Land of Confusion | Octobre 2017

Le feu s'était propagé à une vitesse assez exceptionnelle, sans doute accéléré par un quelconque produit. Les flammes grimpaient, la fumée s'épaississait et les couloirs du centre de Rituel semblaient être pris d'assaut par l'incendie qui ravageait actuellement le Ribcage. Confinés dans des cellules, certains êtres hurlaient de douleur, piégé par le brasier. Médecins et équipes médicales s'activaient pour faire sortir un maximum de personnes du bâtiment tandis que les membres du CODECS et du CAA régulaient le flot quasiment incontrôlable des Altérations et Aberrations.

Entassés devant le grillage barbelé du Ribcage, les autorités et habitants de ce dernier observaient les dégâts qui les entouraient. Personne ne pouvait rester dans un tel endroit, c'était certain. Et après les avoir sorti de ces enfers, il n'était pas envisageable de les envoyer à l'abattoir... Oh, ne croyez pas que cela soit fait par pure bonté d'âme, bien loin de là.

La science n'attend pas, voila tout.



Samuel Griffith, Maire de Bristol, se tenait droit et fier sur les marches de la mairie de la ville. Le podium improvisé, faisant office de tribune, était assailli de journalistes. Derrière lui, la majorité des conseillers de la ville se tenaient, la mine grave. Il s'éclaircit la voix, avant de commencer son discours.

« Mes chers concitoyens,

Cette nuit, une tragédie a eu lieu. De nombreuses vies, dont celles de nos valeureux médecins et membres du personnel en charge de ces... Aberrations, ont été arrachées beaucoup trop tôt. En réponse à leur sacrifice, nous vous demandons d'honorer leurs dernières volonté et d'aider ceux qui sont dans le besoin. Certains d'entre vous, sur base de vos antécédents, ont été choisis afin d'accueillir les Aberrations et Altérations ayant perdu leur refuge dans le Ribcage. Nous ne pouvons pas vous donner de date précise concernant la réhabilitation dans leurs quartiers, mais nous comptons sur votre coopération. Bien entendu, il ne s'agit pas pour ces créatures de voyager dans nos rues comme bon leur semble. En fonction de leurs précédents rapports, la situation a été évaluée et vous recevrez tous les indications nécessaires pour une cohabitation agréable.

Je sais que vous avez de nombreuses questions, mais je ne pourrais y répondre aujourd'hui. N'hésitez pas à contacter vos conseillers si vous en ressentez le besoin. »

Et sans plus de cérémonie, il quitta les marches, laissant ses conseillers prendre la suite des choses. Il avait désormais d'autres chats à fouetter.