Une fugitive a besoin de connaître les bonnes personnes... Ou les mauvaises ! - Emily

Développe le caractère de ton personnage en 300 mots au moins.

La révélation, c'est le gros bordel. Mais ça ne change pas qui je suis. Je suis et je serais toujours un vampire, et j'aime ça. J'aime le fait d'être une "aberration", et comme on dit, la vengeance est un plat qui se mange froid. Les humains croient pouvoir nous persécuter comme ça et s'en tirer indemne? Oui, je suis rancunière, je n'accepte pas d'être traquée comme un animal. Donc j'attaque des gens, oui, innocents ou non. Parfois même sans avoir faim, évidemment j'en profite pour me nourrir, quelques fois, mais l'important est que j'envoie un message; je ne me ferai pas attraper. Mes cibles sont évidemment des gens faibles, isolés, telle une lionne cherchant un zèbre malade au coeur du troupeau. Ceux qui me connaissent me trouvent un peu cruelle, il faut dire que je ne recule devant rien pour arriver à mes fins. On me trouve froide également, mais je sais sourire, je sais rire, bien que la traque ne me donne pas énormément de possibilités d'exprimer ma joie de vivre.

Autre chose: je ne peux me permettre un travail officiel. Donc le seul moyen pour moi d'avoir de l'argent, c'est de voler. D'où mon "métier" de pickpocket, j'ai développé un certain talent à ce niveau là d'ailleurs. Mais je me fournis également sur les corps de mes victimes, à supposer qu'ils aient quelque chose. Je peux tuer des gens qui ne manqueraient à personne, tels que des SDF, c'est plus discret, mais il n'y en a pas à tous les coins de rue. A part ça, vis-à-vis des personnes que j'apprécie je peux être sympathique, forcément, mais je garde mon secret... Secret. Car je pourrais tomber sur quelqu'un de peu scrupuleux qui me balancerait à la première occasion.

Raconte l'histoire de ton personnage en 500 mots minimum. Prends soin d'intégrer au maximum ce dernier dans l'univers. La forme est à ta convenance, éclate-toi !

Je suis née bien avant la Révélation. Je suis née humaine, aussi. Un jour je fus de la même race que ces fumiers qui me traquent sans relâche. Dans cette même ville de Bristol, en 1967. Les vampires et les lycans n'étaient alors, pour mes parents et moi-même, qu'un mythe lointain et inexistant, dont les déguisements sortaient les soirs d'Halloween. Mes parents me conduisaient à l'école chaque matin, chaque après-midi sans avoir conscience de ce qui se tramait en secret, toutes les intrigues que nous, à l'instar de la majeure partie de la population de la ville, ignorions. Les vampires, les lycans et autres créatures n'existaient que dans les livres et les films, encore et toujours. Les intrigues n'étant que secrets politiques pour l'instant, mes parents et moi passions régulièrement par la ville de Réversa, inexistante sur les cartes pour Dieu sait quelle raison, mais particulièrement tranquille visiblement. Mes parents l'avaient découverte par pur hasard, en quittant Bristol le temps d'une journée, sur une route peu fréquentées. Mon père aimait bien conduire sur des routes peu fréquentées. Ca limitait les risques de collisions, qu'il disait.

Je vécus mon adolescence tranquillement, avec tous les problèmes que cela impliquait. Puberté, premiers amours, l'inquiétude d'avoir mes diplômes... Une vie on ne peut plus normale, bien que je puis être parfois pathétique à ce moment là. Je voyais des personnes, des couples particulièrement fusionnels, alors que rien ne semblait les rapprocher. Pour moi pourtant, l'amour fut toujours une connerie, je n'y croyais pas, alors comment expliquer la proximité de ces personnes ? D'autres étaient toujours en train de s'insulter ou de se battre, et pourtant ils ne s'éloignaient pas l'un de l'autre. Compliqué tout ça, trop pour moi, à l'époque, et lorsque j'y réfléchissais bien, ben... Je m'en fichais. Tout ce que je voulais, moi, c'était passer cette étape de la vie ultra chiante qu'était l'école. Avec un diplôme en poche, si possible, mais ça c'était pas important, du moins le trouvais-je, je séchais régulièrement, préférant aller voler des trucs dans les petits magasins du coin ou fumer et boire avec des potes d'un jour, tout ça sans en parler à mes parents évidemment, ils auraient été verts de rage.

Année 1995

Je cours. Je dois éviter de me faire attraper par cette... Chose, dont j'ignore tout. Cette chose qui avait tout l'air d'une personne avant de m'agresser pour me mordre. Je me tiens la gorge, en sang. Plus mon sang se vide, plus je m'essouffle. Je sais que la chose qui me traque n'est pas loin, je sais également qu'elle m'a délibérément lâchée, sa force était largement supérieure à la mienne, je n'aurais jamais pu me délivrer de sa prise. Finalement, je m'arrête, incapable de continuer. Je respire, peut-être pour la dernière fois. Je regarde derrière moi, la créature est là. Silhouette humaine, monstre qui pourrait se faire passer pour n'importe qui. Vampire, attiré par mon sang. Voilà comment je découvre que les vampires existent. En mourrant... Du moins partiellement. Oui, je me fis mordre à nouveau. Oui, je perdis la quasi-totalité de mon sang, mais ce que j'ignore, c'est ce qui se passa après.

Quelques jours plus tard

Mes yeux s'ouvrent, je ne comprends pas. Avais-je été tuée ? Etait-ce ça, la mort ? Se retrouver dans une simple chambre, visiblement une chambre d'appartement. Quelqu'un m'avait-il amenée ici ? Le dernier endroit que j'avais vu avant cette chambre, c'était la rue, sombre, déserte, à l'exception de moi-même, et de la personne qui me poursuivait. A côté de moi, un verre. Rempli d'un liquide rouge qui me faisait curieusement envie. Du vin ? Non, pas du vin... Mais qu'importe, ce jus me faisait envie, et sans hésiter, je pris le verre pour en avaler le contenu, ce ne fut qu'alors que je compris ce que c'était: du sang. J'avais d'ailleurs trouvé ça étonnamment bon. C'est alors que quelqu'un entra dans la chambre, quelqu'un que je reconnaîtrais parmi mille. La personne qui m'avait poursuivie sans relâche, le vampire. Etait-je devenue l'une d'eux ? Le sang que j'avais bu sans hésitation... Mon premier réflexe fut de me lever et de lui envoyer mon poing en pleine face, et même si mon créateur intercepta facilement le coup, je l'avais fixé sur mes intentions, je n'étais pas son laquais.  Pour autant, il traîna une autre personne dans la pièce, et je compris tout de suite ses intentions: Il savait que le verre ne me suffirait pas, alors, il avait pris soin d'amener une autre personne avec lui. Une humaine, et mon regard se posa à peine sur la veine carotide de cette dernière que je me jetais dessus pour en soutirer tout le nectar vital.

Par la suite, j'appris quelques bases vampiriques à ses côtés, ainsi que l'existence des autres créatures. J'appris la discrétion qui était de mise lors de la chasse aux humains. Comment faire disparaître les corps, mais également comment me trouver un alibi convenable. Je pris du plaisir dans le meurtre, tout autant que dans le fait d'être un vampire. C'était... Juste plaisant, c'est un euphémisme, mais il n'y a pas d'autres mots.

Pendant une douzaine d'années je fus tranquille à ce niveau là, mais bien vite, tout cela s'avéra inutile: la Révélation eut lieu, et tous mes acquis furent obsolètes. De prédatrice, j'étais devenue proie. Les gens comme moi étaient traqués dans la ville de Bristol et Réversa, la ville "tranquille" dans laquelle je passais avec mes parents étant petite fut détruite, et remplacée par un grand camp de concentration, alors qu'une autre partie fut annexée à Bristol. Le  ghetto, nommé Ribcage, était conçu pour enfermer et surveiller ce que les humains appelaient grossièrement les "aberrations" et les "altérations", autrement dit les créatures qu'ils jugent trop dangereuses. Mais moi, je ne me laissais pas attraper. Jamais je me laisserais faire, ils allaient devoir me tuer s'ils me chopaient. Je ne pouvais plus non plus avoir de travail permanent, je m'en remis donc au vol pour gagner de l'argent. Ma discrétion ferait le reste.