Kahlan ôta sa veste et la posa sur le fauteuil qu'elle venait de pousser jusqu'à la cheminée. Les piles de livres se multipliaient au sol alors que la jeune femme n'avait pas terminé de positionner chaque rayonnage. En cette fin août, la jeune femme avait bien trop chaud. C'était un temps à rester dehors, pas à faire du déménagement, enfermée à l'intérieur. Mais elle n'avait pas le choix.
Soupirant, l'irlandaise se laissa tomber sur le fauteuil et ferme les yeux un instant, tachant de ne pas laisser les évènements la miner. Elle n'était en ville que depuis deux jours. Après avoir posé ses quelques valises dans un petit appartement du quartier, elle avait passé le reste de son temps dans la boutique. Ce n'était pas prévu mais la vie vous jouait parfois d'étranges tours.
Sa mère était morte la moi dernier. Une épreuve difficile pour la jeune femme qui n'avait jamais été confrontée à la mort auparavant. Et maintenant, elle devait s'occuper de la librairie. C'était ça ou la vendre et la jeune femme n'avait pas pu s'y résoudre.
Mais il y avait eu une bonne chose dans tout cela. Elle avait retrouvé Trish. D'ailleurs leur nouveau lien était quelque peu déstabilisant mais son amie lui assurait que tout allait bien et qu'il n'y avait pas à s'inquiéter. Tout cela était normal, selon elle et Kahlan n'avait aucune raison de douter d'elle. Il lui était d'ailleurs difficile de comprendre exactement cet étrange sensation. Tout ce qui l'importait, c'était qu'elle se sentait bien lorsque Katrina était près d'elle.
Sa nouvelle opposée lui avait été d'une grande aide lors de sa recherche d'appartement. C'était grâce à elle que l'irlandaise avait pu trouver si vite et si bien.
Kahlan inspira profondément et se releva alors, recommençant son manège. Si elle voulait ouvrir le surlendemain, elle avait encore beaucoup de travail ! Avalant une gorgée de la bouteille d'eau qu'elle avait apporté, elle jeta un coup d'oeil par la porte ouverte et se remit à déplacer les rayonnages. Plus que trois et elle pourrait tout nettoyer avant d'y ranger les livres. Encore fallait-il qu'elle trouve comment elle voulait les organiser, …
Qui eut cru que le travail de libraire était aussi compliqué ?
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Sujet: Re: A new life Jeu 22 Mar - 16:34
La chaleur était suffocante dans ce bureau ou l'air n'entrait que par bribe. Un petit courant d'air ferait un bien fou, c'était certains, mais pour l'instant, je n'avais pas le cœur à chercher de l'air frais, ce serait montrer quelque chose et c'était ce que je ne voulais absolument pas faire. Ma capacité a rester impassible à chaque instant était ce qui faisait de moi celle que j'étais et surtout, cela énervait terriblement mes collègues, un petit plus alors qu'il se prélassait à ne rien faire pendant que je planchais sur cette affaire. J'avais réquisitionné tous les tableaux possible et imaginable de la section criminelle. Les protagonistes étaient bien trop nombreux pour ne tenir que sur un simple tableau et les victimes trop diverses pour faire une comparaison à l’œil nu. Je m'étais donc rapidement mis au travail et sur chaque tableau, j'avais collé deux victimes avec les suspect possible, et je traçais inlassablement des liens entre chaque victime, pour trouver un suspect commun. Pour l'instant, j'avais lamentablement échouée et tous ceux que j'avais interroger n'avait rien révélé de particulier. Oh bien entendu, il y avait toujours ces rivalités divers et variées. Les envies de vengeances aussi, pour des trucs réellement risible sans compter tout le reste. Honnêtement, je crois que les gens se soucient bien trop de leur petite personne et pas assez des autres. Mais ce n'est que mon avis. J'avais donc tout compilé, en long, en large et en travers. Mais je n'avais rien trouvé. Je venais de sortir du bureau pour aller me chercher une bouteille d'eau, lorsque Marc, un collègue dépêché de France fit son entrée avec une bouteille d'eau qu'il finit par me tendre.
Un remerciement et nous parlions de nouveau de l'affaire. Il était le seul réellement concerné par ces meurtres. Des meurtres qui imitaient parfaitement un loup, un vampire et j'en passe. Il existe des choses étranges dans ce monde, après tout, j'en suis une. Qui irait s'imaginer que la reine des glaces est une empathe et qu'elle peut vous traquer sans trop de souci, ainsi que vous retrouver une milieu d'une foule comme si elle vous voyait distinctement. Je sors de mes pensées alors que mon collègue commence à me poser des questions diverses et variées. Sur des choses que je devrais connaître. Je lui explique ma théorie des meurtres déguisé et il me parle alors de son idée. Meurtre rituelle suivant alors les contes et légendes des frères Grimm. Je me souviens encore de quelqu'un de ces contes, mais je dois bien admettre ne pas tous les connaître. Je lui promet de me renseigner. C'est comme ça que je conclus ma journée et que je finis par me diriger vers Clifton. Il paraît qu'il y a une librairie dans laquelle on peut trouver tout ce dont on a besoin et j'ai besoin de livre très particulier. Je déambule donc dans les rues avant de finalement tomber sur l'endroit que je recherche. La boutique semble fermé alors même que la porte est ouverte. J'hésite un instant sur le seuil, ne voulant pas réellement déranger, jusqu'à ce que je ressente des sentiments plutôt bienveillant.
Ils sont fort mais pas très clair, et m'invite à entrer. Je ne sais jamais trop comment expliquer ce que je ressens, c'est différente j'imagine que ce que les autres ressentent. Je secoue la tête et me demande si je dois toquer à la porte, au pire je m'excuserais si jamais on m'envoie balader, mais c'est le meilleur endroit qu'on m'ait conseillé. Alors j'ose. Je m'approche de nouveau avant de finalement toquer et de commencer à avancer dans le magasin « Excusez-moi, il y a quelqu'un ? »J'avance encore un peu, j'imagine qu'il y a quelqu'un si la porte est ouverte, mais parfois, c'est parce qu'on déménage, ou alors qu'on fait du ménage. « J'ai réellement besoin de certains livres et vous êtes le meilleur endroit pour les avoir il paraît. » Je m'en veux de déranger quelqu'un qui n'a peut-être pas envie de voir du monde, mais je préfère en avoir le cœur net. Après tout qui ne tente rien n'a rien et je suis prête à m'excuser si jamais j'ai dérangé. J'espère juste que mon ton froid et monocorde n'ennuiera pas la personne derrière cette porte. Bon j'attends dix minutes et ensuite je m'en vais si ça ne répond pas.
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Sujet: Re: A new life Mer 28 Mar - 19:51
Kahlan avait fini par trouver une organisation spatiale qui lui convenait. Il y avait suffisamment de place entre les rayonnages pour circuler aisément tout en ayant conservé différent coins de lectures : un près de la cheminée pour les lecteurs occasionnels et un plus fourni en coussins pour les enfants dans ce qui allait être le coin jeunesse. Bien sûr, elle n'avait pas encore tout ce qu'il fallait pour eux mais cela ne tarderait pas, elle avait passé commande la semaine passée.
L'irlandaise alla récupérer le nécessaire à nettoyage près du comptoir et se mit à l'oeuvre, commençant par le fond. Une fois cela fait, elle pourrait enfin ranger les livres qui s'amoncelaient au sol.
Elle était en plein dépoussiérage lorsqu'elle entendit comme des petits coups suivis par une voix monocorde. Elle se demanda un moment si cela lui était adressé. Kahlan n'avait pas compris les paroles et il pouvait très bien s'agir d'une discussion devant la librairie. Mais, lorsque la voix reprit, les mots étaient clairement intelligibles cette fois-ci et il ne faisait aucun doute que la femme s'adressait à elle.
Aussitôt, la rouquine posa ses chiffons et ses produits et regagna l'entrée de la pièce, souriante.
"Bonjour. Je suis désolée, je ne vous avez pas entendue entrer. Comme vous le voyez, je ne suis pas vraiment prête à ouvrir, … Je devrais être prête lundi…"
Cela ne représentait que deux jours. Peut-être que la jeune femme pouvait patienter jusque là. D'un autre côté, il s'agissait de la première cliente de Kahlan et elle ne voulait pas la perdre.
"Est-ce que vous connaissiez la précédente propriétaire ?"
Un léger voile passa dans le regard de la jeune femme mais elle le chassa bien vite. Ce n'était pas le moment d'être nostalgique.
"Si vous me dîtes ce que vous cherchez, je pourrais vous le mettre de côté pour lundi, …"
Elle ne pouvait pas faire grand chose de plus pour l'instant. Pas alors que tous les bouquins étaient posés au sol, empilés ou dans des cartons. Il serait difficile de retrouver quoi que ce soit dans tout cela.
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Sujet: Re: A new life Jeu 5 Avr - 15:18
J’ai l’impression d’être une intruse ici et en même temps, je ne peux que me sentir … Je ne sais même pas comment décrire cette sensation. Toutes ces odeurs de neuf, de vieux, de poussière. Toute ces étagères ici et là, comme un labyrinthe de savoir, de connaissances. Connaissances dont j’ai toujours été avide. Mais ce qui me fait m’arrêter en plein milieu de l’endroit c’est surtout que cela me rappelle une partie de mon enfance, lorsque j’ai commencé à être empathique. Il n’y avait plus beaucoup de monde autour de moi. Mon frère avait peur de quelque chose que je ne saurais définir et mes parents se méfiaient tellement de ce que je pouvais ressentir qu’ils ne s’approchaient plus réellement de moi. Alors je passais mon temps dans l’immense bibliothèque de la famille. Je me souviens encore de toute ces rangées de livres, ces étagères fixés au mur et complété par d’autre étagère qui formait comme l’une de ces vieilles bibliothèques que l’on peut encore trouvé aujourd’hui. Je me souviens encore des lignes colorées que les livres formaient. De l’odeur du vieux papier et du neuf lorsque j’en ouvrais un récent. De cette odeur de poussière qui parfois me faisait éternuer. Je me souviens de l’émerveillement que j’avais eu en posant mon regard sur ces livres, rangés l’un à côté de l’autre, comme en rang d’oignon… D’ailleurs je n’ai jamais trop compris cette expression. Et je finis par me perdre dans la contemplation de l’endroit qui me réchauffa le coeur, et le fit déborder des bons moments de mon enfance.
C’est la voix de la jeune femme qui me tira de ma rêverie et je secouais ma tête, alors que les restes d’un monde idyllique partait en fumée. Je collais un sourire professionnelle sur mes lèvres, sans chaleur, sans sentiments. Ce n’était pas tant que je ne ressens rien pour cette jeune femme, la vague de bon sentiment qui émane d’elle est si forte et douce qu’elle me ferait presque tomber le masque. Mais j’ai juré de ne plus rien montrer en public et c’est quelque chose que j’ai appris durement et qui m’a coûté cher. « Oui, je suis désolé. Je ne voulais pas déranger mais la situation exige que je fasse quelque chose. Je ne pensais pas que vous étiez fermé, pardonnez-moi. » Je me sens un poil gourde, c’est vrai que quand mon regard se pose sur les piles de livres encore au sol, je ne peux que remarquer que l’endroit n’est pas encore prêt pour ouvrir. Pourtant, si elle voulait bien juste regarder quelques trucs pour moi je lui en serais reconnaissante. Je sais bien que j’abuse et que je ne devrais pas, mais honnêtement, elle est mon seul espoir pour arriver à démêler cette foutue histoire. Je la regarde un instant lorsqu’elle me pose sa prochaine question, pas parce que la question est étrange, mais surtout parce que la vague de tristesse qui me frappe fait mal. J’imagine que l’ancienne propriétaire était de sa famille. « Pas spécialement. Je suis passée de nombreuses fois devant la boutique, mais je n’ai pas réellement eu le temps d’entrer. Il faut dire que mon métier me prend beaucoup de temps… Trop à mon goût ces derniers temps d’ailleurs. » Je venais de murmurer la dernière phrase.
« Vous feriez ça ? Ce serait vraiment gentil parce que j’ai besoin d’éclaircissement. » Je sors le papier que j’ai dans ma poche. « Voilà je suis sur une affaire plutôt étrange et j’aurais besoin de documentaire sur des personnages de fiction. » Même si les détails sont encore gravé dans ma tête je ne peux pas m’empêcher de lire le papier, c’est comme je tentais de me rassurer pour ne rien oublier. « Ce serait sur tout ce qui attrait au loups-garou, vampire, tout le folklore sur les êtres imaginaires. » Parce que un type vidé de son sang, un autre avec une morsure de loup, un autre brûlé on ne sait pas trop comment et j’en passe, pour moi c’est du surnaturel. Bien évidemment en tant qu’Altération, je suis au courant de tout ça, mais bon. « Je ne sais pas si vous avez aussi un précis sur les sorcières, leurs pouvoirs et autres. » Tout ce qui pourrait m’aider à trouver pourquoi le tueur veut absolument que cela ressemble à des crimes surnaturel. « J’aimerais bien aussi les contes des frères Grimm, les éditions originales, pas celle qui ont été remaniés pour les enfants, si jamais vous aviez ça. » Et puis je m’arrête, repensant à la douleur de la jeune femme. Le mot insensible trotte dans ma tête. « Vous étiez apparenté avec la dernière propriétaire n’est-ce pas ? » J’avais envie de lui présenter mes respects et peut-être alléger un peu sa peine. Il paraît que les empathes peuvent faire ça. Moi, je suis capable de traquer la trace émotionnelle des gens… Au fond, j’ai l’impression que mon destin était tout tracé. Je hausse les épaules et regarde la jeune femme tranquillement. Elle paraît si frêle et douce que j’ai presque peur de la briser. J’espère ne pas réveiller de mauvais souvenir avec ma question en tout cas.
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Sujet: Re: A new life Dim 8 Avr - 18:59
Kahlan écouta la jeune femme parler sur un ton impersonnel qui la mit quelque peu mal à l'aise mais, après tout, chacun avait le droit d'agir comme bon lui semblait. La cliente était respectueuse et polie alors pourquoi s'en faire ? Elle s'excusa de la déranger et de ne pas avoir vu que la boutique était fermée mais insista quelque peu. Lorsque l'irlandaise lui affirma lui mettre les ouvrages demandés de côté pour pour le surlendemain, la brune sortit une liste.
« Une affaire ? Vous faîtes partie de la police ? »
Voilà que son aide était requise pour élucider une affaire criminelle. Eh bien, cela n'arrivait pas tous les jours. Kahlan s'avança de quelques pas, écoutant attentivement la demande de la jeune femme. Elle recherchait des informations sur le folklore des êtres imaginaires liés à Bristol. L'irlandaise s'était attendue à ce genre de demande venant de clients plus ou moins effrayés et assez idiot pour croire tout ce qui était écrit dans les romans. Mais, visiblement, cette cliente ne plaisantait pas.
« Les contes de Grimm, je les ai en version originale, oui. J'ai aussi tout un tas de romans ou pseudo documentaires sur les êtres surnaturels que vous citez, … quelque part, … mais je ne garantis pas que les informations qu'ils contiennent soient correctes. Je doute qu'aucun de ces livres n'ait été écrit par les principaux concernés et, même si c'était le cas, auraient-ils tout noté ? Même ce qui pourrait leur nuire ? Non, la plupart, ou même la totalités, sont simplement commerciaux. Mais je peux vous les trouver. D'ici demain j'aurais tout rangé et organisé. Je vous mettrai tout ça de côté. »
Elle ne pouvait pas lui promettre de les obtenir avant. Il y avait bien trop de livres accumulés dans tous les coins pour pouvoir en dénicher de spécifiques en quelques minutes. Alors que Kahlan faisait courir son regard sur les ouvrages, au hasard, dans l'espoir qu'ils soient visibles, la cliente reprit la parole sur un sujet auquel elle ne s'attendait pas. Il lui fallut quelques secondes pour pouvoir éloigner les souvenirs douloureux et articuler une réponse.
« C'était ma mère. Elle est décédée il y a quelques semaines. »
L'irlandaise offrit à sa cliente un pauvre sourire triste et se dirigea vers le comptoir pour masquer son trouble.
« Si vous me laissez vos coordonnées, je pourrais vous appeler lorsque j'aurais trouvé ce que vous cherchez. Avec un peu de chance, ces livres seront dans les premiers que je trierai et vous n'aurez pas à attendre trop longtemps. »
Si ces lectures étaient essentielles à la résolution de l'affaire, mieux valait ne pas trainer non plus.
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Sujet: Re: A new life Jeu 12 Avr - 10:44
Cet endroit respirait le calme et la tranquillité. J’avais l’impression d’être presque normale, comme si, ici, aucune émotion ne pouvait m’atteindre mis à part les miennes. Pour la première fois depuis un moment, j’avais réellement l’impression de pouvoir être moi. Pas celle que tout le monde voyait, mais la moi, qui aimait lire. Celle qui se perdait dans des mondes qui naissaient de la mains de personnes talentueuses. Celle qui ne ressentait pas. C’était étrangement agréable, et surtout étrange. Ce genre de chose je ne le ressentais qu’avec une seule personne, Cassy. Je ne pensais pas que quelqu’un d’autre pourrait me faire ressentir la même chose. Je sortis de ma transe lorsque sa voix interpella mes paroles. « Oui, je suis criminologue dans la police effectivement. Je m’occupe de toutes les affaires… étranges on va dire. Et celle qui sont reconnu comme des meurtres en série, ou des disparitions. » Cela faisait déjà beaucoup de chose à s’occuper. Avant il ne s’agissait que de s’entraîner sur d’ancienne affaire, ou alors de donner un coup de main quand on vous appelait. Maintenant… Je vivais au jour le jour les affaires, toutes plus complexe les unes que les autres et toutes plus étranges aussi. Je m’étais refermé ostensiblement sur cette affaire d’ailleurs, parce que j’avais l’impression d’être épié de partout. Mes collègues se doutaient de quelque chose peut-être ? Que l’empathe résolvait des affaires. Je n’en sais rien, mais par moment j’avais l’étrange impression que cette affaire était pour nous… Ceux qui sortaient de l’ordinaire. C’était flippant de se dire que quelqu’un était prêt à aller jusque là tout de même.
Je lui sortis donc ma liste de bouquin. Je savais bien que ce n’était pas des livres simples à avoir, surtout que certaines versions originales n’étaient pas forcément encore édité. Mais j’avais réellement besoin des vrais histoires, pas celles qu’on racontait aux enfants non. Celles où ça ne finissait jamais bien en vérité. Parce c’était sur ça que le tueur se basait, j’en étais persuadé. Sa remarque me fit sourire intérieurement. « J’imagine qu’effectivement, ils ne mettent pas ce qui pourrait leur nuire plus que tout. Mais en vérité, le tueur n’est pas au courant non plus de ça. Je crois qu’il tatonne encore et ce demande ce qui est vrai de ce qui ne l’est pas. C’est pour ça qu’il fait des tests et essai. » Dit de cette façon… « Pardon, c’est pas que je me désintéresse de quoi que ce soit. C’est juste que c’est ainsi que se présente ses meurtres. On dirait qu’il essaye de trouver et il se base sur les vraies histoires qu’on trouve dans les contes. C’est assez dérangeant d’ailleurs. » Je m’arrête un instant.« Excusez-moi, je ne devrais pas parler de ça. » Et voilà que je me mettais à parler du meurtrier comme d’un scientifique qui s’amuse à faire des tests et essai sur l’être humain. Parce que pour l’instant, c’est de ça qu’il s’agit, mais dans un avenir proche, si jamais il tombait sur l’un d’entre nous, qu’est-ce qu’il se passerait ?
C’est sa tristesse qui me fait une fois de plus sortir de mes pensées et je me sens triste à mon tour pour sa perte. « Toutes mes condoléances. Même si c’est bien peu. » La perte d’un être cher est autrement plus douloureuse et quelques mots de condoléances ne pourront pas faire grand-chose. J’en sais quelque chose. Je ressens à chaque fois les mêmes choses. La violence des émotions a parfois tendance à me mettre à genou. Heureusement que je suis préparée, sinon j’aurais bien du mal à résister. Je me souviens encore de la dernière famille a qui j’ai annoncé la mort. Si je n’étais pas entraînée à être aussi insensible. Si je ne m’étais pas entraînée à gérer les sentiments qui me venaient par vague, je me serais écroulée depuis longtemps. La tristesse était l’un des pires sentiments qui puissent exister. C’était l’un des rares à s’accrocher à vous comme une bouée de sauvetage, comme si c’était la seule que vous pouviez ressentir à jamais. Un frisson descendit le long de ma colonne et je revins dans le présent. Sourire n’était pas une option, pourtant j’aurais pu à ce moment-là. « Oui, je vous donne mes coordonnées. » Je sors une carte professionnelle avec tous les numéros et au dos, je lui écris mon numéro personnel. « C’est ma carte de boulot avec tous les numéros où vous pouvez me joindre, je viens d’écrire mon numéro perso au dos. Si jamais. »
Je lui tendis ma carte et attendis qu’elle la prenne. Techniquement, le temps qu’elle ouvre et trouve les livres je n’avais plus rien à faire ici. Pourtant quelque chose me retenait, sans que je ne sache trop quoi. Alors que mes pieds étaient prêt pour s’en aller, je finis par me tourner vers elle. « Vous savez, si vous avez besoin d’aide pour déballer, ou alors juste pour discuter. Je peux toujours vous aider. » Ma voix monocorde et mon visage sans expression ne devait pas mettre en confiance. Mais mon regard était sincère. J’avais l’impression que je devais rester ici, encore un petit moment. Je finis par tendre la main vers un des livres qui se tenait dans un rayonnage. Feuillant ses pages comme s’il s’agissait d’un trésor. Mes mains parcouraient les lignes fluides avec une douceur étrange et un sourire s’esquissa sur mes lèvres, rapidement remplacer par une expression plus neutre. « Les livres ont cet étrange faculté de nous faire devenir quelqu’un qu’on ne pense pas être. J’imagine que vous aimez lire, sinon vous ne reprendriez pas son affaire n’est-ce pas ? » Une simple question alors que je reposais le livre avec douceur et tendresse. Ils avaient été mes meilleurs amis pendant tellement d’année que je ne me voyais pas sans. Finalement cette affaire avait du bon, elle m’avait fait découvrir un endroit où je me sentais comme à la maison. Ça changeait de d’habitude.
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Sujet: Re: A new life Sam 14 Avr - 17:41
Une criminologue. Kahlan n'avait jamais rencontré de criminologue avant cela et était à la fois nerveuse et excitée de participer, même de façon infime, à une enquête de police. Est-ce que tous les enquêteurs de la criminelle étaient aussi stoïques ? Etait-ce une déformation professionnelle que tous finissait par adopter à force de côtoyer des horreurs tous les jours ? Peut-être, mais la jeune femme en doutait. Si c'était bel et bien le cas, elle trouvait cela triste.
L'inspecteur expliqua rapidement son cas actuel, ce qui fit froncer les sourcils de Kahlan.
"Je n'aurais jamais pu faire ce métier. Toutes ces horreurs, … je ne sais pas comment vous faites, …"
L'irlandaise hocha alors doucement la tête lorsque la brune lui présenta ses condoléances. C'était gentil de sa part mais cela ne changeait rien à la douleur qu'elle ressentait encore à l'évocation de sa mère et de son décès prématuré. C'est pourquoi elle passa rapidement à autre chose et demanda les coordonnées de la cliente. Elle lu rapidement la carte qu'elle venait de lui tendre.
"Arisa Stroke. Enchantée. Je suis Kahlan."
Elle rangea la carte professionnelle dans le tiroir du comptoir pour ne pas la perdre dans le bazar qu'était la librairie et fut surprise d'entendre de nouveau la voix de Risa lui proposant son aide. Elle ne s'y attendait absolument pas et lui sourit.
"Et bien, j'avoue qu'un coup de main ne serait pas de refus. Et puis, je suppose que je peux faire confiance à un membre des forces de l'ordre, n'est-ce pas ?"
La jeune femme lui sourit en la voyant prendre délicatement un livre. Stroke semblait apprécier les livres. Son attitude était celle de quelqu'un d'attentionné, même si son visage et sa voix ne l'exprimait pas.
"J'adore. Les livres sont essentiels."
La rouquine hésita un moment avant de désigner une pile de livre.
"Vous pourriez m'aidez à trier ces livres là pendant que je finis de nettoyer les étagères du fond. Je voudrais commencer par séparer les romans, les documentaires, les BD et les livres de jeunesses. Enfin, si vous voulez. je ne veux pas vous déranger."
L'irlandaise lui sourit et retourna finir son ménage rapidement. Elle revint quelques minutes plus tard et se mit à trier également les ouvrages.
"Pardonnez-moi si je vous paraît irrespectueuse ou indiscrète mais, … je vous trouve étrange. Est-ce que c'est moi qui vous mets mal à l'aise ? parce que y a pas de raison, je vous assure. Je ne ferais pas de mal à une mouche. Et même si je voulais c'est la mouche qui risque d'avoir l'avantage !"
Elle se mit à rire doucement, espérant détendre un peu l'atmosphère.
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Sujet: Re: A new life Ven 20 Avr - 10:29
Mon métier, c’est ce qui fait celle que je suis, l’essence même de la personne que je suis devenue. Certains s’imaginent que les criminologue ou profiler sont aussi dérangés que les tueurs en série. Au fond, peut-être que c’est vrai, peut-être pas. Ce que je sais, c’est que nous sommes entraînés à faire ce que nous faisons. Ce n’est pas que rien ne nous touche, au contraire, tout nous touche. Mais nous avons acquis la capacité de nous détacher de tout pour ne voir que ce qu’il y a à voir. Je pourrais presque lui expliquer en long en large et en travers comment je gère, mais il n’y a qu’une seule chose que j’ai en tête, une seule réponse qui me vient spontanément. « Honnêtement, il y a des jours où c’est plus compliqué que d’autre, mais je ne fais pas ce métier pour attraper des criminels ou alors pour avoir de la gloire. Je le fais pour trouver ceux qui ont disparu, et protéger ceux qui restent, tout ceux qui pourraient être victime de ce genre de personne. C’est pour ça, je crois qu’on tiens bon. On ne pense pas aux meurtres déjà commis, mais à tous ceux qu’ils pourraient commettre. Ça nous donne le coup de boost nécessaire pour faire ce que nous faisons. Protéger et servir, c’est notre devise après tout. » Peu importe où nous travaillons, notre but sera toujours la protection des autres. Enfin, c’est ainsi que je le vois. Et puis la conversation dérive sur autre chose. Des condoléances, paroles bien maigres je trouve, sa tristesse m’envahit doucement, suffocante, mais je pouvais la comprendre. La tristesse était toujours synonyme de douleur. « Appelez moi Risa s’il vous plaît. Plus personne ne m’appelle Arisa en fait. » Après tout, il n’y avait plus que chez moi qu’on me nommait par mon nom entier. « Et je suis moi-même enchantée de faire votre connaissance, Kahlan. »
Même si je n’en montrais rien, j’adorais faire de nouvelle rencontre. C’était tout de même bien plus agréable de rencontrer d’autres personnes et juste parce que je n’avais pas réellement envie de partir d’ici, parce que je m’y sentais bien, je finis par proposer mon aide pour tout ranger. « J’espère effectivement que vous pouvez faire confiance à un membre des forces de l’ordre, ce serait dommage sinon. » J’imagine que mes intonations de voix n’aidaient pas à faire comprendre que cela m’amusait. Peut-être qu’un jour je pourrais lui montrer ce qui se cachaient derrière mon visage de marbre. On ne savait jamais ce que la vie nous réservait. Je finis par lui demander si elle aimait lire, même si je me doutais qu’on ne finissais pas libraire si on détestait lire. Sa réponse me fit sourire intérieurement. « Effectivement, les livres sont essentiels. » Ma remarque pouvait paraître vide de sens, mais je n’en pensais pas moins. Pour moi, me retrouver avec un livre était ce qui pouvait m’arriver de mieux. J’adorais toucher les couvertures, sentir les différentes textures sous mes doigts. Sentir l’odeur des vieux livres, mélanges de poussières et de vieillesse, ainsi que celle des nouveaux livre qui sentait l’encre fraîchement séchée. Il y avait tellement de chose à dire sur les livres, tellement de chose à penser, à ressentir. Oui, j’aime lire.
Je la laissais donc me diriger pour ranger. Après tout, elle était chez elle. Je me dirigeais donc vers les différentes livres et commençait à les classer. « Je vous ai proposer mon aide, ça ne me dérange pas. » J’aimais bien ranger, classer, regarder les livres, les feuilleter de temps en temps, voir les contenu et sourire quand j’étais seule comme une gamine quand tout cela apparaissait drôle, pleurer quand tout était triste. On ne dirait pas comme cela, mais mon empathie faisait de moi quelqu’un d’hypersensible et c’était aussi pour cela que je m’étais entraîné à ne rien montrer. Je relevais la tête intriguer quand ses sentiments changèrent et qu’elle reprit la parole. Sa phrase me laissa un instant pantoise. « Étrange ? Comment cela ? » Il est vrai que je parais bizarre pour la plupart des gens en fait. La fille sans sentiment, cœur de glace comme s’amusent à me surnommer mes collègues. S’ils savaient réellement… J’imagine que certains le savent, mais les autres. Je crains fort que plus personne ne s’approcherait de moi, s’ils savaient que je les ressentais au plus profond de moi chaque fois qu’il ressentait quelque chose. « Vous ne me mettez pas mal à l’aise, je vous rassure. Je crois que c’est cette endroit, si c’est cette bizarrerie que vous voulez parler. » Je ne souriais toujours pas, peut-être que c’était mon visage au fond, mon attitude, pourtant je me mis à continuer à parler de cet endroit et ce qu’il me faisait ressentir.
« En fait, quand j’étais petite, je vivais encore avec mes parents à Réversa. Dans leur grand manoir. On avait une immense bibliothèque, dans laquelle je passais mes journées. » Avant que je ne devienne empathe, enfin avant que mon don ne se déclare, tout semblait simple, tout avait l’air d’être normale. « Je me souviens encore de la texture des livres, de l’odeur qu’ils avaient. Je me souviens de la poussière quand je m’élevais pour aller chercher un livre sur les étagères plus haut. Il y avait une sorte d’aura dans cette bibliothèque, ce n’était pas seulement le calme, pas même non plus l’accès à des tas de connaissances, pas non plus le fait de garder de vieux truc. Je ne saurais même pas le décrire. Je me sentais bien plus chez moi dans cette bibliothèque que dans toute la maison ou même dans ma chambre, si bien que j’ai finis par m’y installé avec mes couvertures, à dormir sur un matelas à même le sol. » Cela avait fait sourire mes parents, jusqu’à ce qu’il faille que j’apprenne pour me protéger, des autres, mais en particulier de moi. Tout avait changé et pourtant… « Cet endroit est comme un écho de ce passé dans cette bibliothèque. » C’était tout ce que je pouvais lui dire. « Je me sens nostalgique je crois, parce que ce manoir n’existe plus et que je sais que je ne reverrais plus jamais cette bibliothèque. » Mais peut-être que ce n’était pas de cela qu’elle voulait parler. Je n’en savais rien, alors je finis par rester silencieuse tout en triant encore les livres pour lui filer un coup de main.
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Sujet: Re: A new life Lun 30 Avr - 14:20
Protéger et servir. Une devise qui forçait le respect et l'admiration. Kahlan acquiesça doucement au discours de la criminologue. Un léger sourire démontrait son admiration face à la résolution de gens qui, comme Risa, vouaient leur vie à la protection des autres. Son sourire s'étira un peu plus lorsqu'elle songea à une autre personne qui avait embrassé cette profession, quoi que légèrement différemment. Katrina aussi dédiait sa vie aux autres et c'était tout aussi louable, même si Kahlan avait bien souvent peur pour elle.
« C'est admirable. Je me sens bien dérisoire en comparaison. »
Mais son large sourire démentait toute forme de culpabilité qu'aurait pu ressentir la brune. Son but n'était pas de la mettre mal à l'aise, bien au contraire.
« Je ferai de mon mieux pour vous aider. »
L'irlandaise acquiesça de nouveau lorsque la policière lui demanda de l'appeler par son diminutif avant de proposer elle-même son aide pour tout ranger et, sans doute, retrouver les ouvrages importants plus vite. Bien qu'elle tente de détendre quelque peu l'atmosphère, Kahlan se heurter toujours à une étrange indifférence de la jeune femme. Cela finit par la démanger tellement qu'elle osa lui avouer qu'elle la trouvait étrange. Cependant, elle ne dut pas être suffisamment explicite car Risa comprit sa remarque de travers et se mit à parler de son lien avec les livres et de la bibliothèque de son enfance. L'irlandaise l'observa durant sa réponse. Ce n'était pas ce à quoi elle s'attendait mais cet épisode la fit sourire. Elle ressentait le même lien avec cet endroit mais pour une raison tout autre. Longtemps, les livres avaient été une façon de tromper sa solitude à une époque de sa vie où ses pairs la rejetaient pour ce qu'elle était.
« Je comprends et je suis ravie que vous vous sentiez bien ici. C'est ce que je recherche en remodelant cet endroit, en fait. Mais, ce n'est pas vraiment ce que je voulais dire, … »
La jeune femme se demandait si elle devait poursuivre ou non mais, comme son père se plaisait à le répéter, elle n'avait jamais eu la langue dans sa poche et était plutôt du genre directe, en général.
« Vous êtes toujours aussi, … détachée ? »
Se trouvant soudain bien maladroite, elle s'empressa de reprendre la parole pour ne pas être mal comprise.
« Je suis désolée. Je ne veux pas vous paraître impolie ou quoi que ce soit et je cherche pas à vous critiquer ou autre, je vous assure. Juste que, … Comment vous faites ça ? Je suis incapable de contenir mes émotions comme ça. On dirait un ouragan qui me submerge, à chaque fois. C'est un calvaire de contrôler tout ça, ça me demande une énergie folle. Le plus souvent, je laisse tomber. Mon père dit que je suis trop émotive. Et trop franche aussi. Il a sans doute raison. La preuve, je suis en train de vous souler avec tout ça et mes questions sont vraiment déplacées. Oubliez ça. Ca me regarde pas. Je suis désolée. »
Kahlan se concentra sur son classement pour s'empêcher de continuer à parler. Elle devait avoir, au mieux ennuyé Risa, au pire, elle l'avait vexé et s'en voulait déjà. Son père aurait sans doute dû lui rappeler aussi qu'elle était trop bavarde. Elle avait tendance à discuter ouvertement avec tout le monde en oubliant que cela mettait la plupart des gens mal à l'aise. C'est alors qu'elle tomba sur un ouvrage que recherchait la criminologue.
« Les contes de l'enfance et du foyer, Jacob et Willem Grimm. Je crois que c'est un des livres que vous cherchez. C'est l'édition originale, traduite en anglais. A moins que vous ne lisiez l'allemand, c'est ce qui se rapprochera le plus de votre liste. »
Kahlan lui tendit l'ouvrage avant de reprendre son classement.
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Sujet: Re: A new life Jeu 3 Mai - 22:31
« Ne dites pas ça. Rien ni personne n'est dérisoire. » Parce que je sais que tout ce qui est fait même à petite échelle a des répercussions à grande échelle. Peu importe ce que l'on fait, peu importe comment on le fait. Après tout, une toute petite brise peut très bien devenir un vent fort avec peu de chose. Il ne faut jamais sous-estimé le travail effectué, même s'il semble insignifiant. Et je sais de quoi je parle. Je doutais tellement au début de la prise de mon post. Honnêtement, comment pouvoir traquer tous les tueurs, maître-chanteur etc... ? Est-ce que ma petite contribution servirait à quelque chose ? Aujourd'hui je sais, peu importe à l'échelle à laquelle je travaille. Le principale est que je travaille justement. Que j'essaie de tout faire pour rendre ce monde plus juste. C'est ce que j'aimerais. Que la justice soit la même, peu importe qu'on soit une altération ou une aberration ou alors un simple humain. J'aimerais que tout le monde ait la même chance. Mais ce n'est pas gagné tous les jours. « Je vous remercie. C'est déjà très gentil de votre part de bien vouloir m'aider alors que vous êtes en pleine reprise. » Après tout, elle n'était pas obligée. Elle aurait très bien pu m'envoyer paître ailleurs et me dire de revenir quand ce serait ouvert. Donc je l'en remercie. Par contre, j'évite consciemment la question qu'elle pose, en me disant qu'elle pourrait très bien parler de ce moments d'absence que j'ai eu, même si je doute que ce soit ça.
Mais au moment où elle reprend la parole, je sais parfaitement qu'elle ne parle pas de ces moments d'absence que j'ai quand je pars dans mes réflexions. Je pourrais presque serrer les dents. Mais je ne peux pas me permettre de montrer qui je suis alors que je ne la connais pas réellement. Ce n'est pas seulement parce que je dois préserver les apparences, c'est surtout parce qu'il s'agit d'un moyens de défense contre toutes les émotions qui vont et viennent et s'accrochent à moi comme des passagers clandestins. Je la laisse parler et mon regard trouve un instant le sien quand elle parle de détaché. J'aurais bien ouvert la bouche, mais elle commence alors à prendre la parole limite frénétiquement. Comme si j'allais me formaliser de ce genre de chose. Les gens me posent toujours la question et honnêtement, si ça avait été comme avec Cassy, je serais morte de rire à ce rythme là. Pas pour me moquer, mais elle semble réellement perturbée à l'idée de m'avoir … Je ne sais pas, vexer ? Je la laisse donc finir de parler avant qu'elle ne me tende un livre. Les frères Grimm, ça commence bien. « Merci beaucoup. » Je m'empare avec douceur du livre et regarde la couverture. L'une des éditions originales, voilà qui va bien m'aider.
J'aurais pu me taire et laisser faire. J'aurais pu me dire qu'elle laisserait passer. Mais je suis du genre à donner des explications, pour tout et rien. Et même s'il ne s'agit que d'une vérité partielle, je peux au moins lui dire une partie du pourquoi. « Vous savez, vous n'êtes pas la première à m'avoir posé ce genre de question. » Je pourrais sourire pour la rassurer, mais ça n'aiderait pas au contraire. « Et vous ne serez probablement pas la dernière. » Après tout, je me doute que d'autre me demanderont, encore et encore, jusqu'à avoir une réponse qui leur convienne. « Et ça ne me dérange pas que vous posiez la question. Ce n'est pas grave. » J'ai envie de la rassurer, sans que cela ne soit réellement rassurant au fond. Qui trouverait rassurant quelqu'un qui a le visage toujours fermé hein ? « En fait, le pourquoi est plutôt simple : j'ai été élevé ainsi. » C'est la réponse basique. « Mes parents n'étaient pas très en phase avec leurs sentiments. Ils en sont venus à dire que montrer ses expressions, c'était être faible. Ils le voyaient sur mon frère qui n'avait pas besoin de parler pour qu'on voit tout sur son visage. Alors ils m'ont appris à ne rien montrer. » Enfin, ça et l'empathie bien entendu. Mais je ne peux pas parler de l'empathie, ce n'est pas une idée. « C'est une habitude en fait. Et c'est plutôt utile dans mon travail. On a l'impression que je ne suis touchée par rien et ça me permet de rester concentré. » Alors que je suis touché par bien plus qu'on ne pourrait le penser.
Mais ça non plus je ne peux pas en parler. Je ne peux pas dire que je vois mieux avec mon cœur que je ne vois avec mes yeux. Je ne peux pas dire que personne ne peut me surprendre. Je ne peux pas dire que mon pire cauchemar c'est la foule. Je ne peux pas dire que personne ne peut barricader son cœur avec moi et surtout je ne peux pas dire que je ne peux pas ne pas ressentir. Ce don, je ne sais pas s'il s'agit d'une bénédiction ou d'une malédiction, mais je sais parfaitement qu'il ne sera jamais accepté. Comment accepter quelqu'un qui peut tout ressentir et que vous ne pouvez jamais surprendre ? Comment vivre avec quelqu'un à qui vous ne pouvez pas faire de surprise ? La vie est biaisée non ? Je me sens amère à chaque fois que cette constatation me saute aux yeux et pourtant, je ne dis rien. À quoi cela servirait-il ? « Est-ce si étrange que cela ? Je sais bien que ça n'a rien d'agréable, mais si cela vous gêne, je peux m'en aller. Je ne voudrais pas vous mettre mal à l'aise. Je suis navrée. » Je l'étais réellement. Mais pas seulement pour le visage fermé. Je l'étais parce que je ne disais pas toute la vérité et que je ne pouvais pas le dire. Parce qu'il resterait toujours des zones d'ombres et qu'elles m'étaient aussi familière que respirer. Je m'excuser de ne pas être « normale » comme l'avait si ardemment souhaité mes parents. Pourquoi à elle ? Je ne sais pas, j'avais juste envie de m'excuser et elle était la personne du moment. C'est ainsi que ça fonctionne... Enfin je crois.
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Sujet: Re: A new life Mar 8 Mai - 8:34
Risa commença par rassurer Kahlan, affirmant que ces questions ne la dérangeaient pas et que ce n'était pas la première fois qu'on les lui posait. La libraire se permit un léger sourire, ravie de ne pas avoir froisser son invitée et écouta sa réponse avec attention et, il fallait bien l'avouer, un peu de peine. Etre contrainte à cacher ses émotions en permanence devait être épuisant, et pas très agréable. L'irlandaise pouvait difficilement s'imaginer faire la même chose. Ne plus rire ni pleurer. Ne plus crier, chanter, jouer. Ce qui rendait ses journées agréables, proscris comme s'il s'agissait d'un mal incurable. Cela lui faisait froid dans le dos.
"J'imagine que ça ne doit pas être très facile à vivre, …"
Effectivement, comme le soulignait la criminologue, cela devait être un atout indéniable dans sa profession. Mais cela en valait-il le coup ? Après tout, qui était Kahlan pour juger ce genre de chose ? Si Risa préférait vivre ainsi, c'était son droit. Chacun son truc, comme dirait l'autre. Et puis, agir de la sorte était devenu une habitude pour elle, c'était sa façon de vivre alors pourquoi l'ennuyer avec cela ? D'ailleurs, la brune proposa de s'en allait si son attitude dérangeait la libraire. Kahlan s'empressa de la détromper.
"Non. Bien sûr que non. Ca ne me dérange pas du tout ! Je n'ai juste pas l'habitude et j'avais peur que cela vienne de moi mais si vous me dîtes qu'il n'y a pas de rapport, ça me va. Rester autant que vous le voulez. Il en faut plus que ça pour m'effrayer."
La rouquine lui offrit un large sourire avant de se remettre à son classement. Maintenant que Kahlan était rassurée sur le fait que cela ne venait pas d'elle et que Risa était aussi plus à l'aise, elle pouvait passer à autre chose.
"Vous avez un frère ? Il vit à Bristol ? Vous vous entendez bien ? J'ai toujours voulu avoir un frère, ou une soeur, mais mes parents n'étaient pas du même avis, …"
Elle laissa échapper un petit rire, impuissante face à cette décision qui ne lui revenait pas. Et puis, lorsque l'on savait que ses parents avaient fini par divorcer alors qu'elle n'était qu'une jeune enfant, son statut de fille unique était compréhensible.
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Sujet: Re: A new life Ven 18 Mai - 11:35
Je lui raconte une partie de l’histoire. Partie qui me semble être à peu près ce qu’il s’est passé. Bien évidemment, tout ça n’a rien de facile. C’est compliqué d’expliquer à une parfaite inconnu que mes parents voulaient que je sois normale alors que je ne l’étais pas. Compliqué de lui dire qu’ils voulaient que je contrôle ce don de manière drastique jusqu’à presque le faire disparaître pour ne jamais entrer dans leur cœur. Compliqué de lui dire qu’ils se sont tous éloignés de moi lorsqu’ils ont compris que je ne pourrais jamais contrôler cette partie de mon don et que je ne serais jamais normale. Et compliqué aussi de lui dire qu’au fond j’ai en partie choisi de me fermer au regard des autres parce qu’éprouver les sentiments de tout le monde n’a rien de facile. C’est un choix personnel autant qu’on me l’a imposé. J’ai vu dans cette opportunité la possibilité de me fermer au monde, à ma façon pour deux raisons. La première étant de me protéger de tous ces sentiments et la seconde de me protéger du regard des autres. Parce que je l’ai bien vu dans le regard de mes parents, et je l’ai ressenti : la peur. Je refuse de faire peur aux autres. J’ai même été jusqu’à tenté de supprimé ce don. Mais j’ai eu beau faire tout ce que je voulais, voir tous les spécialistes en ésotérisme possible et imaginables et même de vieux chamane indien. Aucun n’a été en mesure de m’aider pour ne pas ressentir. La dernière que j’ai vu m’a même dit que si l’univers avait décidé qu’il fallait que je ressente, c’était parce que le monde allait en avoir besoin. Que je devais ressentir. Mais elle a raison sur un point. « Non, ce n’était pas facile à vivre. »
Toujours cette voix monocorde, j’aimerais lui montrer mes sentiments, que je ne suis pas imperméable… Mais je n’y arrive pas. Je passe tellement de temps à me fermer à tout que cela devient comme un habit de tous les jours. Habit que je ne laisse tomber que le soir et encore, il m’arrive même d’être ainsi à la maison, chez moi, dans mon intimité… Pathétique… « Mais comme j’ai l’habitude de dire : on s’habitue à tout. » Je laisse planer le silence avant de reprendre un instant. « Les enfants sont malléables, il ne suffit de pas grand-chose pour leur apprendre quelque chose qu’ils retiendront toute leur vie. Mes parents ont joués là-dessus. » Et me voilà aujourd’hui devant vous à me demander si cela vous gêne. Au fond je ne me suis jamais posée la question. Mes collèges s’en balancent, tant que je fais mon travail. Je n’ai pas de relation à proprement dite, seulement des partenaires occasionnel, de temps en temps, rien qui ne nécessite de s’ouvrir réellement, la vie est faite ainsi. Cependant, je ne peux m’empêcher de lui demander si mon attitude la rebute, ou alors la gêne. Sa réponse me fait presque pousser un soupir de soulagement. « D’accord. Je vais essayer de faire des efforts ne serait-ce que pour moduler ma voix, histoire de changer un peu. » Et aussi de ne pas montrer que je suis totalement indifférente, ce qui n’est pas le cas. Si elle avait mon don, elle se rendrait compte que je suis bien plus du genre boule d’émotion que sans émotion.
Un léger sourire fleurit dans mon esprit en pensant que tout le monde serait étrangement surpris, mais autre chose me fait presque instantanément perdre mon sourire : le souvenir de mes parents. S’ils savaient que je me sers de ce don pour chasser des criminels et autres, comment le prendraient-ils ? Quand j’ai été enfermé au Ribcage, ils se sont éloignés. Ils m’ont laissés là-bas comme si j’étais un problème, ils ont même coupé les ponts avec moi, comme si je n’étais qu’une pestiférée. J’ai eu beau me dire que c’était pour mon bien, il n’empêche qu’ils me manquent. Tout cela est paradoxal en fait. Je soupire presque quand la question de Kahlan me fait serrer les dents un instant. Eh bien, elle tombe bien cette question. « Oui, j’ai un frère. Un grand frère même de quatre ans mon aîné. » Un frère que j’ai aimé plus que tout. « Disons qu’on s’entendait bien jeune. Il s’est éloigné de moi pour une raison que j’ignore. » Enfin pas tout à fait. Visiblement mon empathie le rongeait, ou alors c’était autre chose. J’en suis même devenu à me demander si je n’étais pas adoptée. Après tout, je suis la seule altération dans la famille, c’est quand même étrange. Et puis il reste de nombreuses zones d’ombres dans mon passé. « Je ne sais pas où il vit actuellement. Beaucoup de chose ont changé depuis Réversa et… Disons qu’on s’est perdu de vue. Il a suivit un autre chemin et je crois qu’il n’a pas approuvé que je devienne criminologue. Il disait que ce métier était dangereux et qu’il ne voulait pas qu’il m’arrive quoi que ce soit. » Ce n’était pas que ça.
Il s’est éloigné ne connaissant mon empathie. S’est rapproché après quelques années en sachant parfaitement que je ne contrôlais rien. Je n’ai pas compris et je ne comprends pas aujourd’hui pourquoi il a disparu des radars comme ça. Avec la révélation, le Ricage, la destruction de Reversa, l’incendie dans la forêt. Il y a tellement de chose qui se sont passés que j’ai l’impression de ne pas avoir pu tout gérer. Et la disparition de mon frère a été un coup dur, alors que je pensais qu’il allait me soutenir surtout quand j’ai été enfermé. « Mon frère a toujours été quelqu’un sur qui on pouvait compté. Il n’était pas d’accord sur mon travail, trop protecteur et puis il y a de cela un an, il a disparu sans laisser de trace, tout comme mes parents d’ailleurs. Je ne sais pas où il est, mais j’aimerais réellement le retrouver. » Un léger soupir passe mes lèvres. Première trace d’émotion palpable dans ma voix. Mon frère me manque, on ne va pas se mentir. Malgré le fait que je ne le comprenne pas, il me manque. « Vous savez un frère, ou une sœur j’imagine, c’est comme avoir un ami en permanence. Un modèle avec qui grandir. Il m’a appris beaucoup de chose que je n’aurais pas pu apprendre seule. C’est lui qui m’a donné le goût de la lecture. Il y a bien des périodes où on ne s’entendait pas, mais je ne regrette aucunement de l’avoir eu dans ma vie. Je regrette simplement…. » D’être ce que je suis. Qu’il se soit éloigné. « Qu’il ne soit pas là aujourd’hui. » J’esquisse un vague sourire étirant mes lèvres, presque comme une grimace. Bon là, je suis pas très douée, mais bon. « Peut-être aviez vous des cousins, cousines ? Ou alors des amis qui auraient pu être comme des frères et sœurs non ? » J’essaie d’alimenter la conversation, je sais que je ne suis pas douée pour ça, mais j’essaie quand même, parce que j’aimerais ne connaître plus sur cette jeune femme et peut-être tenter d’apaiser sa tristesse.
Invité
Sujet: Re: A new life Sam 2 Juin - 17:32
Kahlan sourit lorsque Risa évoque son frère dont elle était proche étant jeune mais, l'histoire ne semblait pas avoir une happy end. Elle avait perdu son frère de vue et ne savais même pas où il se trouvait aujourd'hui. Une constatation bien triste.
« Je suis désolée, … Pour ce qui est de l'inquiétude, je connais. Ma meilleure amie travail au CAA et je dois avouer que cela ne me plaît pas beaucoup. J'ai sans arrêt peur qu'il lui arrive quelque chose, … »
Lorsque la criminologue avoua qu'elle aimerait le retrouver, Kahlan quitta les livres du regard pour le poser sur elle.
« Et pourquoi ne pas le faire ? Vous travailler dans la police, vous avez sûrement des ressources pour ce genre de cas, non ? »
Après tout, si même la police ne pouvait pas retrouver les personnes disparus, alors quelle chance restait-il au simples citoyens ? La brune se mit alors à décrire ce qu'étais de grandir avec un frère et un léger sourire nostalgique se dessina sur les lèvre de la libraire. Oui, ça avait l'air génial. Quelqu'un sur qui comptait, toujours présent pour passer du temps ensemble et se soutenir mutuellement. Cela lui aurait plus. Beaucoup, même.
L'irlandaise grimace légèrement en secouant la tête de droite à gauche.
« Non. Mes parents étaient enfants uniques eux aussi. Quand aux autres enfants, … je n'ai jamais été comme eux. Je suppose que je devais être trop excentrique ou un peu folle, … »
Elle laissa échapper un petit rire.
« Enfin, je n'étais pas toute seule mais je n'ai jamais eu personne d'aussi proche. A part Trish. Mais on ne se voyait pas souvent. Son père habitait à côté de chez ma mère. On ne se voyait que quand leurs gardes respectives coïncidaient. Elle était ma baby sister. »
Un large sourire étira ses lèvres à ce souvenir.
« On s'était perdu de vue aussi, jusqu'au décès de ma mère. Il y aura au moins eu ça de positif ! »
Parce que Kahlan préférait voir le bon côté des choses, elle s'était focalisée sur ses retrouvailles avec Katrina et son nouveau projet de librairie.
« Mais, même si on ne se voyait pas souvent, elle m'a toujours soutenue. Même quand les autres me fuyaient comme la peste, … »
Repenser à cette période-là de sa vie n'était pas des plus agréable mais, c'était aussi ce qui l'avait poussé à lire davantage et à découvrir son don. Finalement, ce n'était pas si terrible, avec le recul.
« Elle me manquait beaucoup quand elle n'était pas là. Je crois pouvoir comprendre ce que vous ressentez avec votre frère. »
Mais, plus le temps passait et plus la jeune femme se demandait si ce manque était vraiment similaire.
Invité
Sujet: Re: A new life Mar 5 Juin - 11:00
Je raconte une partie de mon histoire, celle qui me fait le plus de peine honnêtement. J’aimerais tellement pouvoir retrouver mon frère, retrouver l’homme qui m’a soutenue petite alors que tout le monde se détournait de moi, enfin il l’avait fait en premier. J’aurais tellement aimé qu’il soit là aujourd’hui… J’arrête de cogité quand Kahlan reprend la parole. Je serre les dents à la mention du CAA. Disons que lui est moi ce n’est pas le grand amour, surtout parce que j’ai obligation d’accourir lorsqu’il me siffle. « Effectivement ça ne doit pas être facile. » Personnellement, je doute que qui que ce soit s’inquiète de me savoir revenir ou non quand je pars en mission pour le CAA. Je reviens tellement fracassé aussi que s’en est totalement ridicule. Traquer les gens me pompent toute mon énergie et me coupe du monde pendant un moment. Je laisse mes pensées dérivés jusqu’à ce qu’elle me demande pourquoi je ne le fais pas. « Je pourrais oui, mais s’il a décidé de s’en aller, c’était pour une raison. Je ne penses pas que ce soit à moi de la traquer, mais plutôt à lui de revenir vers moi. Je me dis qu’il avait peut-être une bonne raison pour s’en aller. Il sait parfaitement que je ne vais pas quitter Bristol ... » Ce n’est pas comme si je le pouvais et il est parfaitement au courant. « Donc s’il doit revenir, libre à lui de venir me parler. Je ne veux pas m’imposer. » Et puis je n’ai pas encore envie de le faire fuir. J’ai l’impression que tout cela est de ma faute, uniquement ma faute. La fuite de mes parents avant que Réversa ne tombe, le départ de mon frère quand il m’a vu finir au Ribcage. Je me demande si tout cela ne serait pas lié et au fond, je m’en veux de ne pas avoir été normale comme ma mère l’exigeait.
Mais bon, ce n’est pas comme si je pouvais faire autrement. Je suis née ainsi, je n’ai pas demandé à l’être. D’ailleurs ce serait bien la faute de mes parents, à moins que je ne sois pas leur fille et à ce moment-là, ça veut dire quelque chose ne va pas… Je commence d’ailleurs à me poser de plus en plus de question sur cette possibilité. Je finis cependant par décrire la relation que j’avais avec mon grand frère, quelque chose de doux, de calme, de tranquille en fait. J’avais l’impression d’avoir un allié, mais c’était aussi plus que cela. Quand je ne voulais pas dormir, j’allais dans sa chambre, me glissait sous sa couette. Je le sentais m’entourer de ses bras et je m’endormais comme un bébé. Il a été mon premier ami, mon meilleur ami, mon protecteur. À un moment, il m’a fuit et ça m’a profondément blessé. Quand il est revenu quelques mois plus tard, je l’ai trouvé changé, mais il était de nouveau avec moi. Je n’avais pas compris à l’époque, je ne comprends toujours pas maintenant à vrai dire, mais j’ai l’impression qu’il y a quelque chose qui m’échappe. Peut-être serait-il effectivement temps que je fasse des recherches et que j’appelle quelqu’un pour ça. Je finis par lui demander si elle n’a pas des cousins, ou cousine et quand je la vois grimacer, j’imagine bien la réponse. « Nous sommes tous un peu fou dans notre genre. » Que je me permets de répondre avant qu’elle ne reprenne la parole.
Je ressens ses émotions, elle n’aime pas parler de cette période, je ne la comprends que trop bien. Moi-même, je n’aime pas réellement parler de ces moments avec mon frère, malgré que ce soit de beaux souvenirs, les sentiments de mes parents à ce moment-là n’ont fait que tout gâcher. Comment peut-on être dégoutté de sa propre fille ? En voilà une bonne question ! Je secoue mes neurones et tente de sourire doucement à sa remarque. Vu ce que je ressens, je ne suis pas certaine que ce soit le même sentiment, mais je ne vais pas la contredire. « C’est tellement agréable de compter sur quelqu’un, de pouvoir discuter de tout, de se sentir soutenir, que quand l’absence se fait sentir, on se sent rapidement seule et déboussolée. » Ce sentiments-là, je peux parfaitement le comprendre. La peur, l’angoisse de ne plus retrouver l’être cher, tout ça m’a effrayé un temps, jusqu’à ce que je ne laisse plus rien paraître, pour tenté d’être normale. Mais pourquoi être normale quand on peut être exceptionnelle ? Peut-être pour éviter d’être persécuté me répond ma conscience… Sur ce point, elle n’a pas tord. Ça ne m’empêche pas de rêvasser, si bien que je reprends avec une question. « Vous savez, si j’avais un don particulier, je crois que j’aimerais pouvoir me téléporter. Vous vous imaginez, pouvoir visiter rapidement un endroit, ne pas se soucier du temps passé dans les transport. Tout ce que cela pourrait nous permettre. J’aimerais parfois m’évader d’ici, mais j’ai des obligations. C’est aussi pour ça que les livres sont un bon moyen. » Je ne dis rien d’autre, perdue un instant dans mes pensées et reprends. « Et vous, si vous aviez un don, vous aimeriez quoi ? » Je joue avec le feu ? À peine !