Above Avon, a descent to hell ! Ft.Chris

Le temps passait, c'était la seule chose dont j'avais conscience. Il passait, rapidement, depuis que j'étais arrivé au Royaume-Uni, et j'en avais perdu le fil, seule la neige me disait que ça faisait six mois ou plus que j'étais dans cette ville, j'ignorais la date actuelle et celle de mon arrivée. Je savais seulement que j'étais arrivé à la fin de l'été.

Mais les choses s'étaient quand même bien passées pour moi : j'avais échappé à cette prison où on avait voulu m'enfermer, j'avais rencontré Leigh, Joren et Aidan, j'avais maintenant un appartement où je réussissais parfois à voir Leigh.

Je n'avais plus à me priver de vivre, mais je portais constamment des verres fumés quand je sortais en plein jour, ça permettait d'atténuer la lumière du soleil qui me brûlait les yeux et de cacher mes yeux qui réagissait à cette lumière trop vive pour la sensibilité que j'avais à la lumière.

Pour une rare journée sans pluie, j'avais voulu prendre l'air, j'étais sorti. Le parfum d'un Spectre m'était arrivé au nez et j'avais tenté de fuir, sans course. Je m'éloignais, ou essayais de m'éloigner, en marchant. Si j'avais aussi senti la proximité de mon opposée, je me serais approché, mais ce n'était pas le cas, elle était encore bien loin de l'endroit où j'étais, je le sentais au fond de moi.

Après quelques heures, maintenant en après-midi, je m'étais retrouvé avec l'odeur familière de la rivière. Soudainement, j'avais peur que ce soit Ivy qui me suivait, cette Spectre à qui j'avais sauvé la vie. Mais je ne pouvais pas me soucier de celui ou celle qui me suivait, une femme interrompit ma marche en me demandant si je pouvais lui tenir son café. Évidement, j'avais accepté, j'étais toujours prêt à aider quelqu'un, même si c'était pour s'intoxiquer à la nicotine. Par contre, je souhaitais qu'elle fasse vite, je ne voulais pas qu'un Spectre me mette la main au collet. Une fois qu'elle eut allumé sa cigarette, elle m'en proposa un, je refusai rapidement, juste l'odeur me déplaisait et ce n'était pas ça qui allait me retirer mon état de panique, c'était un stimulant cardiaque.

Je lui tendis son café dont l'arôme était plus attrayante que sa fumée de cigarette. Il fallait que je parte, le meilleur moyen était de lui redonner son café et quitter les lieux avant qu'un Spectre arrive, il me suivait déjà depuis assez longtemps...

Je vous remercie, sans vous je ne sais pas comment je m'y serais prise.

Selena n'avait pas vraiment fait attention à l'homme en lui même. Il n'était pas laid, mais pas le genre de l'avocate. Des cheveux bruns courts, une barbe de plusieurs jours, mais ses lunettes empêchait de voir le plus important, ses yeux. Les yeux sont le reflet de l'âme, ils en disent long sur leur propriétaire. Le soleil était timide, caché derrière ces gros nuages, les lunettes n'étaient donc pas nécessaire, ou plutôt pas utile. Utile ou pas elles lui allaient bien. Il lui rendit son café sans un mot et tourna les talons. Elle glissa timidement:

Bonne journée.

L'homme s'arrêta net. Selena s'attendit à ce qu'il se retourne pour finalement lui emprunter une cigarette, mais il n'en fit rien. Il restait là, planté comme un piquet sur le pont. La brune regarda autour d'elle, rien. Un silence s'imposa, seul l'écoulement de l'eau se faisait entendre, même le vent s'était tu. L'homme sembla marmonner quelque chose. Sans savoir si ça lui était destiné elle demanda:

Pardon ?

Puis une personne fit son apparition sur le pont. Une tension presque palpable se créa entre l'homme et le nouveau venu qui se jaugeaient maintenant du regard. Selena tirait désormais de grosse bouffées sur sa cigarette, en proie au stress. Elle ne savait pas qui était ces deux hommes, mais eux semblait se connaître et ne pas vraiment s'apprécier. Bien qu'elle commençait à avoir peur de la suite des événements, l'avocate ne bougea pas, si jamais cela se terminait dans une affaire judiciaire elle serait un témoin important. Mais quelque chose en elle lui soufflait que rien ne pouvait la préparer à ce qui allait arriver.

Elle me remercia. Pour avoir simplement tenu son café. Le pire, pour moi, de tout ça, c'était qu'elle le disait comme si j'étais un héro.

"Vous auriez simplement pu arrêter de fumer..."

Tout à fait d'accord : ça semblait être un reproche. Que voulez-vous? Je n'aimais pas l'odeur du tabac avant d'être mordu, comme si j'allais apprécier maintenant que mon odorat est plus développé. Franchement, elle devrait arrêter, ce serait mieux pour elle.

Je commençai à marcher, pour la laisser là quand elle me souhaita une bonne journée. D'un simple geste de la tête, je lui répondis, puis je me figeai sur place. Il était là, le Spectre. Pour les rare fois que je pouvais utiliser le français depuis mon arrivé à Bristol...

"Merde..."

Évidemment, l'autre ne m'avait compris. Les britanniques... Et le Spectre s'approchait. J'étais vraiment ce dans quoi le simple mot que j'avais prononcé signifiait. Si seulement ça avait pu être Leigh plutôt que lui. Je l'observais, j'attendais qu'il agisse en premier, qu'il se rende vulnérable par un simple moment. Ensuite j'agirais... J'étais patient, je ne bougeais pas un muscle, exception du diaphragme qui me permettait de respirer.

Le pire de ma situation : mes lunettes affichaient ce que j'étais; il n'y avait pas assez de soleil pour qu'un humain se promène avec des verres fumés et un vampire aurait brûlé sur place. Seul un Lycan avait besoin de lunettes de soleil pour éviter que ses yeux ne lui fassent mal et soient injecté de sang.

Lui, non plus, ne bougeait pas. Nous étions simplement là, à nous observer mutuellement, attendant que l'autre ne bouge. Pourtant, au fond de moi-même, je sentais le loup qui voulait agir, il voulait fuir le plus rapidement possible ou arracher la tête à notre ennemi. Je le sentais impatient, ça jouait sur ma propre patience, mais je tenais bon je ne faisais que lui répéter que nous devions attendre que le Spectre ne bouge en premier. Je savais que je n'aurais pas le dessus sur lui simplement en agissant à l'aveugle. Et je devais faire attention à ne pas me transformer, les humains, en général, avaient peur de ce qu'un lycan ou un vampire pouvait faire. Merci grandement au média pour tous nous mettre dans le même bateau...


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HJ. Fais attention à respecter le minimum de 400 mots, stp.

Tout s'était tu autour d'eux, même le vent ne semblait plus n'être qu'un doux murmure comparé aux bourrasques précédentes. Il ne restait que quelques bouffées sur la Malboro de l'avocate, il lui semblait qu'elle l'avait fumé en à peine quelques secondes. Une ultime inspiration et elle jeta le mégot par terre, répandant de la cendre et des braises sur le pont, rapidement emportées par le vent. Les deux hommes ne semblaient pas lui prêter attention, se fixant tout les deux du regard. Le café de la jeune femme se mit soudain à tournoyer dans son gobelet. Elle se concentra sur sa boisson, la fixa, incrédule. Elle leva alors les yeux sur l'homme aux lunettes, lunettes qui lui donnait d'ailleurs un style tout particulier.

"C'est vous qui faites ça ?"

Elle commençait à avoir peur. En présence de qui se trouvait-elle ? Pourquoi ces personnes se fixaient-elles comme ça, sans rien dire. Déjà que c'était louche, mais là ça devenait inquiétant. L'homme au lunette ne lui prêta guère d'attention, alors elle tenta sa chance avec le nouveau venu. S'approchant timidement de lui, elle lui montra son gobelet où le café tournait toujours, mais à une vitesse moins prononcée. Il la regarda, un doux sourire étira ses lèvres.

"Demandez donc à notre ami, il n'a pas répondu la première fois, il doit bien y avoir une raison. Il cache quelque chose, vous ne trouvez pas ?"

Selena se retourna et analysa l'homme aux lunettes fumées. Selon elle il n'avait rien d'étrange.

"Je ne vois rien de particulier chez lui.

Regardez mieux, pas seulement avec vos yeux. Ne sentez-vous pas chez lui quelque chose de dérangeant, quelque chose d'anormal, de surnaturel ? Si vous ne le sentez pas, regardez ses lunettes et regardez le temps qu'l fait aujourd'hui."

Son interlocuteur la mettait mal à l'aise. Il voulait qu'elle trouve quelque chose de dérangeant chez lui mais elle ne voyait pas pourquoi. Il portait des lunettes fumées et alors ? Peut-être avait-il les yeux fragiles et il était alors normal pour lui d'en porter. Cette réflexion lui semblait être la plus évidente, mais inconsciemment elle comprenait ce qu'il voulait lui dire.

"Je ne vois pas ce que vous lui..."

Sans lui laisser le temps de finir sa phrase il se mit à courir en direction de l'homme aux lunettes fumées, renversant par la même occasion son café sur le pont. Le liquide s'écoula en une flaque à peine plus grande qu'une bouche d'égout. Alors que leurs yeux étaient rivés sur l'affrontement qui se préparait personne ne remarqua que le café tournoyait toujours de la même manière que dans le gobelet.