Getting Closer | Joshua

Getting closer

Alina & Joshua

Il était rare qu’il pense à elle plus de trente secondes, et pourtant, le Britannique pensait à sa mère depuis quelques minutes déjà. Le regard perdu dans le vague, Joshua se demandait s’il ne devrait pas aller lui parler ; après tout, peut-être qu’elle en savait plus sur son géniteur. Peut-être qu’elle était la clé pour déchiffrer enfin ce mystère qui planait autour de l’identité de cet homme. Cependant, à chaque fois que cela lui semblait une bonne idée, son passé lui revenait en tête et lui rappelait qu’elle avait toujours refusé d’en parler. Car il n’avait pas de père, c’était comme ça ; il n’y avait rien d’autre à savoir. Il n’avait qu’à être sage et éviter de lui poser trop de soucis, parce que, vous voyez, elle avait déjà tellement de choses à gérer, la chirurgienne lycane. Mais quand il s’agissait d’aider ses potes Nocturnes, en revanche, il ne se souvenait pas de l’avoir vue dire non, ne serait-ce qu’une fois. Non, qu’elle reste là où était sa place, autrement dit, au Ribcage. A son âge et après avoir parcouru tout ce chemin tout seul, il n’allait pas continuer à attendre son approbation, à lui supplier des miettes d’amour et d’attention. Il fut un temps où il l’avait fait, mais ce temps était clairement révolu pour l’ange.

Chassant ce sujet de son esprit, le journaliste poussa un long soupir. Heureusement qu’il avait des articles à terminer et d’autres enquêtes en cours. Etre journaliste, c’était un peu comme être flic parfois : il fallait être à l’affût de la moindre piste et la suivre jusqu’au bout, quitte à se mettre en danger. Tout ça dans le but de découvrir la vérité et de l’exposer au grand jour. Bien entendu, comme cela devait être le cas chez les flics aussi, les affaires trop personnelles étaient à éviter. Ce n’était pas toujours facile de rester maître de ses émotions, de ne pas se laisser contaminer par la colère, la peur, le désespoir parfois. Oh, il n’en était pas encore là, et il était un ange, ce qui l’aidait énormément à agir et penser froidement, mais par moments il avait juste envie de tuer cet enfoiré de Robinson. Plus il enquêtait sur ce Conseiller et plus il était sûr qu’il avait effectivement quelque chose à voir avec la mort de Karen. La police n’avait encore rien trouvé de concret, même si eux aussi étaient persuadés qu’elle avait été exécutée ce jour-là dans la forêt. Le trentenaire n’en doutait pas une seule seconde : on l’avait tuée parce qu’elle en savait trop. Sur qui, sur quoi ? Là était toute la question. En tout cas, Jonas Robinson correspondait au profil du potentiel responsable de la mort de la mère de son fils, vu qu’il était riche, influent, discret, et impitoyable. C’était Risa, lors de cette soirée mondaine quelques semaines auparavant, qui l’avait alerté en ressentant en écho des sentiments sombres venant de cet homme. Sauf que, malheureusement, cela ne suffisait pas comme preuve contre lui. Si seulement il trouvait l’endroit où elle se cachait, où elle avait peut-être ses affaires à elles, ses enquêtes, ses preuves...

Soudainement, quelqu’un frappa à la porte de son bureau, le tirant de ses pensées. Les yeux du jeune père se relevèrent lorsque la porte s’ouvrit et qu’une silhouette féminine se dessina devant lui. Alina ? Que faisait-elle là ? L’homme lui adressa un petit sourire, avant de l’inviter à entrer.

« Alina, bonjour ! Non, non, tu ne me déranges pas. Charoen n’est pas là en ce moment, et je ne sais pas exactement à quelle heure il revient... Mais entre, je t’en prie ! »

L’ange regarda l’ancienne vampire pendant quelques secondes, avant de reprendre.

« Bah dis donc, je savais pas que vous vous connaissiez, vous deux. Serait-il ton journaliste préféré du Bristol Post maintenant ? J’suis déçu, tiens... »

Dit-il avec un air faussement dépité, trahi cependant par cette étincelle amusée qui flottait dans ses yeux.

« Alors, t’as du nouveau à propos de ton père ? Moi, de mon côté, j’ai étudié presque tous les dossiers de la dernière fois, mais je n’ai pas eu de grands résultats, malheureusement. Ça pourrait être n’importe qui, à vrai dire... J’ai mis quelques noms de côté, effectivement, mais il me faudrait beaucoup plus de temps pour analyser tout ça à fond. Avec la Trêve et tous les articles que j'ai en cours, c’est compliqué. »

Journaliste, Conseiller, père... Les responsabilités variaient selon le moment, mais il y en avait toujours, et elles pesaient bien lourdes sur ses épaules. Sans parler de ses recherches personnelles concernant son géniteur ou encore l’assassin de Karen, qui le stressaient aussi. Le pire, c’est que Joshua ne se reposait pas assez, loin de là. Sans s’en rendre compte, le trentenaire était de plus en plus épuisé, ce qui d’ailleurs se voyait aisément sur son visage fatigué.

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Alina & Joshua

Joker, hein ? L’ange ne put s’empêcher d’étirer un sourire amusé. Alors comme ça, Alina avait un faible pour Charoen... Car ouais, cela se voyait à des kilomètres, pas la peine de nier. Ce qu’elle faisait quand même. Comme si son visage ne la trahissait pas... Mais ça, peut-être qu’elle ne s’en rendait pas compte.


« Déçu, moi ? Le film, il se déroule déjà juste devant moi, il ne manque que l’autre protagoniste... » 


Dit le journaliste en arquant un sourcil, narquois. Puis la conversation dériva vers d’autres sujets plus sérieux, dont les recherches sur son paternel. Des recherches qui étaient loin d’être achevés, faute de temps et d’énergie. Il faut dire que ces dernières semaines n’avaient pas été de tout repos pour le membre du Conseil. Cela dit, Joshua aimerait bien découvrir enfin qui était son géniteur, trouver des réponses. Peut-être qu’il ne ferait que découvrir que cet homme était un abruti de première, qui sait ? Ou peut-être qu’il aurait une bonne surprise ? Ou même que cela ne lui ferait rien de découvrir qui était ce type ? En tout cas, il aurait des réponses, chose qu’il n’avait jamais vraiment eu depuis qu’il était en âge de comprendre qu’il n’y avait pas de père dans sa vie, contrairement aux autres. Concernant Alina, il espérait que la rouquine pourrait aussi avoir les siennes, vu qu’elle s’était battue – et qu’elle se battait encore – très fort pour les avoir. 


L’ancienne vampire lui tendit alors deux photos et une lettre, qu’elle avait trouvées dans les affaires de sa mère. Après avoir mentionné son déménagement à cause de la Trêve, la jeune femme lui expliqua qu’un nom revenait sur les photos et la lettre : Harry. Les prunelles bleues du trentenaire observèrent les photos, plus attentivement. Tiens, c’était marrant... Harry, le même nom qu’il avait trouvé sur l’un des documents qu’il avait trouvés l’autre fois dans les archives de l’hôpital. Le Peterson releva son regard vers l’humaine, avant de se pincer les lèvres.


« C’est vrai que les photos sont anciennes. Il a sans doute changé, c’est sûr... Mais bon, il y a des technologies qui pourraient nous aider... J’ai des contacts, je peux essayer de voir si on peut nous donner un petit coup de main, des gens fiables. » 


Parce que, bien sûr, je n’ai rien d’autre à faire. Un soupir las s’échappa discrètement de la bouche de l’ange, qui avait déjà pas mal d’emmerdes et de responsabilités qui lui bouffaient son énergie et le peu de temps libre qu’il pouvait avoir. Mais enfin, il allait faire un effort, car elle le méritait. Alina était une ex-vampire exemplaire, et en plus, elle était un peu dans la même situation que lui. Tout ce qu’elle voulait, c’était découvrir l’identité de son paternel... Et ça, il comprenait parfaitement. A vrai dire, c’était un peu pour ça qu’il voulait bien l’aider.


" Si tu pouvais trouver la personne qui t'a laissé ce fameux mot, ça pourrait vraiment faire avancer les choses… Est-ce que tu l'as toujours ? Je pense que s'il ou elle était un minimum malin, il n'y aura pas ses empreintes dessus… Mais ça vaut le coup d'essayer, pas vrai ? " 

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