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Weight of the Dead [Abigail]

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MessageSujet: Weight of the Dead [Abigail] Weight of the Dead [Abigail] EmptyJeu 2 Mai - 23:42

Depuis janvier, le Ribcage accueille tout un tas de nouveaux camarades de cellule. Rebondissement apprécié de ta part, et pas pour la compagnie supplémentaire : il signifie plus d'Aberrations en cage, là où est leur place. Il t'offre de nouvelles victimes. Plus de monde dans un espace clos rime aussi avec plus de tensions. Les affrontements augmentent entre prisonniers. Et toi, tu les regardes, un sourire carnassier révélant partiellement ta haine. Ta colère, auparavant flammes étouffées par la dépression, crépite de nouveau sauvagement dans tes veines. Bien sûr, elle se doit de rester discrète. Tu la camoufles, comme tu l'as si bien appris, même si ça devient plus difficile. Parfois, elle perce une faille à travers ton simulacre d'indifférence. Mais les émotions sont malléables, leurs justifications sont façonnables à souhait. Maître du mensonge, expert en illusion, on t'a forcé à le devenir.

Tu n'es qu'un sanguinaire parmi d'autres. La violence t'est vitale. La bête manque d'adrénaline. De chasse à perpétrer. De terreur à insuffler. De vie à voler. Le sang offert volontairement n'a pas de goût. Tu n'es qu'un jeune vampire qui n'a pas encore percé les secrets de ta nature doublé d'un prédateur enfermé depuis bientôt quatre ans. Les bêtes sauvages ont besoin de leur territoire, n'est-ce pas ? De liberté. De dominer. Même un humain souffre de claustration. Surtout quand on a cru un instant s'extraire de l'emprise qui nous aliène progressivement.

Le quotidien dans ces conditions de proximité et d'oppression favorise les frictions. L'irascibilité. L'agressivité. Tout est sujet à discorde. Rien n'est futile ici. Le cas contraire signifierait qu'il ne « nous » reste rien. Il suffit d'un mot, d'un geste pour que l'incident prenne des proportions démesurées. Il ne te reste qu'une chose : la survie. Tu ne l'abandonneras pas pour éviter de blesser même un « allié ». Tu veux vivre. Tu ne perds pas espoir. Alors tu te défends, peu importe l'adversaire.

Tes arguments sont tout trouvés. Tu as appris à les connaître, à te faire passer pour l'un d'eux. Pourtant, tu ne les comprends pas. Ils te dégoûtent toujours autant. Aucun de ces mots ne t'atteint. Des excuses minables. Essence de leur monstruosité. De ta monstruosité. Toi, tu en as conscience. Toi, tu ne t'y complais pas.

Un jour, cette funèbre infestation sera endiguée. Vampires et lycans auront disparu. C'est ce que tu te répètes tandis que tu frappes à répétition le crâne de ta victime sur les pavés. La main accrochée à ses cheveux poisseux, tu ressens la vibration des chocs fêlant ses os. Si tu as résisté au sordide instinct de le mordre, une rage viscérale t'a envahi. Une simple attaque qui se voulait meurtre déguisé est devenue un défouloir dont l'horreur s'est exacerbée à toute vitesse. L'aversion que tu éprouves pour ta victime ne se décuple que par le reflet de ce que tu es toi-même. Ton élan nourri odieusement par la frustration primitive qui sommeille en toi, preuve de ta défaillance. Preuve que tu as tous les droits de ne pas leur faire confiance.

C'est toi qui l'a attaqué, mais personne ne le saura. Il ne sera plus capable de te dénoncer. Son cadavre ne sera même plus là pour démontrer ta barbarie. Au départ, il n'était qu'une cible que la CAA t'a donnée. A chaque fois que tu tues pour eux, le corps disparaît.

« Stevenson, une visite. »

Perdu dans les méandres de ton cœur destructeur, tu ne réagis pas tout de suite. Sa tronche ressemble encore trop à quelque chose d'humain. Les militaires t'observent, conscients de ne pas devoir te déranger. Tu aurais pu leur sauter à la gorge, ils doivent le reconnaître. Dans l'état que tu es, ça n'aurait pas été surprenant, mais la haine qui t'anime n'est pas dirigée contre eux. Au contraire.

Enfin, tu arrêtes le massacre.

Relevé, tu craches sur ses restes éclatés. Frottes tes mains sur ton t-shirt en te retournant vers les militaires. Tu négocies pour effacer les traces de ton méfait, en vain. La seule demande retenue est celle de retirer le corps. Pour l'heure, un agent du CODECS t'attend. On ne fait pas attendre les officiers de l'état.

Dans le Centre, on te dévisage, toi et le sang qui t'a éclaboussé dessus. Tu lis dans leurs yeux la haine, le mépris, la peur. Tu sens que tu justifies, une nouvelle fois si c'était nécessaire, leur présence en ces lieux. Ils travaillent pour un mieux. Tu es satisfait de les motiver. Persuadé de retrouver Jacob, t'apprécies malgré tout moyennement qu'il te voit ainsi. Conviction qui se fait doute lorsque, dans la salle d'entretien, tes geôliers te menottent et attachent ces liens à une barre fixée à la table. Assis sur la chaise désignée et tes mains ainsi en suspension au-dessus de tes genoux, tu ne comprends pas pourquoi cette précaution exceptionnelle. La scène à laquelle ils viennent d'assister les auraient-ils rendu méfiants à ton égard ? Tu ne sais pas, mais tu ne rends pas non plus compte de l'impact qu'elle a pu avoir sur un témoin. Tu ne te rends pas plus compte de l'image que tu donnes encore ici. L'hémoglobine a moucheté ton visage et tes cheveux attachés, aspergé tes vêtements dont le pantalon a baigné dans la mare carmine se propageant au sol, peint tes mains d'un rouge crasseux. Malgré le chemin déjà effectué, tes semelles laissent encore quelques traces sur le carrelage. Pire que ça, ta frénésie meurtrière a marqué ton visage, fermé et aussi sombre que la nuit qui vient d'aveugler le monde. Tu as l'air du monstre que tu ressens être.

Il n'y a qu'une autre chaise, inoccupée, dans la pièce filmée. Tu redoutes le moment où Jacob va s'y asseoir et te voir tel que tu te vois. Tu fermes les yeux. La bouillie de vampire que tu viens de faire s'affiche sur tes paupières. Et tu sais que tu as au moins épargné la terre de ses crimes. Du bruit te fait rouvrir les yeux : ce n'est pas ton ami, mais une femme qui entre. Muet, tu la suis du regard. Ta première impression, tu l'as ratée, c'est certain.
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MessageSujet: Re: Weight of the Dead [Abigail] Weight of the Dead [Abigail] EmptyDim 5 Mai - 12:34


Chapitre 1

 
Je redoute ce moment où mes yeux vont croiser celui qui a ôté facilement la vie de mon époux et de ma fille. Cette bête enragée a arraché la vie avec la même facilité qu'une personne qui découpe les pétales d'une fleur. Oui, j'ai cette image que pour lui, c'était facile de tuer deux âmes innocentes, deux personnes qui voulaient vivre. C'est tellement aisé de prendre la vie de quelqu'un qui n'a aucun moyen de se défendre. Est-ce que mon mari s'est battu pour se protéger ? Je ne sais pas. Je ne connais pas tous les tenants de cette sombre affaire. Ou, peut-être que je refuse d'y aller plus loin. Je continue de penser à cet homme qui a assassiné l'homme de ma vie et mon enfant. Comment pourrais-je le pardonner ? On ne peut pas. Ce n'est pas possible de se dire que l'homme qu'on a devant soi et celui qui a pris des gens qu'on aime, qu'on doit l'absoudre de cet acte. Je peux pardonner pour des futilités mais ceci … Non.

Je ferme les yeux et j'essaye de penser à autre chose. Mais, je n'arrive pas. Je vais rencontrer l'assassin aujourd'hui. Oui, c'est le jour où mes yeux remplis de douleurs croiseront l'âme corrompue de cet être malfaisant. Je désire qu'il voie dans l'âtre des fenêtres de mon âme que je suis brisée. Il m'a détruit, balayé les espoirs que j'avais pour la famille. Heureusement que ma petite Amélia est là car je ne serais plus de ce monde. Ma fille, mon petit trésor est le phare qui me permet de me guider dans l'obscurité qui est mienne depuis ce triste jour. Je dois être forte pour Amélia, aussi féroce qu'une lionne ou une louve. Je serre mon poing puis j'ouvre de nouveau mes yeux, je respire lentement mais longuement. Je réfléchis à cette rencontre avec lui, ce vampire, cette chose qui ne mérite pas de vivre. Selon moi, le rituel serait bien trop doux pour une personne comme lui. Il mérite de souffrir milles tourments. Mais, comment lui infliger la peine quand il ne ressent rien ? Peut-être qu'il est détaché des sentiments humains ? Est-il comme ses tueurs en série qui ôtent le dernier soupir de leurs victimes ? Comment font-ils quand ils se regardent dans une glace ? Je ne pourrais pas vivre si je tuais par accident une personne. Et puis, tuer une personne change une personne. Je ne comprends pas ces hommes et femmes qui prennent la vie des autres … Je respire de nouveau. Puis, je me dirige vers la cuisine pour boire de l'eau. Je me sers de l'eau dans un verre, je bois lentement l'eau puis une image traverse mon esprit. Et si l'homme se moque de moi quand il me voit ? Et s'il ne se sent pas désolé d'avoir arraché ces deux êtres à moi ? Je fais tomber le verre sur le sol. Je mets une main dans mes cheveux et je crie dans la cuisine. Vais-je arriver à me contrôler quand je le verrais ? Vais-je réussir à articuler des mots malgré la haine que je ressens pour lui ? Je tente de respirer puis ma mère vient dans la cuisine, elle me prend dans ses bras. Je sens son doux parfum. Il y a peu, je lui ai dit que j'allais bien … Cruel mensonge. Je m'excuse. Elle me dit qu'elle prendra soin d'Amélia durant mon entrevue avec le meurtrier de Conan et Lucy. Ma mère m'aide à ramasser les débris de verre puis elle me dit que je devrais me laver. Elle me demande si je souhaite que papa m'amène voir le meurtrier. Je lui fais signe que non. Mes parents ne sont pas au courant que je travaille au Codecs. Je dois prendre sur moi.

Je vais dans la salle puis je me prépare. Je m'habille d'une tenue sombre, une robe noire avec des chaussures noirs. Je suis en deuil. Je souhaite montrer à ce monstre que c'est à cause de lui que je porte le deuil d'un époux et d'une enfant. On ne peut pas qualifier le mot pour décrire la perte de son enfant. En effet, la mort d'un père ou d'une mère fait de nous, un orphelin. La perte d'un conjoint, un veuf … Et, la mort d'un enfant ? De la chair de notre chair ?  Il n'a pas de mots pour cela. Je suis une veuve et une mère éplorée. Je me souviens qu'il m'a fallut deux ans avant de donner les affaires de Conan … Et, Lucy ? Il y a encore des effets à ma princesse dans le grenier. Il m'arrive d'y aller pour humer le doux parfum de ce petit ange. Je me regarde dans une glace, je me mouille le visage et je sèche ce dernier avec délicatesse. Je vais arriver, je le dois. Je peux le faire pour Conan et Lucy. Et si je pleure devant lui ? Alors, je pleurais. Si je dois hurler de chagrin, alors, je le ferais. Il ne m’empêchera pas d'éclater en sanglot. Je quitte la salle de bain après l'avoir nettoyé puis je vais dans ma chambre où je récupère un album de photo de la vie que j'avais …. Avant ça. Je monte dans le grenier puis je récupère les petits chaussons de Lucy. Vais-je montrer cela au meurtrier ? Peut-être qu'il va rire. Peut-être qu'il sera détaché de tout cela. C'est vrai que ce massacre remonte à quelques années maintenant … C'était en 2015. Je me souviens comme si c'était hier. Je soupire, que dirait ma thérapeute ? Je dois essayer de l'avant. Cependant, je refuse de lui pardonner. Il est dit qu'on peut vraiment aller de l'avant quand on se débarrasse de ces liens toxiques … Qu'on dise adieu à ces liens qui nous font mal. Mais, vais-je vraiment pardonner à ce parasite ? Non. Comment puis-je faire action alors qu'il m'a pris deux êtres ? Ce n'est pas rien …  Je n'arriverais pas à faire ce geste de pardon.  

Je me souviens de mes différentes séances avec la thérapeute, de l'aide de Cassandra avec ses chevaux. Je souris à l'aide de la jeune palefrenière et de sa monture. Je consulte ma montre, il est bientôt l'heure de quitter mon nid douillet pour voir le visage de ce monstre. Je descends les escaliers puis j'embrasse le front d'Amélia. Celle-ci est en train de jouer avec ses poupées, elle semble si innocente. Je dois préserver la douceur de son enfance, je fais de mon mieux pour qu'elle soit heureuse. Je souris à mon enfant. Je ferais tout pour elle. Je serais prête à mourir pour qu'elle puisse vivre. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas par amour ? On ferait tout. Je salue mes parents puis je vais conduire ma voiture.

Après, une demi-heure plus tard, je suis arrivée au lieu de destination. Il s'agit de la prison de Ribcage. C'est là-bas qu'on peut trouver ces vermines d'aberration dont le monstrueux vampire qui a tué Conan et Lucy. Je connais bien cet endroit car j'y travaille . Mon rôle est d'approuver au non les allitérations. Par la suite, on me conduit dans la salle où je peux voir ce misérable cet être. Je laisse les personnes me conduire là-bas. Je me sens nerveuse à l'approche de l'heure fatidique. Comment est-il ? Se souvient-il des noms de ses victimes ? Ou, peut-être qu'il n'a jamais su qu'ils se nommaient Conan ni Lucy … Je soupire. Je ne sais pas comment cette entrevue va finir, entre les larmes, la haine et je ne sais quoi ? Je continue d'avancer, les agents du CAA me préviennent que le prisonnier a accomplit un méfait. Pourquoi cela m'étonnerait de ce buveur d'hémoglobine ? Il ne saura jamais s'arrêter. Seul la mort pourra l'arrêter. Et encore, il faudrait le tuer. Je déambule dans le couloir  où je suis accompagnée des agents puis je rentre dans la pièce filmée. Je le vois. Lui. Le barbare, le truand, la brute … Je le fixe. Je vois que son vêtement est tacheté de sang. Je prends une large respiration. Ai-je envie de lui donner quelque chose pour nettoyer la preuve de son crime ? Je continue de le regarder.  Et puis, comment ferait-il pour enlever le sang ? Il est attaché et je ne veux pas de contact physique avec ce monstre. Je m'assois lentement sur la chaise, je pose mon sac contenant l'album et les chaussons de mon enfant par terre puis je repose le meurtrier. Comment font les proches des victimes quand ils croisent le regard du meurtrier ? D'une personne qui a dérobé quelque chose de leur vie heureuse ? Comment font-ils pour supporter tout ceci ? Je ne suis pas courageuse … Je ne l'ai jamais été. Je respire de nouveau. Un silence s'installe entre nous deux. Ai-je envie de briser cette atmosphère si glaçante et pénible ? Je soupire.

Abigail – Monsieur Stevenson, c'est la première fois que je croise votre retour. Dis-je d'une voix mesurée. Je me tais quelques secondes. Et, je dois avouer que vous ne faites pas bonne impression avec ce sang … Je respire. Mais, passons pour cela. Vous ne m'avez jamais vu. Je continue de le regarder. Pourtant, vous avez déjà vu deux personnes … Souvenez-nous de cet hôpital ? De cet homme avec sa petite fille ? Demande-je d'une voix émotive, en fronçant les sourcils. Vous devez ignorer que vous avez fait de sa femme, une veuve … Comment pouvez-vous vivre avec ceci Monsieur Stevenson ? J'aimerais savoir ce que vous faites pour continuer à vivre face au chaos que vous avez engendré.

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MessageSujet: Re: Weight of the Dead [Abigail] Weight of the Dead [Abigail] EmptyMar 25 Juin - 20:21

Elle t'est inconnue, cette femme qui entre la mine grave. Pourquoi un autre agent du CODECS que Jacob voudrait te voir ? Car s'il s'est arrangé pour vous organiser des entretiens, tu ne relèves pas de ses attributions. Comme ceux de cette personne, qu'importe qui elle est. En remarquant le sac lourd qu'elle apporte, tu supposes qu'elle veut te réclamer des renseignements sur un détenu en lien avec une Altération. En silence, tu l'accueilles. En silence, elle s'installe. Bien que tu considères important ton investissement auprès d'eux, les salutations et autres banalités ne font pas partie de tes priorités lors de vos échanges. Encore moins aujourd'hui, alors que tu ressens encore les émotions violentes qui ont conduit tes mains à commettre une boucherie. Le visage que tu as réussi à rendre méconnaissable est collé à ta rétine à l'image du sang fixé sur ta peau. Chair à vif et éclatée, une bouillie a remplacé ses traits et ses dents, ses canines, cassées, tombées à terre... Il n'avait pas le droit à cette figure humaine. Tu ne supportais pas ce rappel provocateur de votre nature. Vous ne devriez pas pouvoir vous fondre dans la masse. La vue t'a soulagé, mais ce dégoût et cette colère vibrent encore en toi.

Ses raisons de rester muette te sont aussi inconnues. Tu sens son regard, lourd, presque hésitant. Tu entends sa respiration cherchant plus d'air dont elle n'a besoin. Tu devines qu'elle est tendue. Tu ressens surtout une haine viscérale émanant d'elle, malgré son calme. Elle ne veut pas te parler. Elle ne veut pas être là. Toi non plus. La situation serait tellement différente si tu n'avais pas à être dans cette pièce, parce que ça signifierait qu'aucune transformation ne t'avait altéré. Tu aurais vécu la Révélation avec Dahlia, en même temps que tout le monde. Certes, tu ne te rendrais pas compte du danger, pas comme maintenant, tant pis. Jamais tu n'oserais affirmer quelque chose de mauvais goût  qui comprendrait « le prix à payer ». Et jamais tu ne t'en prendrais à elle, pour ce qu'elle ressent d'être face à toi.

Des inconnues, il en reste dans son discours. Il éclaircit pourtant beaucoup de points, à ta plus grande horreur. Les souvenirs de l'événement dont elle parle, parce qu'il ne peut s'agir que de ça, sont flous et parcellaires. Tu n'étais pas toi-même, possédé par ce qui venait de naître en toi. Une bête assoiffée, sans conscience. Aux mots de l'agent, ils reviennent te hanter. Douloureusement, tu les passes en revue. Tu avais réussi à les tenir éloignés pour faire de toi un être anesthésié. Jacob les avait fait remonter à la surface, pour une bonne nouvelle. Maintenant cette femme, et tu sais qu'ils vont continuer à tourner en boucle dans ton esprit. Son mari et sa fille, tu les as tués. Tu les as massacrés, et tu n'as pas la décence de t'en rappeler. Ton visage se décompose. Le silence a gardé le sceau de tes lèvres intacts le temps d'encaisser l'information et de chercher, désespérément, dans tes souvenirs. En réalité, tu savais que tu n'aurais pas oublié avoir attaqué une autre enfant. Comment peux-tu vivre avec ces meurtres sur la conscience ?

« Comment vous faites pour rester aussi calme ? »
, finis-tu par prononcer d'une voix basse.

Comment faisait-elle pour se tenir devant toi, assise et t'adresser la parole sans hurler ? A sa place, tu serais déjà à moitié mort. Tu l'observes et, maintenant que tu sais son aversion personnelle, ton propre regard a changé, devenu une ouverture vers ta culpabilité. Tu as cru avoir tué ton enfant. Finalement, c'est celui d'autres parents dont tu as pris la vie. Son enfant. Son mari. Tu savais avoir causé des morts, mais tu n'avais jamais fait face à leur famille. Ils restaient des silhouettes imprécises, des gens dont tu ne connaissais rien. Ça ne te rendait pas indifférent, tu ne t'es jamais pardonné de ce qu'il s'est passé, cependant rencontrer une victime collatérale amplifie le sentiment.

« Peu importe ce que je dirais, votre douleur restera. Rien que le fait de me voir vivant est insupportable, non ? » Tu te tais un instant, et baisses les yeux. Tu reprends la parole d'une voix presque inaudible. « Mais vous voulez peut-être savoir pourquoi. J'étais à l'hôpital parce que des vampires m'avaient attaqué. A mon réveil, j'étais devenu comme eux. Je ne contrôlais rien. Quelque chose voulait du sang. Ils étaient au mauvais endroit, au mauvais moment. »

Cette conclusion, est-ce que ça rend leur mort plus ou moins atroce ?  Tu détestes cette impression de te trouver des excuses. Tu ne veux pas qu'elle croit que tu te défends. Tu n'attends pas de pardon en remuant la pancarte « accident ».

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