Montre-moi ce que tu ressens, je dirais qui tu es (Pv Alec)

Cela faisait combien de jours déjà ? Depuis les problèmes au Ribcage, depuis l'évasion des aberrations, Risa se retrouvait trop souvent à devoir traquer des traces qui commençait sérieusement à s'estomper avec le temps. L'empathe avait beau dire à ses 'supérieurs' du CAA que même les traces empathiques finissaient par se dissoudre, personne ne semblait l'écouter et bien évidemment tous s'étaient mis à dire qu'elle devait faire exprès de les louper pour que les aberrations puissent s'enfuir. On l'avait même menacé de la renvoyer au Ribcage si elle ne coopérait pas assez et c'est dans un soupir qu'elle avait réexpliqué comment son pouvoir fonctionnait. Son 'supérieur' avait alors soupirer à son tour et chose étonnante s'était excusé. La criminologue en était resté sur le cul. Depuis le départ, on l'avait traité comme une nuisible par ici, juste bonne à faire le chien chasse en cas de besoin, alors quelqu'un qui s'excusait, c'était une véritable première. Cependant, la joie fut de courte durée, car si ce jour là, on l'avait renvoyé chez elle, on l'avait aussi prévenu qu'elle aurait le droit à un autre 'coéquipier' durant ses prochaines traques et ça... très honnêtement ça ne lui plaisait pas des masses, mais alors pas des masses du tout. C'est bien pour cela qu'aujourd'hui, elle traîne les pieds, alors que cela fait déjà une heure qu'on l'a appelé. La brune sait qu'elle va se faire laminer, mais son boulot de criminologue ne se fait pas seul et depuis les récents événements la ville est en ébullition et la criminologue se retrouve à être appelé sur de trop nombreuses scènes de crimes à son goût.

Sa main se porte à sa nuque, là où un vampire a commencé à la mâchouiller après que son don soit totalement partie en vrille. Un moment terriblement inquiétant, un moment qu'elle ne souhaite pas réitéré, pourtant, elle se doit de comprendre, il le faut, l'empathe sait qu'elle n'a pas le choix. En t tout cas, elle remercie les dieux d'avoir été clément avec elle et d'avoir mis sur son chemin quelqu'un qui l'a débarrassé du vampire et qui l'a sauvé d'une mort certaine. Heureusement pour elle,  la jeune femme ne s'est pas entièrement vidée de son sang et même si plusieurs semaines ont été nécessaire pour s'en remettre, elle est désormais en pleine forme et contente de l'être ! Une pense se forme dans son esprit, pour Joshua. L'ange lui manque, c'est indéniable, mais leurs emplois du temps respectif ne s'arrangent pas, surtout depuis cette nuit. Une grimace se forme rapidement sur le visage de la criminologue alors que son regard se porte sur le bâtiment dans lequel elle doit retrouver son nouveau 'coéquipier'. Le cynisme ne lui va pas au teint, pourtant, c'est tout ce qu'elle possède à ce jour. Ça et une bonne dose de rancune pour être obligé à traquer les autres. Mais étonnamment elle est aussi reconnaissante envers le CAA, si elle ne travaillait pas pour eux, la brune n'aurait plus aucun accès à son don et ça, elle ne peut le concevoir. Peut-être serait-il temps qu'elle cesse la rancune qui parsème encore son cœur.

Pourtant, même pour l'amour de Josh, elle n'est pas prête de faire confiance au gouvernement. Surtout quand on voit ce que les purificateurs sont capable de faire et leurs dents contre les aberrations et les altérations. La brune ne comprend pas réellement pourquoi mettre tout le monde dans le même panier. Après tout, une partie des humains sont de véritables connards et des enfoirés de première. Ils n'hésitent jamais à enlever, torturer, violer ou tuer et ce ne sont que des humains. Pourquoi les autres ne pourraient pas être pareil ? Un côté ceux qui utilisent leurs dons avec parcimonie, de l'autre, ceux qui les utilisent à mauvais escient ? Elle secoue la tête, s'agace toute seule comme une grande alors que ses pas la font entrer dans le bâtiment. Il faut se dépêcher, le traces du crime qui a été perpétrer ne vont pas rester indéfiniment. Aussi, la criminologue se décide à entrer. Elle se présente à l'accueil, comme d'habitude et on l'amène à une salle où on lui dit d'attendre. Charmant, comme toujours... Elle pourrait presque soupirer l'empathe, mais au fond elle s'en fiche totalement, les supporter est une constante de son boulot et certains chasseurs ne sont pas que des têtes de con. Elle se pose devant l'une des fenêtres, son regard portée sur le monde d'en bas. Inutile d'être sur le qui vive, son empathie l'est pour elle. Personne ne pénètrera dans cette pièce sans qu'elle ne le ressente. Seul Joshua peut le faire, et il n'est pas un chasseur.

Aussi Risa regarde la rue, regarde les gens. « Le futur... Voilà bien quelque chose qui pourrait changer tout ça. » Elle l'a ressentit, cette peur dans les cœurs, elle est tapis, depuis les derniers événements. Mais derrière, il y a quelque chose d'autre, de nouveau, que l'empathe ne peut pas atteindre si elle ne fouille pas. Mais elle ne fera jamais l'erreur de montrer au monde qui elle est, tout simplement parce que cela ne vaut pas le coup. La criminologue le sent déjà, ce regard persistant sur les altérations, ce regard inhumain sur ce qui possède des dons. Ce regard qui fait mal, parce qu'au fond, tout ce qu'elle désire elle, c'est que les gens vivent tranquillement, c'est bien pour cela qu'elle a choisi ce métier bon dieu. La brune n'est pas différente du citoyen lambda. Elle bosse, pour le gouvernement en plus et de son plein grès cette fois, elle paye ses impôts, elle paye ses factures, tout ce qui la différencie c'est ce don. « Est-ce réellement une raison pour me haïr, parce que je suis différente ? » Un murmure et un soupir qui lui échappe. Si seulement elle n'était pas née... Alors peut-être... Cette pensée et dangereuse et la jeune femme y coupe court, reposant alors son regard sur le monde de dehors, un monde sans secret pour elle, mais qui continue de la haïr pour la différence qu'elle représente.