Kahlan fronça les sourcils lorsque surgit le chien géant, l'air menaçant. Elle retint son souffle alors que l'animal était rapidement rejoint par une demi douzaine d'autres individus de son espèce. La situation était critique et un combat pour la survie ne tarderait pas à éclater mais, contre toute attente, les animaux ne se montrèrent pas agressifs et n'attaquèrent qu'à grand coup de langues. L'irlandaise soupira de soulagement et sentit son coeur reprendre un rythme un peu plus normal.
Elle allait découvrir qui étaient ces énormes bêtes affectueuses lorsque la clochette de la librairie se mit à tinter. Ce ne serait pas pour tout de suite. La libraire glissa un marque page dans son livre et le referma rapidement avant de le poser sur la petite table proche du fauteuil dans lequel elle était confortablement installé.
"Bonjour !"
Un large sourire aux lèvres, elle s'avança vers l'homme athlétique qui venait d'entrer et qui semblait sur ses gardes. Dans un geste qu'elle voulait humoristique, la jeune femme leva les deux bras, paumes en avant.
"Pas de panique ! Je ne mords que les soirs de pleine lune !"
Elle s'avança jusqu'à rejoindre le comptoir mais resta du côté client.
"Je suis Kahlan. Je peux vous aider ?"
Elle aimait s'occuper des clients. Leur montrer l'endroit où il pouvaient trouver les livres qu'ils cherchaient, leur en conseiller d'autres qui pourraient leur plaire et, lorsque ceux-ci étaient réceptifs, discuter un peu de littérature ou d'autres choses. Ce qu'il y avait de plus agréable dans la profession de commerçante, c'était le côté humain. Etre en contact avec d'autres individus, échanger et apprendre. Elle croisait des personnes tellement différentes les unes des autres, et d'elle-même. Elle ne savait jamais à l'avance la journée qu'elle allait passer.
Elle ne prit pas garde à ce qu'il se passait dehors. Lorsqu'un client se présentait, son premier devoir était de l'aiguiller et répondre au mieux à ses questions. Et puis, s'il ne voulait pas de sa présence, elle resterait là et attendrait qu'il ait fait le tour sans l'embêter.
En fond sonore, un CD de musique d'ambiance relaxante tournait et arriverait bientôt à son terme. Mais pour l'instant la librairie était plongée dans une atmosphère de forêt tropicale aux eaux calmes et chantantes.
Invité
Sujet: Re: Un havre de paix Mar 20 Mar - 0:32
La vie devenait de plus en plus difficile, j'avais l'impression que mon visage était apparut sur toutes les affiches et tous les murs de la ville avec l'inscription "RECHERCHÉ" comme dans les vieux films de Western américain. Ma vie était difficile depuis que j'avais détruit le portable de ce spectre. Je n'avais jamais cru au hasard; il devait prendre tous les moyens pour essayer de me mettre la main au collet. Pauvre lui, je n'allais pas me laisser faire, même si j'avais une dizaine de gars à mes trousses. D'accord, il y avait peut-être deux ou trois femmes, mais ce n'était qu'un détail; un troupeau me poursuivait dans les rues de Bristol alors que j'avais tenté - pour une énième fois - de m'approcher de Leigh. Une autre chose qui rendait ma vie compliquée : même si j'avais un appartement et que mon opposée savait où je résidais, elle était tellement occupée ou surveillée. Bref, encore une fois, je me retrouvais dans la difficulté de ne pas avoir la possibilité de voir Leigh.
Donc, encore une fois, je me retrouvais à devoir sauver ma peau face à des personnes mieux armées que moi. Je ne pouvais que courir, maintenant dans des vêtements un peu plus adapté à course que le vieux jean que je portais quand j'avais rencontrer l'autre Spectre, après avoir sauté d'une vingtaines d'étages. Cette fois, hors de question de détruire ce que je portais, la dernière fois, je m'étais retrouvé nu sur le porche de Joren, la peau trouée par les balles de mes poursuivants.
Je tournai à gauche, puis à droite, me faufilant dans les plus petites rues plutôt que suivre les artères principales. Finalement, je m'étais retrouvé dans une des principales rues de Bristol. Avoir eu pire, j'aurais atterri directement devant les portes de Ribcage. Sans prendre le temps de réfléchir, j'entrai dans la première boutique que je vis.
Des livres! Pourquoi des livres? Pourquoi on me souhaitait un bonjour alors que j'étais entré dans...
"Une librairie... moi qui aime tant lire..."
Un peu de sarcasme ne fait de mal à personne. Cependant, pour une britannique, entendre du français devait être quand même étonnant... Mais qu'elle utilise aussi du sarcasme en mentionnant ne mordre que les soirs de pleine lune me fit sourire un peu.
"Tu sais, les loups-garous mordent aussi en plein jour, j'ai eu la malchance de voir une attaque sous le soleil..."
Genre, le jour même où j'avais été mordu... Heureusement que je n'avais pas mentionné que j'en avais été la victime, cette fille, Kahlan selon ce qu'elle me dit, aurait probablement paniqué et couru loin de moi pour se sauver.
"Je m'appelle Christopher. Vous..."
Je pris le temps de regarder comme il faut, pour être certain qu'elle m'emmènerait vers le fond du magasin.
"... auriez du Victor Hugo?"
Premier auteur qui m'était venu à l'esprit. Parait-il que Notre-Dame de Paris était une belle histoire...
Invité
Sujet: Re: Un havre de paix Mer 21 Mar - 15:22
Kahlan haussa légèrement les sourcils en entendant l'homme parler une langue différente de l'anglais. Ses quelques restes de l'école lui permirent d'identifier le français et deux mots. Elle était presque sûre d'avoir entendu les verbes aimer et lire. Une bonne chose lorsque l'on entrait dans une librairie, il fallait le reconnaître. Son sourire s'élargit alors que l'inconnu répondit à sa plaisanterie et ne tint pas compte de la familiarité de langage. S'il était étranger, cela pouvait se comprendre. Et s'il ne l'était pas, … et bien, l'irlandaise était d'une nature sociable alors cela ne la gênait pas le moins du monde.
"Oui je sais mais, heureusement pour vous, je ne suis pas un loup garou ! Même si je suppose que la fourrure doit être bien pratique en hiver, …"
Elle prit un air pensif avant de lui sourire gentiment. Il sembla hésiter et lui demanda finalement un Victor Hugo après s'être présenté. Christopher. C'était pourtant un prénom anglophone.
"Enchantée, Christopher ! Bien sûr que j'ai du Hugo ! Dans la section "auteur français", sur l'étagère du fond."
Tout en parlant, elle lui fit signe de le suivre et slaloma entre les rayonnages jusqu'à arriver devant la section annoncée.
"Hugo, Hugo, … Là ! Les misérables, Ruy Blas, Les Contemplations, Le Dernier Jour d'un Condamné et, évidemment, Notre-Dame de Paris."
Elle jeta un regard à son client.
"Vous cherchez quelque chose en particulier ou vous aimez tout simplement cet auteur ? A moins que ce soit pour offrir, …"
Elle-même n'était pas une grande fan de l'auteur français mais reconnaissait qu'il s'agissait là d'un incontournable classique.
"Si vous désirez un autre titre, je peux aussi vous le commander, …"
Restait à savoir si l'homme trouverait son bonheur ici ou non. Kahlan était loin de disposer de la bibliographie complète de l'auteur. Soudain, une idée lui vint.
"Et si vous voulez lire en français, j'ai quelques ouvrages un peu plus loin. Le français est une si jolie langue ! Mais je ne croit pas avoir du Victor Hugo en langue originale."
Après tout, le premier réflexe de Christopher avait été de parler français, il n'aurait pas été surprenant qu'il préfère lire dans cette langue-là. Surtout si cela lui permettait de se passer de traduction. Elle-même aurait bien aimé savoir parler plus de langue pour pouvoir lire tous les romans en langue originale.
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Sam 17 Mar - 16:23