Hail to the queen | libre

Hail to the queen
ft libre
Royal flames will carve a path in chaos
Bringing daylight to the night
Death is riding into town with armor
They've come to take all your rights

Tes pas t'ont menée ici sans que tu ne comprennes vraiment comment tu y es arrivée. Depuis quelques semaines, tu ne cherches même plus vraiment à comprendre ce que tu fais, tu avances et tu te retrouves là où le vent te porte. Tu cherches ton paquet de cigarettes au fond de la poche de ton sac, la glisse entre tes lèvres et l'allumes, crachant la fumée sans autre arrière pensée. Tu te retrouves devant Temple Meade, sans doute avec une envie d'évasion profondément enfuie, et tu observes les gens qui entrent et sortent de la gare. Pauvres fous. Bristol est devenu un terrain beaucoup plus calme, mais tu sais ici que tu es chez l'ennemi. Quelque part, ça t'interpelle et t'excite autant que ça t'effraie. Clairement, tu cherches les ennuis en te trouvant ici, clairement tu cherches à prouver quelque chose. Oh que oui. Parce que s'ils ont toujours le droit de véhiculer leurs idées nauséabondes, tu comptes bien venir leur agiter ton existence sous le nez, jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus la réfuter.

Tu t'installes sur une terrasse, commande un cocktail frais. C'est le milieu de l'après-midi mais tu t'en moques. Il fait chaud, bien trop chaud, et tu sais que cela parviendra à te désaltérer un minimum. Tu continues de tirer sur ta cigarette et de fixer les gens. Tu analyses, tu ingères les informations. Parce que c'est comme ça que vient la connaissance, parce que c'est comme ça que tu retrouveras un minimum de pouvoir.

Peut-être que pour les emmerder, tu pourrais justement songer à installer quelque chose ici. Ce n'est pas comme si tu étais en mal de projets, et qu'en plus si tu pouvais foutre la haine à quelques Imperium, ça ne t'amuserait pas. Bien loin de là. Tu as envie de provoquer en ce moment, de retrouver un peu de hargne dans cet univers qui t'as trop longtemps échappé. Parce que ça signifie reprendre les choses en main, parce que ça signifie retrouver ton ancien toi. Celui qui n'était pas écharpé, celui qui n'était pas enfermé, autant de corps que d'esprit.

Tu écrases ton mégot, remercie le serveur qui t'apporte ton verre. Tes lunettes de soleil reflètent le visage d'une personne soudainement, et tes sourcils se froncent. Tu ne te sens pas particulièrement d'humeur bavarde aujourd'hui alors que l'on vienne t'obstruer la vue, ça ne te plait pas beaucoup. Tu attends quelques secondes, observant la silhouette de dos, tout en sirotant une première gorgée de ta boisson. Plutôt bien fait, ce cocktail d'ailleurs. Mais quelques secondes passent et n'y tenant plus, tu finis de persifler d'une voix aigre, sans prendre la peine de regarder ton intervenant dont tu ne vois pas le visage.

« Excusez-moi, vous comptez rester là longtemps ? »