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Reunion, you and me.

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Isaïah M. Stones
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MessageSujet: Reunion, you and me. Reunion, you and me. EmptyDim 31 Mai - 23:42

Reunion, you and me.

Truc ft. Cassy
Cassandre…Cassandre…Cassandre… Où est-elle ? Je l’avais aperçu dans un journal. Elle était interviewée sur le Rituel qu’elle avait subi. Je tombais des nues. De un, elle avait été un lycan depuis plusieurs années, de deux, elle a subi le Rituel. Alors, il fallait trier toutes ses informations. Depuis quand, elle avait été un lycan ? Plusieurs années ? Cela coïncidait-il avec leur séparation ? Serait-ce la raison pour laquelle la distance s’était installée ? J’étais sûr qu’il n’y avait pas qu’une attirance entre nous, qu’il y avait un je-ne-sais-quoi de plus. J’en avais rencontré des filles, partagé mon lit pour un soir ou quelques jours. Rien ne ressemblait à cette sensation qui attrapait les entrailles et qui remuait l’intérieur de son être comme dans une machine à laver à 1000 tours/min. Non, ce n’était pas aussi simple comme sensation. Je n’ai et je n’arrive toujours pas à décrire plus que cela. Je sentais qu’il fallait que je la voie pour être serein, apaisé, en phase avec moi-même. Disons, qu’elle me donnait l’effet d’un café auquel je devenais addicte. Je n’avais pas envie de la comparer à une cigarette car elle n’avait pas été consumée, elle ne s’était pas flambée, transformée en cendres etc. Disons qu’elle était cette nicotine que mon cerveau réclamait chaque jour quand je tirais une clope avec délectation et que mes idées à mille à l’heure faisaient une pause de quelques secondes pour se concentrer sur l’instant présent de l’assouvissement de l’addiction.

Bref, elle était une lycane et maintenant, elle ne l’est plus par le rituel. Je ne me suis jamais vraiment soucié des Autres, Altérations, Aberrations etc. J’ai pris position politique pour la neutralité, que chacun puisse vivre comme il l’entend, tant qu’il n’empiète pas sur la liberté des autres. Il y a un problème quand il s’agit « de nourriture » pour les vampires etc. J’ai déjà imaginé que cela pouvait être utile pour tout ce qui est mise à mort, ou condamnation. Oui ce n’est pas très humain, mais bien employé, cela peut être utile à la société : nourrir ceux qui en ont besoins sans créer le désordre, et servir la communauté en supprimant quelques problèmes. Je ne me suis mêlé de politique que pour reprendre les passe-droits et richesses que ma famille avait perdus. Le reste n’avait finalement aucune importance. Dans ce contexte, j’ai travaillé dur (et je le continue). J’ai repris la gestion d’un hôtel puis de plusieurs. Mais comme je devais faire dans le haut de gamme, il fallait que je connaisse tous les établissements de la ville pour conseiller au mieux mes clients. Je ne laissais rien au hasard. C’était ainsi que je l’avais rencontré. Un beau bar, soigné, musiques de qualité, patronne charmante et avenante tout en restant suffisamment à distance : bref un cocktail équilibré pour tenir dans le temps. Je n’ai pas pu résister à tenter de la séduire. Et cette belle demoiselle ne se laissait pas aveugler (sans mauvais jeu de mot bien sûr) par quelques paroles ou autres invitations.

Dès que j’ai su la nouvelle, j’ai envoyé quelques « petits oisillons » quêter les informations. Mon réseau d’espion, « d’’oreilles », peu importe comment vous le nommez, était étendu. Parfois il fallait un peu de temps, lorsqu’il concernait un autre quartier de la ville. J’ai rassemblé ainsi quelques possibilités pour la trouver, enfin la retrouver. Les nouvelles n’étaient pas toutes bonnes à mon goût et malheureusement, elles se recoupaient entre plusieurs sources. Je ne faisais jamais confiance à toutes les données, tant qu’elles n’étaient pas vérifiables par au moins trois sources différentes et sans lien direct. Et je ne savais pas si je devais ou non la recontacter. A ce qu’il paraissait, elle aurait perdu la mémoire. Mais bon voilà 2 mois que j’avais eu enfin un signe de vie, et je me mordais les doigts de franchir le pas.
Aujourd’hui, dimanche 31 mai, mon impatience gagne. Je n’attends plus. En ce dimanche de beau temps, je décide de passer à l’action. Je me regarde dans la glace, il est dix heures. Je viens de prendre une bonne douche, un petit déjeuner ressourçant. Je suis habillé comme si j’allais au travail, pour une sortie au bar. Suffisamment élégant pour donner mon statut mais suffisamment détendu pour être accessible. Je prends mon portefeuille, mon couteau de poche (une sécurité dans cette ville parfois dangereuse), mon sempiternelle Borsalino et je vérifie que tout soit ok. Je suis stressé, ce que je déteste. Aucune fille ne m’a fait cet effet. Je ne peux même pas dire que c’est de l’amour, un coup de foudre non plus. Cela n’a rien à voir du tout. Je suis stressé car je ne sais pas comment elle va réagir : m’aura-t-elle oublié ? et dans les deux cas, voudra-t-elle me voir ? Je grogne devant la glace et surtout devant mes pensées d’adolescent prépubère découvrant la sexualité. Cela fait déjà quelques années que je ne suis plus à cette étape là avec les femmes.

Je sors dans la rue et je prends ma voiture. J’ai un bout de route pour traverser la ville et rejoindre le quartier Est District. Cassandre fait du bénévolat à la cathédrale, et en ce jour du Seigneur (comme les croyants le disent, je n’ai aucune religion), je suppose fortement qu’elle y sera. Je me rends donc face à la cathédrale, l’office n’est pas terminé. Je contemple le bâtiment, d’un œil distrait. Il est magnifique architecturalement, mais je le trouve trop chargé à mon goût. Le simplissime me convient bien. Pas de cachette possible, pas de fioritures, d’enluminures, de surcharge à mon regard. Je suis vite submergé par le trop plein. Je vois les gens sortir enfin. Je l’attends, j’espère qu’elle va être là. Et enfin, elle sort, parlant avec quelques personnes. Quand enfin, elle se retrouve seule et qu’elle commence à jauger son environnement pour partir (et bien oui, avec son handicap, elle prend ses précautions pour ne pas tomber et retrouver sa route), je m’avance vers elle et me râcle la gorge.

Bonjour Cassandre. Dis-je d’une voie enjouée mais un peu hésitante.



Cassandre E. Nealson
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MessageSujet: Re: Reunion, you and me. Reunion, you and me. EmptyLun 8 Juin - 18:29

Reunion, you and me

ft. Isaiah


Pentecôte. Les célébrations sont nombreuses à la cathédrale pour ces jours-ci. Cassandre avait pu s’organiser et prendre un jour pour être disponible tout le weekend.  Elle n’était pas une fervente croyante, mais elle comprenait le besoin de croire à un protecteur qui nous guiderait vers le bon chemin. Pour sa part, l’aveugle avait plutôt l’impression que le guide s’était perdue ou qu’il lui avait envoyer de mauvais signaux. Parce que le coté protecteur, elle l’attendait toujours. Ah moins que toutes les épreuves qu’elle avait subies et qui s’était succédé avec un certain acharnement était un moyen de la mettre à l’épreuve dans le but de la rendre plus forte. Mouais. Si c’était le cas, elle aurait deux mots à dire à l’organisateur de ces conneries. Elle espérait que les épreuves soient derrière elle, qu’on la laissait enfin vivre sa vie, sans tout chambouler dès qu’elle connait une certaine plénitude. Peut-être qu’il faut qu’elle arrête d’espérer être heureuse et qu’elle se contente de vivre. De toute manière, dès que sa vie est cool, tout déraille et s’écroule.  

Distraite, la rouquine n’écoutait qu’à moitié le sermon. Elle savait que cela allait être à son tour bientôt. Elle allait pouvoir s’exprimer non en parlant, mais en jouant. Retrouver la musique dans sa vie lui avait été très bénéfique. Cela l’apaisait toujours. Même si les cantiques religieux n’étaient pas son répertoire favori, mais il y avait de belles mélodies pour certains morceaux. Puis la chorale apportait une plus-value non négligeable. Ses doigts entrèrent en action et s’activent sur le clavier de l’impression piano de la cathédrale. Un bel instrument fait de bois massif et sculptés avec gout, Cassandre aimait cet instrument. Elle aimerait bien avoir le même chez elle. Mais dans son modeste studio, elle n’avait aucun instrument. Cela lui prendrait trop de place et au moins, personne ne pourrait lui voler.  

Quelque temps après, le Rituel quand elle s’était aperçue qu’elle n’avait plu son violon et son piano, cela avait été dur à se faire à l’idée. Que ces instruments offerts par sa famille avaient été surement vendu ou détruit. Elle tenait à eux, ils faisaient partie d’elle. Encore une perte de plus à son actif. Les dernières notes résonnaient dans la cathédrale. Les derniers mots pour la cérémonie, l’assemblée commençait à se mouvoir vers la sortie.  La musicienne prend soin d’épousseter et de refermer le piano à clé. Elle replace le banc sous le piano et prends son sac, avant de s’éloigner à regret de lui.  

Pour ce jour de célébration, Cassandre s’était apprêtée avec soin. Elle avait opté pour une robe blanche qui s’arrêtait au-dessus des genoux, avec des motifs de rose noirs et une ceinture noire pour marquer sa taille et une paire de ballerine pour compléter sa tenue.  Ces cheveux étaient détachés, flamboyant autour d’elle, ils illuminaient son visage qu’elle avait à peine maquillé, juste une touche de rouge à lèvres. Avec prudence, elle se dirigeait vers la sortie, afin de rejoindre les membres de l’association qu’elle avait rejoint, les gardiens de Bristol. Cette association avait pour slogan : Luttons contre les ténèbres, sauvons Bristol ! Autant vous dire qu’elle était composée en grande majorité par des Imperiums, quelques rares Neutrums. Parmi eux il y avait aussi une majorité de croyant. La cathédrale aurait très bien pu se trouver dans le territoire des Imperiums vu la personne qui la fréquentait. Mais difficile de déplacer les murs, puis tout le monde devait pouvoir trouver refuge dans son sein. Enfin surtout les humais, les créatures n’étaient pas forcément les bienvenues, même si rien n’était ouvertement dit.  

Après la cérémonie, dans le jardin de la cathédrale, l’association offrait le verre de l’amitié ainsi que des lumignons et des bougeoirs. Le cadeau idéal pour la fête des mères qui approchait. Et cela permettait de faire de la propagande pour les Gardiens de Bristol. Cassandre aidait à assurer la permanence et à vendre les produits. Au départ, certains étaient méfiants envers elle et réticent en sa présence, après tout elle avait été un monstre. Mais elle avait su leur montrer qu’elle n’était plus qu’une humaine paumée. Cela lui permettait d’avoir une certaine vie sociale. Depuis qu’elle était sortie du Ribcage, on ne pouvait pas dire qu’elle croulait sous les propositions amicales. En même temps, elle préférait puisqu’elle n’avait aucun souvenir de ces dernières années. Cela lui permis de repartir de zéro. Très vite, les stocks diminuèrent et la vente fut finie.  

Le fils de madame Robinson, lui offrit même un bougeoir. Il essayait de la séduire depuis déjà quelques temps. C’était un excellent parti, divorcé père de 3 enfants et directeur de banque. Même s’il disputait souvent sa mère parce qu’elle ne lui obéissait pas à lettre. La cause de la dernière dispute, la grande mère avait osé montrer Denver le dernier dinosaure à ces petits enfants.  Ce n’était pas un crime pour l’aveugle, elle ne connaissait le dessin animé que de noms et aussi pour la chanson entêtante. Vu le nombre de dispute et le coté psychorigide du mec, Cassandre n’était pas tentée, puis 3 mômes... diantre non. D'ailleurs, elle se doutait que Miss Robinson lui racontait ses déboires avec son fils pour éviter qu’elle tombe dans ses filets. Cela ne risquait pas.  

Le stand rangé, Cassandre accompagna la vieille dame aux portes de la cathédrale. Miss robinson en profita pour l’inviter à manger chez eux, mais elle déclina. Elle préférait profiter du soleil et elle avait envie de manger des frites. Chose que John robinson ne devait pas tolérer. Elle les laissa s’éloigner.

Quand on la salua. Oh. Surprise, sa tête se tourna vers l’inconnu. Visiblement il la connaissait, au moins son prénom. Devait-elle le connaitre aussi ? Perplexe, ces neurones essayaient d’établir une connexion avec cette voix et ses souvenirs.  

“ Bonjour.”  répondit elle par politesse, alors qu’elle cherchait toujours. Elle avait une sensation étrange. Un mélange d’impression, l’impression lointaine de connaitre le bonhomme et en même temps d’être dans le flou.  

“Cassandre... ma chère. Vous avez oublié votre bougeoir.” La voix de John venait interrompre ses pensées. Le prétendant avait voulu courir à son secours. “Tout va bien ? Cet homme vous importune ?”

Quelle lourde attention.

“Merci John.” Elle prit le bougeoir des mains tendues, évitant de faire prolonger le contact.  “Oui merci. Ne vous n'inquiétez pas, ne faites pas attendre votre famille plus longtemps. ”

Cassandre essayait de le congédier poliment. Mais ce bougre semblait réticent à laisser la rouquine.  

 



 
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MessageSujet: Re: Reunion, you and me. Reunion, you and me. EmptyMer 24 Juin - 17:19

Reunion, you and me.

ft Cassy

Je regarde Cassandre dans sa jolie robe blanche et noire. En m’approchant, je constate les légers détails comme les roses noires, la ceinture pile à la bonne place pour souligner la taille délicate, les bretelles imitant les nuages et leur légèreté. Le roux de ses cheveux ressort encore plus, virevoltant comme les flammes d’un doux brasier. Je souris sincèrement face à elle, même si je sais qu’elle ne peut pas le voir. Néanmoins ses sens sont tellement développés qu’elle pouvait sentir l’ambiance autour d’elle. En tous les cas, j’en suis sûr. Ce moment s’arrête dans le temps, et je le mémorise. Depuis les années que je ne l’ai pas vu, j’ai pourtant l’impression que nous nous sommes quittés la veille. Il y a un je-ne-sais-quoi que je n’arrive pas à expliquer. Et je suis ravi de finalement ne pas savoir vraiment.

L’instant s’envole plus vile que les battements de cil, un opportun s’approche à grands pas dans le dos de Cassandre. Mon sourire s’efface et mon visage affiche une neutralité paisible. Mon regard dénote toutefois, s’assombrissant lentement. La réaction de la demoiselle me réchauffe le cœur et je comprends que celui qui importune est celui qui intervient justement. Je le fixe et ne cille pas, ma voix brise aussi le silence, avec un ton profond et suffisamment chaud pour ne pas paraître malpoli.

« Nous avons rendez-vous, donc je ne pense pas l’importuner. »

L’homme, le dénommé John, ne semble pas vouloir partir et renifle discrètement, réfléchissant sûrement à la manière de sortir sa « protégée » des griffes d’un inconnu. Enfin, j’ai l’impression que mon visage ne lui ait pas si anonyme que cela.

« Vous ne seriez pas un propriétaire d’un établissement ? Il me semble avoir vu un article sur vous. »

« Si. Et c’est pour cela que je vois Cassandre, nous sommes partenaires professionnels. Et si vous nous permettez… ou pas, cela n’a pas d’importance, nous allons y aller pour rejoindre notre restaurant afin de discuter buisines. »

L’homme ne semble vraiment pas vouloir lâcher l’affaire, et je sens l’impatience me gagner. Je reste toutefois stoïque, gardant toujours le contrôle de l’apparence publique. Des personnes s’arrêtent, écoutant la conversation, les rumeurs iront bon train quand ils seront partis. Le fameux John a l’air de faire partie des favoris des lieux, et je marche, s’avère-t-il, sur ses plates-bandes. Je reprends un sourire entendu.

« Cassandre, j’ai garé la voiture à quelques pas, direction nord-est, longeant la rue par la droite, en direction de la distillerie. »

J’affiche clairement que je connais la demoiselle, que je connais son indépendance et sa nécessité de se débrouiller seule dans la vie. Ce serait l’insulter de lui tendre le bras ou de proposer son aide. Si elle en a besoin, elle la demande.

« Je t’aurais bien proposé d’y aller à pied, mais vue l’heure, je crains que nous ne soyons trop en retard ensuite. Après, c’est toi qui choisis ce que tu préfères, par cette belle journée. Je peux les appeler pour les prévenir tandis que nous marcherons. »

Je feintais exprès, l’absence de John.  Son intervention est du passé pour moi et il n’a aucun intérêt, ainsi, je ne lui accorde plus aucune attention. Je fixe la jeune femme ravissante, avec toute la politesse et la courtoisie professionnelle que j’avais prétexté.


Cassandre E. Nealson
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MessageSujet: Re: Reunion, you and me. Reunion, you and me. EmptyDim 28 Juin - 18:41

Reunion, you and me

ft. Isaiah
 

Après la messe, Cassandre voulait simplement profiter de la belle journée ensoleillée pour ne penser à rien, manger des frites, prendre le temps pour elle. Mais pour l’instant, ce projet était mis à l’arrêt par l’homme qui la saluait comme s’ils se connaissaient. À part une impression diffue, cela ne lui évoquait rien, ni personne. Si cela ne tenait qu’à elle, elle l’aurait laissé là. Mais non, cela aurait été trop simple. John, son prétendant qui pensait avoir ses chances s’en mêla, l'obligeant à rester plus longtemps.  

Haussement de sourcil quand l’homme indiqua qu’ils avaient rendez-vous. Certes sa mémoire était défaillante, mais cela concernait les années précédentes. Parce que là, l’aveugle savait parfaitement qu’elle n’avait rien de prévue en cette après-midi. Le mensonge l’avait mis mal à l’aise. Gardant le silence, elle attendait de voir ou cela allait amener. Attentive, Cassandre suivit les échanges entre les deux hommes. Tout en se demandant, pourquoi il fallait que ça tombe sur elle ? Ils n’auraient pas pu choisir une autre femme, qui aurait été intéressée par l’un d’eux ? Plus elle restait là, plus l’impression étrange était persistante, limite familière. Dieu qu’elle n’aimait pas ça. Non, elle préférait rester sourde à cela.  

Propriétaire d’un établissement ? Ses méninges se mirent en marche pour chercher si elle avait un proprio dans ses maigres contacts. Rien par dans les personnes qu’elle connaissait depuis le Rituel. Serait-il une connaissance de sa vie d’avant ? Si c’était le cas, elle n’était pas sûre de vouloir en savoir plus. Nouvel haussement de sourcil, sa partenaire professionnelle ? Non mais le culot, l’homme n’hésitait pas à mentir une nouvelle fois mais cette fois-ci en l’embarquant dans ses conneries. Son visage se durcit, son regard aussi, même si ces yeux n’étaient pas vraiment expressifs, mais si cela avait été le cas, on aurait pu dire qu’en cet instant elle avait les yeux revolvers.  

Cassandre ne supportait pas la tromperie et les mensonges. Quiconque connait un tant soit peu sa vie savait qu’elle était plus fauchée et se coltinait un job pour gagner sa vie. Donc participer à un projet économique avec un type qui semblait connu dans ce milieu était complétement faux. Cela lui donna l’impression que si elle ne se rappelait pas cet homme, c’était surement qu’il y avait une bonne raison. Qu’on la mêlât à des mensonges, cela ne passait pas du tout. Même si c’était pour faire fuir John, mais non ce n’était pas une raison. Elle n’avait pas envie que cela entache sa réputation ou son intégration dans ce milieu. Le visage toujours tournait vers l’homme, elle mit un point d’honneur à clarifier la situation.

« Monsieur, je crains qu’il y ait erreur sur la personne. Je ne suis partenaire professionnel avec personne, sauf mes collègues du Dancing Queen, je doute que vous en faisiez partie. Nous ne sommes pas assez renommés pour mériter des articles dans la presse.  »  

Le ton était clair, net et sans appel. Puis elle se tourna vers John qu’elle sentait toujours là, en plus d’autres personnes qui devaient mater l’échange.

« John, merci beaucoup de votre sollicitude. Mais, je vous en prie, rentrez chez vous. Ne faites pas attendre votre famille plus longtemps. »

Le timbre était toujours froid, mais elle avait rajouté un mince sourire pour ne pas froisser Mister Robinson. Elle remonta l'anse de son sac à main, et reprit la parole à l’intention des deux hommes.  

“ Maintenant, messieurs, je vous prie de me laisser tranquille, que chacun puisse retourner à ces occupations dominicales sans interférer dans celles des autres. Si vous avez envie de jouer au plus fort entre vous, libre à vous. Je préfère profiter de ma journée de repos autrement. ”  

Un sourire déterminé se posa sur ses lèvres.  

“ Je vous souhaite un bon dimanche John, monsieur.”  

Sa mémoire n'avait toujours pas remis de nom sur l'individu, ce n'était pas dramatique en soi. Cassandre tourna sur elle-même et partit en direction du parc, à l’opposé de la direction indiqué par l’homme d’affaire. Ce dernier l’intriguait toujours. S’il n’avait pas menti en l’embarquant dans ses mensonges, peut-être qu’elle aurait réagi différemment. Elle aurait peut-être eu le droit au resto’, ça faisait longtemps que l’on ne l’avait pas invité. Bon au dancing, c’était différent, puisque cela faisait partie des bénéfices, un repas gratuit par jour. Tant pis, elle mangerait des frites au snacking du parc en écoutant les oiseaux. C'était tout aussi bien.  




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MessageSujet: Re: Reunion, you and me. Reunion, you and me. EmptyDim 12 Juil - 20:20

Reunion, you and me.

ft Cassy

Rien ne se passe comme je le pensais, enfin je l’espérais. Enfin, à quoi je m’attendais en venant comme cela un dimanche matin sans m’annoncer. Franchement, je ne suis pas dans une fiction à l’eau de rose où le rôle principal allait sauter dans mes bras et tomber follement amoureuse… Pourtant je suis persuadé du-petit-quelque-chose-de-spécial-dans-notre-relation. Tout pouvait arriver dans cette ville de Bristol. Tout. Et il y avait bien cette histoire d’opposés ici. Alors pourquoi pas eux deux ? Mais apriori, je me suis mis le doigt dans l’œil bien profond. En ce moment mes émotions me font faire des trucs pas nets, et il va falloir que cela s’arrête et vite. Déjà Edana avec sa fille ...enfin Notre fille…Maintenant, je reviens comme un adolescent face à sa première conquête…Je vous jure que je me sors de ce pétrin où je me suis mis tout seul et je reprends mes objectifs avec le Conseil de Renouveau. Au moins, cela est du concret et finalement moins risqué pour ma santé mentale.

Je regarde alternativement Cassandre, et l’homme, John, puis la foule qui se rassemble autour comme une nuée de mouches sur un carcasse pourrissante. Quelle bande de badauds inutiles, des vautours en quête d’une rumeur croustillante ! Je me ferme un peu plus, perdant le léger sourire que j’avais affiché. Mon expression reste cependant neutre pour ne menacer personne. L’autre type ne semble toujours pas décidé à s’en aller, ce qui est tout l’inverse de la demoiselle. Elle remonte son sac sur les épaules et poursuit sa route, bien évidemment à l’opposé de la route que j’ai indiqué. Dernière carte à jouer et je m’éclipse, je déteste perdre aussi facilement.

« Effectivement, nous ne nous connaissons pas du Dancing Queen mais plutôt de votre établissement que vous aviez monté quelques années auparavant : Le Natural Song. Un endroit réputé, chaleureux, à la hauteur des efforts que vous aviez fournis pour le faire se dresser fièrement dans une ville chaotique. Je le recommandais chaudement aux clients soucieux de passer une soirée agréable et décontractée. »

Ma voix brise le silence tandis qu’elle s’éloigne dans la rue. J’enfile mes mains dans mes poches dans une attitude désinvolte, tournant le dos par la même occasion à l’autre gars.

« Les rumeurs sont donc fondées et vous ne reconnaissez pas vos anciens partenaires, amis ou tout ce qui a attraits à votre passé. Mais si tel est votre choix, je ne vais donc pas vous importuner plus longtemps.  Je le respecterai. Continuez donc à jouer à l’église plutôt que sur scène… »

Une envie de grogner sur les gens aux alentours me submerge. Je me contente de les regarder d’un air décidé et presque hautain, tout en évitant clairement le John toujours planté comme un poireau dans la terre. Je fais un signe de tête au curé, sorti de la cathédrale pour assister à la scène aussi. Je le connais pour l’avoir rencontré dans différents événements (heureux et plus funestes). Ce dernier me répond d’un signe identique.

Je me félicite de n’avoir pas poussé l’absurdité avec un bouquet de fleurs et un sourire en cœur. J’aurais vraiment eu l’air pathétique et Cassandre aurait sûrement été plus cinglante encore. J’amorce un pas pour rejoindre ma voiture tandis que les gens commencent à s’affairer à leurs quotidiens.


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MessageSujet: Re: Reunion, you and me. Reunion, you and me. EmptyLun 3 Aoû - 18:52

Reunion, you and me

ft. Isaiah
 
Sensation étrange qui s’insinuait au plus profond de son être au fur et à mesure que l’inconnu était à côté d’elle. C'était trop bizarre et diffus pour commencer à déjà l’admettre. Cassandre n’était pas sûre d’avoir envie de gratter pour en savoir plus sur ce qu’elle ressentait. Ne pas ressentir c’était un moyen de se préserver. Elle avait tellement perdu après avoir tant donné. Tous les piliers de sa vie avaient fini par disparaitre ou mourir. Sa mémoire défaillante ne l’était pas au point d’effacer les souvenirs douloureux. Peut-être que cela aurait été mieux de se souvenir de rien. De repartir de zéro comme si elle commençait sa vie. Cependant elle était contente de garder le souvenir de ces parents et de ces proches.  

A l’évocation du Natural Song, l’homme gagne le mérite d’attirer son attention alors qu’elle s’apprêtait à le laisser sur place avec les autres. Le bar qui faisait partie de son ancienne vie. Elle se souvenait des efforts qu’elle avait fait et des moyens qu’elle avait mis pour réussir à se faire une place à Reversa.  Elle aimait cet endroit, c’était son chez elle. Il n’en restait rien. Triste réalité. Sa mémoire commençait à être défaillante sur la manière dont le bar a été détruit mais ce n’était pas plus mal. Au moins, elle en gardait un souvenir positif.

“ Vous êtes la première personne qui évoque cet endroit depuis... un moment”  

Depuis son amnésie, c’était la première fois qu’elle était confrontée à une personne qui la connaissait et dont elle ne se souvenait clairement ou dont elle ne voulait pas se souvenir. Elle ne savait pas si c’était sa mémoire défaillante ou son inconscient qui voulait omettre cet homme. C’était une situation étrange.

“ En effet, ces dernières années sont floues voire inexistantes dans ma mémoire. On ne peut pas dire que c’est un choix de ma part, juste un effet secondaire rare du Rituel. La vie m’offre rarement des cadeaux. “  

Son karma était merdique oui. À croire que Dieu faisait tout pour lui mettre des bâtons dans les roues. Peut-être pour ça, qu’elle jouait à la cathédrale pour espérer avoir une vie plus clémente.  

“Je ne joue pas qu’ici, vous êtes mal renseigné...”  

Son timbre de voix s’était un peu adouci, quoique toujours un peu cassant. C'était plus fort qu’elle, puis elle ne voulait pas décevoir le public improvisé. Diable qu’elle détestait être le centre de l’attention pour des broutilles comme ça. Elle fit quelques pas en arrière pour se rapprocher de l’inconnu.  

“Vous avez marqué un point en attirant mon attention. Cependant, je ne montrais dans votre voiture, aujourd’hui"

Non mais cela pouvait être un pervers ou un sadique qui enlevait des femmes à la sortie des églises. Il fallait se montrer prudent.  

“Par contre, je serais au parc d’ici une heure, près du kiosque à musique. Si jamais vous voulez évoque ce passé qu’on semble avoir en commun. “  

Libre à lui de venir ou pas. Au moins plusieurs avaient entendu le lieu de rendez-vous si jamais elle disparaissait ou qu’elle était retrouvée morte. Elle reprit son chemin, sans oublier de saluer à nouveau l’assemblée.





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MessageSujet: Re: Reunion, you and me. Reunion, you and me. EmptyMer 30 Sep - 17:57

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ft Cassy

Je souffle intérieurement de constater que tous les souvenirs ne soient pas disparus. Avec un peu de chance, je ne fais pas complètement parti du passé. Le fait d’entendre Cassandre me prendre complètement pour un inconnu me fait mal au cœur, me retourne les tripes. Je sais maintenant que je ne suis pas prêt du tout à être rayé de son monde. Son absence m’a retenu en apnée et le fait de la retrouver m’offre une bouffée d’oxygène. Il me fallait le ressentir pour m’en rendre compte. Je contemple la demoiselle, plus petite que moi, dans sa robe noire et blanche, ses cheveux virevoltant au grès du vent. J’inspire profondément en enregistrant l’instant présent. Comment se peut-il que je ressente une elle intensité d’émotions pour elle ?

Je souris face au répondant de Miss Nealson. Cela m’a toujours plu, son franc-parler peut remettre n’importe qui à sa place. Elle n’apprécie visiblement pas que l’on fasse croire que l’on sait des choses sur elle, si elles sont erronées. Titiller son égo déclenche des réponses acerbes aussitôt. Un peu de jeu pourrait être sympa alors. Je dois tout de même me retenir pour pas briser le début d’échange positif. Parce que jusque-là je n’obtenais qu’une fin de non-recevoir.

Cassy s’avance, et me parle moins fort, suffisamment pour qu’une ou deux personnes entendent où elle va, mais pas trop pour éviter que toute la communauté chrétienne débarque au rendez-vous. Je lui souris donc, car elle me tend une perche pour continuer l’entrevue mais en ne perdant pas la face.

Bien, je vous y rejoindrais. Une heure, cela devrait être suffisant.

Je me retourne d’un pas assuré, direction ma voiture, et mon téléphone déjà en main pour chercher une restauration à emporter, qui ne soit pas trop immonde, voire même de qualité. Je fais défiler mon répertoire de bonnes adresses et contacte quelques-uns. Beaucoup ne faisaient pas à emporter, et à cette heure-ci, avaient presque fermé leur cuisine. Je trouve néanmoins une petite brasserie, méconnue et pourtant de qualité, qui accepte de me préparer deux menus au top, et à emporter.

Après avoir balayé du regard les environs, j’aperçois l’opportuniste, ce John, continuer à me fixer avant de se retourner vers sa famille. La communauté se dissipe aussi vite que le spectacle s’arrête. Je monte dans ma jolie petite mustang ancien cri. Les vieux modèles sont les meilleurs, une Mustang Shelby GT350 de 1965. Son moteur ronronne au quart de tour après avoir amorcé le démarreur. Son grondement me fait vibrer dès que j’appuie sur l’accélérateur. Je ne veux pas des dernières voitures où l’électronique a pris le pas sur la mécanique. Si je le veux, je peux mettre les mains dans le moteur. Je dirais même que cela me détend. Personne ne connaît ce pêché mignon, ce passe-temps. Je me le réserve. Je préfère que les gens ne me voient que dans les affaires, dans l’aristocratie, qu’ils me croient d’utiliser mes dix doigts. J’ai appris dans la débrouille, dans le moment où la seule voiture ; que j’avais pu avoir le temps de fructifier mes affaires et ravoir mon patrimoine ancestral, était une épave ne tenant qu’avec des bouts de scotch chatertone, de tendeurs et autres astuces minables. Si je voulais me déplacer, fallait que je répare. J’ai appris avec quelques associés de l’époque, ceux du lycée, ceux pas vraiment fréquentables mais bien magouilleurs.
Petit détour pour le repas, servit bien chaud, dans une boîte hermétique pour que cela dure le temps de rejoindre Mademoiselle. Je me gare sur une place, pas vraiment autorisée mais pas clairement interdite et rejoins le parc d’un pas nonchalant, presque enjoué. Je scrute les environs pour la trouver. Assise sur un banc, je me glisse jusqu’à elle et m’éclaircis la gorge.

Puis-je donc vous rejoindre sur ce banc pour partager un repas ? Si nous n’allons pas au restaurant, c’est la nourriture qui vient à nous !
dis-je avec un peu de malice dans la voix.

Je lève un instant le regard sur le ciel où le soleil brille de mille feux et je décide qu’avant de m’asseoir, il valait mieux retirer ma veste et être en tee-shirt saillant.



Cassandre E. Nealson
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MessageSujet: Re: Reunion, you and me. Reunion, you and me. EmptySam 3 Oct - 19:16

Reunion, you and me

ft. Isaiah
 

L’aveugle avait appris à avoir du répondant. Cela faisait parti de son caractère de ne pas se faire marcher sur les pieds. Elle n’avait jamais aimé qu’on prenne pitié d’elle ou qu’on la considère comme inférieur à cause de son handicap. Oui elle ne voyait pas, mais elle avait d’autres qualités, les mêmes que les autres. Et elle au moins, avait appris à se débrouiller seule ou en partie. Remarque depuis quelques années, elle était bien seule, sans famille sur qui s’appuyait. Cela n’avait pas été un choix de sa part, enfin en grande partie. Mais la vie en avait décidé autrement, créant un cratère autour d’elle. Sans l’ombre d’une hésitation, elle avait remis à sa place John et ce Stone, qui se disputaient sa présence, comme si elle était un vulgaire morceau de viande ou une chose fragile à protéger contre vent et marée. Mais c’était à elle de décider qui elle devait voir et où. Aller au resto avec un type qu’elle connait peut-être ne l’avait pas tenté, surtout qu’il faisait encore bon. Ce n’était pas en plein automne, qu’elle pourrait profiter du parc, comme elle l’avait prévu à la base.

Depuis l’église, Cassandre prit son temps pour rejoindre le parc. Elle déambula dans les rues de Bristol, qui était assez calmes à cette heure-ci. C’était agréable. Elle passa devant certaines boutiques ouvertes dont une bande sonore informé sur les réductions en cours. Mais elle n’y prêtait pas attention, suivant son bonhomme de chemin tranquillement. A force de l’arpenter souvent, elle commençait à bien connaitre le parc. D’après ce qu’on lui avait dit, c’était un ancien marécage aménagé par la ville. C’était plutôt agréable comme endroit. Cassandre se dirigea à proximité du carrousel. La musique du manège permettait de se guider à travers tout cet espace. Puis près de là, il y avait souvent un snack avec boisson et trucs sympas à grignoter. Cela tombait bien parce que son estomac réclamait son dû avec vigueur. Elle commanda une portion de frites avec un soda., elle ne se voyait pas le faire patienter trop longtemps. En attendant, elle entendait des enfants se chamailler, il y avait un débat pour savoir qui allait monter sur le poulain ou prendre le carrosse lors du prochain tour de manège. Ah l’innocence de l’enfance avait quelque chose de rafraichissant. Sa pitance récupérée ; la rouquine paya et continuait sa route vers le parc pour se mettre un peu à l’écart. Aidée de sa canne, elle opta pour le banc ou elle sentait le plus les rayons du soleil sur sa peau.

Assise adossée au banc, Cassandre attendait Stones en picorant ses frites et en sirotant son soda. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle attendait de cette entrevue, rien de particulier en tous cas. En attendant, elle profitait de la magie de l’instant avec les rayons du soleil et le calme assez relatif régnant autour d’elle. Des croassements se firent entendre, ainsi que des bruits de pas annoncèrent la présence masculine. Les corbeaux n’avaient peut-être pas fait exprès de s’exprimer au même moment.

« Allez-y »   répondit-elle. « J’ai déjà commencé. »   Elle montra sa portion de frite déjà bien entamé. Mais au moins son estomac était content. Tant pis si le bonhomme se vexait pour si peu.  « Où l’avez-vous prise ? »   demanda t’elle par curiosité.

« Alors comme ça nous étions des partenaires professionnels ? via le Natural Song c’est ça. » 

Et bim elle rentrait dans le vif du sujet. Mais bon s’ils étaient là c’était pour déterminer si oui ou non, elle le connaissait. Mais il lui semblait bien que oui. En tout cas, il y avait une espèce d’émotion en sa présence.

« Mais il y avait aussi une espèce de copinage, non ? »   demandait elle parce qu’elle n’avait pas tous les détails en tête. Elle se demandait même s’il y avait pu avoir des galipettes entre eux. En attendant, elle continuait à boire son soda.

«  Une frite ? »   proposa t’elle gentiment avant de tout finir.




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MessageSujet: Re: Reunion, you and me. Reunion, you and me. EmptyMer 4 Nov - 22:47

Reunion, you and me.

ft Cassy

A côté de la demoiselle, je me sens soulagé. Comme si quelqu’un avait allégé le poids sur mes épaules, comme si le contexte politico-social n’avait aucune importance, comme si les factions n’existaient que dans les livres de fantasy ou de science-fiction. Je m’assois proche d’elle, juste assez pour mettre les barquettes de nourriture entre nous deux. Le fumé alléchant des préparations m’ouvre l’appétit encore plus que lorsque je les ai déposés sur le siège passager de ma voiture. J’ose poser un regard sur Cassandre aux cheveux de feu. Le vent les fait voleter doucement autour d’elle. Le soleil illumine sa peau délicate et elle semble si paisible. Je m’adosse tranquillement et sors les plats.

De chez Kif Inti, avant c’était un italien mais il semble avoir fermé. Là, c’est de la nourriture maltaise. Cela peut être intéressant à goûter. En tous les cas, bon appétit… en espérant que vos frites ne vous auront pas trop caler.  

Mon regard se pose sur la boîte entre mes mains, bien remplie. Tout a l’air très appétissant et l’eau me vient à la bouche. Mon ventre se met à gargouiller bruyamment. Dans les étiquettes, il faudrait que je fasse comme si de rien n’était. Mais Cassandre n’était pas habitué à l’étiquette et je ne sais pas si entre temps elle en a besoin. Dans le doute, je fais mine de rien et porte un morceau à la bouche. Je faillis m’étouffer à la question de la rouquine. Je toussote afin de faire passer la bouchée.

Oui nous étions partenaires commerciaux…et effectivement, nous avions été plus que des connaissances professionnelles.

Je ne voulais pas de suite m’aventurer sur son départ brutal, sur mes intentions avant cet événement, sur notre humour grandissant et la parade « amoureuse » que je lui faisais. Il n’avait pas été question de galipettes entre nous, juste d’un genre de flirt à peine débuter. Pouvait-on appeler cela du copinage ?

Lorsque vous aviez ouvert votre établissement, vous aviez eu rapidement une petite renommée. Tout le monde venait vous voir car vous aviez réussi à ouvrir un des seuls endroits neutres et sympas de Réversa.

Je prends un instant pour réfléchir et manger un peu pendant que cela est encore chaud. Cela me laisse le temps de laisser mes yeux glisser autour de nous, sur les enfants dans le carrousel, sur les imitations de la vie des adultes d’antan sur ce jeu d’enfants, des licornes, des poulains, des carrosses de princesses, des arbres plus loin, et ce doux soleil qui irradie ses rayons aux alentours. Après deux, trois enfournées, je m’aventure à continuer un peu pour ne pas laisser un cratère s’immiscer entre nous.

Pour que les affaires fonctionnent, il n’y a pas trente-six mille solutions. J’aime créer un réseau de partenaires, un carnet d’adresses pouvant répondre aux demandes de mes clients. Parfois elles peuvent être s’saugrenues… Mais votre établissement pouvait être conseillé presqu’à chaque fois. Je suis donc venu régulièrement pour toujours être à la page et donner les informations les plus adaptées et les plus récentes. Et disons qu’au fil de nos rencontres, nous avons échangé beaucoup de répliques cinglantes teintées d’humour et beaucoup de franchises…

Je décline d’un mouvement de tête la proposition de frites, oubliant qu’elle ne peut le voir. Je laisse une musique au loin envahir le silence. En ce dimanche, beaucoup de vie jaillit de ce quartier. Il semblerait que ce soit une batucada. Je tourne ma tête et aperçois au loin la fanfare se mouvoir au pas lent dansant sur place au rythme endiablé de leur mélodie. La magie opère sur tout le monde et la foule s’avance à leur rencontre. D’ici peu, il sera difficile de s’entendre parler ou même entendre les croassements des oiseaux aux alentours mais en attendant je tapote doucement de mes pieds pour tenir la cadence.

Je vous ai perdu de vu depuis quelques temps, et je me suis toujours demandé ce qu’il vous était arrivé. Mais peut-être est-ce trop douloureux pour vous d’en parler ?

Je promène mon regard sur la demoiselle. Et je ferme quelques instants les yeux en sentant une légère brise typique de l’automne me caresser le visage.
Cassandre E. Nealson
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MessageSujet: Re: Reunion, you and me. Reunion, you and me. EmptyDim 22 Nov - 18:57

Reunion, you and me

ft. Isaiah
 



Assise sur le banc, Cassandre attendait son rendez-vous avec un mélange d’appréhension et de curiosité. Les personnes de son passé avaient été rare à prendre contact avec elle. Comme si elle n’avait compté pour aucun d’entre eux. Ce n’était pas très réjouissant comme sentiment. Elle pensait à ceci, en grignotant ces frites alors que l’homme arriva. Il s’installa à ces cotés avec un phrasé toujours très emprunté, qui lui donnait lieu de l’imaginer maniéré et d’être un peu coincé.  

Ah oui ce restaurant vient d’ouvrir il me semble. Je n’ai encore jamais eu l’occasion de gouter de la nourriture maltaise.  Vous avez choisi quels plats ? Rassurez-vous, j’ai encore faim”  

La rouquine prit une petite barquette et pris soin de l’ouvrir sans en avoir partout. Elle espérait vraiment que c’était des choses faciles à manger sur le pouce et pas des plats en sauces qui allaient tourner à la catastrophe.  

Donc Cassandre n’avait pas rêvé, elle se rappelait bien un certain rapprochement. Même si cela restait vague. Puis maintenant cela appartenait au passé. Mais peut-être qu’il pourrait redevenir son ami. Ce n’était pas les candidats qui se bousculaient pour la place. Bon elle avait des connaissances et amis parmi ces collègues et Imperium. Elle n’arrivait pas toujours à bien les cerner et inversement.    

“Oui c’était un bel endroit. Je me souviens que je m’y sentais bien, que c’était chez moi quoi. On pouvait y jouer de la musique si on était volontaire et s’en se prendre la tête. Même si cela n’était pas facile tous les jours à faire tourner. C'était le bon temps. ”    

La nostalgie était bien présente dans ces propos, mais le fatalisme aussi. Cette époque était révolue. Elle avait tiré un trait dessus, afin d’avancer.  

“ En fait, vous étiez un client fidèle. Bien, cela prouve que vous avez un minimum de gout.”   répondit elle amusée. “ Vous gérez des hôtels j'ai cru comprendre ? Je n’ai pas du beaucoup les fréquenter.”  

Si elle avait un appartement, elle n’avait aucune raison d’aller à l’hôtel. Cela semblait logique. Cassandre eut un petit rire moqueur quand Isaiah parla.  

“Vous m’avez perdu de vue, alors que je ne vous ai jamais vu. C’est assez ironique quand on y pense.”   

Il faut savoir rire de tout. Cassandre croqua dans une bouchée maltaise en réfléchissant au moment où elle n’aurait disparu aux yeux de Stones.  

“Non, ce n’est pas douloureux, c’est juste flou. Mais je pense que ça pourrait coïncider avec ma transformation. J’imagine que j’avais dû prendre des distances pour protéger ceux qui m’étaient proche.... C’était il y a 5 ans.  D’après ce que je sais, j’avais réussi à maintenir mon établissement à flot avec l’aide d’un collaborateur. Puis la Révélation a tout balayé sur son passage... “   

Avec tout le bordel qu’elle avait dû entrainer. D'après ce qu’on lui avait dit les premiers mois avaient une véritable guerre civile.  

" Il semblerait que j’ai passé des mois au Ribcage et en fuite. C’est très frustrant de ne pas savoir ce qu’on a foutu ces dernières années de sa vie. Mais faut voir le côté positif, je suis de nouveau humaine.”  

La positive attitude n’était pas toujours son crédo, mais de temps en temps il le fallait bien. Sa main se saisit d’un nouveau morceau maltais afin de le dévorer.  

“ C'est très bon, bon choix Mister Stones. Vous avez prévu aussi des boissons ?”   

La soif ne devait pas être ignoré et elle ne voulait pas tâtonner partout au risque de renverser des mets.  

“Et sinon Mister ? Qu'avez-vous fait ces dernières années et actuellement ? À part accoster des jeunes femmes à la sortie des églises. “  








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