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Our Daughter so!

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Isaïah M. Stones
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MessageSujet: Our Daughter so! Our Daughter so! EmptyMar 26 Mai - 0:15

Our Daughter so!

ft Eda
Lundi 25 mai 2020. Journée ensoleillée, le printemps est bien installé. Les oiseaux chantent, la nature reprend ses droits. Le vent souffle légèrement, amenant ce petit air salvateur apaisant la morsure du soleil. Il se lève de plus en plus tôt, offrant un paysage aux milles couleurs pour les lève-tôt ou les couche-tard. Je fais partie de la catégorie des insomniaques, alors lève-tôt ou couche-tard, c’est du pareil au même. Je suis tracassé, bouleversé, énervé. Je me sens trahi, dépossédé. Le mélange d’émotions est explosif et je ne peux pas évacuer tout cela. Là, c’est trop intime pour que quiconque ait accès. C’est mon jardin secret. La blessure du passé se rouvre avec un écarteur chirurgical.

Edana venait encore de me mettre sens dessus-dessous.  Juste avant le week-end, son ex-future-épouse, sa partenaire de business, sa partenaire de lit parfois aussi, m’avait sollicité pour qu’on se voit autour d’un verre. Elle avait quelque chose de très important à me dire. Ce n’était pas une discussion qui se déroulait facilement de visu, mais encore moins par téléphone. Je lui avais proposé de me rejoindre à l’hôtel, le temps de finir quelques formalités administratives de fin de mois (vérification de la comptabilité avec l’expert-comptable etc etc. Comme à chaque fois, je n’ai confiance en personne, et donc je ne laisse personne gérer mes affaires sans en vérifier le travail ensuite. Cela avait tendance à agacer mes employés qui pensaient que je ne considérais pas leur travail. Plus d’un était parti en claquant la porte, ou n’avait pas effectué sa période d’essai. Ceux qui tenaient le coup s’apercevait rapidement que j’étais toujours très reconnaissant et que j’accordais facilement des avantages. Je ne remettais pas leur travail en doute, je tenais à tout savoir. Je savais repérer directement quand il y avait un point qu’ils essayaient de cacher et souvent j’avais le fin mot de l’histoire dans les heures qui suivaient. Ceux qui travaillaient pour moi m’étaient fidèles, et c’était réciproque). Donc, Edana m’avait rejoint à l’hôtel et avait attendu quelques temps au bar, en discutant avec les employés. Elle les connaissait bien, depuis le temps qu’elle venait et qu’on se fréquentait. J’étais descendu le plus rapidement que je le pouvais. Je l’avais accueilli avec ce beau sourire charmeur avant de la conduire dans un nouveau pub de la ville. Je voulais faire une pierre plusieurs coups : identifier ce lieu, le jauger, et avoir un endroit où je ne devrais pas rencontrer trop de connaissances, et ainsi pouvoir discuter plutôt librement avec Eda. Mais quelle ne fût pas ma surprise quand la belle brunette m’avoua tout au sujet de sa fille…enfin de NOTRE fille. Le monde chavira à cet instant. Je ne sus et je ne pus plus parler. Je restais là, devant elle, à l’écouter expliquer toute l’histoire qu’elle l’avait découvert depuis peu. Dans tout ce qu’elle m’a dit, je n’avais aucune information récente sur elle. Elle avait fini par me dire qu’elle me laissait le temps de savoir ce que je voulais faire maintenant.

Voilà, maintenant, aujourd’hui, lundi, je ne suis pas plus avancé que vendredi soir. Je suis devant ma fenêtre de mon appartement, aux aurores. Le spectacle devant mes yeux est ébahissant, les couleurs chaudes se mélangent et chassent la pénombre et la froideur de la nuit. Pas de cumulonimbus pour gâcher le paysage. Seules mes pensées apportent la noirceur sur mon regard. Je ne sais véritablement pas quoi faire ou penser. Je n’arrive pas à rassembler les éléments pour savoir comment gérer cette nouvelle. Je ne peux pas faire entrer ce petit bout de vie dans mes calculs habituels, mais je ne peux pas non plus l’enlever des équations. Une pensée persiste : si Edana s’était mariée avec moi, rien ne poserait problème. Je ne peux tout de même pas ressasser ma rancœur indéfiniment. Il fallait que je choisisse : je n’ai jamais eu la place de père, mais puis-je la revendiquer ? En ai-je même le droit ? Edana ne m’en aurait pas parler si elle n’avait pas pensé à l’éventualité que je puisse vouloir m’investir… Cela étant, quel modèle voudrais-je lui donner sachant que je ne suis pas avec sa mère ? Franchement, est-ce une bonne chose de ne pas montrer un couple uni pour commencer dans la vie ? Et puis, tous les couples divorçaient ne font pas des enfants malheureux… Mais si elle est de moi, alors…. Elle a au bas mot… 5… heu…6… 7 ans, peut-être plus. Ou peut-être moins. Arggg mais tout se bouscule dans ma tête. Est-ce que j’ai vraiment envie de me poser, de prendre en compte qu’un enfant ne s’élève pas sans un peu de sérieux. Je ne pourrais plus danser la Rumba tous les soirs, ou bien faire croire à une belle créature que je vais l’emmener en Papouasie pendant les vacances. Non un enfant a besoin de licornes, de farfadets, de sorciers, et de magie, des paillettes dans les yeux, et les idées dans les nuages. Il doit pouvoir découvrir le monde et être un petit scientifique pour son avenir.

J’ai rdv avec Edana ce soir chez elle. Je me suis porté pale aujourd’hui au travail, prétextant un week-end de fêtes un peu trop chargé. Je suis le patron, je peux me permettre une fois de temps en temps de ne pas être au top et de ne pas venir. Tout est carré et tout roule, donc je n’ai pas de crainte. J’espère pouvoir dormir un peu… seulement mon corps dit oui et ma tête cris pompeulop non-stop. C’est la java de Broadway, avec un air d’orchestre d’enterrement. Je tourne et retourne dans mon appartement, je n’ai pas envie de rester, mais je n’ai pas envie de sortir non plus. Bref, je sens que la journée sera aussi productive que ce week-end à rester ici. Un Hulk sommeille en moi à cet instant, un Hulk qui voudrait sortir, devenir tout vert, dévaster ce qui m’entoure pour calmer la colère qui bouillonne.

Quelques heures plus tard…

Je suis habillé, paré à affronter … à affronter quoi ? Je ne vais pas dire mon destin, car je vais juste boire un verre avec Edana, et je ne voudrais pas faire le raccourci qu’elle est mon avenir. Vive cette charge mentale de fou sur les épaules tient. Et puis je suis seul maître de mon avenir. Non alors, je ne vais pas affronter un monstre. Certes Edana peut avoir un caractère tempétueux, mais de là à dire monstre, ce serait pousser mémé dans les orties. Bon ba j’y vais en bref. Je sors de mon appartement, habillé d’un jean un peu large, juste suffisant pour faire décontracter mais pas trop pour faire baggy. Une chemise saillante pour avoir toujours la classe. Une paire de baskets noirs, passe-partout, et l’accessoire indispensable le petit chapeau Borsalino. Je descends les marches et je me retrouve dans la rue. J’entends au loin les cloches de l’église sonner. Je sais que l’heure avance, mais je préfère y aller à pied. Je reste dans les quartiers fréquentables, je ne devrais pas avoir trop de risques. Je prends toujours avec moi un couteau de poche, discret mais toujours utile. Même si les choses s’apaisent en ville maintenant, avec le Conseil du Renouveau et toutes leurs directives, il arrive toujours des histoires étranges encore. Les créatures de la nuit sont là, bon pas encore à l’heure où le soleil commence à se coucher. Quelques oies dans le ciel continuent leur migration, tandis que je migre vers Chisholm Manor. Au loin, un enfant pointe de son index un groupe d’autres enfants bruyants, ressemblant plus à des ornithorynques loin de l’eau, beuglant pour qu’on les délivre de la chaleur. Je n’affiche aucun sourire, j’avance seulement. Les rues défilent au même rythme que mes pensées. Je suis déjà arrivé à bon port, je passe le portail délimitant l’enceinte de la propriété. L’ensemble est entretenu, Jude et Edana entretienne ou font entretenir correctement leur domaine. Jude… Jude… je continue toujours de me méfier de lui, il n’est pas manipulable et peut être imprévisible.

Au loin j’aperçois l’entrée, ainsi que des fenêtres où percent la lumière. J’enregistre inconsciemment les détails à ma portée de vue, j’ai oublié de mettre mes lentilles pour vraiment voir avec précision. Des petits changements, mais que je repère tout de suite, je connais bien les lieux. Je cogne à la porte tout en fixant encore le parc environnant.



Edana J. May
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MessageSujet: Re: Our Daughter so! Our Daughter so! EmptyLun 1 Juin - 11:25




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Our Daughter so! A4c1rUxb_o Tu repousses le dossier qui campe sous tes yeux et les ferme quelques instants, penchant la tête vers l'arrière et poussant un profond soupir. Tes lèvres se pincent tandis que des pensées dérangeantes affluent vers ton cerveau sans que tu ne parviennes à les contrôler. Sèchement, tu te redresses, dégageant un regard orageux vers l'objet de tes tourments et lui demande de sortir de la pièce avec autorité. Depuis quelques jours, tu as beaucoup de difficultés à maintenir ton don à flot, à contrôler toute cette partie de ta personne. Oh, sans aucun doute que ces résistances venaient du fait que tout ton être était bouleversé des dernières révélations qu'Eris t'avaient faites. Tu avais fait ce qu'il fallait alors, mais tu ne t'attendais pas à ce rejet de la part de l'objet de ton amertume. Tu te lèves alors et fais quelques pas pour te poster devant l'immense fenêtre du Chisolm Manor, avant de soupirer à nouveau. Jude arrive dans ton dos, posant une main délicate sur ton épaule et tu te retournes pour te nicher contre lui, durant quelques secondes, avant de te dégager et de lui adresser un sourire, signe qu'il peut s'en aller, que tout irait bien.

Si vos retrouvailles ont été explosives, ton frère est parvenu à comprendre – pour une fois – tes motivations. Et en ce moment-même, tu sais qu'il est, en dehors de ton opposé, le seul à comprendre réellement à quel point revenir dans un monde plus ou moins normal, peut être compliqué. Assez étonnamment, vous avez atteint un niveau de proximité que vous n'aviez jamais eu, et peut-être au final qu'entre la Révélation et le Renouveau, vous avez enfin la chance de pouvoir être ce que vous êtes... une vraie famille.

Ton regard se porte à nouveau sur le dossier face à toi et un mouvement de colère te saisit à nouveau. Faire revenir Evannah au sein de Bristol s'annonce plus compliqué que prévu, et tu as envie de tout détruire sur ton passage. Et cette agitation n'est que renforcée par ton rendez-vous de la soirée, la cible de toutes tes angoisses depuis quelques jours. Evannah avait toujours été exclusivement ton enfant, et si son père décidait de te retirer cela, tu ne pourrais rien y faire. Un test de paternité était déjà disponible, et des écrits prouvaient l'ensemble des choses. Et maintenant que tu y réfléchissais, toutes ces choses que tu retrouvais dans le visage d'Evannah étaient bien plus proches d'Isaïah que de Nathaniel, sans aucun doute. Si elle était physiquement beaucoup plus ressemblante à ta propre personne, les traits d'Isaïah se retrouvaient tout de même dedans et le nier serait impossible.

D'une main ferme, tu fermes le dossier et part le glisser dans la commode qui se trouve dans le salon. La sonnette de l'entrée résonne et aussitôt une pierre tombe dans le fond de ton estomac. Tes yeux se ferment à nouveau tandis que tu entends la gouvernante de la maison se diriger vers la porte d'entrée pour l'ouvrir et des pas se précipiter dans le couloir. Nul besoin de monter à l'étage, le salon ne se trouve qu'à quelques enjambées de l'entrée. Tu as imposé une redécoration de l'endroit à ton frère, pour moderniser les lieux. Finis les vieux meubles du style Louis XV qu'affectionnait tant votre défunt père, bonjour un mobilier moderne, en cuir, avec des touches du passé dans les tableaux que Kyle avait affiché avec brio – ce n'était définitivement pas ton domaine, ça il fallait l'avouer. Seuls vestiges du passé, les lustres imposants en cristal, que tu avais directement apprécié lors de ton emménagement ici.

Ton coeur cogne contre ta poitrine et tu te diriges vers le mini-bar pour servir un whisky grand cru à ton ex-fiancé. Ta gouvernante entre alors dans la pièce et annonce la présence de Monsieur Stones, te forçant à te retourner et à planter tes orbes vertes dans celles de ton ancien amant. Il se dégage toujours de lui cette assurance à la fois rassurante et écrasante, qui t'a tant de fois mise mal à l'aise – autant que ce soir. Pourtant, ton visage ne trahit pas cette sensation d'infériorité qui te submerge alors qu'il rentre dans la pièce. Isaïah a toujours été plus imposant que toi, c'est un fait. Tu es la force froide, discrète, tranquille, là où il est une force beaucoup plus brute et sournoise. Si tu es dangereuse, tu sais qu'il est bien plus que cela, lorsqu'il s'en donne la peine.

Déposant les verres sur un plateau que tu saisis avec difficultés – bien que tes mouvements deviennent de plus en plus fluides – tu t'avances dans la pièce après lui avoir indiqué de prendre place dans l'un des canapés de cuir. Ce salon étant réservé aux invités, il ne comporte que des fauteuils individuels, se faisant tous face, séparés par une table basse blanche au laquage brillant. Tu déposes le plateau sur celle-ci et te penches vers Isaïah pour lui tendre son verre, le contournant, avant de prendre place toi-même, face à lui, ton verre entre les doigts.

Durant quelques secondes, qui te semblent interminables, tu fixes ton ancien compagnon, peu certaine de ce que tu pourrais lui dire. Pour te donner contenance, et surtout courage, tu portes le cristal à tes lèvres, le glissant dans le liquide amer qui te brûle instantanément la gorge. En étant totalement honnête, tu aurais largement préféré qu'il lance les hostilités plutôt que ce silence lourd et étouffant. Rassemblant tes idées, tu finis par te lancer, le regardant droit dans les yeux.

« À partir de maintenant, nous devons avoir une relation transparente et honnête, dans tous les domaines. Je ne peux que m'excuser à nouveau... pour tout. Je t'assure que je ne savais pas. Je n'ai même jamais eu le moindre doute et je n'aurais jamais pu en avoir. Je n'ai jamais envisagé cette situation... Jamais. »

Tu baisses le regard quelques instants avant de reprendre.

« Je suis sincèrement navrée et je n'ai jamais voulu te mettre dans cette position. J'ai... il n'y a pas de mots assez forts pour exprimer cette situation correctement. »

Nouvelle pause, nouvelle gorgée, pour te donner un semblant de courage à nouveau.

« Tu dois sans doute avoir des questions. Des demandes. Des exigences. Tout cela est légitime. Evannah devrait revenir à Bristol d'ici quelques semaines. Elle est actuellement avec mon grand-père, je ne voulais pas qu'elle subisse ce que j'ai subi. Dès que j'ai su que la ville allait implosé, nous nous sommes arrangées avec Faye et Eris pour la mettre à l'abri. Quand mon grand-père a quitté Réversa, il l'a emmenée. »

Trois ans. Trois longues années que tu n'as plus vu ton enfant, la chair de ta chair. Cela te déchire autant que cela te rassure, même si tu n'es pas certaine de faire le bon choix en la faisant revenir. Mais tu ne peux pas la garder plus longtemps loin de son père... ni même de toi. Tes yeux contemplent tes mains tandis que tu reprends sur le sujet, Lucas, bien plus douloureux que tout ce que tu pourrais jamais affirmer. Si quelqu'un pouvait surprendre tes pensées, il saurait combien tu as déjà payé tous tes péchés par la mort de ton fils.

« Elle sait qu'elle avait un jumeau, et qu'il est décédé. Si... tu veux, nous avons fait transférer la dépouille dans le cimetière derrière le manoir. »

Tu relèves le regard vers Isaïah, tandis que ta voix se brise légèrement et que tu prononces les paroles suivantes, passant une main lasse dans tes cheveux.

« Dis quelque chose. Je suis consciente que tu m'en veuilles, mais par pitié, dis quelque chose. »
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MessageSujet: Re: Our Daughter so! Our Daughter so! EmptyLun 1 Juin - 23:40

Après avoir sonné et attendu un laps de temps infime, la gouvernante de la famille m’accueille avec une attitude bien lissée. Azura a laissé sa trace ici, avec les employés de maison et les manières bien apprises. Si je disais cela à Edana, elle me sauterait à la gorge aussitôt. Mon œil habitué et expert est sensible aux étiquettes aristocratiques. La gouvernante fait son travail à la perfection et sa voix douce et aimable m’enrobe juste assez pour être une personne importante mais pas l’employeur. J’acquiesce d’un signe de tête et la suis dans le vestibule. Ce n’est qu’une étape pour rejoindre le salon. Je pose néanmoins mon regard sur l’environnement. Les lieux ont encore changé. Rien d’étonnant, Miss May ne supportait pas la moindre allusion à sa mère et à son père. Il lui fallait de la différence. Elle a réalisé un travail merveilleux avec modernisme et un lien avec le passé. Elle n’a pas renié avec l’aristocratie mais a éjecté toutes les fioritures immondes qui surchargent systématiquement. L’endroit respire la simplicité, retirant à son passage une partie des tensions internes qui se sont accumulées depuis vendredi. Nous continuons notre chemin jusqu’au salon des invités. Toutes les grandes maisons ont les des lieux pour accueillir les inconnus ou les importunistes, et les endroits pour les plus intimes et enfin les appartements pour les résidents. Je tique un instant, me renfrognant légèrement. Il semblerait que je sois un importuniste puisque je ne suis pas inconnu à la famille.

Edana est déjà là, elle sert des verres de sa main gauche. Son bras droit est paralysé depuis son attaque en octobre. Leur histoire commune s’est arrêtée quand elle l’a demandé, mais je ne pouvais m’empêcher d’imaginer ce que j’aurais fait si nous étions mariés. Déjà, je l’aurais soutenu pendant toutes ces épreuves, et ensuite, j’aurais tout fait pour qu’elle n’aille pas au Ribcage, quitte à tout perdre pour la sauver. Mais là, de loin, je ne mêle pas de ses affaires. Je ne supporterais pas qu’elle le fasse et je suis persuadé que la réciproque est valable. Peut-être me le reprochera-t-elle un jour ? Personne ne le sait.

Je reste debout les mains dans les poches, dans une attitude un peu détendue. Ce n’est qu’une mascarade bien sûre et elle devait le savoir avec son don. La demoiselle m’a toujours impressionnée avec ce pouvoir, lui donnant des coups d’avance sur chacun. Je ne lui ai jamais dit et je pense clairement qu’elle en a connaissance. Je me protège de cela avec une attitude toujours soignée. Elle m’invite à m’assoir d’une voix posée et je m’avance donc lentement jusqu’à l’endroit indiqué. Je la regarde faire, je me serais bien levé d’un bond pour saisir le plateau et lui venir en aide. Si je le fais, elle pourrait s’offenser et penser que je n’ai pas confiance en elle. Je me retiens donc à tout mouvement et tout commentaire. J’attends, simplement, les yeux scruteurs. Je ne peux pas dire que je suis à l’aise, loin de là, ce qui peut me faire paraître froid. Je me saisis du verre qu’elle me présente et sent lentement les effluves du breuvage sophistiqué. Elle me connaît bien et m’a servi une belle cuvée, un grand cru digne de son nom. Les senteurs activent chacune de mes papilles et chacun des capteurs olfactifs. Je ferme les yeux et enregistre les éléments. Puis doucement je goûte, je laisse l’amertume descendre implacablement le long de ma bouche jusqu’à mon estomac. Je relève ensuite mon regard sur mon interlocutrice qui ne sille pas. Et elle se met à parler, enfin. Voulait-elle que je le fasse plus tôt ? Je n’en avais vraiment pas envie car je ne sais véritablement pas quoi dire. Alors, il vaut mieux être silencieux que bête.

Je ne t’en veux pas. expliqué-je. J’attendais que tu ais finis. La réponse est à moitié vrai, car je préfère qu’elle commence ne sachant pas sur quel pied dansé. Notre relation a toujours été transparente, me semble-t-il ? A moins que tu n’aie pas eu cette impression ? continué-je. Je reprends une lampé de whisky le temps de choisir mes mots.

Je ne te cache pas que je ne sais toujours pas comment réagir. Je ne sais pas ce que tu attends de moi ? As-tu des idées en tête ou te montres-tu honnête par franchise ? Si c’est le cas, aurais-je le droit d’être un père comme je l’entends…

Ils avaient eu des conversations similaires, lorsqu’ils étaient fiancés. Je lui avais toujours dit que je voulais être un père proche de mes enfants, attentif, aimant. Je refusais catégoriquement la place que le paternel d’Edana avait ou celle du mien. Non, je ne faisais pas partie des dinosaures préhistoriques.
Je souhaiterai avoir toutes les informations sur Evannah et sur son jumeau… mais, à la seule condition que je puisse prendre ma place de père. Même si elle a déjà au moins sept ans, selon mes calculs, je ferais tout pour la protéger et la rendre heureuse. M’exclamé-je presque aussi surpris que la jeune femme. Mes tripes ont parlé à ma place, mon inconscient s’en ai donné aussi la peine. En fait, si, je le savais que j’allais réagir ainsi. Je devais juste faire rentrer la donnée dans mes équations pour assurer le plus de sécurité à ce petit bout (plus si petit avec quelques années).

Je ne détourne pas une seconde mon regard d’Edana, la contemplant simplement, la scrutant parfois. Elle est gênée, presque honteuse de ce que je décris de son attitude. Je reste égal à moi-même, ne jamais perdre mon flegme est ma marque de fabrique. Je la vois passer les doigts dans ses cheveux, et fuir légèrement mon regard. Nous ne nous sommes jamais stoppés dans notre franchise par le passé, cela n’allait pas commencer aujourd’hui. Je suis finalement encore plus choqué, je suis père de deux enfants dont un décédé… et elle a vécu tout cela seule ou mal accompagnée. Je ne peux pas dire que j’ai dans mon cœur son ex, l’ange Nathaniel. J’inspire une grande bouffée d’air avant de reprendre.

Nous devrons aussi parler de la position de chacun, Jude, Kyle, moi. Comment envisages-tu le futur maintenant que tu m’ais tout dit ?

Forcément mon égo d’homme est titillé, et je ne vois pas pourquoi je devrais me faire tout petit pour laisser la place à d’autres.



Edana J. May
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MessageSujet: Re: Our Daughter so! Our Daughter so! EmptyDim 7 Juin - 18:44




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ft Isaïah
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Our Daughter so! A4c1rUxb_o Tu ne peux nier que la nervosité t'a gagnée depuis un moment déjà. Tu détestes cette sensation de perte de pouvoir de ne pas maîtriser la situation. Tu sais que désormais, tu ne bats plus les cartes seules, parce que chaque acte que tu as auparavant posé aura des conséquences que tu ne peux pleinement mesurer. Isaïah est un être que tu as toujours respecté et craint – à juste titre – et en l'instant présent, il est également le seul, en dehors de Kyle, à avoir un moyen de pression sur toi. Ta famille, elle t'a toujours définie, bien que tu aies toujours clamé l'inverse. Ta guerre personnelle avec ta mère, l'affrontement avec ton père à son retour, la façon dont Loann te traite... Tout cela, tu ne peux le nier. Même la haine que tu vouais au départ à ton frère trouvait sa racine dans cette famille que tu as pourtant cherché à renier. Tes lèvres trempent dans le liquide ambré, et tu te demandes pourquoi tu t'es infligée de devoir goûter à ce Whisky, toi qui déteste cela. Rien ne vaut le breuvage de tes autres patries, le thé suffisant pour refléter ton flegme britannique. Tu grimaces légèrement devant l'âpreté de l'alcool, et attends que ton ex fiancé te réponde. Ce qu'il ne tarde pas à faire, te surprenant par la même occasion.

Tu as toujours su qu'Isaïah réfléchissait le moindre de ses sentiments. Tu le laisses pourtant poursuivre, glissant ton verre sur la table basse et croisant les jambes, déposant ta main invalide sur ton genou, l'autre se glissant son ton menton, poing fermé. Les instants qui vont suivre seront décisifs, tu le sais. Tout se joue en cet instant, pour ton avenir, mais surtout celui de ton enfant. La chair de ta chair, née dans une souffrance sans pareille, dans un monde où tu aurais tout donné pour que son père soit à tes côtés. Ironie mordante, quand on savait que Stones t'aurait décroché la lune en sachant que tu lui donnais un héritier. Fille ou garçon, tu savais pertinemment qu'il s'en serait moqué à l'époque, et que ton enfant – tes enfants – comme toi, auriez été traités comme des rois. Peut-être même que la panique de l'époque se serait envolée, autant que les problèmes que tu avais bien pu rencontrer alors. Peut-être que ton oncle dérangé ne t'aurait pas enterrée vivante, que tu aurais pu serrer ton fils dans tes bras et le voir grandir. À cette pensée, tu sens ta gorge se serrer et tu baisses les yeux, pour éviter qu'il ne puisse sentir ton trouble. Parce qu'en cet instant précis, bien que tu saches que tu n'aurais jamais été pleinement heureuse, tu sais cependant que les choses auraient été différentes. Qu'elles auraient été meilleures. Et que les dommages collatéraux de tes erreurs n'auraient peut-être même jamais existé.

« Autant qu'elle pouvait l'être. Nous savons tous les deux que certaines choses sont mieux secrètes. »

Tu ne parles bien entendu pas de la lignée de ta fille. Votre fille. Tu ne te fais toujours pas à l'information. Mais tu penses à l'implication d'Eris dans ces découvertes et ses mensonges ces trois dernières années. Déjà qu'ils ne sont pas forcément hyper heureux ensemble ces deux-là, mais si Isaïah venait à apprendre que sa propre cousine l'avait trahi... sans nul doute qu'un bain de sang finirait par tacher les rues de Bristol. Et les choses allant un peu mieux, une nouvelle guerre aristocratique n'était pas la bienvenue.

Ton regard se trouble un instant et tu le portes sur le feu de cheminée qui ronronne dans l'âtre. Tu as toujours froid depuis l'annonce d'Eris, depuis que tu es revenue du Ribcage, depuis qu'on t'a transpercé l'épaule et que tu t'es sentie totalement démunie. Et puis... les flammes ont un effet apaisant sur ton esprit totalement dérangé. Tout ton être est contradiction. A la fois en quête de vengeance mais en recherche de la paix que tu veux désormais. Tu pousses un léger soupir avant de diriger tes saphirs dans les yeux d'Isaïah.

« Il faudra peut-être un peu de temps pour ça. Attends avant de t'énerver et laisse-moi continuer. Evannah... n'a jamais eu conscience de qui pouvait être son père, de base. Tu imagines bien que je ne l'aurais pas laissée, à Réversa, être en contact avec un quelconque ange. Ces pourritures ont failli foutre nos vies en l'air... Enfin... pour certains ils ont réussi. Elle n'a véritablement aucune idée de qui pourrait être son père. Kyle... bien qu'on ne lui ai jamais menti sur son rôle, en tant que parrain, l'a élevée comme si elle était sienne. Elle sait qu'il n'est pas son géniteur, mais elle le considère comme la seule figure paternelle qu'elle n'ait jamais eue. »

Tu marques une pause, soupires, et fermes les yeux quelques secondes avant de reprendre.

« Cela ne change en rien le fait que tu sois son père. Que tu sois le seul et unique à avoir ce rôle. Mais tu dois comprendre qu'il faut que l'on trouve comment fonctionner autrement. Cela fait trois ans qu'elle est loin d'ici, loin de nous. Lui lâcher cette bombe, comme ça... je ne suis pas sure que ce soit la meilleure chose à faire. »

Tu te lèves alors, fais quelques pas devant la fenêtre avant de rebrousser chemin pour t'asseoir sur la table basse, face à Isaïah, dans une attitude beaucoup plus proche que celle que tu as imposé auparavant.

« Mais nous déciderons ensemble. Parce que tu es son père. Pas Kyle, pas Jude. Toi. Et que jamais, maintenant que je sais, je ne pourrais t'enlever ça. »

Tu baisses à nouveau la tête, ta voix se cassant légèrement.

« Pas après nos expériences respectives. Je n'ai jamais voulu reproduire leurs erreurs. La seule que j'ai commise a été d'être jeune, stupide, et trop confiante. »

Tu ne t'étaleras pas plus sur ce sujet, mais tu fais référence bien sûr à ta mère et à Eris. Le goût amer de la trahison te transperce à nouveau le coeur et ton poing valide se crispe sur ton genoux. Tu pourrais réduire le monde en cendres à cet instant et tu en as parfaitement conscience. Mais il te faut changer les choses, changer de comportement. Parce que tu veux récupérer ta fille, parce que tu dois lui offrir la vie la plus normale possible. Et parce que ce mode de fonctionnement ne t'a menée à rien, jusqu'ici.

Tu te reprends et relèves les yeux vers ton invité, avant de reprendre.

« Huit ans. Elle est née le sept décembre, dans des conditions assez particulières. J'ai crû les avoir perdu tous les deux, ce jour-là. Pas un pleur, rien. J'ai perdu connaissance sans entendre le moindre son. Quand je me suis réveillée, j'étais dans une chambre, Evannah à côté de moi, seule. Ma mère a fait enterrer Lucas deux jours après, sans que je ne sois là, dans le cimetière du Manoir. Kyle s'est installé avec nous, pour m'aider. Rien ne se passait entre nous à ce moment-là, si tu veux savoir. Je lui ai choisi deux parrains, et une marraine. Kyle et Elias, qui a quitté la ville. Et Anthea Blackrain, qui est désormais Conseillère... et accessoirement, l'ex de Jude. Evannah est une Altération, comme je le suis. Un Catalyseur, quelque chose qui y ressemble en tout cas. En sa présence, tout s'accumule, tout devient plus puissant. C'est effrayant, et instable. »

Ta voix se brise légèrement, tu as besoin d'une pause et tu le sais. Mais Isaïah a le droit de savoir ce que tu peux lui dire, pour qu'il prenne conscience de qui est sa fille.

« Elle a grandi sans se rendre compte de ce qui l'entourait. J'ai tout fait pour la protéger de Réversa, des autres... et même de moi. Mes erreurs, ma bêtise... appelle-ça comme tu veux. Mais est venu un moment où cela n'était plus possible. Quand ces abrutis ont laissé passer cette drogue, qu'on a couvert l'affaire comme on a pu le faire... J'ai su. J'ai su que les choses allaient partir dans tous les sens et que notre pouvoir... et bien que ce n'était plus qu'une question de temps. Je ne pensais pas qu'ils allaient tout raser. Mais ils allaient nous envoyer les militaires, reprendre le contrôle. Ce n'était qu'une question de temps. Et tout s'est enchainé si vite. Elle est partie une semaine avant la Révélation, avec mon grand-père maternel en France. J'aurais dû me douter de quelque chose quand il m'a dit qu'elle était si éprise des vignobles. »

Tu laisses échapper un petit rire en souvenir de vos visites dans le domaine familial et de l'attrait que vous ressentiez tous les deux pour cela. Les blancs se remplissaient petit à petit même si tu ne l'avais pas encore réalisé. Tes doigts triturent le bout de ton chemisier, jouant avec l'ourlet de la blouse.

« Ils ne restent jamais au même endroit, maintenant que nous sommes exposés au monde entier. Je ne voulais pas qu'on puisse la retrouver et pour une fois, lui et moi étions d'accord. Nous nous contactons par des moyens cryptés, même encore maintenant. Je ne laisserai personne mettre la main sur elle tant que je ne serai pas sure qu'elle puisse être entièrement en sécurité. »

Ton regard s'enfonce alors dans le sien, presque féroce. Ta fille est tout à tes yeux, et Isaïah doit le comprendre. Tu n'as jamais reculé devant le moindre sacrifice pour la garder en pleine santé, pour la préserver. Evannah représente ton monde, peut-être le seul accomplissement dont tu es parfaitement fière. Une enfant d'une douceur et d'une intelligence vive, peut-être un peu trop capricieuse – et tu sais désormais d'où elle le tient – mais avec un coeur aussi gros que la terre.

« Je ne peux pas être certaine de quoi demain sera fait. Tout ce que je veux, c'est qu'elle me revienne. Qu'elle... nous... revienne. Je ne veux plus la laisser à des étrangers, qu'elle soit entre d'autres mains. »

Mue d'une inspiration subite, tu attrapes l'une de ses mains entre les tiennes, avant de souffler.

« Je suis vraiment désolée, Isa... Je n'ai jamais imaginé tout cela. J'ai fait des erreurs, tellement d'erreurs. D'appréciation, de jugement. À vouloir les fuir, la fuir, te fuir, j'ai ruiné ta vie, nos vies. Et on en est à discuter, encore une fois, de comment réparer toutes mes conneries. »

Nouvelle pause, brève cette fois-ci.

« Tu es son père. Toi et personne d'autre. Je veux que ce soit bien clair. Je te demande du temps, mais je ne nie en rien cela. Tout ce qui m'importe, c'est son bonheur et son bien-être. Jude... Jude est son oncle, et s'il l'apprécie et l'aime, il n'est rien d'autre que cela. Kyle... Kyle aura une relation avec elle qui sera toujours différente et moins traditionnelle qu'elle n'aurait dû l'être. Mais il ne prendra pas ta place, c'est certain. Il ne l'a jamais voulue, il n'a pas vraiment eu le choix. »

Tu serres ses doigts entre les siens avant de souffler.

« Tu me demandes mes conditions, ma façon de voir les choses... Mais jusqu'ici, tu ne m'as pas laissé entendre ce que toi, tu désirais, à part une présence dans sa vie, et le rôle qui te revient. Je te connais assez pour savoir que ce ne sera pas tout. Est-ce que je me trompe ? »
Isaïah M. Stones
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MessageSujet: Re: Our Daughter so! Our Daughter so! EmptyDim 14 Juin - 22:54

Our Daughter so!

Ft Eda
Edana me connait bien. Dès que j’entends qu’il faudra du temps pour avoir la place de père, qui me revient, je claque de la langue et mon sang bouillonne aussitôt. Je n’ai jamais aimé m’entendre dire d’attendre, de patienter, de comprendre, de tolérer. J’ai construit mon image et ma réputation par le fait que JE donne les ordres et la marche à suivre et non l’inverse. Alors m’entendre dire d’attendre me renvoie à la position de suiveur et cela m’agace royalement. C’est bien de royauté et de pouvoir que je parle. Ce comportement qui me vaut ma place dans l’aristocratie, qui m’a permis de recouvrir l’éclat sur ma famille, est paradoxalement, le trait de caractère qui transformait mon ex-future-femme en volcan tel l’Etna. Je l’écoute donc m’expliquer la délicate situation, les difficultés que va poser mon arrivée dans l’existence d’Evannah. Mes yeux se froncent, mes lèvres se pincent. Cela est évocateur d’une réplique acerbe et bien sentie en général. Mais pas cette fois, je retiens ma salve de protestations et je continue à prêter l’oreille.

Miss May m’explique les conditions de vie de notre fille, les voyages, les changements depuis qu’elle est partie avec son grand-père. Je saisis bien qu’elle a tout fait pour la mettre en sécurité, qu’elle n’a laissé aucun détail au hasard. Son regard se plante dans mes yeux, foudroyant, ténébreux. Le danger rode comme un vague souvenir de la dernière éruption volcanique de grande ampleur de cette charmante et douce aristocrate. Je la vois se lever, se rassoir, me prendre la main. Je ne bouge pas, mon expression est neutre, je la laisse finir sans l’interrompre.

Ho arrête de t’excuser Edana, ma réplique fouetta l’air aussi vivement que les pleurnicheries de cette dernière. Tu as fait ce que tu devais faire avec les moyens et les connaissances que tu avais. Nous ne pouvons pas revenir en arrière, ça ne sert à rien de s’apitoyer. Si tu veux un fouet pour te flageoler encore longtemps, je vais t’en acheter un maintenant. Quand tu auras fini, nous pourrons parler de la suite.

J’espère faire un électrochoc à la jeune femme et la faire reprendre son caractère combatif. Je n’hésite jamais à la bousculer s’il le faut. Et là, j’ai besoin de ses capacités entières pour envisager les possibilités. J’aurais pu être doux, la prendre dans mes bras, lui susurrer que tout ira bien maintenant. Non, ce n’est pas le moment encore. Pour l’instant, mon cerveau tourne à mille à l’heure, tentant de suivre chaque ramification envisageable pour le devenir de la famille. Je me redresse et m’avance devant la fenêtre. Le paysage au dehors est paisible, bien entretenu. La pelouse est verte et soyeuse. L’envie de s’y rouler, de lire quelques romans allonger dessus me prendraient si mon cœur était disponible. Il y a peu de bruits dans la maison, à part la gouvernante, nous semblons seuls. Le soleil balance ses rayons au travers de la fenêtre me réchauffant la peau, cm² par cm². Je sens lentement en fermant les yeux : des odeurs de vieux bois tenant les carreaux de verre, de la peinture fraîche, de l’herbe coupée, le parfum d’Edana qui flotte dans l’air. Sans me retourner, je brise le silence.

J’ai plusieurs solutions, mais certaines ne vont pas te plaire.

Je laisse la possibilité à mon interlocutrice de répondre si elle le souhaite.

Ma proposition de t’épouser est toujours valable. Laisse-moi finir avant de répondre. Cela arrangerait beaucoup de choses : je pourrais l’adopter et prendre une place officielle vers elle sans revendication possible de n’importe qui ici. Ensuite, elle bénéficierait immédiatement de ma protection. Toi aussi par la même occasion. Les termes que nous avions évoqués pourront être toujours valable : tu continues ta relation avec Kyle, moi je badine comme je veux, plus discrètement bien entendu.

Je me tourne vers elle pour planter mon regard dans le sien. Mes propositions sont toujours sincères et directes. Cela va perturber encore plus l’échiquier branle ballant. Je reste droit comme un piquet, les mains dans les poches, le soleil dans le dos me réchauffant délicatement. La lumière fait presque un halo autour de moi, laissant apparaître les poussières normales dans l’environnement. La cheminée ne semble pas réchauffer Edana, alors que les flammes y crépitent largement.

Nous pouvons tous emménager ici, pour lui donner l’endroit le plus propice. Ta maison est suffisamment grande pour nous accueillir tous les… cinq, Evannah, toi, Kyle, Jude et moi. Chacun a son jardin privé, et les parties communes. Ainsi, elle ne sera plus gardée par des inconnus. A nous cinq, nous devons sûrement trouver une organisation au mieux pour elle.

Je m’avance lentement jusqu’à elle. Je me rassois sur mon siège, en face de sa mine interloquée. Je lui reprends les mains, entrecroise mes doigts avec les siens. Mes yeux cherchent les siens.

Mon logement n’est pas assez grand pour nous cinq, mais je peux faire réaménager le dernier étage de mon hôtel nous permettant d’être tous ensemble, si préfère ne pas rester dans cette maison. Si ce n’est pas ton choix, j’impose une modernisation du système de sécurité ici. Tu veux savoir ce que je veux : que nous soyons ensemble, comme deux parents, pour notre fille. Que nous partagions les difficultés, ensemble. Je veux la protéger et lui permettre d’avoir un avenir. Je ne suis pas le plus avenant des hommes, ni le moins effrayant. Je suis une raclure s’il le faut, je n’ai aucun respect pour les moins que rien. Mais tu sais, que la famille, c’est la famille. Je me fous de ton passé et de tes conneries.

Je me lève, et m’assois à côté d’elle pour la serrer dans mes bras, lui apporter ma chaleur humaine.


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MessageSujet: Re: Our Daughter so! Our Daughter so! EmptyLun 15 Juin - 21:33




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Our Daughter so! A4c1rUxb_o Et en un instant, tu comprends pourquoi tu as toujours voulu l'étrangler, passé un moment en sa compagnie. Sa suffisance et son manque d'empathie, avaient toujours eu raison de ton impatience. Vos caractères beaucoup trop explosifs avaient du mal à combiner ensemble. Pas tellement étonnant que ta fille soit une telle boule de nerfs, à bien y réfléchir. Peut-être était-ce pour cela que vous aviez cependant une telle alchimie, une telle capacité à vous compléter et à vous comprendre d'une manière assez étrange. Tu sais ce qu'il fait, et tu ne peux t'empêcher de plisser les yeux sous le coup de la colère. Insidieuse et perfide, elle monte en toi et te pousse à te reculer et à te détourner de lui avant d'avoir un geste ou une parole que tu regretterais probablement dans les prochaines secondes. Tu le sens plus que tu ne le vois se lever, aveuglée par cette rage qui t'anime devant le mépris qu'il affiche.

Ta mâchoire se serre aussitôt et tu t'exhortes au plus grand calme. Tu sais ce qui va suivre et effectivement tu te doutes que ça ne te plaira pas. Une part de toi a toujours su que ça arriverait, depuis qu'Eris t'a annoncé les choses. Tu sens, depuis plusieurs semaines maintenant, le couteau sous ta gorge et tu n'aimes pas ça. Tout ce que tu as combattu, s'envolait en fumée, et ce par ta propre faute. Tu écoutes, le visage fermé, et tu ne parviens pas à masquer la colère qui t'anime. Tu détestes cette situation qui te force à accepter tout ce qu'un homme veut encore t'imposer. Mais tu sais ce que cette abrutie de Livingstone a fait, et tu sais que pour elle, rien d'autre ne compte que sa famille. Si tu te retrouvais à te battre, tu serais celle au sol, sans possibilité de se relever. Parce qu'assassiner le père de ta fille n'était tout de même pas dans tes plans.

Tu t'en savais parfaitement incapable. Même si l'envie de lui sauter à la gorge pour l'étranger te paraissait plus que tentante en l'instant même.

Tu saisis ton verre et l'avale cul sec, le laissant terminer sa tirade. Tu as l'impression que la boule au fond de ton estomac s'est transformée en brique et tu la sens s'alourdir de plus en plus. À nouveau, tu es prise au piège. Tu as l'impression de suffoquer autant de panique que de colère. Tes traits d'habitude imperturbés sont désormais aussi clairs que si tu étais une notice pour une « Edana en colère ». Il saisit pourtant ta main et tu baisses le regard vers vos doigts entrelacés. Sur le papier, vous êtes parfaits. En réalité, tu sais quelle calamité vous pouvez être également. Vous êtes forts, lorsque vous vous entendez. Mais lorsque ce n'est pas le cas, même Katrina semble être une tornade de pacotille. Tu le sens chercher ton regard, mais tu sais que si tu poses les yeux sur lui, tes pulsions prendraient le dessus. Tout en toi te crie de le faire souffrir, de lui faire comprendre que non, tu n'auras jamais besoin de lui, pas plus que tu n'as eu besoin d'autres auparavant. Tu fermes les yeux, réprime les pensées sauvages qui t'assaillent, tandis que ta bouche se pince, cloisonnant fermement tes lèvres pour t'empêcher d'exploser. Il se pose comme un sauveur, comme si tu avais besoin de lui... Comme s'il n'avait pas pu empêcher que toi et ta fille ne souffriez avant. Comme si, tu ne suffisais pas.

Tu n'entends qu'à moitié ce qu'il te dit, perdue dans ta rancoeur. Mais lorsqu'il se relève pour te serrer contre lui, la goutte déborde et l'explosion a alors lieu.

Tu le repousses avec une violence extrême pour une personne qui n'a plus qu'un bras pour cela, et te relèves à ton tour pour lui faire face. Toute contenance perdue, c'est d'une voix caverneuse et polaire que tu t'adresses à lui, parfait contraste avec le visage que tu arbores.

« Pour quelqu'un qui n'avait pas pensé à la chose, tu as quand même une idée bien trouvée... et bien précise en tête. Dans l'histoire, le seul qui en retire réellement quelque chose du coup... c'est toi, si je comprends bien. »

Tu lèves la main pour l'empêcher de parler, la voix progressivement plus haute.

« Tu veux m'imposer à nouveau un mariage... Comme si c'était la chose la plus logique du monde. Comme si m'envoyer en l'air dans une pièce avec quelqu'un d'autre était quelque chose de logique et de sain pour un enfant. Tu comptes annoncer comment à ta fille la situation hein ? »

Tu te retournes, commence à faire les cents pas.

« Salut chérie, je suis ton père. Ne t'en fais pas, maman est amoureuse d'un autre, moi je ne suis pas amoureux de maman, mais pour les apparences, on va se marier, et tous vivre ensemble. Papa verra des femmes, maman verra qui elle veut, Kyle aussi, tonton Jude aussi, et nous vivrons tous comme dans un conte de fées. »

Tu te tournes franchement vers lui avant de lui demander d'une voix parfaitement calme.

« Le pire dans tout ça... C'est que tu dis ça comme si j'avais un choix. Mais nous savons tous les deux que ce n'est pas le cas. »

Tu recules à nouveau de quelques pas pour mettre un maximum de distance entre vous deux. En cet instant, tu ne peux même pas imaginer un seul contact physique entre vous deux. Tu comprends aussi instantanément que partager ta fille te semble tout à coup impossible. Oh Kyle l'a élevée autant que toi, l'a aimée autant que si c'était son propre sang, mais tu étais celle qui prenait les décisions la concernant. Parce que dans la salle d'accouchement, il n'y avait que toi. Et tu as toujours été claire à ce sujet. Qu'une tierce personne intervienne parvenait à te mettre dans tous tes états.

Tu prends quelques secondes pour te reprendre, le défiant d'intervenir. S'il ouvrait la bouche, tu serais capable de lui sauter à la gorge aussi vite. À nouveau tu fermes les yeux et compte jusqu'à dix, sentant déjà l'amertume flâner dans le fond de ton être. Rouvrant tes pupilles et les plantant dans celle de ton ancien amant tu souffles.

« J'accepte. Mais tout ça ne peut pas se passer comme tu l'entends. Il nous faut des règles et de la transparence. Parce que rien de tout ça n'est normal. Rien... »

Tu passes une main lasse sur ton visage et la glisse ensuite dans tes cheveux, claquant la langue de désapprobation à la même occasion.

« Je ne laisserais pas Kyle. Je refuse. Que ce soit bien clair, entre toi et moi, il ne s'agit que d'un contrat. Tu as déjà ton héritière donc ça ne posera aucun problème. Tout ça, ce n'est qu'un mariage de convenance Isaïah, et ça ne sera jamais rien d'autre, j'espère que tu en as parfaitement conscience. »

De tous les sacrifices que ça allait demander, de tous les dommages collatéraux que ça allait engendrer. Parce que tu savais que Kyle n'allait vraiment pas apprécier. Ta bouche se pince à nouveau et tu pousses un soupir avant de commencer à faire les cents pas.

« Mon oncle est spécialisé dans le domaine, je pense qu'il est mieux équipé que toi pour convenir de la sécurité du Manoir, cesse de me faire passer pour une imbécile incapable de prendre soin d'elle ou de sa famille. Nous resterons ici. Parce qu'ici nous sommes intouchables. J'étais dans une salle semblable à l'un de tes hôtels quand j'ai été agressée, il est hors de question que nous vivions reclus comme des rats. Nous avons un standing à tenir, un penthouse n'en donne aucun. »

En cet instant précis, tu peux entendre un soupçon de mépris courir dans ta voix et une ressemblance certaine avec ta génitrice. Dans une autre circonstance, tu en aurais sourit mais là... C'est une avalanche de pleurs qui menace. Tu secoues la tête avant de reprendre.

« J'ai éduqué notre fille pendant neuf ans. J'ai laissé des instructions précises, pensé à toutes les éventualités, pris chaque décision avec intelligence et sérieux. La situation est ce qu'elle est, mais je n'ai pas besoin qu'on remette en question cela. Alors apprends à te servir de tes paroles avec sagesse avant de me dire tout et n'importe quoi. Je n'ai eu à dépendre de personne avant et prends bien conscience que ce que j'accepte, c'est pour Evannah et pas pour une autre raison. Même derrière les barreaux d'une prison, je maîtrisais la situation. Alors ne prends pas ce ton paternaliste avec moi, parce que tu t'avances à de nombreux ennuis sinon. »

Tu t'avances vers le tiroir afin d'en tirer un papier à lettre et deux stylos, et t'avances vers le bureau qui trône dans le coin avant de t'y installer, faisant signe à Isaïah de te rejoindre. Ton écriture de la main gauche n'est pas la plus seyante mais elle suffira à l'occasion. Tu relèves les yeux vers ton surement futur époux et souffle.

« Je veux que tout soit noté et acté. Nous appellerons Jude par la suite pour tout avaliser par témoin. J'accepte de t'épouser, mais je veux que mes conditions soient respectées. J'imposerai ce qu'il faut pour la survie d'Evannah. Tu auras le droit d'apporter tes consignes, si tu le désires, mais je reste, in fine, celle qui décidera de son avenir. Tu auras ton veto à chaque fois que cela l'exigera, mais ne crois pas que tu la transformeras en ce que tes parents et les miens ont voulu nous transformer. Je ne permettrais pas que quiconque efface tout ce que j'ai pris soin de construire pour elle. Tu sais de quoi je suis capable. »

La menace voilée ne l'est pas tant que ça et tu en as parfaitement conscience. Physiquement, tu sais aussi qu'il pourrait t'écraser mais il ne le ferait pas, parce que comme toi, c'est dans son esprit que tout se joue.

« Comme je te l'ai dit, notre mariage ne sera qu'un contrat. Alors j'imagine que si tu avais déjà pensé à tout ça, tu as pensé au reste... J'attends de savoir ce que tu as exactement en tête. »

Isaïah M. Stones
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MessageSujet: Re: Our Daughter so! Our Daughter so! EmptyMer 1 Juil - 18:33

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Ft Eda

La tornade Edana arrive, son visage se ferme, ses lèvres se pincent… Je sais bien que ce que je lui dis ne lui plaît pas. Je ne sais jamais ce qui fait déborder le vase : mes propositions, ma façon de parler, mon attitude…Mais à chaque fois, c’est la même chose. L’un comme l’autre, il suffit d’une étincelle pour que la conversation parte en vrille aussitôt. Elle est bien la seule personne à te faire perdre ton calme (certes, je n’ai qu’une façade sur le sujet, et mon fort intérieur bout). Elle me repousse avec violence et je sens monter la moutarde au nez. Je me sens rejeté physiquement mais surtout émotionnellement. Je viens d’entrouvrir la porte et à chaque fois, elle me la claque au nez en me le brisant. Par le passer, j’aurais hurlé tout comme elle. Les objets même auraient volé. Là, je la laisse parler, sentant la boule monter dans ma gorge et mon estomac. Mon visage se referme immédiatement et je ferme une seconde les yeux pour ne pas perdre mon calme. Non, je ne ferais pas un tsunami après sa tempête. Je la laisse faire les cent pas, je la regarde froidement. Non, il ne fallait pas que la conversation dégénère.

Comment peut-elle penser que je peux tirer le quelconque intérêt à la situation ? Comment peut-elle croire que je vais avoir des bénéfices ? Elle ne te connaît véritablement pas suffisamment pour comprendre à quel point cela va bouleverser tout l’équilibre et que tu vas perdre plus de plumes que gagner d’avantages. Comment peut-elle penser que je me pose en sauveur alors que je suis le dindon de la farce jusque-là ?

Et comme à chaque fois, elle a les mots qui tuent, pile ceux qu’il ne faut pas dire, pile ce qui faut pour déclencher le dragon en moi. Je ne baisse pas les yeux, pas la tête, je n’ai pas bougé d’un centimètre carré. Je la laisse se déchaîner, balancer son venin, comme elle vient de cracher sur ce que j’ai créé à la force de ma sueur et ma volonté. Je la laisse se saisir de son fichu stylo, de ses feuilles. Je la laisse faire ses menaces à peine voilées, avec un visage fermé, les lèvres pincées, le teint pâle. Aucune trace d’humanité ne transparaît. Je ne suis pas une abomination ou une aberration mais j’ai vécu à leur côté et je me suis développé. Ce n’est pas pour me faire rabattre le caquet par une aristocrate à la famille démentielle.  J’inspire un instant, sans me lever, sans sourciller face à ces yeux de tueuse. Ma voix est glaciale, pas un mot n’est prononcé plus haut qu’un autre.

Après toutes ces tirades, tu vas peut-être me dire vraiment ce que tu veux à la fin ? Je ne signerais rien sans savoir dans quoi tu veux m’embarquer. Tu sembles étonnée et déçue de ce que je propose, pourtant tu aurais dû le savoir que j’allais agir comme cela non ? Tu viens jouer la fille honteuse et désolée, victime de tout le monde qui complote contre toi.

A ces mots, je sens qu’elle va se braquer et insinuer que je la traite de menteuse.

Attention Edana, je ne remets pas en question ce qui t’es arrivée, et toutes les vacheries que tu as subies.

Je ne change pourtant pas de perspective. Elle s’est sentie agressée par mes propos et mon positionnement, elle m’envoie balader en une fraction de seconde. Qu’elle reçoive ma salve en retour.

Tu prends tout de même bien soin de tenter de m’apitoyer avec tes excuses à profusion, à te mettre en position de ne rien avoir en tête. Pourtant, tu as aussi bien clairement réfléchi à la situation : en gros je suis censé être un père mais sans avoir un mot à dire, enfin un demi-mot est toléré. Je ne suis pas une marionnette pour faire joli auprès d’Evannah ni auprès de toi. Tu m’en parles, et aussitôt tu me dis qu’il ne faut pas la perturber… tu me crois sans cœur, tu crois réellement que j’aurais débarqué comme cela en annonçant « mon petit cœur, en fait, je suis ton père, et pis les autres hommes qui t’ont élevé au côté de maman n’ont plus de place maintenant. Pourquoi je n’étais pas là avant ? Et bien disons qu’avec maman, on a suivi ce que nos parents ont obligés, mais on a fait ce qu’on voulait. Donc bon, on a joué avec maman, on a profité de parties de jambes en l’air, et pis un jour, elle a vu un bel ange et elle s’est barrée… et là elle ne pensait pas que je puisse être ton papa. Mais d’un coût tu as machin qui a gardé tout ce secret, qui a attendu toutes ces années pour tout dévoiler et pis, comme je suis un gros couillon qui protège sa famille, et bien je viens m’occuper de toi. Mais attention, je suis qu’un gros benêt, je ne peux pas prendre de décision sans avoir l’aval de maman. Ba oui, tu comprends, hein, madame veut tout contrôler, c’est ce qu’elle a toujours fait pour ton éducation. »

Arf, là, les mots sont partis plus loin que ce que je voulais. Maintenant que c’est dit, on va faire avec. On ne va pas revenir en arrière, cela ne sert à rien et Edana ne va sûrement pas en rester là. J’enchaîne pour que la conversation ne reste pas sur cette réplique puérile.

Non, je n’ai pas dit que mes propositions étaient les plus adaptées pour une éducation, et comme je te l’ai dit, non je n’ai pas plus réfléchi que cela…tu m’annonces tout ça vendredi, avec une partie des informations et tu penses que j’ai tout un plan sur la comète de tracé ?

Je bois mon verre d’une traite, sans y prendre plaisir. C’était pour le finir rapidement. Ainsi je peux partir à tout moment. Je me lève, fourre mes mains dans mes poches tout en dévisageant encore Edana.

Tu as le choix, tu as toujours le choix même. Après, des choix sont plus simples que d’autres, des fois aucun ne semble bons. Mais tu as le choix.

Edana J. May
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MessageSujet: Re: Our Daughter so! Our Daughter so! EmptyJeu 23 Juil - 11:13




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Our Daughter so! A4c1rUxb_o Un court instant, tu menaces de complètement basculer. Ton équilibre mental est précaire pour le moment et tu le sais parfaitement. Te mettre dans de telles situations de stress pourrait te faire totalement perdre pied. Rien que l'idée que ta fille ne revienne dans cette ambiance te bouleverse, mais que tu perdes le contrôle de la situation te pousse dans tes derniers retranchements. Tu te sens mise au pied du mur, et penser clairement t'es réellement difficile. Dans ce nouveau monde, tu n'as pas encore trouvé ta place. Dans ce nouveau monde, tout ce que tu avais acquis était menacé, y compris ta place auprès de ton propre enfant. Et personne ne parvenait à comprendre que tu ne pouvais pas supporter cette idée, qu'il t'était impossible de le concevoir. Tu avais eu Evannah pour toi seule, dès l'instant de sa conception. Son propre jumeau s'était éteint en toi avant même d'avoir vu la lumière du jour. Il n'y avait toujours eu qu'elle et toi, avec un lien si étrange et indéfectible qu'il t'était parfaitement inenvisageable de faire les choses autrement. Pourtant, Eris avait tout remis en cause, lorsqu'elle était arrivée la bouche en coeur pour te faire part de ses informations et de sa trahison. Et alors qu'Isaïah et toi vous échangiez toute votre rancoeur, tu ne pus que te demander pourquoi tu protégeais cette femme qui t'avait pourtant planté un couteau dans le dos. Cette femme qui partageait le sang du père de ton enfant, et donc le sien par la même occasion. Tu savais qu'en ne disant rien à son sujet, tu courais à des mésententes avec Isaïah, mais surtout que tu laissais une forme de contrôle à Eris. Et surtout, au vu du sérieux de la trahison et ce qu'elle concernait, il était impensable de continuer à la protéger et à ressentir un sentiment de loyauté dérangeant la concernant. Et pourtant...

« Il n'y a rien d'écrit sur ce papier Isaïah. Si au lieu de toujours tout ramener à toi, tu pouvais observer les choses, tu t'en serais rendu compte. C'est justement pour ça qu'il faut que tout soit écrit. »

Tu ne peux t'empêcher de le provoquer, à nouveau. Tu as accepté et tu es consciente que tu refermes autour de toi le piège d'une prison dorée. Certes, cela t'assures un statut, une protection dans cette ville. Une Altération mariée à un Humain, c'est une position dangereuse pour l'un, une protection pour l'autre. Mais vu tes inclinaisons dernières et ton rapprochement avec les Potentiels – que tu te garderas bien de lui révéler – ce mariage le servira tout autant. Dans un monde où l'égalité avec les créatures surnaturelles prenait place, Isaïah Stones avait besoin de toutes les alliances possibles pour éviter les bourdes. Et si une personne pouvait lui apporter cela, c'était toi.

« Je n'ai réfléchi à rien, je te dis juste que je ne m'engagerais pas avec toi sans garantie et que je veux garder le contrôle de l'éducation de ma fille, parce que je ne te fais pas confiance. Je suis désolée si cela te blesse, réellement, mais c'est le cas. Bon sang, je n'ai même plus confiance en la personne qui partage la moitié de mon âme et mon lit, alors imagine bien que tu ne peux pas l'obtenir sans preuves. »

Tu dégages ta nuque et te retourne dans sa direction avant de glisser la manche de ta robe avec difficulté, dévoilant le haut de ton omoplate ravagé par une énorme cicatrice boursouflée, rouge et étendue.

« La dernière fois que j'ai fait confiance à quelqu'un dans cette ville, voilà ce qui est arrivé. Que je sois blessée est une chose, mais je ne peux pas permettre qu'Eva soit un dommage collatéral. Comme je te l'ai dit, je dois penser à tout. »

Tu ne cherches pas à l'apitoyer, juste à lui faire confiance. Cette cicatrice est la seule réellement visible mais tant d'autres se cachent. La trahison d'Eris et de tes parents, celle de Kyle pour ne rien t'avoir dit, celles qui se cachent derrière les expérimentations du Ribcage, les événements de Réversa... Tant d'événements qui ont développé ta méfiance et renforcé cette incapacité à t'ouvrir aux autres.

Tu te tournes à nouveau vers lui et finit par souffler.

« Tu imagines sans doute qu'il est aisé de voir son monde et ses certitudes s'écrouler. Je ne dis pas que la situation est évidente de ton côté, mais imagine que tous ceux qui m'entourent m'ont menti et ont gardé des informations me concernant et concernant Evannah, dans le but de me garder sous contrôle. Je ne te ferai jamais une telle chose. Jamais. Mais rien de tout ça n'entre dans ce que j'avais imaginé. Pour moi, pendant presque neuf ans, ma fille avait un père dont elle ne sait rien mais qui ne serait jamais présent dans sa vie. Jamais je n'ai pensé que je devrais un jour avoir à la partager. Et que ce partage exigerait autant de sacrifices. »

Parce que dans le fond, tu as toujours été indépendante. Certes, tes titres n'étaient que provisoires et la situation ne bougeait pas parce que Jude était celui qui te permettait de tout garder. Il s'en moquait de tout cet argent, de toutes ces mondanités. Il n'avait pas évolué dans ce milieu même s'il en avait reçu l'éducation et le code. Mais toi, tu avais été façonnée pour être l'héritière. Et dans ce monde patriarcal, tu ne trouvais pas ta place. Encore une fois, on t'imposait ce que tu avais toujours refusé.

« Tu dis que j'ai le choix, mais tu ne comprends pas ma position. Tu ne comprends pas l'épée qui pèse au-dessus de ma tête, ou de celle de notre fille. La faire revenir, même si cela me comble de joie, me transperce d'effroi. Tu ne sais pas le quart de ce que j'ai bien pu traverser ici. Les risques auxquels elle est exposée en revenant. T'épouser ou non, c'est le choix de la peste ou du choléra. Si je ne le fais pas, je lui refuse la légitimité, je lui refuse le droit d'avoir un père comme n'importe quel enfant pourrait en avoir un. Je lui refuse la protection d'être à moitié Humaine, d'avoir une place dans la société où elle ne serait pas pleinement une abomination. Si je ne t'épouse pas, aux yeux des autres, de ces infamies comme beaucoup les appellent, je rejette sa part d'humanité et je la livre à des questionnements sans fin. Et surtout je t'expose toi également. J'y trouverai sans doute un meilleur positionnement dans la société, mais aux yeux des miens, je perds de valeur. Et crois-moi, cette société m'a tout pris. »

Tu te rassieds enfin, et vous sers à nouveau. Tu te calmes mais ne t'apaises pas. Tu ne le pourras pas, jamais. Tu sens la noirceur en toi s'agiter, demander à sortir. Tu sais que les choses sont à deux doigts d'imploser mais tu fais tout pour que cela se passe mieux.

« Alors oui, j'ai besoin de garanties. Parce que dans un tribunal, si tu le décidais un jour, je n'aurais pas la moindre chance. Parce que je ne suis même pas considérée comme un être humain par les trois quarts des habitants de cette ville. Mais je ne peux pas tout perdre encore. La confiance se gagne Isaïah et jusque maintenant je suis celle qui peut encore perdre davantage. Alors nous allons rédiger un contrat, ensemble, avec des conditions. Nous demanderons à Jude de le valider, et nous le porterons chacun à nos avocats. Nous planifierons notre mariage, et notre fille reviendra vivre avec nous, quand les conditions seront optimales. Et nous réfléchirons à chaque éventualité qui pourrait être un danger pour elle, et pour nous, et nous aurons un plan d'attaque pour chacune d'entre elles. La première, c'est ce bout de papier, qui va déterminer notre futur, et comment nous allons faire grandir et évoluer notre fille. C'est un accord que l'on prend, ensemble, pour son bien. »

Tu bois une gorgée et pousse un soupir, fermant les yeux.

« Je suis désolée de m'être emportée. Mais mets-toi à ma place trente secondes. J'aurais pu garder le silence et ne pas faire ce qui était juste. Cela m'aurait rendu service. Je ne l'ai pas fait. J'essaie de rendre cette situation la plus équitable pour tous... Mais autour de moi, personne ne m'a encore donné de raison de croire que ce que je faisais était la bonne chose. »

Tu saisis le stylo entre tes doigts et le tends dans sa direction.

« Si tu veux bien, je préférerais que tu écrives, ce serait sans doute plus rapide. Nous devons commencer par établir nos termes en matière d'arrangements, de biens et de garde pour Evannah. Je te propose que nous commencions dans un premier temps à vivre quelques semaines chacun de notre côté et que nous fassions une rencontre privée dans un terrain neutre, afin que nous puissions lui expliquer la situation et qu'elle puisse se faire à l'idée. Qu'avant que tu ne viennes habiter ici, nous organisions plusieurs rencontres, accompagnées dans un premier temps, puis entre vous, pour que le contact passe différemment et qu'elle apprenne à te connaître. Tu pourras bien entendu la voir quand tu voudras, mais il faudra tout de même réaliser qu'elle n'est plus une jeune enfant et q'elle pourrait ne pas bien prendre les choses, qu'elle aura besoin de temps pour assimiler et comprendre. »

Nouveau soupir.

« C'est une proposition, à toi de me dire ce que tu en penses. Et avant que tu ne m'accuses encore, je viens d'y penser à l'instant. Je ne dis pas que je n'ai pas réfléchi à la situation mais je n'ai aucune idée de comment les choses peuvent avancer... ce n'est pas comme si j'avais déjà été confrontée à tout ça avant. »

Un nouveau challenge dont tu te serais bien passée si tu pouvais être honnête.
Isaïah M. Stones
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MessageSujet: Re: Our Daughter so! Our Daughter so! EmptyMer 23 Sep - 21:48

Our Daughter so!

ft Eda
Je me tiens debout, proche de l’entrée, mais suffisamment loin pour ne pas encore donner le signal du départ. Ne pas donner l’impression de fuir, et envoyer tout de même un indice de la possible sortie de la scène. Le langage corporel est toujours délicat et extrêmement important dans les relations diplomatiques. Et je ne peux que conclure, face au soufflet qui retombe, que ma tactique a eu l’effet escompté. La tornade Edana est fulgurante et brève dans le temps. Ma colère est beaucoup plus sournoise et tenace, je suis rancunier et j’aimerai ne pas augmenter mon amertume auprès de la mère de ma fille. Je ne suis plus un poulain qui galope à travers champ, tout fringant de liberté, et je crois que je ne l’ai jamais été. Je n’ai jamais été léger et désinvolte, juste dans mon attitude, pour mieux être un connard complotiste. J’ai les mains dans les poches, le corps entièrement tourné vers la jeune femme, vers son secrétaire, le papier et le stylo prêts à être utilisé.

Tu me parles de confiance ? dis-je avec un petit rire. Tu sais pourtant très bien que je ne fais confiance en personne…toi-même tu m’as trahi et je ne peux pas avoir confiance en toi. Je ne vais pas te blâmer pour cela. Cependant, comprends bien, qu’Eva n’est pas un objet à partager, et que tu as beau avoir tout fait pour la protéger et tout contrôler, tu ne peux pas être l’unique repère autour d’elle. Certes, tu as laissé Jude et Kyle avoir une place auprès d’elle. Mais tu ne peux pas me permettre d’être le père que je suis censé être sans me laisser aucune marge de manœuvre. Tu me prends vraiment pour un bon à rien, un égoïste et un truand pour imaginer que je ferais des conneries avec son éducation ? Tu crois réellement que je me permettrais de débarquer la bouche en cœur et la fleur au fusil sans avoir discuté avec toi des valeurs que tu lui as inculquées et que tu souhaites encore lui offrir ? Tu crois réellement que prendrais des décisions pour elle sans toi ? Je ne suis pas ta mère et je ne suis pas non plus la mienne. Je te l’ai déjà dit par le passé et je le réitère : un enfant s’élève à deux, dans toutes les décisions.

Je ne bouge pas d’un iota, l’écoutant étayer les conséquences d’un mariage. J’aurais dû être blessé entre la peste et le choléra, mais rien de tel. Je peux réellement être les deux. Les alliances avec chaque groupe de Bristol m’apportent la possibilité de faire pleuvoir les calamités en quelques fractions de seconde. Il me suffit de mettre un peu d’huile sur le feu par endroit ou souffler une tempête à d’autres, et hop, les feuilles tombent comme en pleine saison d’Automne. Je fais attention tout de même aux marécages. Les pentes sont glissantes surtout en ce moment où les factions tentent de trouver un équilibre sous l’égide du Conseil du Renouveau.

Si tu m’épouses, tu sais aussi bien que je fais profiter aussi de mes réseaux de protections partout en ville. Mes échanges de services ont cet avantage, que tu le crois ou pas, je peux apporter aussi des appuis essentiels à son retour. (Petit sous-entendu vis-à-vis de ses critiques où son oncle serait meilleur. Il peut être bon certes, excellent même, il n’a pas le monopole) Si tu ne m’épouses pas, tu restes la seule à contrôler, comme tu le souhaites. Et j’aurais la même attitude vis-à-vis de toi que depuis la rupture de nos fiançailles : je n’interviendrais que si tu me le demandes. Mais la situation peut être plus étoffée sur les avantages et les inconvénients. Mais j’ai bien l’impression que tu as pris ta décision et que nous nous dirigeons sur le mariage, avec contrat bien complet.

Un sourire sincère apparait sur mes lèvres. Difficile de communiquer avec Edana sans explosions. Il n’y a pas de copinage entre nous. Il n’y a pas plus de magie. Notre communication est aussi rôdée que les us et coutumes des aristocrates. Tempétueuse, réalisant des plaies voire des cratères, mais la franchise (douloureuse certes) était souvent de mise. Je regarde Edana resservir des verres, se rassoir, et parler enfin calmement et humainement, sans tensions. Maintenant je peux échanger avec elle sans agressivité ou agressions. Je vais chercher le verre qu’elle m’a servi et m’assoit en face d’elle, avec cette fois, une attitude amicale.

Je te remercie de croire encore que la vérité entre nous est une bonne chose. Je te remercie d’être venu me parler de tout cela et d’accepter que je prenne part à …la vie de famille que tu as créé. J’accepte aussi de faire tout ce que je peux pour apporter un peu de bonheur malgré tous les chamboulements qu’il va y avoir, et j’espère sincèrement ne pas compliquer les choses. Cet accord, nous le prenons ensemble et en s’offrant le temps nécessaire. S’il n’est pas fini aujourd’hui, ce n’est pas un problème. En revanche, j’ai une demande : que personne ne lise nos ébauches et nos échanges. Cela nous concerne nous. Pas de personne qui s’immisce dans nos papiers.

Je saisis le stylo et la feuille, et je plante mon regard dans ce lui d’Edana. Je me permets enfin un geste de douceur en effleurant son visage de ma main.

Tout va bien se passer, je lui assure et je ferais tout pour que ce soit le cas.

Je m’installe mieux pour écrire et l’écoute d’écrire une ébauche de rencontre avec Evannah, je ne dis rien, tourne la tête pour réfléchir. Miss May sait très bien que j’ai besoin parfois, tout le temps même, de réflexion pour ce genre de discussion.

Une première rencontre en terrain neutre ok, et plusieurs rencontres accompagnées bien évidemment. Justement c’est une enfant, pas si petite mais pas si grande, elle saura poser les questions quand elle sentira qu’elle pourra avoir une réponse. A ce moment, nous pourrons lui dire la vérité. Mais je crois pertinemment qu’il faut du temps. Et quand, elle le sentira, nous ferons des sorties tous les deux. Rien ne sert de presser. Et je viendrais vivre ici quand tout sera huilé. Quelle forme d’enseignement souhaites-tu ? Instruction en famille ? Précepteur ? Scolarité ?

Mon ton devient sombre à l’évocation de ce dernier mot. Je crois sincèrement que ce serait une très mauvaise idée de la mettre en structure d’enseignement avec son histoire, qui elle est, qui elle côtoie et dans Bristol à l’heure actuelle.  Elle n’aura jamais une position évidente, et elle a mené une vie trop particulière pour revenir aisément. Elle pourrait vite avoir l’impression d’être un cheveu sur la soupe.  Je fixe de nouveau Edana, je m’éclaircis la gorge et reprend.

Comment l’as-tu éduqué ? Que veux-tu lui transmettre et que refuses-tu par-dessus tout ? dis-je d’un ton neutre. Mon intérêt et ma sincérité transpercent mon attitude. J’avale une gorgée du liquide ambré. Je baisse la tête et regarde la feuille blanche. Je commence à écrire des entêtes et à mettre en forme le papier officiel. J’ai tellement l’habitude des écrits officiels que je n’ai guère besoin de me concentrer. D’un côté, j’estampille mon identité avec tous les renseignements attestant que je suis le seul et l’unique. De l’autre, je mentionne Edana dans toute son identité.  Les formules sont pompeuses pour désigner en termes juridique chaque partie. Je laisse la première page réservée aux différents intervenants possibles. Je me saisis cette fois d’une feuille vierge pour me servir de brouillon.

Il faut que nous abordions ensemble : le logement, l’éducation, pour Evannah ; nos affaires officielles ; nos biens ; et sans l’écrire car cela n’a aucun intérêt de le faire, nos relations diplomatiques... je laisse un peu de temps… je sais que tu as tendance à aider une partie des Superno. Je n’ai rien à dire là-dessus et tu fais ce que bon te semble. Il faut que tu te rendes compte que je suis officiellement un Neutrum et que je tente de rejoindre de nouveau le Conseil du Renouveau. J’ai un certain équilibre dans les négociations avec les autres groupes politiques. Je ne suis pas pour les uns ou pour les autres, et tu pourras m’accuser de mercantile et autres adjectifs reluisants. Ils seront tous vrais. Rien ne m’importe plus que le bien être et la prospérité de ma famille. Je n’envisage aucune réduction  de mon train de vie.

Laissant passer le temps, je m’appuis sur le dossier du siège où je suis assis. Je regarde, obnubilé, le verre de whisky entre mes mains. La lumière projette des reflets dorés en son sein et les mouvements du fluide m’hypnotise. Mieux que des galipettes dans un carrosse valant des millions. J’entends au loin les croassements et les jacassements au loin, sans déterminer les provenances. Je secoue légèrement la tête pour me reconcentrer sur ma future-femme.





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