Failed Attempt

Pour une fois depuis fort longtemps, je me sentais bien. J'avais revu Leigh récemment et ça faisait tellement de bien. Elle me manquait encore, mais c'était tolérable, l'effet de manque causé par notre lien se faisait à peine sentir. Il faut avoué que ça faisait à peine quelques jours et non des semaines que je l'avais vue, la dernière fois. Je n'avais pas encore osé lui dire que je l'aimais, mais au fond d'elle-même, elle devait un peu s'en douter.

Par contre, je voulais quand même la revoir, si j'en avais la chance. Je passais toujours des moment agréable avec la Spectre. Bon OK, le parc étant une exception. Pour le reste, être avec elle, la serrer contre moi, même avoir ses lèvres contre les miennes étaient vraiment plaisants.

J'allais devoir aller à Ribcage, un jour, pour elle. Pour ma santé mentale aussi, mais surtout pour la belle rousse. Ce serait tellement plus simple si je n'avais pas à assommer tous les potentiels témoins que nous croisions; ce serait tellement plus simple si nous n'avions pas à nous cacher pour nous voir.

Sur les toits des bâtiments de Bristol, je continuais mon chemin, guidé par l'appel qu'elle me faisait par l'opposition. Je courrais, sautais entre les édifices, le plus rapidement que je pouvais, en sentant que je me rapprochais d'elle.

Et puis, cul de sac, si je puis le dire ainsi. Pour continuer d'avancer, je devais reprendre les rues, chose moins sécuritaire. Dans mon cas, c'était comme si tout le monde savait ce que j'étais, d'un autre côté, ce n'étais pas tous les jours que le CAA et le CODECS avaient la chance de recevoir un Lycan en provenance du Canada et que ce dit Lycan parvenait à s'échapper avant d'entrer à Ribcage. La carcérophobie m'avait aidé.

Décidé à la revoir, je sautai quand même vers le sol, quittant les hauteurs. Encore une fois, je me réceptionnai au sol grâce à mes muscles hypertrophiés. Je la sentais près de moi, peut-être une cinquantaine de mètres, et je me mis à courir.

Pas longtemps. Je la voyais, devant moi, seul, mais de dos. Et une horrible odeur m'étais venue au nez. Un Spectre! Ce ne pouvait pas être Leigh.

"Je sais que tu es là, arrête de te cacher..."

J'étais sur la défensive, quoi faire de plus. Même si c'était Ivy, j'avais déjà fait des recherches à son sujet et je savais qu'elle n'ignorait pas ce que j'étais. Si c'était quelqu'un d'autre, il y avait de fortes chances qu'il m'ait vu sauter.

Dans quel guêpier m'étais-je encore mis les pieds? Difficile à croire que je me retrouvais souvent dans des situations similaires. Déjà j'avais réussi à ressembler à un fromage gruyère, la peau trouée par les balles des gars de la CAA, l'autre jour. Cette fois, j'étais atterri devant un Spectre. Je devais abandonner l'idée de voir Leigh, il fallait que j'évite de dévoiler à n'importe qui le lien qui nous unissait, elle et moi. Je la sentais s'éloigner.

J'étais maintenant dos à Leigh, voyant le gars sortir de sa cachette, armé. J'espérais qu'il n'avait pas l'intention de se servir de son pistolet, ça faisait vraiment mal de se faire tirer dessus. Mes pensées étaient même tournées vers Leigh. Je ne voulais pas qu'elle ait à affronter l'éventualité de ma mort, je savais que ça allait être horrible pour elle.

Et malheureusement pour moi, l'autre Spectre, pas Leigh, mais celui qui m'avait vu sauté du toit, avait identité mon opposée alors qu'elle était de dos. Je dois avouer que ce n'était pas tout le monde qui avait une si belle chevelure de feu. Merde!

"En fait, c'est que j'ai un certain appétit à assouvir et, franchement, j'aurais bien aimé pouvoir la manger... Elle est si belle, tu sais."

OK, je savais que ça avait une connotation sexuelle, mais il savait déjà que j'étais un Nocturne, il n'allait certainement pas croire que je voulais coucher avec Leigh, il allait plus probablement s'imaginer la scène d'un loup géant arrachant les membres d'une femme rousse pour les avaler par la suite. Alors, que je m'identifie comme étant un loup ou non, ça ne changeait rien. Et puis, c'était vrai, il m'arrivait souvent de m'imaginer dans l'acte avec mon opposée. C'est pas comme si j'avais beaucoup à faire durant mes journées. J'avais le choix, j'attendais que le temps passe, soit en imaginant des moments avec elle, soit je risquais ma vie à parcourir les rues de la municipalité.

"Je vais la laisser filer, t'en fais pas. Je vais attendre qu'elle soit seule."

Il n'allait certainement pas m'empêcher de revoir Leigh indéfiniment, et il ne pouvait pas la suivre constamment, non plus. Un jour, j'allais la revoir dans les rues de la ville, où elle allait revenir me voir dans cette appartement que Joren m'avait trouvé. À moins que ce gars ait l'intention derme de me tuer, là...

Je le regardais, aucun de nous deux ne bougeait, sauf mon sourire narquois sur mes lèvres qui s'était formé quand il m'avait dit que j'avais avoué mes intentions "criminelles." Je ne voulais pas agresser Leigh, je voulais avoir du bon temps avec elle, et avec son consentement. rien de criminel là...

Mais non, lui, il l'avait pris au sens que je voulais la tuer et la dévoré comme si elle avait été un steak. Et pour la préméditation de récidive, personne n'allait m'empêcher de revoir Leigh, j'en avais besoin. Question de vie ou de mort. Elle était mon opposée, après tout. Elle était ma belle opposée que j'aimais plus que tout, assez ridicule avec le peu de temps que nous avions passé ensemble, mais j'étais amoureux d'elle. Je manquais juste de courage pour le lui dire.

Et là, je le voyais, lentement, bouger, son téléphone à la main, mais c'est bizarre comment je n'assimilais pas son geste à la suite, jusqu'à ce que j'entende le son de l'appareil photo sur le portable. Mon sourire s'effaça. J'allais devoir détruire cette photo, peu importe le moyen. Encore plus avec la suite de ses paroles. Je n'arrivais toujours pas à accepter qu'il ait osé me traiter de chien et je refusais d'entrer au Ribcage. Je devais tout faire pour l'éviter et récupérer son téléphone.

Je n'allais pas le suivre comme un bon chien et j'allais m'en sortir vivant, indemne et avec la photo. J'étais véritablement un loup sauvage et agressif, surtout qu'il me faisait passer pour ce que je n'étais pas. Je tendis tout de même les poignets, m'approchant lentement de lui, jusqu'à ce qu'il pu me passer ses menottes, ou je ne sais quoi.

J'attendis qu'il bouge un muscle, qu'il sente faussement que j'abandonnais le combat, que je me rendais. Un autre sourire, sadique celui-là, se forma sur mon visage alors que je lui montrais mon refus d'aller au sud de la ville. Je le poussai contre le mur, assez violemment pour qu'il lâche son pistolet et le soulevai de terre en le tenant d'une seule main pas le col, cherchant son téléphone dans sa poche. J'imagine que mes yeux avaient pris la belle couleur jaunâtre du loup, je ne me rendais pas compte quand ça arrivait sous l'effet de la colère.

"Si tu avais cru que je te suivrais si facilement, c'est que tu ne me connais pas."

Fouillant dans le téléphone, je trouvai la photo, la supprimai et je me fis un joie de broyer l'appareil.

"Tu vas avoir de la difficulté à tenir ta promesse."

Je le laissai tomber au sol et commençai à marcher vers la foule.

Je venais de le laisser tomber au sol, me dépêchant d'aller rejoindre la foule. Je figeai sur place à son insulte. Il me pensais vraiment con ou quoi?

"Tu sais, quand on est enfermé pendant dix-sept ans dans une maison, tous ce qu'on a à apprendre, c'est de pirater des trucs sur internet. Ton téléphone gardait le mot de passe pour tes fichiers partagés, je l'ai retrouver dans le code binaire en mémoire. C'est un bon talent, surtout que je voulais m'engager dans la police montée, avant qu'on me morde."

Je ne sais même pas pourquoi je lui avais parlé de mes plans de carrière de l'adolescence. Et puis, ça ne valait probablement rien, que j'aie voulu intégrer la Gendarmerie Royale du Canada, à ses yeux, je suis un simple Nocturne, pour lui, un Nocturne qui avait brisé son téléphone et qui s'éloignait. Et il osait me suivre.

"C'est comme tu veux, de toute façon, juste le fait d'être un lycan me vaut un aller simple à Ribcage, à tes yeux, si je voudrais en sortir, je n'aurais qu'une seule option. Mais je tiens à te dire : si je vais à Ribcage, une seule personne me fait traverser les portes; autrement, il faudra passer sur mon cadavre."

Je me doutais bien que je venais de me faire un ennemi qui aimait entendre cette phrase, j'étais même certain qu'il se ferait une joie de passer sur mon cadavre, s'il en avait, un jour, la chance. Je le sentais même me suivre dans la foule, il ne me connaissait vraiment pas, jamais je ne m'attaquerais volontairement à un humain, Leigh, au moins, le savait, elle. J'étais différent des autres lycans. Par contre, je ne cachai pas mon étonnement quand il me demanda mon nom. Qu'est-ce qu'il pouvait bien en faire, de mon nom? J'étais un lycan en fuite et savoir mon nom ne lui donnait rien de plus. J'ignore ce qui me poussa à répondre, ni même ce qui me fit dire la vérité, mais j'avais osé dire mon premier prénom à ce spectre, c'était le premier depuis Leigh.

"Je m'appelle Christopher, Chris pour mes proches."

Le côté positif : il allait probablement dire à Leigh que je la suivais, elle saurait qu'elle me maque constamment, sans que j'aie besoin de le lui dire.

Non, mais qu'il me foute la paix! N'avait-il pas assez d'informations sur moi? Je lui avais presque dit qui était mon opposée, même si ce n'était que quelques indices. Qu'il me laisse seul, à la fin! Je ne le suivrais pas jusqu'au Ribcage comme un bon chien, qu'il se retire ça de la tête; seule Leigh m'y ferait entrer et elle refusait toujours de m'y faire entrer de force. Une chance pour moi, en fait, j'y serais un plus grand danger pour tout le monde que libre comme l'air comme je l'étais présentement.

Je m'éloignais, mais l'autre me suivait et je lui aurais bien refait le visage, s'il n'y avait pas eu autant de témoins. J'avais besoin de me retrouver seul, j'avais besoin de chasser, si la présence de Leigh m'aurait permis d'éloigner encore de quelques heures cette partie de chasse, la rencontre de cet autre spectre m'obligeait à y aller avant la fin de la nuit. Le pire de cette situation : je n'arrivais pas à m'éloigner suffisamment pour lui échapper. Sa question m'obligea à me retourner, ne se rendait-il pas compte que j'essayais de le fuir? Et je ne pouvais quand même pas lui offrir cette réponse, trop de passants nous entouraient.

"Je me préparais pour faire mon footing de fin soirée. Tu peux m'accompagner, si tu veux."

Évidement, je ne comptais pas lui en laisser la chance, je me retournai et dès que j'en eu la chance, je me m'y à faire cet exercice que les humains faisaient. Un ou deux kilomètres après avoir commencé la course lente, le manque de témoin de permit d'augmenter la cadence jusqu'à la course rapide qu'on connaissait à ceux de mon espèce. Il était certain que si ce Spectre m'avait suivit depuis le début, il avait perdu ma trace quand j'avais accéléré. Et ce, jusqu'à ce que j'atteigne la forêt du au nord-ouest de Bristol, où j'avais construit ma cabane.

Pour éviter de détruire mes vêtements par la transformation, je les avais retirés et m'étais immédiatement changé en loup noir géant, les cerfs de la région n'avaient qu'à se préparer, j'avais faim et l'un d'eux serait ma proie.