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Kiss the void † Azalea - Flashback.

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MessageSujet: Kiss the void † Azalea - Flashback. Kiss the void † Azalea  - Flashback. EmptyLun 26 Juin - 0:28

Rasé de frais, costume impeccable, sa démarche ne tremble pas.
Quatorze heures. Ça fait quatorze heures.


Il n'avait rien pris. Ou du moins, presque rien. Juste un calmant, dans la matinée. La moitié d'un, presque administré de force par son médecin de famille. Il était resté endormi pendant plus de sept heures avant de sortir de cette brume qui n'avait de sommeil que le nom. La maison était vide. Le temps venteux. Il pouvait entendre depuis la chambre conjugale les hurlements de l'air qui sifflaient et faisait ployer les branches nues des arbres d'hiver. Jamais, avant ce jour, un son quel qu'il soit ne lui avait causé plus d'effroi que celui-ci. C'était le chant de la mort, de la solitude et du froid qui ravageait tout, sans pitié ni commisération. Une nouvelle ère commençait. Et les nuits ne seraient plus jamais pareilles. Allongé sur un matelas qui lui paraissait sans fond, il avait perdu des minutes éternelles à fixer le plafond légèrement mansardé. De très loin lui provenait le tic-tac dérangeant de l'horloge située dans la salle à manger. Un rappel ignoble, cruel, du temps qui ne s'arrêterait pas, lui. Ce n'était qu'une illusion. Contrairement au cauchemar qu'il avait vécu le matin même. La gorge atrocement sèche, le cœur détruit, battant au ralenti, il lui semblait que plus aucune parole ne vaudrait jamais la peine d'être dite, tandis que les sempiternelles images, désormais gravées pour toujours derrière sa rétine, lui tournaient en tête de plus belle. La nuit était déjà tombée, et l'obscurité ambiante conférait au tableau une horrible sensation d'étrangeté, d'horreur et d'abandon. Seul au monde. Il était seul au monde. Il aurait beau hurler, il aurait beau pleurer, l'inéluctabilité des faits ne lui offrait aucune échappatoire. Aucune. Ses paupières gonflées témoignaient d'ailleurs de la détresse qu'il n'avait pu masquer, frôlant l'hystérie. Une douleur vague martelait son genou droit, rappel de la chute qui avait été la sienne, lorsque le poids de la fatalité s'était abattue sur ses épaules sans crier gare.

Il n'est pas pathétique. Il est debout, il marche, il connaît cette allée par cœur.
Quatorze heures, depuis qu'il sait. Quatorze heures. Bientôt plus. Juste un tout petit peu plus.


Il s'était levé, sans savoir comment. S'était douché, frotté la peau à se l'arracher, pour tenter d'en ôter la salissure qui semblait s'y être incrustée. Il avait pleuré, encore, secoué de sanglots silencieux, mais pas moins brutaux, pas moins terribles. Il avait bu. Beaucoup. Anesthésié par le whisky pur malt, afin de se sentir capable de sonner son chauffeur pour le conduire dans la villa d'il ne savait plus quel requin de la finance. Le nom même de son ancien patron se confondait avec les milliers d'autres qu'il avait vu passer au fil de sa carrière. Il avait toutefois noté l'hésitation du domestique, avant que ce dernier ne se laisse convaincre par un ton inflexible.

On lui a ouvert la porte, et il se fond dans le décor. Personne ne se pend à son bras, cette nuit. L'absence pèse plus lourd qu'un âne mort, et il se sent incomplet, comme amputé d'une part de lui. Les visages se tournent, d'abord surpris, puis très vite, horrifiés. Tous savent. Tous. La nouvelle a fait le tour de la ville en quelques heures, et les médias ne se sont pas privés d'alimenter le récit d'une foule de détails sordides que même les autorités avaient refusé de lui communiquer. Et lorsque l'hôte de la soirée s'aperçoit de la présence de cet invité au visage de fantôme, c'est un souffle de glace qui semble givrer l'assemblée.
Quatorze heures.
Cela fait plus de quatorze heures.


La musique d'ambiance ne s'était pas arrêtée. Tous les convives n'avaient pas cessé de discuter pour autant de leurs affaires plus ou moins importantes. Néanmoins, ceux qui avaient remarqué son passage, qui l'observaient rejoindre le plateau de coupes le plus proche étaient raidis d'une stupeur parfois gênée, parfois visiblement compatissante. En cinq minutes, l'équivalent de deux coupes de champagne avaient déjà disparu dans son œsophage. Il ne souhaitait parler à personne. Il ignorait ce qui l'avait poussé à répondre par la présente à l'invitation qui lui avait été faite des lustres auparavant. Peut-être le besoin de se raccrocher désespérément à un semblant de normalité, pour ne pas sombrer tout de suite. Par ailleurs, l'idée de rejoindre les siens et d'y chercher le réconfort lui était aussi absurde que celle d'écouter les minutes s'égrener seul dans cette demeure qui n'était plus la leur, désormais, mais la sienne. Il venait d'hériter d'une vie en trop, subitement, sans crier gare, et il ne pouvait même pas affirmer pourquoi. Il ne pouvait même pas expliquer la présence d'Alice Ainsworth dans un motel cradingue de la ville basse, pas plus que l'ouverture béante contre sa gorge, les traces de sperme retrouvées sur ses cuisses et son cadavre déjà raidi retrouvé étendu par terre, sans plus de considération pour le corps de celle qui avait été sa Muse.
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MessageSujet: Re: Kiss the void † Azalea - Flashback. Kiss the void † Azalea  - Flashback. EmptyLun 26 Juin - 19:55

kiss the voidchrys & azalea « Ne fais pas de gaffe ce soir, okay sweetheart ? lui demanda sa mère tout en mettant un trait de rouge à lèvres. » Azalea soupira : parfois elle avait vraiment l’impression que sa mère la prenait pour une idiote. Même si elle avait quelques maladresses de temps à autres, elle n’appréciait pas ce manque flagrant de confiance. « Non, je pense que je vais lui demander tous les détails sordides, comme ça je suis bien sûr de faire pleuvoir la honte, non seulement sur lui, mais aussi sur nous. C’est tellement mon genre de faire ce genre de choses. » C’est au tour de sa mère de soupirer, agacée de voir de voir que sa fille maniait le sarcasme avec un peu trop de laxisme. « Ne t’en fais pas, tout va très bien se passer. » Az lui claqua un bisou sur la joue pour la rassurer. C’était la tuile pour leur soirée mondaine, ça. Pas plus tard que la veille, on retrouvait un cadavre de la haute, dans un hôtel morbide — ou peut-être même carrément un motel ? Le pire dans tout ça ? C’était la femme d’Ainsworth qui y était passée. Bien évidemment, la femme du gentleman en charge du CODECS, sinon ce n’était pas drôle. Combien on pariait qu’il s’agissait d’un Nocturne qui avait fait le coup ? D’un côté c’était bon pour mes affaires : accélérer le rythme de la purge ne serait que bénéfique à mon commerce. D’un autre… Elle ne connaissait pas assez le garçon pour savoir ce qu’il allait vraiment faire, mais si on tuait son mari, elle ne donnait pas cher de la peau du coupable. Enfin quoi qu’il en soit, elle ne ferait rien pour aller contre leur intégrité à tous, qu’elle se rassure. Azalea était bavarde, pas stupide. Enfin, pas encore.

Habillée, maquillée, bref, parfaite, Az attendait que les premiers convives n’arrivent. Ce n’était pas courant que les Richards donnent des réceptions, surtout depuis les récents évènements entourant son grand-frère haï, mais quand ils le faisaient ce n’était pas pour les pâquerettes. Orchestre, buffet, traiteur, alcool à volonté, tout ce qui avait eu le don de lui faire tourner la tête lorsqu’elle était plus jeune. Les étoiles dans les yeux, les paillettes sur les joues, elle avait aimé déambuler dans ce genre de réception, un peu comme si elle était une princesse de film. Aujourd’hui, si la magie s’était légèrement estompée avec le temps, elle gardait une affection toute particulière pour ce genre de rencontres, où elle avait pu profiter de charmante compagnie par le passé. Elle était devenue maître dans l’art d’éviter les impertinents et tisser des relations était devenu son jeu favori. De quoi égayer un peu ses soirées mondaines pour ne pas trop s’ennuyer. Et ce soir, elle avait repéré un nouveau poisson qu’elle souhaitait alpaguer. Elle n'en avait pas parlé à sa mère, de peur qu’elle fasse une syncope mais elle avait gardé l’idée bien ancré dans ses arrières pensées. La jeune femme vint se poster à la balustrade, car si elle aimait quelque chose encore plus de batifoler au milieu du hall, c’était de voir les invités arriver. Comparer leur tenue, s’enorgueillir de la venue des pontes de la ville… Elle avait aussi eu l’habitude de parier sur les couples qui se formeraient au fil de la soirée, plus jeune, en compagnie d’Edana ou de Ruby. Aujourd’hui elle était toute seule de là-haut, mais elle ne s’était jamais sentie aussi bien. Peut-être même un brin puissante, vu ce qui était en train d’arriver au niveau professionnel. Au moment où elle se laissait porter par son flot d’idées, l’entrée tant redoutée de la soirée figea tout le monde, y compris Az, qui n’avait cessé de scruter la porte en attendant son arrivée. Celle qui couperait le brouhaha, celle qui ferait des chuchots une source de ragots le lendemain. « Il est venu… soupira une bourgeoise pas loin d’Azalea. » L’héritière eut envie de lui faire remarquer qu’en tant que nouvelle riche de basse extraction elle ferait mieux de se taire car même avec un mari en vie elle ne valait pas un dixième de l’Ange qui venait de faire apparition à leur soirée. Az descendit les escaliers et prit le temps de bousculer la profiteuse qui profitait de leurs richesses. Le temps qu’elle arrive en bas, Monsieur Ainsworth au cœur brisé avait déjà englouti une deuxième flûte de champagne. La musique reprit son cours doucereux et les conversations s’élevèrent à nouveau, laissant l’homme brisé au milieu de la réception. Quels sauvages. Mère devrait vérifier deux fois ses listes d’invitations la prochaine fois. Elle croisait beaucoup de mal élevés ce soir. Agacée par la tournure de la situation, oubliant totalement le premier lapin qu’elle devait prendre en charge, elle se rabattit sur ce pauvre homme que l’on venait d’écarteler vivant. Mon dieu, perdre sa femme. Son tout. Sa partenaire, son amoureuse, sa confidente. Enfin, elle ne connaissait pas du tout le genre de relations qu’ils pouvaient entretenir, mais c’est ce genre de choses qu’elle chercherait chez sa femme. Son mari. Zut, son mari, bien sûr.

Azalea passa par la cuisine où elle demanda à ce qu’on lui serve deux scotchs secs dans les verres en cristaux de sa grand-mère. Une seconde plus tard elle ressortait bien mieux servie et prit son courage à deux mains pour aller discuter avec Chrys. Ne pas commencer par « comment allez-vous », surtout, car à question idiote réponse idiote. Elle ne tenait ni à le mettre dans l’embarras, ni à se mettre mal à l’aise. Le reste de la conversation serait aussi dangereux qu’un équilibriste marchant sur un fil mais elle aimait vivre dangereusement. Peut-être pourrait-elle lui faire oublier quelques instants sa douleur, ou au moins l’atténuer assez pour que respirer soit supportable. Alors elle le confronta, un sourire de circonstance plaqué sur les lèvres, son niveau d’empathie au maximum — et c’était déjà pas bien haut — en mission sauvetage, presque. « Je crois qu’on ferait mieux de passer aux choses sérieuses. Bois. Ça ira mieux après. Oban. Quatorze ans. Bonne came. » Elle ose un sourire un peu plus marqué, et espère sincèrement qu’il va le prendre. Ce serait pas le moment de se prendre un vent, elle ne saurait pas quoi dire d’autre pour faire passer la pilule. Elle avait envie de l’engueuler un peu, mais ça ne se faisait pas. Il ne devrait pas être là. « Qu’au moins tu ne regrettes pas d’être venu. » Elle pouvait imaginer que c’était trop tard mais bon. Elle aurait pu le prévenir.
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