Il paraît que les émotions sont futiles, pourtant, elles sont le fondement même de l'humain.
Cette journée commençait mal, réellement mal. Cela faisait des jours que je planchais sur une enquête, une de celles qui ne mettaient personne d'accord. Je ne comprendrais jamais réellement ceux qui ne cessaient de tergiverser pour avoir d'autres avis. Alors d'accord, la personne incriminée était une personne influente, mais pourquoi ne devrait-elle pas avoir le même traitement que les autres ? Je l'ai toujours dit, un criminel reste un criminel. Pourtant, cela fait des heures que je suis là, écoutant les différentes argumentations, jusqu'à ce qu'on tourne le regard vers moi et qu'on me demande mon avis. « Je crains fort que mon avis ne plaise pas à la partie adverse, parce que c'est justement sa richesse qui fait de lui le criminel idéal. Il peut parfaitement acheter n'importe qui, n'important quand et surtout vendre au plus offrant certaines choses. J'ai fait un profil qui colle parfaitement à sa personnalité. Nous avons vu les preuves, diverses et variées qui tendent toujours à l'incriminer et il a même à moitié avoué les faits dans un message enregistré grâce aux soins de l'un de vos agents infiltrés. La véritable question, c'est celle-ci : Alors que tout ce qu'on a concorde, que les preuves s'amassent, comment peut-on encore débattre de la sorte ? Et j'ai même la réponse à cette question : notoriété, richesse. » Je m'arrête un instant, regarde les personnes devant moi. Ma voix était monocorde comme à chaque fois, pas d'émotion, tout du moins, je n'en montre pas. Tous les regards sont braqués sur moi pour voir si un jour je montrerais quelque chose.
Ça ne m'empêche pas de continuer, j'ai l'habitude après tout. « Il est coupable et ce n'est pas parce qu'il a de l'argent ou une réputation qu'il doit être épargné. Si nous commençons ainsi, nous ne valons pas mieux que les autres. » Voilà ma conclusion. Ceux qui cherchaient encore un moyen de le sauver baissent la tête, les autres approuvent, la session est terminée et je peux enfin m'en aller. Comme à chaque fois que je finis un boulot, je me dirige vers Daone Cleite. Je l'ai découvert une fois alors que j'étais venue sur Bristol, depuis, je n'ai plus quitté l'endroit. Les livres sont un moyen de fuir ce monde de taré. De fuir la laisse qui ne cesse de pendre à mon cou. Je ne suis pas libre, loin de là, je ne suis qu'un chien renifleur au service d'un organisme qui classe les miens selon leur niveau de dangerosité. Ces derniers temps, j'ai l'impression que mon moral n'est pas au top et c'est bien pour cela que je me dirige vers la librairie. Non seulement je pourrais y voir Khalan et lui demander si elle n'a pas de nouveauté pour moi. Mais en plus je pourrais discuter avec Ljena de tout et de rien comme d'habitude. Elle est étrange d'ailleurs cette jeune femme, j'ai l'impression que comme moi, elle cache qui elle est réellement, mais ça n'a pas d'importance. J'aime discuter avec elle, parfois de livre, d'autrefois de sujets divers. Parfois ça part en live, même si techniquement, partir en live avec moi, ce n'est pas trop possible.
Un léger sourire se forme dans ma tête, alors que les gens sur le trottoir me lancent des regards étranges. Non seulement je ne suis pas très grande -un mètre soixante ce n'est pas ce qu'il y a de plus grand- mais en plus je ressemble à un tueur en série. Si les gens savaient... S'ils savaient que les tueurs en série ont souvent une belle vie de famille, un sourire de tous les instants et que la nuit, ils en viennent à torturer des personnes pour le plaisir de les torturer, de voir leur agonie et se sentir fort. Leurs émotions sont viciés, elles suintent comme si elles pourrissaient de l'intérieur. Je déteste me confronter à eux. Je secoue imperceptiblement la tête pour ne plus penser à ça et j'entre dans la librairie. « Bonjour. » Ma voix ne change pas, malheureusement, je ne peux pas montrer à tout le monde que je ne suis pas aussi sans-cœur que les gens le croient. Une seule personne a déjà vu ma deuxième face effet kisscool. Je me sens limite schizophrène parfois. Je me dirige vers l'endroit où j'entends du bruit et tombe nez à nez sur Ljena. « Hey, salut. » Autant mettre un peu d'amabilité dans mes phrases, même si je sais qu'elle ne s'en formalise pas et heureusement. « Je viens voir si tu as du nouveau pour moi. » Je lui parlerais bien de l'enquête qui a fait d'ailleurs la Une des journaux il n'y a pas longtemps, ce n'est pas moi, je le jure. « Ou alors tu as un sujet croustillant dont on pourrait parler et débattre ? » J'ai réellement besoin d'évacuer toutes ces idées moroses et avec elle, ça marche plutôt bien généralement.
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Sujet: Re: Savoir se ressourcer Sam 10 Mar - 12:10
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Sujet: Re: Savoir se ressourcer Jeu 15 Mar - 11:15
« Pas de souci ne t’en fais pas. » Si son boulot est aussi prenant que le mien, je comprends parfaitement qu’elle ne m’ait pas entendu. Honnêtement parfois, il m’arrive de ne pas entendre ceux qui sont juste à côté de moi quand je suis réellement concentrée, donc je ne vais pas certainement pas lui en vouloir de ne pas m’avoir entendu arriver. J’arrive rapidement à ce qui m’amène ici, à lui demander si elle n’a pas quelque chose qui pourrait me détendre les neurones et me faire penser à autre chose que ces enquêtes sordides dans lesquels je suis en ce moment. J’en vient presque à me demandé qui sont les véritables aberrations. Parce que quand on voit ce que je vois et qu’on ressent ce que je ressens, croyez-moi, on fini par se poser de sérieusement question sur la santé mentales des humains qui se trouvent plus normaux que nous altérations et aberrations. Je secoue la tête et écoute. « Oh à l’eau de rose, je devrais peut-être en tester un histoire de voir si je peux m’identifier à une héroïne. Je suis peut-être désespérée aussi. » Petite pointe d’humour dans une voix monocorde. C’est étrange de se dire qu’on peut faire de l’humour sans réellement en faire. Étrange aussi de se dire que seul certaines personnes sont à même de vous comprendre… Je me demande vaguement si mes collègues ne m’ont pas classés dans la case psychopathe aussi, vu que je suis irrémédiablement fermé aux expressions. Je hausse les épaules imperceptiblement pour chasser ma réflexion.
« Un policier, cool. J’aime bien le genre de certains. Et oui ça paraît étrange mais j’aime bien ça, j’aime bien en dehors de mon boulot voir des enquêtes fictives et je me demande si j’arriverais à la résoudre. » Je me rend compte que c’est totalement débile comme idée. Je sors de mon boulot et je plonge dans un livre pour résoudre une enquête, ce que je fais dans la vie réelle… « Ouais, ma vie est super passionnante. » Sans commentaire, peut-être qu’il serait temps que je trouve quelqu’un. Mais contrairement à ce que montre ma personnalité, je suis une indéniable romantique qui rêve de trouver quelqu’un qui l’accepterait comme elle est. Qui pourrait réellement aimé une empathe ? Qui pourrait supporter d’être en présence constante de quelqu’un qui connaît la moindre vos émotions ? Même moi, je ne me supporterais pas. Et vu que j’évite de dire qui je suis, je me retrouve souvent à rencontrer des types qui ne veulent que du sexe, ou alors dont je ressens l’ennui, le dégoût et je vous laisse imaginer le reste. Au fond, être empathe est un don parce que personne ne peut vous surprendre, après tout, personne ne peut s’arrêter d’avoir des émotions. Mais c’est une véritable malédiction quand on pense que personne ne peut vous mentir, que vous connaissez toujours tout à l’avance… Cette histoire de romance me fait me rendre compte à quel point les relations amoureuses risquent d’être hyper complexe.
Je secoue la tête un instant, je me suis encore perdue dans mes pensées… Une fois de plus… Je crois bien que Ljena a l’habitude, autant que Khalan, j’ai tout de même une grosse tendance à finir figé à penser. « Merci alors, je suis réellement à sec niveau lecture. » Pas que je dévore, mais … En faite si. Je n’ai rien d’autre à faire. Enfin faudrait peut-être que je fasse une petite incursion dans un magasin de déco. Tiens, je demanderais à Cassy si elle veut venir avec moi pour la peine. Ce que j’aime par dessus tout quand je viens ici, c’est de discuter avec Ljena, c’est pour ça que je lui demande toujours si elle n’a pas un sujet croustillant sur lequel discuter. D’habitude, il s’agit de sujet léger, sur lesquels on peut blaguer, pourtant aujourd’hui, quand elle me pose sa question, j’ai l’impression que c’est quelque chose qui lui tient particulièrement à cœur. Je peux le sentir. Il n’empêche que les fantômes sont un vaste sujet et que je ne m’y connais pas énormément dessus. Bien évidemment, en tant que fan de science fiction et de fantasy, on en apprend des choses sur les fantômes. C’est donc tout naturellement que je reprends la parole. « Parles-tu de manifestation inexplicable comme des objets qui bouge ? D’une vision quelconque d’une forme blanchâtre ? Ou alors de quelqu’un qui semble avoir disparu mais dont tu es persuadé d’avoir vu le visage il n’y a pas longtemps ? » Il existe des tas de façon d’aborder le thème des fantômes. Et vu que cela semble l’intéressé, je préfère être précise dans mes questions et surtout mes réponses.
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Sujet: Re: Savoir se ressourcer Mar 24 Avr - 22:09
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Sujet: Re: Savoir se ressourcer Mar 1 Mai - 9:08
Je remarque qu'elle semble allé mieux. Je me souviens encore des premières fois où je suis venue ici, je me souviens des sentiments qui émanaient d'elle. On dirait que la donne a changé. J'ai toujours aimé discuter avec elle, dés le départ. Pas seulement parce qu'elle me met de côté des livres susceptibles de m'intéresser, il ne faut pas rêver. Je ne m'intéresse pas aux gens parce qu'ils sont susceptible de m'être utile ou pas. Mais j'aime sa façon de voir les choses, si différente de la mienne, de celle de mes parents, de celle de mon frère, de mon éducation et de ce que je vois et ressens tous les jours. Elle ne cherche pas à se cacher derrière des faux semblants, il s'agit de discussion classique, le genre de discussion que je n'ai plus eu depuis que ma famille a découvert que j'étais empathe. Ça me fait du bien de me dire que je peux encore discuter avec quelqu'un juste pour discuter. C'est aussi pour ça que malgré le fait que je ne montre pas un visage souriant, je me permets des petites pointes d'humour. Malgré ma voix monocorde, je sais qu'elle le décéléra, parce que c'est Ljena et qu'elle est capable de voir au delà des apparence. Ce ne serait pas la première fois, après tout, je viens très souvent ici... Peut-être trop souvent ? On m'a reproché de trop lire et de ne pas assez sortir. Je dois bien admettre que lorsque j'ai du temps -ce qui est , avouons-le pas souvent- je me plonge dans un livre. Mais les gens ne se rendent pas compte. La réalité est tellement violente, elle demande tellement d'énergie pour être vécu que parfois il est bon de se perdre dans le fictif.
Je secoue la tête, sort de mes pensées pile au moment où elle me demande si je crois aux fantômes. Vaste sujet que celui-ci. Je pourrais dire que je n'y crois pas et cela résoudrait le problème, mais je peux sentir que cela lui tient à cœur. Je ressens l'agréable brise fraîche qui concerne très probablement son boulot aussi, mais aussi une certaine curiosité, mêlée a un peu d'angoisse et d'espoir. Surtout de l'espoir. Comment pourrais-je lui dire que je n'y crois pas, alors qu'au fond, j'y crois réellement. Honnêtement, vous avez vu dans quel monde on vit là ? Je lui demande alors des précisions, ce qu'elle entend par le terme fantôme et je peux sentir sa réserve. Je ne lui en veux pas, certains trouveraient ça totalement dingue, mais on est à Bristol après tout. « Je dirais que les trois sont possibles. D'après des études les objets qui bougent viendrait d'un poltergeist, mais bon vivant a Bristol, ça pourrait tout aussi bien être un télépathe hein. » Après tout la révélation s'est bien chargé de faire la lumière sur le reste. « Pour la forme blanchâtre, j'aurais dit quelqu'un qui est tombé dans la farine mais bon... » Ok d'accord je sors. « Nan sans blague, peut-être la manifestation d'un pouvoir, une sorte de... Je ne sais pas trop... corps astral ? Je ne sais même pas si un humain basique peut voir un corps astral tiens. » En y repensant, il y plein de choses sur lesquelles je ne me suis pas penchée, peut-être qu'il serait temps. Après tout, vu que la révélation est en place, que tout le monde sait pour le surnaturel, ce ne serait pas du luxe de s'intéresser un peu à tout ça et de chercher à comprendre combien il peut exister de pouvoir.
Je finis par me pencher sur le troisième aspect. « Après pour ce qui est du dernier aspect. Soit il s'agit d'un vrai fantôme et cela veut dire que la personne possède un don médiumnique. Soit c'est une hallucination parce que la personne veut réellement revoir cette personne. Soit la personne est encore en vie. » Il n'y a pas trente six chemin. « En tout cas effectivement, c'est un sujet intéressant, pas dénué d’intérêt. » J'avoue que mes explications ne sont pas les meilleures. On pourrait en trouver des biens meilleures dans les bouquins, mais j'ai comme l'impression qu'elle a besoin d'un avis. Pas forcément éclairés. Mais elle a besoin de parler. Je sais bien que généralement, quand on me regarde, on pourrait croire que je ne suis pas du genre à parler avec les gens... Pourtant, j'aime ça, discuter et j'aime quand Ljena part sur des sujets totalement ahurissant. Aujourd'hui, ce n'est pas qu'un sujet banal, elle s'intéresse à quelque chose, elle a de l'espoir, ce qui veut dire qu'elle espère quelque chose. Je ne sais pas comment je pourrais lui faire comprendre que je peux l'aider si elle a besoin de quelque chose. Aussi, je reprends tranquillement. « En tout cas, si c'est une personne encore en vie. Il y a des moyens de la retrouver. De façon discrète bien entendu, ça ne servirait à rien d'ameuter tout un tas de personne franchement. » Après tout, je ne voulais pas lui causer de problème. « Il serait facile pour quelqu'un dans les forces de l'ordre de faire quelque chose. Il ne faudrait pas grand chose en plus il me semble. » Rester vague tout en donnant des idées et surtout repartir sur le surnaturel. « En tout cas, honnêtement, j'ai envie d'y croire. Vu ce qu'il se passe ces derniers temps, pourquoi une personne ne pourrait-elle pas voir des fantômes ? Ce ne serait pas plus bizarre que le reste non ? »