Zach Harries - Ma phare de choc

Zach compatit très facilement. Il peut être très joyeux pour quelqu'un qui l'est, encore plus avec ses proches. Et il peut être très triste également. Il pleure devant les peu de films émouvants qu'il regarde grâce à son meilleur ami et lorsqu'il lit les livres. Il est donc un très bon public. Mais s'il peut ne pas exprimer ses sentiments, il ne se gênera pas de ne pas le faire. S'il les montre, c'est qu'il se sent à l'aise avec la personne qu'il fréquente.
Il ne sait pas mentir et surtout il n'aime pas ça. En fait, c'est surtout parce qu'il n'aime pas mentir qu'il ne sait pas le faire, il n'a jamais vraiment eu l'occasion de s’entraîner. Il ne peut pas s'empêcher de dire la vérité. Mais attention, il dit la vérité seulement si on lui pose la question, mais sinon, il peut essayer de faire semblant de ne pas savoir et surtout, s'il peut ne pas dire la vérité, il le fera. Il peut cacher des choses, tant qu'on lui demande rien. Tant qu'il n'a pas à parler. Évidemment, il peut essayer de mentir si vraiment ça peut aider mais si on le connaît bien, on peut savoir lorsqu'il essaye de mentir. Il est donc facile de lui faire cracher le morceau comme il peut aussi donner une réponse vague ou répondre à côté.
On peut le penser naïf. Il essayera toujours de trouver le bien en chaque individu et pensera toujours positivement, mais voyons, il y a toujours une meilleure solution à chaque problèmes ! Il ne se qualifie pas de naïf, mais de réaliste. Ce sont juste les autres qui sont trop négatifs. Il y a du bon dans chaque être humain. Comme il y en a du mauvais, vous voyez, il n'est pas naïf !
Il pourrait être un rebelle. Il l'a fait durant son adolescence mais à présent qu'il doit faire profile bas, il ne dit rien, il garde tout pour lui. Mais il sait être colérique, il n'a pas peur de dire ce qu'il faut pour blesser ou pour se montrer intéressant. Il sait aussi quand s'arrêter, en général. Avec sa famille, il ne s'arrête jamais, à part face à son père, mais si quelqu'un d'important le met en colère, il saura s'arrêter. En clair, il n'a pas sa langue dans sa poche.

Le Grand Incendie fut le moment où ma vie bascula. Ma vie à moi, et non celle de mes parents. Pour eux, se fut beaucoup plus tôt, lorsqu'on les a modifiés. Mais pour ma part, ce fut le Grand Incendie qui changea la mienne.
« Zach, est-ce que tu peux t'occuper des patates s'il te plaît ! Me demanda ma mère. »
J'ai 14 ans et je suis en pleine crise d'adolescence. Si je peux embêter mon monde, je le fais.
« Et pourquoi c'est pas Tyler qui le fait ? Lui répondis-je. »
On est dans le salon ma mère et moi. La plupart de mes frères et sœurs ont quittés la maison mais ils habitent tout près. Il ne reste plus que mon frère Tyler et mon frère jumeau Zech. Nous avons tous les trois le même don. Et on s'occupe tous les trois des légumes et des fruits. Mes parents s'occupent des animaux et la plupart de mes autres frères et sœurs s'occupent de leur propre récolte. Mais avant, c'était eux à ma place et je ne sais pas du tout comment ils faisaient.
« Zach s'il te plaît, ne discute pas, va t'en occuper, insiste ma mère.
-Zach ! »
Ça c'était mon père. Et là je sais que je peux me mettre dans de beaux draps ou non en fonction de ce que je vais faire.
« D'accord ! »
J'abdique. Je ne peux rien faire contre mon père à part si je ne veux plus voir mes amis. Ma mère pourrait être aussi sévère, mais je sais faire les yeux doux, chose qui ne marche pas sur mon père. Alors je sors dehors et j'utilise mon don pour savoir se dont à besoin les patates. Ils ont besoin d'eau alors je vais chercher l'arrosoir pour arroser, logique, qu'est-ce que je suis drôle ! Comment s'appelle cette figure de style déjà ? C'est une redondance donc c'est un pléonasme. Franchement, mes profs devraient être fier de moi, j'écoute en cours, ça mérite des points en plus.
Je m'occupais des patates depuis cinq minutes ou plus lorsque j'ai senti l'odeur de la fumée. Et après en avoir parlé à un psychologue de cette histoire, je me souviens que je sentais déjà l'odeur mais que je pensais que c'était ma mère qui faisait à manger, on arrive toujours à sentir le four depuis le jardin. Mais quand j'ai commencé à entendre les cris, je me suis mis à me poser des questions. Encore plus lorsque Zech est venu me voir en courant.
« Tu vas bien ? Me demande-t-il en panique.
-Tu vois bien que oui, qu'est-ce qui se passe ? »
Et je connais mon frère, je le connais par cœur, je peux voir qu'il a peur dans son regard, qu'il se passe quelque chose de grave.
« La forêt prend feu et … Et je ne retrouve pas Rachel. »
Rachel est l'une de nos deux sœurs. Elle est née juste après Joel qui est l’aîné de la famille. Zech, qui a le même don que moi, aide Rachel  avec ses fruits et légumes, comme moi et Tyler avec nos parents. Parfois, Tyler aide Joel plus qu'il n'aide les parents. Donc je ne comprends pas pourquoi il ne retrouve pas Rachel alors qu'il était avec elle.
« Attend, comment ça la forêt est en feu ? Et tu étais supposé être avec elle, je hausse le ton.
-Hey ! M'engueule pas ok ? Rachel a dit qu'elle allait voir son opposé et elle m'a laissé seul. Mais elle a dit qu'elle reviendrait, mais maintenant … maintenant … la maison est en feu.
-Et son opposé habite où il y a le feu ?
-Ouais, je crois et elle n'est toujours pas revenu.
-Et tu es allé là-bas ?
-Non, je voulais d'abord savoir si tu allais bien.
-Comme tu peux le voir, le feu n'est pas encore arrivé.
-Ça ne serait tardé, fit-il en me montrant derrière moi. »
Le feu est là ! Zech a réussi à courir plus vite que le feu ne s'est répondu, ou alors, je n'ai vraiment pas fait attention.
« Faut qu'on bouge, genre maintenant ! Nous conseillai-je.
-Et les autres ?
-Que veux-tu qu'on fasse ? Ils habitent bien plus loin qu'ici, vers où le feu a dû commencer, ils ne sont peut-être pas morts, mais si on va là-bas, nous, on peut en mourir. Et si on continue à en discuter, on va mourir sur place. »
Trop tard. La maison des parents vient tout juste de prendre feu. On est encerclé à présent.
« Si on n'avait pas discuté … commençai-je
-Tait-toi. »
J'ai beau tourné sur moi-même, je ne vois aucune issu. La peur m'habite. Je ne veux pas mourir. J'ai toujours pensé que je mourrais de vieillesse. Je ne veux pas mourir carboniser en souffrant, en agonisant. Je suis sûr que ça prend du temps.
« J'ai été ravi d'avoir été ton jumeau.
-Tait-toi Zach, on ne va pas mourir.
-Et comment peut-on s'en sortir, dis-moi ? Les flammes sont beaucoup trop grandes et même-si on peut passer au-dessus, il y a du feu partout. On ne peut pas se protéger et … merde, les arbres se cassent la gueule !
-Les flammes se rapprochent.
-Je vois ça. »
J'attrape la main de mon frère. Je n'ai jamais aimé les élans d'affection, mais j'imagine que c'est la faute à l'adolescence. Mais avant cette période, j'étais toujours fourré avec lui. Et maintenant,  nous allons mourir ensemble.
« Zech, je suis désolé.
-De quoi ?
-De ne pas avoir assez profité du moment présent avec toi, d'avoir pris du recul, de t'avoir jalousé.
-Tait-toi, dis pas ça. Je ne t'en veux pas.
-Au moins, on mourra ensemble. »
Mon frère me sert la main plus fort. Je la sers encore plus fort. Et soudain, le grand noir.
Lorsque je me réveille, la forêt est toute noire, les ténèbres ont englouti la forêt entière. Elle est morte, je peux le sentir. Ça sent la mort tout autour. J'aurais aimé être dans le même état. Mon frère est lui aussi allongé au sol et me regarde. J'essaye de me relever et c'est en faisant cela que je sens que ma jambe me fait mal. Je regarde ce qu'elle a et j'ai du mal à savoir. Pour sûr, elle est coincée sous une branche qui avait brûlé. Alors ma jambe est peut-être cassée et même brûlée. Mais le feu s'est éteint, c'est déjà ça. Je peux m'en sortir. Et Zech aussi.
« Zach … murmure mon frère.
-T'es vivant, dieu merci.
-Non Zach, je ne pense pas que je vais m'en sortir.
-Comment ça ? Bien sûr que si tu vas t'en sortir. Une fois que je me serais débloqué.
-Je me vide de mon sang depuis tout à l'heure, tu ne peux rien faire. »
Et s'il n'est toujours pas mort, c'est que je ne me suis évanoui que quelques minutes. Je vois dans ses yeux qu'il a peur. Tout ce que je peux faire, c'est reprendre sa main dans la mienne.
« Je t'aime, lui dis-je.
-Je sais. Moi aussi je t'aime frangin, même si tu as été chiant ces derniers temps.
-Je suis désolé.
-Je sais.
-Zach ! Crie quelqu'un. »
Je crois que c'est Tyler. Comment …
« Zach ! »
Il n'appelle que moi, pendant que mon frère meurt alors qu'il pourrait s'en sortir. Mais … je veux rester avec Zech, tout le temps. Et mourir avec lui.
« Zach ! »
Je ne compte pas lui répondre. Je ne veux pas qu'il me retrouve. Je veux rester avec Zech, rattraper mes erreurs, lui présenter mes excuses, passer plus de temps avec lui.
« Répond-lui, dit difficilement mon frère. S'il te plaît … je veux que tu t'en sortes ... que tu vives pour moi.
-Je préfère mourir plutôt que vivre sans toi.
-On n'est pas opposé … Tu t'en sortiras …
-Je mérite de mourir autant que toi.
-S'il te plaît … tu pourrais être celui de trop. »
Les autres sont peut-être morts. Pour le moment, seul Tyler et moi sommes en vie, deux sur neuf, c'est très peu, mais c'est toujours mieux que rien.
« Zach ! »
Je vois le regarde de mon frère en train de me supplier et mourant.
« Tyler ! Essayai-je de crier.
-Zach, où es-tu ?
-Près de la maison. »
C'est vraiment pas facile de crier lorsqu'on est sur le ventre mais j'ai essayé de toutes mes forces. Le regard de Zech s'épuise, il ne va pas tenir encore très longtemps.
« Aller, tiens le coup, frérot. »
J'entends les pas de Tyler se rapprocher, il a retrouvé la maison, il manque plus que nous.
« Ici ! Essayai-je de nouveau crier. »
Maintenant, je l'entends courir.
« Zach ?
-Je suis coincé et Zech se vide de son sang. »
Il vient de fermer les yeux mais je suis sûr qu'il est encore vivant. Il faut juste qu'il tienne encore un petit peu. Tyler s’accroupit près de nous. Il sent le pouls de mon frère et je vois à sa réaction que … non, ça ne peut pas être possible.
« Je vais te sortir de là, me dit-il ensuite. »
Je ne veux pas, je veux rester ici et mourir ici.
« On ne peut pas le laisser là.
-D'abord, je t'aide à te libérer. »
Je sens que Tyler fait bouger la lourde branche et je me rends vraiment compte que ma jambe me fait très mal. Puis je sens un poids lourd en moins. Tyler me tend sa main. J'hésite un instant à lâcher la main de mon frère mais je fini par le faire à contrecœur et je prends celle de Tyler. J'essaye de me mettre sur pied. Ma jambe me fait trop mal pour que je m’appuie dessus. Pendant ce temps, Tyler a retiré la branche qui avait tué mon frère.
« Tu arriveras à marcher ? Me demande Tyler.
-Oui, mentis-je. Prend le corps de Zech s'il te plaît.
-Zach, je suis sûr qu'une équipe va récupérer les corps. Je préfère te porter pour éviter que tu n'aggrave ta blessure.
-Et s'il ne retrouve pas son corps ? Si un animal sauvage mange son corps, les corbeaux, tu y as pensé ?
-Zach, s'il te plaît, maman est prête à envoyer toute une équipe pour te récupérer. Et puis, vu l'odeur, je ne suis pas sûr que les animaux vont en être attiré. S'il te plaît Zach arrête de faire ton chieur ! »
Fait chier, je ne veux pas le laisser là. Je veux qu'il reste avec moi. Zech aurait voulu que j'obéisse à Tyler, que j'arrête de faire mon chieur. Peut-être qu'il faudrait que, pour une fois, je les écoute.
« Ok !
-De toute façon, je ne t'aurais pas écouté, me dit-il tout en me portant dans ses bras. Accroche-toi.
-Maman est vivante alors ? Et les autres ? Lui demandais-je pendant qu'il commence à marcher.
-Il ne reste que maman, papa, toi et moi. »
Mes larmes coulent toutes seules. Je déteste pleurer, à cause du nez qui coule et de se sentir comme un être faible, mais là … j'ai l'impression d'être détruit, mort de l'intérieur. Et cette fatigue qui doit probablement accentuer tout ceci. Je ne me rends pas compte que je m'endors.

Lorsque je me réveille, j'ignore où je suis. Logique vu que la maison a été brûlée. Et la réalité me frappe au visage. J'ai perdu mon jumeau. J'ai perdu la moitié de ma famille. J'ai envie de me rendormir et de ne plus jamais, jamais me réveiller. Je ne suis pas seul dans la pièce. Je me relève du lit sur lequel je suis et je peux voir que je suis avec les membres de ma famille qu'il me reste. Ils ne dorment pas. Maman discute avec papa et Tyler regarde la télé.
« Bonjour trésor ! Me fait ma mère.
-Bon retour parmi nous mon grand, dit mon père.
-Hé Zach !
-Hé ! On sait ce qu'il s'est passé ?
-Incendie criminelle, me répond mon frère.
-Qui sont les coupables ?
-Des jeunes. »
J'ai perdu ma famille parce que des ados ont voulu brûler notre forêt ! Pourquoi ? Pourquoi vouloir la brûler ? C'est pas drôle une forêt en feu ! Non je ne vais pas m'énerver, je ne vais pas m'en prendre à ma famille, ce n'est pas de leur faute. Je ne comprends pas pourquoi on voudrait brûler une forêt.
« Que va-t-il nous arriver maintenant ? Leur demandais-je après mon silence.
-On va aller en Écosse, essayer de se reconstruire là-bas, expliqua mon père. »
J'essaye d'imaginer ce que mon frère dirait ou ferait. Il ne serait pas en colère, c'est sûr. Il n'a jamais été en colère je crois. Mais il ne serait pas content. Il serait triste et il le montrerait, contrairement à moi qui n'aime pas trop montrer mes sentiments. Je sais que j'en ai et que je peux en avoir, mais je n'aime juste pas les montrer. Jusqu'à maintenant.

« Voilà ce qu'il s'est passé jusqu'à maintenant, finis-je par dire au psychologue en face de moi. »
Et le monsieur me parle, me questionne pendant longtemps. Je suis sûr que ça fait déjà deux heures que je lui parle de l'incendie et la perte de ma famille, de mon frère.
« J'ai pas envie de l'oublier. J'ai pas envie d'avoir une vie sans lui. J'ai pas envie de souffrir. Je veux me réveiller de ce cauchemars. »
Il me manque tellement. Je sais ce qu'il ferait. Il me consolerait. Il m'encouragerait à avoir cette nouvelle vie sans lui, à me reconstruire comme dirait mon père. J'ignore comment faire, comment m'y prendre.
« Tu pourrais faire quelque chose d'utile, me conseilla le psychologue, pour t'aider à aller de l'avant. Ça te permettrai de penser à autre chose.
-Je dois reprendre les cours normalement ? Me trouver un travail ?
-Tu y a un peu réfléchit ?
-Non pas du tout. J'ai toujours pensé que je ferais comme mes frères et sœurs, avoir une maison et cultiver des fruits et des légumes.
-Chez les humains, ça ne se passe pas comme ça. Il faudra que tu gagnes de l'argent pour payer un loyer.
-C'est beaucoup de responsabilités non ?
-Oui, mais tu as le temps avant d'arriver là, et tes parents t'aideront, ton frère aussi. Mais il faut que tu réfléchisses à te trouver un métier, comme aider à retrouver les Nocturnes et les persuader de redevenir humain. Ça aiderait beaucoup, tu sais. Ils ont besoin d'aide. »
Qui ont besoin d'aide ? Vous ou les Nocturnes ? Le deux. Mais je n'aiderais ni l'un ni l'autre. Je suis neutre, comme la Suisse. Mes parents pourraient vouloir le faire, mon frère aussi, mais pas moi. Je suis pour qu'ils gardent leur don s'ils le veulent. S'ils ne veulent pas, c'est leur choix. Certes ils peuvent être dangereux, mais ils le sont autant qu'un humain avec une arme. Tout dépend de ce qu'on va en faire. Je peux être dangereux si je le veux. Donc non, je ne les aiderais pas.
« Je vais y réfléchir. »
Ça aidera beaucoup, mais oui ! Ça vous aiderait à avoir une meilleure conscience plutôt ! Et une fois que tous les Nocturnes seront humains ou morts avec les humains à dons, on s’occupera des Elfes j'imagine, puis ça sera au tour des Anges.
Et avec le temps, je commence à comprendre ce que mon psy essaye de me faire comprendre. Il insiste de plus en plus à me faire croire que les Nocturnes sont dangereux. Mais ils ne m'ont rien fait. Je ne vois pas ce qu'ils pourraient me faire. En attendant, ceux qui ont gâché ma vie, ce ne sont pas les Nocturnes mais les humains ! En tout cas, je lui réponds tout le temps la même chose, « je vais y réfléchir ». Après tout, j'ai le temps.
Pendant deux ans je dois voir ce psy. Alors oui, peut-être qu'il m'aide à traverser la phase se reconstruire, mais parfois, j'ai envie de lui crier dessus et de lui dire que c'est de leur faute tout ça. Si les Nocturnes peuvent être dangereux, qu'ils existent, que nous existons. Que c'est de leur faute que nous voulons pas redevenir humain, puisque nous avons pris l'habitude d'être ce que nous sommes. Nous sommes fiers de ce que nous sommes. Mais je le laisse parler. J'ai compris que parler pouvait m'attirer des problèmes. Que je pouvais poser problème. Que je pourrais me taper ce psy à la noix toute ma vie. J'ai compris plein de choses maintenant.
Deux ans plus tard, mon père nous dit qu'on retourne à Réversa. Je ne sais pas quoi en penser. En fait, si, je sais quoi en penser. Je ne veux pas y retourner. C'est là-bas que j'ai perdu ma famille, c'est là-bas que tout va mal. Et on habitera où ? Il n'y a plus de forêt ! On devra vivre dans leur maison en ciment avec leur télévision. Non merci. Mais je n'ai pas le choix, je connais mon père, je n'ai que 16 ans, je suis encore sous sa tutelle (même si je pourrai toujours demander d'être émancipé, mais non, sans façon, je ne suis pas encore prêt à vivre sans mes parents). Je suppose que mes parents y vont pour aider les Anges et les humains à persuader les Nocturnes de redevenir humain. Mes parents aussi veulent que je les aide et je leur réponds à eux aussi la même chose, je vais y réfléchir. Je déteste mentir. Surtout à mes parents. Mais je sais que si je leur dis ce que je pense à propos des Nocturnes, ils vont mal le prendre, peut-être même qu'ils vont me surveiller parce qu'ils vont me prendre pour un rebelle. Mais je ne le suis pas. Je suis peut-être pour, mais de là à les aider alors que ça pourrait nous attirer des problèmes des deux côtés, je n'irais pas jusque là.
Mon père fait parti de la police qui persuade les Nocturnes à être humain, j'ai pas retenu dans quelle section il est. Ma mère fait parti des têtes, ceux qui tirent les ficelles. Et mon frère … il est comme moi. On n'a pas réussi à le convaincre d'aider les Anges. Je soupçonne que son opposé est un Nocturne ou un humain avec un don ce qui expliquerait pourquoi il ne veut pas être dans la police.
Pour ma part, je n'ai toujours pas d'opposé. Je commence à croire que je n'en aurai jamais. Mais je tombe amoureux au lycée. D'un jeune homme. On est dans la même école, dans la même classe d'ailleurs. Je pense que l'on a commencé à comprendre qu'on était attiré par l'autre lorsqu'on se regardait dans les yeux pendant trop longtemps. Jusqu'au jour où nos amis nous ont planifié un rendez-vous. On devait aller tous les quatre au cinéma et je me suis retrouvé à côté de lui. Enfin, ça aussi ça du être planifié. Mais on ne tente rien. Je n'ai jamais été très doué à faire le premier pas. J'ai beau être franc, mais pour ce qu'il est de l'amour, des sentiments, je ne suis plus là. Et si lui n'a rien fait, j'imagine qu'il doit penser que je ne suis pas attiré par lui. Par la suite, on se fréquente beaucoup, on passe du temps ensemble, on fait nos devoirs, on s'échange des premiers baisers, avec les papillons dans le ventre, la gêne, tous les trucs d'ado en soit. Jusqu'au jour où il me dit qu'il est un humain avec un don.  Don qu'il ne voudra jamais me montrer et alerte spoil, que je ne saurais jamais. Il m'aide à me reconstruire. Je me laisse tomber amoureux de lui. Je laisse mes sentiments apparaître, je suis enfin heureux. On vit notre histoire d'amour d'adolescent pendant tout le lycée et pendant nos début à la fac. On hésite à emménager ensemble lorsqu'on veut quitter nos parents. On a peur, peur de se dire que c'est sérieux alors que pour l'autre, ça ne l'est peut-être pas. On pense que c'est trop tôt. Mais je suis fou amoureux de lui et j'espère que ça ne sera pas passager, que ça durera. Qu'on se mariera, qu'on aura des enfants, une vie normal. Ce rêve, y croire, m'aiderais beaucoup à me reconstruire.

Jusqu'au jour où je lis dans le journal que le monde entier est au courant pour les Nocturnes et les Humains à don. Il y a écrit que le Gouvernement va mettre en place des dispositions pour que les Nocturnes et les humains à don redeviennent humain et/ou ne seront pas mélangés avec les humains. Qu'il n'y aura plus de danger, plus rien à craindre. Il ne faut pas oublier ce qu'il s'est passé à Bristol il y a deux-trois ans. Des Vampires qui ont tué en masse puis qui se sont fait tuer le matin d'après. Malgré cette histoire tragique dont mon père n'a pas arrêté de me dire que c'était la faute uniquement aux Vampires ce qu'il s'est passé, je reste persuader que TOUS les Vampires ne sont pas ainsi. Ça se trouve, ils ont été manipulé, mais je vais peut-être un peu loin, c'est sûrement pas un complot, même si ça ne m’étonnerait pas. Ce qui expliquerait pourquoi mes parents ont beaucoup insisté sur le fait que les Vampires sont à blâmer. Ça me semble bizarre qu'ils insistent autant mais ils ont toujours été bizarre depuis qu'on habite ici.
Je n'ai pas vraiment le temps de finir l'article lorsque mon père entre chez moi. Car entre temps, j'ai décidé de quitter mes parents lorsque je suis allé à la fac. Il insiste lourdement pour que je déménage  à Bristol une nouvelle fois.  Encore ! J'ai accepté de vivre en Écosse parce que c'est beau là-bas et que j'en avait besoin après la mort de mon frère. Et de ma famille. J'ai accepté de revenir ici, à Réversa, parce que c'est ma ville dans un sens, c'est mon passé, ça fait parti de moi. Mais partir une nouvelle fois ? Ca commence à me peser sur le système. Je suis sûr que ça dérangerait Zech aussi. Je commence vraiment à péter un plomb. A avoir mon propre ras-le-bol. Mais c'est mon père qui décide et puis, dans le journal, ils disent qu'il faut séparer les Nocturnes des humains. Et les Elfes ? On en parle pas. Je n'accepte pas mais je fais quand même ma valise et mes cartons. Je ne veux pas abandonner mes souvenirs. C'est peut-être quatre ans de souvenir, mais ils sont tous avec lui. D'ailleurs … Mon téléphone sonne à ce moment. C'est lui. Il me dit qu'il veut être mis en quarantaine avant qu'on juge si son don est dangereux ou pas. Pourtant il n'a jamais utilisé son don, donc il sait le maîtriser, il n'est pas dangereux, sa place n'est pas là-bas. Qu'est-ce que je dis ? Sous-entendu, les Nocturnes le sont alors que non. Mais ils vont les enfermer comme des animaux dangereux en cage. Les traités comme tels. Et c'est égoïste que je pense que je ne veux pas qu'il aille là-bas plus que les autres. Je lui demande si on a le temps de se voir quelques minutes. Il ne sait pas, mais je veux tenter. Je veux lui dire au revoir au moins. Mon père me dit que moi, je n'ai pas le temps de le voir, que je dois quitter la ville au plus vite, mais je lui dis qu'il peut prendre mes affaires en attendant, qu'il fasse le déménagement à ma place puisque c'est si important que je déménage à Bristol. Lorsque je vais voir l'homme que j'aime, je n'ai pas le temps de lui dire que je l'aime, que je ne veux pas qu'il aille là-bas qu'il me dit qu'il vaut mieux qu'on en arrête là. Qu'il avait été très heureux avec moi mais que maintenant, on devrait vivre notre vie chacun de son côté. J'ai une impression de déjà-vu. C'est similaire à ce que j'ai vécu avec mon frère. On me retire une autre personne que j'aime. Je déteste ma vie, vraiment. Je déteste ce monde. Je les déteste ! Je rentre dans mon nouveau chez moi, en larme et mon frère m'attend là, au milieu des cartons. Il essaye de me consoler, mais il n'y arrive pas. Je suis inconsolable.Par-dessus ça, il me dit que je dois prétendre être humain, que j'ai de nouveaux papiers pour mieux cacher ma nature, elle doit rester discrète. Le mieux est d'en parler à personne qui ne sait pas que je suis un Elfe. Donc à l'avenir, si je dois tomber amoureux, je pourrais lui dire mais il ne faudrait pas que ça s'ébruite. On n'est pas dangereux mais il faut rester cacher, je trouve ça nul. Et je pense toujours que c'est de leur faute, aux humains qui ont créé tout ça. Le pire, c'est que maintenant, c'est le début de la fin. Réversa devient Ribcage avec le temps. Les Nocturnes et les Humains à don sont mal vus encore plus que d'habitude, je n'ai jamais vu autant de haine. Et pendant ce temps, je suis à Bristol, à aller en cours comme si de rien n'était, parce que je suis considéré comme humain, je dois faire profil bas alors que tout ce que j'ai envie de faire c'est de donner un coup de pied dans la fourmilière. Mais les fourmis trouveront une autre fourmilière, je n'aurais aucun impacte, je ne sais pas quoi faire pour changer ça et je n'y arriverais certainement pas tout seul. Donc l'homme que j'aime est dans ce taudis et je ne le reverrais probablement jamais, à part s'il veut redevenir humain. J'ai pas envie de refaire ma vie sans lui. Je l'aime bordel ! Et me voilà seul de nouveau.

Pseudo et âge: Cookiez et 22ans

Comment as-tu connu le forum? Grace à Bazart

Qu'est-ce qui t'a convaincu de t'inscrire?  L'univers du forum, je l'aime trop

Depuis combien de temps fais-tu du RP? Depuis 5-6 ans je crois, j'ai oublié de compter ^^

Fréquence de connexion: Connexion tous les jours mais je vais faire un rp par semaine environs

Un commentaire? J'aime vraiment trop l'univers du forum