette impression d'étrangeté. Tu ne le ressens pas négativement, que du contraire. Tu la perçois plutôt comme un être à part, singulièrement extraordinaire, et ce nom ne fait qu'en rajouter.

« Tekla... J'avais jamais entendu. Moi, c'est Cash. » Tu lui lances un regard blasé. « Mes parents étaient fans de Johnny Cash. J'aurais préféré qu'ils soient fans d'Elton John. »

John, ça passe mieux. Tu marches à côté d'elle, te calant à son rythme. La bouteille dans ta main droite rafraîchit tes membres fantômes, une chose que tu apprécies toujours, provoquant un soulagement bien que relatif. Ton esprit est néanmoins toujours focalisé sur la question : quelle est sa capacité ? Elle a essayé de te rassurer sur le fait qu'elle ne pouvait pas blesser, mais son discours t'a franchement perdu. Comme elle a pu le réaliser avec ta question sur le paysagisme, tu n'as pas de larges connaissances. Tu n'es pas cultivé et les subtilités peuvent facilement t'échapper. Ton parcours scolaire désastreux ne t'a pas aidé... Et tu n'as pas aidé ta scolarité. A force de spéculer, tu finis par divaguer – vaguer – vers une transformation de la blonde en lama. D'abord les oreilles, puis le long cou, le museau... Remake de Kuzco. Un rire t'échappe, que tu masques soudainement dans un raclement de gorge.

« Qu'est-ce que tu penses des lamas ? » Avant de désigner une vitrine débordant de verdure. « C'est là ? »

Tu finis par lire ce qui est inscrit sur la fenêtre : le prénom qu'elle t'a donné et un nom de famille, de toute évidence le sien. Sacré Sherlock. Tu as donc ta réponse. Tekla Volkov. Ça sent la Russie à plein nez et, en tout cas, ça en jette. Non mais sérieux, elle pourrait avoir un comics !

« La vitrine a brisé le suspense. »

L'utilisation de son don dans un parc, le travail au milieu des plantes, y aurait-il un lien ? Piste à creuser !

*HJ:

**Invité**

Dis-moi, dis-moi que t'as un don ?!!

"Quand tout oscille entre désir de savoir et hésitation à dire"

feat Tekla Volkov & Cash Ledford

Mystérieuse petite chose que voilà. Curieux petit être humain. La plupart serait effrayé, la plupart ne chercherait pas midi à quatorze heure et vendrait le secret de la russe, pourtant, ce n'est pas ce qu'il faut, au contraire, il veut en savoir plus, il veut connaître, savoir. Est-ce une bonne chose ? La clairvoyante n'en est pas certaine, connaître ce qu'elle est, son don c'est des ennuis à l'horizon. Elle a beau se répéter que personne ne doit savoir, elle ne peut s'empêcher d'avoir envie d'en parler à quelqu'un. Ce poids, sur ses épaules, c'est lourd à porter et la blonde n'en peut plus. Elle aimerait partager la peur des visions, l'angoisse de ne pas pouvoir sauver, les dérapages incontesté qu'elle effectue, les liens qui doivent être tranchés et ceux qui doivent perdurer. Elle aimerait dire et faire tellement de chose et pourtant, elle se contente de ne rien dire. Peut-être parce qu'il s'agit de son fardeau. Mais est-ce réellement à elle de décidé quel fil doit ou non être brisé ? Elle se souvient encore du dernier, ce fil si ténu qu'elle voulait sauver, pour préserver quelqu'un. Malheureusement l'échec était prévisible et pourtant... cela n'empêche pas la tristesse. La russe sait parfaitement qu'elle ne peut pas sauver tout le monde, même si ce n'est pas l'envie qui en manque. Malgré tout, chaque perte est une lourde pierre dans l'estomac de sa vie et elle n'hésite jamais à dessiner et ne pas oublier ceux qu'elle n'a pas pu sauver ou ceux qui ne devait pas l'être. Chez elle, il existe tout une bibliothèque avec des carnets de dessin rempli de visage diverses et variés, tous ceux qu'elle a vu et n'a pas pu sauver. Son plus lourd secret. Ses plus lourdes pensées, balayer d'un seul coup par la voix qui revient. Un regard vers le jeune homme et elle ne peut s'empêcher de sourire intérieurement. Il n'a rien à voir avec ceux qu'elle a pu rencontré.

D'aucun était avide de connaître son don pour pouvoir l'utiliser, d'autres pour ne plus jamais avoir à faire avec elle et d'autres encore pour une raison qu'elle n'oserait dire. Tellement de monde, tellement de parole pour lui dire de faire attention et la voilà qui ramène un homme chez elle pour lui parler de ce don qu'elle n'est pas censé possédé... un soupir naît lentement dans son esprit, près à être lancer vers l'extérieur quand il reprend la parole. « Cash... » Elle reste un instant à ne rien dire, la tête penchée sur le côté. « C'est un joli nom, il te va bien. Fait pour toi. » Un léger sourire et elle reprend tranquillement sa route jusqu'à finalement arriver près de sa boutique. « Des lamas ? Pourquoi ? » Elle ne comprend pas réellement. Ce qu'elle pense des lamas, la paysagiste n'en sait rien. Elle s'est toujours contenté de voir le monde à travers le voile, cherchant alors une compréhension échappant aux mortels. « Le monde normale n'est pas un monde que je fréquente beaucoup. » Pas qu'elle soit incapable de fréquenter des gens normaux, ou alors si au fond, mais c'est surtout qu'elle n'en a réellement aucune envie. Expliquer comment elle fonctionne, qui elle est, ce qu'elle peut faire, merci bien. Qui comprendrait ce qu'elle doit faire ? Ce qu'elle ne doit pas faire ? Et tout ce qui lui incombe ? La charge émotionnelle d'être une clairvoyante, qui pourrait comprendre ça ? Même elle ne comprend pas toujours ce que cela implique, elle sait juste qu'elle a des choses à faire, que parfois elle doit absolument sauvegarder certains fils et que d'autres fois même si elle aimerait sauver des personnes, leur destin est tout tracé.

« C'est là oui. » Répondant bien plus tard que la question est venu. Elle s'excuserait bien la russe, mais elle sait parfaitement que ce genre de chose recommenceront. Son cerveau est un entremêlement de monde réel et de trame du temps, comme un imbroglio impossible à démêler. Vivre en étant scindé en deux, voilà bien quelque chose que les gens ne font pas souvent. Ouvrant la porte tranquillement, elle invite Cash a entrer à sa suite et va dans la cuisine avec un verre d'eau pour elle et des tas de petits gâteaux dans une assiette. « Sers-toi ! » La jeune femme prend un gâteau alors que son téléphone sonne. Prenant l'appel, elle laisse Cash se familiariser avec son univers et après quelques minutes revient tranquillement. Par quoi commencé ? Quoi dire ? Quoi faire ? La clairvoyante n'en sait strictement rien. Elle n'a eu cette discussion qu'une seule fois et c'était avec ses parents. Après... son ex-fiancé avait bien compris qu'elle n'avait rien de normale, et qu'il pourrait exploiter la chose. Un soupir s'échappe des lèvres de la blonde, inutile de revenir sur ce genre de pensée, ça ne permet pas réellement d'avancer. Cependant, elle ne sait toujours pas quoi dire, ni quoi faire, alors au lieu de ça, elle pose une unique question. « Que veux-tu savoir exactement ? » Elle imagine bien qu'il dira qu'il veut savoir ce qu'est son don. Est-ce qu'elle lui confiera ? Honnêtement la jeune femme n'en sait rien, c'est un grand tournant, mais peut-être qu'elle pourrait lui dire, le dire à quelqu'un, peut-être, sait-on jamais ! Elle attend donc patiemment qu'il pose sa question qu'elle puisse lui répondre... ou pas. Le jury délibère encore !

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