Sören \\ Ever felt away without me

Droit & Loyal ; Sören n’a jamais su mentir. Plutôt se taire et se murer dans le silence que faire preuve d’hypocrisie et de malhonnêteté. C’est un homme droit et intègre, animé par la volonté de servir et de protéger ; cette même volonté qu’il s’est découvert et forgé au sein de l’armée. C’est un altruiste dans l’âme dont les convictions philanthropes ont volé en éclat lors de l’assassinat de son amante. Un altruiste qui s’est perdu et égaré.

Il est protecteur envers les gens qu’il aime. Surprotecteur même diraient-ils. Mû par ce foutu syndrome du survivant, convaincu qu’il doit en faire plus que les autres. Toujours ; tout le temps.

Impassible & Rancunier ; Il donne cette satanée impression d’être hermétique à tout ce qui l’entoure. Une muraille de glace inatteignable. Bien qu’il soit parfaitement sociable, plutôt de bonne compagnie même à condition d’être sensible à son humour parfois maladroit, il sait faire preuve d’une froideur maussade lorsqu’il sent son cercle intime violé.

S’il savait un jour pardonner, ça aussi il l’a oublié. Il n’accorde sa confiance qu’une seule et unique fois et balaie les déceptions du revers de la main.

Autoritaire & Charismatique ; C’est un leader né, ses nombreuses expériences militaires l’ont formé à encadrer et diriger. S’il est autoritaire et exigeant, il n’en demeure pas moins juste et à l’écoute. Il donnerait n’importe quoi pour les membres sous ses ordres, les protégerait envers et contre tous. C’est l’apanage d’un chef.

Il a toujours su les motiver et les souder, les encourager et les pousser dans leurs meilleurs retranchements. Fort d’un certain charisme et talent d’orateur, il prône l’excellence sous ses airs d’homme intouchable. Nul besoin d’être inébranlable si l’on peut le prétendre avec assez de conviction.

Cynique & Arrogant ; Les années ont passé mais son aversion pour l’autorité est restée intacte. Mise sous silence durant ses années au sein des forces spéciales, la perte d’Astrée a réduit toutes ses bonnes résolutions en éclat. Il déteste les règles, celles qui l’affectent, qui lui pourrissent sa vie comme il le dit si bien et tel un adolescent à la puberté à peine entamée prend un malin plaisir à les défier en flirtant avec leurs limites.

Observateur & Méticuleux ; Il ne fait jamais rien au hasard, Sören. C’est un fin observateur qui aime avoir toutes les cartes sur table pour jouer ses meilleures. Il se complait dans la conception de plans et de stratégies parfaitement ficelés pour arriver à ses fins, héritage d’un entraînement militaire parmi les élites.

Pourtant lorsque ses démons l’envahissent, il trouve un certain plaisir et réconfort dans les aspects les plus brouillons de sa vie. Un verre d’alcool imprévu pour noyer les règles et les barrières qu’il s’impose au quotidien. Un dérapage semi-contrôlé lors d’une mission de pacotille. Une folie passagère pour remettre les compteurs à zéro.

Orgueilleux & Borné ; Le sang des Mikkelsen et la culture scandinave de cette noble lignée coulent dans ses veines, Sören est d’une nature fière et têtue qui n’a que peu de pareil. Il n’admettra jamais ses torts, tout comme il n’acceptera jamais une main tendue. Ça non. Plutôt tomber dix fois et se relever autant de fois que d’accepter une aide extérieure. Déterminé, il ira toujours au bout de ses idées et ne perdra jamais de vue ses objectifs. Si tant est qu’il puisse en avoir encore.

Solitaire & Coupable ; C’est un homme brisé, nourrissant d’inextricables contradictions. Il aime ses semblables, attirer le regard, captiver l'attention... mais il se renferme et tourne le dos à ceux qui deviennent trop proches. Il s'interdit toute entorse à la solitude qui gangrène son âme.

Derrière le masque du colosse inatteignable se terrent ses démons qu’il ne s’est jamais pardonné. Lorsque les nuits sont interminables et sa fille profondément assoupie, le bourbon devient son radeau et ami le plus intime. Cette colère qui le dévore, il la cultive autant qu’il la fuit. C’est son moteur ; elle est devenue sa bouée, sa ligne de flottaison. Mais à quel prix…  

Ma tendre Aisling,

La prose et ton pauvre père n'ont jamais été de sincères amis mais certaines confessions méritent d'apaiser de vieilles inimitiés. Si tu lis ces quelques mots griffonnés, j'ose espérer que la sagesse aura eu raison de mon incorrigible opiniâtreté — si ce n'est pas le cas, prends soin de ta famille qui n'a jamais cessé de t'aimer.

C’est au sein de la ville de Réversa que vit le jour le tout jeune Sören, premier né d’une branche immigrée de la lignée des Mikkelsen, installée en Angleterre depuis tant de générations que l’histoire et la date exacte de leur arrivée se sont déformées et perdues de père en fils. S’ensuivent plusieurs naissances les années suivantes, filles et garçons viennent grossir les rangs de cette fratrie devenue nombreuse élevée par un amour tendre maternel et une discipline patriarcale de fer.

Responsabilité d’aîné oblige, Sören a été mis à contribution dès son plus jeune âge pour soutenir une mère débordée et combler les nombreuses absences de leur père qui, militaire haut gradé de profession et dans l’âme, passait plus de temps à courir le monde qu’à border ses propres enfants. Mr. Mikkelsen n’eut jamais fait preuve de tendresse, ni de démonstration d’affection. Enfant de Réversa et de ses démons, il s’adouba très jeune de la mission de protéger le monde des horreurs dont il n’avait pas conscience ; et de préparer ses enfants à l’avenir et ses cruautés. Fratrie soudée noyée sous les idées et idéaux étriqués d’un père borné. Sören a tout fait pour s’en émanciper.

Enfant chahuteur, adolescent bagarreur, le jeune Mikkelsen s’est distingué en tout temps par son impertinence et son art de la mise en scène. Attirer les regards, la convoitise et la foudre de ses pairs a toujours été son passe-temps favori. Hormis ses responsabilités de grand frère auxquelles il n’avait jamais dérogé, le sale gosse défiait toute règle et marque d’autorité. Esprit de contradiction incarné. Lorsqu’à dix-huit ans ses études sont au point mort et qu’il commet son premier et seul délit pour quelques trafics de stupéfiants, son père fait jouer de ses relations pour couvrir toute trace de son implication en l’échange d’un ultimatum simple : « s’engager et devenir un homme ou partir la queue entre les jambes et ne plus jamais revenir. » Un choix simple. Sa famille avant tout, comme toujours.

Accepte mes excuses, mon petit ange, pour ta mère que je n'ai pas su protéger. Accepte mes excuses pour mon silence endeuillé que je n'ai jamais su briser. Accepte ces quelques lignes comme le dernier souvenir et vestige de l'épouse et la mère formidable qu'elle aurait été.

Il quitte Réversa à sa maturité, laissant derrière lui le berceau du monde obscur et les embrigadements de leur père pour rejoindre une première caserne à Cardiff. Il se fait rapidement une place, fait oublier son nom – celui du fils d’un haut gardé – pour devenir sa propre recrue et son propre soldat. Il découvre à ses dépends la discipline et apprendre à tempérer ses ardeurs à l’aide d’un exutoire tout trouvé ; le sport, encore et toujours. Boxe, course, escalade, natation… c’est un athlète accompli qui carbure à la colère et l’agressivité. Deux moteurs inépuisables. Il connait ses premières opérations à l’étranger, excelle dans toutes les missions qui lui sont confiées, lui l’éternel abonné aux zéros pointés. Fort de ces expériences fructueuses, il s’engage dans les forces spéciales britanniques, passe les éprouvantes sélections de l’élite parmi les élites et après plus de cinq cents kilomètres de marches intensives, six semaines de stage dans la jungle amérindienne et vingt-quatre heures d’interrogatoire brutal, il devient officiellement membre du 22 SAS.

Pendant cinq ans, il œuvre pour le contre-terrorisme sur le territoire de Grande-Bretagne et les principales zones de guerre internationales. Sa connaissance du monde surnaturel et le don qu’il se découvre, héritage familial de la lignée des Mikkelsen dont l’histoire est profondément ancrée à Réversa font du lieutenant un atout d’exception pour son régiment. Reconnaissances, espionnage, raids en territoire hostile… Autant de missions auxquelles les SAS s’adonnent jour après jour jusqu’à l’opération fatidique, lorsque l’escouade de Sören tombe dans une embuscade terroriste au cœur du Moyen-Orient. Les militaires britanniques sont interrogés sous la torture durant trente-six heures avant d’être secourus. Sa carcasse meurtrie est rapatriée au camp allié le plus proche. Trois jours plus tard, un avion français le ramène en terres européennes. Les images du réseau souterrain le hantent toujours à Londres. Les lumières vacillantes, le sang versé, courroucés de leurs agresseurs, déchirés de ses équipiers ; il les entend toujours lorsque les bruits se taisent et qu’il ferme les yeux. Incapable d’envisager un « après » - y avait-il seulement une suite à la mort et la désolation ? – il décide de retourner auprès de son seul point de chute. Auprès des siens. Le retour du fils prodige.

Elle portait le doux prénom d'Astrée. Chercheuse et biologiste éminente œuvrant pour le gouvernement, ses idées et ses travaux assumés ont maintes fois mis en péril sa sécurité, si bien que mon devoir m'a engagé à la protéger. J'ai partagé son quotidien durant une année. Du perron à l'aube à son porche à la nuit tombée, nos journées étaient synchronisées. Dans l'ombre je la suivais et depuis les ombres mon jugement s'obscurcissait. Chaque sourire échangé me rapprochait irrévocablement du faux pas. Chaque Sören murmuré. Chaque petite habitude qui m'a conduit à l'aimer.

Garde du corps, une reconversion toute trouvée pour l’ancien militaire, fier et autoritaire. Ses devoirs le conduisent à assurer les arrières de politiciens, diplomates et érudits. Un boulot à l'image de la carapace de glace qu’il s’était forgé. Une ligne de conduite simple dans laquelle froideur rime avec professionnalisme. Ne jamais s'attacher. Adopter la posture adéquate ; en savoir le moins possible. Se contenter de les protéger. C'est fait pour lui, cousu sur mesure. Jusqu'à ce fameux contrat. Cette dernière mission. Toujours la même chanson entêtante, et ce foutu refrain.

Elle s'appelle Astrée Weaver. Elle est une prodigieuse scientifique et intellectuelle originaire de Réversa. Ses travaux en microbiologie sont prometteurs, ses pensées idéologiques sur les créatures de l’ombre dérangeantes. Elle ne laisse aucun de ses pairs indifférents. Sa popularité parfois déplaisante en fait une cible privilégiée pour quiconque n'adhère pas à ses discours. Sören a été affecté à sa garde rapprochée. Le premier à sa porte chaque matin. Le dernier à la quitter après s'être assuré que son appartement était sûr. Veiller sur elle quel qu'en soit le prix. Comme il l'avait toujours fait...

Dès le premier contact il sait que ce contrat ne ressemblera en rien à ses prédécesseurs. Astrée est bornée, entière, curieuse, presque intrusive. Ses questions en amènent toujours de nouvelles. Elle veut le connaître, tout connaître de sa vie et de son passé. Percer son armure. Fissurer sa carapace. Découvrir l'homme derrière le soldat. Il se renferme à son habitude. Elle est douce et pleine de vie. Il est froid et solitaire. Deux mois s'écoulent à son service. Il découvre ses routines quotidiennes, ses petits rituels. Six mois. Il lui sert son petit déjeuner à six heures vingt chaque matin. Un pas franchi. Il lui offre à travers cette tasse chocolatée toutes les paroles qu'il s'interdit de prononcer. Jour après jour sa vision se biaise, s'adoucit. Là où il voyait un contrat, il voit une femme ; une femme désirable. Une connaissance, une amie, un être aimé.

Tout a changé une nuit d'hiver. Une attaque déjouée. Une suite louée dans un hôtel de luxe. Elle ne l'a jamais laissé rejoindre sa chambre. Elle ne voulait pas rester seule. Un soutien moral. Un garde du corps devenu pilier dans sa vie. Un contact physique. Un premier rapprochement. Une caresse, un baiser. Puis deux, dans la chambre. Une promesse, sous les draps. Un faux pas, sans regret. Tout a changé cette nuit-là.

Les mois qui suivent se ressemblent. Des sentiments qu'il tait. Des actes à peine assumés. Un amour secret. Il perdrait son poste, sa réputation. Elle se détournerait de son combat, trahirait ses engagements. Des instants fugaces consumés. Des déplacements salvateurs au cours desquels ils peuvent laisser libre expression à leur passion fusionnelle. Il ne voit pas ses sens se brouiller semaine après semaine, son jugement faussé, lésé par ses sentiments qui le poussent à la contempler l'espace d’une seconde éphémère plutôt que de se concentrer sur la foule tantôt silencieuse, tantôt prête à s'embraser.

Nous sommes le cinq Décembre. Il n’est que vingt-deux heures mais à cette période de l’année les ténèbres ont chassé la moindre lueur diurne depuis un long moment. Sören a fait les cents pas dans le couloir du laboratoire, pestant contre toutes les mesures de sécurité ajournées par l’entêtement de sa cliente, de son amante. Ils quittent le complexe scientifique une demi-heure plus tard, saluant le gardien de nuit. Arrivée à la berline, il lui ouvre la portière et ils échangent un regard indéchiffrable, retiennent un sourire qui les trahirait devant les caméras de sécurité. Tout se déroule en un instant. L’alarme dans sa tête, le frisson au creux de sa nuque. Il se met en opposition en un instant, tend le bras pour intercepter la poigne éclair qui ne fait que l’effleurer pour se nouer autour du cou frêle et vulnérable d’Astrée. Sa main cherche son arme de service, met l’assaillant en joue et il presse la détente une première fois. Puis une deuxième. Deux balles directement dans le cœur du vampire qui, les yeux injectés d’un sang vicié, relâche la protégée de Sören qui s’écroule le sol en même temps que lui. La gorge comprimée, le corps sans vie.

Il ne l'apprend que plusieurs heures plus tard. Des minutes interminables à faire les cents pas dans le hall de l'hôpital. A attendre une réponse. A l'espérer. A la redouter. Les médecins sortent enfin. L'instant redouté. Leurs mines parlent d'elles-mêmes. « Elle ne s'en est pas tirée... » confessent-ils. « Mais nous avons pu sauver l'enfant. » Les questions se succèdent dans sa tête. D'abord sans réponse. Puis les pièces s'assemblent. Son déni de grossesse. Les légers changements dans ses habitudes, son corps. Dans son comportement. Tant de détails mis sur le compte du stress et du surmenage qui prennent soudain une toute autre dimension... « Aisling. »

Sa couleur préférée était le vert. Le vert impérial. Il n'avait rien à voir avec le vert sapin malgré mon incapacité à les distinguer, je peux te l'assurer. Son chiffre favori était le huit. Il lui rappelait les huit étoiles de la constellation d'Orion, la plus belle de toutes celles observables répétait-elle. Elle buvait un thé à la menthe tous les jours à dix-huit heures en rédigeant ses essais. Son réveil sonnait tous les matins à cinq heures trente-cinq. Elle prenait une douche brûlante d'une demi-heure qu'elle peaufinait d'une fragrance de jasmin et de pivoine envoûtante. Je l'attendais quotidiennement à six heures vingt avec son chocolat au lait prêt à être bu — un petit rituel que tu connais... Elle détestait l'odeur du tabac et le goût de l'alcool, maudissait ces addictions dans lesquelles sa perte m'a replongé. Elle avait un regard vif et sensible. Deux prunelles azurées d'une rare intelligence et sensibilité encadrées d'une cascade dorée soigneusement ordonnée. J'aimais cette mèche qui sans cesse se rebellait. Son agacement. Cette manie d'essayer de la dompter. J'aimais... - une goutte de chagrin masque l'écriture brouillonne.

L'affaire finit par être ébruité. Des documents d'Astrée attestant qu'il est le père de l'enfant retrouvés. Une page se tourne, une carrière qu'il ne pourra plus jamais exercer ; il ne le voudrait plus. Une de plus dirait-il. Le militaire s’est muré derrière une haine viscérale envers les créatures qui lui ont ôté sa bien-aimée. La mort d'Astrée a colmaté les brèches qu'elle avait entrouvert dans sa carapace impassible. Sören se refuse toute intrusion dans son cercle privé. Il retrouve les siens, ses proches. Profite d’une année sabbatique pour s’occuper de sa fille, trouver ses marques, réapprendre à vivre malgré la culpabilité. C’est à ce moment-là qu’a lieu la Révélation.

Il a vu en la Révélation une opportunité. L’occasion de mettre son don et sa rage à profit, de renouer avec ses devoirs d’engagé : protéger et servir. L’aboutissement logique d’un long et périlleux chemin. Il s’engage auprès du CAA, passe non sans mal les approbations du CODECS mais ses faits d’arme, ses distinctions de service et sa détermination lui permettent de venir grossir les rangs des traqueurs. Ses méthodes sont parfois brutes mais toujours efficaces. Observateur, méticuleux, il ne laisse jamais rien au hasard, fort d’une expérience militaire formatrice. Deux ans plus tard, il gravit les échelons se fait sa propre place au sein du CAA malgré des entretiens mensuels sans cesse sur le fil. Il justifie le moindre écart, tempère ses ardeurs les périodes les plus sensibles, trouve les bons arguments. Il ne pouvait pas perdre ce boulot, que ferait-il d’autre ? C’était un soldat, un guerrier. Rien d’autre.

Il est placé à la tête d’une équipe de traqueurs à l’approche de ses trente-trois ans. C’est un leader intransigeant mais juste, qui n’attend rien d’autre que l’excellence de la part de ses hommes. Ils pistent et traquent les aberrations aux quatre coins de la ville. Il s’attire les foudres de sa hiérarchie lorsqu’il s’émancipe de son rôle d’éclaireur et passe ses nerfs sur une cible isolée plutôt que de se retirer pour laisser libre place aux chasseurs, se contentant d’un haussement d’épaules accompagné d’un lâche « on m’a demandé de le trouver… je l’ai trouvé. » puis de faire profil bas quelques semaines. Chaque monstruosité neutralisée était un danger de moins pour sa fille. Il n’y avait qu’elle qui comptait. Son unique raison de vivre. La dernière faille à cette carapace occulte qui l’asphyxiait jour après jour, semaine après semaine… Son amour pour Aisling et quelques autres sentiments étrangers, quelques émotions venant teinter son âme qui ne lui appartenaient pas… Son opposé.

Il avait ressenti le changement dès l’instant où son regard s’était posé sur ses épaules. Ivy Coleson, une spectre affectée à son équipe de traqueurs. Il avait mis plusieurs jours à comprendre ce lien qui les unissait. Sa première réaction ? La dégager ; de son escouade et de sa vie. « Elle ne peut pas rester. » s’était-il plaint auprès de son supérieur. La réponse ? En version courte et sans les formes : « Va chier et fais avec. » C’est ce qu’il fit. Sans faire de différence entre elle et les autres membres. Se contentant de se défouler à sa manière lorsque des sentiments dérangeants l’envahissaient. A grands renforts de gants de boxe, de coups à s’en décrocher les phalanges et de bourbon ambré.

J'aimais ta mère plus que tout autre personne dans ce bas monde mais sa perte m'a apporté un présent inespéré. Pleine de surprise jusqu'à son dernier souffle. Je regrette que tu n’aies jamais rencontré l'ange qui t'a portée. Je regrette que mes erreurs... Je regrette que notre passion interdite... Je m'excuse de... - des ratures nerveuses masquent le texte - De cette passion est née la plus brillante des étoiles. Mon phare. Et je n'aurais jamais de cesse de t'aimer, de te protéger, de lutter contre la mort elle-même si elle tente de nous séparer. Sois forte comme cette mère qui n'aura jamais eu la chance de te rencontrer.

Ton père

L’alarme du four le sort de sa léthargie. Il redresse la tête, croise un regard juvénile empli d’inquiétude et d’incompréhension. « Papa, pourquoi tu pleures ? » Sören replie avec soin les bords de la lettre, la glisse dans une enveloppe pourpre. « Pour de vieilles histoires, mon ange. » Il dépose le fruit de son écriture sur son bureau et enchaîne avant que d’autres questions ne surviennent : « Papa t’a fait des cookies. » Le jeune père prend son trésor dans ses bras, la couve de ses prunelles et de tout son amour. « Interdiction d’en manger d’une dizaine cette fois. »  

Pseudo et âge: Elfo ; 28 ans

Comment as-tu connu le forum? J'ai vu passer une pub FB  

Qu'est-ce qui t'a convaincu de t'inscrire? TOUT ! Le design, le contexte, l'univers si bien étoffé et ficelé... C'est une petite perle sur laquelle je suis vraiment content d'être tombé !  

Depuis combien de temps fais-tu du RP? Depuis 15-16 ans, quelque chose dans ces eaux-là...

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